Les publications en ligne font l'objet de constantes mises à jour et nouveaux enrichissements.  Il va de soi qu'elles n'engagent que leur auteur dans le choix des sources et le fruit de ses imagination et réflexion.

 

 

Le lien, expression de la conscience collective

 

La population humaine est diversifiée. On y trouve d’énormes différences dans les niveaux de conscience, les traits de caractère, la connaissance et la compréhension, et la manière dont chacun se comporte et les applique dans son quotidien. Cependant le monde vivant, quels qu’en soient les formes et les états, consiste en une gigantesque coopération spontanée à laquelle chacun(e) participe, du plus petit jusqu’au plus grand, du plus humble au plus élevé. Une force ne peut exister que par rapport à son contraire*. Elle contient de ce fait en elle-même l’essence de son opposé. C’est ainsi que de tout temps le Soleil et la Lune ont formé un couple vénéré par les peuples comme par les poètes et artistes. La diversité est inhérente à la beauté du modèle, dont on ne perçoit qu’un petit bout. Chaque individu est complet, entier dans sa propre connaissance même limitée. En même temps il fait partie d’un plus grand Tout également complet dans sa connaissance.

Pour les êtres humains, hommes et femmes, l’énergie nécessaire à la création de leur vie, à l’initiative, à l'impulsion, soit la valeur qualifiée de masculine, procure l’élan nécessaire à l’affirmation de la personnalité comme au bon fonctionnement de sa structure d’expression. Mais comme très souvent ils apparaissent coincés dans une lutte visant à s'approprier l'énergie des autres, soit pour dominer, soit être reconnus et appréciés, elle doit en même temps être équilibrée par la saine coopération, soit la valeur qualifiée de féminine, de tous les organes et éléments, fonctionnels comme individuels, à leur juste place et dans le respect de leurs spécificités respectives. Car la relation est au cœur de la vie. D’abord parce ce que nous en sommes issus*². Puis parce que nous partons en quête de rencontres nous permettant d’évoluer, de transmettre, voire de donner vie à notre tour. Être une personne dans un univers relationnel conduit à reconnaître le lien relationnel, pour comprendre et construire le vécu commun qui participe du cheminement évolutif ou involutif de notre âme*³...

* Cf. La dualité décodée.

La venue au monde d’un être humain est le résultat de la fusion de deux entités, le spermatozoïde et l’ovule, qui en s’unissant disparaissent comme telles pour donner naissance à un embryon. L’archétype du ternaire divin (père, mère, enfant) illustre ce que le sacrifice de deux entités hétérogènes permet à une troisième homogène en termes de force, de personnalité, de pouvoir, et qui, bien que de sexe déterminé, conserve en son sein le bénéfice de l’autre polarité.

*³ Cf. Le cheminement de l’Âme.

 

Des liens relationnels

Le principe physique du lien

 

Les atomes sont les composantes fondamentales de l'Univers*. Tout ce qui existe fonctionne comme un système composé de deux parties ou plus, qui partagent l'information et l'énergie qui la transporte. A l'intérieur d'un atome se trouvent des électrons qui ressemblent à un nuage au centre duquel se trouve un noyau, appelé nucléon. Les électrons tirent sur le noyau, et celui-ci tire sur les électrons. Ils constituent de la sorte une boucle dite de rétroaction.

L'être humain est un système composé d'organes, au sein d'un système plus vaste*². Lorsqu'il échange, en paroles comme en pensées, il envoie et se voit renvoyer de l'information par l'inspiration d'oxygène et le rejet de gaz carbonique. Cette énergie reçue et envoyée est de l'information, constitutive du lien établi dans l'Univers. Nous contribuons par cette boucle de rétroaction à la mémoire de l'Univers auquel nous sommes totalement imbriqué, partie prenante. 

C'est notre ouverture de conscience à la perception plus subtile qui permet d'atteindre ce champ infini de connaissances et d'informations. Là réside notre pouvoir médiumnique, quelle qu'en soit la nature (claire audience, claire voyance, claire sentence).

* Cf. Univers en partage & Fonctionnement de l'architecture du Vivant.

Cf. Fonctionnement du corps biologique.

 

Le principe neurobiologique du lien

 

Le développement cérébral de l'être humain, suivant celui du monde animal, a permis les avantages liés aux compétences sociales. Ses exigences - sélection d'un partenaire, partage de la nourriture, survie des petits... - ont de ce fait entraîné l'accroissement de l'activité neuronale. Plus la sociabilité prédomine, et plus le cortex cérébral est important par ses fonctions d'empathie et de conscience de soi présentes dans le cortex cingulaire et l'insula*. En plus de deux millions d'années le cerveau a ainsi triplé de taille pour porter sur le traitement social, émotionnel, linguistique et conceptuel. Les gènes ont ainsi pris au fil des cent mille générations qui se sont succédé une place prédominante dans le patrimoine génétique humain, constitutives des caractéristiques essentielles de la nature humaine : altruisme, empathie, générosité, coopération, équité, langage, pardon, moralité, conscience spirituelle... Il reste à les entretenir au quotidien comme tels pour contenir les pulsions enfouies d'inquiétude, de suffisance, de griefs, de ressentiments, de mépris et de préjugés, telles qu'infusées par la prédation psycho-émotionnelle de nos maîtres généticiens asservisseurs*² ...

* Cf. travaux du neuroscientifique portugais Antonio Damasio et de son hypothèse des marqueurs somatiques qui fait la part belle à l’insula. Cette région du cortex permettrait de cartographier nos états viscéraux qui sont associés à des expériences émotionnelles, donnant ainsi naissance à un sentiment conscient.

Cf. Vérité civilisationnelle & Comprendre et apprivoiser la prédation.

 

Ces processus ont modelé le système nerveux afin de produire les compétences et les inclinaisons favorables à la coopération, encourageant l'empathie, cette capacité à percevoir l'état intérieur d'autrui à travers leurs actes, émotions et pensées afin d'établir de la meilleure façon qui soit le lien relationnel.

 

La neurochimie de l'attachement et de l'amour voit les endorphines, la vasopressine et l'ocytocine (Cf. image) contribuer à leur manifestation. L'engouement passager et l'attachement à long terme sont gérés par des réseaux neuronaux distincts.

 

Les polarités, fondement de la loi physique du lien

 

La loi physique générale est "Les contraires s’attirent, les semblables se repoussent", contraire au dicton "Qui se ressemble s’assemble" qui ne prévaut souvent, en dehors des affinités, que pour les illusions d’apparence et explique l’échec de nombre de relations de nature endogame. En effet la tendance en Occident à nous grouper avec des gens qui nous ressemblent le plus (même niveau économique, mêmes hobbies, mêmes croyances spirituelles, même structure familiale, mêmes goûts) ne sert qu'à nous séparer des autres en renforçant notre individualité et notre sentiment d'identité partagée. Notre idée de la connexion est de chercher constamment la ressemblance. Ceci signifie que l'aune par laquelle nous jugeons tous les autres est nous-même, dans l'illusion de notre petit "Je" séparé, craintif*. Et tout ce qui est séparé, divisé, fait le jeu des marionnettistes aux commandes ...

Ce principe d’analogie des contraires fait appel aux trois aspects caractéristiques de l‘être humain : l’intellectuel (le mental, le cérébral, la raison par le cerveau), l’émotionnel (la pulsion ou l’énergie de vie par l’appareil génital), et sa spécificité existentielle (son âme) logée dans un corps nécessaire à son équilibre dans la matière et que traduisent les inclinaisons de son cœur*². Chaque corps sexué est une forme organique d’un genre soit masculin soit féminin, qui fonctionne sur la base d’une double polarité, conformément à la règle physique de circulation de l’énergie, à savoir un principe mâle et un principe femelle.

Chez l’homme, l’organe génital étant mâle (ou de polarité positive, car fécondante), l’intellect est alors de nature femelle (ou de polarité négative, car réceptive*³). Inversement chez la femme, l’organe génital étant femelle (soit de polarité négative), l’intellect est de nature mâle. Chaque être humain, homme ou femme, a un aspect dominant, soit émotionnel, soit intellectuel. Il en découle des sympathies et antipathies inverses : ainsi un homme de nature dominante émotionnelle (polarité positive) ne pourra être attiré par une femme de nature dominante intellectuelle (polarité positive), et inversement; de même, un homme de nature dominante intellectuelle (polarité positive) ne pourra être attiré par une femme de nature dominante émotionnelle (polarité positive), et inversement.

* Cf. Décryptage de l'égo.

Cf. Qu'est-ce que l'Homme ?

*³ Il est plus juste de dire polarité volitive, soit une faculté agissante (et non passive) tout en étant de nature réceptive.

 

De l'altérité

Le mot provient du bas-latin alteritas, qui signifie "différence". L'antonyme d'altérité est "identité", ou la reconnaissance de l’autre* dans sa différence, aussi bien culturelle que religieuse. C'est une recherche sur la relation avec autrui.

En philosophie, l'altérité est le caractère, la qualité de ce qui est autre. C'est aussi la reconnaissance de l’autre dans sa différence, qu'elle soit ethnique, sociale, culturelle ou religieuse. Le questionnement sur l'altérité conduit à s'interroger sur ce qui est autre (alter) que nous (ego), sur nos relations avec lui, sur les moyens de le connaître, sur la possibilité d'exister sans lui, s'il constitue une menace pour notre identité. Dans le langage courant, l'altérité est l'acceptation de l'autre en tant qu'être différent et la reconnaissance de ses droits à être lui-même.

L'altérité se différencie de la tolérance car elle implique la compréhension des particularités de chacun, la capacité d'ouverture aux différentes cultures et à leur métissage.

L'altérité est un concept utilisé dans de nombreuses disciplines comme la philosophie, l'anthropologie, l'ethnologie et la géographie. Il renvoie à ce qui est autre, à ce qui est extérieur à un "soi", à une réalité de référence, qui peut être l'individu, le groupe, la société, la chose, le lieu. L'altérité est la caractéristique de ce qui est autre, de ce qui est extérieur à un "soi" à une réalité de référence : individu, et par extension groupe, société, chose et lieu. Elle s'impose à partir de l'expérience, étant la condition de l'autre au regard de soi.

La notion d’altérité est donc une notion ambivalente. Elle exprime une non-différence qui est en même temps une différence, et vice versa. L’altérité est ainsi une autre identité, l’identité de l’Autre.

* Dérivé du latin alter, le terme "autre" désigne cette entité indépendante, mais à la fois semblable et différente du moi : semblable parce que l’autre est un autre moi, dans la mesure où il s’agit d’un sujet pensant, conscient, qui perçoit, juge et éprouve les mêmes sentiments et émotions que le moi, et différent parce que cet autre moi n’est pas moi, mais une unité autonome et singulière qui se distingue complètement du moi. Selon Sartre, l’Autre c’est "le moi qui n'est pas moi" (Sartre, 1943, 285).

 

Il s’agit logiquement ensuite de réussir la combinaison et la fusion de nos "opposés complémentaires", le masculin et le féminin, souvent analysés en fonction du conflit incestueux décrit par Freud. Il découle de la lutte inconsciente entre parents et enfants pour obtenir l'énergie idéalisée et supposée toute puissante, mâle ou femelle, pressentie manquante chez chacun d'entre eux (père vs fille, mère vs garçon), cela laissant des séquelles par les stratégies de domination et de manipulation employées (Cf. chapitre " Les liens de domination et de manipulation "). À cause de cette concurrence entre nos polarités énergétiques, nous n'avons pas pu résoudre le problème de la dualité sexuelle*. Cette opposition masculin/féminin est malheureusement trop souvent expliquée en référence au péché originel*² et à l’opposition de nature entre la matière, le terrestre, et l’esprit, le céleste. Le but de l’un serait l’unification (le féminin), celui de l’autre la discrimination (le masculin). Ainsi, dans notre lointain passé, les hommes attendaient désespérément que les femmes répondent à leurs besoins en nourriture, et leur apportent leur soutien intuitif et émotionnel. De leur côté, les femmes dépendaient des hommes, confinés dans leur rôle protecteur et nourricier touchant tous les domaines du monde physique. Tout semblait concorder à merveille, à un détail près. Quand un individu ne se sent pas entier, quand sa survie dépend des autres, il vit dans la peur constante de les perdre.
Depuis de nombreuses générations, nous tentons de sortir de ces rôles surannés des "anciens masculin et féminin". Pour dépasser cette compréhension réductrice de l’opposition induite en chacun de nous et l’utiliser dans sa pleine puissance, il est nécessaire de la rechercher et de la découvrir en nous, en l’absence de toute référence morale. Chacun possède toutes les qualités lui permettant d'être heureux, entier, capable de donner et de recevoir à partir d'un intérieur puissant. Nous avons certes une polarité sexuelle de corps dominante, de même qu’une polarité émotionnelle comme intellectuelle mâle ou femelle dominante*³. Elles participent de notre singularité anthropologique et biologique. Pour autant, les autres polarités demeurent et, en les reconnaissant et en les acceptant, nous pouvons nous équilibrer en toute conscience pour en tirer toute la puissance dans leurs qualités respectives.

