Les "clés libératrices" en ligne font l'objet de constantes mises à jour et nouveaux enrichissements. Leur formulation n'engage que leur auteur, qui puise tant dans ses recherches et sources d'information que dans son imaginaire leurs révélation et libre mise à disposition suivant la forme et la rédaction retenues.

Il n'y a de ce fait rien à prendre pour argent comptant, seulement à laisser faire en soi le processus d'ouverture de conscience par le discernement, soit le juste équilibre entre cœur et raison. Celui-ci conduira à les invalider, à les valider, à les compléter par d'autres ajouts et compléments. Il est ainsi conseillé de se référer à des relais ou officines de la doxa scientifique officielle tel Psiram.com, le Wikipédia des croyances irrationnelles, dont l'objectif est de discréditer tout ce qui ne correspond pas à sa ligne de pensée académique, et de prendre le contre-pied sur des sites comme la chaîne web Odysee.com ou la plateforme de vidéo en ligne canadienne basée à Toronto Rumble, ou encore le site d'hébergement de vidéos "alternatif" Crowdbunker.

Sans prendre parti pour une croyance contre l'autre, il s'agit de prendre de la hauteur et de se forger sa propre opinion, par son propre travail de recherche, libre et indépendant. C'est ainsi que procède le chercheur de vérité


 

Le sens caché du Tarot initiatique

L'être humain vient de l'apparent néant, d'une nuit qui lui a fait perdre le souvenir de Qui Il Est.

Déjà à ce stade l'humanité se sépare en deux. Il y a ceux pour lesquels l'émergence de la vie biologique repose sur un total hasard de circonstances, et dont la durée obéit aux mêmes paramètres. En dehors de ces deux balises, point de salut. Ils s'épargneront alors la poursuite de la lecture, sauf à s'amuser des dérives mystiques de l'esprit. Et il y a ceux pour lesquels la raison d'être de la vie en cours consiste en la recherche de la connaissance, de la compréhension du pourquoi de cette nuit. Dans les deux cas, l'approche rationnelle est absolument incapable de tenter l'exploration. Pourquoi ? Parce qu'elle ne peut prendre appui sur un point de départ constatant un fait tangible matériellement irréfutable.

Aussi le choix consiste pour chacun soit à rester dans les bornes d'une vie pratique au sein d'un monde tangible, en s'appuyant sur le raisonnement rationalisant et privilégiant la quête de la puissance et de l'abondance ou du repos, soit à sortir de ce monde en en dépassant les cinq sens physiques qui le limitent, et entreprendre le chemin inquiétant et privateur de repos qu'est la Voie initiatique, au sens individuel s'entend.

Le premier choix est encore celui d'une majorité, celle de "moutons" bêlant et broutant dans le pâturage défini par la Matrice falsifiée*, également appelée la Matrice cyber, l'herbe aux pesticides qui s'y trouve, tout particulièrement au sein du monde occidental. Tout ce qui vient à l'esprit autrement que par les cinq sens est une inutilité, une rêverie, une perte de temps. Ils broutent, bêlent, et résignés se font tondre la laine en attendant le baisser de rideau*².

Le second choix est raconté depuis l'aube des temps par toutes les traditions. Il n'est pourtant entrepris que par une minorité. Il s'appelle le "Voyage du Héros", la "Voie héroïque", le "Jeu/Je de la Vie"*³.

* Cf. Compréhension structurelle de la Matrice asservissante.

Cf. Prophétie du changement.

*³ Cf. Le Jeu de la Vie.

 

Le mode d'emploi du Jeu de la Vie n'est jamais remis à l'être humain lors de son arrivée sur Terre, occulté par le "voile de l'oubli'' découlant de la manipulation génétique effectuée par des forces prédatrices établies sur un autre plan de réalité dimensionnelle lors de sa constitution*. Celui-ci va de ce fait être dépendant de ce qui va lui être transmis sur le plan éducatif par sa famille, les instances institutionnelles éducatives et autres, les médias et ses relations sociales comme professionnelles. Elles sont constitutives d'artifices, d'illusions et de manipulations, afin qu'il demeure esclave de la Matrice involutive et de la cyclicité entropique des temps*².

* Cf. Vérité civilisationnelle & La nouvelle religion universelle.

Cf. Fabrication de l'illusion et voie de sortie, Prédation manipulatoire, Symbolisme et artifices de la Matrice & Compréhension de la conspiration prédatrice.

 

Lorsque par l'appel de son Âme et de son Soi supérieur l'être humain éveille sa conscience et tente de comprendre le pourquoi et le comment de sa relation à l'Univers, il se met en quête de connaissance*. La plupart du temps, fourvoyé par les gardiens de la Matrice, il va la rechercher dans les religions institutionnelles, les sociétés secrètes, ou les pratiques spirituelles du "New Age", soit autant d'impasses qui le maintiennent asservi au système*². Il peut aussi tenter de la trouver dans l'ésotérisme des mythes comme des symboles. A cet effet, le Tarot, appelé le "Grand Livre de la Vie", peut lui fournir de précieuses clés, pour peu qu'il en évite les pièges. Car TOUT dans la Matrice cyber est inversé, brouillé, dissimulé. Y compris dans les outils dits "sacrés"...

* Cf. Le cheminement de l’Âme.

Cf. Prédation spirituelle et voie de sortie.

 

Le mystère du Tarot

 

En dépit du rationalisme ambiant, l'art à caractère symbolique du Tarot fascine, d'autant que son origine demeure mystérieuse. Selon les auteurs, il est tour à tour d’origine égyptienne, chaldéenne, hébraïque, arabe, hindoue, grecque, chinoise, gitane, maya … voire extraterrestre ou angélique. Si différents occultistes ou historiens prétendirent avoir retrouvé l’essence du Tarot originel, son écriture et son sens premier, personne ne sait vraiment qui est en est l’auteur ou les auteurs. Il en est de même pour son origine étymologique : Égyptien (Tar : chemin et Ros ou Rob : Royal), Indo-Tartare (Tan-Tara : Zodiaque), Hébreux (Tora : Loi), Latin (Rota : la roue et/ou orat : il parle), Sanskrit (Tat : le tout et/ou tar-o : étoile fixe), ou encore Chinois (Tao).

Si le mot occidental tarot vient de l’italien Tarocchi, il était utilisé comme synonyme de folie à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, soit taroch. Jusqu'alors, les cartes de tarot étaient utilisées pour un jeu appelé Triumphi ("Triomphes") que pratiquaient au XVe siècle les nobles italiens pour se divertir. Les jeux de cartes étaient en effet considérés comme de grandes possibilités d’enseignement moral et mystique. Lorsque les Italiens se sont lassés des Triomphes, fut imaginé une nouvelle variante appelée Tarocchi, le jeu ayant ainsi évolué pour devenir la version contemporaine du bridge dans d’autres pays.

 

Si le premier jeu de tarot documenté a ainsi été créé dans l’Italie du XVe siècle, l’utilisation de jeux de tarot pour les lectures prédictives n’étant devenue populaire qu’au XVIIIe siècle, les premiers jeux de cartes à jouer (y compris pour de l'argent) seraient apparus au court du V° siècle en Chine. De là, ils suivirent la Route de la Soie jusqu’au Moyen-Orient, où ils prirent le nom de jeu de "Naïb" (vizir)*. Enfin, ils parvinrent en Europe, via l’Espagne mauresque*². Quant à la tradition divinatoire, elle existe depuis l’Antiquité, et sans doute même avant. Les textes de Cicéron et Plutarque au Ier siècle attestent en effet de l’existence d’une sorte de divination par le tirage de "sorts" (des lamelles d’écorces gravées de symboles variés) ou encore de tablettes de bois ou d’argile tirées au hasard aux abord des Temples (notamment celui de Fortuna chez les Pénestes en Thessalie).

Sa paternité à dimension spirituelle et initiatique, compte-tenu de sa richesse symbolique en provenance de multiples sources possibles, a été comme il se doit revendiquée par tous les courants possibles et imaginables, groupes ethniques ou religieux, sans oublier les sociétés secrètes (Francs-Maçons, Rose-Croix,...), les Soufis et les Gitans, les Humanistes de la Renaissance, ainsi que par le mouvement bigarré "Amour et Lumière" du New Age, celui-ci l'ayant largement récupéré (et perverti) à partir de sa montée en puissance dans les années sixties et seventies par ses innombrables praticiens revendiquant leur connexion à l'univers (médiums, voyants, numérologues, thérapeutes énergéticiens, magnétiseurs, psychogénéalogistes, chamanes, mages angéliques...). On peut également voir des influences chrétiennes (Évangiles, Apocalypse de Saint-Jean dans ses lames à figures religieuses ou dans la représentation de vertus ordinales - La Justice - ou cardinales - La Tempérance -). D'autres y retrouvent des enseignements tantrique, celtique, du calendrier Aztèque, ou encore alchimique, kabbaliste ou astrologique, cathare, des Templiers, des troubadours...

Ce qui est certain, c'est qu'il faut des années de pratique pour maîtriser l’art de la lecture du tarot, nécessitant pour en devenir lecteur d'être en phase avec le(s) monde(s) spirituel(s).

* Il est à noter que les "naïbs" (ou nahib, naibis) étaient basés sur des figures - enseignes et couleurs - relatives aux quatre éléments (Feu Eau Air Terre) représentés par les symboles respectifs Bâton Coupe Épée Denier (les lames mineures du tarot). Aucune autre figure (personnages, astres), soit les lames "majeures", n'étaient ainsi présentes, ce qui indique une introduction postérieure. A quelle fin ?

On retrouve les premières références historiques de ces jeux, encore de pur divertissement, vers la fin du XIV° siècle, lorsque paraissent des décrets d’interdiction à Paris, Florence ou encore Lille, les jeux de hasard subissant à cette époque les foudres de l’Église. Le jeu le plus ancien conservé à ce jour possède – ou ne possède plus que – 17 cartes. Il est appelé de "Charles VI", mais il est plus connu sous le nom de "Gringonneur" d’après le patronyme du peintre auprès duquel le Roi l’aurait commandé en 1392, comme l’atteste un état de paiement reçu par l’artiste. Mais il est presque acquis que Gringonneur s’est fortement inspiré de jeux existants déjà en Italie du Nord (à Venise ou Ferrare) à la même époque. En France, la plus ancienne référence au Tarot se retrouve en 1534 chez Rabelais, dans son Gargantua, sous la forme du jeu de "tarau" pratiqué par le jeune géant.

 

Son nom Tarot de Marseille est vraisemblablement impropre, destiné à égarer le non-initié afin de préserver la connaissance de son caractère sacré à des âmes pures, non viciées. Il est plutôt à rechercher dans le patronyme Marceille, avec un C (comme cygne...) et non un S (comme signe), qui se retrouve dans l'appellation de la basilique Notre-Dame de Marceille, basilique catholique de style gothique méridional (XIVe et XVe siècles) dédiée à la Vierge Marie et située sur la commune de Limoux, commune française située dans l'ouest du département de l'Aude en région Occitanie. La terre des Cathares, celle des grands initiés...

 

De son usage thérapeutique et médiumnique

La consultation d'un thérapeute pour quelque raison que ce soit peut être accompagnée par l'ajout de lectures de tarot, celles-ci pouvant aider à clarifier les pensées et sentiments, ce qui peut être utile dans le processus thérapeutique. Les tirages de tarot sont alors basés sur la croyance, la conviction, que l'être humain est connecté à une puissance supérieure invisible et qu’il y a de l’énergie tout autour de lui. C'est pourquoi nombre de thérapeutes sont ouverts à l’utilisation du tarot dans leurs séances. Toutefois, le tarot ne peut pas remplacer une thérapie, ne pouvant que la compléter.

Quant à son usage médiumnique, les tirages de tarot en tant que pratique spirituelle doivent être utilisés à bon escient. S'ils peuvent aider à clarifier le chemin de vie et à faire des choix en accord avec l'intérêt du consultant le plus élevé, ils ne peuvent dire exactement ce qui va se passer, l'avenir changeant constamment compte-tenu du libre arbitre apparent de l'être humain dans ses pensées impulsées par ses désirs et émotions pour faire ses propres choix*. Ceci entend que les lectures doivent être abordées avec un cœur et un esprit ouverts, car ne pouvant remplacer l'intuition comme le bon sens et le discernement. C'est ainsi que les arcanes de tarot peuvent être utilisées pour la méditation et comme moyen de se connecter à son intuition par la concentration sur l’énergie des cartes, celles-ci délivrant des messages.

* Cf. La pensée création.

