Décryptage du jargon managérial

Le marionnetiste et sa marionnette
Le marionnetiste et sa marionnette

"La perversion de la cité commence par la fraude des mots"

Platon, philosophe grec (428- 427/348 av. J.-C.)

 

"Si cela fait aussi longtemps que les politiciens nous prennent pour des cons, c’est peut-être parce que nous sommes cons".

Michel Colucci, dit Coluche, comédien et humoriste (1944/1986)

 

Le phraser de la vie d’entreprise apparaît pour grande partie déconnecté de la pratique oratoire de la vie courante *, mélange d’anglicisme suggestif, de lyrisme hypnotique et de sabir ambivalent. Nicolas Boileau (poète, écrivain, 1636 – 1711) pourrait aisément brocarder à l’encan certains esprits pour leurs peu claires pensées, en leur suggérant que "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément", ou encore que "Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain."

Si l’entreprise n’est bien sûr ni un lieu de poésie ni un refuge d’écrivains inspirés, elle ne gagne rien à manier un langage idéologique "techno verbeux", qui à trop vouloir concilier vocabulaire managérial, intention cachée et incantation vibrante, entraîne confusion, incompréhension et affaiblissement de la pensée, carburant essentiel de la manifestation du génie humain. Entre langue de bois, langue diplomatique et langue artificielle qui n’engagent que ceux qui les croient, les explications du lent mais sûr décrochage des acteurs du terrain sont en partie trouvées. Cette déshumanisation du langage au profit du concret, du désincarné, du synthétique et du "packagé" conduit à ne plus toucher au cœur l’auditoire visé, et si le seul mental raisonné est visé, il ne faut s’étonner d’un résultat aux accents désenchantés.

Entre la description d’une vision se voulant sinon idyllique en tout cas idéale pour des raisons promotionnelles (les valeurs, l’importance des hommes, l’esprit d’équipe…) et la suggestion comme la déclamation du plan d’actions à même de produire les résultats escomptés, l’entreprise vit sur l’image d’un esprit de groupe très déconnecté de son vécu quotidien. Celui-ci mesure en temps réel l’écart entre le verbe et le vécu, très souvent aux écarts conséquents (tensions relationnelles, manque de moyens…), qui ne peut qu’entraîner un discrédit de l’intention initiale, aussi sincère pouvait-elle être par ses artificiers promoteurs, au rang desquels DIRCOM et DRH se partagent souvent la timbale.

D’aucuns y verront une posture assumée, afin de sacraliser ce qui appartient au haut de la pyramide, et qui ne peut être qu’imparfaitement compris par la piétaille d’exécution. Ceci offre l’apparent confort en cas d’échec de l’explication "Ils n’ont pas compris mon intention", et surtout tactiquement d’ouvrir le champ de tous les possibles, dans leurs aspects positifs comme négatifs : la promotion des synergies masque les économies de postes, tout comme les plans de progrès des optimisations drastiques. Seul problème, c’est qu’une fois le décodage de l’ambiguïté fait à l’aune du constat, la parole est irrémédiablement désacralisée, même si elle n’éteint pas la tentation d’une logorrhée caractéristique de l’exercice du pouvoir.

Il est également étonnant que dans un pragmatisme d’entreprise revendiqué par ses promoteurs, la tentation d’édulcorer et de lisser finisse toujours par prendre le pas sur le parler vrai, considéré comme pouvant choquer des esprits insuffisamment matures et responsables à le recevoir. Piètre traduction de l’esprit d’équipe et du respect de l’humain tant déclamé dans les chartes d’entreprise… Comment s’étonner ensuite que ce déni de confiance se traduise par du désengagement et la propagation d’interprétations diverses de la parole reçue, destructrice du sens commun par les rumeurs et autres dénaturations.

* Le "guide de langue de bois" de l’ENA apprend à "l'élite républicaine" comment 8 premières parties de phrase, 8 deuxièmes parties de phrase, 8 troisièmes parties de phrase et 8 quatrièmes parties de phrases peuvent être toutes combinables entre elles, ceci permettant d’engendrer 4096 phrases totalement "creuses" ! ...