* Cf. Conscience et dépassement de la Matrice sexuelle.

Cf. Le mythe du péché, ou la mise sous tutelle de l'humain.

*³ L'intensité de ces polarités émotionnelles et intellectuelles varie selon les individus, pouvant conduire à des profils hyper masculin ou hyper féminin, quel que soit le genre concerné. Ils entrainent souvent des déséquilibres source de souffrance tant pour eux-mêmes que pour autrui.

Pour une présentation détaillée du fonctionnement du corps biologique, et notamment de sa spécificité sexuelle, voir Le moteur biologique de la co-création.

 

L'écrivain spirituel Eckart Tolle explique quant à lui le rôle des polarités dans la relation amoureuse. La plupart des relations amoureuses deviennent, tôt ou tard, des relations à la fois d'amour et de haine, avec à chaque fois leur nuancier spécifique. Sans la moindre difficulté, perçu comme une fatalité banale, l'amour se transforme en agressivité, en sentiment d'hostilité, en retrait complet de l'affection l'un envers l'autre. La relation peut certes encore osciller pendant quelques temps entre les polarités de l'amour et de la haine, et procurer autant de souffrance que de plaisir. Il n'est pas rare que les couples restent accrochés à ce cycle de polarité, ce climat de mélodrame les faisant se sentir vivants. Quand l'équilibre entre les polarités positives et négatives se rompt et que les cycles négatifs et destructifs se produisent à une plus grande fréquence et plus intensément, la relation finit par voler en éclats.

L'erreur est de croire qu'en éliminant ces cycles négatifs ou destructifs la relation pourrait se rétablir. C'est impossible car les polarités sont mutuellement interdépendantes, l'une n'allant pas sans l'autre. Le positif comporte déjà en soi le négatif non encore manifesté. Ces deux polarités sont en fait les deux différents aspects d'une même dysfonction non encore transcendée. Seul le véritable Amour, absolu, n'a pas d'opposé. Il prend sa source au-delà du mental égotique. C'est un état rare, que seule l'ouverture de conscience permet.

Il est bien sûr plus facile de reconnaître comme dysfonctionnel le côté négatif d'une relation que son côté positif. Et il est également plus facile de reconnaître l'origine de la négativité chez notre partenaire que chez soi. Cette négativité peut se manifester sous bien des formes : possessivité, jalousie, contrôle, fermeture et ressentiment non exprimé, besoin d'avoir raison, insensibilité et préoccupation excessive de soi, exigences et manipulations émotionnelles, besoin de tenir tête, de critiquer, de juger, de blâmer ou d'attaquer, colère, revanche inconsciente provoquée par une blessure infligée autrefois par un parent, rage et violence physique.

 

Cette opposition des polarités sexuelles liées aux représentations émotionnelles et intellectuelles paternelles et maternelles, tant destructrice dans nos fonctionnements individuels comme collectifs, ne peut être résolue que par cette introspection dans l’impuissance et le vide spirituel. Cette connaissance de soi est indispensable à l’union réussie de ces opposés, ce principe neutre, soit androgyne, qui conduit à un équilibre régulé entre le physique et l’intellectuel. Elle permet de savoir qu’on " est " plutôt que qui on est. De ce savoir surgira la connaissance de l’aspect divin de la vie, des autres et de l’univers, qui fait qu’Hommes ou Femmes, nous sommes au final toutes et tous " femelle ", parce que nous avons besoin que le Ciel nous féconde pour y prendre souche et nous y déployer.

 

Principe de fusion spirituelle

L'être accompli est androgyne. Il a réussi la fusion alchimique en lui de l'Esprit - le Soi supérieur -, de l'égo-mental et de l'âme, comme de ses polarités sexuelles, le masculin et le féminin *. Son accouplement avec un autre être humain est la fusion de deux âmes accomplies, ayant réussi à transcender les illusions de la matière par la complétude de l'unité. Cette arithmétique humaine, qui voit 1 + 1 = 3, est une addition de deux parties créant davantage que leur simple somme. Cet élargissement de la conscience permet ainsi d'être soi et l'autre à la fois.

* Cf. Le chemin alchimique.

 

L’équilibrage du Masculin et du Féminin

Conformément à la dualité des polarités constitutives du fonctionnement de la Création, chaque créature physique est porteuse en elle sur le plan énergétique des polarités + (masculine) et – (féminine), par-delà son sexe d’appartenance. Ainsi les fondamentaux sur lesquels sont basées les énergies féminines ainsi que les masculines sont spécifiques, expliquant qu’un masculin-féminin (un mâle) ne voit pas du tout selon les mêmes critères qu’un féminin-masculin (une femme). Ceci explique grandement comment l’un réagit par rapport à l’autre, l’union-fusion dont chacun rêve n’étant pas équivalente. L’ordre de la polarité est important, et l’équilibrage de celle-ci ne veut en rien dire une fusion qui dissoudrait la polarité elle-même.

Nous assistons actuellement à un conflit de compréhension avec une énergie féminine qui a du mal à intégrer la notion de masculin qui l’habite, car elle croit, ressent et pense qu’elle est là pour amplifier un féminin trop castré par des siècles d’abstinence. C’est totalement vrai, mais seulement pour le masculin incarné, non pour le féminin incarné. Si pour équilibrer une pile masculine en déficience féminine il convient d’envoyer de l’énergie féminine pour équilibrer le tout, il ne peut en être de même pour une pile atrophiée en masculin et en excédent de féminin. Elle se retrouverait encore plus déséquilibrée…

La montée en puissance des énergies féminines constatée a deux effets opposés. Le premier est le rééquilibrage des hommes et des organisations sociales en conséquence. Le second effet est le total déséquilibrage des femmes par l’augmentation de leur polarisation féminine, sans rien rajouter à leur masculin… Aussi le travail qui se trouve à réaliser n’est pas du tout la même chose entre un homme et une femme. L’homme doit développer plus son féminin intérieur, et la femme doit développer plus son masculin intérieur, en sachant que les énergies lui sont contraires… Ceci explique justement pourquoi ce sont les femmes qui sont le plus sur le chemin de l’éveil de conscience, ce surplus d’énergie féminine les ayant boostées à fond. Si cela est très positif au début, les conséquences dans la durée peuvent être dommageables, avec des envies d’évanescence totale peu compatible avec l’incarnation terrestre. Ceci entraîne un fossé d’incompréhension entre les hommes, les ingénieurs de la matière, et les femmes. C’est la confrontation directe entre la pyramide de l’espace et celle du temps *.

Autant le mâle doit travailler sur sa condition féminine (écouter sa petite voix, ses intuitions et ressentis), autant la femme a à travailler sur sa condition masculine, soit la compréhension mentale minimale de la construction de l’Univers en y apportant sa vibration au sein de la matière et non en la fuyant. Le mâle épanoui est un être qui à travers la matière voit la vibration dans son éclat le plus divin possible, tandis que la femme épanouie doit être toute heureuse de densifier la vibration dans la matière. Ainsi, les deux sexes travaillent dans le même sens qui est celui de spiritualiser la matière, c’est-à-dire de faire que l’UN puisse expérimenter sa propre divinité dans Sa propre Création. C’est à l’image du symbole du yin-yang, l’objectif n’étant pas de diluer le noir et le blanc pour ne former qu’un mélange de gris, mais de faire travailler les deux ensemble dans un mouvement harmonieux. Cela implique que le noir conserve son intégrité au même titre que le blanc. Il y a de ce fait toujours physiquement une frontière qui, à notre niveau, s’appelle le corps sexué. Il est le tambour, le cœur de notre musique, la vibration, qui en sort.

* Cf. La falsification de la réalité en 3-D.

 

La loi des affinités, psychodynamique relationnelle

 

L’attraction des affinités est une loi naturelle liée à la synchronie, à cette impulsion naturelle de nous relier, de nous connecter, notre degré de participation intime définissant notre degré de compréhension de cette réalité commune. Ce besoin d’intégration sociale, d’altruisme, s’oppose à l’atomisation sociale qui découle de l’égoïsme, des préjugés, du racisme, de la malhonnêteté, fruits d’une éducation pathologique ou d’une individualisation excessive. Notre conscience individuelle communique à un niveau profond avec la conscience des autres.

Nous aidons quand nous avons perdu notre sens de l’individualité et quand nous pénétrons dans l’espace où nous sommes Un. L’humilité de nous reconnaitre en l’autre et à reconnaitre l’autre en nous permet de considérer chaque vie comme unique et inaliénable, et qu’à ce titre elle mérite une égale considération dans notre espace commun. Lorsque nous y parvenons, nous sommes alors en syntonie* avec nos exigences et nos besoins les plus profonds. Alors peut chanter la vie !

* Accord qui s’instaure entre deux voix qui chantent ensemble avec le même ton. La compatibilité des fréquences du champ harmonique émis par les personnes, variables en intensité car fonction de leur état de conscience, est essentielle dans la réussite de leur communication relationnelle.

 

L’entrée en relation de l’être humain avec le monde extérieur se fait à partir des deux grands types de sens, participant de la constitution d’un accord chimique sur le plan émotionnel avec autrui.

D’abord ses cinq sens physiques, qui lui permettent d’établir des relations entre son être intérieur et le monde extérieur. Ce sont l'ouïe, le toucher, la vue, le goût, l’odorat. Ensuite avec ses sens dits subtils, autrement dit le monde des sentiments ou du mental, qui puisent dans le champ de conscience environnant au-delà de son corps. Ils ont trait au cœur - ce sont les sentiments, les émotions, les sensations, les désirs – et au mental - ce sont les idées, les pensées, l’intelligence pratique, l’organisation, la structure. Se rajoutent les sens spirituels, qui marquent l’ouverture de la conscience vers les valeurs universelles. Ils dynamisent les sens subtils cités ci-dessus. Ils se traduisent par des personnalités à dominante solaire ou lunaire, chacune recevant de par son unité au champ universel environnant des propriétés semblables aux opérations des étoiles auxquelles elle est soumise.

 

Toute communication relationnelle, amitié comme inimitié, découle d'inclinations que toutes choses dans l'univers, élément ou créature, ont mutuellement les unes aux autres. Tout se fait par contrariété ou amitié. Cela se traduit par deux grandes possibilités que sont l’Attraction et la Répulsion, et par l’utilisation des sens propres à l’échange. Une troisième possibilité existe, voie médiane, celle de la Neutralité. Ces possibilités découlent des vibrations émises par les pensées des personnes, se traduisant également en paroles et en actes, et par le phénomène vibratoire dit de résonance (ou de non résonance) qui en découle.

 

L'Attraction, ou irradiation, est d’abord l'attirance par le plaisir. Elle correspond à une expansion, issue de l'émotion désir, avec des degrés d’intensité divers : soin, affection, amour, appréciation, compassion, valorisation, acceptation, sympathie... Elle peut s'expliquer, se canaliser, mais elle ne se contrôle pas. On est attiré comme aimanté par tel être, point. Les personnes sont amenées à vivre et ressentir ensemble la même expérience émotionnelle. Dans ce cas, les relations auront tendance à se faire avec plus de sentiments de bienveillance, compréhension, patience, pardon, etc. Ceci peut paraître difficile à comprendre pour des observateurs extérieurs, qui à l’aune de leur propre ressenti, ne partagent pas l’attraction qui se déroule devant eux.