 

Gravure de 1690 de Zacharie Heince (dessin) et François Bignon (gravure)
Gravure de 1690 de Zacharie Heince (dessin) et François Bignon (gravure)

De Charles Suger, abbé de Saint-Denis

C’est au milieu du XIIe siècle qu’un groupe de bénédictins dirigés par l’Abbé Suger* (1080 – 1151) aurait agi secrètement dans le scriptorium de la basilique Saint-Denis pour travailler sur la construction du Tarot de Marseille en y incluant un grand nombre de codes secrets. L’Abbé Suger serait ainsi le fondateur du 1er Tarot de Marseille repris en 1760 par la maître cartier Nicolas Conver (1784/1833).

Suger a travaillé avec un alphabet à 26 lettres, qu’il l’ait inventé ou en ait reçu le mode d’emploi. On notera que 26 est un nombre ésotérique qui correspond à la somme des quatre consonnes d'un des deux noms hébreu de Dieu, Yahvé*². Des recherches démontrent que les Arcanes des Tarots ont été nommés et codés dans ce qui ne pouvait être qu'une langue expérimentale, un français à l'alphabet de 26 lettres. En effet, il est celui qui a ajouté 4 lettres à l'alphabet français pour en faire l'alphabet de 26 lettres que l'on utilise aujourd'hui... 

C'est cet alphabet de 26 lettres qui est à la base des codages en latin dont il a rempli la basilique de Saint-Denis, les sciences ésotériques ayant été appliquées à la construction, la décoration et au contenu de la Basilique. C'est avec lui que débute le temps des Cathédrales !

A noter que dans le nom de Suger qui se prononce "Sujé", on retrouve l'anagramme de Jésu...

* Suger est un abbé et un homme d'État français, principal ministre des rois Louis VI le Gros et Louis VII le Jeune. Il a été régent du royaume de France de 1147 à 1149 pendant que le roi est parti en croisade, et a écrit les fondements théoriques de la Monarchie de Droit divin. Il est connu surtout par ses ambitions théologiques et artistiques qui le conduisirent à reconstruire la basilique de Saint-Denis (inaugurée le 11 juin 1144, la somme des chiffres faisant... 666 !), première construction d'architecture ogivale, et à donner naissance à l'art gothique. Il n'a cependant pas pu construire exactement l'église qu'il voulait, à cause d'un sol trop fragile qui empêchait l'érection de deux tours. Une autre basilique semblable à celle imaginée par Suger est en Allemagne, plus précisément à Nuremberg, là où furent jugés les criminels de guerre nazis...

* Cf. Le Judaïsme décodé.

 

Anonyme comme il sied à tout Art Sacré, l’un des occultistes les plus célèbres, l'ecclésiastique français Alphonse-Louis Constant dit Éliphas Lévi (1810/1875), l’a défini en ces termes : "C’est un ouvrage monumental et singulier, simple et fort comme les pyramides, durable par conséquent comme elles, livre qui résume toutes les sciences et dont les combinaisons infinies peuvent résoudre tous les problèmes ; livre qui parle en faisant penser ; inspirateur et régulateur de toutes les conceptions possibles : les chef d’œuvre peut-être de l’esprit humain et à coup sûr une des plus belles choses que nous ait laissé l’Antiquité ; clavicule universelle, véritable machine philosophique qui empêche l’esprit de s’égarer, tout en lui laissant son initiative et sa liberté ; ce sont les mathématiques appliquées à l’absolu, c’est l’alliance du positif à l’idéal, c’est une loterie de pensées toutes rigoureusement juste comme les nombres, c’est enfin peut-être ce que le génie humain a jamais conçu tout à la fois de plus simple et de plus grand." (Dogme et Rituels de Haute Magie, 1854).

 

Du manuscrit d'Abraham le Juif

L'écrivain public, copiste et libraire-juré Nicolas Flamel (1330/1418) tenait boutique à côté de la Tour Saint-Jacques à Paris, lorsque sa vie fut bouleversée, une nuit, par un rêve ou une vision : l'apparition d'un ange qui lui tient ce discours: "Flamel, vois ce livre, tu n'y comprends rien, ni toi ni bien d'autres, mais tu y verras un jour ce que nul ne pourrait voir." Il étend les bras pour saisir le livre, mais ange et ouvrage disparaissent dans des flots d'or. Il se réveille alors brusquement, tout excité. Un peu plus tard, il trouve un exemplaire du livre vu en rêve dans une librairie. C'était un traité du Grand-œuvre alchimique, réalisé par un maître accompli. Mais après 21 ans d'études vaines pour en comprendre le contenu, personne n'était parvenu à l'aider. Nicolas Flamel va alors trouver en Espagne, à St-Jacques de Compostelle, un rabbin qui l'aidera. Et trois ans plus tard, le 17 janvier 1382, il réalise à son tour le Grand-œuvre alchimique en produisant de l'or !

Il s'agissait du fameux manuscrit "Le Livre d'Abraham le Juif", édition unique et numérotée, sous forme de 3x7 feuillets (soit 21, le nombre des arcanes majeurs nommés ou numérotés). Sur la première page, l'inscription suivante était tracée en lettre d'or : "Abraham le Juif, Prêtre, Prince, Lévite, Astrologue et Philosophe, au Peuple Juif dispersé en France par la Colère de Dieu, Souhaits de Prospérités". La dédicace était suivi d'anathèmes proférés à l'encontre de quiconque ouvrirait ce livre sans être prêtre ou scribe.

Les points communs avec le Tarot sont plus que troublants. Un même nombre de caractères dans l'être (l'écriture en 22 arcanes du Tarot majeurs, les 22 lettres de l'alphabet hébraïque), une même organisation d'ensemble en 3x7, et l'utilisation de " belles images ". Il convient de ne pas oublier  qu'une anagramme de "image" est "magie", Nicolas Flamel comme le Tarot ayant voulu signifier de "belles magies"*.

* Le patronyme "Flamel" dérive du mot flamme, se rapportant directement au feu secret des vieux chercheurs de panacée. Son nom est ainsi le principal agent des transformations chimiques : Flammes => Flamel => Flamme-ailes… (exemple de "langue des oisons").

 

Les 22 lames du Tarot de Marseille - Cliquer pour agrandir
Les 22 lames du Tarot de Marseille - Cliquer pour agrandir

Au sens classique, le Tarot compte 78 cartes au total (81 pour des Tarots égyptiens), appelées "lames" ou "arcanes", qui se divisent en 22 lames dites "majeures" et 56 lames dites "mineures". Ces dernières (4 séries de 14 lames) ont pour couleurs les Deniers, les Bâtons, les Épées et les Coupes, en relation avec les quatre éléments. Les lames ou arcanes majeures ont pour chacune une iconographie spécifique, qui représentent aussi bien des personnages, que des vertus ou encore des astres. Elles sont la "valeur ajoutée du Tarot", ce qui le distingue d’un banal jeu de cartes. Ce sont elles qui exercent la plus grande fascination sur les auteurs, des occultistes aux philosophes, en passant par les psychiatres. Leur dénomination à une exception (Arcane XIII dit sans nom) porte sur des figures religieuses chrétiennes comme figures païennes, des personnages politiques séculiers et des figures mystiques, ainsi que sur des astres. C'est pourquoi le Tarot a une vocation universelle, le caractère chrétien étant à entendre comme la figure du Kiristos ou Christos, le cœur pur de l'essence de l'Univers, l'Amour.

 

Du taraud/tarot dans la langue des oisons

On peut définir le Tarot de Marseille comme un enseignement de sagesse, un instrument destiné à transformer l'être en sage. Or si nous regardons dans un dictionnaire le sens du mot "taraud" qui remonte aux années 1550 (tout comme le mot Tarot), nous lisons comme définition "Outil à main servant à faire des pas de vis". L'entendement de "Tarot" en "taraud" devient alors flagrant !

C'est en effet un Jeu de cartes qui implique une manipulation (elle est suggérée par le Bateleur, illusionniste de la première lame ou arcane, et manipulateur de première) ainsi qu'un travail (initiation). Le Tarot est de ce fait un "outil à main". Quant au sage, c'est bien celui qui n'a "pas de vices" (vis). La manipulation du Tarot ("outil à main") comme formant le sage (servant à faire des "pas de vices") indique bel et bien qu'il n'y a pas de différences entre Tarot et taraud !

Ces "pas de vices" formés par le Tarot sont à même de permettre aux êtres humains de devenir sages comme des images, aussi sages que les images de Tarot ! En effet, un des moyens du Tarot pour former le sage et de faire le "pas de vices" est l'alimentation en "mets sages", qui va permettre à l'esprit de connaître les "secrets" du jeu, de se tarauder... Or, le verbe tarauder (1690) signifie creuser, percer une matière dure. Ne dit-on pas également percer un secret, un mystère ? Et un mystère, cela se nomme aussi un arcane !

 

Symbolisme des quatre éléments dans le Tarot

Le Bâton est le Feu de l'action

(énergie sexuelle).

La Coupe est l'Eau, la vie psychique (énergie émotionnelle)

L’Épée est l'Air, l'esprit qui pénètre la matière (énergie intellectuelle).

 

Le Denier est la Terre, la création matérielle (énergie physique).

 


Nombreuses sont les interprétations données tant à ses figures qu'à ses combinaisons, qui puisent dans tout le référentiel des origines occidentales comme orientales civilisationnelles*. Au même titre que la Kabbale juive et ses 22 lettres hébraïques (ce qui ne peut être une coïncidence...), il se prête à des versions qui impressionnent par leur puissance symbolique évocatrice des clés universelles cachées en soi, dans ses tréfonds intimes, et qui se retrouvent dans la tradition alchimique, l’iconographie des bâtisseurs de cathédrales, la vision égyptienne, les chiffres arabes, les symboles taoïstes...

Nonobstant toutes les hypothèses concernant les origines sacrées du Tarot, intéressantes sur un plan intellectuel, force est de constater que la Tarot n’a pas encore, loin s’en faut, livré tous ses secrets. Si chacune de ses lames représente des strates successives de symboles se référant aux traditions spirituelles et mystiques de tous temps - des Chrétiens aux Celtes, des Juifs aux Égyptiens -, il convient de ne pas perdre de vue une des règles du jeu en vigueur dans la Matrice asservissante : l'illusion, la manipulation. Ce monde est celui de la fausse lumière, dite luciférienne, soit celle du démon (le monde à l'envers...). Tous les symboles comme tous les livres sacrés sont ainsi détournés de la vraie Lumière, celle de la Connaissance, pour maintenir les êtres humains illusionnés prisonniers des règles du jeu involutif de la Matrice de 3ème dimension.

Sans avoir à l'esprit cette règle élémentaire du fonctionnement dévoyé de la Matrice de réalité terrestre, toute interprétation symbolique du Tarot à vocation initiatique, aussi brillante soit-elle, conduit à l'échec. C'est pourquoi l'enseignement dispensé par ses auteurs référencés, pour légitimes soient-ils, est désormais à reconsidérer en cette "fin des temps". Quant à tous les pseudo-éveillés l'utilisant moyennant finances, sous forme de consultations ou de stages d'initiation, ils sont à éviter, non pas que ce qu'ils disent ne soit pas "juste", mais est tout simplement dénaturé par la Matrice perverse, en aucune façon au service de sa libération intérieure comme extérieure. Bien au contraire, ils continuent la plupart du temps de toute bonne foi à instiller, comme agents-relais de la Matrice, les clés contraires !

Si la conscience humaine s'inscrivait jusqu'à présent dans une étape d'évolution intermédiaire dite psychologique, qui a démarré à l'issue des révolutions dites des Lumières du XVII° siècle, elle entre désormais par ce cycle dit de la "fin des temps*²" dans une nouvelle étape, celle de l'Intelligence*³. C'est à son aune qu'il convient de recevoir les clés symboliques d'enseignement des archétypes du Tarot, et d'en comprendre le sens qui préside à la véritable évolution. Car depuis le temps où le Tarot était censé donner aux êtres humains les clés de la Connaissance, force est de reconnaître en regardant le fonctionnement du monde qu'ils ne les ont pas comprises ni assimilées. Et il y a bien une raison à ce constat chirurgical...

* Ainsi celle d'Oswald Wirth (1860-1943), qui en 1889 publie le "Tarot des Imagiers du Moyen-Âge", ou de Arthur E Waite en 1910 le "Rider Waite" -, membre éminent de la Golden Dawn (Ordre Hermétique de l’Aube Dorée), société secrète britannique qui marqua l’histoire de l’ésotérisme occidental, sans oublier à l'ère moderne celle d’Alexandre Jodorowsky, version restaurée du "Tarot de Marseille" (dont l'origine remonterait au XVI° siècle en provenance soi-disant d'Italie du Nord mais qui n'a pas été créé à Marseille) aidé dans sa tâche par son épouse Marianne Costa et en collaboration avec le Maître Cartier Philippe Camoin, descendant d’une grande maison d’imprimeurs marseillais. Celui-ci est aujourd’hui un des plus gros tirages de jeux divinatoires et l’une des versions du Tarot de Marseille les plus connue et reconnue.

