La formulation de ces clés n'engage que leur auteur, qui puise tant dans ses recherches et sources d'information que dans son imaginaire leur révélation et libre mise à disposition suivant la forme et la rédaction retenues.

Il n'y a de ce fait rien à prendre pour argent comptant, seulement à laisser faire en soi le processus d'ouverture de conscience par le discernement, soit le juste équilibre entre cœur et raison. Celui-ci conduira à les invalider, à les valider, à les compléter par d'autres ajouts et compléments.

C'est ainsi que procède le chercheur de vérité.

 

 

Qu'est-ce que l'Objectivité ?

Objectivité signifie que l’on cherche à obtenir une vision de la réalité qui ne soit altérée ni par les sentiments personnels ni par les préjugés ou les certitudes. Elle implique deux choses. D'abord que la procédure de recherche sépare les résultats de la recherche des désirs et des attentes du chercheur. Ensuite son ouverture à de nouveaux éléments, pouvant de ce fait entraîner une modification de ses croyances.

 

De la certitude

La certitude est l'assurance pleine et entière de l'exactitude de quelque chose. Ce n'est pourtant pas l'hésitation, l'incertitude, l'indécision, le doute qui conduisent à la folie, c'est de trop savoir, ou de trop croire qu'on sait, d'être sûr de savoir au point de ne plus douter du tout... Comme le dit le philosophe allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844/1900), ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou !

Certes, la certitude est réconfortante, elle donne des ailes et, surtout, des réponses indéfectibles. Pour beaucoup, elle apporte une réponse intemporelle, adaptable à toutes les situations. Les certitudes peuvent reposer soit sur notre expérience, soit sur notre appréciation de la véracité d’une idée. Mais le doute quant à lui exprime un questionnement, une réflexion, en quête de certitudes. Il permet de sortir de notre zone de confort. Si celui qui a une certitude est convaincu qu’il sait quelque chose sans se tromper, la certitude n’implique pas pour autant obligatoirement la véracité ou l’exactitude.

La scolastique*, la recherche philosophique et la recherche scientifique, ont démontré tout au long de leur histoire leurs singulières limites lorsque leurs auteurs sortaient des cadres conceptuels reconnus comme nécessaires à l'objectivité. Entre l’ego affirmé des uns et le besoin de se protéger des autres par peur du jugement et de la déconsidération, il est difficile de privilégier la discipline exigeante de l’objectivité, qui plus est face aux hypothèses partagées par l’inconscient d’une civilisation entière. Elle nécessite de bien comprendre la différence entre le savoir, soit "voir ça", et connaissance, soit "naître avec", au plus profond de soi.

* étude de la théologie chrétienne par l'apport de la philosophie grecque.

 

Du dogme scientifique

À la base, la science est neutre. Elle est simplement un langage de plus permettant tout comme le symbolisme, la philosophie, la spiritualité, la religion, de décrire la nature et notre relation tant avec elle qu’avec l’univers. La différence est que son langage est technique. Toute démarche scientifique est fondée sur une recherche libre de tout dogme, intérêt, parti-pris et idée préconçue. Elle étudie toutes les options possibles, à partir d’hypothèses et de mesures intellectuelles qui nécessitent d’être validées sur un plan expérimental, par leur reproductibilité corrélée à une loi mathématique et/ou logique. La nature est ainsi pensée, étudiée et analysée comme une chose, un objet, un fait, privés de vie et d’âme. Les phénomènes naturels sont des concepts, des théories, des idées. Sa réalité est purement virtuelle, mentale, à l’intérieur d’un système de relations mathématiques et logiques. En somme, l’univers se programmerait et se reprogrammerait continuellement de manière automatique. La science n'admet aucun dogme, aucune croyance, s’en tient aux faits, considérant que toute théorie scientifique est sujette à la critique, à la discorde et à la modification, et qu’elle doit s'inspirer exclusivement de faits observés et vérifiables. C'est l'interprétation de ces faits qui peut être sujette à caution, mais non les découvertes, les mesures et les vérifications. Elle est gage d’autonomie, non nourricière a priori de narcissisme égocentré, et dégagée de toute dépendance émotionnelle à des préjugés aussi estimables soient-ils.