Cependant, certains qui savent, volontairement ou non, utiliser le pouvoir de la résonance, peuvent mettre, souvent artificiellement, leur verbe en harmonie vibratoire avec un interlocuteur pour tenter d'obtenir cette correspondance harmonique dans un dessein plus ou moins noble, et que le langage populaire qualifie de séduction. Sur le plan collectif, l’illustration est le champ politique où une grande partie des efforts se concentre sur le niveau vibratoire des messages afin qu'ils entrent en résonance avec les "pensées" du plus grand nombre de personnes. Messages qui après les élections, perdent rapidement de leur consistance tant ils sont assis sur des constructions à caractère éphémère et artificiel. Sur le plan intellectuel, de très nombreuses applications sont exploitées par ceux qui utilisent le pouvoir de la résonance, que ce soit en matière de publicité, de commerce, de religion, de culture… Entendre et voir quelque chose n'implique absolument pas de la part de celui qui entend et perçoit cette chose qu'il entre en sympathie avec, au point même d'y faire attention. Une chose ou une manifestation peut parfaitement être présente sans pour autant qu'elle soit intellectuellement visible...

 

La Répulsion est la séparation par la douleur. Elle correspond à une contraction, à une fermeture, issue de l'émotion haine, à l’échelle opposée de la précédente : violence physique ou verbale, critique destructrice, masochisme, peur, crainte, dépendance, exploitation, envie, jalousie, démonstration de pouvoir, besoin de pouvoir, frustration, rage... Dans ce cas, les relations auront donc tendance à se faire avec plus de jugement, d’exigence, d'impatience, de brutalité, d'exaspération, etc.

 

 

La Neutralité, comme son nom l'indique est un sentiment intermédiaire neutre qui ne correspond pas à un sentiment particulier. Il engendre surtout l'indifférence, mais il permet peut-être d'avoir des opinions plus équilibrées que les deux autres possibilités.

L'idéal évolutif est d'essayer d'appliquer les sentiments que nous éprouvons dans le cas de l'attraction sur des individus contre lesquels nous ressentons de la répulsion.

 


Aussi le développement relationnel s’inscrit dans un mouvement global, qui part de l’attraction ou de la répulsion, pour aller vers l’union, c’est à dire une relation à l’autre totalement consciente. Ce passage de la fusion à l’union nécessite de dépasser le Moi égocentré, source de dualité et de séparation, qui n’est qu’une étape de développement de la conscience.

Ce mouvement global traduit la sympathie universelle, soit la concordance entre diverses réalités physiques, le principe de cohésion du mouvement de vie.  Chaque partie du monde, quelle que soit sa nature, communie en fait dans un même sentiment et un même souffle. Ce qui affecte une partie affecte les autres : c'est ce qui se nomme sympathie.

 

Éros, Antéros et Harmonie

L'illustration de la sympathie universelle se traduit dans la mythologie grecque par les figures d’Éros, fils d'Arès (ou Hermès) et d'Aphrodite, et d'Antéros, son frère. Celui-ci incarne l'" amour retourné ", c'est-à-dire l'amour réciproque. Il punit également ceux qui se moquent de l'amour. Éros et Antéros sont indissociables, formant le principe qui rend manifeste la dualité, la multiplicité incluse dans l'unité.

Ils ont pour sœur Harmonie, et à eux trois ils font la Monade qui règne dans le monde terrestre, soit l'unité première des principes matériels et immatériels. Ils influent sur celle du monde céleste et réciproquement, de sorte que la sympathie, l'amitié et l'amour les saisissent l'un l'autre de façon à ne plus former qu'un seul.

 

Sympathie, compassion et empathie, nourritures du lien

 

Dans l'étude des relations interindividuelles, on distingue l'empathie de la sympathie, de la compassion et de la contagion émotionnelle. Selon les contextes, l'empathie désigne à la fois une aptitude psychologique et les mécanismes qui permettent la compréhension des ressentis d'autrui. Si la sympathie est un mode de rencontre avec autrui dont l'objet est son bien-être, l'empathie est un mode de connaissance. La réponse empathique aux états affectifs d'autrui se produit sans que l'on ressente soi-même la même émotion, ou même une émotion quelle qu'elle soit.

Les recherches récentes * ont amené à distinguer le concept d'empathie émotionnelle, désignant la capacité à comprendre les états affectifs d'autrui, et le concept d'empathie cognitive, qui est la capacité à comprendre les états mentaux d'autrui. Cette capacité à partager les émotions avec autrui, sans confusion entre soi et l’autre, est un puissant moyen de communication interindividuelle et l’un des éléments clés dans la relation thérapeutique.

 * Travaux du français Jean Decety, professeur de psychologie et de psychiatrie à l'Université de Chicago, qui dirige le Child Neurosuite et le Social Cognitive Neuroscience Laboratory.

 

L’empathie repose sur un processus qui combine résonance affective, flexibilité mentale pour adopter le point de vue subjectif d’autrui, et régulation de ses émotions. Ces composantes sont modulées suivant la motivation et l'attention de l'individu, sous-tendues par les systèmes neurocognitifs établis. Il peut en découler des troubles selon que l’une ou l’autre des composantes est endommagée ou non opérationnelle.

En toute rigueur, l'empathie émotionnelle peut ne pas être du tout dirigée vers le bien-être d'autrui à l'inverse de la sympathie. Ainsi faire acte de perversité ou de cruauté requiert une capacité empathique pour connaître le ressenti, en l'occurrence la souffrance, d'autrui afin d'en tirer un plaisir. Les prédateurs comme les manipulateurs et harceleurs sont ainsi dotés de grandes prédispositions empathiques pour s'emparer du contrôle mental et émotionnel de leurs victimes.

L'empathie se différencie de la contagion émotionnelle dans laquelle une personne éprouve le même état affectif qu'une autre sans conserver la distance entre soi et autrui comme on l'observe dans l'empathie. Le fou rire est un exemple de contagion émotionnelle, le sentiment de gaité étant ressenti par les deux individus.

 

Les théories modernes distinguent également l'empathie de la sympathie. Cette dernière consiste aussi à comprendre les affections d'une autre personne tout en comportant une dimension affective supplémentaire. Alors que l'empathie repose sur une capacité de représentation de l'état mental d'autrui indépendamment de tout jugement de valeur, la sympathie est une réponse motivée qui repose sur une proximité affective avec qui en est l'objet et vise donc à améliorer son bien-être. En cela elle se différencie de la compassion qui ne possède pas cette composante. Elle se résume à une affliction pour les souffrances d'autrui.

 

La synchronicité sympathique

Le tracé cérébral EEG a permis de relever expérimentalement des synchronicités de type purement psychique et neurophysiologique. Les encéphalogrammes des personnes en affinité sympathique tendaient à devenir absolument identiques, les ondes produites par leurs hémisphères respectifs s'harmonisant. Ce mécanisme démontre que le lien psychique qui unit des individus au-delà du temps et de l'espace trouve son équivalent dans la physiologie du cerveau, les neurones jouant le rôle de médiateurs d'information extraite de façon non locale du champ de conscience universel, ce champ de formes qui lie toutes les particules et tous les esprits de l'univers. En l'occurrence, les personnes sont unies par simple affinité, celle-ci se répercutant sur leur activité cérébrale, réglée sur un modèle commun. Elles se " souviennent " d'avoir toujours été la même chose. Il en est de même pour l'amour entre deux êtres, comme l'attachement d'un groupe de personnes à un politicien, un champion sportif, une " star " de la musique ou du cinéma, un gourou... Ce mécanisme créateur d'unité, s'il n'est pas contrôlé avec discernement par l'intellect, peut conduire au fanatisme, à l'intégrisme, au sectarisme.

 

"Dans l'empathie le soi est le véhicule pour la compréhension [d'autrui], et il ne perd jamais son identité. La sympathie, par contre, vise à la communion plus qu'à l'exactitude et la conscience de soi est réduite plutôt qu'augmentée."

Lauren Wispe, écrivaine états-unienne "Altruism, Sympathy and Helping"

 

Le décodage de notre fonctionnement relationnel

 

Les signes du zodiaque correspondant au thème natal des individus enseignent sur leurs modalités d'expression relationnelle dominante dans la Matrice de 3ème densité terrestre, limitée au champ de l'astral*.

* Cf. Compréhension structurelle de la Matrice asservissante.

Cardinal

Le mode d'expression dit cardinal correspond à

des signes d'initiative, qui vont de l'avant, qui initient, qui vont dans une direction.
Ce sont les 4 signes de début de saison : Bélier, Cancer, Balance et Capricorne.

Ce sont les signes dits d'équinoxe et de solstice.

 

Fixe

Le mode d'expression dit fixe correspond à des signes de possession, de stabilisation, de conservation, de concentration et d'inertie.

 Ce sont les 4 signes de milieu de saison : Taureau, Lion, Scorpion et Verseau.

 

Mutable

Le mode d'expression dit mutable correspond à des signes doubles, de changement, de transition, de mouvement.

 Ce sont les 4 signes de fin de saison : Gémeaux, Vierge, Sagittaire et les Poissons.

 


La construction et les caractéristiques de notre personnalité relationnelle

Elle s'établit au moment de l'enfance, dans les sept premières années de la vie, d'abord à travers le lien établi avec nos parents dont nous sommes le fruit de la création spirituelle, puis progressivement avec d'autres. Elle est liée aux spécificités de tempérament et de caractère découlant de notre singularité biologique, nourries de nos prédispositions/potentialités mentales (intellect) et émotionnelles, ainsi que du référentiel de valeurs (croyances et conditionnements) reçu *.

* Cf. Fabrication de l'illusion et voie de sortie & Prédation manipulatoire.

Extraverti / Introverti

Chaque individu se trouve, quelque part, entre les deux extrêmes de l’axe introverti-extraverti selon la polarité qui caractérise son moi-personnalité. Il est coutumier de les caractériser de la façon suivante : l’introverti est timide, renfermé, silencieux ; l’extraverti est ouvert, tourné vers les autres, social, etc. Formulé de cette façon, on en déduit de manière simpliste qu’il est hyper-positif et valorisant d’être extraverti, et plutôt pénalisant d’être introverti, surtout dans une société comme la nôtre qui valorise les activités de groupe, les sports collectifs, le travail en équipe, etc.

Toutefois, le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung, dans son ouvrage "Types Psychologiques" paru en 1921, a proposé une compréhension plus profonde de ces modes d'expression de sa relation au Vivant, à soi comme aux autres. Les introvertis tirent leur énergie de l’intérieur d’eux-mêmes, les extravertis de l’extérieur. Autrement dit, certaines personnes tirent principalement leur énergie des stimulations extérieures (un bruit dans la rue, une personne qui passe, un écran de télévision, une histoire qu’on leur raconte), tandis que d’autres semblent avoir, en eux-mêmes, une source mystérieuse d’énergie leur fournissant de riches sensations, des images, des pensées, des rêves de toutes sortes, venant de l’intérieur.

C'est ainsi qu'il avait observé qu'en demandant à quelqu’un de dessiner quelque chose, certaines personnes allaient immédiatement chercher un modèle à copier dans leur environnement, tandis que d’autres allaient au contraire se concentrer, fermer les yeux, et puiser dans une source de créativité se situant manifestement, et tout aussi mystérieusement, en elles-mêmes. Il en est de même pour la musique, certains interprètes ayant besoin d’entendre les autres, d’aller au spectacle, et se servir de ce qu’ils ont vu et entendu pour produire à leur tour ; tandis que d’autres semblent posséder une source inspirante jaillissante de leur intérieur. C'est cette observation auprès de centaines sinon milliers de patients qui avait conduit Jung à appeler les personnes tirant leur énergie du monde extérieur les personnes "extraverties" et les personnes tirant leur énergie de l’intérieur les personnes "introverties".

Cet intérieur qui nourrit la personne introvertie et qui lui procure des intuitions est ce qu'il nomma "l’inconscient collectif", un ensemble d’images (archétypes) qui existent en nous sans que nous ayons eu besoin de les apprendre, et que nous partageons avec les membres de notre civilisation et de notre époque.