Cf. Fin de cycle (1) Fin du temps ou fin des temps ?

*³ Cf. De l'intelligence.

 

Les clés d'interprétation

 

La compréhension du sens caché du Tarot réside dans le mode opératoire de la Matrice dévoyée propre à notre réalité terrestre vs la Matrice originelle. C'est celui de l'effet miroir, soit le reflet déformé qui nous revient lorsque nous ne sommes pas suffisamment transparent à nous-même. Par les fausses croyances et conditionnements instillés en l'être humain par les différents relais éducatifs (famille, école,...) tout comme par la manipulation des symboles*, nous regardons le monde (la réalité apparente) tel qu'il n'est pas dans sa version supérieure la plus établie. C'est le monde du paraître, non de l'être. De cette manière illusionné, nous sommes piégé par le faux enseignement de la Matrice prédatrice, y compris dans ses artifices à caractère initiatique comme le Tarot, sauf à acquérir la clé de lecture appropriée une fois le mode de fonctionnement assimilé...

* Cf. Symboles et artifices de la Matrice & Le jeu de (fausses) pistes de la Matrice.

 

Endroit vs Envers, l'inversion de sens à comprendre

 

Deux lames clés permettent d'appréhender la double lecture du Livre de la Vie symbolique qu'est le Tarot : l'arcane XXI appelé Le Monde, l'arcane XII appelé Le Pendu. Ils correspondent aux deux polarités apparemment antagoniques mais complémentaires explicatives du fonctionnement du Vivant, conformément à la Loi d'équilibre* : le vrai et le faux. Comme dans la Matrice de l'illusion ce qui apparaît vrai est en réalité faux - la lumière "luciférienne" -, en tout cas fortement diminué de la Connaissance vraie, il est nécessaire de regarder le miroir de l'apparent réel à l'envers pour ne pas être leurré par la "magie" de l'image, son anagramme*², mise en œuvre par ses maîtres babyloniens.

* Cf. La dualité décodée.

Cf. Le cinéma de la Matrice (1).

 

 

 

 

 

Regarder différemment le Monde


 

L'enseignement de sagesse alchimique* dit qu'on ne doit pas chercher l’endroit mais l’envers du Monde apparent, celui des formes, autrement dit celles du "démon", son double inversé. Comme dans le tarot symbolique Le Monde présenté comme réel par les acteurs de la Matrice*² est symbolisé par l'arcane XXI (21), il nous appartient dans l'éveil de conscience de le regarder par son double inversé, le XII (12), Le Pendu. Ce qui est envers est la connaissance des choses cachées, volontairement dissimulées à notre conscient. Seul l'accès aux mémoires de l'inconscient permet de retrouver les clés du Jeu de la Vie, tout étant fait pour nous en dissuader comme nous en empêcher, tout particulièrement par les pollutions psycho-émotionnelles distillées*³.

Ainsi 21 à l’envers donne 12, à l'image de la position des jambes de la danseuse du Monde donnant Le Pendu à l’envers. Le Pendu, c’est le Monde illusoire à l’envers, soit le Monde à l'endroit. C'est pourquoi en comprenant et respectant cette règle, Le Pendu nous révèle ce qui est dissimulé et caché. Autrement dit cette attitude de suspension à l'envers nous permet de décoder le jeu pervers et asservissant de la Matrice falsifiée, nourricier du système prédateur, tout en veillant à nous protéger, notre talon d'Achille (là où la corde du Pendu l'enserre) pouvant se révéler fatal...

* Cf. Le chemin alchimique.

Cf. Les acteurs de la Matrice falsifiée.

*³ Cf. Prédation manipulatoire.

 

En ces temps de révélation, l'Apocalypse, il est temps pour l'être humain en cours d'éveil de quitter les rives de l'enseignement académique traditionnel dispensé par ses enseignants - pour la plupart leurrés en plus ou moins toute bonne foi - et générateur de leur "business"... Si ceux-ci lui permettent de répondre à sa quête d'élévation spirituelle, ils le maintiennent par leur enseignement idéalisé - la quête du nirvana, de l'accomplissement - dans les illusions de cette réalité inéluctablement entropique, et de ce fait involutive... C'est pourquoi chacune des vingt-deux lames majeures du Tarot initiatique, constitutives des étapes initiatiques du Jeu de la Vie, est à remettre en perspective, et de ce fait à l'endroit !

 

Apparent vs Caché, la cyclicité éclairante

 

Le Jeu de la Vie terrestre pour l'être humain - représenté dans le jeu du Tarot par l'arcane Le Mat* (pas de numéro) - consiste à réaliser son parcours, soit aller à la rencontre du Monde (arcane XXI) en équilibre par son discernement entre deux réalités opposées : celle du monde extérieur, source d'illusions et d'involution car manipulée dans ses fondements et fondamentaux, et celle du monde intérieur, source de vérité et d'évolution s'il parvient à s'ouvrir par l'appel de son âme à sa supraconscience*², soit la libération de l'Esprit par l'âme (ré)unifiée*³.

La première est représentée par les dix premiers arcanes du Tarot (du Bateleur à La Roue de Fortune). Ils traduisent les manifestations du jeu de la Vie dans la Matrice. La seconde est représentée par les dix suivants (de La Force au Jugement). Ils traduisent les causes de ces manifestations. En les superposant, il peut ainsi découvrir par leur correspondance le faux enseignement source d'illusions dans son parcours tant matériel que spirituel, et les clés de sa libération intérieure suivant sa compréhension des causes de ces manifestations et le changement de conscience opéré...

* La racine ma est un terme sanskrit important relatif à la matière, qu’on retrouve dans plusieurs termes ésotériques importants comme "Maya". Cette étymologie est une voie de descente à l’intérieur de la "matière", ou de contemplation de la "matière", à travers laquelle on accumule la matière noire du karma.

Cf. Le cheminement de l’Âme.

*³ Cf. Qu'est-ce que l'Homme ?

 

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Les manifestations du parcours initiatique

 

Les causes des manifestations


 

Tant que la ronde karmique des cycles de la conscience sous contrôle et domination de la Matrice prédatrice n'est pas transcendée, l'être humain en demeure l'esclave, piégé par cette linéarité passé/présent/futur qui le maintient, par les mémoires de ses expériences en mode bourreau/victime/sauveur accumulées dans son inconscient (siège de l’Âme), dans les peurs et la culpabilité. Il tourne en rond, même dans sa quête de prétendue élévation spirituelle, sa réelle capacité créatrice lui étant volée pour servir uniquement les intérêts du système prédateur !

Pour s'en sortir, il n'a pas d'autre choix que d'opérer, par son éveil à la réalité de Ce Qui Est et de Ce Qu'Il Est, sa transformation (transmutation) intérieure pour, enfin, ascensionner*. C'est-à-dire changer de dimension de réalité par son changement de conscience*², autrement dit de sortir des boucles de la cyclicité des temps propre au monde de l'astral, non au monde du Divin...

* Cf. Comprendre et apprivoiser la prédation, Survivre à la Matrice asservissante, Libération émotionnelle & Le chemin de l'Ascension.

Cf. Processus de transformation de conscience (1).

 

Le sens du chemin

 

Le premier sens de l'arcane constitutif de chaque étape du parcours initiatique de l'être humain - l'éveil de conscience -résume de manière très synthétique l'enseignement conventionnel dispensé, soit la "belle histoire" apparente. Le second établit la signification "réelle" de cette lame dans la Matrice falsifiée, constitutive du piège tendu à l'être humain en quête d'éveil s'il ne fait pas preuve de discernement. Elle constitue la "vraie" histoire.

De par les lois physiques qui prévalent au sein de l'univers, c'est l'énergie mise par l'impétrant dans la forme* (en l'occurrence le symbole de la lame) qui la polarise pour son évolution ou involution. Nous pouvons ainsi comprendre d'autant mieux le rôle des mémoires, qui par leur résonance épigénétique, libèrent ou non la puissance de notre ADN constitutif de notre véritable pouvoir créateur... Cependant, l'impétrant au chemin d'ascension et de libération doit savoir que les écueils sont nombreux pour le retenir esclave de la Matrice, ne cessant d'augmenter en intensité. Ils sont traduits dans les mythes par les douze travaux d'Hercule/Héraclès. C'est pourquoi ceux-ci parlent de "Voyage du Héros"...*²

* Cf. Fonctionnement de l'architecture du Vivant.

Cf. Le Jeu de la Vie.

 

Étape 1 : Le Bateleur

Au départ du chemin, le voyageur sait qu'il va se heurter à l'impénétrable mystère de la vie. Aux yeux des gens dits sensés, c'est une ineptie, puisque jamais personne n'est supposé être revenu de "l'autre côté" en apportant une preuve irréfutable. Pourquoi alors perdre du temps à ce voyage sans réponse certaine ? N'est-ce pas folie et poursuite du vent ? Pourquoi tourmenter ses jours et nuits alors que la pensée est censée disparaître à la mort du corps physique ? Pourtant, poussé par la curiosité et surtout un ressenti profond, celui de son âme, l'Homme décide de se mettre en route.

 "La vie, avec ses épreuves innombrables, a pour but l'éducation de la volonté."

 

Le joueur - Le Mat - est comme tout élément et toute créature dans l'univers pure énergie, par-delà sa forme. Dans l'espace-temps clos de la Matrice, il est privé par la manipulation génétique effectuée de ses créateurs (les faux dieux) de conscience. Il a oublié Qui Il Est. Il est novice, l'apprenti débutant, tel Le Bateleur (lame I), et par-là même influençable. Pour atteindre l'objectif qu'est Le Monde, il va devoir se "normer" aux règles de la Matrice. Mais sans mode d'emploi, il va logiquement tendre vers le faux monde, celui des artifices illusoires (pouvoir, argent, notoriété, plaisir des sens...) mis en avant par le système, et tels que représentés par les éléments disposés sur la table, insuffisamment conséquents pour lui conférer sa pleine puissance (en corrélation avec l'arcane XI La Force). Et pour les consciences plus évoluées mais encore naïves, elles seront dirigées par une incitation perverse au changement vers le faux monde spirituel, dans son réceptacle que sont les religions, les sociétés secrètes et occultes, et les pratiques et autres dérivatifs mystiques du courant New Age... Par leur enseignement dénaturé des règles d'éveil - le "bas/bât te leurre" -, elles le maintiendront prisonnier de la Matrice et de ses vampires psycho-émotionnels voraces, les mêmes causes engendrant les mêmes résultats lorsque les dés sont pipés...

 

Étape 2 : La Papesse

Le livre de la vie est une énigme. Quelle direction prendre ? Pour aller où ? En posant simplement son intention - découvrir qui Je suis au sein de l'univers - et en se laissant guider par ce qui se présente, le voyage commence. Il s'agit d'accueillir ce qui se présente, sans jugement basé sur la raison objective. Le grand Jeu de la Vie peut alors se dérouler.

"C'est par la volonté que l'intelligence voit se dérouler les phases de la Vie. Si la volonté est saine, la vue est juste".

 

Sur son chemin d'évolution, Le Mat à son stade de novice (Le Bateleur) n'a pas d'autre choix que d'acquérir la connaissance des règles du jeu de la Vie, et par-là même de sa matrice de réalité d'appartenance. Il passe ainsi par les fourches caudines de La Papesse (lame II), gardienne des "secrets" de la Connaissance. Ceux qu'elle dispense dans la Matrice falsifiée par son pouvoir de divulgation comme de rétention mélangent ainsi toujours le vrai et le faux, afin de brouiller les repères et l'égarer, tout particulièrement au sein des prétendues sociétés ésotériques censées les lui révéler en toute exclusivité... C'est la fausse lumière "luciférienne" (polarité +), qui lorsqu'il la prend pour argent comptant, le maintient leurré, voire le conduit à sa manifestation "satanique" (polarité -)... Il n'a pas d'autre choix pour percevoir le vrai que de se mettre en position inversée, de regarder le monde à l'envers, telle la position du Pendu (arcane XII) !