Pourtant, si la science se veut neutre, celui ou celle qui la manie ne l’est pas. De ce fait, elle est fondée elle-aussi sur un système de croyances, propre à chacune de ses disciplines, qui n’est que l’état des fruits de sa méthode de recherche basée sur la raison, la preuve, et l’investigation collective à un instant T, un espace de validité limité. Ainsi, dans le domaine physique, il est désormais acquis que la matière, le temps et l’espace sont des concepts subjectifs (Cf. La falsification de la réalité en 3-D), et que l’univers n’est pas calculable. Sans compter l’évidence immatérielle d’autres composantes du travail scientifique, comme l’air, le son, la chaleur, la lumière, l’attraction, le magnétisme, l’électricité, la radioactivité, l’ionisation, la polarisation … L’invisible est bien une composante essentielle du visible. Aussi le maintien du critère d’objectivité en sciences est-il encore pertinent, puisque les théories scientifiques ne sont que des vérités partielles et provisoires en l’état de son investigation ?

Parmi d’autres, le biologiste Rupert Sheldrake*¹, scientifique mondialement connu pour sa théorie sur les résonances morphiques des champs morphogénétiques, pointe les dogmes que la science ne veut pas examiner scientifiquement et qui conditionnent un fonctionnement de type "tyrannie disciplinaire" : l’idée que l’univers et l’homme sont des machines sans âme, que notre réalité n’est que physique et que la matière est inerte, que la nature et les constantes de l’univers sont fixes, que le libre arbitre est une illusion, que la conscience est le produit du cerveau, que la mort laisse place au néant, que la conscience animale comme végétale ne sont que fantaisies*²… "(Son) consensus existant sur la réalité des choses en est venu à inhiber et restreindre la recherche libre qui est l’essence même de l’effort scientifique", quand elle ménage par ailleurs bien peu les aspirations profondes des individus. Et pourtant, la psychologie, discipline scientifique estampillée, a pour racine étymologique Psyché, soit l’âme en grec, mais assimilée grossièrement à l’étude de l’organe nommé cerveau.

Ainsi la croyance en une intelligence de la nature définie par l’ordonnancement même de l’univers et d’une conscience humaine autre que celle qui découle de l’activité neuronale du cerveau est inconcevable à l’esprit scientifique arc-bouté sur sa vision rationaliste, ce qui n’est rien d’autre qu’une idéologie scientiste voulant que l’univers soit mécanique donc déterminé, né du hasard d’un Big Bang originel, et que la conscience provienne de la seule complexité algorithmique du cerveau. D’où son incapacité à faire le lien entre les lois physiques expliquant le monde inorganique et la biologie expliquant le développement des formes organiques.

Cette imposture cosmologique et cet enclos enferment la pensée entre quatre murs aliénants : le matérialisme et son corollaire le déterminisme, toutes les équations étant fondées dessus ; la causalité à sens unique et son corollaire le hasard*³ via les probabilités, astucieux fourre-tout de l’inexplicable en attendant une hypothétique démonstration, un jour ... C’est la théorie de l’univers-bloc, celle de sa linéarité chronologique avec un futur déjà là, fruit d’un présent lui-même nourri d’un passé encore là. Et même la théorie émergente de l’existence d’univers parallèles consiste à sauver cette vision déterministe dans un espace-temps désespérément figé. La connaissance analytique parcellaire, pour brillante soit-elle, ne peut ainsi que conduire à une perte de la vision de la globalité, et par là-même de l’essence.