On peut se gausser de l’inventivité sans limite de ce jargon s’il n’était aussi attentatoire à ce qui fonde la raison d’être première de l’entreprise, une communauté humaine engagée de façon responsable à la réalisation d’un intérêt partagé. Comment ce dernier peut produire au mieux ses effets quand l’association étroite de deux mots de sens contraire, autrement dit l’oxymore, ou de deux mots redondants, est utilisée pour renforcer une idée, alors qu’elle ne peut dans l’inconscient des acteurs que participer de la confusion des esprits ou du formatage cognitif : développement durable, ressource humaine, discrimination positive, lien social, égalité des chances, plan social, économie virtuelle, gagnant-gagnant, commerce équitable, union dans la diversité, changement dans la continuité, tri sélectif, croissance verte… en sont des exemples. Confrontée à ses contradictions, l’entreprise finit par les absorber en les dissolvant dans ces figures de style se voulant élégantes, permettant de satisfaire tout le monde, et de noyer le poisson, de retarder la décision, d’éviter le moment de trancher. Confinant plutôt à l’escroquerie ou à l’inconséquence intellectuelle, ils ne font que révéler la schizophrénie d’une époque tiraillée entre l'envie de poursuivre la logique de l'économie triomphante et la prise de conscience du risque porté à la qualité de notre écosystème, même si ce genre de ruse sémantique a également des vertus diplomatiques et peut parfois permettre de faire bouger les lignes.

Autre technique, l’incantation sublimée, qui par son exagération grandiloquente, masque la culpabilité inavouée et confine à l’absurde, à la manipulation, à l’irresponsabilité : "L’homme doit être au centre de tout", ou la difficulté de trancher et de concilier le client et le collaborateur ; "Tous manageurs", ou le brouillage de l’autorité et de la hiérarchie ; "L’appel à des collaborateurs engagés", ou le pendant du désengagement structurel nécessaire ; "Priorité au terrain", ou le mythe de la vraie vie versus le paradis artificiel de la tour d’ivoire pour lequel on se bat ; "La quête de sens", ou la cosmétique du vide existentiel ; "Les plans de sauvegarde de l’emploi", ou le cache-misère déculpabilisant ; "Le ralentissement synchronisé", ou le masque de la descente vertigineuse ; "La frappe chirurgicale", ou l’œuvre mortifère dédouanée ; "Bâtir une nouvelle culture", ou le déni de la vraie culture censée rendre l’être humain vraiment libre…

L'hypocrite collaboration professionnelle

La collaboration est au pinacle de la vie professionnelle, chantée par ses promoteurs internes comme ses commentateurs externes depuis plusieurs décennies, très exactement le milieu des seventies du précédent millénaire. Elle est même désormais placée sous l'égide de "Chief happiness officers", concept tellement plus branché que le désormais ringard Directeur des Relations ou Ressources Humaines. Par-delà la béatitude de celles et ceux qui s'en prévalent - les Narcisse illusionnés du management social -, ce concept n'est que le masque de la Comédie humaine du travail qui, à l'heure de l'avènement de la société transhumaniste, tente désespérément de cacher la déshumanisation taylorienne et la robotisation managériale.

Qu'est-ce que la réalité du travail pour l'individu qui exécute un travail sous l'autorité d'un employeur, qui a le pouvoir de l'organiser, de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et d'en sanctionner les manquements, si ce n'est la notion de subordination telle que la Cour de Cassation l'a définie depuis 1996 ? Autrement dit, un anneau ou une menotte de pouvoir, économique comme psychologique. Tout le reste n'est qu'un habillage sémantique autour d'une relation déclamée "gagnant-gagnant", fondée sur le libre arbitre de celle ou celui qui accepte que son lien de subordination soit inscrit dans le contrat de travail.

A l'heure de l'illusion libertaire triomphante qui perdure depuis la dite Révolution des Lumières, assénée par les notions de démocratie, de chartes universelles des droits de l'individu en tous genres et autres idéaux fraternels toujours et encore ressassés, la relation de subordination ne peut ternir l'image d'un management se voulant à la pointe de la modernité sociétale inscrite dans l'ADN du système institutionnel prévalant, et pourtant dévitalisé. Car le subtil et non moins pervers manichéisme manipulatoire est de laisser entendre que la collaboration se fait de plein gré, la rhétorique de ses communicants allant jusqu'à considérer chacun comme son propre manager, à quelque niveau qu'il soit. Et comme le salariat présente l'intérêt d'une approche collective du travail, avec la recherche de protection sous forme de droits et de garanties, de pressions et de mobilisations collectives, la promotion dans l'inconscient d'une collaboration librement consentie et mise en œuvre de manière responsable et si possible exemplaire permet l'érosion de cette force collective par la culpabilité glissée de ne pas la favoriser comme soi-disant établie.