Si l’introverti dispose ainsi d’une très grande force, bien souvent il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il se croit un peu bizarre, décalé, "pas comme les autres", et il en a honte !  Il imagine que ce sont des "fantasmes", des "rêveries" gratuites et sans intérêt. Qui plus est, il a peur de parler de toutes ces choses qui se passent en lui. Pourtant, tout ce qui se passe dans notre "monde intérieur" peut être considéré comme réel, même si cela ne peut pas être vu ni touché par quelqu’un d’autre. Ce qui se passe en nous a une énorme importance pour nous, et c’est cela qui, au bout du compte, détermine nos actions. Les introvertis généralement ne sont pas plus timides que les autres, simplement plus pudiques, moins "bling-bling" ou "show off", plus matures et plus sages. Le fait que l’énergie d’une personne vienne de l’intérieur n’implique absolument pas que la personne ait des difficultés relationnelles, même si réciproquement, il se peut tout à fait qu’une personne extravertie soit timide. Les personnes introverties vont avoir tendance à créer des liens plus profonds, des amitiés plus solides et durables avec les autres. L’introverti sait écouter, car la moindre parole provoque en lui des résonances avec son monde intérieur. Il a moins tendance à faire des erreurs d’interprétation. Personnalité riche et complexe, il a aussi plus à offrir aux personnes qui font l’effort de le connaître. En public, les introvertis ont moins tendance à laisser exploser leurs émotions, à parler à tort et à travers. Ils savent écouter, parler à bon escient, et mûrir leurs décisions avant d’agir.

Aussi convient-il de s'interroger pourquoi dans nos sociétés les extravertis sont plus valorisés, en récoltant distinctions, honneurs et avantages. Pourquoi lorsqu'une entreprise cherche un directeur, elle va en général chercher des personnes charismatiques, disposant d’un grand réseau social qui n'est en aucune façon caractérisé par des relations profondes et authentiques, mais opportunes...

Si chaque caractère a ses avantages et ses inconvénients, il n’y a au fond aucune bonne raison de vouloir absolument être différent de ce qu’on est. Il s'agit d’Être, en toute conscience de ce que nous servons...

 

Le psychiatre états-unien Eric Berne (1910/1970)* a mis au point en 1956 une méthode de mise en relief de nos "transactions" avec autrui, mettant l'accent sur notre responsabilité, la plupart du temps inconsciente tant qu'elle n'a pas été mise au clair. Cette psychothérapie de type verbal nommée analyse transactionnelle s’articule essentiellement autour de la parole et de l’expression des émotions si besoin. Elle permet de repérer trois facettes importantes de sa personnalité qui nous construisent - l'Enfant, le Parent et l'Adulte - à travers notre capacité à accepter/demander/refuser/donner des signes de reconnaissance verbaux, conditionnels et inconditionnels, positifs et négatifs. A chacune d'entre elles correspond un comportement (ton, volume de la voix, mimiques, gestuelles, postures…) et un vocabulaire spécifiques.

Ces facettes permettent de répondre à nos besoins de base, soit le besoin de structure (et de limite), de stimulation, et de reconnaissance.

Ces trois états du "moi" identitaire que nous utilisons pour communiquer avec notre interlocuteur coexistent en nous. Essentiels et complémentaires, ils s'extériorisent indépendamment selon les moments et les circonstances, prenant la forme de transactions simples complémentaires ou croisées, ou de transactions cachées ou à double-fond.

* Il s'est inspiré des travaux du psychanalyste autrichien Paul Federn (1871/1950) à qui l'on doit le concept d'état du "moi". Eric Berne a établi également le principe de l'enfant intérieur à partir des travaux du psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875/1961), qui désigne la part enfantine ou infantile de l'adulte liée au fonctionnement primaire, instinctif de l'enfant. En effet, les tendances observées dans le psychisme de tout adulte sont à la fois régressives, soit un retour à un stade enfantin, et régénératrices, visant une croissance. La façon dont nous entretenons notre relation à l'enfant intérieur s'avère être déterminante dans le processus d'éveil de conscience et d'individuation.

 

Mécanisme transactionnel par les trois états du Moi

Enfant

Il représente la vie ressentie, le lieu de nos motivations et de nos sensations.

 

Enfant Adapté Rebelle

fonction d'opposition légitime

 

Enfant Adapté Soumis

fonction d'adaptation à l'environnement

Enfant libre

fonction d'expression des besoins et des émotions de base

 

Parent

Il se manifeste par des comportements critiques, des jugements moraux et des attitudes protectrices.

Parent normatif

fonction de protection et de transmission des valeurs

Parent nourricier

fonction de permission et d'encouragement

Adulte

Il s'informe, évalue les situations, analyse et décide. Grâce à une appréciation objective de la réalité, il a un comportement rationnel et opératoire.

fonction d'exploration de l'environnement


Le sentiment de rejet

Le sentiment d’être exclu a servi une fonction essentielle dans notre passé, celle de survie. Dans notre lointain passé de chasseurs-cueilleurs, être exclu par le groupe équivalait plus ou moins à une peine de mort, l’individu ayant peu de chances de survivre bien longtemps. Aussi le cerveau humain a mis en place un système de détection pour nous avertir que nous courions le risque d’être rejeté afin de procurer un avantage décisif à ceux qui étaient susceptibles de réagir. Nous pouvons ainsi comprendre ce sentiment violent quand nous avons l’impression qu’on nous montre du doigt en ricanant ou à travers une simple paire d’yeux fixés sur nous, à l’instar de Caïn, assassin de son frère Abel, poursuivi dans le célèbre poème de Victor Hugo à travers le monde entier par un œil qui le regarde. Il est terrorisé, alors que l’œil ne fait rien d’autre que de l’observer.

Cette terrible réalité est ainsi restée profondément gravée dans notre inconscient. Dès que nous avons le sentiment d’être rejeté, ou même dès que nous avons l’impression que quelque chose en nous justifierait que nous soyons rejeté, notre confiance en nous-même s’effrite. La vie nous semble hostile, dangereuse, nous avons peur qu’il nous arrive malheur, peur de souffrir. Nous réagissons alors par le stress, la fuite ou, au contraire, par l’agressivité, celle consistant à trouver un bouc émissaire et à lui lancer la pierre de sa lapidation.

Nos vies, aujourd’hui, sont bien différentes de ce qu’elles furent dans l’Antiquité, au Moyen-Age et même dans les villages retirés d’Europe au XX° siècle. Nous ne risquons plus d’être lynché par la foule, vivant dans une société ouverte. Si une personne, un groupe, une entreprise, notre voisinage nous rejettent, nous pouvons repartir sur de nouvelles bases. Le principal obstacle, c’est nous-même, tant notre conviction que les autres ne veulent pas de nous est ancrée.

Aussi nous avons à nous méfier de nos réflexes, de nos instincts. Si autrefois ils nous protégeaient, aujourd’hui ils nous menacent. Ainsi telle personne licenciée qui croit qu’elle est définitivement "fichue", que plus personne ne voudra d’elle, qu’elle est "inemployable", et qui ne trouve plus en elle-même la ressource pour se remettre en selle ; telle personne abandonnée par son conjoint qui pense qu’elle est condamnée à la solitude définitive, et qui s’enferme dans l’isolement ; telle personne rejetée par sa famille, qui croit qu’elle ne pourra jamais retrouver la chaleur d’un foyer, et qui sombre dans la dépression ; tel adolescent qui, moqué sur les réseaux sociaux, croit qu’il n’a plus d’avenir. C’est la version moderne de "l’œil" qui regardait Caïn, où qu’il aille.

 

Les liens de domination et de manipulation

 

Cf. Présentation générale des dysfonctionnements psycho-émotionnels dans Fonctionnement du corps biologique.

 

A ce premier décodage de notre fonctionnement relationnel vient se greffer la nécessaire compréhension de notre fonctionnement relationnel aux autres sur un plan énergétique, également fruit de notre relation à la parenté père/mère durant l'enfance.

La "lutte" - inconsciente - des êtres humains entre eux pour obtenir l'énergie idéalisée et supposée toute puissante, mâle ou femelle (Cf. chapitre "Les polarités fondement de la loi physique du lien"), est basée sur des mécanismes de domination et de manipulation des personnes comme des situations rencontrées, permettant pour les uns de soutirer aux autres cette énergie pour s'en emparer et ainsi les dominer, et pour les autres de la récupérer afin d’acquérir de l’attention et de la protection pour survivre. Bien souvent, nous utilisons un mécanisme plus qu'un autre dans notre vie quotidienne, personnelle comme professionnelle, celui (ou ceux) mis en place à l'enfance dans la relation avec nos parents. Certaines personnes vont se servir de plus d'un mécanisme suivant les circonstances.

Leur identification* à travers la nature de la relation au père et à la mère et leur conscientisation vont permettre de dépasser le rôle inconscient que nous jouons afin de pacifier notre vécu relationnel, d'abord avec nous-même, puis avec les autres.

* Parmi différentes méthodes thérapeutiques existe la méthode dite des "constellations familiales", thérapie familiale transgénérationnelle développée dans les années 1990 par Bert Hellinger, ancien prêtre allemand devenu psychothérapeute, et inspirée des travaux d'Eric Berne sur l'analyse transactionnelle et les scénarios de vie. Cette méthode controversée car sans fondement scientifique est basée sur la mise au jour de l'inconscient familial par le biais de jeux de rôles et de psychodrames qui auraient le pouvoir de résoudre les conflits.

 

Construction du mécanisme de lutte pour s'approprier l'énergie

Parents

Prennent l'énergie pour la contrôler

Enfants

Élaborent une stratégie "défensive" pour la reconquérir (survie)


 

Dans ces quatre manières de dominer et de manipuler l’autre ou une situation, deux sont de nature active (+) et deux de nature passive (-).

 

L'intimidateur (+) attire l'attention d'autrui par la peur. Il maintient sous pression l'entourage par la crainte : remarques embarrassantes, réactions colériques, explosions de fureur. Personnalité plutôt égo centrée sinon narcissique, il envahit l’espace afin que les regards soient tournés vers lui (elle). Il parle pour s'imposer, sans arrêt et/ou de manière sonore. Il a tendance à faire preuve d'autorité, à donner des ordres, à être sarcastique, et selon les cas à user de la violence physique.

L'antidote consiste à rester calme, à ne pas répondre à l’autorité ou à la pression exercée, à rester indifférent (-).

Ce mécanisme s’adresse aux plaintifs (-) ou aux intimidateurs (+), ce qui dans ce cas entraîne une charge énergétique particulièrement conséquente dans le rapport de force établi.

 

L'interrogateur (+) s’attache principalement à relever chez l'autre tous ses points faibles. Personnalité "subtile", il (elle) cherchera à le déstabiliser par la critique de ses croyances, pensées, désirs, actes..., en soulignant bien ce qui à ses yeux constituent des erreurs, faiblesses, insuffisances. Une fois identifiés les présumés points faibles, il va chercher à rabaisser et dévaloriser constamment pour obtenir la déférence. Plus nous essayons de lui montrer qu’il (elle) se trompe, de nous justifier et nous défendre, plus nous lui donnons de l’énergie. Ce sont des personnes cyniques, sceptiques, sarcastiques, agaçantes, moralisatrices et délibérément manipulatrices, qui attirent l’énergie en mettant en avant leur intelligence, leur esprit critique et leur sens de la répartie.

Le mécanisme de défense est l’indifférence (-), qui évite sinon annihile ainsi leurs critiques.

 

L'indifférent (-) cherche à capter l'attention par la distanciation et le rejet. Ce système de domination/manipulation veut toucher tous les retranchements psychologiques inconscients relevant de la peur d’abandon ou du rejet. L'indifférent joue sur le désintérêt, le manque de disponibilité, le refus de coopérer, le rejet, l’opposition et la dissimulation. Il (elle) reste vague, obligeant à se donner du mal pour connaitre ses véritables pensées et sentiments. Nous pouvons faire n’importe quoi, cela ne changera rien. Cette indifférence n’est pas en lien avec ce que nous sommes, ce que nous avons dit ou ce que nous avons fait. Ce type d'individu intériorise en fait ses peurs, angoisses et doutes. Face aux conflits, il se détache voire fuit la situation, rendant le dialogue à ce moment impossible.

Confrontée à une personne tentant de nous déstabiliser de cette façon, la seule chose à faire est de lâcher prise, de ne pas s'apitoyer ni de courir après elle. Nous assistons alors très souvent à un changement de comportement, l'indifférent engendrant bien souvent un interrogateur (+)... et inversement.