 

Étape 3 : L'Impératrice

La puissance intellectuelle, vertu d'essence féminine, est indispensable à ce voyage. Non celle reposant sur des savoirs accumulés, mais celle qui s'appuie sur de saines facultés mentales évitant de perdre pied en présence de l'Inconnaissable. Il ne s'agit ni d'aller trop vite, ni de craindre les inévitables réactions de l'entourage. Elles requièrent prudence, discernement, recul, pour digérer et assimiler le nouvel enseignement, aussi ténu soit-il, aussi improbable apparaisse-t-il.

"Affirmer ce qui est vrai et vouloir ce qui est juste c'est unir. Affirmer et vouloir le contraire c'est détruire."

 

L'acquisition des connaissances est un exercice de stimulation intellectuelle permettant à l'impétrant la manifestation de ses dons, talents, capacités et potentialités. C'est le domaine de l'Impératrice, toute auréolée de cette magie de l'esprit enflammé qui décuple les sens émotionnels. Enivré par ces mirages des sens, l'être humain tel le lièvre de la fable se précipite dans les pièges du paraître et de ses créations inconsistantes, masquées par sa bonne conscience spirituelle et leur apparente bonne raison d'être. Par orgueil et vanité sources de son aveuglement, il oublie le dur labeur de la tortue, qui évite griserie et précipitation pour avancer avec humilité et discernement au milieu des nombreux pièges et chausse-trappes afin de les transmuter (en corrélation avec l'arcane sans nom XIII).

 

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L'Impératrice, de la Connaissance au Verbe créateur

Dans la Kabbale hébraïque, 22 lignes relient les 22 sphères de l'Arbre des Séphiroth (ou Arbre de Vie), correspondant au 22 lettres de l'alphabet hébraïque. Chaque chemin est porteur d'une signification propre à chaque lettre hébraïque lorsqu'on passe d'une sphère à une autre. Ces 22 lignes représentent aussi les 22 arcanes majeurs du Tarot, anagramme de Torah, de Marseille...

La tradition kabbalistique dit qu’il existe une sphère cachée, la Séphira Daath, qui incarne la Connaissance*. Celle-ci n’est pas invisible, "simplement" soustraite au regard des hommes. Elle est le passage incontournable qui mène à l’éveil de la conscience universelle. Dans le tarot de Marseille, elle correspond au passage de la Papesse à L’Impératrice. Si en effet on observe bien la gorge de l’impératrice (image 1), on voit qu’elle présente une sorte de… pomme d’Adam. Et celle-ci se situe également entre Binah (l’intelligence) et Hochmah ( la Sagesse), à l'endroit de la gorge probablement parce que c'est là que nous prononçons le Verbe (image 2). Placée au centre de l'Arbre des Séphiroth et vue de l'Univers Invisible, la séphira Daath représente le Messie, la conscience christique (image 3).

La conséquence de cette perte de Daath est qu'il nous a été enlevé la possibilité de passer de la théorie à la pratique. On peut étudier tant que l'on veut (acquisition de savoirs par le mental, soit un puits infini), mais il nous manquera toujours un élément pour passer à la pratique de créateur puissant maîtrisant la science atomique*². En fait, la onzième sphère n'a pas vraiment été enlevée elle a simplement été voilée. Elle est toujours accessible à qui sait trouver le chemin qui y conduit.

* Cf. Le cheminement de l’Âme.

Cf. Le processus création décodé & Le chemin alchimique.

 

Étape 4 : L'Empereur

Ce voyage ne peut être entrepris sans avoir au préalable éprouvé le monde matériel et ses passions. Argent, pouvoir, domination, prestige, sexualité... ne peuvent être compris dans leurs limites intrinsèques qu'après avoir été expérimentés. Ils permettent aussi de revenir en arrière si le voyage entrepris s'avère trop difficile à l'impétrant. C'est la puissance intellectuelle de l'étape 3 qui permet de ne pas se laisser enfermer dans ce monde matériel et ses vanités illusoires, comme de revenir sagement en arrière si le parcours pour s'en extraire est trop déstabilisant.

"Lorsque l'homme a découvert la vérité et veut opérer la justice, rien ne lui résiste."

 

Désormais positionné plus ou moins bien dans la Matrice, à sa place attribuée par le référentiel astral de naissance, l'être humain tel L'Empereur (lame IV) joue le rôle dévolu à ses maîtres terrestres comme extraterrestres - ces derniers qu'il ignore -, en recevant les prébendes pour ses "loyaux" services. Tous le "prédatent", le vampirisent, lui volent son énergie, le conduisant à son tour à la voler aux autres dans ses différents états de bourreau, victime ou sauveur (en corrélation avec l'arcane XIIII La Tempérance). Même s'il relativise son rapport aux artifices de la matière, il ne peut évoluer tant qu'il n'a pas pris conscience de cette réalité d'asservissement, et décider d'affronter sa plus grande peur, celle de perdre les artifices octroyés...

 

Étape 5 : Le Pape

L'infusion "mystique" de la psyché du voyageur est incontournable de sa vie mondaine dans la matière terrestre. Sa forme est religieuse, au sens qu'elle le relie avec le sacré universel qu'est la Vie. Ceci est distinct de toute pratique religieuse au sens institutionnel, limitée et déformée par le dogme pragmatique qui la caractérise.

"Avant d'affirmer qu'un homme est ou n'a pas été malheureux, sachez la direction qu'a suivie sa volonté."

 

Par le pouvoir de sa pensée, Le Mat est le maître dans la matière de sa relation harmonieuse au Vivant, tout particulièrement avec autrui (enfants, amis, collaborateurs, partenaires...), qui plus est chantée à chaque instant de manière grandiloquente par le système et ses "chantres philosophes"  : démocratie, République, liberté, fraternité, égalité, droits de l'homme... Se raccrochant à ce placebo de la bonne conscience de surface, il octroie tel Le Pape (lame V) sa foi et sa confiance en la pensée unique délétère qui la sous-tend, ce qui le conduit tant au déni qu'à la culpabilité face aux manifestations toxiques constatées du fonctionnement de la Matrice (corrélation avec Le Diable, arcane XV), qu'il rejette toujours sur autrui ("c'est la faute à...").

 

Étape 6 : L'Amoureux

L'apprentissage de l'enseignement passe par une rupture avec la raison. Il est de nature émotionnelle, affective, sentimentale. C'est l'accueil de son "féminin sacré", allant à l'encontre de la conception traditionnelle prédatrice de la vie où la corruption de sa perfection est la règle pour satisfaire les besoins de son ego-mental.

"Une chaîne de fleurs est plus difficile à briser qu'une chaîne de fer."

 

Illusionné, l'être humain se croit tel l'Amoureux aveuglé (lame VI) doté du libre arbitre dans ses choix de vie, qu'ils soient d'ordre affectif, professionnel ou autre. Il ignore qu'il déroule un programme dont le scénario a été conçu dans ses grandes lignes à l'avance, qui lui dicte insidieusement ses pulsions et motivations et auquel il ne pourra échapper sauf éveil de conscience. Dans les deux cas, ce parcours initiatique est générateur de turbulences (corrélation avec l'arcane XVI La Maison-Dieu), les unes destinées à nourrir le système prédateur, les autres à même de le libérer s'il en choisit courageusement la voie.

 

Étape 7 : Le Chariot

Une fois ces étapes préalables assimilées il y a passage à l'action. L'homme est seul avec lui-même pour apprendre, maladroitement, à conduire sa nouvelle relation à la vie en dehors du chemin battu où se pressent le plus grand nombre de ses coreligionnaires. A tout moment il peut déraper, et doit apprendre à discipliner son mental comme son émotionnel pour conserver la maîtrise de sa conduite.

"La volonté de l'homme juste est l'image de la volonté de Dieu et, à mesure qu'elle se fortifie, elle commande aux événements."

 

La Matrice de l'illusion conduit à l'action plus qu'à la sage réflexion : conquérir, acquérir, dominer, posséder, triompher..., soit des verbes d'action énergique pour tenter de conduire avec dextérité son chariot (lame VII) sur le sentier de la (fausse) gloire et recevoir les lauriers octroyés au guerrier méritant (corrélation avec l'arcane XVII L’Étoile) du "gagner plus pour consommer plus".

 

Du symbolisme du Cheval

La première perception symbolique du cheval est celle d'un "véhicule" dirigé par la volonté de l'être humain, autrement dite la volition. Guide de ce dernier, il lui permet d'être porté plus rapidement d'un point à un autre. En disant que "le cheval n'est pas un animal comme les autres, il est la monture, le véhicule, le vaisseau, et son destin est inséparable de celui de l'homme", le médecin psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875/1961) en parlait comme l'un des Archétypes les plus fondamentaux des mythologies, proche du symbolisme de l'arbre de vie. Dans le Rig-Veda, collection d'hymnes sacrés ou encore d'hymnes de louanges de l'Inde antique composés en sanskrit védique, le Cheval est associé à la force, la fertilité, la puissance créatrice et la jeunesse, dans le sens sexuel et spirituel du terme. Il est en effet un animal phallique, ne serait-ce que par l’ambiguïté du mot chevaucher, largement partagée par plusieurs langues. Cette image est issue de la proximité entre le cavalier "qui a la bête entre les jambes"  et se déplace par des mouvements cadencés, et le coït au cours duquel on retrouve la griserie, la sueur et les sensations d'une chevauchée équestre. Certains poètes utilisent d'ailleurs le mot "pouliche" pour désigner une jeune femme fougueuse. Dans l’Horoscope chinois, où les signes du zodiaque sont annuels et représentés par 12 animaux, le cheval est le 7° signe. De son côté, Cabale veut dire cheval, la Kabbale signifiant elle tradition. C'est pourquoi la cabale est appelée langue du cheval, tout comme langue des oisons.

Le cheval, "la plus noble conquête de l'homme", possède ainsi un symbolisme riche, pouvant être la monture des morts (Cf. le cheval blanc des quatre cavaliers de l'Apocalypse), marquer une régression intra-utérine, revêtir une connotation sexuelle. Nous retrouvons cet archétype dans la lame 7 du tarot, "le chariot", où les chevaux, parfois des sphinx, représentent les forces inconscientes de l'homme, sa personnalité inférieure, ses instincts. Le Prince menant l'attelage symbolise l'aspect conscience de l’Être, le Soi, l'Âme fusionnée à l'Esprit une fois le travail alchimique d'épuration réalisé*. Utilisant ses émotions sans en être l'esclave, signifiant la maîtrise de la jouissance, le Prince conduit son char (en référence à la notion de véhicule, la Voie, la "yâna" Indienne), sans rênes, dans un parfait équilibre corps-esprit, revêtant ainsi la puissance maitrisée. Le cheval en Alchimie est bel et bien le moteur de l’œuvre grâce à ses quatre pattes ou quatre éléments (Feu, Terre, Air et Eau) qui caractérise l’animal de selle (sel).

L'être humain avance sur un chemin en utilisant un véhicule, son corps physique comparable à une calèche. Elle est tirée par deux chevaux, symbolisant ses émotions, un Noir (yin) et un Blanc (Yang), dirigés par un cocher, son mental. A l’intérieur de la calèche, il y a un passager que l’on ne voit pas. Il s’agit du Guide intérieur, le Soi accompli, la supraconscience. Et si le cocher donne l’impression de diriger la calèche, seul le passager connaît la destination. Ainsi, de l’équilibre entre le cocher et les chevaux dépendra le confort du voyage. Si le cocher maltraite les chevaux (les émotions), ceux-ci risquent de s’emballer et de le conduire à l’accident en passant dans les ornières et allant dans le fossé. Si c’est le cheval noir qui domine, la calèche tirera à droite, guidée par les images émotives maternelles. Si c’est le cheval blanc qui domine, la calèche va tirer à gauche, vers les représentations émotives paternelles. Ainsi tout ce qui représente les aléas d’un voyage peut être comparé aux incidents que nous rencontrons sur notre route terrestre. Avec cette métaphore, nous pouvons illustrer les grandes scènes de notre vie et notre comportement, ceci pour mieux se situer et nous aligner sur le chemin du retour à l'UN, notre unité première !

Cf. Le chemin alchimique.

 

Étape 8 : La Justice

Le chemin initiatique est un chemin juste, un chemin de juste. Il passe par une confrontation désintéressée à tout abus, toute iniquité, toute injustice. Ce n'est plus la règle du "œil pour œil, dent pour dent" ni de la justice vénale profitant aux riches au détriment des faibles. C'est une justice de compréhension et de libération, permettant à l'homme de s'élever en toute responsabilité assumée.

"Les intelligences dont la volonté ne s'équilibre pas sont comme les astres avortés."