Pis, toute approche autre, y compris au sein de sa communauté, est soumise à un processus de contestation et de rejet viscéral. Si la preuve scientifique issue d’une gamme d'émotions et de pensées est effectivement inconcevable, la posture dogmatique généralement adoptée devant tout phénomène d’ordre métaphysique découle de comportements dignes de l’Inquisition, où pour ne pas se ridiculiser il est de bon ton de ridiculiser ceux qui s’y intéressent. Ce n’est ni plus ni moins que l’effet miroir d’une communauté révélant par ses fétichisme, préjugé et superstition matérialistes sa propre incapacité à chercher à comprendre, et à accepter des contradictions aussi grossières que la coexistence irrationnelle entre un monde macroscopique déterministe, unique, local et temporel, et un monde quantique indéterministe, multiple, local et temporel. Mais il est vrai que la science de la raison pure, dite cartésienne comme le maître penseur dont elle se revendique, n’en est plus à un paradoxe près, le prénommé René ayant été un des plus grands mystiques de son époque...

Le catalogue des méthodes employées en est édifiant.

. Contestation et récusation de la qualité des formations initiales des chercheurs dans leur discipline respective, non accréditées par l’orthodoxie communautaire.

. Mises en avant des réfutations et objections de membres dits émérites, bénéficiant de la puissance de feu d’une couverture médiatique institutionnelle.

. Dénigrement avec dédain et condescendance de croyances qualifiées de mystique, occulte, parapsychologique, sectaire, charlatanisme, pseudoscientifique, théosophique, fumeuse, chamanique, New Age, naïve, spéculative, primitive, animiste, rituélique, vitaliste*⁴…

. Affirmation au nom de tous les membres de la communauté du partage sans équivoque de la bonne pensée, pour marginaliser et décrédibiliser.

. Mise en cause des canaux de publication et des événements (salons, forums, conventions) utilisés pour dénigrer ceux qui n’appartiennent pas à la ligne considérée comme digne de "foi" (sic) et en décrédibiliser le contenu.

. Contestation ou rejet de la fiabilité supposée des méthodes de contrôle utilisées et de leurs protocoles pour l’expérience originale menée, voire des experts ou des tiers indépendants associés.

. Mise en avant des exagérations ou des enjolivements supposés.

. Condamnation pour pratique sectaire (l’hôpital qui se moque de la charité !) de thérapies ayant pourtant montré leur efficacité.

Quand on veut accuser son chien de la rage… alors qu’il y aurait tout à gagner d’une relation apaisée et respectueuse entre les tenants de la science pure et ceux qui promeuvent l’apport de l’approche métaphysique, cette recherche philosophique de connaissance et de compréhension de l’"être", afin de repenser l’unité fondamentale de l’Univers et de l’Homme. Si la foi sans la raison conduit au délire, la raison sans la foi ne peut qu’être stérile. D’autant que nombre de chercheurs, et parmi les plus illustres, doivent leur renommée et la spectaculaire avancée de leur travail à la lecture de très anciennes archives portées à leur connaissance et qui a nourri leurs recherches. D’autant que les barrières érigées commencent à s’effriter, l’erreur du déterminisme étant de plus en plus admise*⁵. Si la science moderne avec tous ses développements nous avait dotés d'une vie saine, harmonieuse, belle et parfaitement heureuse, personne n'aurait l'idée saugrenue de chercher autre chose. Ni de s’interroger sur le fait que la civilisation ait pu exister durant des millénaires sans elle, en tout cas dans sa version moderne, et en apportant aux personnes les connaissances nécessaires à leur vivre ensemble. Le matérialisme n’est qu’une hypothèse parmi d’autres, tout aussi légitimes. À ces scientifiques ouverts de poursuivre leurs recherches malgré l’adversité sceptique, car comme le rappelle ce vieil adage "Si tu crois avoir raison contre quelques-uns, tu as probablement tort. Mais si tu es contredit par une multitude, tu as certainement raison."

Cf. Biochimiste et parapsychologue britannique, qui est arrivé à la conclusion que toutes les formes de vie sur la planète possèdent un champ morphogénique commun. Son dernier livre est The Science Delusion ("L’Illusion de la Science"). De son côté, l’astrophysicien franco-canadien Hubert Reeves prône la réconciliation des deux démarches, scientifique et métaphysique, pour "apprendre à garder les deux yeux ouverts en même temps".