 

Le plaintif (-) est une personne se présentant comme persécutée, que personne n’aime, à qui il arrive toujours des problèmes, qu’on doit écouter se plaindre ou consoler pendant des heures. Sa propre estime n’est basée que sur le jugement des autres à son égard. Aussi ne peut-il rien entreprendre par lui-même, quitte à devenir un chien de cirque ballotté dans tous les sens selon les humeurs de son ou ses "maîtres".

Le mieux que nous puissions faire est de faire preuve d'écoute et d'empathie cognitive, sans acquiescer ni rajouter quoi que ce soit, puis de mettre poliment fin à l'échange.

 

La clé de sortie de ce "vol énergétique" inconscient permanent, que nous organisons car nous le subissons également, réside d'abord dans sa conscientisation, qui nous permet alors d'entrevoir la vérité de sa construction familiale, du contexte de notre naissance et de la raison de vivre en découlant. Ceci (re)donne de l'énergie à notre vie par le nouveau sens qui en découle, nous apprenant qui nous sommes et ce que nous sommes en train de faire (ou non) pour y répondre. Cette découverte de notre véritable identité spirituelle, héritage du legs d'enseignement transmis par notre père et notre mère, va nous permettre de lui chercher une plus haute signification, une partie plus noble de notre être dans la façon dont nous vivons notre vie, à mi-chemin entre leurs deux vérités. Cette conscience plus aiguë est tout l'objet de notre quête intérieure tout au long de notre vie terrestre, et chaque fois que nous l'ignorons ou tentons de lui échapper, nous éprouvons un manque. Elle nous conduit alors tout naturellement à cesser le vol d'énergie d'autrui en nous reliant à une source plus haute, fécondante et bénéfique, celle du grand champ de Conscience cosmique. C'est ainsi, par cet état de vibration plus élevé, que nous grandissons et contribuons à l'évolution de l'univers dans notre version la plus élevée.

 

Le lien émotionnel bourreau / victime

 

Toute interaction entre personnes génère des liens émotionnels qui, s’ils ne sont pas aussitôt dissous, attachent potentiellement un "bourreau" à une "victime", au sens métaphorique comme réel. Si ces termes ne correspondent pas forcément à la portée observée du rapport, qui la plupart du temps est de nature banale et non dramatique, ils caractérisent cependant la manifestation du lien établi et se traduisent tout particulièrement par les dégâts causés dans notre monde actuel par la perversion narcissique*. La victime est la personne qui subit le lien, le bourreau celle qui le crée, au sens individuel comme collectif. Quel que soit le bon sentiment initial, un lien est établi lorsque le psychisme de la personne, sous forme de pensée ou d’émotion, contient un aspect, aussi minime soit-il, de non-valorisation de l’autre, comme une vague idée de violence (une claque par exemple), d’exploitation, de dépendance, d’envie, de jalousie, de dénigrement ... Ainsi le parent qui, chérissant pourtant l’enfant, exprime une dévalorisation à la vue d’un résultat scolaire ("Tu n’es bon à rien ! ") ou d’une action ("Tu n’es qu’un vaurien ! ").

Se met en place ainsi un triangle entre le bourreau, la victime, et la forme-pensée liée à celle-ci qui peut être bien sûr nous-même dans notre propre dénigrement ("Je suis un incapable ! "). Les formes-pensées négatives générant toujours des dommages physiques, psychiques et/ou spirituels, il importe dès leur manifestation de les rétablir sous une forme positive, seule à même de permettre notre défense immunitaire et notre expansion.

Si l’intention de départ du bourreau est involontaire, sans réelle intention de faire du mal, la dissolution du lien est facilitée par la conscience de l’auteur comme de la victime et leur capacité à mettre en œuvre le protocole de nettoyage adéquat. Les techniques en la matière sont nombreuses.

Si au contraire l’intention du bourreau est volontaire et consciente, avec une vraie volonté de faire mal, le travail ne pourra se faire pour la victime qu’à partir d’un processus d’accompagnement plus conséquent. Comme rien ne se perd dans l’univers, la forme-pensée émise par le bourreau finit toujours par lui retourner, sous une forme ou une autre, l’élasticité du lien créé jouant un effet boomerang.

* Cf. présentation dans Fonctionnement du corps biologique.

 

Peut également se rajouter dans les jeux relationnels un autre protagoniste, nommé le sauveur, illustré dans ce que le psychologue états-unien Stephen Karpman a théorisé en 1968 dans son triangle Persécuteur-Victime-Sauveur. Le sauveur se construit une image acceptable de lui-même en volant à la rescousse de la victime avec altruisme et générosité. Plein de bonnes intentions, il est persuadé qu’il doit aider, et du coup se positionne en protecteur, conseiller, expert, justicier… y compris quand on ne lui a rien demandé. Ce rôle est infantilisant pour l’interlocuteur, qui va finir par prendre ses jambes à son cou, laissant le sauveur tout déçu devant l’absence totale de reconnaissance, ce qui peut le pousser à devenir persécuteur ou victime.

 

Sortie du jeu de rôle

L’observation des rôles que nous interprétons dans nos relations avec autrui est le préalable indispensable à notre désengagement : quelle attitude adoptons-nous avec telle personne ? Quel ressenti éprouvons-nous ?

Nous pouvons ainsi clarifier et qualifier l’énergie que nous utilisons : celle de la soumission ou de l’évitement, celle ou de la domination et du contrôle, celle du protecteur sauveur. Cette ingérence dans l’énergie d’autrui nous empêche de nous élever par le détachement aux souffrances enfouies dans les mémoires de notre ADN cellulaire :

. La posture du bourreau entretient la blessure narcissique comblant le manque d’amour dans notre construction identitaire suite à la blessure infligée à notre enfant intérieur (abandon, trahison, rejet, humiliation, injustice).

. La posture de victime entretient la peur de Qui nous sommes, le refus de reconnaitre notre grandeur faute que celle-ci ait été encouragée et valorisée.

. La posture de protecteur/sauveur entretient la fuite, le déni de soi pour éviter de toucher nos propres souffrances. Elle nous fait passer tour à tour au stade de victime sauveur ou de bourreau sauveur.

Par l’adoption de ces comportements d’évitement de notre responsabilité d’être intègre, nous la refusons par effet miroir à autrui, simple reflet de ce que nous fuyons. Aussi le nettoyage de ces rôles par la conscience permet de toucher leurs lignes originelles constitutives qui imprègnent notre lignée génétique. Cette prise de conscience calée sur la vibration énergétique que nous exprimons dans nos relations avec autrui permet de se libérer par la modification de notre comportement et le réajustement de nos actes, pensées et paroles. C’est la sortie de l’inconscient, de son automaticité programmée, pour notre libération intérieure par la compassion et l’amour.

 

Narcissisme et empathie, le lien toxique

La relation toxique risque de naître lorsque deux personnalités bien spécifiques se rencontrent, telles le narcissique et l'empathe.

La première a une haute opinion d’elle-même. Elle ne pratique pas l’introspection. De ce fait, elle ne connaît pas les scrupules, les regrets, les remords. Elle est persuadée de ne jamais commettre d’erreur. Si elle échoue, c’est forcément de la faute des autres, jamais de la sienne. Quand quelqu’un est accusé à sa place, elle évite de se dénoncer. Elle n’éprouve pas de compassion pour la personne injustement accusée mais, tout au contraire, un sentiment de supériorité, celui d’avoir été " plus maligne ".

La personnalité empathique de son côté doute d’elle-même. Elle se pose constamment des questions sur sa valeur, ses mérites. En cas de conflit, son réflexe est de croire que c’est de sa faute. Elle s’excuse, se fait des reproches, se remet en question. Elle pense que c’est à elle, et uniquement à elle, de faire des efforts pour changer. Elle prend sur elle la responsabilité de restaurer la paix et l’harmonie, même s’il faut se sacrifier.

Chaque fois que surgit un conflit, le narcissique impose son point de vue et n’hésite pas à accabler l'empathe en lui faisant porter la responsabilité, celui-ci n’osant pas répondre de peur d’aggraver la situation. Il va chercher des excuses au narcissique, car il déteste les conflits et s’interdit d’avoir une mauvaise opinion des autres. Il va même jusqu’à s’inventer des fautes destinées à expliquer l’attitude injuste du narcissique à son encontre.

Voyant que l'empathe se remet en cause, s'adapte, et fait tout pour éviter le conflit, le narcissique s’engouffre dans la brèche et redouble d’exigence vis-à-vis de lui. Et l'empathe alors se remet encore plus en question, ce qui nourrit ses doutes sur lui-même. Il finit par se consumer en questionnements, se demandant pourquoi, comment, " ce qui fait que " l'autre est si méchant. Il ne comprend pas qu'il profite de la situation.

Comme le narcissique n’a jamais de scrupules ni de remords, il n’éprouve aucune culpabilité à obtenir des avantages au détriment de l'empathe, tout à sa fierté de le dominer. Il voit dans sa soumission un signe de faiblesse, le confortant dans son " mérite " d’être exploité. L'empathe a le réflexe inverse, ne pouvant imaginer que quelqu’un soit indifférent à la douleur des autres et à l’injustice, puisque lui-même y est si sensible. Mais le narcissique n’a aucune intention de l'aider, continuant de l’exploiter tant que ce sera dans son intérêt et tant que l'autre ne réagira pas. Et c'est facile, car il est probable que l'empathe refusera tout secours de l’extérieur, ayant une image si dévalorisée qu'il pense que les personnes qui cherchent à intervenir pour le protéger se trompent, qu’ils ne se rendent pas compte que tout est de sa faute. Enchaîné dans une relation toxique avec le narcissique, il ira jusqu'à prendre sa défense contre sa famille, ses amis ou collègues qui cherchent à la protéger et qui lui veulent du bien. Et c’est ainsi qu’il se retrouve isolé, à sa merci.

Pour sortir de cette situation, il convient que l'empathe comprenne l’arme fatale dont se sert le narcissique, et qu’il la neutralise. Cette arme s’appelle l’identification projective, soit le fait d’attribuer aux autres des sentiments inavouables que l’on éprouve soi-même, mais qu’on ne veut pas reconnaître. Par exemple, une personne brutale qui ne se reconnaît pas comme telle, mais qui voit partout des personnes brutales. Les personnalités narcissiques utilisent ce mécanisme de défense constamment. L’identification est ce que ressent la victime du narcissique. La victime est capable d'empathie. Ayant le cœur ouvert, elle absorbe facilement, inconsciemment, les projections du narcissique, et les identifie comme siennes. Ainsi, lorsque le narcissique projette ses émotions négatives sur sa victime, cette dernière éprouve instantanément de la honte, de la culpabilité, un sentiment d’illégitimité, d’incompétence, de dévalorisation. Et le narcissique en profite pour l’isoler, l’exploiter, lui extorquer des faveurs (sexuelles, financières ou symboliques comme l’admiration et la reconnaissance…). La victime s'étiole et perd encore plus confiance en elle-même. Ses mécanismes d’autodéfense, faibles au départ, s’érodent encore. Elle se sent de plus en plus dépendante du narcissique, engluée dans le cycle mortifère de l’identification projective.

L'empathe peut briser cette chaîne en prenant conscience du mécanisme. Sa compréhension la protégera contre les distorsions du narcissique, qui lui fait croire qu’elle est coupable et responsable de sa situation. Le processus de guérison est toutefois long et douloureux, car l'empathe ressentira encore la honte d’avoir été victime du narcissique. Il se sentira nul et faible vis-à-vis du narcissique, qui a su l’exploiter et semble sortir grand gagnant de la relation. C'est pourquoi il est très important alors qu’il comprenne que ce ne sont pas ses défauts, mais au contraire ses qualités (empathie, bienveillance, générosité, sens de l'honneur et du devoir...) qui l’ont rendu vulnérable. Que ce n’est pas à lui d’avoir honte, mais au narcissique.

Ce dernier n’a aucun mérite d’avoir abusé de lui. Son absence de scrupules n’est pas une marque de force mais de faiblesse. Son énergie n'est tournée que vers lui-même, n'ayant pas assez de force pour tenir compte des besoins et des droits d'autrui. Il est dans l’imposture, puisqu’il doit ses succès à une autre. Le narcissique a besoin de se nourrir des qualités des autres, sorte de vampire qui piétine ou régresse car il ne se confronte pas à ses limites. L'empathie pourra retrouver son assurance en comprenant que sa capacité à regarder en face ses faiblesses et ses failles est une marque de courage et de force. C'est cette lucidité lui permet de progresser.