 

Se pensant par l'égo-mental manipulé à même d'être le justicier de sa vie (lame VIII), l'être humain pense être à l'équilibre juste de sa vie entre la défense de ses intérêts personnels - le "Service de Soi" - et ceux de sa collectivité d'appartenance (nation, famille, entreprise, équipe sportive...). Il évalue, juge et condamne ce qui à ses yeux ne va en ce sens, oubliant de s'interroger sur qui a paramétré sa balance et de nettoyer en lui les mémoires prédatrices qui le séparent de l'unité libératrice (corrélation avec l'arcane XVIII La Lune).

 

Étape 9 : L'Hermite

Se "retirer" du monde pour mieux le connaître, le posséder et le dominer en précipitant au néant par sa lumière intérieure les fausses gloires est-il sensé et prudent ?  Seule l'épreuve du temps, dans l'inconfort et la solitude du désert comme de la nuit, fournit la réponse. C'est ici que le nettoyage se fait entre le courage déterminé de certains et l'idéalisme pusillanime d'autres, et que l'impétrant persévérant commence à éclairer le sens de sa vie par la remise en cause de toutes les fausses croyances et des conditionnements délétères qui l'égarent et le perdent.

"Acceptez le mal relatif comme un moyen d'arriver au bien absolu, mais ne le veuillez pas ni ne le commettez jamais."

 

Sur le chemin de ce qu'il croit l'éveil, l'être humain aime découvrir par sa lanterne intérieure - le troisième œil - les mystères cachés lui révélant sa grandeur et gage d'une promesse d'éternité. En la partageant tel l'Herméneute (lame VIIII) ou éminence grise avec d'autres initiés qu'il sélectionne et à qui il transmet les codes par les rituels appropriés, il considère naturel de conduire avec eux les affaires et destinées du troupeau des égarés, aux meilleures places cela va de soi. Il se croit par cet orgueil spirituel illuminé (corrélation avec l'arcane XVIIII Le Soleil), la Matrice n'ayant pourtant fait que l'obscurcir au véritable "Service d'Autrui".

 

Étape 10 : La Roue de Fortune

Prétendre à dominer son destin n'est-il pas présomptueux et vain pour l'homme enserré dans un réseau de fatalités et de contraintes qui lui sont extérieures ? C'est pourtant la recherche de volonté délibérée dans la conduite de sa vie qui l'incite à en maîtriser la roue.

"Pour acquérir le droit de posséder toujours il faut vouloir patiemment et longtemps."

 

Parvenu à cette étape carrefour de sa destinée (lame X), le Mat se retrouve dans une de ces trois positions : en pleine ascension, en pleine descente, en sommeil léthargique. Les options offertes par ce portail inter-dimensionnel sont de deux natures. Soit rester dans l'Espace-Temps de la Matrice en repartant pour un nouveau cycle dans la Matrice involutive, dans un nouveau personnage scénarisé pour le jeu pervers du système prédateur. Soit décider de vérifier par soi-même si le mode d'emploi est réellement approprié et de tenter de franchir le portail malgré tous les risques qui en découlent, en l'occurrence en être dissuadé par tous les moyens par les gardiens de la Matrice. Dans les deux cas, l'être humain répond au souffle de son inspiration (corrélation avec l'arcane XX Le Jugement), venue du prédateur astral pour la première option, de son Âme reliée à l'Esprit universel pour la seconde.

 

De la Roue de Fortune

Dixième des arcanes majeurs selon l’ordre numérique, La Roue de Fortune a pour vibration le nombre 10, soit le nombre nucléaire 1 (10 = 1 + 0 = 1). Ce nombre ouvre et débute un nouveau cycle d’évolution, qui va se dérouler sur un autre niveau, un plan plus subtil que le précédent.

La dénomination de cet arcane comporte deux termes : roue et fortune. Une roue symbolise le déroulement du temps qui s’effectue en cercles. Elle est une invention humaine, symbole de l'intelligence créative, de l’ingéniosité. Le Tarot n'est-il pas lui-même une "rota", une roue, son axe étant la Roue de Fortune. C'est l’emplacement de la manivelle, qui permet de tourner la roue, voire de l’accélérer ou de la ralentir, ou de l’arrêter. À qui est destinée cette manivelle ? Existe-t-il un moyen d’influer sur le déroulement des événements ou de s’en extraire ? L’arcane de la Roue de Fortune indique que les événements risquent de prendre une nouvelle tournure, dans la mesure où l'individu se trouve à un moment de sa vie où son destin se décide...

Fortune de son côté est synonyme de "Providence", de hasard, de Destin. Ce second terme de ce nom relie l'individu à une dimension divine ou supérieure à l'entendement humain.

 

Étape 11 : La Force

Ce chemin demande force, non pas physique, matérielle, mais mentale pour triompher de ses propres obscurités et passions intérieures. C'est la force d'acceptation de ce qui est, nourrie de foi, d'espérance et du désir intense de ce qui sera lorsque l'aurore poindra, une fois la transmutation de l'inconscient opérée.

"Bravez le lion et le lion vous craindra. Sachez commander à la douleur et la douleur se chargera en bonheur."

L'éveil de conscience à force d'expériences diverses et variées a permis au Mat de comprendre comment la roue du destin avait été forcée à son détriment par les Maîtres asservisseurs. Ayant relégué tous les désirs inconsistants de réussite à travers les hochets émotionnels distillés, tout comme renoncé à l'exercice de tout pouvoir prédateur, à toute admiration octroyée, et à toute recherche de sécurité, il accepte de se dépouiller tant extérieurement qu'intérieurement de toutes les fausses croyances et autres concepts erronés, condition sine qua non à son allègement et à l'acquisition d'une nouvelle force (lame XI), celle du Soi supérieur, aux fins d'ascensionner. Il doit apprendre à la doser avec parcimonie, pour ne pas se brûler ni l'utiliser à mauvais escient, comme gourou enseignant ou chevalier blanc.

 

De la Force

Onzième carte du tarot de Marseille, le personnage l'illustrant est parée d’une robe bleue et d’un châle rouge, et portant un chapeau en forme de 8, la représentation universelle de l’infini. Elle tient la gueule d'un lion ouverte, mais avec la plus grande facilité du monde, sans effort. Cette femme tire en fait sa force de sa polarité féminine, soit la sagesse de la Papesse, gardienne de la Connaissance source du vrai Pouvoir de création. En effet, 11 = 2, puisqu'en numérologie 11 = 1 + 1 = 2. C'est dans la douceur, la passivité, la sérénité que cette femme peut puiser une force infinie. Elle symbolise entre autres le courage, la force morale, la maîtrise de ses énergies, essentiellement énergies sexuelles dans la mesure où la gueule du lion est placée au niveau du sexe (les pulsions animales). La symbolique de destruction de cette force par le système patriarcal prédateur est illustré par l'écroulement des Twin Towers à New York le 9 septembre 2001, amorce du démarrage de la "3ème guerre mondiale" annonciatrice du chaos civilisationnel en cours de cette fin de cyclicité conformément aux prophéties du livre de l'Apocalypse*...

* Cf. Prophétie du changement.

 

Étape 12 : Le Pendu

Est-ce judicieux pour un conquérant de la (sur)vie que de se mettre en suspension et regarder le monde comme ses croyances à l'envers, nourri par l'influx céleste et non plus terrestre ? Seule une nouvelle perspective jusqu'alors inconnue permet de percevoir ce qui est voilé au monde profane et pourtant essentiel à la compréhension de l'éternité. C'est la pénétration d'un monde nouveau, un monde ultra-sensible.

"Aller au-devant de la mort par dévouement n'est pas suicide, c'est apothéose d'une sublime volonté et prise de possession de la vie éternelle."

En regardant désormais le Monde à l'envers tel un Pendu (lame XII) pour avoir compris les artifices illusoires de la Matrice, l'impétrant mis au ban de la communauté sinon supplicié développe son  propre référentiel de connaissances émancipé des mensonges et falsifications du démon, le monde à l'envers. Son éveil de conscience lui permet de puiser intuitions et mémoires salvatrices au fin fond de son inconscient, là où la gardienne des secrets éternels, La Papesse (lame II), réside.

 

Étape 13 : L'Arcane sans nom

Le dépouillement de ses oripeaux terrestres libère de l'emprise du monde de la manifestation.  C'est à une mort apparente que l'initié en chemin est appelé, celle d'un mode de vie basé sur des illusions mortifères. Elle inaugure par la sortie du relatif d'un commencement à l'Absolu. La radicale transfiguration intérieure est le chemin qui conduit à l'ascension.

"Passer sa vie à vouloir et poursuivre des biens périssables c'est se vouer à l'éternité de la mort."

Le Mat regarde désormais l'usurpateur prédateur tel qu'il est - et qu'il est lui-même par l'effet miroir -, un faucheur des âmes, de la conscience (arcane XIII), qui se glisse partout parce qu'on ne peut l'identifier, présent à chaque endroit dans son anonymat glacial où il peut nourrir inlassablement sa faim mortifère vorace. Il reconnaît en lui Saturne, autrement dit Satan, Kronos, le créateur du temps asservissant qui, empêchant l'accès au temps illimité, celui de la Conscience éternelle car immortelle, a conçu la Mort comme balise au Vivant. Ce faux dieu à la faux acérée déchire et déchiquète inlassablement ses enfants afin de leur voler la mémoire de leur essence originelle et les empêcher de renaître à Qui lls Sont dans la matière profanée.

 

Le vol de l'"éther-nité"

Le faux dieu créateur - l'usurpateur prédateur du champ astral - (lame XIII), a fauché la Création de l'ange humain incarné (le Mat) par sa faux en amputant son génome du souvenir de Qui Il Est. Cette faux est celle de la Mort - "l'âme hors" - de la conscience *. C'est une substitution magique (corrélation des deux formes), noire il va sans dire... Le Mat est amené ainsi dans son parcours initiatique alchimique à devoir retrouver sa puissance lumineuse, par la transmutation de la Mort (les mémoires constitutives de ses ténèbres) en Or, soit le passage de "l'âme hors" en " Âme-Or ", autrement dit AMOR (Amour en latin).

* C'est pourquoi les traditions qui parlent du chiffre 13 font référence à l'existence d'un 13ème apôtre, d'un 13ème crâne de cristal, d'un 13ème signe zodiacal... évoquant ainsi l'éternité qui demeure derrière l'apparente mort. Le vendredi 13 est le jour de la mise à mort des Templiers, et les rois maudits le sont jusqu'à la 13ème génération... Présent  dans toutes les connaissances cachées à l'humanité, le chiffre 13 symbolise la mort de quelque chose et la renaissance d'une autre.

 


Étape 14 : La Tempérance

Le passage d'un état inférieur - le vase d'argent - à un état supérieur - le vase d'or - ne peut se faire que par l'intervention d'une Puissance Élevée, au juste moment.  Il y a alors sacrement, une source de forces nouvelles qui évitera désormais d'avoir encore soif. C'est la communion entre les deux mondes, constitutive d'une nouvelle Église terrestre, celle du renoncement total à tout ce qui peut maintenir l'homme sous domination du Prince de ce monde.

"Vouloir le bien avec violence est aussi injuste que vouloir le mal."

L'être humain désormais plus averti de la réalité du monde à l'envers comprend mieux ce "temps de l'errance" (lame XIIII) de l'âme humaine dans la matière de la 3ème dimension de réalité limitée. Les maîtres asservisseurs généticiens ont comme continuent de manipuler son héritage génétique divin par l'hybridation, constituant par l'amputation des brins ADN réalisée une signature énergétique individualisée par le voile de l'oubli, nourrie des peurs et des souffrances liées par les conditionnements et manipulations psycho-émotionnels distillés en lui. Lorsque l'énergie ne circule pas harmonieusement entre macrocosme et microcosme pour faire résonner en l'homme la musique des sphères, celui-ci est bel et bien esclave du système prédateur involutif. Comment pourrait-il ainsi être l'empereur de sa vie ?

 

Étape 15 : Le Diable

Est-il bien raisonnable d'affronter toutes les tentations de ce bas monde alors qu'il suffirait de vivre une vie sans "histoires", sans luttes, sans questions existentielles, sans interrogation sur la légitimité de telle pensée, telle parole, telle action, telle omission ? Pourquoi renoncer à la quiétude d'une vie pouvant continuer à se poursuivre en mode "passif" ? C'est au moment où l'on se croit élevé que vient s'agiter à nos sens la pointe d'orgueil subsistante pouvant encore nous faire chuter si la connaissance est insuffisante, trop superficielle.

"Vouloir le mal, c'est s'asservir à la mort. Une volonté perverse est un commencement de suicide."