Cf. Déclaration de Cambridge sur la conscience chez les animaux lors de la Congrégation du 7 juillet 2012 pour la célébration du Francis Crick Memorial ; travaux de Nathan Emery, Christopher Bird et Nicola Clayton à l’Université de Cambridge (GB), d’Erich Jarvis à la Duke University en Caroline du Nord (USA) ; travaux de Glover Cleve Backster en polygraphie des plantes.

Le recours au hasard n’a plus lieu d’être dans l’explication physique du fonctionnement de l’univers, depuis qu’il a été montré que celui-ci est quelque chose qui met en jeu des informations extérieures à notre espace-temps "classique " (les quatre dimensions, soit le nord, l’est, le haut, le futur), et qui s’y introduisent par des informations non locales. Cf. Travaux des physiciens suisse Antoine Suarez et Nicolas Gisin.

Auparavant, le principe anthropique énoncé par l’astrophysicien australien Brandon Carter en 1974 démontre le réglage minutieux de l’univers et de l’émergence de la vie, la modification de ses réglages initiaux l’en empêchant (une gravité plus faible ou plus forte, une force nucléaire plus forte, un écart de masse entre le proton et le neutron…).

*⁴ Le vitalisme est une tradition philosophique depuis Aristote pour laquelle le vivant n'est pas réductible aux seules lois physico-chimiques. Elle envisage la vie comme de la matière animée d'un principe dit force vitale, qui s'ajouterait pour les êtres vivants aux lois de la matière. Selon cette conception, c'est cette force qui insufflerait la vie à la matière. Le vitalisme concilie matérialisme et métaphysique. Il se distingue de l’animisme, courant philosophique soumettant la vie à la pensée et considérant que l’ensemble de ses composantes, phénomènes et objets naturels compris, possède une âme.

*⁵ Cf. Travaux des Colloques de Cordoue d’octobre 1979 sur le thème "Science et conscience. Les deux lectures de l'univers", et de Tsukuba au Japon en novembre 2004 sur le thème "Sciences et Symboles".

 

Exemple typique de la pensée scientifique rationnelle : le tableau Risques / Dangers

Le recours à ce tableau est juste en soi dans le monde de la pensée rationnelle. Il permet sur des questions sensibles et complexes, comme l'utilisation du glyphosate comme pesticide agricole, d'éviter les raccourcis faciles et les procès d'intention tout faits. Ainsi peut-on par exemple considérer que si le glyphosate présente d'indéniables risques, il n'est pas pour autant en l'état catégorisé comme dangereux, puisque son utilisation a été validée par d'éminents experts scientifiques sous réserve de respecter telle et telle obligation à caractère préventif (information par exemple) dans son utilisation. Il en est de même pour l'aluminium, les vaccins...

Cette approche éminemment respectable masque l'intention qui préside à son utilisation. Si la réponse est la nécessité d'une production agricole intensive efficace pour répondre aux enjeux du système économique présidant (consommation de masse, rentabilité et profitabilité), elle s'entend, tout en reconnaissant la prédominance d'un système attentatoire à la santé par l'exposition à des risques potentiellement dangereux, de l'homme comme de la nature. Et si en retour ses opposants convaincus du caractère dangereux brandissent cette prédominance comme la marque d'un système profondément vicié, ils sont au mieux traités de doux rêveurs à côté des réalités de leurs pompes modernes, au pire de dangereux complotistes secteurs. Le serpent qui se mord ("mort") la queue !

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L’exigence d’interprétation rigide de l’objectivité et de la fiabilité à travers la reproductibilité apparaît inappropriée lorsque l’objet de la recherche porte sur la conscience et l’expérience humaine subjective. Plutôt que de rester en position de déséquilibre pour ne privilégier qu’une approche considérée comme seule légitime, le chercheur soucieux de vérité privilégiera à part "égale" l’inspiration, la créativité, l’intuition profonde, la médiumnité, la révélation. L’histoire de la science, des mathématiques, des arts et autres réalisations d’ordre intellectuel, est emplie de ce type de communication émanant du soi profond. Comment peut-il en être autrement pour toute avancée conceptuelle ? La connaissance inconsciente constitue une dimension incontestable de l’expérience humaine, nichée dans des données mémorielles illimitées que nous ne pouvons atteindre qu’à partir d’un profond désir et d’une attitude ouverte et sincère de recherche.