En portant un regard vrai sur le narcissique, il s'apercevra d’ailleurs qu'il a besoin de lui, alors qu’il n’a pas besoin du narcissique pour vivre. Et  lorsqu’il décidera de mettre fin à la relation, le narcissique n’aura de cesse que de maintenir un lien avec lui, ou de le remplacer par une autre victime. De son côté, l'empathe aura tiré les leçons de l'expérience, ne risquant plus de tomber entre les griffes d'un autre narcissique. Il aura souffert, mais il aura progressé. Il se sera renforcé !

 

Le nettoyage des liens

 

En observant nos relations établies avec notre entourage, nous pouvons nous rendre compte si notre alignement "vibratoire" est harmonieux ou non par le ressenti de ce qui se passe en nous : joie, paix, désir, sensation de connu, angoisse, doute, crainte... Toutes ces émotions traduisent notre langage intérieur, celui de notre âme qui sait ce qui est juste et bon pour nous et ce qui ne l'est pas. Par cette observation, nous pouvons réduire considérablement les charges émotionnelles associées, et assurer que les liens établis soient sincères, loyaux, intègres, et non incompatibles, toxiques, conflictuels. Si tel est le cas, nous pouvons les dénouer, les délier, les neutraliser sinon les dissoudre, afin de sortir du comportement qui nous entrave. Les causes sont en nous, "l'autre" n'étant que le reflet de ce que nous n'avons pas guéri en nous et qui nous maintient dans un état de dépendance émotionnelle contraire à notre bien-être harmonieux.

Ceci nous conduit à nous interroger sur la nature de nos acquis*, apportés par tous nos "instructeurs" depuis notre naissance. Les nœuds établis - connaissances fausse, jugements de valeur... - relevant à la base d'un ordre émotionnel, liés à la personnalité de leurs dispensateurs, ont entraîné une identification personnelle à leur contenu, positive ou non (attitudes, paroles, pensées). Aussi c'est par une solution émotionnelle, leur reconnaissance, que nous parvenons à nous en libérer. Ainsi cette dissolution des liens délétères et toxiques se traduit par leur conscientisation dès que nous les ressentons en nous, et notre questionnement qui en découle sur ce qu'ils ont à nous apprendre, à nous "enseigner". En évitant une projection accusatoire ou de jugement à l'encontre d'autrui, nous laissons entrer dans notre conscience une réponse intuitive nous indiquant ce qui est à nettoyer dans notre inconscient pour nous en libérer.

* Pratique nécessaire de l'examen de pensée, visant à vérifier si notre pensée ou opinion est fondée sur des informations fiables et un raisonnement logique.

 

Les sources des liens à nettoyer.

Les liens relationnels qui nous affaiblissent ont différentes origines : parents, membres de la (belle)famille, éducateurs, relations sociales, amicales et amoureuses, relations professionnelles. Ils découlent également de liens indirects, avec les représentant(e)s d'institutions publiques ou privées (politique, médias, religieux, culturel...), et les lignées intergénérationnelles, paternelle comme maternelle. Ils peuvent être d'origine karmique, en fonction de la croyance de chacun sur les réincarnations de vie. Issus de situations passées, ils s'avèrent être des liens inutiles aujourd’hui, cause de souffrances obsessionnelles inconscientes. Ils sont nos propres prisons. En nous en détachant, nous pouvons ainsi accéder à une vie plus heureuse et évoluer libérés du passé.

 

De la compétition à la coopération

 

D’un point de vue psychologique, notre assemblage "corps-esprit" nous situe toujours dans deux postures relationnelles, l’être-pour-soi et l’être-pour-autrui, en accord harmonieux ou en tensions. Comme nous sommes constitués de myriades de souvenirs stockés dans notre cerveau, principalement dans l’amygdale et l’hippocampe, tout est en permanence comparé, mesuré à ce qui se présente à nous dans l’instant. Comme l’ont montré les travaux de l’École californienne de Palo Alto, chacun vit dans son monde intérieur, dans une réalité fictive et construite qui donne valeur ou sens aussi bien aux objets qu’à la signification de ce qui se présente. Les relations humaines sont marquées par des fictions individuelles qui rencontrent d’autres fictions individuelles dans un jeu infini d’associations. Dans notre fiction de la réalité, nous tendons à l’équilibre : instinctivement nous recherchons le contentement, la satisfaction, et à éviter la souffrance, en tous les cas à ne pas nous retrouver en situation d’échec ou en danger. Cela dépend en grande partie de notre expérience personnelle, de ce que nous avons connu ou rencontré, des mythes sociaux, culturels ou familiaux, naturellement du bon fonctionnement de notre cerveau, mais aussi bien sûr de nos valeurs personnelles et des compétences individuelles, acquises au fil du temps, à même de nous donner une assise, un seuil de sécurité qui nous permet d’entrer dans les relations humaines symétriques ou complémentaires, et dans la loi de la diversité suffisante indispensable pour se construire ou s’adapter à la réalité.

 

La clé, c’est que tout existe en quantités suffisantes. Seule notre peur de manquer ou de perdre l’existant nous le fait oublier. "Je" n’est pas là pour être le meilleur et s’approprier les biens de la terre au détriment des autres. "Je" est là pour se développer, évoluer, s’expandre.  Nous recevons ce que nous désirons pour les autres, et ne pouvons atteindre notre propre perfection si nous sommes incapable de voir et d'honorer cette même perfection chez les autres. Dans une relation insane, dévoyée, nous croyons être séparé des autres, qu’ils sont là principalement pour satisfaire les envies de notre ego et nous aider à obtenir ce qui manque dans notre vie. Le résultat est que les personnes deviennent susceptibles, craintives, hostiles et distantes. En modifiant nos habitudes de penser et en réduisant les demandes de notre ego, nous pouvons établir des relations saintes et respectueuses avec les autres, qui nous apparaissent dès lors comme des êtres complets. Il en est de même avec tous les éléments et créatures de la communauté mondiale, nos voisins et connaissances, notre famille, le règne animal, notre planète et bien sûr nous-même.

 

S’unir aux autres est une danse où chacun a sa place dans l’instant de cette danse, dans une symphonie où chaque instrument a son morceau à jouer. Il n’est donc pas nécessaire d’être en compétition, et encore moins de se battre pour ses ressources. Tout ce que nous avons à faire, c’est partager, avec comme axiome que nous sommes tous Un, que notre approche n’est pas meilleure que les autres, que c’est juste une autre approche, et que nous apprenons tous de cette danse, là où nous en sommes dans notre évolution. Pour qu’émerge cette intelligence collective qui dépasse, transforme et relie les individus séparés, il est nécessaire que chacun ouvre à nouveau ses bras et renonce à vouloir être supérieur, dominer, agresser* et gagner contre l’autre.

* Dans son vrai sens, l’agressivité signifie action forte, celle de l’énergie dirigée vers une action matérielle. L’agression comme force motrice de nos pensées est alors créatrice et saine, et non explosive comme celle qui est refoulée et dirigée à l’encontre d’autrui.

 

 

             

Compétition

 Le sentiment de lutte génère la lutte et la dispersion. La compétition tue le lien social.

 

            

Coopération

 Le sentiment de partage génère confiance et solidarité. "Je" gagne parce que "tu" gagnes.


 

Nous pouvons comprendre que la compétition ait sa place dans le règne animal, force intimement liée à l’instinct de survie afin de  permettre d’affronter les autres espèces vivantes pour rester en vie. Qu'elle se soit cependant transportée dans le vécu de l'humanité en y tenant une place prépondérante pose question. Car la compétition est une manifestation du "moi" dévoyé et manipulé. Elle répond en effet à la nécessité d’être reconnu, de prouver ses compétences, sa supériorité. Son besoin est soit la marque d'un ego narcissique, soit une manière de combler un manque de confiance en soi. Elle est également encouragée comme caractéristique vertueuse de l'homme engagé dans la société, permettant aux organisateurs du système d'en récupérer à bon compte les bénéfices tout en maintenant la division des acteurs qui s'y adonnent.

 

Pourtant, lorsque l’on reconnaît ses vraies "valeurs", la compétition n’offre plus le moindre intérêt. Dans une société se voulant à la pointe de la technologie et des sciences, l’être humain a bâti un système qui fonctionne non pas dans le sens de l'intérêt général mais de celui d'un profond déséquilibre, instable à l’extrême. Ainsi, pour assurer leur niveau de vie, les pays aisés et forts exploitent les pays pauvres et faibles. Et lorsque ceux-ci s’enrichissent, il faut immanquablement trouver d’autres régions du monde à exploiter pour maintenir des coûts d'exploitation bas. La vérité est qu’il est totalement impossible de garantir le confort sans exploiter des plus défavorisés. Notre société matérialiste a été conçue et bâtie comme telle, devant entretenir la misère de nombreuses régions du globe pour préserver ce qu’elle fait croire comme nécessaire au bonheur des foules.

 

Ceci conduit forcément les individus à "performer", à entrer en compétition pour être du côté que l’on croit être le bon. Il faut donc combattre pour gagner, s'élever, et accéder aux marches de la gloire. Cela commence dès un système scolaire élitiste, où l’élève est conditionné à cet état d'esprit, celui qui veut que seuls les meilleurs pourront accéder à la réussite sociale. De même, à travers les jeux et le sport, on lui donne goût à gagner en faisant perdre les autres. Nombre d'enfants et adolescents sont dressés par leurs parents en bête de course, qui doit surpasser et devancer autrui pour ne pas rater sa vie. La vie professionnelle reprend ensuite le flambeau, l’être humain étant ainsi pris dans cette triste illusion du bonheur par la réussite affichée. Les plus faibles et moins résistants tombent très vite en décrépitude, le marché florissant des antidépresseurs en témoignant tout comme la croissance des troubles psychiques.

La vie n’aurait-elle de sens qu'à travers l’exploit, l’objectif d’un but à atteindre, d’un record à battre ? Nous sommes aujourd’hui entrés dans l’ère du "Co" : Communauté, Coopération, Collaboration, Co création, etc. Ce vocabulaire sociétal comme managérial ne doit plus relever de l’incantation ou de l’injonction, mais d’une réelle volonté de permettre à l’homme de répondre à son aspiration profonde, celle du partage et de l’expérimentation ensemble. La collaboration, la coopération, ne se décrètent pas. Elles demandent simplement un état d’esprit, et la préoccupation constante du bon état de santé du collectif, de travail comme citoyen. Les outils technologiques comme les réseaux sociaux peuvent certes y contribuer, mais ils ne sont que des relais, en aucune façon la substance première de la relation vivante à l’autre, aux autres, dans la confiance, le partage, le vivre ensemble harmonieux.

L’ignorance par l'être humain de sa vraie nature et la mésestime de son "soi" le poussent à vouloir se distinguer de la masse, à tenter d’exister à travers un statut social, professionnel, où la concurrence est de mise. Il a cette croyance que la réussite et la reconnaissance d’autrui passent par la réalisation d’un objectif ambitieux. Mais l’expérience démontre que ce genre de réussite apparente ne fait qu’alimenter l’ego-mental et finit par l'assécher de l’intérieur. A l’exception d’éphémères et vaporeux mirages, rien de consistant ne peut sortir d’un sol pauvre et désertique, l’expérience se soldant systématiquement par l’échec et la souffrance. La réussite ne doit jamais être un but premier et encore moins le fruit d’une performance visant à combler un vide intérieur. Toute authentique réalisation prend racine en soi, à l’image de l’arbre majestueux qui ne peut s’élever que d’une terre consistante, riche et fertile.

 

Le bonheur ne se trouve pas dans une quelconque prouesse visant à séduire l’entourage. L’ombre de ce bonheur-là est éphémère et les personnes qui nous admirent pour notre distinction sociale auront vite fait de nous oublier. Le soufflé finit toujours par retomber. L’ambition mène rarement au bonheur, car chaque exploit finit un jour aux oubliettes. Comment pourrait-on rechercher son bonheur dans l’impermanence d’une réussite ? Toute performance atteinte est surpassée un jour par une autre performance. Elle est semblable à une bulle de savon. Si nous n’existons qu’à travers elle, si nous nous y accrochons, elle finit immanquablement par éclater entre nos doigts.

