Les publications en ligne font l'objet de constantes mises à jour et nouveaux enrichissements. Il va de soi qu'elles n'engagent que leur auteur dans le choix des sources et le fruit de ses imagination et réflexion.

 

 

L’Église romaine décodée

 

Toute croyance, quelle qu'elle soit, atrophie la pensée et son réceptacle, le cerveau, par les balises qu'elle érige à la manifestation de La Vérité. Il en est ainsi des religions institutionnelles, qui agissent de telle sorte que l'individu reste au stade de l'ignorance. Elles reposent toutes sur un mythe, une histoire dénaturée qui sert à orienter et à mobiliser les foules de croyants. L’accent n’est pas mis sur le rapport entre l’histoire et la réalité, mais sur la fonction qu’est censé exercer le mythe. Cette histoire fonctionne si elle est supposée vraie par la communauté ou la nation. Et si certains ont le mauvais goût de mettre en doute l’authenticité de l’histoire sacrée racontée, les gardiens de la foi, du dogme et de l’orthodoxie refusent de discuter avec eux. Ils les accusent alors de blasphème, parfois les tuent, au mieux les ignorent.

 

"A vous disciples choisis, il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu, mais à la multitude, ces choses sont dites en paraboles afin qu’ils voient et n’entendent pas, qu’ils écoutent et ne comprennent pas."

Évangile de Marc

 

 

Le paradoxe est saisissant. Le petit État appelé Cité du Vatican est une personne morale de droit public dotée d’organes de gouvernement, d’un drapeau, d’un hymne*, d’une devise, d’une banque, d'une poste, d'une force de police, d’une armée, d’instances judiciaires (ainsi la Rote romaine pour l’annulation des mariages et le Saint-Office renommé "Congrégation pour la Doctrine de la foi" pour les questions doctrinales), de sièges diplomatiques et d’ambassadeurs dans le monde entier, de médias (radio vaticane, le quotidien L’Osservatore Romano…), une station de radio (Sainte-Marie-de-Galeria), d'une bibliothèque hors normes*², et même d’un supermarché attitré… S'il a des frontières ridiculement étroites (44 hectares pour 900 résidents), il est pourtant, à travers le Saint-Siège incarné par le pape et expression de sa souveraineté, une puissance majeure dans le monde, régnant sur 1,2 milliards de croyants. Ses racines remontent aux origines de l’Église chrétienne, dans une Rome décadente. Avec les deux autres grandes religions monothéistes dites du Livre - la Bible et le Coran -, le judaïsme et l’islam, elles vont forger le joug cultuel d’une grande partie de l’humanité pour les deux millénaires qui suivent.

* La Marche pontificale (Cf. ci-dessous) a été composée par Charles Gounod, compositeur français (1818/1893).

Elle est notamment composée des archives de l'espace du Vatican à Castel Gandolfo. Un million et demi de documents sur 2 000 ans d'histoire répartis dans 600 fonds sont actuellement conservés sur deux étages dans 85 kilomètres linéaires de tablettes d'étagères dans un bâtiment climatisé construit sous la cour du musée du Vatican (inauguré par Jean-Paul II en 1982). Bien que le qualificatif de "secret" signifie "privé" (terme latin secretum faisant référence depuis le XVIIe siècle à l'usage privé de ces documents, par le pape et son entourage), de nombreux volumes restent interdits de consultation, notamment ceux précédant le VIIIe siècle. Très peu de personnes ont l’autorisation d’entrer sur ce site, et encore moins de personnes ont accès à la collection complète. 

 

La connaissance de son ADN profond*, au-delà de l’expression de la foi telle que proclamée, permet de comprendre l’état de la conscience humaine de nos temps modernes, en Occident tout particulièrement. Il imprègne le Saint-Siège, communément appelé le Vatican, expression physique comme mentale des racines de l’institution. Le symbolisme y tient une place importante, contenant des messages en rapport avec le passé et l’avenir de l’humanité. Son décodage explique la cruauté, le sang versé, et le grand mensonge, qui derrière la candeur de la sainteté voit honorer Ba'al et Mammon...

* Cf. Le modèle européen décodé - Un ADN impérial païen.

 

Le culte de Baal-Hammon (ou Moloch/Molech)

Dans l’Antiquité, à Babylone et dans tout le Moyen-Orient, les religions - qualifiées de païennes par les illusionné(e)s de la restauration de façade - construisaient leur propre référentiel d’adoration de la divinité créatrice de l’Univers sous des formes humaines appelées dieux. Les phénomènes cosmiques - ainsi les comètes - traduisaient de cette manière leurs turbulences célestes. C'est ce que les grands mythes comme l'épopée de Gilgamesh par exemple racontent depuis toujours*.

Les premiers souverains babyloniens Nimrod, Tammuz et Sémiramis, avaient établi dans la continuité théologique sumérienne, elle-même découlant de l’Égypte, une religion basée sur la perversion patriarcale - "père version" - qu'est un culte solaire aux fins d'exercice d'un pouvoir dévoyé. Son influence se répandit, entre autres à la région de Canaan qui regroupait les territoires de Phénicie (Liban actuel) et de Palestine, prédécesseurs d'Israël dans son appellation d'alors (la culture religieuse cananéenne influença amplement la religion israélite, qui était alors un sous-ensemble de celle-ci). Moloch était un synonyme de Nimrod ou de Tammuz, son fils, soit le dieu Baal (seigneur) ou Bel. A ce titre, il était le dieu de la fertilité, receveur de toutes les énergies de l’univers. Il était célébré par les adeptes de la religion cananéenne dans le cadre d’un culte ritualiste, dit de Baal-Moloch (seigneur Nimrod) ou Baal-Hammon, le "Saturne africain". Les adultes se rassemblaient autour de l'autel de Baal, avec les nourrissons qui étaient brûlés vifs comme une offrande sacrificielle à la divinité. Au milieu des cris horribles et de l'odeur de la chair humaine carbonisée, les fidèles - hommes et femmes - se livraient à des orgies bisexuelles. Ce rituel de complaisance était destiné à produire la prospérité économique en incitant Baal à apporter la pluie pour la fertilité de la "terre-mère". Le culte dévoyé canaanite influencera Carthage, qui connaitra les mêmes dérives idolâtriques sur le site du temple de la déesse Tanit. Dans ce culte à caractère magique, noir il va sans dire, il est en effet considéré indispensable, pour les plus "hauts" travaux spirituels, de choisir une ou des victimes ayant la plus grande et la plus pure énergie. Ainsi un enfant mâle d'une parfaite innocence et d'une haute intelligence est la victime adéquate la plus satisfaisante… Ces cultes "satanistes" ont traversé le temps, et se déroulent encore de nos jours, même si cela dépasse l'entendement de nombre de "penseurs experts" illusionnés par la fausse clarté de la civilisation dite des Lumières.

* Cf. Le Judaïsme décodé & Vérité climatique.

 

Du syncrétisme

En linguistique, le terme signifie la fusion en un seul élément de plusieurs traits grammaticaux. On distingue parfois syncrétisme d'éclectisme, car des éléments fusionnés ne sont pas triés, ainsi que d'une synthèse, car les éléments mélangés sont encore distinguables. Syncrétisme est aussi un terme appliqué à la peinture artistique, s’agissant de "la synthèse de deux ou plusieurs traits culturels d’origine différente, donnant lieu à des formes culturelles nouvelles". Il s’agit donc d’un mélange d’influences, que l’on peut étendre à pas mal de domaines.

C'est l'écrivain, philologue, philosophe et historien français Ernest Renan (1823/1892) qui a introduit le terme de syncrétisme, système philosophique ou religieux qui tend à fondre plusieurs doctrines différentes*. Il traduit un mélange d'influences. Initialement appliqué à une coalition guerrière, il s'est étendu à toutes formes de rassemblement de doctrines disparates, et est surtout utilisé à propos de religion. Le syncrétisme est le processus par lequel les éléments d'une religion sont assimilées à une autre religion conduisant à un changement dans les principes fondamentaux ou de la nature de ces religions.

Il est l'union de deux ou plusieurs croyances opposées, de sorte que la forme de synthèse est une chose nouvelle. Il n'est pas toujours une fusion totale, mais peut être une combinaison de segments distincts qui restent identifiables compartiments.

La Bible fait mention du syncrétisme religieux du peuple d'Israël à l'époque du Roi de Juda, Osée (2 Rois 17). Le verset 33 donne un exemple frappant de ce mélange religieux entre la Loi Mosaïque que Yahvé donna à Israël et "la religion des nations d'où on les avait emmenés en exil".

* A l'origine, c'est un terme politique qui vient du mot grec ancien συγκρητισμός (sunkrētismós) signifiant "union des Crétois". Il est utilisé pour décrire la jonction des forces rivales grecques sur l'île de Crète, en opposition à un ennemi commun.

 

Une religion inventée pour 2000 ans

La Pax Romana, expression latine qui est traduite par "paix romaine", est une longue période de paix s'étendant du Ier siècle au IIème siècle après la mort présumée de Jésus-Christ qui institue la nouvelle datation de la chronologie du monde terrestre. Elle a été imposée par l'Empire romain et son système légal sur les régions contrôlées afin d'en pacifier les querelles entre chefs rivaux contribuant à les déstabiliser et les appauvrir. Pendant ce temps, Rome livrait toujours bataille contre les peuples et les tribus en périphérie, notamment les peuples germaniques et parthes (nord-est de l'Iran). Il s'agit d'une ère de relative tranquillité, pendant laquelle Rome n'éprouva ni guerre civile majeure, telle que le carnage perpétuel du Ier siècle av. J.-C., ni de grande invasion, du type de la deuxième Guerre punique* du siècle antérieur.

À son apogée, au premier siècle de notre ère, Rome régnait sur un vaste empire qui s’étendait de la Grande-Bretagne à la Babylone, avec une population estimée à 76 millions d’habitants. La "Pax Romana" dans la région a permis un développement important du commerce et de la culture avant de commencer à décliner au troisième siècle de notre ère.

* Les guerres puniques ou guerres romano-carthaginoises, au nombre de trois, ont opposé durant plus d’un siècle la Rome antique et la civilisation carthaginoise ou civilisation punique.

 

Le christianisme est devenu une religion impériale et d’État (religio licita) sous l’empereur byzantin Théodose en 392, à la fin du IV° siècle. Il découle du cadrage dogmatique du christianisme initiatique primitif réalisé sous le règne de l'empereur Constantin (272/337) par l'Église romaine et son représentant, "Sa Grandeur" l'évêque Eusèbe de Césarée qui s'était lui-même établi censeur et éditeur des archives sacrées des religions d'autrui, lors du premier concile à Nicée en 325 (en Anatolie, soit la Turquie moderne). En quelque sorte un idéologue ! Si la conversion de l'empereur Constantin au christianisme ne pouvait certainement pas changer les croyances et les pratiques de la plupart de ses sujets, il choisit d'accorder des faveurs et des privilèges à ceux qui avaient accepté la foi. Il construisit des églises pour eux, exempta la prêtrise des devoirs civiques et des impôts, donna un pouvoir laïque aux évêques sur les affaires judiciaires, et les nomma juges, contre lesquels il n'y avait pas d'appel possible. Toutes les pièces d'un régime à caractère fasciste étaient ainsi mises en place.
La fermeture des Écoles antiques dites du mystère par l'empereur Théodose (347/395) comme des dernières écoles de philosophie grecque par l’empereur Justinien (483/565), remplacent progressivement les certitudes spirituelles d'alors par les dures réalités politiques et économiques d’un monde "moderne", aspirant en tous cas à le devenir. Il fallait christianiser l'Empire, non par sincérité du converti, mais pour que Rome s'appuie sur la force vitale d’une religion officielle, qui détienne seule les clés du royaume de Dieu qui, s'étant d'après le dogme professé incarné dans le corps de l'homme Jésus, avait le pouvoir de libérer l'humanité du soi-disant péché originel. En déifiant le "Roi Joshua" (Jésus) presque trois cent ans après sa mort, ceci permettait le renforcement de la cohésion culturelle et politique de l’empire. Ainsi naît une idéologie religieuse !

L'empereur prolonge également habilement sous une autre forme la manifestation du Sol invinctus, le culte du "Soleil invaincu", reprenant par ce Christ* romain les aspects de la mythologie d’Apollon et du culte de Mithra, très populaire dans l’armée romaine, expliquant le calage des festivités du christianisme avec les dates de cette religion solaire. Il réalise ainsi la fusion du paganisme, l'ancien culte, avec le christianisme, le nouveau culte.

Enfin, les textes apocryphes*² (du grec apokruphos "tenu secret") sont écartés, n'étant volontairement pas incorporés dans la Bible, après que l'empereur Constantin ait en 312 fait détruire les œuvres considérées comme "païennes" et "hérétiques", et commandité auprès des gardiens du dogme la révision et la fabrication de nouveaux exemplaires de la Bible. L'évêque Athanase d'Alexandrie avait quant à lui dressé en 367 la liste des titres destinés à former le Nouveau Testament parmi plus de 70 évangiles existants et rejetés ... 

* Il y a plusieurs "Christ", titre caractérisant des figures et consciences éclairées (avatars) de l'histoire de l'humanité.

Comme tous les évangiles, ces écrits traitent de la vie de Jésus et, pour certains, énoncent ses enseignements. Les thèmes abordés varient beaucoup selon les textes. Si les évangiles canoniques témoignent de la vie de Jésus dans son ensemble, cela s’avère moins vrai pour ces autres écrits écartés. Beaucoup d’entre-eux insistent sur l’enfance du Christ, peu évoquée dans les écrits canoniques. D'autres donnent une toute autre version de ce que contiennent les textes validés par l’Église. Ainsi, dans l’Évangile de Nicodème (ou Actes de Pilate), Jésus n’est pas arrêté par les Romains, mais seulement convoqué. L’un des écrits les plus connus auprès du grand public est l’Évangile de Philippe. Il évoque une relation intime entre le Christ et Marie-Madeleine. Dans ce texte, ces derniers sont d’ailleurs mariés. Il est tout naturellement un évangile parmi les plus contestés, qui ne manque pas de relancer l’éternel débat sur la nature humaine ou divine du Christ. Beaucoup de ces textes sont axés sur la nature divine du Christ, comme les évangiles gnostiques. Insistant sur le rôle de "Sauveur  de Jésus, ils donnent au croyant les clés pour trouver le salut. Ces textes, aux discours parfois très ascétiques, appellent à ne pas être centré sur le monde matériel mais sur la recherche spirituelle de la Vérité.

 

Du Mithraïsme, système satanique asservisseur des consciences

Le mithraïsme est un culte et une théologie nés au VI° siècle avant le règne du roi perse Darius Ier dit le Grand (vers 550/486 av. J.-C.). Il s'est établi sur la base du dévoiement délibéré du zoroastrisme*, notamment par l’infusion de croyances à caractère satanique de Yahudi (Israélites) exilés à Babylone. C’est la première secte de l’histoire à être formée de deux sectes en une, une secrète "intérieure" et une "extérieure" généralisée au plus grand nombre. Il connaît différentes variantes se succédant : le mithraïsme orthodoxe, le mithraïsme apocalyptique (apparu dans le 1er siècle de notre ère jusqu'au 4ème siècle de notre ère), le mithraïsme du XI° siècle, connu sous le nom de Vaticanisme.

Dans la première variante du mithraïsme, Mithra est né de la semence divine en Adona Elohim, le dieu-soleil et "Seigneur Dieu", et Ashtarot, la "Vierge Reine du Ciel". Il est la Pierre de fondation, tel l'apôtre Pierre son pendant romain, relais de l’ancien lieu fondateur détruit, le temple de Jérusalem. Il a ensuite vécu ses premières années dans une grotte dans la roche, connue sous le nom de "puits des âmes". Il a été diversement appelé "l’Agneau de Dieu", le "Fils unique de Dieu", le "Fils de Dieu", "Sauveur" (Christ), le "bon pasteur", le "chemin, la vérité et la lumière". Le culte disait que Mithra était né au solstice d’hiver vers le 25 décembre et mort en sacrifice de sang pour "purifier le le monde du péché" sur l’équinoxe du printemps vers le 23 mars. Avec son père et sa mère, Mithra forme une Trinité sacrée, Mithra représentant la justice, la vérité et la loyauté. Il est le dieu des serments. Il en découle qu'une personne baptisée au mithraïsme par le sang de jeunes veaux et agneaux abattus coulant sur lui (en réalité celui d'un enfant humain rituellement abattu pour les initiés de haut rang), s’est engagée dans l’absolu, son immortalité étant liée à la loyauté inconditionnelle envers Mithra et son représentant, le Roi et les Grands Prêtres appelés P’tah, ce qui signifie Père, Pierre et Pierre et Pierre.

Culte satanique, le Mithraïsme a comme pratique fondamentale et essentielle le sacrifice de sang, l’expiation, indéfectible du sacrifice rituel et du cannibalisme simulé (consommation rituélique du pain et du vin) ou réel (par les grands prêtres et l’élite supérieure des membres mithriaques), en contradiction directe avec le zoroastrisme et le Yahudisme (culte des Israélites). Les écritures les plus sacrées du mithraïsme étaient connues sous le nom de Massa ou Missel, et la plus importante cérémonie sous le nom de messe.

C'est à partir de 70 de notre ère que le mithraïsme apocalyptique se répand dans tout l’Empire romain, particulièrement dans les rangs des légions romaines, dont beaucoup étaient déjà orthodoxes mithriaques et adeptes, touchant tout particulièrement Rome avec ses nouveaux temples dédiés. Il sera anéanti avec l’avènement en 325 du christianisme impérial sous l'empereur Constantin et l’interdiction des sacrifices humains. Cependant, il revient au pouvoir au XI° siècle sous le pape Grégoire VII.

* Le zoroastrisme est la première religion monothéiste dont Ahura Mazdâ est le dieu, seul responsable de la mise en ordre du chaos d'origine et créateur du ciel et de la Terre. Il a été prophétisé par Zarathoustra (Zoroastre chez les Grecs), et fondé au cours du Ier millénaire av. J. -C. dans l'actuel Kurdistan iranien (Iran occidental). Il est devenuela religion officielle des Perses sous la dynastie des Sassanides (224-651), jusqu'à ce que l'islam arrive. Son enseignement est basé sur le dualisme de la bataille entre le Bien et le Mal et la Lumière et les Ténèbres, le jour et la nuit, la vie et la mort. Ces deux esprits cœxistent dans chacun des êtres vivants.

 

La marque de Constantin

Cet empereur à l'égo surpuissant (photo 1), stratège politique sans état d'âme, a marqué les fondations et les rouages de la nouvelle église dédiée à son culte césarien. Il n'est pas surprenant de le retrouver ci et là dans l'iconographie des ors vaticanes, comme par exemple sous le pinceau du peintre italien de la Renaissance Raphael* (images 2 et 3).

* Fresque appelée "Les Vertus cardinales et théologales" (1511), qui se trouve dans la "Chambre de la Signature", une des chambres de Raphaël située dans le palais apostolique du Vatican.

 


La chrétienté a constitué une série de développements s’étalant sur une très longue période de temps, son assemblage final ayant été récent, aux alentours du IX° ou X° siècle. Tout ce qui s’est passé avant était en réalité juste un mélange des mythes de César et du culte de César, de sa déification et de ses valeurs par le peuple. C'est ainsi que dans l’histoire de Jésus peut se voir autant d’éléments historiques de la vie de César, et ce avant même que le mythe de Jésus ne commence, avant que les documents du Nouveau Testament ne soient produits. Un texte de Valerius Antias, l'historien romain du Iᵉʳ siècle av. J.-C. auteur d'une histoire de Rome depuis les origines jusqu'à son époque, fait ainsi l'apologie de Brutus et de sa bande pour l’assassinat de César, qu’ils ont dû l’assassiner parce qu’il voulait devenir roi. Et de quoi Jésus a-t-il été accusé dans l’histoire, d'être le Roi des Juifs ! Selon l'historien italien Francesco Carotta, les problèmes de langage ont joué sur la transmission et les distorsions. Il est vraisemblable que ce soient les Flaviens* d'abord puis les Carolingiens qui ont créé le mythe chrétien !

* Les Flaviens sont une dynastie d'empereurs romains issus de la gens Flavii, qui ont régné de 69 à 96 sur l'Empire romain : Vespasien, Titus et Domitien.

 

Le nouveau culte solaire

L'établissement de la nouvelle religion de l'Empire voit les idoles païennes rebaptisées du nom de saints, vils et miséricordieux noms divins, et les nombreuses pratiques ou objets de culte intégrés au nouveau rituel. Le solstice d'hiver associé au culte solaire a été choisi pour commémorer Noël, soit la naissance du Soleil, rebaptisé Jésus-Christ*. Les anciens cultes déjà dévoyés de la fécondité et de la "reine des Cieux" - la Déesse Mère (Isis, Sémiramis, Ishtar, Vénus...) - sont également "christianisés". Aussi le Jésus de la Bible, "historique", n'a pas ou peu de points communs avec le dieu Soleil vénéré, soit le mythe d'Osiris le Père et Horus le Fils, provenant d'anciens mythes sumérien et égyptien. Il ne fait par son histoire qu'habiller le nouveau culte, servant de caution à la mystification entreprise. D'ailleurs, aucun texte égyptien ne dit qu'Horus s'appelait KRST (Christ), terme correspondant au rituel de résurrection d'Osiris en Horus initié par son épouse Isis au sein de la Grande Pyramide de Gizeh. C'est en grec et non pas en égyptien que le mot KRST signifie "oint", sens de Yshu ou Yeshua (Jésus). En égyptien, KRST signifie plutôt "enterrement". Il s'agit donc bien de "résurrection" du dieu Soleil. L'histoire biblique officielle racontée - celle de l'Ancien comme du Nouveau Testament - est totalement fausse. Même le Vatican finit, petit à petit, par reconnaitre son imposture, comme en 2002 quand il a avoué par Mgr Gianfranco Ravasi, membre de la Commission pontificale pour les biens culturels de l’Église - le Ministère de la culture du Vatican -, entre autres, que les Dix commandements n'ont jamais été dictés par Dieu à Moïse, que Eve n'est pas née d'une côte d'Adam, qu'elle n'a jamais mangé de pomme, que les Hébreux n'ont pas traversé la mer Rouge, que Jésus n'est pas né un 25 décembre, que Jésus n'était ni blond ni beau, que Joseph, le père adoptif de Jésus, n'était pas un vieillard (les Égyptiens surnommaient Horus Yuef...), mais avait entre 18 et 24 ans lorsqu'il a épousé Marie, que Saint-Pierre n'a jamais été crucifié la tête en bas, que Saint Paul n'est jamais tombé d'un cheval sur le chemin de Damas,...*²

* Il n'y a aucune évocation du 25 décembre dans la Bible.