La manipulation génétique de l'être humain constitutive du voile de l'oubli à Qui Il Est a été récupérée par l'alter-égo du prédateur asservisseur sans nom - l'arcane XIII - régnant sur les affaires terrestres, quel que soit leur domaine. C'est le démon tentateur (lame XV) s'exprimant à travers la manipulation de l'égo-mental, avec ses fausses promesses diablement tentantes : politique, religion, philosophie, économie, sciences... Sous couvert de sa "bonne" foi, il se présente comme le guide/pape rassurant, qui pourtant conduit inéluctablement l'impétrant au dévoiement de son âme, par son maintien dans la dualité et l'exacerbation pulsionnelle de ses sens physiques.

 

Étape 16 : La Maison-Dieu

Tour de Babel orgueilleuse destinée à s'effondrer par son matérialisme forcené, ou Temple intérieur libérant la pleine puissance du feu sacré retrouvé ? C'est ici que tout le chemin accompli par le voyageur se révèle, voyant la lumière cachée au plus profond de son être produire sa manifestation éruptive et foudroyante, pour son ascension ou sa chute. Sur les ruines de l'ancienne construction vivante peut apparaître sa véritable Maison.

"Souffrir, c'est travailler. Toute douleur acceptée avec obéissance et résignation est un progrès accompli."

L'arcane "La Tour" (The Tower)

Dans le Tarot initiatique, l'arcane XVI nommé La Maison-Dieu ou La Tour dans sa version anglaise est le symbole de la destruction, en l'occurrence occasionnée par les élites royales prédatrices de par leur corruption découlant de leur pacte aux Forces de l'Ombre et des Ténèbres se situant en 4ème dimension de réalité. Dans son pendant positif, il signifie l'indispensable destruction des croyances sources d'illusions de l'être humain sous domination du corpus prédateur qui le gouverne.

Il indique tout particulièrement qu'en cette fin de cyclicité le Vatican, le centre spirituel de la Cabale fomentée à l'encontre de l'être humain, sera inévitablement détruit, ce que les événements en cours ne cessent de rappeler, comme la multiplication de la révélation des scandales sexuels et de corruption financière étalés au grand jour. Si les élites dirigeantes sous contrôle sont amenées à agir de manière si belliqueuse (Cf. répression féroce des gilets jaunes ou des manifestants à Hong-Kong), c'est que la justice cosmique arrive. Comme elles la ressentent comme le Cerbère, le chien des enfers, c'est-à-dire comme une pression sans comprendre de quoi il retourne, elles ressentent une colère insatiable et la peur de se retrouver sans rien. D’où leur façon de s’accaparer de plus en plus les ressources et de détruire, transmettant cette peur à la population, puis prenant à son encontre des mesures répressives lorsque la population réagit. Et par une sorte d’effet boomerang, cette destruction des éléments constitutifs de la Nature terrestre sous l'emprise de la peur augmente encore plus la réaction cosmique !

Si la vision de la tour entraîne souvent peur, secousse et insécurité, ce moment de grande agitation est propice à regarder ses profondeurs intimes pour y débusquer le dragon visqueux qui y réside, et prendre conscience de la prédation qu'il exerce pour empêcher l'éveil de conscience. Aussi, quoi qu'il soit annonciateur d’un bouleversement majeur, d'une forte perturbation, d’un état d'urgence ou de crise, il est susceptible d’apporter quelque chose de nouveau par l'inspiration, une fois ses écuries nettoyées de la fange s'y trouvant. L’aspect le plus important de la Tour est que toute destruction est suivie d'une création. Ainsi, l'arcane de la Tour représente un réveil venant comme un coup de foudre à travers un événement de la vie choquant et percutant.

* La foudre est une représentation qu'on donne pour attribut à Jupiter, consistant en une sorte de grand fuseau au milieu duquel sortent plusieurs dards en zigzag (à la place du dard, c'est parfois un trident). Elle symbolise l'orage physique ou moral, qui manifeste la volonté et la toute-puissance du dieu suprême - son pouvoir créateur et destructeur - par son feu céleste d'une irrésistible violence. C'est la création qui surgit du néant à l'état encore chaotique, ou qui s'anéantit dans un incendie d'apocalypse. Les pierres de foudre d'origine néolithique, la hache de pierre de Parashu-Râma ou le marteau de Thor sont les symboles de la foudre qui frappe et fend la terre, mais aussi la façonnent et fertilisent, car elle est vie et mort, source de puissance divine infinie, justicière et bénéfique. C'est le double tranchant de la hache. La hache à main est symboliquement une foudre accumulée, illustrant l'action transformatrice du ciel sur la terre en étant associée à la pluie.

 

Dans la matrice falsifiée, la lame XVI est celle de l'effacement des mémoires, le "reset mémoriel" qu'effectue régulièrement la matrice cyber (à chaque incarnation), et qui conduit inéluctablement tant au "black-out" civilisationnel (perte de mémoire) qu'à son "game-over" (fin de partie). Elle est par son principe d'inversion la maison du faux dieu ou du sans Dieu, sauf lorsque l'être humain décide de répondre courageusement à l'appel du Soi supérieur par son âme logée dans les brins de son ADN mémoriel, se nourrissant désormais de son champ d'amour protecteur et libérateur. Mais c'est à ce moment que la résistance de la Matrice fait pression de mille et une façons pour l'en empêcher et le conduire à renoncer s'il ne s'est pas suffisamment préparé.

 

Étape 17 : L’Étoile

La révélation du chemin est celle de l'Espérance, la plus haute des vertus, flamme apportant à l'espoir la confiance en la grâce divine et en la perfection de la progression de l'homme. Charité comme Foi sont fondues en elle, le devoir sacré exigeant de continuer à monter par l'effort intérieur constant, et non par les actions superficielles donnant simplement bonne conscience. Alors seulement, par le roc de cet amour donné à l’Éternel plus fort que la mort, la Vérité peut apparaître et se déverser, dans toute l'épure de sa nudité.

"Plus la volonté surmonte d'obstacles, plus elle grandit en puissance. L'Espérance doit donc sans cesse s'unir à la Foi."

L'être humain amputé du souvenir de sa nature divine originelle est guidé dans la Matrice involutive par la fausse lumière dispensée par les artifices étoilés (lame XVII), afin de l'égarer et de l'empêcher de regarder à l'intérieur de lui-même. Artifices matérialistes - avoirs, honneurs, distractions - comme spirituels - les secrets manipulés - sont sans cesse agités à ses sens par les relais asservisseurs pour le vol de son énergie vitale. C'est la nuit noire luciférienne de la conscience, les fausses promesses d'expansionnisme et d'immortalité que le Verseau prédateur - le faux Age d'Or - ne cesse de faire couler sur lui afin de déclencher la stimulation émotionnelle dont il se nourrit.

 

Étape 18 : La Lune

Encore fragile et hésitant, plein d'angoisses, le voyageur en chemin est invité à abandonner toutes les protections, tous les cadres rigides, les conditions et habitudes de vie toutes faites, la référence aux précédents et la soumission aux divisions des exotérismes, dogmatismes et idéologies laïques comme religieuses. C'est l'appel à l'unicité, la prise de conscience à soi-même par celle du monde extérieur. Il nécessite le passage de l'instinct au sentiment, pour le détachement du monde d'apparences de l'incarnation. En conservant son regard tourné vers les Étoiles, l'homme a présent en lui le passé, charnière qui par sa réflexion lui permet d'éviter de retomber dans ses erreurs, faux jugements et illusions.

"La peur n'est qu'une paresse de la volonté, les périls n'épouvantent que les natures avortées."

Cachée en lui dans les tréfonds ténébreux de son inconscient, la prédation lunaire (lame XVIII) des mémoires manipulées (fausses croyances, conditionnements, illusions) agit sur le conscient de l'être humain par les agitations psycho-émotionnelles qu'elle provoque, et qui résonnent tant sur son système biologique par l'épigénétique que dans sa relation à l'extérieur. Tant qu'elle n'est pas conscientisée pour en transmuter les mémoires délétères suivant le processus approprié, elle le conduit à servir ses faux maîtres et faux dieux, autrement dit à sa dégénérescence, celle contraire à sa relation éclairée, juste, équilibrée et harmonieuse au vivant.

 

Étape 19 : Le Soleil

Que trouve le marcheur au bout de son chemin, au sein de la nuit qui l'engloutit ? Sans doute la splendeur divine de la Lumière, qui amène à l'âme joie et certitude confiante en l'avenir. Il a tiré les enseignements du monde et de ses "travaux", ses tentations, ses épreuves, ses renoncements, son effroi devant tout esprit différent, original. C'est la sortie de la nuit et de son pâle filet de lumière pour l'éblouissement. L'initié comprend désormais ce que la souffrance et les tourments éprouvés dans sa chair sont pour ses frères. Il les ressent comme siens. La vie nouvelle, parvenue à la pleine conscience d'elle-même, peut alors commencer.

"La lumière est un feu électrique mis par la nature au service de la volonté. Elle éclaire ceux qui savent en user. Elle foudroie ceux qui en abusent."

Tout étant faux ou dissimulé dans la Matrice entropique, le système asservisseur a construit sa structure et son fonctionnement sur l'autel d'adoration des faux dieux lumineux (lame XVIIII) et leurs promesses de félicité aux communiants telles que dispensées par les religions, sociétés ésotériques secrètes et mouvements "Amour et Lumière". Cette construction de "briques et de broc" érige le mur de la pensée, qui masque à l'être humain en quête d'éveil la vraie lumière. Il le conduit à la rechercher à l'extérieur par son troisième œil mystique - l'égo-mental enflammé -, alors qu'elle réside en lui, dans son cœur ardent et vibrant.

 

Étape 20 : Le Jugement

L'illumination reçue conduit au jugement, non celui de la contrainte mise en œuvre dans le monde profane, mais celui d'une évaluation lucide de sa vie, tant dans sa réceptivité avec le monde supérieur que dans son activité dans le monde naturel. C'est l'amour qui constitue le poids de pesée, celui qui est donné sans escompter de retour tant à son Créateur qu'à tous les éléments de la création tout entière.

"Toute volonté qui lutte contre les décrets divins est réprouvée par l'éternelle Raison."

Le faux souffle divin (lame XX) dispensé par les trompettes de ses icônes figurées et ses chantres terrestres relais maintient Le Mat dans l'illusion de ce monde dont l'apparente réalité n'est qu'inversée. Sans ouverture de conscience par le nettoyage et la purification de ses mémoires et la reconstitution de son ADN amputé, il est condamné à demeurer esclave de la Matrice entropique et à tourner en rond dans ses boucles cycliques.

 

Étape 21 : Le Monde

Parvenu au bout de son chemin, il appartient désormais au voyageur initié de sortir de ce faux monde dévoyé auquel il s'identifiait pour entrer dans Le Monde, celui d'une dimension plus élevée, d'une nouvelle conception de la Divinité. La transmutation du monde objectif, physique, en monde psychique a été réalisée. L'initié a disparu car il est sorti du monde des apparences pour entrer dans celui de l'or fin.

"Quiconque se livre à l'erreur devient sa proie."

Les quatre éléments de Ce Qui Est donnent la clé de la transmutation énergétique alchimique à opérer, et qui résident dans les arcanes mineurs : le Lion est l'énergie sexuelle (les Bâtons du feu), l'Aigle est l'énergie intellectuelle (les Épées de l'air), le Taureau ou Bœuf est l'énergie physique (les Deniers de la terre) ; l'Ange est l'énergie émotionnelle (les Coupes de l'eau). Sans la  compréhension de leur nature contributive au fonctionnement de la Matrice universelle originelle, l'être humain qui n'a pas réussi la fusion en lui de ses polarités masculine et féminine antagoniques pour devenir androgyne ne peut accéder aux lauriers de gloire remis au Héros de sa vie. Illusionné par son pseudo-éveil, il demeure telle la figure centrale de la lame XXI - la mandorle* - enfermé dans la matrice entropique, les quatre éléments restant extérieurs à la prison qu'il s'imagine à ce stade dorée, leurré qu'il est par son orgueil ou sa vanité spirituelles, et surtout par sa naïveté...

* Les mandorles sont le symbole de l’union ciel-terre, et sont assimilés au "biochamp" (champ biologique du Vivant) sous la forme du corps de gloire.

 

La nuit d'où nous venons va pouvoir à nouveau nous revêtir de son voile, pour augurer d'une nouvelle expérimentation de la Création, nourrie et renforcée de la précédente. Nous reprenons alors notre bâton de pèlerin, appelé à perpétuer le grand jeu de la Vie dans ce monde relatif, sur la voie du retour à l'Absolu, vers l'abîme insondable du futur, de l'infini et de l'éternel. Le retour aux sources, à la seule Source.