C'est pourquoi la question de la nature du fonctionnement des collectifs humains est prioritaire, car ils constituent la source première d’efficacité, d’adaptation et d’agilité des structures et institutions comme des personnes. C’est en reconnaissant, encourageant et valorisant la collaboration et la coopération que l’on pourra en permettre les conditions durables, et, plus encore, assurer la capacité à construire des futurs heureux.

 

L’enseignement de la paléoanthropologie

 

L’histoire de la coopération interhumaine est une longue histoire qui se chiffre en millions d’années. Certains spécialistes de la préhistoire humaine considèrent en effet que la singularité de l’homo sapiens n’est pas contrairement à l’idée reçue l’instinct meurtrier*, ni l’habileté technique utilisée à fin personnelle, mais la coopération, cette aptitude inégalée à construire et à se projeter collectivement. La coopération a été si bénéfique qu’elle est devenue en quelque sorte une seconde nature de l’espèce humaine. Dans la mesure où les primates sont des animaux sociaux, il n’est pas surprenant que les humains – qui dérivent des primates selon la thèse Darwinienne – soient également des animaux sociaux. L’invention propre à la lignée humaine consiste à centrer le groupe autour d’une économie de partage, c’est-à-dire à transformer la coopération ponctuelle et contrainte en habitude acquise. Selon Richard Leakey et Roger Lewin (Cf. "Les Origines de l’Homme"), paléontologues, c’est précisément la transmission de cet "esprit de coopération" qui a permis le raffinement d’évolution de l’espèce humaine : "les hommes n’auraient pas pu s’épanouir d’aussi remarquable manière, écrivent-ils, si au départ, nos ancêtres n’avaient témoigné d’étroite coopération. La clé de la transformation d’une créature sociale semblable au singe en un animal cultivé, vivant au sein d’une société hautement structurée et organisée, est le partage : partage du travail et partage de la nourriture." Leakey et Lewin considèrent que le passage du régime herbivore au régime carnivore a constitué un facteur décisif dans le développement de la solidarité sociale, puisque les animaux végétariens ne prélèvent que leur ration nécessaire et n’ont pas besoin de partager leur butin, tandis que certaines carcasses animales, compte-tenu de leur taille, imposent désormais la nécessité du partage : "le régime carné entraîna le partage, d’où une plus grande cohésion sociale."

* Coopération et agressivité ont évolué pendant longtemps de manière synergique, l'agressivité étant réservée à l'extérieur de la communauté comme réaction à un sentiment de menace.

 

Le second facteur décisif pour la naissance et la transmission de l’esprit de coopération est l’organisation de la chasse collective, remontant approximativement à deux millions d’années. Non seulement les chances de succès de la chasse collective sont décuplées par rapport à la chasse en solitaire, mais plus la stratégie de chasse collective s’affirme, plus elle exige de collaboration entre ses participants. À terme, la pratique de la chasse collective apporte à nos ancêtres deux innovations majeures : l’établissement d’un camp de base et la division du travail, c’est-à-dire "la formation d’un réseau social étroit dans lequel était possible l’éducation prolongée des enfants en bas-âge, éducation destinée à inculquer aux jeunes les qualités indispensables à leur insertion dans un environnement social complexe et à leur contribution à l’économie de groupe, soit par la chasse, soit par la cueillette ". Au final, la pratique de la chasse collective condense les énergies autour d’un objectif commun et fonctionne ainsi comme une véritable centrifugeuse qui accentue la socialité naturelle des premiers humains. Il faudra attendre la révolution agricole survenue environ dix mille ans avant notre ère, c’est-à-dire la sédentarisation et l’accumulation de biens non-nécessaires, pour que cet esprit de coopération interhumaine commence sérieusement à être en danger.

 

En résumé, pendant trois millions d’années la coopération interhumaine a été si bénéfique pour notre conservation et notre évolution, qu’elle a été en quelque sorte protégée par les forces de la sélection naturelle et enfouie dans les tréfonds du cerveau humain. Cela signifie que, quelles que soient les différences culturelles locales, l’identification au groupe et à l’action de groupe constitue un invariant culturel nécessaire à la survie d’un collectif. Le sentiment d’appartenance au groupe et la dette contractée à son égard transcendent les différences locales et deviennent progressivement la seconde nature de l’espèce humaine. Si la coopération était aussi étroite au début de l’histoire de l’humanité, n’est-ce pas parce que l’objectif était pleinement partagé par tous les membres du groupe ? Ce but commun, clair et précis, qui consistait à devoir survivre, s’est traduit par une mutualisation ultra efficace des compétences, et donc par la survie du groupe.

 

L’enseignement de la Nature

 

Les oies forment un V lors de leur vol migratoire. Chaque coup d'aile d'un de ces volatiles soulève l'air et celui qui suit en bénéficie. Ainsi, lors de la formation en V, toute la volée profite d'un accroissement d'efficacité d'au moins 71%, cela comparé à un oiseau volant seul.

Quand une oie se détache de la formation, essayant de voler seule, elle ressent soudain la résistance de l'air et, rapidement, elle revient à la formation. Comme les oies, les personnes qui partagent un but commun et ont un sens d'appartenance, l'atteignent avec plus d'aisance et plus rapidement que celles qui cheminent seules.

Quand une oie est fatiguée, elle se retire à l'arrière de la formation et une autre prend la tête. Si les êtres humains avaient autant d'intuition que les oies ont d'instinct, chacun comprendrait que finalement le succès dépend du travail d'équipe, chacun à son tour assumant les taches ardues et partageant le leadership.

Les oies aux derniers rangs de la formation encouragent de leurs cris celles qui sont à l'avant afin qu'elles accélèrent la vitesse. Il est important que nos "cris" d'arrière-garde soient encourageants. Sans cela, ils ne sont que des cris.

Quand une oie est malade ou blessée, deux autres oies se détachent avec elle de la formation et l'accompagnent au sol pour lui assurer aide et protection. Ces deux oies demeurent avec le membre malade jusqu'à ce qu'elle puisse à nouveau voler ou jusqu'à ce qu'elle meure. Alors elles se joignent à une autre volée ou essaient de rejoindre leur propre volée. Puissions-nous avoir cet esprit d'oubli de nous-mêmes qui nous mérite de tels amis.

 

Nul besoin d'être savant pour suivre les leçons de la nature. Il faut seulement savoir s'arrêter et observer les merveilles qui nous entourent. Les animaux comme tous les autres éléments de la Création nous instruisent. Un animal qui offre par son comportement altruiste son aide accroît ses chances de survie et celle de sa future reproduction, ou assure la survivance de la famille. Ainsi le gène qui déclenche le désir d'aider d'autres membres de la même famille favorise sa propre duplication, ce qui aide à répandre les individus qui portent des copies de ce gène. Une pulsion élémentaire pour la coopération et le partenariat, voire le sacrifice, prédomine, plutôt que l'égoïsme et la survie pure. Y compris parfois entre animaux d'espèces différentes.

 

L’enseignement de la biologie

 

Parabole symbolique du "trou du cul", ou du maillon le plus faible

Illustration anatomique de la nécessité de l’harmonie humaine : le cerveau ayant décidé de devenir le chef, chaque organe du corps voulut pour lui-même le pouvoir, y compris le trou du cul dont la prétention fit rire tous les autres. Alors, vexé, le trou du cul se referma sur lui-même et refusa de fonctionner. On imagine la suite…

Moralité : il n’est nullement nécessaire d’être un cerveau pour devenir chef. Un simple trou du cul a nettement plus de chance !

 

La fluidité du fonctionnement de l’ensemble de l’organisme humain est symbolisée par le sang/l’eau (environ 60 % du corps humain) et le système hormonal/glandulaire (endocrinologie). Ils sont assimilables à la qualité des relations humaines (sensibilité, émotionnel, vitalité) pour le bon fonctionnement de tout collectif, de toute institution.

Bloquer la circulation de l'énergie équivaut à entraver celle du sang. Quand le sang ne circule plus, il commence à stagner, à se coaguler, à cailler. Migraines, névralgies, allergies, colères, malaises divers… ces ennuis psychosomatiques sont les symptômes de mauvais échanges, de désordres cellulaires. Nous pouvons les écouter comme les ignorer.

Pour les éviter, il est nécessaire de répondre à trois questions :

- Chaque organe du corps comme chaque acteur de la vie collective est-il en bon état de marche, à sa juste place, dans sa pleine cohérence d’être ?

- Les relations entre chaque organe ou chaque acteur sont-elles sources de complémentarité, d’union et d’harmonie ? Sinon, c’est la diarrhée (la Vie "dit arrêt "...) lorsque les egos veulent s’imposer.

- La diffusion de l’esprit par l’âme au corps permet-elle le fonctionnement harmonieux de l’ensemble ?

 

Applicatif de la coopération dans le chaînage biologique de la vie

. Les molécules sont formées par le partage d’électrons entre des atomes qui les composent, et acquièrent des propriétés dont ceux-ci ne disposent pas : par exemple l’eau a des propriétés fondamentales pour la vie, inaccessibles à l’hydrogène ou l’oxygène qui la composent.

. Les molécules assemblées forment des matériaux minéraux et perdent leur liberté tout en gagnant des propriétés physiques.

. Les molécules assemblées de façon spécifique (acides aminés, ADN …) donnent lieu à des êtres vivants, qui savent - eux - se développer, se reproduire … c’est l’organisation des molécules qui différencie la matière vivante.

. Des cellules vivantes assemblées forment des êtres pluricellulaires, et réussissent mieux à survivre aux aléas de l’environnement en se spécialisant et en partageant entre elles le résultat de leurs activités spécifiques.

. La spécialisation mène à des tissus qui forment des organes aux rôles spécifiques dans les êtres vivants plus évolués : le potentiel universel initial de chaque cellule-souche est abandonné pour devenir des cellules spécialisées qui ensemble partagent et accroissent leurs chances de survie.

. Des êtres vivants vivent en société où ils choisissent des rôles spécialisés et échangent avec d’autres pour de plus grandes chances de survie.

. La reproduction sexuée, où des individus se différencient pour procréer en échangeant leurs différences, assure plus de succès à la lignée que la reproduction asexuée.

. Des symbioses se forment entre espèces, où chacune apporte à l’autre.

. Des écosystèmes se forment, où les déchets des uns sont les ressources des autres et l’équilibre doit être soigneusement maintenu pour la survie de tous.

. Des couples se forment et s’associent à long terme, en perdant chacun leur autonomie, pour mieux protéger leur patrimoine et leur progéniture.

. Les humains (et d’autres animaux) forment des groupes sociaux (famille, clans, tribus, nations …) où le respect par chacun de règles choisies ensemble (droits et devoirs réciproques) font perdre de la liberté en gagnant en sécurité et en synergie ; ils élisent des chefs et des gouvernements pour veiller aux responsabilités collectives.

. Les humains forment des sociétés (autre nom des entreprises) où ils mettent en commun leurs ressources (argent, temps, compétence, produits …) pour servir les besoins de clients et en retirer plus (argent, statut, reconnaissance …) que ce qu’ils y ont mis.

Évidemment, des exemples de retour à la "liberté" existent :

. Des êtres vivants vivent indépendamment, en prélevant librement des ressources rendues disponibles par d’autres individus. Cela s’appelle le parasitisme.

. Des cellules d’un être vivant peuvent revenir à leur liberté originelle, redeviennent toutes-puissantes, puisent librement dans les ressources disponibles sans se préoccuper d’un soi-disant bien commun. Cela s’appelle un cancer.

 

Ce flux énergétique permet un état dynamique, conjuguant bien-être, plaisir à agir, joie, exaltation, concentration, implication totale et maîtrise de la situation, avec la capacité pour chaque personne de se motiver sans intervention ni récompense extérieures procurées par le travail (argent, position sociale...) ou le divertissement. C’est la théorie du "flux" (flow), de la récompense intrinsèque, mise en avant par le psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihályi (Cf. ouvrages Au-delà de l'ennui et de l'anxiété et Le pouvoir du flux, une philosophie nouvelle qui permet de saisir le cours de la chance de Charlène Berlitz et Meg Lundstrom).