*² Cf. Roberto Beretta & Elisabetta Broli, Gli undici comandamenti. Equivoci, bugie, et luoghi comuni sulla Bibbia e dintorni ("Les onze commandements. Malentendus, mensonges et clichés sur la Bible et son environnement"), Edizioni Piemme, 204 p. & Le Judaïsme décodé.

 

Le personnage multi-facettes de Jésus, de son nom hébreu Yeshua Ben Joseph

Chaque religion ou philosophie est érigée sur l'enseignement d'un prophète. Selon la tradition, Siddhartha Gautama est le Bouddha fondateur du bouddhisme. Mahomet fut le premier prophète de l'islam, Moïse celui du judaïsme, et Jésus-Christ celui du christianisme. Même si certains de ces prophètes n'ont peut-être jamais eu d'existence réelle, leurs enseignements dépendent nullement de leur réalité historique, mais de la charge symbolique qu'ils véhiculent, autrement dit de leur puissance métaphorique, allégorique.

Nous savons aujourd'hui que des recherches sérieuses ont été entreprises pour établir l'existence de Jésus, mais celles-ci ont été précautionneusement et systématiquement empêchées, nulle trace dûment avérée de son existence ne pouvant être démontrée*. Pour asseoir son hégémonie sur la chrétienté et pour ne pas "déranger" les croyances de ses fidèles, le Vatican n'a jamais révélé la Vérité au sujet de l'existence ou non de Jésus, en tout cas de sa véritable histoire. Mais cette vérité existe pour qui sait lire entre les lignes, et elle transparait pour celui qui pratique les enseignements bibliques, parce qu'à force de les expérimenter et d'éprouver la vie, il s'apercevra qu'ils sont amputés d'une grande partie de la vérité. Il y a effectivement eu un prophète ou un érudit qui enseignait, et qui probablement s'appelait Yeshua, Yesusvara, Īsā ou Aïssa... Mais, en aucune façon, il n'était Jésus, le fils de Dieu. Jésus n'est que la représentation archétypale d'un personnage de légende découlant d'autres précédemment. Elle a été consignée dans le Nouveau Testament, afin de promouvoir et consolider la doctrine chrétienne et d'asseoir le pouvoir de l’Église romaine sur les consciences par le dogme dévoyé professé. Le christianisme n'est en fait qu'un dérivé de la religion égyptienne et de ses successeures sumérienne, babylonienne, assyrienne..., toutes établies sur les mêmes fondements dénaturés. Qui plus est, tout ce qui est annoncé dans les Évangiles n'est que la reprise de ce que l'Ancien Testament hébraïque avait prédit. Quant à la dénomination de "Jésus-Christ", elle provient probablement de la traduction des mots Yeshua et Kiristos, qui signifie en sumérien "fils ardent de la vie".

À force que sa légende soit rabâchée de génération en génération, imposée par le fer et/ou le formatage cervical dès le plus jeune âge, le personnage de Jésus a pris fermement place dans l'inconscient humain, ce dernier gravant les mémoires des croyances dans l'ADN biologique. Aussi démontrer que Jésus-Christ aurait existé n'a pas beaucoup de sens, mais prouver que plusieurs épisodes clés de son histoire biblique se retrouvent au cœur d'autres mythes consentirait en quelque sorte à ce que les choses soient claires pour tout le monde.

Jésus est ainsi le "juge des morts". La même chose a été dite au sujet de prédécesseurs tels que Nemrod, Krishna, Bouddha, Ormuzd, Osiris, Aecus, etc. Jésus était l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier. Krishna, Bouddha, Lao-Tseu, Bacchus, Zeus et d'autres l'étaient aussi. Jésus a guéri des malades et ressuscité des morts. Ainsi l'on fait Krishna, Bouddha, Zoroastre, Bochia, Horus, Osiris, Sérapis, Mardouk, Bacchus, Hermès et d'autres. Jésus était de sang royal, tout comme Bouddha, Rama, Fo-Hi, Horus, Hercule, Bacchus, ou encore Persée, tous considérés comme véritable Dieu unique, des milliers d'années avant la naissance présumée d'Abraham, le créateur si mal nommé du concept de "Dieu unique". Ils ont symbolisé le véritable Dieu unique pour les hommes, le Soleil, avec la "vraie croix unique". Si les chrétiens représentent Jésus avec une auréole, c'est précisément la manière dont les Phéniciens dépeignaient les rayons du soleil autour de la tête de leur dieu-Soleil, Bel. Comme Jésus, Virishna (ou Asclépios) a fait des miracles comme guérir les malades, redonner la vue aux aveugles, chasser les démons et ressusciter les morts. Il a été mis lui aussi à mort sur une croix entre deux voleurs. Il est de même descendu aux enfers, et il est ressuscité d'entre les morts pour remonter aux cieux. Le dieu Mithra a quant à lui été crucifié, et ressuscité des morts le 25 mars, à Pâques. Les initiations du culte de Mithra s'accomplissaient dans des grottes ornées des signes du Capricorne et du Cancer, symboles des solstices d'hiver et d'été, l'apogée et le périgée du soleil. Mithra était souvent dépeint sous la forme d'un lion ailé, un symbole pour le soleil encore en usage au sein des sociétés secrètes contemporaines. Jésus ne fut pas le premier Grand Maître, Avatar ou Fils de Dieu à "naître d'une vierge". Pour les mystiques orientaux de tous les temps et de tous les pays, le grand mystère de l'Immaculée Conception et de la naissance spirituelle d'un Fils de Dieu est accepté non seulement comme une possibilité mais comme un évènement naturel dans la vie de tout grand Avatar. Par exemple Krishna en Inde fut mis au monde par une vierge chaste nommée "Devaki", qui fut appelée, à cause de sa pureté, à devenir la mère de Dieu.

La liste est longue des "Fils de Dieu" qui ont joué le rôle principal dans des histoires similaires à celle qui a été attribuée à Jésus, et presque tous ont été adorés bien avant qu'on ait entendu parler de Jésus : Krishna de l'Hindoustani ; Bouddha Sakyamuni de l'Inde ; Salivahana des Bermudes ; Osiris et Horus d’Égypte ; Odin de Scandinavie ; Crite de Chaldée ; Zoroastre de Perse ; Baal et Taut de Phénicie ; Indra du Tibet Bali de l'Afghanistan ; Jaon du Népal ; Tammuz de Syrie et de Babylone ; Attis de Phrygie ; Xamofxis de Thrace ; Zoar des Bonzes ; Adad de l'Assyrie Deva Tat et Sammonocadam du Siam ; Alcide de Thèbes ; Beddrou du Japon ; Hésus ou Éros et Bremrillahm des druides ; Thor, fils d'Odin, des Gaules ; Cadmus de Grèce ; Hil et Fêta des Mandates ; Gentaut et Quetzalcoalt du Mexique ; le Monarque universel des Sibyllins ; Ischy de Formose ; le Divin Enseignant de Platon ; le Saint Homme de Xaca ; Fohi et Tien de Chine ; Adonis, fils de la vierge lo, de Grèce ; Ixion et Quirinus de Rome ; Prométhée du Caucase ; etc.

Il en ressort que le mythe de Jésus est une compilation de plusieurs religions et traditions plus anciennes, tels les mythes de Mithra, de Zoroastre, de l'histoire d'Enki, d'Isis d'Osiris et d'Horus et vraisemblablement aussi de Jules César, et d'autres encore... Toute l'histoire biblique du dénommé Jésus n'est que fictive et sa crucifixion une fiction symbolisant la charge karmique de la souffrance (la croix symbolisant entre autres nos croyances et nos souffrances : "la croix-en-soi"). Cette histoire renferme néanmoins des enseignements secrets, qui ont été complètement falsifiés dans le but de manipuler l'émotionnel humain en le laissant croire au péché, à la culpabilité, au bien, au mal, à la souffrance etc. Un parfait programme de contrôle mental, consistant en la docile obéissance de son esclavage source de souffrances afin de gagner le Paradis libérateur !

* Cf. Le mythe du péché, ou la mise sous tutelle de l'humain.

 

Qui était le Jésus juif ?

Le "Jésus juif" était vraisemblablement composé d’éléments littéraires de plusieurs personnages, sur lesquels Josephus, autrement dit Flavius Josèphe (37-38/100), historiographe romain juif d'origine judéenne, a "écrit" (les passages concernant Jésus ont en fait été rajoutés bien plus tard par des moines copistes), au même titre que Caius Suetonius Tranquillus dit Suétone (vers 70/vers 122) et Publius Cornelius Tacitus dit Tacite (58/vers 120). Il y avait entre autres Simon de Pérée, Mathias et Judas le Galiléen, hommes qui étaient avant tout des révolutionnaires combattant pour la liberté de leur religion à laquelle ils étaient fondamentalement dévoués. De par leur foi juive, ils ne pouvaient pas supporter l’idée que les Romains vivaient et régnaient dans leur ville sainte, nommant leurs prêtres et fondamentalement leur disant quoi faire. Selon leur religion et leurs croyances religieuses très fortes, la seule loi qu’ils étaient censés suivre était celle de Dieu, et les lois de Dieu étaient négociées par les prêtres. Les prêtres étaient choisis par le peuple, non par le procureur romain. Ils appuyaient ainsi une forme stricte originale de leur religion, ce que Josephus a décrit comme la "quatrième philosophie". Ils recueillaient petit à petit du soutien parmi les gens de Judée/Israël/Palestine, pour fomenter une grosse révolution contre les Romains, en armant et en préparant religieusement et matériellement les rebelles contre Rome. C’est ce groupe contestataire composé entre autres de Zélotes et de Sicaires, qui sera plus tard identifié à l’Église de Jérusalem alors qu'il n’était nullement une église chrétienne, que persécutera Paul dit de Tarse*, Juif hellénique pharisien (forme très stricte du Judaïsme) qui vivait à Damas ou à Antioche, dans cette zone où ce groupe révolutionnaire était venu faire du recrutement en utilisant leurs hameçons religieux. C’est là qu’il commença à les persécuter, en raison de leur point d'opposition religieux. Comme ils avaient une forte croyance en leur capacité d'être ressuscités, ils considéraient que leur sang de martyr possédait une capacité magnétique en montant au paradis d'attirer la vengeance de Dieu. Et c'est pourquoi ils prétendaient tous avoir vu leur leader mort ressuscité d’entre les morts, comme par exemple Simon de Pérée ou Judas le Galiléen. Ce n’étaient pas bien sûr des résurrections physiques, ils étaient juste visionnaires... Et c'est là que le nom de "Jésus" (Joshua ou Josué) est entré en scène, caractérisant comme archétype rassembleur ceux d’entre eux qui étaient morts, vraisemblablement Judas le Galiléen *², apparemment crucifié quelque part en 19 ap. J.-C. !

* Avant sa prétendue conversion, Saul (il aurait pris le nom de Paul après) était un pharisien membre de la famille d’Hérode, qui persécutait de manière violente ceux qui suivaient "Jésus" . Il faisait partie telle que précisée dans La lettre aux Philippiens de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d'Hébreux (Ph 3, 4-6). Le fait qu'il venait de Tarse a été ajouté à la légende, tant pour dissimuler et révéler que Tarse est l'endroit où le développement et la perpétuation du culte de César a réellement eu lieu.

Dans la version slave de Josèphe, il y a une histoire à propos de l’Étoile de Bethléem, apparue au moment de la naissance de Judas de Galilée vers 14 av. J.-C. C'était en fait le passage d'une comète dans le ciel, les gens ayant pris cela comme un signe…

Le personnage de Jésus, masque de Jules César

L'écrivain, philosophe et linguiste italien Francesco Carotta a publié en 1988 un livre exposant de façon méthodologique (philologie, psychologie sociale, ethnologie, histoire politique, théologie) la théorie que la vie de Jésus telle que racontée était en fait basée sur celle de Jules César, Les Évangiles s'avérant être une réécriture des sources* de l'histoire romaine. Le christianisme aurait ainsi émergé du culte tel qu’il s’est formé et transformé dans la partie orientale de l’Empire de l'homme déifié Jules César, "fils de Vénus" et fondateur de l’empire romain, lui-même ayant succédé à d'autres cultes plus anciens de dieux soleil incarnés. Élevé après sa mort tragique au statut de dieu de l’empire, Divus Julius, Pontifex Maximus, son culte disparaît quand le christianisme surgit au deuxième siècle et voit s'établir le culte de Jesus Christus, fils de Dieu. Pourtant aucun historien n'a fait état de son existence avant cette période, qui reste à ce jour (plus que) douteuse, au même titre que la justification de notre datation historique moderne.

Jésus Christ tel que raconté par les Évangiles était-il Jules César, autrement dit une transcription du culte de "l'Empereur-Dieu" Julius Caesar ? J.C. = J.C. ? Contestée par nombre d'experts et les visions de nombre de mystiques (Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, Anne-Catherine Emmerich, Thérèse Neumann...) et soutenue par d'autres, l'asymétrie de la vie des deux personnages est en effet frappante. Elle apparait comme le moyen subtil de permettre au culte d'un dieu solaire incarné célébré comme le bienfaiteur du peuple de perdurer sous un personnage fictif, au même titre que les églises chrétiennes seront bâties sur les fondements d'anciens temples "païens". L’Évangile se révèle être l’histoire de la guerre civile romaine. Aussi extravagante apparait à première lecture cette thèse, la vie de Jésus suit d’une façon frappante le fil de celle de César, les personnages de l’histoire de César et leurs pendants dans celle de Jésus se correspondant, structurellement et dans leurs noms (ainsi Judas comme nouveau Brutus), tout comme les lieux*². Quant à la liturgie Pascale, elle ne suit pas le récit évangélique, mais le rituel des funérailles de César...

C'est le renversement politique qui se produisit avec Vespasien et Titus après la guerre de Judée, et la nécessité qui en résulta d’intégrer les Juifs dans l’empire, qui aurait porté à développer à leur usage un culte et des textes. Divus Julius, inspiré par le philosophe stoïcien grec Posidonios d'Apamée, qui fut aussi un savant, géographe et historien, et guidé par l’amour et la compassion de l'humanité, serait ainsi devenu le messie que ceux-ci avaient attendu. Les citations de la Bible judaïque qu’on y rajouta et qui remplacèrent celles des auteurs classiques, aida à faire paraître comme une histoire juive la plus romaine des histoires. C'est cette version populaire, ancrée dans la vie quotidienne et religieuse des peuples, transformée dans le culte et déformée dans le processus de tradition et de traduction, qui serait devenue notre évangile, en premier lieu celui de Marc*³.

* Cf. "Historiae" de Caïus Asinius Pollion, homme politique et historien romain (76 av. J.-C. / 4 ap. J.-C) ; Appien d'Alexandrie, historien grec de l'époque romaine (né à la fin du Ier siècle, mort après 161), auteur d'une Histoire romaine ; Plutarque, philosophe grec (46/125), penseur majeur de la Rome antique.

Ainsi le suicide de Caton d'Utique dit le Jeune, histoire principalement fabriquée (au même titre que celle de Cicéron) pour le faire passer pour quelqu’un de bien (il est resté dans l'histoire comme une figure du stoïcisme, célèbre pour son intégrité). Il s’est juste pendu, car atteint de troubles sévères de la personnalité jusqu’à en devenir complètement fou. C'est pourquoi il lui était possible de ravager son propre corps pour contrarier César. L'histoire de Judas Iscariote lorsqu’il s’est pendu, et ses entrailles qui se sont répandues quand son corps est tombé au sol, reflètent et rappellent Caton et son opposition à César...

*³ L’Église a toujours dit que l’évangile de Marc avait été écrit à Rome, en latin et sur codex (contrairement à la tradition juive invétérée d'écrire sur feuilles de papyrus reliées), 12 ans après le départ du Seigneur (en fait après l'an 70). L'affirmer revient à confirmer que son origine latine ne peut pas concorder avec la conception d’un texte transmis une fois pour toutes par la divinité (une écriture plus équilibrée aurait supposé la connaissance du latin, du grec, du syrien et de l’araméen). Tout comme on ne peut balayer l'hypothèse que les défaillances dans la transmission des textes manuscrits auraient permis à certains groupes dominants à l’Orient au temps de l’Imperium Romanum de faire du culte de César une religion judaïsante et hellénisante. N'oublions pas que Jésus n’est nommé dans aucune source historique antérieure aux évangiles.

Cf. Voir en complément livre de Gary Courtney "Et tu, Judas ? Then Fall Jesus !" (2004) et travaux de  Theodor Mommsen (1817/1903), historien allemand et spécialiste de la Rome antique, auteur d'une monumentale Histoire romaine et d'un Corpus Inscriptionum Latinarum encore actualisé et mis à jour.

 

Les révélations d’une Bible de 1.500 ans

Une bible vieille de 1.500 à 2.000 ans* a été trouvée en l’an 2.000 en Turquie, dans le Musée d’Ethnographie d’Ankara. Tenu secret, le livre contient l’Évangile de Barnabé, un disciple du Christ, qui démontre que Jésus n’a pas été crucifié, qu’il n’était pas le fils de Dieu, mais un prophète, qu’il est monté vivant au ciel, et que Judas Iscariote a été crucifié à sa place. Le livre appelle également l’apôtre Paul "L’Imposteur". Et pour cause, il portait le glaive et appelait à son usage immodéré pour la défense d'un autre imposteur, le dieu des chrétiens...

Selon les rapports des experts et des autorités religieuses en charge de son authentification, le livre est un original. Il est écrit avec des lettres d’or sur cuir, faiblement liées en araméen, la langue de Jésus. Le texte maintient une vision similaire à l’islam, ce qui contredit les enseignements du Nouveau Testament du christianisme. Jésus prévoit également la venue du Prophète Mahomet, qui a fondé l’islam 700 ans plus tard.  Ce livre rejoint d’autres évangiles dits apocryphes, écartés pendant le Concile de Nicée en faveur des quatre évangiles canoniques de Matthieu, Marc, Luc et Jean.

Si sa véracité n’est pas reconnue par l’Église romaine, il s'ajoute à la longue liste d’éléments suffisamment établis pour démontrer la supercherie de la foi instillée dans la psyché de foules naïves, celles-ci prenant pour argent comptant ce qui leur est servi sans s’attacher à rechercher La Vérité. Une fois encore, la Vérité ne peut qu’être révélée intérieurement, une fois le logiciel des croyances et des conditionnements remis à zéro. Il n’est qu’à voir où cet aveuglement a conduit : guerre, violence, discrimination, esclavage. Jusqu'à la société d’automates d'aujourd’hui, enchâssée dans le piège mortifère de l’ego-mental, la division, le rejet et la condamnation des autres.

* La "Bible" la plus ancienne et la plus complète au monde est Les Évangiles de Garima, qui portent le nom d’un moine arrivé en Afrique au Ve siècle après J.-C. (Abba Garima est arrivé de Constantinople en 494 après J.-C. et la légende veut qu’il ait pu copier les Évangiles en une journée parce que Dieu a retardé le coucher du soleil). Ce plus ancien livre chrétien illustré au monde a été sauvé par une organisation caritative britannique qui l’a localisé dans un monastère éthiopien isolé.

 

Le message du mythe Osiris

Les archétypes égyptiens Osiris le Père et Horus le Fils ont permis de construire dans l'inconscient collectif le mythe du sauveur extérieur sacré, afin de détourner l'être humain de sa recherche à l'intérieur de lui-même pour sa libération et son ascension. Ils sacralisent par là-même les élites au pouvoir qui se les sont appropriés par incarnation, prétendant être adoubées par la puissance divine pour sa représentation terrestre. Cette vision exotérique a été poursuivie à travers d'autres légendes extraordinaires civilisationnelles, comme celle de Zeus pour les Grecs, Yahvé pour le peuple Juif, Jésus-Christ pour la chrétienté... lls pourraient découler d'une légende maya, celle du prince Coh et de la déesse Moo, le prince Coh étant tué par son frère Aac avant qu'un cataclysme n'engloutisse le territoire nommé "Gloire de l’Océan" par les Mayas. La déesse Moo se serait-elle alors réfugiée en Égypte ?

Osiris et son frère assassin Seth sont en fait les deux polarités expressives du fonctionnement du vivant : la partie lumineuse, quantique, positive et évolutive d'une part (Osiris), et son pendant ténébreux, mécaniste, négatif et involutif d'autre part (Seth), lui-même illustré par deux polarités que sont Lucifer (+), le porteur de fausse lumière, et Satan (-), le diviseur totalement perverti. C'est bien ce mécanisme physique du fonctionnement des lois régissant l'univers qui est raconté par les autorités politico-religieuses aux peuples d'alors guère instruits, et qui en détournent totalement le sens sacré à des fins exclusives d'asservissement des consciences. Le combat entre les deux frères - Osiris et Seth - se retrouve illustré dans la Bible par celui de Caïn et Abel, signifiant qu'ici-bas l'égo-mental triomphe toujours du cœur lumineux. Il en est de même avec Jacob et Esaü*, Quetzalcoatl et Tezcatlipoca chez les Mayas, et bien sûr avec Remus et Romulus pour la fondation de l'Empire romain ...

Les quinze morceaux éparpillés d'Osiris terrassé par Seth sont retrouvés par son épouse Isis, à l'exception du phallus, illustré par l'obélisque. Le message est clair : seul le féminin sacré en soi (Isis) permet de reconstituer la fragmentation de notre âme en alter au cours de ses différentes expérimentations de la matière*², en acceptant toutes les polarités du masculin (Osiris + et Seth -). C'est toute la symbolique de la croix - le chemin de croix du Christ -, qui par ses quinze stations (les voyages de l’Âme) indique à l'être humain le chemin à parcourir dans la souffrance de cet émiettement, pour s'émanciper de l'espace-temps (horizontal/vertical) limité de la 3ème dimension de réalité et ascensionner, c'est-à-dire parvenir à une dimension supérieure...