Alors, puisque la collaboration est tant portée aux nues par ses laudateurs, pourquoi ne pas repenser la nature même de l'entreprise, un salariat sans subordination voulant dire que l’entreprise puisse être représentée comme une entité où ses différentes composantes soient parties prenantes des délibérations quant aux modalités d’organisation du travail et, surtout, de sa finalité ? Tout simplement parce que le système élitaire n'en veut pas, défendant farouchement l'individualisation comme moteur premier de sa réalisation de vie. Et dans la mesure où il y a une confusion sémantique entre individualisation et individuation, le tour de bonneteau est réussi, l'individu restant prisonnier d'un état contraire à son humanité profonde. Voir de soi-disant responsables de l'humain se prêter avec zèle à cette mascarade en dit long sur l'état des lieux en matière d'éveil de conscience...

La réalité est que la personnalisation de la relation au travail appelée pompeusement collaboration a pour seul objectif la réalisation d'objectifs contraires à la réalisation harmonieuse de l'être humain, si ce n'est de lui assurer a minima une survie d'existence par l'octroi d'un revenu monétaire, et de contribuer à son enrichissement matériel s'il joue le jeu attendu par ses mandants et prescripteurs. Le reste n'est que littérature pour celles et ceux qui voudront y croire, et prêteront attention aux bonimenteurs de l'épanouissement de sa vie, un lien de subordination étant radicalement antinomique à cet état. Aussi pourquoi vouloir continuer à fuir la réalité, qui voit l'individualisation faire peser sur la personne une insidieuse incitation à la culpabilité de ne pas être le surperman ou la superwoman attendus, et l'entretenir dans la crainte de ne plus l'être. Naturellement, le langage va créer une fantasmagorie de la collaboration modèle, qui voit l’encouragement comme l'incitation à l'inventivité, la créativité, l’adaptation, la flexibilité, la remise en question, la prise de risques, l'esprit d'entrepreneuriat, le goût de l’aventure, et l'appel à des vertus de courage, d’audace ou d’engagement, la notion même de qualifications ou de compétences professionnelles bien identifiées arrivant en second plan. Dans cette perte d'objectivité par la focalisation sur des aspirations et fantasmes, les salariés ne sont plus seulement mis en concurrence les uns avec les autres, mais le sont aussi en concurrence avec eux-mêmes, tiraillés entre la réalité et l'idéal de rendre l’impossible possible. Comme il en découle les conditions d’une frustration permanente, le système malin leur adresse désormais ces "chief happiness officers" en charge du bien-être et du bonheur des salariés sur leur lieu de travail. Autrement dit une incursion de plus dans l'intimité des salariés, cette considération de façade - sauf pour les gogos qui y croient et le clament fièrement sur leur carte de visite - ayant pour objectif l'immixtion au prétexte de leur libération dans leurs aspirations, rêves, fantasmes et peurs... Après le contrôle par les réseaux sociaux, c'est bel et bien dans le quotidien que le contrôle de la conscience s'opère, avec comme finalité sa réorientation ou son éradication ...

Au prétexte de la quête de bonheur et de ses retombées pour la performance de l'entreprise, cette forme de management a pour objectif de neutraliser le savoir, la compétence, l’expérience, ces ressources qui ont toujours fait peur aux employeurs. Le savoir, la connaissance étant le pouvoir, toute l’intelligence du système productiviste "taylorien" ou "fordiste" a consisté à éclater les métiers en tâches élémentaires et à parcelliser les tâches, afin de transférer le savoir des ateliers vers l’employeur et ses bureaux, et désormais vers les robots, évitant aux décideurs toute dépendance hors contrôle. Cette organisation dite scientifique du travail a généré la société d'experts que nous connaissons, qui s'est atomisée et déshumanisée par la perte du lien social et de la réalisation collective effective, non celle entretenue par les litanies des communicants. Le savoir devenu abstrait, déconnecté des réalités du travail concret, peut désormais être transféré aux robots. Et pour faire passer la pilule, il n'y a pas mieux que la poudre de perlimpinpin d'une collaboration visant le bonheur et le bien-être au travail...

Cf. Danièle Linhart, sociologue et directrice du laboratoire Genre, travail et mobilités au CNRS, "La Comédie humaine du travail, de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale", aux éditions Erès (2015). 