La clé de la créativité repose sur la capacité à ouvrir l’accès à notre esprit créatif en toute bonne foi, en éliminant les barrières éventuelles et en contenant les résistances de l’ego-mental nichées dans l’inconscient.

L'objectivité, qualité du Juste

Dans la Tradition initiatique de l’Égypte ancienne, la Maât est la déesse de la vérité et de la justice (image 1), qui a donné lieu à la figure de la Justice* dans la mythologie grecque, soit la déesse Thémis, fille d'Ouranos (le ciel) et de Gaïa (la terre), porteuse de la balance, du glaive et du bandeau afin de garantir l'équilibre, la clarté de la perception et l'impartialité, les trois qualités (consciences) nécessaires à la transformation alchimique pour accéder à la supraconscience*². C'est ainsi que plus une personne libère ses propres programmes destructeurs, plus elle fait de la place pour accueillir ceux qui débordent à côté d'elle…

* Elle est figurée par l'arcane VIII dans le jeu de Tarot (image 2).

Cf. Le chemin alchimique.


Nous basons par ailleurs notre logique formelle, objective, sur le principe du tiers exclu (ou "principe du milieu exclu" - principium medii exclusï) d'Aristote, qui stipule qu'une affirmation est soit vraie, soit fausse, excluant une troisième possibilité. Ce principe prévaut également en ontologie, où quelque chose existe ou n'existe pas. Or ce raisonnement binaire ou bivalent, typiquement hémisphère gauche du cerveau et lié à notre champ de perception limité, constitue un frein majeur à la recherche de la vérité objective, qui peut voir cohabiter en même temps le vrai et le faux, l'existant et le non-existant, l'être et le non-être, tout comme accepter que quelque chose puisse être ni vraie ni fausse, ni existante ni non-existante, ni être ni non-être. Même si ces distinctions sont rares, elles existent*, et mériteraient d'être beaucoup plus acceptées dans la pensée logique.

Cette pensée "tétravalente" puise sa pertinence dans l'apport de la science des quantas, pour laquelle est possible une forme d'existence intriquée ou potentielle, soumise à l'indétermination. Les éléments existent et n'existent pas en même temps, et peuvent au cours du temps s'actualiser dans l'un ou dans l'autre de ces états, existant ou non-existant. Si notre logique ne sait pas où les classer, ils offrent néanmoins une alternative potentielle qui n'a aucune raison valable d'être rejetée. Il en est de même pour une forme d'existence non physique, métaphysique, dont on peut mesurer les effets nonobstant les lois physiques en cours, ceux-ci permettant de déduire des informations la caractérisant. Ainsi les pensées ou les émotions qu'elle entraîne. L'émergence perceptible ou fortement prédictible de quoi que ce soit n'est pas rejetée au prétexte d'une objectivité relative, et permet aux valeurs transcendantales de ne pas être rejetées.

* Cf. Littérature platonicienne et textes fondateurs de la philosophie bouddhique.

 

Le don de Spécialité par Honoré de Balzac dans Louis Lambert (1832)

"La Spécialité consiste à voir les choses du monde matériel aussi bien que celles du monde spirituel dans leurs ramifications originelles et conséquentielles. (...) Jésus était Spécialiste. Il voyait le fait dans ses racines et dans ses productions, dans le passé qui l'avait engendré, dans le présent où il se manifestait, dans l'avenir où il se développait ; sa vue pénétrait l'entendement d'autrui. La perfection de la vue intérieure enfante le don de Spécialité."

 

La recherche de la "preuve objective" pour le chercheur de vérité repose sur un processus spécifique, d'autant qu'il n'est pas aisé de coucher sur le papier des ressentis et intuitions par-delà la récolte d'informations factuelles. Il nécessite l'acceptation de la nature de notre monde terrestre, en l'occurrence le mode "Service de Soi" propre au système de prédation qui le domine*. C'est pourquoi le doute est nécessaire, conduisant à argumenter l’intuition par de véritables preuves disponibles lorsque nous savons les rechercher. Quelles que soient les postures académiques prises, il nous appartient d'enquêter à bon escient pour forger notre vérité, que l'intuition reliée au Soi supérieur valide quant à sa justesse.