La légende de Jésus Christ n'est que le message de la Vie lancé à l'homme à accomplir le quaternaire alchimique*³ : crucifixion de l'égo, régénération intérieure (rencontre avec ses ténèbres), unification (fusion de ses polarités), et résurrection purifiée à notre essence véritable. Autant dire un message très éloigné de celui dispensé par les autorités ecclésiales...

* Cf. Le Judaïsme décodé.

Cf. Le cheminement de l’Âme.

Cf. Le chemin alchimique.

 

Pour sacraliser cet imperatum, le pape, ayant pris sur terre la place du Christ, est déclaré infaillible, et tout ce qui ne coïncide pas avec la nouvelle théologie - tout particulièrement son concept de Trinité Père Fils et Saint-Esprit - est déclaré hérétique, comme la loi de perfectionnement de l'âme au cours de nombreuses incarnations. Par le Donatio ou Constitutum Constantini, document apocryphe et l'un des faux les plus célèbres de l’histoire conçu par la chancellerie du Vatican entre la seconde moitié du VIII° siècle et la première moitié du IX° siècle, il se voit reconnaitre la suprématie sur tous les régnants de la Terre, et doté des droits régaliens sur Rome, l’Italie et l’Occident… Ce sentiment d’impunité escroquée explique également la nature de la future réforme grégorienne menée en l’an Mil par Grégoire VII et relayée par Innocent III, instaurant sans ambiguïté la suprématie papale, le pontife romain, quoi qu’élu canoniquement, étant sanctifié par les mérites de… Saint-Pierre.

Bien que farouchement contesté y compris en son sein par l’ordre des Franciscains, ce fondement juridique inexistant voit la main sacrée marquer au fer rouge la conduite spirituelle de l’Occident, et explique les innombrables dérives sanglantes qui joncheront son chemin de croix, certains papes comme Boniface VIII (règne de 1294 à 1303) n’hésitant pas à ordonner l’assassinat de leur prédécesseur pour s’emparer du pouvoir.

 

S'appropriant contrairement à l'enseignement saint le Corps de Christ, c'est-à-dire l'ensemble des chrétiens à travers le monde nés de l'Esprit de Dieu ("Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme" - Corinthiens 11: 3 ; "il l'a donné (Christ) pour chef suprême à l’Église" - Éphésiens 1/ 22-23), le Vatican, son centre géographique, devient l’emblème de cette religion dite de l'âge ou ère des Poissons*, qui a démarré quand le soleil est entré dans cette constellation modifiée du Zodiaque de Dendérah (première image) il y a 2000 ans, suivant la précession des équinoxes (marche à rebours du calendrier zodiacal). Elle se nourrissait des "restes" de tout ce qu'il y avait avant, soit le référentiel mythologique manipulé lié aux âges du Bélier et précédemment du Taureau. Comme pour la civilisation des anciens égyptiens, toute la symbolique du référentiel religieux chrétien est de nature astrologique et astronomique, la ville de Rome étant alignée avec les autres grands sites religieux (Babylone, Thèbes, Jérusalem…) dans une construction de la carte du ciel sur la terre. C’est pourquoi, depuis le ciel, la place Saint-Pierre représente un zodiaque, avec entre autres la course elliptique du soleil et les quatre saisons (deuxième image), ainsi que les quatre éléments constitutifs de la vie au sein de l'univers (troisième image).

* La durée d’un âge ou ère lié à un signe astrologique est  établie à 2.160 ans, soit la division de la "Grande année cosmique" de 25.920 années en douze ères. Cette durée égale est erronée, dans la mesure où le temps de passage du Soleil dans une constellation n'est pas uniforme, celles-ci n'ayant pas la même largeur. Celui des Poissons a symboliquement démarré à la mort de Jésus, soit vraisemblablement – 4 (ans) par rapport à la datation usitée dans notre calendrier de référence, et devrait s’achever dans la fourchette 2060/2160. La datation n’est pas précise dans la mesure où il y a une période de recouvrement "mouvante" entre deux ères.

 

Des racines dénaturées

 

A ses débuts, le christianisme primitif porté par quelques êtres émancipés et hautement évolués porta des idées distinctes et nouvelles qui se greffèrent sur le judaïsme* alors en vigueur. Il en fustigea et élimina par là-même d'une manière virulente certains fondements et idéaux qui avaient nourri son dogme, et tout particulièrement le péché. Promouvant ses idéaux sous le mince vernis du "Nouveau Pacte" ou "Nouvelle Alliance", le christianisme changea les manières par lesquelles les hommes et les femmes agissaient les uns envers les autres. Il changea leur certitude de l'attitude envers la vie et la mort. Il changea le degré de liberté grâce auquel les individus pouvaient choisir d'une manière acceptable quoi penser et croire.
Mais l'histoire du péché est l'histoire de son triomphe même. En effet, la conscience de sa nature aboutit à une "industrie" croissante d'organismes et de techniques pour le traiter, et qui, petit à petit, deviennent des centres de pouvoir économiques et militaires solidement établis. C'est pourquoi, passés les premiers siècles, le christianisme des premiers temps laissa place petit à petit à des maîtres-artificiers qui, reprenant la culpabilité inventée de toute pièce avec le mythe du péché originel, l'instrumentèrent à des fins répressives. Ce fut tout d'abord à l'encontre des païens, présentés comme intolérants envers les juifs et les chrétiens, alors même que les religions de ces derniers ne toléraient aucun autre dieu que le leur. Tout l'art de l'inversion dialectique, technique prisée par tout groupe à caractère fasciste. Il en découla que la domination expansionniste du christianisme dans sa version catholique créa un conflit bien plus aigu entre les religions qu'il ne prévalait alors, et l'intolérance religieuse devint la norme, non l'exception.

* Cf. Le Judaïsme décodé.

 

L’Église romaine apportant la coercition ouverte de la croyance religieuse, elle s'apparente de ce fait à la définition en cours d'une secte en tant que "groupe qui utilise la manipulation et le contrôle du mental pour induire l'adoration". Elle est la mère de toutes les sectes de l'ère "moderne", au service des idéaux misogynes et patriarcaux du judaïsme ! Le changement du monde occidental, du paganisme vers le christianisme à la sauce romaine, changea profondément la manière dont les individus se voyaient ainsi que leurs interactions avec la réalité. Cette stratégie eut lieu à de nombreuses reprises, la chasse aux soi-disant hérétiques ou satanistes étant montée de toutes pièces par les autorités religieuses. Nous en vivons depuis les fruits, la guerre sans fin. Englué dans les peurs et les programmes consistant à voir chez l'autre désigné un démon responsable à sacrifier, le peuple lobotomisé ne risquait pas de tourner son regard vers d'autres sphères d'existences, et de se libérer de la suprématie du Dieu tyrannique invisible par un travail intérieur et multidimensionnel.

 

Les Codex de Nag Hammadi

A Nag Hammadi, à 400 km au sud du Caire et au nord-ouest de Luxor en Égypte, furent trouvés en décembre 1945 treize codex dans une jarre scellée sous forme de rouleaux en papyrus, dans un état certes dégradé mais permettant en grande partie leur retranscription. Authentifiés comme véridiques même si d'aucuns les considèrent comme une falsification archéologique, ils sont des copies dictées en langue copte au IV° siècle de textes plus anciens, au moment où le dogme établi par la jeune Église romaine qui vient de s'institutionnaliser a fait le tri entre les écrits sacrés acceptables et ceux non révélés, autrement dits apocryphes. Parmi ces 13 codex se trouvent principalement les évangiles de Philippe (127 logions) et de Thomas (114 paroles) ainsi que l'Hypostase des Archontes, soit l'explication de la chute des Anges (l'humain) déchus *. Tous reposent sur un secret laissé à la sagacité de ceux et celles à qui ils s'adressent, caché derrière les mots employés. Ce secret est celui de l'immortalité, de l'"éther-nité", permettant de régner sur le Tout : l'univers matériel, le monde des âmes (l'au-delà), et le Royaume divin. C'est pourquoi il ne peut être révélé par les élites en charge de l'enseignement académique, celles-ci ayant fait le choix de la corruption de leurs âmes pour asseoir leur domination terrestre.

Aussi, pour découvrir ce secret, l'être humain n'a pas d'autre choix que de se faire herméneute pour en découvrir le sens caché... Il ne doit cesser de chercher jusqu'à ce qu'il trouve, sinon il demeure prisonnier de la cyclicité des temps dans la 3ème dimension d'appartenance, avec à chaque réincarnation une leçon plus difficile à vivre jusqu'à ce qu'il se décide de mettre fin à ses souffrances : "Heureux qui a connu l’Épreuve, il est entré dans la vie" (c'est le baptême du Feu, soit le passage au creuset des alchimistes). Tant qu'il ne réunit pas ses deux natures en une (le masculin et le féminin, le corps et l'esprit), il reste prisonnier de son égo-mental qui l'illusionne. C'est le message délivré par Philippe : "Si deux font la paix entre eux dans une même maison, si vous faîtes le deux UN, vous serez fils de l'Homme (le Christ)". Alors, par cette transformation, cette auto-engendration, les portes de l'espace-temps pourront s'ouvrir : "Soyez passant" (symbolique de Pâques et de Pessah). "Le vivant issu du vivant", autrement dit l'être immuable a pu renaître du vivant intérieur, soit la conscience Christique.

Thomas rajoute aux apports de Philippe trois clés de Jésus enseigneur : "Il faut ressusciter dès cette vie", "Celui qui n'est pas ressuscité avant de mourir ne connaît rien. Il mourra", "Il est nécessaire que nous revêtions l'homme vivant". Comprendra celui/celle qui entend l'appel de son âme...

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

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Le Codex Gigas, ou l'inspiration du Diable

D’une longueur de 92 cm et d’un poids de 74,8 kg, le Codex Gigas est composé de 310 feuilles de vélin dont on dit qu’elles ont été fabriquées à partir de la peau de 160 ânes ou de veaux. Huit d'entre elles ont été retirées du livre pour une raison inconnue. Il s’agit du plus grand manuscrit médiéval au monde, écrit au XIIIe siècle, et se trouve désormais dans la Bibliothèque nationale de Suède. Le livre semble être à la fois une Bible, un grimoire, un texte historique et un guide de guérison. C’est aussi la seule Bible qui contienne une illumination du Diable (voir photo ci-contre).

Le codex a été créé par Herman Recluse dit Germain le Reclus, qui était selon la légende un moine bénédictin du XIIIe siècle. La légende raconte que résident du monastère bénédictin de Podlazice, il fut condamné à être emmuré vivant et à mourir de faim dans ce monastère près de Chrudim en République tchèque pour avoir rompu les vœux monastiques. Pour échapper à cette punition terrible, il aurait promis d’écrire en une seule nuit un livre qui couvre toutes les connaissances humaines, ce qui vaudrait au monastère la célébrité à tout jamais (nombre de scientifiques pensent que le livre aurait pris dans les 20 ans pour être rédigé). Cependant, vers minuit, se rendant compte qu’il ne pouvait pas tout écrire seul, il adressa une prière spéciale non pas à Dieu, mais à Lucifer, l’archange déchu, lui demandant son aide en échange de son âme. Le diable élabora par son intermédiaire le manuscrit, le moine ajoutant le portrait du diable en signe de reconnaissance pour l’aide accordée...

Ce manuscrit rassemble plusieurs textes : l'Ancien et le Nouveau Testament, deux œuvres de l'historien romain Flavius Josèphe, les "Étymologies" d'Isidore de Séville, l'Ars medicinae ("L'art de la médecine"), le manuel de médecine le plus utilisé au Moyen Âge, une Chronica Boëmorum ("Chronique des Bohémiens") datant du XIIe siècle, ainsi qu'un calendrier. Le document est écrit en latin mais contient également de l'hébreu, du grec, des parties en alphabet cyrillique et en alphabet glagolitique. Le portrait du diable figure au folio 290 où il est représenté seul, dans un paysage vide, faisant face à une représentation de la cité du Paradis, juxtaposant ainsi les images du Bien et du Mal.

 

Les fondations prémonitoires du centre religieux de l'âge des Poissons

 

Le palais du Vatican (image) est construit sur un ancien cimetière païen, lieu sinistre et malfamé selon l’historien latin Tacite, nommé ager vaticanus, que les fouilles de Rome ont identifié comme un ensemble de mausolées constituant une vaste nécropole. Dans ce cimetière, on pratiquait le culte des morts à base de sacrifices humains, le sacrifice ritualisé ayant toujours été considéré par les sociétés ésotériques anciennes comme étant le moyen de s’attacher les faveurs des dieux. Ceci est le fondement de la canonisation en usage dans l’Église romaine, qui voit la dépouille du saint ou sainte conservée (Cf. photo ci-dessous) dans l'attente du rituel dédié. Autrement dit, c'est une pratique de nécromancie, venant vraisemblablement des Philistins, peuple antique fixé sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan (territoire préalable à la Palestine et Israël), qui les voyait dédier leurs morts au dieu Dagon (ou Dagan), que l'on trouve représenté sous la forme d'un poisson, celui-même qui deviendra l'emblème des chrétiens. On y pratiquait aussi la divination.

 

Le culte "sacré" des... morts

Les Évangiles enseignent pourtant que les saints ne sont pas ceux qui sont morts, mais ceux qui sont bien vivants en Christ, qui servent Dieu et l'adorent tout en se préservant des souillures du monde : "Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l'erreur..." (Marc 12: 27). Pourtant c'est bien le culte des morts qui est honoré par l’Église romaine... Et que dire du procédé de canonisation en "béatification", décision de la seule institution car nullement mentionné dans les saintes Écritures. Il voit pendant sept années des postulateurs rassembler les preuves des vertus saintes et héroïques et des miracles (au moins deux) soi-disant accomplis, tandis que, à partir de 1587 et jusqu’à récemment, un "avocat du diable" * (du latin advocatus diaboli), était chargé de trouver des arguments contre la canonisation par la recherche des "mauvaises actions" que cette personne pouvait avoir commises (signes de l’influence du diable sur son comportement) et de mettre en doute ses mérites. Il fallait bel et bien s’assurer que le candidat avait eu un comportement exemplaire, et qu’il était digne d’être nommé saint (cette fonction d’avocat du diable a été abolie en 1983 par le pape Jean-Paul II). C'est la patte humaine dans toute son arrogance qui se substitue et usurpe à l’Éternel la décision de sainteté, la gloire en revenant à titre posthume au ou à la bénéficiaire. N'est-ce pas blasphématoire*² à l'égard du Tout-Puissant et de Son Fils tant adoré ! Enfin, lorsque le pape lit le jour de la cérémonie la formule de la canonisation, la tire-t-il de la sainte Bible ou de tout autre grimoire conçu à cet effet ?

* L’expression se faire l’avocat du diable, ou jouer l’avocat du diable, serait apparue au milieu du 18e siècle, signifiant "défendre une opinion contraire à celle de son interlocuteur ou de la majorité, ou une cause considérée comme mauvaise et difficile à défendre, sans pour autant y adhérer", "prendre malicieusement le contrepied d’une accusation, d’une critique". On peut se faire l’avocat du diable pour différentes raisons, suivant le contexte. Souvent, il s’agit d’une technique utilisée pour amener l’auditoire à considérer le point de vue des deux parties et à se forger une opinion objective et argumentée, ce qui permet d’enrichir le débat.

Cf. Actes 4: 8-12  "Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : Chefs du peuple, et anciens d'Israël, puisque nous sommes interrogés aujourd'hui sur un bienfait accordé à un homme malade, afin que nous disions comment il a été guéri, sachez-le tous, et que tout le peuple d'Israël le sache ! C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l'angle. Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés."

Éphésiens 2 : 8-2 "Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres afin que personne ne se glorifie."

Timothée 2 : 5 "Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme".

Matthieu 7 : 22-23 "Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité."

 

C'est sur des ossements transformés en reliques (photos 1 à 4) que les papes ont construit leur palais, et qu'ils perpétuent le culte morbide en conservant comme reliques des saints* (environ 1.400) des fragments d'os, de dents, d'oreilles, de mains, de crâne, y compris de sang (celui de Jean-Paul II - photo 5), saints vénérés par des millions de fidèles à travers le monde contrairement aux saintes Écritures : "Vous ne vous ferez point d’idoles, vous ne vous élèverez ni image taillée ni statue, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée de figures, pour vous prosterner devant elle ; car je suis l’Éternel, votre Dieu (Lévitique 26.1). "Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer après eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple" (Lévitique 20.6). "Si l'on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir, Qui poussent des sifflements et des soupirs , Répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S'adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ?" (Ésaïe 8 :19)...

Comment ne pas mesurer l'effet insidieux sur les consciences, et par-là même sur les comportements, de ce puissant égrégore de célébration de la mort au détriment du vivant, comme de ce détournement blasphématoire de la parole christique qui se perpétue depuis des millénaires ? Mais lorsque le logiciel de la foi est profondément ancré dans la psyché, la sortie de la torpeur anesthésique est très difficile car très douloureuse, l'être humain préférant alors par le mécanisme subtil de l'égo-mental se réfugier dans le déni et la contre-attaque.

Le site fut progressivement bonifié à partir du Ier siècle après J.-C., accueillant un cirque lieu de courses de chevaux sous Néron, avant d’y connaitre l’exécution d’un certain nombre de chrétiens jugés coupables du grand incendie de Rome en 64. Le christianisme en provenance d’Orient n’était alors que l’un des nombreux courants du judaïsme nommés sectes, et ses membres avaient mauvaise réputation, accusés de s’adonner à des pratiques magiques obscures, dans un empire où la religion était principalement publique, c’est-à-dire politique, revêtant un caractère patriotique et civique. Semen est sanguis christianorum ("Le sang des chrétiens est la semence pour de nouveaux chrétiens"), la nouvelle religion avait toutefois continué à se répandre.

Cf. Suétone, érudit romain (70/122), "Vie de Néron" ; Tacite, historien romain (58/120), "Annales".

* La cérémonie de canonisation du 30 septembre 2013 a vu officiellement le pape François présenter aux dizaines de milliers de fidèles massés sur la place Saint-Pierre les reliques de Jean XXIII (morceau de chair) et de Jean-Paul II (fiole de sang), appelées à être conservées dans la salle prévue à cet effet, la lipsanothèque, parmi d'innombrables autres.

 

Le Vatican et la pierre

Selon l'histoire, Saint-Pierre, le "Prince des Apôtres", fut crucifié la tête en bas à Rome en 64 sous le règne de Néron, dans un cirque romain qui se trouvait à l’emplacement exact du Vatican, son supplice ayant eu lieu au pied de l’obélisque qui est aujourd’hui au centre de la place éponyme. Sa dépouille mortelle aurait été redécouverte en 1953, rien ne prouvant cependant qu’elle soit la sienne*. Si l’Église romaine a basé son pouvoir sur la primauté de Saint-Pierre, rien dans la Bible le présente comme chef des apôtres, et aucun passage de l'écriture ne dit qu'il est allé à Rome. Ceci relève d’une interprétation fallacieuse des textes, permettant de fonder sa primauté et d’assurer le règne sur le royaume pontif.

* Son tombeau a également été découvert en 1953 à Jérusalem, sur le site du monastère franciscain appelé "Dominus flevit", à partir de preuves archéologiques démontrant l'existence d'une première communauté chrétienne à Jérusalem ainsi que certains noms bibliques très familiers. Le nom inscrit sur l'une des urnes retrouvées est Shimon Bar Yonah, c'est-à-dire Simon, fils de Jonas, le nom biblique d'origine, du disciple Pierre. Cette possibilité est fortement contestée.

 

Pierre ou Paul ?

Qui fut le premier d’entre tous, le plus actif du christianisme des origines ? Les données attestées par les sept Épitres retenues autographes éclairent sur Paul (ou Shaul) de Tarse*. Doté de qualités particulières, son énergie, son ardeur et sa vision claire le font d’abord remarquer comme persécuteur des disciples de Jésus, avant que sa conversion radicale sur le chemin de Damas ne le mette au service du Seigneur. Plus ouvert que Pierre dans ses prédications, il bouscule les préceptes et règles rigides de la religion de Moïse pour affirmer avec souffle les révélations de Jésus-Christ, tout particulièrement celles de la résurrection. Le choix de la foi repose désormais sur la conscience de chacun, fondée sur la foi en Christ plus que sur l’observance de la Loi pour gagner le salut. Si on ne peut pas dire que Paul est le véritable fondateur du christianisme, il donne incontestablement à la nouvelle foi une dimension inconnue avant lui, posant les bases pour qu’elle devienne une religion. C’est pourtant Pierre qui l’incarnera*² …

* Les prénoms des disciples de Yeshua Ben Joseph n’étaient pas Pierre, Paul ou Jacques... mais des prénoms juifs et arabes. Si les prénoms d’origine avaient été conservés, le chrétien occidental aurait-t-il "cassé" de la même façon du musulman au nom de "Dieu" ? L’anti-sémitisme aurait-il été justifié par les autorités religieuses ? Les prophètes ont pourtant tous dit la même chose : "aimez-vous les uns les autres", soit communiquez entre vous, échangez vos différences afin de vous enrichir mutuellement, et éprouvez de l'amour pour Qui Vous Êtes. Mais leurs enseignements furent trafiqués au point que c’est devenu l’inverse, le contraire, soit "celui qui n’est pas avec moi est contre moi" " ou "Si tu ne crois pas ce à quoi je crois, alors tu dois mourir car Dieu n’aime pas les incroyants". En fait, qui prêche le respect de la différence doit mourir, car il est le poison des institutions régnantes…

Hitler ayant habilement placé la faute de la "corruption" de l’enseignement de Jésus sur Saint-Paul (à l'inverse des Cathares qui pensaient que St Paul était le Christ), il bénéficia ainsi pendant longtemps du "soutien" indulgent de l’Église romaine...

 

Le texte de l’Évangile selon Matthieu qui a servi à établir la primauté de Pierre est le suivant :

16 :16 Simon Pierre, prenant la parole, dit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." 17 Et Jésus lui répondit : "Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. 18 Et moi, je te dis aussi que tu es pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. 19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux."