La faillite de la parole managériale n’est ni plus ni moins que l’expression de la faillite d’une pensée bâtie sur un vide existentiel profond, comparable aux boniments de la pensée politique partisane, toutes deux étant explicatives du fait qu'il y ait tant de conflits dans le monde, du pourquoi tant de gens demeurent divisés, chacun privilégiant la paix ou la guerre, le respect ou le manque de respect, la protection de l'environnement ou sa destruction, c'est à dire en résumé, une perspective purement matérielle au service de soi ou alors une approche spirituelle au service d'autrui. La structure prenant le pas sur le cœur, ses théoriciens et propagandistes imaginent suffisant le verbe galvaniseur pour transcender la masse, tout en enferrant celle-ci dans un contrôle castrateur, de peur de ne pas en maîtriser le comportement. Pathétique paradoxe devenu exsangue, à bout de sa crédibilité, et qui finira par imploser lorsque le bas de bilan ne pourra plus en masquer le coût mortifère.

 

Expert, le "fou" du jeu d'échec

Chaque pièce du jeu d'échec a sa spécificité symbolique *. C'est ainsi que le "fou" représente les experts à l'esprit "étroit", tant prisés par le système institutionnel, quelle qu'en soit la nature. Pourquoi ? Parce qu'il permet de compartimenter la connaissance, empêchant les êtres humains sous contrôle *² d'accéder à la vision globale de celles (rares) et ceux qui sont aux commandes des pyramides de gouvernance, soi-disant au regard de leurs talent, potentiel, capacités et autre génie considérés comme supérieurs aux autres, notamment par les "psychotiques", ces "chasseurs de têtes" marchands contemporains de "sans-âme" au service de leurs maîtres esclavagistes.

Ces experts sont les grands spécialistes tous domaines confondus, comme les (hauts) fonctionnaires, les cadres (supérieurs) d'entreprises, et les présumés premiers de cordée que sont tous ces consultants stéréotypés de "haut niveau" qui se retrouvent au sein des "Big-Four & Cie" (Accenture, McKinsey, Ernst&Young, Deloitte, Mazars...), et dont le domaine d'excellence chèrement payée réside avant tout dans les froides notions insérées dans leurs  tableaux excel, générant de rutilants slides powerpoint sources d'illusions. En d'autres termes, ces experts sont tous ceux qui sont imbus de leur savoir désacralisé, ces "technos" pleins de morgue, condescendants et suffisants, manquant pour la plupart de la plus petite étincelle d'humilité tant ils célèbrent leur tombeau de vanités et fatuités, ce tonneau des Danaïdes qui les entraînent dans les abîmes de la conscience. Oubliant pour la plupart qu'il n’existe pas d’experts de demain, uniquement des experts d’hier, ils ne peuvent par le formatage cognitif opéré changer de comportement, par peur inconsciente de découvrir l'envers du décor de ce qu'ils appellent présomptueusement "la réalité". Aussi exécutent-ils comme chiens et chiennes de garde du système dévoyé leur partition au "juste" endroit, sur les cases de l'échiquier mortifère correspondant uniquement à la couleur attribuée de cette division de l'unité, la leur comme celle du collectif, suivant leur positionnement de départ dans ce jeu de dupes.

Ils n'ont à la bouche que des mots que l'être humain réalisé car individué ne veut et ne peut plus entendre, des chiffres qu’il ne veut plus voir, car brûlant comme de l'acide ses yeux comme oreilles. Sous prétexte de les servir, ils contaminent et empoisonnent en effet les institutions publiques comme privées, imposant des réalités corrompues qui ont germé au sein de leurs bureaux nichés dans de grandes tours métalliques qui dominent la forêt urbaine aux odeurs de néo-libéralisme triomphant, goguenards de cette captation bien mal appropriée de ce mot galvaudé qu'est la liberté ici-bas. Leur mallette regorge de solutions types avec leurs indicateurs de rentabilité qualifiés comme quantifiés, directement transférables. Quant à leur temps, il doit toujours être optimisé comme il se doit, rendant compte en temps réel de leur activité dans leur "time shit", feuille de temps dématérialisée qui enregistre le frénétique battement robotique de leurs doigts chirurgicaux sur le clavier d’ordinateur. Leurs mots-clés sont concurrence, compétition, rationalisation, régulation, productivité, flexibilité, performance, juste-à-temps, optimisation, transfert, externalisation ou "outsourcing", intégration, revues de dépenses ou ressources, audit, individualisation et autres artifices de leur œuvre destructrice sur l'autel de l'économie, ce Moloch-Baal asservisseur actuel célébrant l'avènement de l’I.A., l'intelligence artificielle, qui précipite à grosses fournées dans ses profondeurs sulfureuses les esclaves sacrifiés.