"L'Empire du monde appartient à l'Empire de la Lumière, et l'Empire de la Lumière est le Trône de la Volonté."

Sans extraction de la Matrice de 3ème dimension par les portes interdimensionnelles permettant l'accès à une nouvelle conscience, et sans la transformation profonde de tous ses corps - physique, mental, émotionnel -, le Mat illusionné est appelé à reprendre inexorablement son bâton de pèlerin, tournoyant et s'enfonçant dans la nuit de la conscience en se croyant éclairé par la (fausse) lumière...

Lecture symbolique du tarot initiatique nourrie des travaux de Bénédicte Genêt, médium.

 

Le chemin du Fou

L’image du Fou est celle de l'initié. En effet, quoi de plus paradoxal que d'être traité de fou ou de sot par de prétendus éveillés qui ne sont que les robots biologiques* de la Matrice dévoyée car désacralisée, autrement dit les dormeurs qui sont satisfaits du monde des apparences, cherchant seulement à dormir sans être dérangés. Il est "maître es camouflage", toutes les grandes vérités étant camouflées pour être dissimulées à la conscience de l'être "vulgaire" en son état d'inconscience. C'est pourquoi le monde matériel n'est que le masque du Monde Spirituel, permettant au système prédateur asservisseur de leurrer les humains-âmes dont il se repaît tel un mort-la-faim*². En étant fou, l'initié externalise son masque, façon de préserver intérieurement la Vérité dont il est nourri. C'est tout l'art de transcender la loi de la dualité propre à l'expression du Vivant, parfaitement centré intérieurement et apparemment désaxé extérieurement !

* Cf. Le contrôle du robot biologique.

Cf. Comprendre et apprivoiser la prédation.

 

De l'Initiation

Il y a de très nombreux différents niveaux d’initiation, le mot même d’initié appelant les questions de quelle École, à quel degré ou grade ? Dans le passé, un homme initié dans l’un des plus anciens Mystères Grecs, la déesse des céréales Demeter à Éleusis, était regardé avec admiration, car c’était la marque que son être avait changé et que sa connaissance des choses spirituelles s’était étendue. Dans les temps modernes, le sens du mot initiation a fondamentalement changé, des "écoles ésotériques" toutes entières ayant été inventées par des individus fous-d’occultisme ou par d’autres désirant exercer un pouvoir temporel, avec des degrés d’initiation qui, aussi ronflants puissent-ils être, n’ont aucune vraie valeur, certains degrés initiatiques étant remis à l'instar de tant d’autres certificats de compétences, presque en le demandant*.

Ce statut "d’initiation" obtenu comme un titre conféré n’a que peu ou rien à voir avec l’hermétisme authentique. Le véritable initié porte son initiation dans son être, et c’est le niveau d’être et de connaissance qui est l’arbitre véritable de l’initiation dans toutes ses pensées, ses paroles et ses actes. Il permet ainsi de distinguer le faux initié, qui par exemple pratique l'art du Tarot en divination populaire moyennant finances, de celui qui suit une voie différente de la soumission aux règles de fonctionnement du système prédateur. Et bien sûr, ceux qui la suivent risquent constamment d’être incompris. Un mot de travers, une action inappropriée, et ils peuvent avoir l’air d’imbéciles ...

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Le Vagabond (ou Le Colporteur), tableau du peintre néerlandais Jérôme Bosch réalisé entre 1490 et 1510, Musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam- Cliquer pour agrandir
Le Vagabond (ou Le Colporteur), tableau du peintre néerlandais Jérôme Bosch réalisé entre 1490 et 1510, Musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam- Cliquer pour agrandir

Symbolisme du Fou errant

Dans le Tarot initiatique, la carte du Fou est appelée également le Mat, établissant le lien avec la déesse de la Justice égyptienne Maât. Elle montre un homme barbu coiffé du bonnet et clochettes du bouffon traditionnel, qui porte sur son épaule droite un bâton au bout duquel est noué un sac. Sa marche est entravée par un animal (parfois un chien, parfois un chat) qui griffe ses jambes ou vêtements.

L’Ego est symbolisé par le visage lui-même, qui est recouvert d’un bonnet d’âne et ses trois " cornes et clochettes ". Elles indiquent que l’Ego humain est baigné par l’éclat de trois corps supérieurs spirituels pas encore développés, nommés dans la Tradition Atman, Buddhi et Manas. Son bonnet est le mouvement contraire de la barbe, celle-ci  tirant vers l’animalité hirsute tandis que le bonnet tire vers le ciel, représentant le troisième œil cherchant les royaumes Spirituels d’en haut. C’est la dualité archétypale qui se cache derrière la plupart des pensées ésotériques*.

La partie non rachetée en l'état de l’homme en chemin – l’ombre - est le sac ou baluchon qu'il porte au-dessus du dos. Son contenu est le karma accumulé dans ses différentes expérimentations de la densité terrestre sous la coupe de la force prédatrice asservissante, soit les " alter " de son âme fragmentée par les traumatismes psycho-émotionnels découlant des rôles propres au Moi séparé interprétés dans le Jeu/Je de la Vie - bourreau, victime, sauveur -, ainsi que les " crédits " spirituels par son éveil de conscience à ce jour réalisé. Cette matière sombre contraste avec la pureté de la prima materia, la matière spirituelle vierge qui est un droit inhérent à l’âme. Tant que l'homme errant illusionné lui porte attention il s'alourdit, alors que le contenu du sac n'est que néant, zéro, le cercle originel sans le Un, fruit de Sa Création ...

L’animal est le symbole de l’Astral - l'Animalis -, le champ d'expression du corpus prédateur extra-dimensionnel (4ème dimension de réalité) et de ses relais terrestres en mode " Service de Soi ". Ce champ est celui de la Matrice falsifiée de l'espace-temps *². C'est pourquoi l'animal (le prédateur) le poursuit et l'attaque par l'attribut sexuel - le phallique électrique siège des pulsions sources d'égarement -, l'être humain constituant sa nourriture de survie par la lumière contenue dans son âme. Tant que le prédateur n'est pas dompté, l'être humain demeure prisonnier de la Matrice entropique, condamné à errer dans ses boucles cycliques. Le champ astral est la source des émotions, et par-là même de motion (de mouvement). C'est cette é-motion, ou mouvement vers l’extérieur, exprimée par l’action agressive de l’animal que le Fou doit apprendre à maîtriser, cette sagesse d'équilibre le conduisant par son corps devenu éthérique (représenté par le bâton fruit de l'essence végétative des arbres poussant sur le monde minéral) - le Vegetalis - à pouvoir changer de dimension de réalité et évoluer *³ !

* Cf. La dualité décodée.

Cf. La falsification de la réalité en 3-D & Compréhension structurelle de la Matrice asservissante.

*³ Cf. Libération émotionnelle & Processus de transformation de conscience (1).

 

Le Fou de l'hôtel Lallemant à Bourges
Le Fou de l'hôtel Lallemant à Bourges

Le chemin du Fou est la voie du voyageur indépendant sur le chemin de l’éveil. Il est intimement lié au développement intérieur de l’Ego humain - le passage du Moi au Soi en psychologie -, incontournable dans le cheminement de l’Âme * lorsque l'appel du Soi supérieur - l'Esprit universel - se fait plus pressant. Quand un changement de conscience est porté par l'Onde du changement du calendrier cyclique civilisationnel *², ce sont généralement les poètes qui le sentent en premier, l’exprimant alors dans leurs poèmes et chansons. Ils sont des rêveurs sensibles qui, comme les peintres et musiciens, rêvent profondément leurs images en provenance du grand champ informationnel cosmique, avant de les projeter dans leurs œuvres d’art avec de nouveaux mots et de nouvelles formes de mots que personne ne peut au début comprendre. Avant qu’une société puisse être réceptive à une nouvelle idée, un nouveau vocabulaire doit être créé. C'est pourquoi ces véritables visionnaires spirituels ont toujours commencé comme aèdes, bardes, chantres, trouvères ou troubadours errants, par désobscurcir les époques où règne l’hérésie, ouvrant le chemin d'un nouveau saut quantique de conscience, quitte à être comme Assurancetourix bâillonnés pendant que le bon peuple festoie et ripaille.

Le chemin du Fou n’est pas facile, les vieux vocabulaires ne pouvant dire que de vieilles choses. Aussi implique-t-il un acte d’équilibrage "sur la corde raide" afin de permettre la préservation de sa véritable identité, celle de l’Être unifié, au sein du monde terrestre qui constitue la réalité du moment. Autrement dit, ce chemin d’étrange connaissance demande à être rusé afin de conjuguer harmonieusement son élévation intérieure et son indispensable ancrage extérieur. "Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes" rappelle à notre sagacité les Évangiles (Matthieu 10.16). Car à tout moment, les autorités prédatrices tentent d'éradiquer l'élévation de conscience, telles l’Église romaine au 15ème siècle avec sa tentative de prohibition du Festum Fatuorum, la Fête des Fous... Cet équilibre s'acquiert tant par l’expérience de la matière - le vécu des situations de vie - que par la connaissance, à même de livrer les clés de leur transcendance par l'union au Soi supérieur, soit la perception juste au-delà de la toile des illusions.

* Cf. Le cheminement de l’Âme.

Cf. Évolution de civilisation (2) Les synchronicités de l'Histoire.

 

William Shakespeare (1564/1616) est considéré comme l'un des plus grands poètes, dramaturges et écrivains de la culture anglaise. Il était un haut initié, son nom "Shake(s)-Spear" - Shake (remue) et Spear (la lance) - signifiant la lance qui porte la torche, le feu, la flamme, la lumière, l’intellect, l'esprit.

Le sens ésotérique du Fou chez Shakespeare

Le portrait du Prince Hamlet de la pièce de Shakespeare The Tragedy of Hamlet, Prince of Denmark ("La Tragique Histoire d'Hamlet, Prince de Danemark") est celui de l'incertitude et de l'insécurité de l’Ego dans la densité terrestre à propos de penser, sentir et vouloir. Il traduit l’Ego en développement, pas assez fort pour s’extraire du sentiment de la mort qui est la conséquence inévitable de l’intrication dans la matière. Il voit ainsi le Prince Hamlet confronté à la puissance de mort de la pensée humaine méditant sur un crâne, réfléchissant aux avantages et inconvénients du suicide. Cette relation d’insécurité à son être aimé dans le domaine du sentiment peut conduire à la folie et au suicide. Lorsqu'il donne un coup d’épée dans une tapisserie, il symbolise le percement du voile qui, dans la littérature secrète, cache la déesse Isis, le féminin sacré rédempteur *. Dépeignant ainsi l’effondrement de l'être humain sous l’impact subi par l’Ego quand il est porté trop profondément dans la matière, le prince du Danemark peut être considéré à la fois comme un génie et un imbécile.

La pièce Hamlet constitue bel et bien une étude de l’esprit humain dans le cadre des tremblements d’un Ego qui n’est pas mature, et qui sent qu’il a perdu le contact avec le Divin.

* Cf. Le féminin séquestré.

 


Être ou Non-Être, telle est la question !

Si " ’imperfection" existe dans la manifestation de Ce Qui Est, la "Création", c'est parce que "s’il n’y avait aucune imperfection, la perfection de l’existence serait imparfaite"... Cette leçon du sens du Vivant du grand soufi Cheikh Ibn Arabi (1165/1240), dit le "fils de Platon", indique que du point de vue de l’Être Absolu, il n’y a que du "Bien", de la Lumière. Mais l’Infini Potentiel d’Être inclut fort logiquement de par sa nature infinie la potentialité de ne pas être, expliquant que le Potentiel Infini se sépare en centres de pensée de création, d'être, et en centres de pensée de division, de non-être. Il est de ce fait fondamentalement binaire, "en fonction", actif, ou "à l’arrêt", passif. Être ou ne pas être est ainsi la première "division" existentielle*.

Il en découle que la moitié de la conscience du Potentiel Infini, celle qui constitue les idées de non-être, voit à chaque idée de manifestation d’un objet une correspondance, l'idée de non-manifestation de ce même objet. Autrement dit, son fondement est celui d'une conscience qui peut seulement "imiter" la mort en figeant l'idée dans une forme. Ce faisant, elle "chute", se situant à une dimension physique "inférieure", devenant matière primordiale, illusion de sa nature constitutive, l'énergie de la pensée. Nous en retrouvons l'application sur un plan psychologique, "le soi qui s’observe lui-même" - l'auto-contemplation - au niveau du Maître de l’Univers, l'Esprit universel de Ce Qui Est, étant constitué de cette division initiale entre Être et Non-Être. Cette séparation initiale est exprimée par le symbole yin-yang, la moitié noire représentant "la conscience endormie qui est matière" qui garde le petit cercle blanc de "l’être", signifiant que la non-existence absolue n’est pas possible. Il y a seulement une non-existence "relative" !