Si l’on veut comprendre le sens de ce verset, il faut commencer la lecture au verset 13. Jésus demande aux disciples, "Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? ". Pierre répondit : "Tu [Christ] es le Christ, le Fils du Dieu vivant", (v.16). Alors Christ répondit : "Et moi, je te dis que tu es pierre [Petros], et que sur cette pierre [Petra] je bâtirai mon Église."

Petros signifie "petit caillou" et Petra un "très gros rocher" (Christ le pointe vers Lui-même). La majorité des individus croient que Christ bâtit Son Église sur Pierre l’apôtre, et ce n’est pas le cas. Christ est ce grand rocher sur lequel l’Église est bâtie, (Deut 32 :3-4, 15,18 ; I Cor 10 :4 ; Éph 2 :20 ; I Pi 2 :6), et non sur Pierre (Éph 1 :22 ; 5 :23 ; Col 1 :18).

Le sens est que Jésus était en train de dire à Pierre que Lui [Christ] était là pour établir Son Église du Nouveau Testament, la conduire (Éph 5 :23), être avec elle pour toujours (Matth 28 :20) et que les portes du séjour des morts ne prévaudraient jamais contre elle. L’Église de Dieu continuerait d’exister, accomplissant l’œuvre à travers les siècles en tant que " petit troupeau " (Lc 12 :32), jusqu’à la fin des temps (de son temps), moment où elle proclamerait par toute la Terre la bonne nouvelle du Royaume de Dieu (Matth 24 :14). Cette Église serait persécutée (Jn 15 :20 ; 16 :33), mais ne mourrait jamais, et elle serait toujours là au retour du Christ, c'est à dire deux mille années plus tard pour le passage dans le Verseau (estimé en mars 2012) et la mort de Christ Soleil en Poisson. Le Verseau avatar du Horus originel pour le Zodiaque égyptien représente le Christ. Qui plus est, cet agenda est clairement expliqué dans la prophétie des papes annonçant la fin de l’Église.

Extraits des Livres du Nouveau Testament cités : Deut = Deutéronome ; Cor = Corinthiens ; Éph = Éphésiens ; Matth = Matthieu ; Lc = Luc ; Jn = Jean.

 

L'Antiquité païenne connaissait en fait déjà un certain Pierre. A Rome, bien avant l'époque chrétienne, le prêtre qui révélait aux initiés les mystères païens était appelé le "Hiérophante" (du grec ancien hierós, "sacré", et phaínô, "découvrir"), c'est-à-dire le chef religieux qui intercède avec Dieu et explique les mystères du sacré. Ce nom, prononcé sans les voyelles dans le chaldéen primitif, était celui de Petros. L'hiérophante, Petros, était le seul interprète des doctrines et des secrets ésotériques. Il était assis à l'Orient, et portait, comme symbole de son autorité, un globe d'or suspendu au cou. On l'appelait également "Mystagogue". On retrouve la même racine Petr - "montrer", "révéler" - dans les hiéroglyphes d’Égypte du dieu Hermès, avatar du Mercure romain et interprète des Oracles des dieux.

C’est cette figure antique qui deviendra le pape avec son chapeau en forme de poisson après le déplacement du culte solaire à Rome, nommé culte de Mithra*, et qui va inspirer fortement la religion catholique. C'est pourquoi le pape, en tant que successeur de l'hiérophante des anciens Mystères, est assis sur le siège de Saint-Pierre, gardien avec ses clés de l’Église catholique.

* Comme toutes les religions païennes, le culte de Mithra fut déclaré illégal en 391 et remplacé par celui de Jésus.

 

Du rite eucharistique

Le rite eucharistique, pratiqué depuis des siècles dans toutes les Églises en mémoire de la Sainte Cène*, était déja pratiqué deux mille ans avant Jésus-Christ, par le mystérieux Roi de Salem, ''Roi de Paix'', nommé MELCHISÉDECH. Ce rite de la consécration du Pain et du Vin était une offrande au Ciel des prémices de la Terre, au contenu symbolique déja riche.

Pour les initiés, le Christ - le Kiristos- est l'esprit solaire androgyne, signifiant que la vibration Christique ou Solaire est celle de l'Amour Universel, ''Le Pain des Anges''. C'est pourquoi parler de sa présence dans les especes du Pain et du Vin a pour objectif non une métaphore mais une Réalité. C'est le principe de la "Transsubstantiation", l'acte magique par excellence, celui de l'incarnation de la vibration Solaire dans les prémices du travail de la Terre et des Hommes. La nourriture matérielle devient le réceptacle réel d'une nourriture spirituelle assimilable par des êtres incarnés : le Pain symbolise l'Énergie, le Corps, Le Soleil; le Vin symbolise la Vie, le Sang, la Lumière... Autrement dit, le sens symbolique est ''Prenez et mangez le Soleil, Prenez et Buvez la Lumiere", afin que vous puissiez incarner les principes divins, votre nature existentielle profonde !

* La Cène, terme issu du latin cena, "repas du soir, dîner", est le nom donné dans la religion chrétienne au dernier repas que Jésus-Christ aurait pris avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint, avant la Pâque juive, peu de temps avant son arrestation, la veille de sa crucifixion, et trois jours avant sa résurrection. Après avoir célébré avec eux la Pâque, il institua l'Eucharistie — selon trois des quatre évangiles canoniques — en disant : "Ceci est mon corps, ceci est mon sang".

 

En grec, Zeus (Jupiter) est petros, la pierre. Chez les anglo-saxons, dont l'alphabet descend directement de celui des Phéniciens, Jupiter correspondrait à Jew-Peter, c'est à dire Saint-Pierre. Celui-ci est donc le dieu des dieux, Jupiter, en l'occurrence la "pierre" pour la fondation d'un nouveau culte pour Rome. Il est, tel Jupiter, nu, le phallus, soit l'axe du monde qui tient la Terre et qui va fertiliser le monde (première image). Voilà pourquoi il est la tête de l’Église, au sommet, exprimant sur son trône la solidité inébranlable de tout ce qui est construit sur Dieu, "sur le roc" (deuxième image). Il est la garantie de fidélité dont il aura besoin dans la mission qui va lui être confiée, édifier une église pour deux mille ans …

Le monde gréco-romain ayant adoré Zeus / Jupiter comme la divinité suprême, il était maintenant prêt à accepter Jehoshua (hébreu) comme Iesous (en grec). Iesous, le mot grec pour Jésus, signifie Poisson, le premier symbole des chrétiens - avant de se transformer en une croix - utilisé pour se reconnaître entre eux (troisième image). Il est à relier au peuple Abgal, soit dans la mythologie mésopotamienne les "Sept Sages" (en akkadien apkallu, en sumérien Abgal), des figures mythiques mi-êtres mi-poissons issues de l'océan souterrain (l'Apsû) et faisant partie de la famille interstellaire des dauphins, baleines, cachalots et orques. Ce sont ses représentants qui, avant le Déluge, révélèrent aux hommes la science, les arts et les techniques (images 4, 5, 6). Christ quant à lui vient du terme sumérien Kiristos, soit "le fils qui réside dans les étoiles". La particule KIR, dont le signe cunéiforme archaïque est en forme de poisson, évoque à la fois un poisson et un fils. Au-delà des Abgal ou Oannès en Mésopotamie, de nombreuses traditions évoquent des initiateurs ou héros civilisateurs amphibiens, situés entre le poisson et le reptile. Ainsi les Nommo chez les Dogons du Mali,  ou encore les Orejona sur le lac de Titicaca en Amérique du Sud...

Cf. Anton Parks, "Le Secret des Étoiles Sombres", Ed. Nenki.

 

De la rupture avec l’Église de Pierre

Le pape Jean XXIII - Angelo Giuseppe Roncalli (1881/1963) -, prélat catholique italien élu en octobre 1958 261ᵉ pape, a travaillé ardemment à l’œcuménisme, contribuant à changer le visage de l'Église chrétienne catholique de Pierre avec "son" Concile Vatican II. Lancé sans agenda et sans ordre du jour, il affirma le jour de l'ouverture le 11 octobre 1962, en la fête de la Maternité de la Très Sainte Vierge, que le Paraclet* inspirerait les participants sur place.

Ce pape peu ordinaire (il a fait notamment part en 1962 pendant la crise des missiles de Cuba au Président américain John F.Kennedy ainsi qu'au premier secrétaire du parti communiste Nikita Khrouchtchev de son contact avec des extraterrestres en présence de son secrétaire personnel Loris Francesco Capovilla), entré en 1935 dans la très secrète société du Temple après une série d'épreuves initiatiques, et dont le livre de l'auteur Pier Carpi "Les prophéties de Jean XXIII" révèle ses dons surnaturels particuliers*², apparaît comme l'initiateur de la lente et inéluctable destruction de l'Église catholique romaine, nombre de fidèles ayant depuis perdu la foi et rejeté l'autorité de Rome. En effet, après Vatican II disparaît la langue de la "magie opérationnelle", le latin, langue du pouvoir romain. Cet empire avait par le massacre des milliers de chrétiens constitué un immense égrégore dans le sang, que l’Église catholique romaine va perpétuer et entretenir pendant 2000 ans pour dominer sur le monde. En modifiant les rituels liturgiques et en abandonnant le latin, le pape Jean XXIII savait très bien ce qu'il faisait, à savoir abattre l'égrégore sanguinaire de l'empire romain. Et ce faisant, il s'avait que cette Église qui maintenait les gens dans la peur et la culpabilité serait conduite à s'écrouler.

C'est pourquoi, depuis Vatican II, on peut bel et bien affirmer que cette Église a perdu son caractère d'apparence sacré.

* Du latin paracletus, le Paraclet est un néologisme forgé par le moine, traducteur de la Bible, Docteur de l'Église et l'un des quatre Pères de l'Église latine Jérôme de Stridon (vers 347/420) - Saint Jérôme - de son vrai nom Eusebius Sophronius Hieronymus. Appliqué à l'Esprit Saint, ce mot a le sens de "défenseur", d'"intercesseur", de "consolateur".

Une femme deviendra Président des États-Unis... Le mur de Berlin sera détruit et l'Europe unie s'étendra jusqu'à l'Oural... En Afrique, un dictateur - "fils du Léopard" - bouleversera le continent noir... Le Pape errera sur les routes du monde...

 

La symbolique des trois Églises

Pierre, Jean et Jacques sont les trois Apôtres présents dans le conte biblique à la Transfiguration de Jésus sur le Mont Thabor, préfiguration de la Résurrection. Ils livrent en ce sens la nature cachée de l'Eglise par les trois portes que l'on retrouve devant chaque église: la porte de l'Alchimie, celle de la Magie, et celle de l'Astrologie.

ÉGLISE DE PIERRE
L'Église de Pierre est l'Église matérielle, la bâtisse, symbolisé par sa grande porte centrale . "Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église". C'est l'Église du rituel, du dogme par les signes extérieurs de la spiritualité (sacrements, rituels, symboles). C'est la voie de la magie, de la Kabbale. Elle est ici et maintenant.

Elle représente la voie du milieu, associée à l'axe de la gravitation, Pierre ayant les clés pour monter au paradis..
ÉGLISE DE JEAN

L'Église de Jean est son pendant, l'Église ésotérique. Elle exprime la vision du futur, l'apocalypse, la révélation finale. C'est l'Église de l'âme, qui de par sa nature visionnaire a percé par sa fusion à l'Esprit les secrets de la Rédemption par le Verbe incarné. Elle représente l'infiniment grand. C'est la voie de l'astrologie et de l'astrosophie, permettant les prédictions de l'avenir (c'est pourquoi elle est associée au futur).

Symbolisée dans les églises par la petite porte de droite, elle est associée à l'axe de l'espace.

ÉGLISE DE JACQUES
L'Église de Jacques, la plus précieuse et indispensable, est l'Église de l'Amour, de l'Esprit. C'est l'Église de la connaissance, de l'intégralité de la Gnose. Elle représente l'infiniment petit. C'est la porte de mystique, voie de l'alchimie, qui s'appuie sur la matière qui existe déjà.
Elle est associée au passé. Symbolisé dans les églises par la petite porte de gauche, elle est associée à l'axe du temps.

 

Les clés de Saint-Pierre

 

La formulation des clés de Saint-Pierre fut ouvertement adoptée en 431 avec Célestin 1er pour conférer au pape un pouvoir suprême, qui aurait été soi-disant donné par le Christ à travers la figure de Pierre, et éviter toute contestation de l’évêché d’Orient, Constantinople étant devenue capitale impériale.

Le blason officiel du Vatican incorpore la Tiare papale surmontée de trois couronnes et les deux Clés, l’une d’Or et l’autre d’Argent, comme symboles spirituel et temporel de sa puissance universelle sur les peuples de la terre. Ce symbole païen conférait en effet une pleine autorité sacerdotale, et c’est pourquoi il fut transformé en Clés de Saint-Pierre de Rome.

 

Le sens de la Tradition

La tradition chrétienne entend comme "pouvoir des clefs" celui de "lier" et celui de "délier", rejoignant la tradition de l’hermétisme ou de l’alchimie, soit le solve & coagula *. On dit d’ailleurs en latin potestas ligandi et solvendi, la "ligature", au sens littéral, se retrouvant dans l’usage magique des nœuds qui a pour contrepartie celui des pointes permettant leur "dissolution". La figuration habituelle du pouvoir papal est celle de deux clefs, l’une d’or et l’autre d’argent, qui se rapportent respectivement à l’autorité spirituelle et au pouvoir temporel, ou à la fonction sacerdotale et à la fonction royale, soit respectivement l’énergie Yin (féminin sacré) et l’énergie Yang (masculin sacré). Du point de vue initiatique, elles se rapportent aux "grands mystères" et aux "petits mystères", ce qui était chez les anciens Romains un des attributs de Janus. Ils se réfèrent aux opérations alchimiques que constituent respectivement l’"œuvre au blanc", correspondant aux "petits mystères", et l’"œuvre au rouge", correspondant aux "grands mystères" *². Ces deux clefs sont, suivant le langage de Dante, celle du "Paradis céleste" et celle du "Paradis terrestre", croisées de façon à rappeler la forme du swastika (image). En pareil cas, chacune des deux clefs est considérée comme ayant, dans l’ordre auquel elle se rapporte, le double pouvoir d’"ouvrir" et de "fermer", ou de "lier" et de "délier".

Le swastika dit "clavigère" de l’image voit, pour chacun des deux ordres, les deux pouvoirs inverses représentés distinctement par deux clefs opposées l’une à l’autre suivant un axe vertical et deux autres suivant un axe horizontal. Par rapport au cycle annuel présent dans le symbolisme de Janus, le premier de ces deux axes est un axe solsticial et le second un axe équinoxial. L’axe vertical ou solsticial se rapporte à la fonction sacerdotale, et l’axe horizontal ou équinoxial à la fonction royale.

* Cf. La dualité décodée.

Cf. Le chemin alchimique.

 

La Place Saint-Pierre

En 1667, l'architecte italien Gian Lorenzo Bernini dit Le Bernin dessina le plan de l’actuelle place St-Pierre, gigantesque ellipse de 240 mètres de large et 196 mètres de long dotée de 284 colonnes et 88 pilastres, destinée à magnifier la basilique éponyme. Vue du ciel, la place a manifestement la forme d’un trou de serrure, les édifices formant une clé géante en forme de croix latine visible depuis le ciel (image).

La colonnade recèle un autre secret : il y a entre l’obélisque en granit rouge (point où serait mort Saint-Pierre), datant du cirque de Caligula et de Néron, et chacune des fontaines, un disque de porphyre rouge incrusté dans le pavement. Ces disques indiquent les foyers de l’ellipse que forment les colonnes, et à ces endroits, la colonnade semble n’être constituée que d’une rangée de colonne, alors qu’il y en a quatre. Cette illusion est voulue par Le Bernin lors de la construction. Les deux clés, symboles des pouvoirs spirituel et temporel, et la serrure ont été mis en place entre 1586 et 1626.

Si l’on superpose les plans de la place (serrure) et ceux de la basilique (la clé), la tombe de Saint-Pierre et l’obélisque ne font plus qu’un. Il était obligatoire de faire coïncider la tombe et l’obélisque pour que le mécanisme fonctionne correctement. En continuant dans l'axe* de la clé se trouve le Château Saint-Ange, fin de la clé. A exactement 3,3km se tient la Basilique Sainte-Marie-Des-Anges, confirmant l'alignement de la clé.

Le cadran solaire formé avec la place Saint-Pierre et l’obélisque égyptien indiquent également les quatre saisons comme les quatre éléments. La Basilique St-Pierre elle-même est la clé de ce savoir astrologique.

* L’alignement solaire des ouvrages se retrouve également à Paris, la Pyramide du Louvre est reliée à Notre-Dame de la même façon que la place Saint-Pierre est reliée à Castel Gandolfo (à 24km de la basilique de Rome), résidence d'été du pape qui est aussi un observatoire astronomique des Jésuites. Du ciel, Castel Gandolfo représente un œil d'Horus.


Le droit ecclésial distingue toujours le pouvoir du glaive - temporel - et le pouvoir des clés - spirituel -. Pendant de longs siècles, la lutte a été dure entre ces deux pouvoirs dont aucun ne voulait se limiter à sa sphère et entendait bien diriger l'autre, que ce soit en Italie entre guelfes et gibelins*, ou à Byzance entre les Empereurs et les Patriarches (évêques de Constantinople). Ces deux volontés de domination hégémonique ont reçu les noms de Césaropapisme ou de Papocésarisme selon que l'on se plaçait d'un côté ou de l'autre. Simplement, cette distinction peine à masquer l'existence et la confusion de ces deux pouvoirs au sein même de l'Institution.

* Les guelfes et les gibelins étaient deux factions médiévales qui s'opposèrent militairement, politiquement et culturellement dans l'Italie dite des Duecento (XII° siècle) et Trecento (XIV° siècle), soutenant respectivement deux dynasties qui se disputaient le trône du Saint-Empire : la pars Guelfa appuyait les prétentions de la dynastie des "Welfs" et de la papauté, puis de la maison d'Anjou, la pars Gebellina, celles des Hohenstaufen, et au-delà celles du Saint-Empire.

 

La tiare

 

Le pape, souverain pontife* – pontifex signifie en latin "celui qui trace la voie" -, est le représentant de l’Église catholique, grande religion à vocation universelle, oecuménique, du christianisme, caractérisé également par l’Église orthodoxe et le protestantisme. Son nom vient de l’adjectif grec katholicos signifiant "universel, totalisant".

Élu à vie par une assemblée de hauts dignitaires*, les cardinaux princes de l’Église, ce chef d’État souverain et monarque, dit vicaire du Fils de Dieu*² (Vicarius Filii Dei), concentre entre ses mains tous les pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire d'après l'article 1 de la constitution de la Cité du Vatican du 22 février 2001, en réalité les pouvoirs religieux - pouvoir d'ordre sacré -, politique - pouvoir de juridiction - et monétaire - pouvoir de magistère -. Il s'agit de la triple couronne de Ba’al ou Bael, appelée aussi le trirègne (en latin tiara ou triregnum), lui permettant d'être Père des rois, Régent du monde et Vicaire du Christ.

C'est ce que représentent les trois couronnes de sa tiare. Seul Paul VI en portera une avec quatre couronnes (Cf. photo), rappelant qu'en plus des trois pouvoirs il est rois des rois, ce qui constituait en l'occurrence un véritable blasphème.

Il se fait également appeler Saint-Père, affirmant non seulement l'emprise patriarcale sur les esprits au détriment du féminin sacré, relégué au rang d'épouse, de mère, de servante et de prostituée, mais également le contre-pied blasphématoire à l'enseignement des Évangiles : "Et n'appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ..." (Matthieu 23: 9-10).

* Le prince Bernhard de Lippe-Biesterfeld des Pays Bas (1911/2004), le fondateur du club Bilderberg, était la seule personne pouvant opposer son veto à l'élection d'un pape au Vatican. En effet, sa lignée, les Habsbourg, sont les descendants directs du dernier empereur romain. 

Cette expression de vicaire du Fils de Dieu fait polémique, pouvant être interprétée comme signifiant "à la place" (vicaire) de Jésus (Fils de Dieu), d'aucuns y voyant le pape comme l’antéchrist. D'autant plus que les lettres-nombres de l'expression latine aboutissent au total de 666, le chiffre dit de la Bête dans l'Apocalypse de Saint-Jean.

 

De l'oecuménisme

Le mot "œcuménisme"* est issu du participe grec "oikouménê", du verbe "oikéô" ("j'habite"), sous-entendant le mot "gễ" ou "terre", et signifiant "[terre] habitée". Il traduit un caractère universel qui, avant que le terme soit employé dans son acception moderne, a servi à qualifier pendant les premiers siècles du christianisme les conciles dits alors "œcuméniques". C'est au XIXe siècle qu'apparaît le mouvement de chrétiens qui visent à leur propre unité, connu comme le "mouvement œcuménique". Et c'est lors de la réunion de l'Alliance évangélique à Londres en 1846 que le terme semble avoir été employé pour la première fois dans son sens actuel par le pasteur et théologien protestant français Adolphe Louis Frédéric Théodore Monod (1802/1856).

L'œcuménisme ne doit pas être confondu avec le "dialogue interreligieux" qui a lui pour objet les échanges entre différentes religions, même si l'on trouve parfois l’expression "œcuménisme entre les religions" pour le désigner.

C'est trois mois à peine après son accession au magistère suprême que le 261ème pape, Angelo Giuseppe Roncalli (1881/1963) dit Jean XXIII, prit une décision tout à fait inattendue et d'une portée capitale en convoquant un concile œcuménique dit Vatican II le 24 novembre 1964, le vingt et unième dans l'histoire de l'Église, le second seulement depuis le concile de Trente qui se tint au seizième siècle et mit fin à la crise ouverte par la Réforme. L'Église catholique s'est ainsi officiellement engagée dans l'œcuménisme et la recherche de l'unité des chrétiens, le texte le plus important à cet égard étant le décret Unitatis Redintegratio du concile Vatican II. Au cours de ce concile, des observateurs non catholiques sont invités et un Secrétariat pour l’unité des chrétiens est créé, qui deviendra le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens sous Jean-Paul II. Le concile promulgua des documents majeurs pour l’œcuménisme : Unitatis Redintegratio (Restaurer l'unité), décret sur l’œcuménisme ; Nostra Ætate (sur les religions non chrétiennes) ; Dignitatis humanae (sur la liberté religieuse). Ces travaux ont ainsi une finalité nettement œcuménique, comme la réforme liturgique, la définition de l’Église comme peuple de Dieu et comme koinonia (communion). Les successeurs de Jean XXIII, soit à Rome, soit au cours de leurs nombreux voyages à travers le monde, ont depuis multiplié les contacts avec les dirigeants des autres Églises.