Lorsque nous nous réfugions exclusivement sur le terrain du mental rationnel, scientifique, nous avons l'information que notre prédateur manipulateur est aux commandes, s'appuyant sur nos croyances et conditionnements non épurés. Nous demeurons alors prisonnier du monde de l'illusion. Ne croire que ce que l'on voit tel le célèbre adage de Saint Thomas revient à regarder l'univers avec au maximum 5 % de la Connaissance, alors que même la science reconnaît que l'inconscient nous gouverne à 95 %. Comment alors accepter de rester prisonnier des formes d'apparence, qui elles-mêmes ne sont que des particules microcosmiques porteuses d'informations sous l'effet des ondes en permettant la circulation, selon une échelle de fréquences ? Il suffit d'observer le mécanisme de nos pensées, émotions et intuitions pour le comprendre*².

C'est pourquoi nous ne devons jamais perdre de vue la subjectivité de nos sens, car nous ne pouvons toucher à l'objectif que par le subjectif. Là réside le sens profond des études à caractère ésotérique : elles permettent à l'homme extérieur de rendre son psychisme subjectif objectivement valable. Il y parvient par une technique analogue à celle qu'on applique aux instruments de précision : avant de les mettre à l’œuvre, on détermine, pour chacun d'entre eux, l'erreur d'index. En prenant ainsi en considération la "subjectivité" de l'instrument, on obtient, malgré ses défauts, des témoignages corrects. Pour observer avec précision les phénomènes de notre monde intérieur et du monde extérieur, il nous faut ainsi au préalable reconnaître et déterminer l'erreur d'index de notre instrument psychique d'observation qui est l'un des principaux agents de la Personnalité.

* Cf. Compréhension structurelle de la Matrice asservissante.

Cf. Esprit global & Fonctionnement de l'architecture du Vivant.

 

Les leçons des traditions et philosophies

Chamanisme, Taoïsme, Bouddhisme, Soufisme, Christianisme pour les approches traditionnelles. Stoïcisme, Gnosticisme, Cultes à mystères, Néoplatonisme et Hermétisme, Alchimie et Renaissance pour les approches philosophiques. Plus nous remontons dans le temps, moins il semble que les hommes ne dissociaient le visible de l’invisible, le naturel du surnaturel, l'intelligible du sensible, ou le corps de l’esprit. L’histoire témoigne de l’importance des symboles, rites, transes, songes, oracles, intuitions, perceptions, sensations et ressentis dans le décryptage par les hommes des signes de l’univers, leur permettant d'agir en conséquence. Dans le monde d’autrefois, tout avait une contrepartie spirituelle, et de ce fait les pensées avaient une réalité très différente de celle que nous leur accordons aujourd’hui. La réalité des pensées était qu'elles étaient assimilées à des organismes vivants semi-physiques, de ce fait agissant car dans un monde psychique en intrication avec la totalité de l’organisme humain par le biais de "l'énergie émotionnelle", selon un principe de résonance non locale. Les humains faisant partie de cette toile matricielle, ils étaient considérés comme possédant un point d’assemblage sur lequel convergent des milliards de champs énergétiques provenant de l’ensemble de l’univers, sous forme de filaments lumineux qui le traversent. Ces champs énergétiques, convertis en données sensorielles, étaient ainsi interprétées et perçues comme le monde connu, réel. Monde illusoire certes, mais une illusion objective, non vaine car fermement établie sur une base ontologique ... Quant à la conscience, elle procédait d’une intersubjectivité reposant sur les formes psychiques afin de permettre à la Personnalité de s'exprimer en tant qu'Individualité (le noûs), de passer par leur interaction de la pensée à la vision. C'est ainsi que certains hommes avaient une connaissance directe, initiatique, du monde imaginal, onirique. La pensée "magique" (ou théurgique, alchimique), mais non superstitieuse ou fantasmagorique, permettait ainsi de s’opposer à l’orientation matérialiste et mécaniste que prenait la civilisation occidentale. Microcosme et macrocosme étaient en correspondance, interreliés par le principe de résonance, de sympathie universelle. L'homme n'était rien d'autre que le miroir de l'univers - plus justement "l'empreinte de la cire" tel que l'énonce le philosophe grec Proclus -, le corps humain (la copie) contenant tout le cosmos (le modèle).

