C'est ce dernier aspect qui fascina Pribram, y voyant une métaphore du mode de répartition des souvenirs dans le cerveau qui abrite, dans chacune de ses parties, de quoi reconstruire un souvenir dans son intégralité. Le cerveau serait un hologramme, capable d'emmagasiner d'énormes quantités d'informations dans un très petit espace, de même qu'un seul centimètre cube de film holographique peut contenir jusqu'à dix milliards de bits d'informations. Cette découverte fondamentale allait être transposée à l'échelle du cosmos sous l'impulsion de David Bohm.

En 1987, Stanislav Grof, directeur du Centre de recherches psychiatriques du Maryland, déclare que le modèle holographique est le seul à pouvoir expliquer les expériences archétypales, à savoir les rencontres avec l'inconscient collectif et les états modifiés de conscience. En 1987, le physicien canadien David Peat de la Queen's University soutient que la synchronicité - des coïncidences insolites et si riches de sens qu'elles ne peuvent résulter du seul hasard - trouve son explication dans le modèle holographique. Elle trahirait des processus de pensée infiniment plus connectés que nous ne le soupçonnons.

Là où le modèle holographique est vertigineux, c'est quand il donne sens à un vaste éventail de phénomènes si difficiles à cerner qu'ils restaient jusqu'à présent exclus du champ de la science. C'est le cas de phénomènes comme la télépathie, la précognition, le sentiment de ne faire qu'un avec l'univers décrit par les mystiques et même la psychokinésie (la faculté de déplacer des objets par la concentration). Les phénomènes paranormaux, méprisés jusqu'alors par le milieu scientifique parce qu'ils n'entraient dans aucun des schémas connus, devraient désormais trouver leur place dans la compréhension du monde. Si bien des scientifiques restent encore sceptiques, le modèle holographique offre à ses adeptes une clé permettant d'expliquer certains phénomènes déclarés inexplicables.