* Les linguistes ne s'accordent pas sur la prononciation du digramme "œ" débutant le mot qui, selon les dictionnaires, peut se prononcer <é> ou <eu>.

 

Des couronnes royales

Les couronnes royales, serties de cristaux et de pierres précieuses incrustées dans la sangle de métal qui ceinture la tête, servaient de "banque de données" et d'outil de télécommunication psychique. Les pierres précieuses encastrées dans la sangle qui les retiennent autour de la tête sont placées sur des ouvertures de manière à ce qu'elles touchent directement la peau du monarque, pour ainsi entrer en contact direct avec certaines zones précises du cerveau. Comme un "radio-cristal", le cerveau capte certaines communications subtiles, en provenance de mondes parallèles ou d'humains psychiques, émises sur "la longueur d'onde personnelle" de la tête couronnée pour l'instruire et le conseiller.

 

Souverain exerçant son pouvoir à l’aide d’un "gouvernement", la curie romaine et son coordonnateur secrétaire d’État, il est le chef de la quasi seule monarchie absolue du monde moderne, structurant strictement en une forme étatique la confession religieuse qu’il incarne. Son pouvoir ordinaire est suprême, total, immédiat et universel (canon 331 du Code de droit canonique de 1984), soit sans médiation aucune. De ce fait, la confession religieuse catholique soumise à son autorité est considérée comme infaillible ex cathedra, directement inspirée par le Saint-Esprit, autrement dit Dieu lui-même, prérogative établie en juillet 1870 sous le pape Pie IX (constitution Pastor Aeternus). Ignorance de la volonté populaire comme du partage des pouvoirs sont les marques de sa domination totale sur les esprits que le pape, autoproclamé comme étant une émanation directe de la divinité, contrôle ou cherche à contrôler. Outre les privilèges matériels, l’action politique influence indéniablement l’action spirituelle, ce mélange des genres aux finalités inconciliables entretenant une confusion volontaire.

* Le pontifex maximus était sous la Rome impériale le chef du collège des prêtres, investi de différents pouvoirs parmi lesquels la nomination des vierges vestales. Cette charge fut attribuée à César et après lui à tous les empereurs romains jusqu’à la fin du IV° siècle, avant d’être attribuée aux papes.

 

Unam Sanctam, le 1er Trust terrestre établi

La bulle, qu'elle soit pontificale, papale ou apostolique, est un document originellement scellé (du latin bulla, " le sceau "), par lequel le pape pose un acte juridique. Ainsi la bulle pontificale de 1302 du pape Bonifacio*, Unam Sanctam, proclame la suprématie de l’Église sur l’État et, de ce fait, l’obligation pour toute créature humaine de se soumettre au souverain pontife. D'autres suivront, qui verront le Pape proclamer détenir la planète entière aux travers de Lois de Conquêtes et Découvertes (bulles papales de 1493 & 1495) et ordonner le génocide et la mise en esclavage de millions de personnes (bulles papales de 1452, 1455 & 1493). D'aucuns voient dans ces bulles la constitution du trust le plus large jamais établi, autrement dit un acte de propriété par captation totalitaire que le Pape Boniface VIII a officialisé, et que le Pape Nicholas V en 1455 complètera par la "Fiducie Testamentaire"*² au travers de l’Acte du Testament, créant ainsi une succession du domaine de propriété sous contrôle du Pontife transférée pour l'éternité, c'est-à-dire à perpétuité ... C'est ainsi que depuis toutes les terres sont proclamées "Terre de la Couronne", destituant les individus de tous Droits bénéficiaires ou d’actes de jouissance des Terres, ce qu'entérine la bulle papale Aeterni Regis ("Couronne Éternelle") par Sixtus IV en 1481 ! Voici pourquoi dans le catholicisme romain chaque diocèse est considéré être un évêché, soit un œil qui veille, surveille et voit par son allégeance au Saint-Siège de Rome, la Tour de contrôle de la suprématie papale.

Quant à la bulle papale de Paul III en 1537 dite "Convocation" ouvrant le Conseil de Trente qui débouchera sur la création en 1550 de l’ordre des Jésuites par le Regimini militantis ecclesiae (régiment militaire ecclésiastique), elle constitue l'acte testamentaire final mis en place pour réclamer toutes les "âmes perdues ou trouvées" par la conversion, entérinant ainsi l’esclavage à venir des amérindiens. Elle sera secrètement accordée à l’Angleterre, donnant ainsi à la Couronne britannique la notion d'impératif légal (en latin De jure, "De droit; par le droit; par la loi"), souvent opposée à de facto. C'est ainsi que dans le Commonwealth - l'association depuis 1947 d'anciennes colonies (ou protectorats) de l'empire britannique - Elizabeth II, reine du Canada, est chef d’État du Canada de jure, le gouverneur général du Canada étant chef de l’État de facto.

* Pour célébrer son statut de Roi du monde, il commissionna une coiffe en plaque-or en forme de cône ou pomme de pin (pinéal) avec une couronne à sa base, qui représente la glande pinéale au centre du cerveau de nature cristalline permettant  d’accéder à la source, et que l'on retrouve sur le Square du Vatican. 

La fiducie est un transfert de propriété soumis à des conditions d’usage ou de durée, notion existante principalement dans le droit anglais sous le nom de " Trust ", dans le droit allemand sous le nom de "Treuhand" et dans le droit musulman sous le nom de "Waqf". Elle a été introduite en droit français en 2008 dans le cadre de la loi de "modernisation de l’économie". Elle établit un contrat conclu par écrit nommé entre trois personnes : le constituant ou fiduciant (l’administrateur), le fiduciaire (le débiteur) et le bénéficiaire (le créditeur) et qui doit respecter un certain nombre de mentions obligatoires pour être valable.

 

De l'infaillibilité papale

Le 18 juillet 1870, le concile Vatican I* a défini le dogme de l'infaillibilité pontificale, les cardinaux réunis reconnaissant comme vraies et irrévocables les interprétations du dogme prononcées par le souverain pontife. Il consacre le fait que le pape ne peut se tromper dans son pouvoir ordinaire et extraordinaire lorsqu'il s'exprime ex cathedra en matière de foi et de morale.

L'Église catholique romaine lui confère par-là même des origines anciennes chez les Pères de l'Église, les pontifes ayant souvent revendiqué la constance parfaite de leurs prédécesseurs dans l'enseignement de la foi, usurpateurs mis à part. À propos de la parole enseignante du pape, Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci (1810/1903), pape de l'Église catholique qu'il gouverna sous le nom de Léon XIII de 1878 à 1903, écrivait dans son encyclique Immortale Dei (1885) : "il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion inébranlable à tout ce que les pontifes romains ont enseigné ou enseigneront". Il convient pourtant de rappeler que Jésus-Christ, que l’Église place aux sources du christianisme, n'a laissé aucun écrit, son enseignement étant seulement connu à travers les quatre Évangiles écrits après sa mort. L'infaillibilité pontificale ne signifie aucunement que le pape soit exempt du péché.

* Convoqué l'année précédente par le pape Pie IX, le concile Vatican I est dit œcuménique car il réunit l'ensemble des évêques du monde catholique. C'est le premier à se dérouler dans l'enceinte du Vatican, d'où son nom. Le précédent concile œcuménique s'était tenu à Trente, au nord de l'Italie, trois siècles plus tôt.

 

De la prophétie des papes

Malachie d'Armagh, ou Máel Máedóc Ua Morgair en gaélique (vers 1094/1148), est un saint dans l'Église catholique. Il est réputé pour être l'auteur de la "Prophétie des papes"*, un manuscrit qui donne par une courte périphrase latine une indication sur chaque pape depuis Célestin II, le 165ᵉ pape de l’Église catholique de 1143 à 1144, et qui, selon lui, règneront jusqu’à la fin du monde. Elle est constituée de 111 devises latines publiées pour la première fois en 1595, correspondant aux 111 papes.

. La 109ème De mediatate lunae ("De la Lune médiane" ou du milieu) porte sur Jean-Paul Ier, élu le 26 août 1978, qui n’a régné que trente trois jours jusqu'à la nuit du 28 au 29 Septembre. Son nom était Albino Luciani, signifiant "blanche lumière", né dans le diocèse de Belluno (du latin belle lune). Lors de la nuit du 25 au 26 août, la lune était en "demi-lune", tout comme lors de sa naissance et de son ordination sacerdotale et épiscopale. Et il est mort après une éclipse de lune. Le terme mediatate ne signifie pas "la moitié" mais "au milieu de". Si l’année 1978 connut trois papes ayant tous porté le nom de Paul, Jean-Paul 1er était bien celui du milieu. Cette année 1978, ou plutôt l’année zodiacale du 20 Mars 1978 au 20 Mars 1979, comptera treize pleines Lunes. Le règne de Jean-Paul Ier coïncide avec la septième Lune, celle se trouvant au milieu des treize...

. La 110ème De labore solis ("Du parcours ou du labeur/travail du Soleil) porte sur le cardinal Carol Wojtyla, qui naquit en Pologne, à l’est où le soleil se lève. Son rôle d’infatigable voyageur, tel le soleil apportant partout la lumière chaque jour, en fit un grand travailleur (il a été l’artisan majeur de la chute du communisme et la montée en puissance des pays d’Asie, lieu du soleil levant). Jean-Paul II a régné assez longtemps, de 1978 à 2005. Le jour de sa naissance comme de sa mort, il y a eu une éclipse de soleil. Il a été grièvement blessé par balle en 1981 (le 13 Mai), qui est la première année solaire du cycle solaire. Ce pape fait suite à une Lune (devise du précédent pape), cette juxtaposition des deux corps célestes étant unique dans la liste des papes. Cela rappelle le travail alchimique où le Soleil est le symbole de l’Or. Étrangement, Jean-Paul II est élu au cours de l’année 1978, le siècle étant dans sa 79e année. Or l’Or a comme poids atomique 79...

. La 111ème De gloria olivae ("De la gloire de l’olivier") porte sur Benoît XVI, qui a planté avec le président israélien Shimon Peres un olivier dans le jardin de la résidence présidentielle de Jérusalem le 11 mai 2009 (l'olivier est le symbole d'Israel). Ce pape allemand est né à Marktl am Inn en Bavière le 16 Avril 1927, un samedi de Pâques, rappelant que juste avant la Passion, Jésus et ses disciples s'étaient retrouvés parmi les arbres du jardin de Gethsémani, le jardin des oliviers. C'est aussi sous son pontificat que "L’Olivier" (en italien l’Ulivo), une fédération de partis politiques, a été créée officiellement le 26 février 2005. Son symbole est le rameau d’olivier, et son slogan Uniti nell’Ulivo - per l’Europa ("Unis dans l’Olivier - pour l’Europe") constitue un symbole adopté lors des élections du Parlement européen en juin 2004. Qui plus est, avec les printemps arabe, des évènements exceptionnels ont débuté dans cette zone où règne particulièrement l’olivier. Benoît XVI a été aussi installé comme associé étranger à l'Académie des Sciences Morales et Politiques (ASMP), une des cinq académies qui forment l'Institut de France, la plus célèbre étant l'Académie Française. Cette installation a eu lieu le 06 novembre 1992, la couleur de l'habit traditionnel que portent les académiciens étant ... le vert Olive ! De plus, cet habit est décoré d'une broderie de soie figurant... une branche d'olivier !

Reste une 112ème prophétie, sans numéro, dite Petrus Romanus ("Pierre le Romain") : "Pendant la dernière persécution de la sainte église romaine, siégera Pierre le Romain qui paîtra ses brebis au milieu de grandes tribulations, passées lesquelles la ville aux sept collines sera détruite et le juge terrible jugera son peuple"… Ainsi la boucle sera enfin bouclée, Pierre qui avait été chargé de fonder l’Église ayant également la tâche de la délier*².

* Ce document, souvent décrit par beaucoup comme étant un apocryphe du XVIe siècle, a été attribué au moine bénédictin et historien Arnold Wion (1554/vers 1610), et selon d’autres à l'apothicaire et auteur français Michel de Nostredame dit Nostradamus (1503/1566). 

La valeur guématrique de Pierre équivaut à 500 (P: 80 I: 10 E: 5 R: 200 R: 200 E: 5), pouvant s'écrire D en chiffre(s) Romain(s). D est la 4ème lettre des alphabets hébraïque (Daleth), latin, grec et français. Elle ramène ainsi par le tarot sacré aux notions de porte, de pierre cubique ou angulaire, toutes étant étroitement reliées au symbolisme du Monarque Universel. 5 est aussi le chiffre de la lame du... Pape dans le tarot. Pierre le romain est relié au précurseur du Messie, ce qui justifierait pleinement la prophétie des papes : après pétrus romanus, il n'y a plus de nom de papes à venir, tout comme après la venue de Jean-Baptiste, il ne pourra plus y en avoir...

 

Le souverain pontife exprime sa puissance par la tiare de couleur blanche, privilège impérial (photo 1). Elle symbolise le dieu poisson païen (photo 2), que l’on retrouve dans les figures astronomiques du Zodiaque de Denderah avec un homme bicéphale. C’est chez les Babyloniens et les Grecs Oannes ou Dagon (son pendant féminin est la déesse Atergatis), Janus chez les latins, et Cetus chez les égyptiens. La tête du Poisson avec sa gueule ouverte existait également dans le culte de Mithra sous forme d’un chapeau. Aussi il n’est pas étonnant de trouver ce couvre-chef sur la tête des évêques avec le nom de "Mitre" (image 3).

La double tête de Janus représente la tête du Prêtre-Sage d’un côté et l’autre tête est celle du Poisson qui doit désigner sa vie dans les eaux souterraines (Absou en langue sumero-akkadien), que les copieurs grecs ont utilisé pour former le mot Abyssos. Dans la mythologie, Janus était paré des emblèmes du Portier avec le Bâton et la Clé (image 4). C'est un trait propre au chef du catholicisme que de revendiquer la primauté du commandement sur la terre. Ses Clés en sont le symbole, le trône mondial étant également un trait propre à la vocation mondialiste de la Grande Babylone.

 

Le dieu Janus / Jean / Oannès

Son origine se trouve dans les traditions Sumériennes, parlant du "dieu poisson" autrement dit le dieu serpent*. Pendant la nuit, il se replongeait dans la mer, mais le jour il s'entretenait avec les hommes, leur donnant la compréhension dans les lettres et les sciences et chaque sorte d'art. Il était connu qu'il ne fut jamais observé en train de manger. Il dit qu'il a appris aux hommes comment construire des maisons, des temples, compiler des lois et expliqué les principes de connaissance géométrique. Il les a faits distinguer les graines de la terre et les a faits cueillir des fruits. Bref, il les a instruit dans tout qui aurait tendance à adoucir les manières et humaniserait l'humanité. Désormais, si universelles étaient ses instructions, que rien n'a été ajouté matériellement à l'égard de l'amélioration. Les images survivantes d'Oannes sur des reliefs babyloniens et assyriens le peignent clairement comme un homme-poisson. 

Dans la période romaine, il devint Janus, le dieu latin des Portes, janua signifiant "porte" ou "passage" en latin. Il gardait avec l’aide des Heures les portes du ciel et du domaine des dieux, assurant le passage du monde des hommes au leur, et aussi les portes des enfers. A ce titre, il était toujours invoqué au début de toute prière rituelle. La représentation iconographique traditionnelle de ce dieu à deux têtes résume deux aspects, le présent comme transition du passé. Janus était également le dieu du matin. C’est pourquoi on l’honorait le premier jour du mois, aux calendes. Il a donné son nom au mois qui devait devenir le premier de l’année, Januarius (Janvier/Jupiter).

À Rome, son temple principal a la particularité d'avoir les portes ouvertes en temps de guerre et fermées en temps de paix. Dans les Mystères d'Eleusis à Athènes, Hermès (Mercure en latin), était associé aux clés : les candidats à l'initiation recevaient un enseignement tiré du Livre dit Peter-Roma, soit le Livre des interprétations du grand Hermès Trismégiste. Comme le pape d'aujourd'hui, le "Hiérophante" de l'antiquité, grand-prêtre de Rome, portait les Clés de deux divinités dont il révélait les mystères : Janus et Cybèle.

La Tradition raconte que Janus accueillit avec hospitalité le dieu Saturne qui ne pouvait plus diriger le ciel. Il lui proposa de s’associer avec lui sur le trône. S’entendant merveilleusement bien, ils ne travaillaient jamais car la terre était toujours féconde. C’était l’Âge d’Or. En souvenir de cette époque, on fêtait les Saturnales, où pendant trois jours tous étaient égaux, il n’y avait ni maître ni esclave. Cette période de fêtes était un moment de débauche et d'orgies sexuelles. De ce fait, Janus n'est qu'une autre forme du dieu Jupiter (latin) / Zeus (grec), le premier dieu, dieu-père, père du ciel, "inventeur" du culte païen. Il apparaît en divinité des éléments du ciel (foudre, orage, tonnerre, lumière). Il est dans la Rome antique l’incarnation de la souveraineté, le dieu des rois.

* Le serpent (reptoïde) est associé au signe de la sagesse et d'enseignement supérieur, étant souvent considéré tout à fait fortement dans des cercles mystiques.

 

L'iconographie est toujours nécessaire à l'affirmation de la puissance des idéologies. C'est pourquoi les iconophiles ou idolâtres religieux ont besoin d'images de divinités, ce que les divers conciles n'ont eu de cesse d'instituer sous diverses représentations : peintures, mosaïques, sculptures, églises, musique... L'art permet par la forme d'ancrer la force de la foi mystique dans les esprits, masquant subtilement la violence utilisée (autodafé, destruction de temples dits païens ou de bibliothèques, fermeture d'écoles des mystères, exécutions, exemptions fiscales, interdiction de la philosophie, exclusion des femmes considérées comme dangereuses...).

Comme représentant de Dieu sur terre, la grandeur papale se retrouve ainsi dans les mosaïques dites paléochrétiennes*, qui représentent souvent le Christ comme un empereur sur son trône, drapé d’une toge dorée, Seigneur des seigneurs (Dominus dominantium) entouré des apôtres dépeints comme des sénateurs romains (image). La nouvelle Église n’a pas hésité à faire sien l’idéal universaliste de l’ancien Empire en déclin, s’inscrivant dans son sillage. Quoi de plus surprenant alors que Damase, premier pape avec Ursin*², revendique le titre de pontifex maximus réservé jusqu’alors à l’empereur de Rome, et que cette appellation abrégée en Pont. Max. apparaisse petit à petit sur les frontons des églises et bâtiments de l’institution. D’autres papes tels Sixte IV (de 1471 à 1484) ou Jules II (de 1503 à 1513) marqueront leurs époques par la force de leur tempérament et l’ampleur de leurs ambitions, conquérants capables de se draper aussi bien des parements sacrés que de la cuirasse du combattant. Lorsqu’ils n’ont pas ce césarisme chevillé au corps, ils privilégient le népotisme, tel Paul III (de 1534 à 1549) nommant au titre de cardinal deux adolescents, dont l’un était son fils naturel.

* Le paléochristianisme est à entendre dans son sens profond comme la connaissance des mondes comprise par tous les hommes avant la "chute" dans la matière terrestre viciée. Il s'agit en l'occurrence d'une déformation du Christianisme originel, le Kiristos étant la conscience christique, non la résultante de l'enseignement du personnage attribué à Jésus. Il constitue le seul véritable espoir pour l'être humain illusionné car manipulé, lui permettant de survivre et d'éviter la destruction pesant au-dessus de sa tête suite aux machinations de la psychopathie (Cf. Les psychopathes qui nous gouvernent).

Le clergé romain était partagé entre deux factions qui s’opposaient sur des questions aussi bien de doctrine que de pouvoir. Le résultat est l’élection de deux papes fortement antagonistes, mais Damase finira par l’emporter après un combat faisant de nombreux morts et blessés Le Catholicisme papiste démarrait sur les chapeaux de roue ...

 

Comment s'étonner alors de pratiques présentées insidieusement ("ainsi Dieu se ment") comme de vénération, de dévotion et de respect à l'autorité comme le baise-main ou la génuflexion quand ce n'est pas l'allongement à terre, qui parce que sans aucun fondement biblique, bien au contraire, consacrent la grandeur papale à l'instar de la grandeur impériale ou royale, soit la soumission à un (faux) maître et l'abaissement au détriment de son élévation, Christ étant en soi, non à l'extérieur...

 


Un mode de désignation contesté

C‘est la chapelle Sixtine (image 1) qui illustre le sacre papal par la fresque du peintre le Pérugin (1446/1523) "La remise des clés", montrant le Christ remettant à Pierre agenouillé les clés des deux royaumes, soit le dépôt de la foi en les mains de l’Église (image 2).

 


Elle est le siège électoral de la plus haute charge du catholicisme depuis l’élection de Léon X en 1513. Pour être élu, le pape a besoin d’un consensus, ce qui requiert médiation et compromis, parfois de façon très longue (trois ans pour désigner le successeur de Clément IV à sa mort en 1268). Autrefois se rajoutait la corruption, que Jean X, Léon VI, Étienne VII, Jean XI, Jean XII, Serge III, Boniface VIII, Urbain VI, Léon X… avides et dissolus, incarnèrent à "merveille", rajoutant à la dépravation pornocrate et parfois sodomite le gouvernement des courtisanes. Une réforme intervient à l’initiative de Nicolas II (1059/1061) pour limiter le droit de vote aux seuls cardinaux-évêques romains *, permettant de stabiliser l’Église en se dégageant des ingérences laïques. Grégoire VII va rajouter une touche d’absolutisme en considérant que si le pape a la faculté de juger tout le monde, personne ne peut le juger. Alexandre III quant à lui accordera aux seuls cardinaux le droit de siéger en conclave (cum clave – "sous clé"), préconisant au moins deux tiers des voix pour être élu (abolition en 1996 puis réinstauré par Benoît XVI). C’est un coup d’accélérateur à l’organisation monarchique centrée sur les fondements apostolique et communautaire de l’autorité de L’Église. Si le pape est roi, successeur de Pierre, les cardinaux sont princes, aux pouvoirs et privilèges très larges, comme héritiers des apôtres. Bel exercice d’humilité et de dépouillement des illusions extérieures pourtant dénoncées de façon véhémente par le Seigneur des seigneurs… A mesure que l’Église augmentait ses visées temporelles, elle s‘éloignait de l’esprit évangélique du premier christianisme.