Ces pensées d’être et non-être interagissent les unes avec les autres (l’observant et l’observé), comme quelqu’un qui regarde dans un miroir. La création se manifeste entre l’observant et le miroir, à la fois de manière réelle - la matière in-formée par la conscience (le monde des formes) -, et de manière non réelle, consistant uniquement en conscience agissant sur de la conscience. C'est pourquoi à notre niveau de réalité, dans la 3-D terrestre et sa vie organique, l’idée que "rien n’est réel" telle que répandue par des gourous et instructeurs New Age est une idiotie manipulatoire lorsqu'elle n'est pas assortie des clés libératoires de l’expansion de la perception - la compréhension des réalités hyper-dimensionnelles -, ce qui n'est que très rarement le cas*². En leur état de conscience, dans le "bac à sable" de la 3-D, les êtres humains existent pour trans(con)duire les énergies cosmiques de la Création par l’intermédiaire de la vie organique terrestre, ces énergies étant dirigées par nos "soi supérieurs", la Supra-conscience, en opposition aux forces entropiques qui cherchent de la 4ème dimension de densité à "capturer" l’énergie de la conscience contenue dans l'âme à leur profit, de manière à la faire "tomber dans le sommeil du non-être" - l'hypnose archontique - par l'effet gravitationnel. Et c'est pourquoi les énergies lumineuses de conscience (le petit cercle blanc du yin-yang) cherchent à "informer" la matière par l’éveil de la conscience de soi - l'appel de l'âme à sa libération - des unités organiques sur Terre capables de résister à la gravité du non-être, la "densité du paraître"...

De ce fait, l’être humain a par la conscience de son libre arbitre la potentialité de choisir l’un ou l’autre chemin : soit celui qui le conduit vers une intensification de l’être, nommé le " Service d'Autrui ", soit celui le conduisant vers une intensification du non-être, le "Service de Soi". Autrement dit, notre choix premier et fondamental est ce que nous voulons voir ! Quand nous choisissons par la Volonté ce que nous voulons voir sur le plan métabolique (pas seulement psychique), nous recevons alors des impressions, qui peuvent devenir des connaissances si elles sont bien assimilées. Celles-ci mènent à la conscience. Connaissances et conscience gèrent ensuite notre mécanisme psycho-émotionnel, qui à son tour dynamise les actions du monde organique (effet sur la matière, dont notre propre ADN). C'est bel et bien l’assimilation objective ou l’absence de celle-ci qui détermine sur quels centres de pensée, d’être ou de non-être, nous nous alignons. Si nous choisissons l’Être, ceci requiert de disposer d’un champ complet de vision, sans exclusive entre bien et mal, lumineux ou ténébreux, ce qui nous confinerait dans la subjectivité. Être objectif en acceptant toutes les composantes de Ce Qui Est, l'Unité du Potentiel Infini, par l'état du "point zéro" - la centricité par la neutralité psycho-émotionnelle -, permet de recevoir la guidance de l'Esprit universel, l'Intelligence, octroyant le discernement quant aux leurres venant et menant par là-même au Non-Être.

Comme le Mal est réel à son propre niveau gouverné par les Forces involutives, la tâche de l’homme est d'accomplir le Chemin du Héros, en l'occurrence parcourir le Labyrinthe astral de sa voûte étoilée d'appartenance, la galaxie solaire, sans se laisser affecter par le Mal qui s’y trouve. En étant forcé de choisir, il doit affronter une épreuve aussi réelle que lui-même en utilisant et en appliquant ses connaissances. Dans ce Jeu de l'Oie truffé de pièges, il est ce marcheur/navigateur sur le chemin droit qui mène à l’Être (Ithaque pour Ulysse) et les chemins sinueux qui mènent au Non-Être (les Enfers de Dante), obligé de discerner par l'Intelligence le bien du mal à chaque étape. Et ce n'est que par la science alchimique qu'il peut comprendre que Ce Qui Est est conscience comme matière, bien comme mal, Toute la Création portant ses Noms et Attributs divins sous quelques formes que ce soit. Son seul choix est de savoir vers quelle "Face" il veut se tourner : Celle de la Vie, l’Être, ou Celle de la Mort, le Non-Être.

* Cf. La dualité décodée.

Cf. Prédation spirituelle et voie de sortie.

 

Est-il utile de préciser que le chemin du Fou se distingue de la conduite ordinaire de la vie par son attachement à la recherche de la Connaissance "secrète", dissimulée, et à la recherche imaginative ? Il est essentiellement le chemin de l’expérience, par lequel le monde de la matière est percé et profondément observé, contemplé, en vue d’arracher à la matière ses secrets. Pour ce faire, la tâche principale est de veiller à ce que l’Ego en développement puisse être en relation avec la conscience solaire, le Kiristos source de lumière.

 

Le voyageur de Lumière

La voie de l’éveil est paradoxale. Sans mode d’emploi, il est difficile de comprendre les règles du jeu de la vie* et son mécanisme de fonctionnement. Aussi apparaît-il nécessaire à l'être humain d’aller chercher l’information y relative dans des enseignements dits spirituels, exo comme ésotériques. Cependant, pris dans les tenailles de la dualité, il actionne ce faisant le mécanisme involutif de l'égo-mental, l'intellect, qui analyse, compartimente, dissèque, classe, et au final continue à séparer les choses au nom de sa logique, entre le Bien, la Lumière, et le Mal, les Ténèbres. Ainsi fonctionne l'être humain gouverné par les forces entropiques du monde de l'Astral, le monde du Non-Être.

C’est pourquoi la voie évolutive de l’UN, l’Être, nécessite d’expérimenter l'Unité dans le quotidien pour obtenir la réponse aux nombreuses questions qui nous assaillent. Loin du scepticisme de ceux qui veulent faire croire que la vérité est inatteignable et que seuls quelques-uns - les élus - y parviendront avec des efforts colossaux, notre quotidien fournit tout ce dont nous avons besoin. Nous n’avons pas à nous battre pour arriver le plus loin possible sur le chemin, ni à emprunter le chemin de la compétition. Ce serait aller à l’encontre du principe de l’UN, qui vaut pour tous, quelles que soient nos conditions mentales, intellectuelles, physiques et spirituelles.

Alors que nombre de "croyants" pensent qu’en allant à la célébration liturgique de leur religion ils bénéficient de l’onction spirituelle pour recevoir la lumière, le plus dur n’est pas d’apprendre ou de prendre connaissance, mais tout simplement de mettre en œuvre… et ce au quotidien, à chaque instant de notre vie, en toute conscience. Et c’est pourquoi nombre de marcheurs abandonnent la marche, ou se contentent de discourir au coin du "feu , près de l'âtre, avec emphase et ronds de jambe. Ils causent bien et peuvent impressionner le quidam de passage, mais ils ont arrêté de marcher sur le chemin en élisant domicile pour un temps indéterminé dans l’enseignement qui leur a plu. Ils semblent être sur le chemin, avoir gravi les échelons ou les marches, être des lumières. Mais ils ne sont pas les pèlerins qui, chaque matin, reprennent leur bâton pour poursuivre la montée du col, l’Ascension*², hors des chemins balisés de la spiritualité mentalisée.

Prendre les petits chemins de traverse est un exercice périlleux, qui exige confiance et foi en soi. Sachant que nous sommes tous unique, l’autoroute des moutons vacanciers n’est pas la meilleure façon d’atteindre le sommet de la montagne qui nous est destinée. La montée du sommet de l’Everest ou du Mont-Blanc en présence d’un guide chevronné est certes appréciable, mais elle ne fait que satisfaire les besoins de l’ego-mental, en l’occurrence sa fierté d’avoir "vaincu" une difficulté de haut niveau. Il ne s’agit que de la victoire d’une illusion, avec comme contrepartie que nous n’avons quasiment rien appris. Il n’y a pas en fait de vrai ou de faux chemin, de bon ou de mauvais, tout dépendant de l’état d’esprit qui nous anime et la manière dont nous inter-réagissons avec les évènements comme les rencontres de notre vie pour apprendre sur nous-même, sur ce qui se cache en nous. L’extérieur n’est que les conditions, les décors, les personnages, qui donnent l’opportunité de nous découvrir nous-même. C’est notre état intérieur, notre vibration profonde, qui fait que le chemin suivi extérieurement est bénéfique ou non. Ce ne sont en aucun cas le nom, le lieu ou le guide qui sont importants. Chacun des personnages de notre vie est un reflet de nous-même, miroir d’une facette plus ou moins cachée à l’intérieur de nous. Il est "nous", et c’est en cela que l’on peut comprendre que c’est par l’interaction avec chaque personne de notre quotidien que nous allons savoir ce qui se trame exactement en nous. Si nous jouons d’autorité, alors nous exprimons d’une certaine manière le chef (ou le bourreau) qui est en nous. Si nous procurons de la tendresse, alors nous exprimons nos énergies féminines. Qu’en est-il alors quand nous nous sentons bienveillant et aimant ? Quand nous nous sentons proche, lointain ou choqué ? Quand nous nous sentons repoussé, mal aimé ou carrément ignoré ? C’est en étant conscient de tous nos ressentis de l’instant présent que nous pouvons savoir réellement ce qui nous habite, soit en jouant de nous - le symbiote asservisseur -, soit en nous appelant à nous en libérer - l'âme coupée de l'Esprit, la Supra-conscience -.

Le voyageur en chemin apprend automatiquement qu’il fait partie d’une grande famille, et qu’il est totalement illusoire de vouloir asservir d’autres peuples au nom d’une civilisation jugée meilleure. Un vrai voyageur est quelqu’un qui devient plus ouvert, plus tolérant, plus pacifiste par nature. Il se voit remettre en cause bien des attitudes qu’il croyait innées à tel ou tel peuple de la Terre. Il voit et comprend que la multitude est richesse, tandis que la normalité est appauvrissement. Il ressent qu’au-delà du langage parlé il existe un langage du cœur, un langage de sincérité, un langage de transparence qui fait que les portes s’ouvrent devant lui, naturellement et sans effort. Il sait que son "âme" une fois réunifiée peut rentrer en communication avec "l’âme" de quiconque, y compris d’autres formes de vie. Que le Soi supérieur communique avec le Soi Supérieur de tout ce qui est sur cette planète, et au-delà plus encore. En écoutant sa petite voix et ses ressentis-intuitions, il sait réagir correctement à ce que veut lui faire comprendre son Soi Supérieur.

C’est à chaque instant, à chaque rencontre, à chaque évènement, que notre Soi supérieur - l'Esprit universel souverain - nous guide sur le chemin du retour à nous-même. Il n’est donc point besoin d’aller loin dehors pour qu’il nous montre le chemin. Il s’agit tout simplement d’être nous-même, à l’écoute de nous-même, à chaque instant. C’est ainsi que nous découvrons les marches qui nous attendent. Si nous nous sentons aspiré par quelque chose, suivons-la avec attention, notre Soi supérieur venant de nous prendre la main. Quelle qu’en soit l’issue, cela nous est bénéfique pour notre avancement. Pour cela, il ne faut aucun doute, et agir. C’est alors que très probablement des peurs, craintes et appréhensions surgiront en nous. Alors soyons confiant puisque c’est le but !

Notre Soi supérieur n’a que pour objectif la ré-unification de tous nos morceaux épars, chaque peur regardée en face étant une séparation en moins, de ce fait une réunification. Aussi il est de bon ton d’être attentif à tous ses messages intérieurs, car ils sont la réponse même à notre demande d’ascension intérieure. Celle-ci passe par le ressenti et non la compréhension, qui nous place en observateur de ce qui se passe, d’où la séparation. En vivant l’instant présent, nous nous donnons le plus de chances d’avoir des synchronicités. Tout comme en étant comme un enfant, en se posant le moins de questions possibles afin "d’être", pour sauter avec joie et curiosité dans l’inconnu.

* Cf. Le Jeu de la Vie.

Cf. Le chemin de l'Ascension.

Source : Laurent Dureau (texte adapté).

 

 

La vraie thérapie, c'est à tout moment, en toutes conditions, et certainement pas guidée par quelqu'un que nous payons, mais par sa propre guidance supérieure qui place les expériences dont nous avons précisément besoin sur notre chemin.

 

 

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