Ses caractéristiques sont :

. S'immerger dans une activité en se concentrant au maximum ;

. Éprouver un sentiment de joie et d'exaltation ;

. Être dégagé de toute pensée matérialiste ;

. Perdre le sens du temps ;

. Perdre le sens de soi ;

. Sentiment de maîtriser la situation présente ;

. Sentiment d'union et d'harmonie avec l'environnement présent.

L'état de flux profond s'apparente à des expériences mystiques intenses. Mais des activités anodines comme s'abandonner à des pensées futiles, discuter à bâtons rompus, écouter de la musique, lire, se promener... constituent un " micro flux " qui permettent une sensation de spontanéité, de créativité, de positivité et de confort.

Appliqué à l'individu comme à l'équipe, l'état de flux favorise des hasards signifiants, des évènements se produisant là où ils doivent se produire, la levée d'obstacles, l'intuition quant à des objectifs satisfaisants et des méthodes pour les atteindre, une énergie dynamique et de joie.

 

Le bénéfice de la coopération

 

La coopération produit toujours le résultat le plus élevé. C’est ce que démontre la stratégie dite de "Rapoport", autrement appelée stratégie coopération-réciprocité-pardon, plus connue sous le sigle CRP (traduite de Tit-for-Tat - TFT - en anglais) ou "Win-Win", qui se résume mieux par "donnant-donnant" que la traduction littérale "gagnant-gagnant". Issue d’un tournoi entre logiciels autonomes capables de se comporter comme des êtres vivants, elle a été formalisée par le bio-mathématicien, psychologue et philosophe états-unien d’origine russe Anatol Rapoport (1911 – 2007). Elle est également appelée Stratégie de la bienveillance ou donnant-donnant.

 

Mise en œuvre de la stratégie Donnant-Donnant

Attitude de coopération : dans un premier temps, lorsqu'un individu ou un groupe rencontre un autre individu ou groupe, il a tout intérêt à lui proposer une alliance.

Attitude de réciprocité : dans un second temps, en vertu de la règle de réciprocité, il convient de donner à l'autre en fonction de ce que l'on en reçoit. Si l'autre aide, on l'aide en retour ; si l'autre agresse, il faut répondre en l'agressant à son tour, au coup suivant, de la même manière et avec la même intensité.

Attitude de pardon : dans un troisième temps, il faut pardonner et offrir de nouveau la coopération.

La bienveillance, la coopération, aboutissent toujours à dépasser l'égoïsme.

 

Sur un plan biologique, les rythmes des ondes cérébrales entre des personnes qui interagissent socialement sont hautement synchronisés, en phase, et différents de ceux concernant des personnes adoptant un comportement indépendant. Ils forment la base de toutes les relations de groupe réussies, simplement par le partage d'une activité ou d'un objectif. Les zones de plaisir du cerveau sont activées dans le noyau caudé et dans le cortex cingulaire antérieur, celles-là mêmes qui s'activent lors d'une récompense ou le vécu d'une expérience agréable. Le rythme cardiaque ralentit, le système nerveux autonome se détend, et nous produisons davantage d'ocytocine, autrement dite "hormone de l'amour" (libérée par la mère après l'accouchement ou pendant l'allaitement) et d'endorphines, ces substances chimiques produites par le corps qui nous font sentir bien. Les neurones deviennent plus efficaces, opérant comme une unité lorsqu'ils sont stimulés ensemble de façon répétitive et persistante. La répercussion pour la santé et même la longévité apparaissent certaines, tout comme la résistance aux difficultés, y compris à la douleur. A contrario, agir contre notre nature profonde en poursuivant un paradigme d'égoïsme et en ignorant notre besoin élémentaire de lien voit un plus haut niveau de maladies, de crimes, de maladies mentales, de problèmes environnementaux et de violence au sein des populations*.

* Cf. Travaux des épidémiologistes britanniques Richard Wilkinson et Kate Pickett - The Spirit Level : Why more equal Societies Almost Always do Better.

 

L’attitude psychologique favorisant la bonne mise en œuvre de la coopération est de considérer que les personnes que nous rencontrons ne le sont pas par le fait du hasard. Elles se présentent sur notre chemin, privé comme professionnel, pour notre bien, à savoir notre évolution, et ce malgré les ressentis souvent désagréables (négativité, antagonismes, gêne physique…). Elles sont là pour nous permettre de travailler nos vertus : compassion, gentillesse, amour de soi, patience, empathie, joie, partage, humilité, pardon. Même si elles ne nous veulent pas du bien, elles nous font du bien et sont stimulantes, nous forçant à préciser nos valeurs. Toute relation a son utilité. Ainsi vouloir à tout prix avoir "raison" n’a aucun sens, car cela signifie que l’autre a "tort". La solution que nous pensons parfaite ou justifiée est la solution que quelqu’un d’autre va appeler infaisable ou inadéquate. La position qui nous semble inattaquable est la position que d’autres vont attaquer. Ni l’attaque ni la défense ne vont résoudre quoi que ce soit. Seuls les bénéfices communs sont à rechercher et à trouver.

 

Le principe gagnant de la complémentarité

 

La réussite de la complémentarité entre les individus est basée sur le principe des "4 C" : Confiance, Choix d’engagement, Coopération, Convivialité, que l’on oppose aux 4 C du management par objectifs : Calcul, Cloisonnement, Conformité, Contrôle.

Se pose toujours la question vitale de la greffe d’un "corps étranger" à l’existant. La problématique posée par une greffe dans un organisme, c’est le rejet… C’est tout l’enjeu de la construction d’une complémentarité, dans la vie de couple, amicale, sociale et professionnelle. Nous faisons partie d’un tout, l’Univers, chacun ayant un rôle spécifique à y jouer, au mieux de ses capacités et aptitudes. Pas deux d'entre nous ne sont les mêmes. Il faut beaucoup d'éléments différents pour former un tout parfait.

 

Chaque organe du corps, chaque cellule et chaque atome est nécessaire pour composer un corps entièrement parfait, tout comme chaque vis, chaque pièce et ressort minuscule est nécessaire pour fabriquer une horloge. Comme dans une horloge démontée, il y a ainsi beaucoup de pièces différentes, et en les voyant répandues, nous pouvons nous demander comment elles ne pourraient jamais constituer un parfait instrument à mesurer le temps. Mais quand quelqu'un qui connaît quelque chose aux horloges prend chaque pièce et la met au bon endroit, nous nous apercevons que non seulement elle marche, mais qu'elle donne aussi la bonne heure. Elle constitue un tout parfait. Tant que chaque pièce, aussi minuscule soit-elle, reste à sa place assignée, et joue son rôle, tout va bien.

C’est pourquoi il importe de trouver sa juste place, d’être soi-même à partir de ses dons, talents, qualités et habiletés spécifiques, de n’imiter quiconque, d’être où nous devons être dans le vaste ordre de la vie. Il faut de tout pour faire un monde, et c’est pourquoi il n’y a nul besoin à être tous pareils, comme des pois dans une gousse. Nous avons tous quelque chose d'unique à donner, que personne d'autre ne peut donner, et ce quelque chose est nécessaire. Chacun a à faire son travail spécifique et jouer son rôle spécifique, en se fondant parfaitement dans le Tout. Il ne tient qu'à nous de découvrir ce que c'est, et de le donner. Quand nous l'avons trouvé, nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes. Cette prise de conscience permet de se détendre et d’être soi-même.

Il y a beaucoup d'instruments de musique différents dans un orchestre, et chacun a sa juste place et s'y fond parfaitement quand il fonctionne en harmonie avec le collectif. C'est lorsque les âmes individuelles prennent leurs propres orientations, sans aucune pensée ou considération pour le Tout, que la discorde, la disharmonie et le chaos apparaissent.

 

L'âme de toute société performante est que chacun puisse jouer tour à tour, dans la réciprocité, avec le sentiment du respect. L'esprit de coopération ne peut être maintenu que dans la mesure où les individus sont justes les uns envers les autres. Il en va de notre survie. Quand tel n'est pas le cas, le modèle en place s'effondre, car il ne répond plus à notre intérêt.

 

La nouvelle façon de penser nos relations

 

Elle passe par notre réintégration intérieure au champ de l'Esprit, le grand champ de conscience universelle. Il nécessite que nous nous pensions comme une entité globale, non séparée par l'illusion de notre singularité biologique, simple support à l'incarnation terrestre et au Jeu de la Vie, la transcendance du moi séparé pour accéder au Soi supérieur, le Soi divin*. C'est le passage à une conscience désormais universelle, autrement dit multi-dimensionnelle !

En nous vivant comme le centre de l'expérience, nous comprenons que ce n'est pas l'autre qui vient vers/à nous sans que nous ne sachions ni pourquoi ni comment, mais que c'est nous qui avons demandé l'expérience, le contact, la connexion. De ce fait, nous n'avons rien à craindre, seulement tout à y gagner. Même s'il s'avère au final que telle ou telle connexion avec "l'autre" n'est pas agréable, elle est vibratoirement parfaite*² ! Vivre cette réalité est de ce fait une légèreté absolue.

* Cf. Le Jeu de la Vie.

Cf. Le chemin vibratoire.

 

De par l'effet miroir, l'autre c'est nous. Ceci signifie qu'au-delà de l'esprit individuel, c'est la  "Création" - Ce Qui Est - qui s'exprime, et Celle-ci est chacun d'entre nous. Comment alors la peur de Soi-même peut-elle encore envisageable ?

Que quelqu'un(e) vienne à nous ou que nous allions vers lui ne fait que traduire un mouvement de conscience identique dans un espace quantique (multi-dimensionnel) ou le Soi et l'autre sont une seule et même unité. De ce fait, la question du "qui es-tu" ne se pose plus... C'est moi/nous partout, en tout lieu et en tout temps, l'infiniment grand - le macrocosme - et l'infiniment petit - le microcosme - structurant un espace unique permettant à l'Esprit universel de vibrer dans sa dimension humaine au sein de cette dimension de réalité terrestre, la 3ème dimension de densité.

En pensant comme l'Esprit, nous nous connaissons tous, nous sommes tous interconnectés, interreliés. En le vivant, nous permettons à cette réalité de conscience de progressivement envahir toute notre matrice humaine. Nos atomes, cellules et neurones vont ainsi intégrer, digérer et incarner l'unité, et permettre l'accession à une nouvelle dimension de réalité, soit la sortie de la Matrice asservissante* ...

* Cf. Fin de cycle (2) La guidance éclairée de sa vie.

 

 

La façon la plus importante pour rétablir le lien dans le fonctionnement de nos sociétés est d'élargir la définition de Qui Nous Sommes. Une fois enlevée la nature compétitive des groupements humains, et débarrassés des manipulations visant à alimenter leurs tendance agressives (préjugés, oppression, exclusion, guerre), les individus commencent à s’épanouir. Lorsque chaque cœur est à sa place, lorsque nous vivons et travaillons ensemble pour le bien du tout, seul le meilleur en sort. Notre instinct naturel au lien avec autrui répond à la volonté de donner. Plutôt que de domination, notre besoin élémentaire est de tendre vers l'autre, même à nos dépens. Donner à autrui n'est pas l'exception. C'est notre état de compassion naturel. Notre impulsion à nous relier les uns aux autres, à sortir complètement de son propre état d'esprit pour entrer dans celui d'un autre, soit l'empathie, a développé un désir automatique d'agir pour autrui. L'altruisme nous vient naturellement, car il est profondément ancré en nous par nos planificatrices de vie, les Vierges ou Déesses noires*. Il n'est pas causé par la société, qui tout au contraire entretient un égrégore entropique, à caractère mortifère*². C'est l'égoïsme, fruit de l'individuation excessive par la manipulation psycho-émotionnelle de nos maîtres généticiens prédateurs, qui est conditionné culturellement.  Il est un signe de pathologie, au même titre que le préjugés, le racisme, la malhonnêteté. Notre culture et notre éducation nous privent de notre droit de naissance, celui d'un sentiment de connexion avec toute l'humanité. Alors que nous sommes faits établir ce lien, et redevenir Qui Nous Sommes vraiment !

* Cf. Le féminin séquestré.

Cf. Prédation manipulatoire & Contrôle mental.

 

 

"Nous aidons quand nous avons perdu notre sens de l'individualité et quand nous pénétrons temporairement dans l'espace où nous sommes un."

 Robert Cialdini, psychologue social états-unien

 

 

 

 

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