* Il est à noter la lente évolution de la "féminisation" de l’Église à des postes importants, le pape François ayant nommé en ce sens en février 2021 une femme (la Française Nathalie Bacquart) au poste de sous-secrétaire du Synode des Évêques, assemblée des évêques chargée d’étudier les grandes questions doctrinales de l’Église catholique. Elle est la première femme à occuper cette fonction et à obtenir le droit de vote dans cette institution.

 

Le concept de trinité

 

Le concept de trinité est la perpétuation de ce qui depuis les origines exprime l'UN, le grand TOUT, l'essence créatrice, celle-ci étant obligatoirement constituée de trois éléments indissociables que sont les grandes forces universelles : la création, la conservation, la destruction-rénovation, autrement dit le positif (actif), l'équilibre (neutre) et le négatif (passif). De ce fait, Il/Elle ne se divise pas.

Comme pour l'écriture, le concept vient de Sumer avec Anu pour le ciel (champ astral), Enlil pour l'air (principe masculin de nature électrique), Enki pour la terre (principe féminin de nature magnétique), et avec la première trinité royale "païenne" Imdugud/Kingú (le Père Soleil), Anunna (le Fils) et la déesse Lilith (la mère)* qui va s'imposer comme source d'illusions, de conditionnements et de fausses croyances aux êtres humains.

Il découlait lui-même de l'Égypte, avec le fondement de la tradition occidentale qu'est la trinité Akh, Ba, Ka comme principes spirituels régissant l'esprit, l'âme et le corps. Il sera également pour ces dieux terrestres qui n'ont pas d'égaux (ou ), Aton puis Amon, Ptah (soit le +, le -, le neutre), et Osiris le Père, Isis la Mère et Horus le Fils. Leurs cités supposées sur terre qui demeurent à jamais étaient alors Thèbes, Héliopolis et Memphis. Les prêtres égyptiens avaient trois manières d'exprimer leur pensée : la première était claire et simple, la seconde symbolique et figurée, la troisième sacrée ou hiéroglyphique. Ils se servaient, à cet effet, de trois sortes de caractères, mais non pas de trois dialectes comme on pourrait le penser.

On pourrait citer aussi la trinité indienne dite "Trimourti" : Brahma, Vishnou, Shiva (également Sat, Tat et Aum) ; la trinité Perse : Ahura Mazda - Mithra - Anahita ; la trinité primitive nordique : Odin, Loki et Hoenir. Sans oublier le Mercure, le Soufre et le Sel des Alchimistes, transplantant les concepts divinisés à des processus plus opératoires, et théorisés dans le Corpus Hermeticum, recueil de traités mystico-philosophiques en grec datant de la période hellénistique*. L'alchimiste peut ainsi attirer un Esprit cosmique (Spiritus mundi), qui est un intermédiaire entre l’Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi)*².

Chez les celtes, le nombre 3 était également sacré, une des maximes des druides se composant de trois volets : "Soit brave, fait le bien, et respecte les dieux". Sur le glyphe celte de l'image ci-dessus, le tryskel breton, la forme spiralée est symbole de circulation d'énergie, de vie. Elle contient en elle les notions de passé, présent et futur, toutes trois reliées au centre, soit le noyau du vortex où toutes les réalités du trois (notre 3ème densité d'appartenance) s'annulent. Il symbolise le trou de ver de la physique, permettant le passage d'une dimension à une autre. Le Graal quant à lui ne pouvait être conquis que par trois chevaliers au cœur pur ("Tu tiens le sang des trois personnes en un seul Dieu").

On peut ainsi définir la trinité (ou du moins une approche de la trinité) par beaucoup d'images ou de métaphores, l’Église romaine ayant choisi la sainte Trinité Père, Fils et Saint Esprit pour ouvrir un nouveau chapitre des repères proposés à l'homme quant au mystère de la Vie. Elle ne constitue que des représentations et des images servant à symboliser la Divinité, selon le dogme considéré par la prêtrise en charge comme nécessaire à cet instant, pour ses intérêts et ceux des monarques régnants.

De manière plus philosophique, ce concept recouvre le concept des "Trois Mondes" intelligibles : le Monde tangible, naturel et physique, celui des vivants ; le Monde spirituel et religieux, celui des morts, qui voit transiter les âmes avant leur réincarnation ; et le Monde métaphysique, divin, invisible et vibratoire, auquel les âmes et les corps bien sûr n’ont pas accès.

* Cf. Le Corpus explique notamment qu'à la mort physique, le souffle vital et l'âme qui y est attachée ne parviennent généralement pas à soulever les voiles qui entourent le divin, et sont conduits à "se réprimander et à chercher un nouveau corps terrestre".

Cf. Le chemin alchimique.

Cf. en complément Symbolisme des nombres.

 

Une bien étrange intercesseuse

L’Église catholique romaine a choisi la Trinité Père Fils et Saint Esprit comme l'explication du lien intangible entre les hommes et le Divin. Pourtant, le pape Jean-Paul II - Karol Wojtyla (1920/2005) n'a pas hésité à se référer à Marie, la Reine des Cieux, qui pourtant n'a pas été ressuscitée pas plus qu'elle n'est montée aux cieux, lui vouant une vénération sans bornes, et écartant de ce fait Jésus-Christ comme le seul Centre de la foi des hommes*. Voilà une bien étrange dérogation à l'enseignement des saintes Écritures, qui plus est lorsque la Reine des Cieux ne fait que perpétuer les cultes antiques de ses prédécesseures Hathor ou Hut-Heru, Isis, Ereškigal (sœur jumelle d'Enki le sumérien), Ishtar, Sémiramis, Vénus*² ... Mais il est vrai que l'intercession par les saints est reconnue par l’Église romaine, contrairement là encore à l'enseignement saint : "Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !" (Romains 8 :34).

* Les fables de Marie et Marie-Madeleine constituent une invention archétypale du système patriarcal diviseur. Marie pour les chrétiens ou Myriam pour les hébreux découlent de "Maru" en sumérien, déesse jumelle au sens androgyne d'un dieu symbolisant l'UN, signifiant "mère divine". Même si elles n'ont évidemment aucun rapport entre elles, elles sont de même "Méri" (la bien-aimée) en ancienne Égypte, qui était aussi nommée Reine des Cieux, ou encore Maïa chez les latins, la mère de Mercure, et Mâyâ, la mère de Bouddha (Gâutama). Ainsi Marie, la "mère" de Jésus, est Mare, la Mer, symbole de la grande illusion... Ce principe féminin originel créateur se confond en réalité avec le principe féminin androgyne par essence, soit incluant le principe masculin. Sa division en archétype est au cœur de la force symbolique des fameuses "vierges noires", qui dépassent de loin l'époque judéo-chrétienne, et qui s'apparentent notamment à la figure d'Isis "la dévoyée". De ce fait, tous les individus - médiums, thérapeutes, voyant(e)s, auteurs "inspirés"... - qui disent canaliser, être en relation ou être inspirés par les figures de Jésus, Marie ou d'autres entités (anges, archanges...) décrites dans la Bible et autres prétendus textes sacrés sont tout bonnement soit sous contrôle de la pensée induite dans leur égo-mental par le corpus prédateur et manipulateur, soit des affabulateurs. Ils/elles ne sont en aucune façon en relation avec la conscience christique, loin s'en faut !

Cf. Le modèle européen décodé (1) Un ADN païen impérial.

 

Le nombre Trois est associé au triangle, considéré comme la forme géométrique de la Perfection Divine, soit "Ce Qui Est". C’est le symbole flamboyant de la divinité des chrétiens (Cf. Delta des églises - image). Il permet de constituer en effet la première forme géométrique, incarnant à ce titre le mouvement. Il est avec les deux premiers nombres (le Un et le Deux) à la base de toutes les idées métaphysiques ou mathématiques.

Par ce ternaire, par ces trois nombres, l’on obtient en effet l’éventail de toutes les combinaisons de nombres, de formes, d’archétypes, de concepts. Il est donc le nombre du miracle de la Vie, celui qui permet d’unir le visible et l’invisible, l’esprit et la matière, le haut et le bas, le subtil et l’épais, le fixe et le volatile. Si Dieu - Ce Qui Est - n’était qu’un, il ne serait jamais créateur ni père. S’il était deux, il y aurait antagonisme ou division dans l’infini, et ce serait le partage ou la mort de toute chose possible. Il est donc trois, pour créer de lui-même et à son image la multitude infinie des êtres et des nombres. Ainsi, il est réellement unique en lui-même et triple dans notre conception, ce qui nous le fait voir aussi triple en lui-même et unique dans notre intelligence et dans notre amour.

 

La croix dénaturée

 

La symbolique de la croix est universelle, donnant lieu à de nombreuses significations au symbole qui en découle. Elle a joué un rôle important dans l'histoire de l'Humanité, pouvant être trouvée sous de nombreuses variantes, dans de nombreuses cultures et dans de multiples endroits à travers le monde. Les croix sont en fait un symbole solaire. Ainsi une croix simple placée à l'intérieur d'un cercle représente le soleil (Cf. images), autrement dit le centre de conscience à l'épicentre qui se reflète dans son cercle d'appartenance, bulle de perception ou dimension de réalité. La branche horizontale représente les concepts de passé/présent/futur, tandis que la branche verticale représente les concepts de supraconscience/conscience humaine/oubli ou hypnose (l'être humain non éveillé).

Ce symbole apparaissait déjà fréquemment au Néolithique (-9 000 av J.-C.), soit la période placée après la chute de l'Atlantide (qui a eu lieu environ -11 000 à 12 000 av J.-C.). Elles sont donc un héritage d'une ancienne tradition en usage en Europe, bien avant la christianisation.

La "Croix pattée"*, arrière-plan historique de la célèbre Croix Rouge des Templiers, contient de multiples sagesses et significations, toujours cachées par l’Église, préférant sa marque d'infamie et de culpabilité des êtres humains. Elle est le véritable symbole de la conscience christique. C'est au début du XII° siècle que les Cathares et les premiers Templiers redécouvrirent les Vérités jusqu'alors dissimulées à propos de Yeshua (Jésus) et de l'Arche d'Alliance. Plus tard, elles furent remises au goût du jour à travers les récits des Cagots et des Chrestians (ou Crestians en occitan), qui y trouvèrent une abondance d'informations et de techniques spirituelles.

* C'est par le Pape Eugène III que les Templiers reçurent en 1146 la "Croix pattée" comme symbole de leur chevalerie. Ils l’avaient adoptée comme symbole de leur Ordre monachique, combinant la force militaire à la force spirituelle. Elle était la même croix que celle du dieu maya Quetzalcoatl.

 

Le secret bien gardé des Églises

Les arches d'alliances désignées comme telles par les religions n'avaient strictement rien à voir avec une quelconque alliance avec un dieu ou Dieu. Ces boîtes dorées étaient une sorte de condensateur électromagnétique qui, de pair avec des piliers Djeds*, pouvaient être réactivées, servant à projeter l'espace-temps terrestre dans un futur déjà réalisé. La maîtrise de cette technologie a de tout temps constitué la quête des élites politico-religieuses sous emprise exo-terrestre*², établissant un gigantesque rideau de fumée mensonger à l'attention de peuples conditionnés par une histoire biblique grossièrement falsifiée, et commettant au passage nombre de crimes et de massacres envers les chercheurs ou les détenteurs de vérité. Ainsi s'éclaire le massacre des Templiers, des Cathares, des Cagots, des " sorcières ", jusqu'aux mensonges grossiers de la CIA, de la NASA et autres instances dévoyées dans leurs travaux sur les technologies extraterrestres. Il n'est plus très loin le temps du réveil de la conscience individuelle par la réactivation des mémoires cellulaires de l'ADN biologique, qui permettra à certain(e)s de s'extraire du piège mortifère dans lequel ils sont enchâssés depuis si longtemps, sous réserve de leur transformation intérieure profonde...

* Le modèle pyramidal décodé.

La nouvelle religion universelle & Les acteurs de la matrice falsifiée.

*³ Processus de transformation de conscience.

 

À l'origine, cette Croix pattée était appelée la "Marque de Caïn". Ce symbole avait vu le jour il y a plus de 5.000 ans à la période proto sumérienne. Elle avait été utilisée par les fidèles au "Dieu de l'Un", jusqu'à ce qu'ils arrivent, non pas en Palestine après être partis d'Égypte, comme ont voulu nous le faire croire les religions du Livre, mais sur le continent européen après la disparition de l'Amen-ti, l'Atlantide de l'ouest. La signification ésotérique de la Marque de Caïn peut être allégoriquement trouvée dans la Bible dans le chapitre de la Genèse (Gen. 4:13-16) :

"Et Caïn dit à l’Éternel : Mon châtiment est trop grand pour que j'en porte le poids.

14 Voici, tu m'as chassé aujourd'hui de dessus la face de la terre, – de l'Amen-ti – et je serai caché de devant ta face, et je serai errant et vagabond sur la terre ; et il arrivera que quiconque me trouvera me tuera.

15 Et l’Éternel lui dit : C'est pourquoi quiconque tuera Caïn sera puni sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le trouverait ne le tuât point."

La combinaison d'un style de rédaction métaphorique et de faits plus ou moins historiques engendrant beaucoup de confusion pour ceux qui se fient entièrement à la Bible, la vérité profonde sur la Marque de Caïn ne peut être trouvée que par celui qui la porte dans ses mémoires, celui dont son Âme s'en "rappelle".

 

La Marque de Caïn

En ancienne Égypte, ou "Amen-ta" en Sumérien antique, ceux qui portaient la "Marque de Caïn" montraient qu'ils étaient protégés par "le Dieu du Un" - Enki porteur de la conscience christique - de la fureur de "Jéhovah" (le double de Yahvé)*, autrement dit du dieu sumérien AN et de son autre fils Enlil. Cette croix signifiait que leurs porteurs avaient quitté la voie spirituelle consistant à prendre aux autres, le "Service de Soi", et avaient embrassé la voie de donner aux autres, le "Service d'Autrui" (Cf. image de la statue d'Auguste marqué sur le front de la croix de Caïn, signe des véritables Chrestians ou Crestians en occitan).

Ce symbole est lié au mythe du sacrifice "originel" sanglant du mythe biblique, où Caïn et Abel, les deux frères issus d'Adam et Eve, font tous deux une offrande à Dieu. Abel a apporté les premiers agneaux de son troupeau. Caïn a choisi les plus beaux fruits de ses récoltes. Si Dieu accepte l'offrande d'Abel, il refuse celle de Caïn. Pourquoi ? Le récit ne le dit pas... Furieux, Caïn ne comprend pas, malgré la mise en garde de Dieu qui le met à l'épreuve : "Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton esprit est-il abattu ? Le péché n'est-il pas à ta porte, une bête tapie qui te convoite, pourras-tu la dominer ?". N'arrivant pas à maîtriser sa jalousie, il entraîne son frère dans un champ et le tue.

Si pour les peuples naïfs et illusionnés Caïn exprime la marque de Satan, la face sombre de l'humain non dévoué à l’Éternel et condamné à errer jusque dans la tombe, le symbole de Caïn exprime tout autre chose. Pour le système patriarcal prédateur, il traduit comme polarité entropique le geste protecteur de ce Père manipulateur "aimant" (Jéhovah), qui décide d'assurer la vie du "frère" assassin en le marquant d'un signe pour le protéger. C'est bien lui le fils chéri dans la matière, qui a offert comme il se doit au système prédateur son rituel de sang et de mort.

Mais pour les êtres humains éveillés à Ce Qu'Ils Sont vraiment, il traduit comme polarité évolutive la voie de transformation intérieure à réaliser - la fusion des masculin et féminin sacrés - pour changer de dimension de réalité*². Caïn succède à Abel, non parce qu'il l'a tué, mais parce qu'il décide de répondre à l'appel du Soi supérieur via son âme en s'engageant sur un chemin d'évolution... Il est l'Homo-Sapiens qui succède à l'Homo-néandertalien, porteur dans sa génétique du Kiristos, les germes de la conscience christique pouvant le conduire à l'ascension de conscience et à la sortie de la Matrice entropique...

* Cf. Le Judaïsme décodé.

Cf. Le chemin de l'Ascension.

 

La Marque de Caïn a été symbolisée par une Croix Rouge pattée entourée par un Cercle, dès la naissance en l'an 1120 de l'Ordre des Templiers. Elle a été "empruntée" à la tradition spirituelle cathare/cagots qui, par cette croix, signifiait à la fois le symbole de Caïn et leur appartenance à la lignée christique dite des planificateurs "Abgal"* à pattes d'oies (images 1 et 2), êtres originaires de Sirius, et non à l’Église romaine dévoyée au service du faux Dieu. Elle deviendra la Croix celte.

Ainsi la Croix du Languedoc ou Croix occitane (image 3) découlerait d'une croix formée par quatre pattes palmées.

Selon l'enseignement de Joshua à ses disciples, elle symbolise toutes les expériences de l'homme qui sont enregistrées de manière électro-magnétique dans sa génétique. Autrement dit, elle représente la Conscience ou l'Esprit que nous sommes en réalité, puisque notre corps physique est seulement la part du Soi qui expérimente dans ce niveau dense de la Création, Ce Qui Est. Notre Conscience est un champ d'énergie entourant notre Âme qui, au moment de la naissance, densifie une portion d'elle-même, le corps physique de l'homme, et se place en son intérieur au niveau du "Cœur supérieur". La croix pattée montre le déplacement de 45 degrés dans la conscience possible à l’homme, autrement dit le moyen par lequel il peut s’élever à une autre dimension pour s'extirper de la dimension de réalité terrestre, limitée et de nature involutive...

* L'Histoire cachée indique que les Cathares étaient vraisemblablement d'ascendance Atlante. A ce titre ils étaient des Christs ou "Kiristis" de la lignée des Sukkals (les hommes oiseaux), des Nungals ou des amphibiens Abgals (aux pieds et mains palmés), lignée de laquelle Yeshua (sur des "lignes temporelles passées" en tant que "Kiristos" Enki-Horus) était - en partie - issu.

 

Le processus ésotérique du Signe de la Croix pattée (1)

Dans ce processus, après avoir tracé un cercle qui relie le front, l'épaule gauche, le plexus, l'épaule droite, celui qui se signe avec la croix de Caïn trempe ses doigts dans de l'eau pure, touche successivement des points énergétiques sur son front, sa poitrine et ses épaules avec l'index et le majeur joints pour représenter l'Un dans la dualité (Cf. image). La position des doigts formant un puissant mudra*, son secret n'est connu que par ceux qui sont initiés et qui se "rappellent".

Aujourd'hui la plupart des religions ont adopté un semblant de signe de croix, mais ont occulté le symbole du cercle. De même en resserrant tous les doigts, leurs fidèles ne se signent plus que très approximativement.

* Terme sanskrit qui désigne une position codifiée et symbolique des mains d'une personne, à valeur énergétique sacrée.

 

Le processus ésotérique du Signe de la Croix pattée (2)

Le cercle tracé autour de la croix rappelle que le corps physique et le corps électromagnétique bien que séparés par notre illusion de la matière ne font qu'un.

Les quatre pointes pattées représentent les quatre traces successives du pouce et de l'index joints au majeur réunis.

La poitrine ou centre-Cœur est le Siège de l'Âme, tandis que le front est directement connecté à la glande pinéale ou "passage vers l'Âme". Le processus commence en plaçant de l'eau sur le front, la glande pinéale ou "Troisième Œil" en prononçant la formule au nom du Père-Mère Créateur.

Ensuite, en prononçant "au nom du Fils", Sa création, le thymus (organe de régénération) est tapoté et stimulé pour éveiller et libérer "l'Amour Inconditionnel" dans la zone entourant le corps physique de la personne, sa bulle de perception. Cette zone est délimitée par le creux de l'épaule gauche, le côté intuitif, le corps éthérique, l'Esprit Saint, le féminin...

Puis en dernier en tapotant le creux de l'épaule droite, on réveille la densité, l'intellect, le masculin, les mémoires, exprimés par Amen : contraction d'Amen-ta, l'Ahâ-Men-Ptah, les mémoires de l'Atlantide disparue…

Lorsqu'elle est pratiquée en conscience, cette gestuelle permet à l'une des parties du cerveau (la glande pinéale) de contacter une portion densifiée de sa conscience totale (ou "Âme") qui siège dans le centre-Cœur. Ce signe est censé établir une communication complète avec la Conscience totale ou Soi supérieur, l'Esprit, qui est le champ de conscience électro-magnétique qui entoure le corps humain et qui lorsqu'il est humidifié par les doigts joints, peut se matérialiser dans la conscience de l'individu.

Ainsi, suivant les enseignements de Yeshua, les premiers chrétiens activaient leur Corps d'énergie ou de Lumière, équilibrant ainsi les énergies mentales et émotionnelles de leur Conscience/Supra-conscience. Aujourd'hui, sans les activations correctes du Corps de Lumière, tout ce qui reste de ces techniques puissantes déviées par l’Église catholique romaine actuelle est un rituel approximatif où l'on se "mouille à quatre endroits"...

 

Dans le symbole de la Croix Rouge des Templiers, le cercle a été abandonné. La représentation stylisée qui exhibe la "Croix pattée" contient encore un bon nombre de propriétés géométriques et de secrets ésotériques. Mais aujourd'hui encore, ils ne peuvent être découverts que par les véritables initiés, ceux qui consacrent leur existence à servir les autres, ceux au Service d'Autrui.

 

Il n'est donc pas étonnant que le 19 mars 1314, sur le bûcher dressé sur l'île aux Juifs, en face du Palais de la Cité à Paris, Jacques de Molay, dernier templier se signant du sceau de Caïn dans la continuité de la tradition cathare, s'écrie : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer exacte : Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement. Philippe le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral ; ses trois fils mourront dans les 12 années à venir, sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens...