C'est pourquoi les formes psychiques doivent de nos jours être examinées avec l’aide des appareils de la science elle-même, notamment de physique quantique, pour confirmer ce que les anciens considéraient comme une réalité, à savoir les liens psychiques entre tous les êtres. Ce n'est qu'en se détachant de la forme que nous pouvons accéder au sens, et par-là même percevoir le sens de tous les êtres, créatures et éléments. Autrement dit le sens du Tout.

Cf. Univers en partage, Évolution de civilisation (1) Le mécanisme de l'Univers & Fonctionnement de l'architecture du Vivant.

 

C'est bien le ressenti qui permet d’appréhender ce qui est invisible à nos yeux : la chaleur, le froid, le vent, l’air que nous respirons, les émotions, les ressentis agréables ou désagréables ... D'autant qu'il y a des théories scientifiques - médicales par exemple - qui se disent corroborées par de solides preuves que peu en vérifient la teneur, soit parce que l’on ne s’en croit pas capable, soit parce que l’on fait confiance à l’autorité qui les propage. Comme le corpus prédateur asservisseur prédomine par le biais de l'égo-mental*, il lui est facile par ses relais terrestres de présenter à l'être humain des preuves " fausses " ou factices. C'est pourquoi se fier à des preuves, c’est se fier au monde extérieur en mode "Service de Soi" - le monde de la manipulation et du leurre*² -, et c’est renoncer à notre pouvoir intérieur, à notre profonde intuition, à notre discernement, à notre intelligence. Or l’intuition, c’est l’information de notre Soi supérieur. Si elle ne me donne pas de preuves précises, elle livre des indices qui permettent de ressentir où se trouvent la vérité ou le mensonge. L’intuition doit être le moteur de la recherche de preuves. C’est elle qui doit nous convaincre, et non les preuves venant de l’extérieur, manifestement non conduites par l’intuition d’une conscience supérieure.

* Cf. Décryptage de l'égo.

Cf. Prédation manipulatoire.

 

 

En conclusion, si la subjectivité dépend de l'exclusion, c'est-à-dire du rejet par différents mécanismes d'informations considérées comme "dangereuses" au moi égotique, son principe produit inéluctablement un univers "holographique" propre à un individu "scindé". Or la coexistence du corps, de l'âme et de l'esprit - la monade* - implique le dépassement de la dualité subjectivité/objectivité, car se combinant et se mêlant dans des proportions différentes pour former différents types d'environnements (ou univers) expérimentaux, où l'information est décodée et interprétée par le biais de la conscience.

Nous pouvons ainsi en déduire que la réalité objective dépend de l'activité harmonieuse de toutes les parties de l'être, tandis que la réalité subjective témoigne de l'exclusion de certaines de ses parties équivalent à un "blocage énergétique", c'est-à-dire des contraintes imposées au rythme naturel de l'inspir/expir. A l'instar de la philosophie stoïcienne, la "raison droite" de la nature demande toujours une intégration plus grande des informations qu'elle délivre et des formes psychiques qui la composent compte-tenu de leur caractère protéiforme, de leur capacité à changer en permanence. Les points de tension manifestés par le corps ne sont-ils d'ailleurs pas révélateurs de nos résistances à la manifestation de la Vérité ?

* Cf. Qu'est-ce que l'Homme ?

 

"La contradiction doit éveiller l'attention, et non pas la colère. Il faut écouter et non fuir celui qui contredit. Notre cause doit toujours être celle de la vérité, de quelque façon qu'elle nous soit montrée. "

 Madeleine de Souvré dite Madame de Sablé - Femme de lettres française (1599/1678)

 

 

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