Leurs modèles et références se nomment Friedrich Hayek , Ludwig Von Mises, Milton Friedman et consorts, et leur programme est consigné dans "La route de la servitude" (1944) *³, le "nouvel État" totalitaire, qui voit la soumission de l’homme aux forces impersonnelles du marché qui, dans le passé, aurait rendu possible le développement d’une civilisation... Aussi prônent-ils sans cesse de leur voix sentencieuse l'instauration d'une nouvelle culture managériale, se voulant efficiente et durable, et la meilleure manière d'embarquer les agents (la piétaille) d'exécution dans cette dynamique de transformation libératoire. Leur maxime déclamée dans leur langue gestionnaire est "mesurer, contrôler, évaluer, rationaliser", célébration du culte porté à l'art néo-libéral qui coule dans leurs tuyaux, veines asséchées de toute vie humaine nourrie à l'oxygène. Ils sont les hommes cyber, prototypes de la société de l’efficacité, logée dans le plus intime pour l'appeler par injonction des corps comme des esprits à s'effacer et laisser place à la nuit de la pensée, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. C’est leur bien-fondé éthique, celui qui voit les choses se jouer sur le terrain des valeurs du progressisme versus l’ancien "monde" désuet car propre à l'immobilisme rétrograde. C’est l’avènement triomphal du chiffre, pierre angulaire du mode d’emploi simplifié censé guider le gouvernant et rassurer le gouverné, en évitant toute coûteuse perte de temps au nom du débat, de la consultation et de la recherche du consensus, toutes ces formes de   gouvernementalité inutiles de par la perte de temps en découlant et son coût extravagant. Quoi de meilleur à leurs yeux vides de toute étincelle qu'un acte par soumission à l’automatisme des procédures !

* Cf. Le sens caché du jeu d'échecs.

Cf. Contrôle mental.

*³ "La Route de la servitude" (The Road to Serfdom), essai du philosophe et économiste Friedrich Hayek. Dans ce livre, Hayek soutient que l'interventionnisme de l'État a tendance à toujours empiéter davantage sur les libertés individuelles et qu'il peut progressivement conduire au totalitarisme, c'est-à-dire à la servitude des peuples. Cet ouvrage est devenu au fil des ans un classique de la pensée libérale contemporaine.

 

Cf. en complément livre "Propaganda" du publicitaire austro-américain Edward Louis Bernays (1891/1995) ; "La fabrique du consentement" de Walter Lippmann, écrivain et polémiste américain (1889/1974), écrit paru dans son livre "Public Opinion" en 1922 ; Travaux et conférences de Franck Lepage, autobiographe et "militant de l'éducation populaire" ; livre "Neuro-pirates" de l'essayiste Lucien Cerise ; livre "Neuro-esclaves -Techniques et psychopathologies de la manipulation politique, économique et religieuse" de Marco Della Luna & Paolo Cioni ; Christophe Guilly, auteur de l'essai "No society".

 

"Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas communiste.

Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas social-démocrate.

Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit,
je n’étais pas syndicaliste.

Lorsqu’ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne
pour protester."

Poème allemand écrit en 1942 (traduction de celle reconnue définitive par la Fondation Martin Niemöller)

 

Blablabla

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait chaque fois c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de ce qu'ils disent, car c'est

 Ha ha ha ha Blablablabla

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait chaque fois c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de ce qu'ils disent, car c'est

Ha ha ha ha Blablablabla

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Blablabla Blablabla Blablabla Blablabla Blablabla Blablabla...

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait toujours c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de savoir ce qu'ils disent, car c'est

Ha ha ha ha Blablablabla

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait toujours c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de savoir ce qu'ils disent, car c'est

Ha ha ha ha  Blablablabla

Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait toujours c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de savoir ce qu'ils disent, car c'est

Ha ha ha ha Blablablabla

 Tout ce qu'on entend toujours de toi c'est du blablabla

Alors, tout ce qu'on fait toujours c'est ha ha ha

Et on se fiche pas mal de savoir ce qu'ils disent, car c'est

Ha ha ha ha  Blablablabla

Armin Van Buuren (compositeur néerlandais)

 

 


Vous avez aimé cet article ?
Alors partagez-le avec vos amis en cliquant sur le bouton.