 

De la persécution de Jacques de Molay

Sous l'inquisition, les tortures des templiers reproduisaient le rituel de la crucifixion. En effet, ces derniers étaient accusés d'hérésie pour avoir renié la mort du Christ sur la croix. Il fallait donc punir les templiers par là où ils avaient péché. Il est avéré qu'un suaire a été utilisé pour recouvrir Jacques de Molay après une séance de torture particulièrement atroce organisée par Guillaume Imbert, confesseur du roi et grand inquisiteur : on l'a flagellé jusqu'au sang, on lui a enfoncé sur la tête une couronne faite d'objets acérés, et enfin on l'a cloué sur un panneau de bois à la façon des crucifiés. Ces tortures ont provoqué chez le Grand Maître des réactions chimiques qui ont permis ensuite l'impression de son corps et de son visage sur le suaire. De plus, il a été prouvé scientifiquement que l'homme du suaire devait être vivant et allongé sur un lit pour faire cette empreinte. C'était le cas de Jacques de Molay qui était dans un état proche du coma mais toujours vivant, après l'interrogatoire, alors que Jésus était mort et allongé sur une dalle, après sa crucifixion. Il est également avéré que deux ans pus tard, Jacques de Molay a pu exhiber ses plaies et ses cicatrices lors d'une comparution devant une commission papale, prouvant ainsi les sévices qu'il subissait.

 

De la persécution des Cathares

Du grec Katharos, signifiant "pur", physiquement par le feu de l'Esprit pour ne pas amener d'impureté, moralement (spirituellement) pour être libéré dans la vie terrestre des désirs corrompus, des vices et de toute culpabilité, la première apparition incontestée du catharisme en Europe occidentale est documentée en 1143 à Cologne. Les Cathares constituèrent une véritable civilisation d'êtres justes et respectueux de la vie qui s'est épanouie vers les 11ième et 12ième siècles (notamment dans le sud de la France, prenant le nom d'Albigeois (d’après la ville d’Albi), ce nom étant finalement donné à tous les membres du grand mouvement religieux chrétien originel médiéval en Occident. On les retrouvait également dans quelques villes italiennes et dans les Balkans car liés au mouvement bogomile. 

Ils étaient appelés de manière sarcastique "Les Parfaits", les membres s’appelant les vrais chrétiens et les bons ou Bonhommes. Leur symbole était le laurier, "l'Or y est". Autrement dit, être Cathare, c'est être libre de tout mélange à ce qui est faux, être sincère et véritable, authentique à Sa Nature première.

Comme au XIIe siècle le pouvoir de l’Empire romain fut consolidé par l’Église catholique en Europe, il s'en suivit par le rôle dévolu à l’Inquisition papale créée dans les années 1330 une vague effroyable de purges  sous le nom déguisé de croisades, avec comme cible toute personne qui diffusait un message d’amour, de paix et d’unité humaine, allant à l'encontre de la philosophie prédatrice et intrinsèquement anti-humaine de l’Église qui consistait à diviser pour mieux régner. Considérés comme les hérétiques (le terme "hérétique" est d'origine tchèque, dérivé du mot "cathare" par l’intermédiaire de l’allemand "Ketzer") et les apostats les plus dangereux, les Cathares furent ainsi  impitoyablement exterminés par l’Église romaine papale lors de la croisade dite des Albigeois par l'entremise d'Arnaud Amaury ou Arnaud Amalric, abbé de Poblet, de Grand Selve, puis de Cîteaux, archevêque de Narbonne, à qui est prêtée la phrase "Tuez-les tous Dieu reconnaîtra les siens". Il en résulta que la majeure partie de la littérature cathare a été détruite par l’Inquisition, et il n’en reste que des fragments.

Les Cathares étaient dépositaires d'une Connaissance initiatique concernant l'application de certaines lois universelles. Ils savaient notamment l'utiliser de manière active dans le dernier sacrement qu'ils délivraient, le "Consolamentum". L'application de celui-ci leur permettait ainsi d'affronter les flammes du bûcher en chantant, car il leur conférait le pouvoir de transcender l'illusion de la mort et de ce fait la peur de mourir. Leur FOI profonde leur a ainsi permis de se jeter eux-mêmes dans les bûchers, en chantant. Dans la mesure où l'âme enregistre les mémoires cellulaires du vécu du corps qu'elle a habité*, ceci explique que celles et ceux qui ont appris à réactiver leur génétique "Kiristos"*² peuvent voir les mémoires de leurs multiples existences ressurgir en leur esprit.

Le dernier "bon homme" ou "parfait" cathare connu est Guillaume Bélibaste, né vers 1280 à Cubières-sur-Cinoble (Aude), qui fut brûlé vif en 1321 à Villerouge-Termenès dans le département de l'Aude (Occitanie).

Cf. Le cheminement de l’Âme.

*² Cf. Le féminin séquestré.

 

Obélisque solaire et culte du sexe

 

Le trou de serrure que forme la représentation de la place Saint-Pierre est de manière occulte une représentation de l'utérus féminin. La cité du Vatican est construite sur le principe du secret du sexe et de sa magie. La clé comme l'obélisque sont des symboles du phallus de l'homme, représentant la fertilité, au centre de l’œuf qu’il a enfanté. A ce titre, l'obélisque pointe vers l'étoile centrale de l'antiquité dite du Dracon (ou Serpent).

 

L’Obélisque "égyptien", culte du soleil osirien

Dans l’axe de la serrure, l’obélisque égyptien se trouve au centre de la place, à 2.5 km de la colonne de Trajan sur laquelle trône depuis le XVI° siècle la statue de Saint-Pierre. Ce monolithe de granite rouge haut de 25.36 mètres pèse plus de 300 tonnes. Initialement taillé au 1er siècle avant Jésus Christ à Héliopolis, pour le préfet romain en Égypte Caïus Cornelius Gallus, il sera transporté à Rome en 37 sur l’ordre de Caligula qui le fera dresser au centre du cirque de Néron au pied de la colline du Vatican, le dédiant "divin César Auguste". Il ne porte aucune inscription hiéroglyphique. En 1586, le pape Sixte Quint (de 1585 à 1590) fit déplacer l’obélisque devant la basilique St-Pierre. L’entreprise qui dura une année entière nécessita plus de 900 hommes et 150 chevaux. Un silence complet avait été exigé durant l’érection de l’obélisque, sous peine de mort. Puis, le Globe de César qui se trouvait sur la pointe de l’obélisque fut remplacé par une croix (le reliquaire contiendrait un morceau de la Sainte Croix). Il projette son ombre sur un cadran à 8 sections dessiné au sol. Par son déplacement dans le trou de serrure virtuel crée par l'architecte Le Bernin, cette ombre symbolise les tours de clés d’ouverture et de fermeture du Soleil. L'obélisque répond au fait que l’humanité dépend dans une certaine mesure de l’énergie cosmique. Si celle-ci est disponible quand on monte dans les hauteurs, sur les montagnes, il en va différemment dans les plaines ou dans les déserts. Cette énergie peut être modulée, permettant aux énergies perturbées de retrouver une forme de sérénité et d'harmonie. Comme beaucoup de gens dans les villes vivent dans un espace confiné, qui favorise l’agressivité et les comportements difficilement contrôlables, sont installées à des points de croisement d’énergie des aiguilles que l’on décore avec des personnalités célèbres. En apparence on vénère une personne, en réalité on contrôle l’énergie des gens pour qu’ils soient toujours malléables...

 

Les Obélisques de Rome

A ce jour la ville de Rome possède treize obélisques ou points d'obélisque. Ils ont une histoire triple : égyptienne, romaine et pontificale. Sur l'histoire égyptienne, nous ne savons pratiquement rien, si ce n'est leur lieu d'origine, le nom du pharaon et le lien avec le lieu où ils avaient été érigés, en raison des divinités auxquelles ils sont dédiés. L'histoire de la Rome impériale, qui dura quatre siècles, débute pour l’Égypte après la bataille d'Actium le 2 septembre en l'an 31 avant J.-C. La flotte d'Octave a vaincu celle de Marc Antoine et Cléopâtre. L’Égypte devient propriété privée de l'Empereur. Le premier obélisque fut élevé à Rome en l'an dix avant J.-C., le dernier en l'an 342 après J.-C. Les "Empereurs pharaons" spolient les temples égyptiens en ôtant les obélisques alors qu'ils devraient en être les gardiens. Quant à l'histoire pontificale, elle commence au XVI° siècle lorsqu'on commence à les redécouvrir, enfouis dans le sol, au début de la reconstruction de la ville au Moyen-Âge. En 1585, le Cardinal Felice Peretti accède au Trône pontifical sous le nom de Sixte Quint, et fait redresser quatre obélisques : Place Saint Pierre au Vatican, Place de l'Esquilin, devant Saint-Jean-de-Latran, et sur la Place du peuple (popolo). Pie VI fait également redresser trois obélisques : Via del Parlemento, Place du Quirinal et Sainte-Trinité-des-Monts. Pie VII dressa l'obélisque situé dans les jardins du Monte Pincio, Innocent X celui de la place Navonne, Clément XI celui situé face au Panthéon, et Alexandre VII l'obélisque sur la place de Minerve. Un obélisque similaire à celui du Panthéon est dressé dans les jardins de la villa Célimontana. Enfin Victor Emmanuel dresse celui situé devant la gare de Rome.

 

Astrologie mystique

 

Le palais du Vatican est construit sur un ancien cimetière païen, ensemble de mausolées constituant une vaste nécropole. On y pratiquait le culte des morts et la divination. C'est donc sur des ossements transformés en reliques que les papes ont construit leur palais. Le mot Vatis signifiait devin et le mot Can serpent*. La véritable signification du mot Vatican serait donc "Serpent devin". Le Vatican est par sa nature originelle un haut lieu de la divination et de l’astrologie. Depuis le Moyen-Age, l’Église catholique a toujours associé l'astrologie et le zodiaque avec son culte faussement chrétien, ayant notamment introduit l'astrologie arabe au cours des XII° et XIII° siècles avec les voyages des traducteurs occidentaux, chanoines ou laïques, à la recherche de manuscrits anciens comme ceux provenant de la Grande bibliothèque d'Alexandrie.

La salle de la Tour des Vents (image) est un centre de divination astrologique. Sur la photo a été dessiné le phénomène solaire qui se produit le 21 mars, quand le rayon du soleil passe sur le méridien qui a été perforé sur un mur de cette salle. La lumière vient éclairer le parquet où une constellation astrologique a été dessinée. Les œuvres de Michel-Ange ont également un message astrologique, tout particulièrement le plafond de la chapelle Sixtine.

Il est intéressant de souligner pour l'anecdote que l’institut de statistique de Bucarest, département du ministère de la Défense roumain, comportait pendant la Seconde Guerre Mondiale un père, Michel Avramesco (mort en 1984), qui dirigeait des "recherches sur l’astrologie avancée et la cosmobiologie occulte", en relation avec les Jésuites et le Pape Pie XII ...

* Can signifie serpent en Maya, terme désignant les gouvernants. Can signifie aussi "quatre", de ce fait les quatre directions de l’espace, la croix, etc.

 

La Basilique Sainte-Marie-des-Anges

Dans l'axe de la place Saint-Pierre, à exactement 3,3 km, se tient la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs (en italien Santa Maria degli Angeli e dei Martiri), une basilique romaine située sur la "Piazza delle Repubblica". La basilique est dédiée aux martyrs chrétiens, censés avoir construit les thermes.

L'église actuelle occupe les anciennes salles des thermes de Dioclétien, et conserve une ligne méridienne monumentale, ajoutée au XVIIIe siècle par Francesco Bianchini, astronome, mathématicien, archéologue, historien et philosophe. C’est une sorte de cadran solaire, à l’intérieur de la basilique. Outre la ligne qui marque l’avance du Soleil, Bianchini ajouta des perforations dans le plafond pour noter le passage des étoiles qui permet, dans l’obscurité de l'église, de recevoir les pâles rayons de l’Étoile polaire (a Ursae Minoris) à travers une fente verticale ménagée dans une petite croix située près de la fenêtre de la voûte, ainsi que ceux d'Arcturus (a Bootis) et de Sirius (a Canis Majoris).

 

Astrologie et histoire de Jésus

L'histoire de Jésus telle que racontée par le christianisme dans la continuité des divinités païennes des civilisations précédentes offre nombre de corrélations avec l'astre solaire et sa course annuelle entre solstice d'été et solstice d'hiver, qui servait de culte aux religions d'avant son instauration. Les "disciples" du Soleil, soit les apôtres, ne symbolisent-ils pas les 12 mois de l’année et les 12 signes/maisons du zodiaque ou constellations par lesquels le Soleil doit passer ? A 12 heures, le Soleil est au zénith, sur cette Terre ou dans le temple du " Plus haut ". N’est-ce pas pour cette raison que Jésus commence le "travail de son Père" à l’âge de 12 ans ? Le Soleil entre dans chaque signe du zodiaque au 30° degré. N’est-ce pas l'explication pour comprendre pourquoi le "fils (son/sun/soleil) de Dieu" a commencé son ministère à l’âge de 30 ans ? Quant au récit de la résurrection d’entre les morts de Lazare par Jésus, il est très semblable à celui de El-Azar-Us, la momie égyptienne ressuscitée par le dieu Horus *. Ces deux histoires ne sont-elles pas des allégories du passage du Soleil par la "constellation de la momie (Orion, soit Osiris)" lui apportant la lumière et la vie ? D'ailleurs, la désignation égyptienne antique pour Osiris était Azar/Asar, phonétiquement très proche de "Lazare", et l’ennemi principal du dieu Horus était Seth ou Sata, d’où dérive le nom Satan. Autre élément troublant, le Soleil se lève à "l’Horus-zon", le jour, et se couche au "sun-Seth" (sunset en anglais signifie coucher du soleil) la nuit. Tout comme le dieu Horus qui se bat pendant 40 jours en enfer contre son oncle Seth, à l'instar de Jésus se battant pendant 40 jours dans le désert contre Satan. Or, il se trouve que le Grec Hipparque se plaignait du fait qu’il lui était difficile d’observer les solstices, car le Soleil ne changeait guère sa position durant la quarantaine de jours de part et d’autre des solstices. Pour terminer, que penser du fait que les chrétiens aient consacré le Dimanche (Sunday en anglais, Sontag en allemand), pour vénérer leur Dieu ? Pures coïncidences et affabulations mystiques sectaires répondra le croyant embrigadé par le biais cognitif constitué...

*El Azar (Lazare) est pleuré par ses deux sœurs Marthe et Marie de Béthanie, qui ne sont rien d'autre que les figures des bien-aimées Meri-Aset

(Isis) et Meri-Miktal (Nephtys), cette dernière étant le double de Marie-Madeleine...

 

Astrologie et parole de Jésus

La naissance de Jésus la plus couramment acceptée correspond exactement au début de l’âge des Poissons, c'est à dire 4 avant J.-C. Dans Luc 22:10, lorsque ses disciples lui demandent quand il situera la prochaine Pâques après qu'il disparaisse, Jésus répond : Lorsque vous entrerez dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau .../... suivez-le dans la maison où il entrera". Ces écrits sont les plus parlants de toutes les références astrologiques, l’homme qui porte de l'eau étant le Verseau, soit l'âge astrologique qui se trouve après le Poisson dans la précession des équinoxes.

Depuis 26.000 ans et plus, tous les dieux solaires ou "Fils de Dieu" ont les mêmes caractéristiques. Ils naissent d’une vierge trois jours après le solstice d’hiver, identifié de tout temps à la mort du soleil. Le troisième jour après le solstice d’hiver correspond au 25 décembre, date récurrente de leur naissance. Si elle avait été peinte 2.000 ans plus tôt, à l’ère du Bélier, le symbole solaire de cette ère n’est pas Jésus mais Mithra*, dieu auréolé.

* A l’ère des Poissons, on sacrifiait l’agneau pour marquer la fin de l’ère du Bélier. A l’ère du Bélier, on sacrifiait le Taureau pour marquer la fin de l’ère du Taureau. Les religions et traditions de l’ère précédente étaient alors abolies ou interdites pour marquer le passage au nouveau cycle solaire. Mithra est souvent représenté tuant le Taureau d’un glaive à cette fin.

 

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La Cène astrologique.

La Cène de Léonard De Vinci , en italien L'Ultima Cena, soit "le Dernier Souper" (image 1), représente le cycle annuel du Soleil de façon astrologique, soit ses cycles solaires (image 2). Elle permet de situer les équinoxes (jour = nuit) et les solstices d’été et d’hiver. De Vinci identifie Jésus comme le symbole solaire de l’ère du Poisson, les personnages censés être les apôtres étant par groupe de trois (trois signes zodiacaux ou trois mois, ce qui correspond à une saison). Il y a quatre groupes soit quatre saisons (printemps, été, automne, hiver). L’observation de chaque personnage révèle leur véritable nature symbolique. Ainsi, pour toutes les religions qui s’inscrivent dans la symbolique solaire d’un seul cycle, elles comportent toutes une apocalypse qui est la révélation de la fin d'un âge du soleil pour un autre soleil), c’est à dire la fin d’un cycle de 2.160 ans.

Une autre clé symbolique d'enseignement se tient entre Jésus et Jean l'évangéliste à sa droite (penché sur son voisin), en l'occurrence un écart figurant un V. Il signifie le féminin sacré, soit le saint Graal (la matrice utérine). Le personnage de Jean, à l'allure très féminine, est en fait Marie Madeleine (Maria Magdalena)*. Le secret caché de ce tableau est la célébration du mariage de Jésus le Christ, soit les "noces chymiques", celles de l'union des polarités masculine et féminine qui donne la figure du Y la représentant*².

* Cf. Le chemin alchimique.

Autres clés codées, Victor Hugo avec son personnage de Jean Valjean dans son roman "Les Misérables", qui se cache sous le nom de Monsieur Madeleine. Les deux Jean (l'évangéliste et le baptiste) ne forment qu'un, soit l'être androgyne qui, en devenant Marie-Magdalena, célèbre le magnétisme de la déesse Lune, tout comme la légende de Jeanne (Jean au féminin) d'Arc (arc de lune), personnage emblématique androgyne...

 


Jean

Ce prénom est constitutif d'un mysticisme occulte utilisé tant par l’Église que par les sociétés ésotériques comme la Franc-maçonnerie à partir du mythe de Jésus-Christ. Ces dernières, se référant à Jean le baptiste comme à Jean l'évangéliste, désignent entres autres appellations (Jakin et Boaz) les deux colonnes de leur temple (figurant le Temple du roi Salomon à Jérusalem), censées exprimer les polarités opposées constitutives de l'univers. C'est ainsi qu'elles célèbrent à travers le patronyme de Jean le dieu Soleil (la lumière), soit son mouvement céleste qui se traduit par les équinoxes et les solstices d’hiver et d'été, requalifiés et fêtés en saint Jean d'hiver et saint Jean d’été, toutes deux étant placées sous le sceau de la charité, de l'humilité, de la fraternité...

Jean est un dérivé de Janus, le dieu romain à double face synonyme de porte (Janua en latin), d'ouverture, de transition et de passage, et du Yôm hébreu * signifiant "jour". Nous sommes bel et bien dans la continuité du culte solaire païen antique, mâtiné à la sauce chrétienne autre que celui pratiqué par l’Église romaine dérivant du judaïsme initial *², tout aussi dévoyé.

Pour justifier l'injustifiable, la Franc-maçonnerie se pare de deux cautions historiques, celles des chevaliers de saint Jean de Jérusalem (les Templiers) et celle du christianisme primitif présentés tous deux comme fidèles à l'enseignement de Jésus-Christ. Comme tout Ordre exotérique qui se respecte, la maçonnerie a pris un "patron" de référence pour constituer son rituel, en l'occurrence un (faux) saint patron, Jean, qui, à partir de ses deux composantes - le baptiste et l'apôtre, soit la continuité de Janus -, prépare comme soutient le chemin de celui qui vient œuvrer dans le monde, dans le strict respect de l'ordonnancement terrestre établi : apprentis et compagnons pour le vulgus pecus, et maîtres pour les sachants.

Tout pouvant se justifier au nom de l'amour, de l'humanité, de la fraternité, le processus de contrôle et d'asservissement des consciences consiste à créer une pseudo histoire mystique historique, prétexte à une quête de sens émancipée de tout dogme religieux (et par-là même supposée authentique), afin d'attirer dans les filets de la prédation des esprits apparemment libres aux fins de les intoxiquer et de les maintenir prisonniers de leur éveil de conscience *³. C'est ainsi que le culte "au grand architecte", Dieu, présenté comme "indépendant", peut dérouler son histoire fantasmagorique, qui n'est que la continuité du mythe égyptien d'Osiris détourné de sa symbolique profonde, celle de l'unité intérieure à réaliser. Il en découle qu'il est tout aussi difficile pour l'adepte maçonnique que le fidèle au dogme religieux inculqué, convaincus de la justesse de leur démarche, d'ouvrir les yeux. Non en ouvrant le "3ème œil", autre manipulation, mais les yeux qui découlent de leur intériorité profonde émancipée des fausses croyances inculquées. Le faux combat mystique d'Osiris, dieu du jour, contre Typhon (Seth), le dieu des ténèbres, n'est qu'une manipulation de la prêtrise païenne sur les soi-disant origines de la Création aux fins de division. Croire dans le soleil, autrement dit dans la (fausse) lumière de son institution pour donner sens au vivant, à Ce Qui Est, n'est que la marque d'un esprit extatique prisonnier du prédateur manipulateur qui s'en repaît. La question n'est alors pas de savoir sur quelle colonne il revient d'offrir au grand architecte une action de grâce, mais de réaliser en soi l'unité de conscience afin de recevoir la vraie lumière...

* Genèse 1.5 : "Dieu ['èlôhîm] appela [qârâ' 1] la lumière ['ôr 2] "jour" [yôm], et la ténèbre [ÿôshèk] il l'appela [qârâ' 1] "nuit" [layil/layelâh]. Il [M] y

[M] eut [hâyâh] un soir [èrèv], il [M] y [M] eut [hâyâh] un matin [bôqèr] : 1er ['èÿâd] jour [yôm]".

Cf. Le Judaïsme décodé.

*³ Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître à l'entendement de l'homme moderne, qui plus est fidèle croyant attaché à l'enseignement reçu de sa religion et de ses officiants, il découle de tout ceci que les récits bibliques décrivant l'épopée de Marie, Jésus le galiléen, de Madeleine sa compagne et de Joseph d'Arimathie, des apôtres ..., ne sont que des récits, légendes et métaphores dont la vérité historique a été audacieusement et judicieusement transposée en Galilée par les pères de l'église romaine. Ces grands prêtres, nommés "les fils de Bélial"*, font partie d’une humanité involutive dont l’objectif est de régner sur les hommes en servant une caste d’entités trans-dimensionnelles, c’est-à-dire d’origine exoterrestre*². Ils ont fait en sorte que l'humanité actuelle ne puisse plus se rappeler de sa véritable histoire.

* Démon présent dans les croyances de la goétie, science occulte de l'invocation d'entités démoniaques.

Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Sous le signe du serpent

La Salle des Audiences Paul VI ou Salle des Audiences Pontificales se situe partiellement au Vatican et partiellement à Rome. Construite en 1971 par l’architecte et ingénieur italien Pier Luigi Nervi (1891/1979) et nommée par le pape Paul VI, elle peut accueillir 6.300 visiteurs. Elle contient une statue en bronze appelée La Resurrezione, conçue par le peintre et sculpteur italien Pericle Fazzini (1913/1987) en 1977.

Ce bâtiment étrange a été conçu avec du béton armé par l’architecte, connu pour ses designs simples mais pratiques, solides et faits pour durer. Si sa courbure simple peut sembler modeste de l’extérieur, elle est en fait à l’image d’un serpent (photos 1 et 2) : dos large, étroit, devant arrondi, les yeux au milieu, la narine à l’avant, et le haut incurvé. Les deux fenêtres de chaque côté du bâtiment ressemblent à des yeux (photos 3 et 4) faits de vitrail (photo 5), et sont placées à mi-chemin de la longueur du bâtiment de chaque côté. Au centre de la forme des yeux, une fente ressemble à un œil de reptile. Au centre de la scène se tient ce qui ressemble à une statue au milieu, deux crocs acérés et pointus se distinguant de chaque côté. Quant au toit et les côtés du bâtiment, ils ressemblent à des écailles.

Au milieu de la scène se trouve une statue du Christ s’élevant d’une apocalypse atomique (photos 6 et 7). C'est la statue de "La Resurrezione". En la regardant sur les côtés, où les gens sont assis, la tête de Jésus ressemble à celle d’un serpent.

C'est bel et bien le signe de l'existence de l'État profond qui gouverne notre monde civilisationnel, l'influence extraterrestre ou extra-dimensionnelle des lignées reptiliennes*. Lorsque dans la salle d’audience le Pape s'exprime, il parle de la bouche du serpent, rapportant les mots de l’Etat profond à tous ceux qui écoutent. Il dit à l’humanité par le symbolisme le plan qui se déroule.

* Cf. Compréhension de la conspiration prédatrice & Les acteurs de la Matrice falsifiée.

 

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Le culte de Baal et de Mammon

 

"La Rome papale de l’époque était déjà moralement corrompue, le clergé dépravé et haï. Les cardinaux vivaient comme des princes, leur débauche n’offensait pas seulement la morale des républicains, mais aussi celle d’un grand nombre de simples citoyens. Les membres de la curie, une foule immense de prélats gorgés de prébendes voulant en accumuler toujours davantage, offraient un spectacle répugnant d’arrogance, de cupidité et de corruption morale."

Ferdinand Gregorovius, historien allemand (1821/1891), "Histoire de la ville de Rome au Moyen Age"

 

Depuis le faux Constitutum ayant attribué à l’Église romaine un pouvoir de contrôle exorbitant sur les choses terrestres, de nombreuses voix ont mis en avant la nécessité pour le pape de réserver les revenus de ses propriétés non à son Église et à sa propre personne mais aux pauvres, selon l’exemple des apôtres. Ainsi Dante Alighieri, ou le philosophe Marsile de Padoue qui va jusqu’à comparer le pape au serpent de l’Éden dissimulant Satan. Mais même lorsque fut établi au XV° siècle son caractère de faux fabriqué par avidité du pouvoir, et que Martin Luther déclencha un mouvement de contestation contre la corruption des mœurs de Rome, rien ne changea. Bien au contraire. Les questions de pouvoir ne sont déterminées ni par la foi ni par les documents, mais par la force et le sang versé.

 

La diplomatie de la rouerie

 

"Concordat" est le nom donné aux traités bilatéraux que le Saint-Siège signe avec d'autres États pour régler, dans le pays concerné, dit "concordataire", la situation juridique de l'Église catholique. Les accords portent sur les domaines religieux et civils, prévoyant des garanties réciproques en matière d'intérêts et de compétences communes comme les écoles confessionnelles, le service militaire pour les religieux, le mariage, les aides de l’État aux œuvres du culte,... A la différence des autres traités internationaux, le concordat entraîne une interférence de souveraineté dans un territoire unique, tous les articles concernant les citoyens d'un seul des deux États traitants, sur lequel l'autre État revendique une juridiction. Le concordat est donc la reconnaissance explicite d'une double souveraineté dans un seul territoire...

Au fil du temps, des limites sont portées à l’influence terrestre de l’Église compte-tenu de l’évolution de la conscience humaine. Elles ne se font pas sans résistance. La paix d’Augsbourg de 1555, dite "Paix de religion", met fin à la lutte entre catholiques et luthériens, les princes allemands étant libres d’adhérer à telle ou telle religion. Elle est un premier pas vers la laïcité, même si la clause prévue d’interdire à un prince-évêque qui passe au luthéranisme d’emporter ses biens. Cette ambiguïté de fond sera une des causes de la guerre de Trente ans à venir (1618 à 1648), qui oppose le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante. Elle finira avec la Paix de Westphalie de 1648, prémices à la naissance d’une communauté internationale laïque et non confessionnelle. L’Église romaine va une fois encore user de toute son influence pour s’opposer au traité, sans toutefois y parvenir.

Son pouvoir politique amorce alors un long déclin à partir du XVII° siècle. Si elle tentera de contrecarrer les deux grandes révolutions du XVIII° siècle, la française et l’américaine, dans son opposition aux sociétés secrètes et franc-maçonnes, l’Église de Rome ne cesse de perdre de son influence. Le pouvoir des papes est déclaré déchu à trois reprises : en 1798, lorsque les troupes d’occupation française proclament la République romaine et mettent aux arrêts le pape Pie VI ; en 1809, lorsque Napoléon déclare la fin de son pouvoir temporel et l’annexion des territoires pontificaux ; en 1849, avec la courte apogée de la République romaine. Finalement, la quatrième est la bonne lorsque Rome rejoint le tout récent royaume d’Italie le 20 septembre 1870 pour en devenir la capitale.

 

Les républicains Camillo Cavour (1810/1861 - image 1) et Guiseppe Garibaldi (1807/1882 - image 2), pères de la patrie italienne, ne cachent pas leur aversion vis-à-vis de l’Église, accusant la théocratie papale d’être la plus horrible des plaies depuis dix-huit siècles pour le pays par ses mensonges, persécutions et bûchers. Même en son sein, un courant appelle à un recentrage exclusif sur sa mission spirituelle. Le concordat signé par les accords de Latran en février 1929 avec le chef du gouvernement Benito Mussolini lui sauvera toutefois la mise, lui permettant d’empocher au passage un montant exorbitant de compensation financière. L’État moderne avait fini par capituler face à sa rouerie diplomatique faite d’hypocrisies, d’ambiguïtés, de demi-vérités et de ruse, et lui maintenait nombre de ses privilèges politiques. Il apparaissait cependant clair que, même inspirée par la divinité, l’institution ne parvenait pas à se soustraire aux faiblesses, craintes et mensonges des hommes qui la composaient.

 

Dans la même veine, un concordat est signé en 1933 sous la république de Weimar par le Cardinal Paccelli (Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli) avec l'officier représentant du régime nazi Franz Joseph Hermann Michaël Maria von Papen (1879/1969). Il en découle que chaque évêque doit prêter serment de fidélité à ce régime totalitaire. A la mort du pape Pie XI (né Ambrogio Damiano Achille Ratti) le 10 février 1939, Pacelli devient Pie XII jusqu'à sa mort le 9 octobre 1958, non sans faire l'objet de nombreuses controverses et reproches quant à ses "silences", en particulier sur la Shoah, le génocide des Juifs d'Europe par le régime nazi et ses collaborateurs, et ses ambiguïtés face aux régimes d’extrême droite. C’était sans doute le genre de traître à côté de qui Judas Iscariote fait figure de Saint...

 

Un lourd silence

Lorsque arrivent en juillet 1942 de Suisse les premières informations irréfutables sur le plan d’extermination nazi des Juifs, de nombreux gouvernements des États alliés publient une déclaration au sujet de la "solution finale" génocidaire. Le Saint-Siège n’y souscrit pas, le pape Pie XII envoyant un message radiodiffusé la veille de Noël, condamnant notamment le communisme. Son attitude ne changera pas, tout au long du conflit (refus de condamner l'invasion allemande de la Pologne et le massacre de centaines de milliers de Serbes appartenant à l’Église orthodoxe serbe) comme après, même si le Vatican a entrepris de nombreuses initiatives privées pour aider les réfugiés juifs et autres. Outre la crainte de perdre le bénéfice d'un compromis avec les maîtres autoproclamés de l'Europe, la raison se cache sans doute sur les siècles de tradition anti judaïque de l’Église romaine, la Religion de Moïse ne reconnaissant pas Jésus comme Fils du Créateur. Elle avait entraîné au fil des siècles une foule d'ordonnances pontificales qui leur imposaient des limites dans leurs déplacements et leurs activités, la contrainte à porter des signes distinctifs pour qu'ils soient reconnaissables au premier coup d’œil*, et les tentatives de conversion forcée de femmes, enfants et petits-enfants, notamment au moyen de baptêmes clandestins.

Cette position crée le trouble au sein même du corps catholique, entre d'une part religieux et individus de foi ouverts à la compréhension, à la miséricorde et à l’esprit de l’Évangile, et d'autre part le Saint-Siège avec ses impératifs économiques et politiques. Il faudra attendre avec l’encyclique Nostra aetate de Jean XXIII en 1965 un changement d’attitude dans son orthodoxie, et voir disparaitre l’idée de "peuple déicide" et de "Juifs perfides" dans les cérémonies pascales. Trop fine, trop sage, trop prudente, la diplomatie vaticane a souvent été victime de son principe de précaution excessivement méticuleux et administratif. Si le 12 mars 2.000 dans la basilique Saint-Pierre, le pape Jean-Paul II a demandé solennellement pardon pour les erreurs et fautes commises envers les Juifs, son successeur Benoît XVI louera en décembre 2009 les "vertus héroïques" de Pie XII. Curieuse conception de l’héroïsme…

* Ainsi le couvre-chef jaune des Juifs romains dont les nazis s'inspirèrent dans les années trente.

 

"L’Église ne peut être que réactionnaire ; elle peut être seulement du côté du pouvoir ; elle ne peut qu’accepter les règles autoritaires et formelles de la cohabitation."

Pier Paolo Pasolini - Écrivain et réalisateur italien (1922/1975), Écrits corsaires (1975)

 

Une économie prodigue

 

Mammon, dans le Nouveau Testament de la Bible, est la richesse matérielle ou l'avarice, souvent personnifiée en divinité. Ammon, nom grec qui signifie "sablonneux", est l'Homme ou le Christ cosmique, que les Égyptiens identifièrent avec leur dieu suprême Amon. Mammon, c'est son reflet perverti. Il est un faux Christ cosmique.

L’économie du Vatican se fonde sur des investissements patrimoniaux, des rentes, des revenus d’organismes extraterritoriaux et d’émoluments versés à divers titres par l’État italien, sans oublier la manne du tourisme développé vers les lieux saints, initiée comme promue à leurs frais par la République italienne et la municipalité de Rome. Elle bénéficie depuis 1984 d’un pourcentage de huit pour mille à prélever directement sur les déclarations fiscales des italiens, sauf si les contribuables désirent voir ces sommes employées à d’autres fins. Les bilans * sont lacunaires et opaques, se heurtant à la réticence des autorités à rendre publics les différents intitulés, même si Benoît XVI après 2008 suivi du pape François ont commencé à améliorer la situation par la remise aux cardinaux et évêques d'un compte rendu des finances et la fermeture de comptes ouverts pour des personnes n'y ayant pas droit.

Le coût annuel d’entretien - subventions directes - de l’État de la Cité du Vatican est estimé dans une fourchette de quatre à neuf milliards d’euros pour la République italienne, et les exonérations fiscales accordées au moins six autres milliards *².

Le Vatican a accumulé au fil du temps une fortune gigantesque. Ce sont les Jésuites qui devaient sécuriser cette institution, faire "le sale travail". Aujourd’hui c’est l’Opus Dei, une organisation prétendument laïque, difficilement attaquable.

* Le bilan du Vatican est rédigé par l’APSA, l’Administration du patrimoine du siège Apostolique, sous le contrôle de la préfecture aux Affaires économiques de l’État italien.

Estimation du mathématicien Piergiorgio Odifreddi.

 

"On ne peut servir Dieu et Mammon."

Évangéliste Matthieu (6, 24)

 

Une puissance immobilière hors-norme

Les propriétés du Saint-Siège ne se limitent pas aux quarante-quatre hectares de la Cité du Vatican, loin s’en faut. Ils comprennent de très nombreux biens immobiliers, parfois de grande valeur historique et artistique, à Rome et ailleurs. Qui plus est, tous ces biens jouissent du privilège d’extraterritorialité établis par les accords de Latran signés en 1929 *. Parmi eux, à Rome, la basilique Saint-Jean-de-Latran (photo 1) ; le palais du Latran (2) ; la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome (3) ; la basilique Sainte-Croix de Jérusalem (4) ; la basilique Saint-Sébastien-hors-les-Murs (5) ; la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs avec son monastère (6) ; certains immeubles du Janicule et de la place d’Espagne ; le palais des Saints-Apôtres avec sa basilique homonyme (7) ; le palais de la Chancellerie (8) ; le palais du Saint-Office (9) ; le palais de Propaganda fide de la place d’Espagne (10) ; le mausolée paléochrétien de Sainte-Constance (11) ; plusieurs sièges de l’Université pontificale grégorienne. A l’extérieur de Rome, le Saint-Siège possède de vastes propriétés comme le palais pontifical de Castel Gandolfo (12), aux basiliques de Lorette, d’Assise et de Padoue.

Par ailleurs, l’expertise immobilière du Vatican remonte à longtemps, comme en 1862 où sa Société immobilière acheta à bas prix les terrains de l’actuelle gare ferroviaire Rome-Termini, d’une toute autre valeur depuis.

* Concordat signé avec Benito Mussolini, chef du gouvernement, avec versement entre autres d’une indemnité considérable au titre des expropriations précédemment effectuées lors des tensions avec la République italienne au XIX° siècle qui souhaitait récupérer son entière souveraineté temporelle.

 

Tout ce patrimoine fastueux est lié au fait que cette religion a créé dès son origine son propre panthéon de figures divines ou semi-divines, s’éloignant de l’originel et rigoureux monothéisme juif dont elle était issue. Chaque lieu, chaque activité, chaque partie du corps va se voir doter de son protecteur ou de sa protectrice, comme on le faisait dans l’ancien panthéon païen. Dans une ville de Rome qui tombait progressivement en décrépitude, ce décorum fait de basiliques immenses et magnifiques ne pouvait que servir l’aspiration démesurée de foi et de domination de cette religion expansionniste. Il s’agissait d’assurer sa légitimité, et par-là même son existence.

 

La Basilique Saint Pierre

Démarrée vers l’an 326, elle est inaugurée à la Renaissance en 1626, succédant à une autre construite au IV° siècle par l’empereur Constantin. Elle est bâtie sur son emplacement exact et dans le même axe. Déjà, à l’époque, la Basilique de Constantin était-elle même construite sur les ruines du cirque de Caligula et de Néron.

La Basilique actuelle est l’église la plus grande du monde, pouvant accueillir jusqu’à vingt mille personnes. Elle est l’un des plus grands temples jamais construits en hommage à une divinité, sa coupole titanesque culminant à plus de cent trente mètres. Elle s’impose également à la vue par les treize statues géantes de façade de six mètres de haut, cent quarante statues de Saints à l’intérieur de trois mètres de haut, trente autels et cent quarante-sept tombeaux de papes. Elle recèle aussi d’innombrables ornements et enrichissements artistiques, tout comme de sépultures de rois et de reines, de femmes et d’hommes illustres dont on se demande ce qui leur a valu leur place dans le plus grand temple de la chrétienté*. Sa construction fut mouvementée, parfois dramatique, et son coût colossal*². Il ne pouvait en être autrement pour ses promoteurs, désireux par cette magnificence d’affirmer leur pouvoir extraordinaire frappé par le sceau de la gloire d’or et de lumière telle que la Chaire de Pierre*³ illustre (deuxième image). Il va sans dire que l’édifice matériel de Saint-Pierre ruina en grande partie son édifice spirituel, ce que l’Église romaine admit par le jésuite Pietro Sforza Pallavicino dans son "Histoire du concile de Trente" en 1656.

* Ainsi les sépultures de la reine Christine de Suède (1626/1689) ou du cardinal-duc d'York Charles-Édouard Stuart (1720/1788), tous deux homosexuels notoires et qui, pour des raisons d'intérêts politiques, y reposent, en dehors de toute cohérence doctrinale.

Son financement inaugure les pratiques financières délétères de la multinationale divine, autrement dites le "commerce sacré". Ainsi ceux qui voulaient voir graver leur nom sur le mur à côté du tombeau de Pierre devaient faire un don aux diacres chargés de service (bulle Salvator noster de 1507). Elles seront suivies plus tard des indulgences, à l’origine de la rébellion luthérienne de 1517, permettant de racheter moyennant monnaie ses péchés. Il fallait bien rembourser le gouffre des dépenses de la cour pontificale et le paiement des intérêts dus aux banquiers européens.

La légende fabriquée attribue à l’apôtre Pierre ce trône qui fut offert au pape en 875 par Charles II dit le Chauve.

 

Le Palais du Quirinal

La place, le palais, les fontaines et jardins reflètent toute l’histoire de Rome et de la papauté qui l’a gouvernée pendant des siècles. Sixte V est le premier pape à y mourir en 1590, et Clément VIII qui lui succède s’y installe. Le pape Pie IX* s’y retranchera pour produire en 1864 le Syllabus et lancer un concile général dans la basilique Saint-Pierre ("Vatican 1"), ce document condamnant sans détours la civilisation moderne dans sa quête de progrès. Si effectivement ses dérives à venir dans la frénésie de l’argent et de la consommation sont tancées à juste titre, le pontife nie les conquêtes sociales libératrices pour défendre avec véhémence l’absolutisme et appeler à l’obéissance stricte à la doctrine de l’Église. Soutenu par les Jésuites, il étouffera toute discussion collégiale en se réfugiant derrière la constitution sur l’infaillibilité papale du 18 juillet 1870 Pastor Aeternus, ce que confirmeront ses successeurs. Les vérités de la foi sont établies une fois pour toutes, confiées à l’infaillible interprétation de l’Église, toute contestation n’étant que provocation ou blasphème… Il ne pouvait qu’en découler une profonde rupture au sein même du Catholicisme, qui ne cessera dès lors de créer un clivage entre traditionalistes et progressistes. Ici se trouve une des principales raisons de l’ampleur de la désaffection des fidèles.

* Il sera béatifié par le pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000, ce dernier n’ayant pas hésité dans son encyclique Evangelium vitae à affirmer que " la démocratie, en dépit de ses principes, s’achemine vers un totalitarisme caractérisé " quand elle vote en opposition avec l’éthique soutenue par l’Église.

 

Les saints banquiers

IOR : Istituto per le Opere di Religione, Institut pour les œuvres de religion. La banque du Vatican a son siège dans le puissant donjon de Nicolas V* (pape de 1447 à 1455), adossé au palais de la résidence pontificale. Créée en juin 1942 par Pie XII, elle réunit un certain nombre d’instituts en une banque dotée de la personnalité juridique. Son but était naturellement de rentabiliser le capital issu du patrimoine considérable reçu à la suite du concordat de 1929 signé avec l’État italien, la plupart des revenus devant financer les "œuvres de religion". Son premier chef d’orchestre, le banquier Bernardino Nogara (1870/1958), acquit la permission que les investissements soient libres de toute considération religieuse, pouvant être effectués n’importe où dans le monde. Ainsi, pendant la seconde guerre mondiale, les capitaux furent transférés aux États-Unis, et récupérés à l’issue avec une plus-value. Ses prérogatives la rendent unique, comme sa non-imposition sur les dividendes (idem pour ses clients sur les intérêts perçus) ou son caractère extra-territorial pour toute demande d’information formulée par un autre État et qui, de ce fait, ne trouve jamais de suite positive. Enfin, et ce n’est pas la moindre protection, ses dirigeants jouissent d’une immunité juridique totale les mettant à l’abri de tout éventuel procès ou arrestation.

Conjuguer rigueur morale et réalisme historique fait partie de l’équation complexe du Saint-Siège, ce qui se traduit par l’inévitable souplesse des frontières et les risques qui en découlent. Elle conduit à devoir choisir son camp, et le rapport entretenu à l’argent depuis les origines permet de comprendre la nature du choix qui a été fait.

* Nicolas V a béni par bulle papale la traite négrière le 8 janvier 1454.

 

Pendant dix-neuf ans, de 1971 à 1989, l’IOR a été dirigé par un singulier personnage, prêtre, Monseigneur Paul Marcinkus (1922/2006 - photo 1), nommé par Paul VI après lui avoir sauvé la vie à Manille aux Philippines en sa qualité de garde du corps. Son nom est en effet mêlé à la centaine de prêtres francs-maçons révélée en 1978, côtoyant de très hauts responsables dans la hiérarchie vaticane tout comme les acteurs de la sulfureuse loge "P2"*, Propaganda Due, influent réseau d’hommes politiques, de magistrats, de financiers ou de militaires, organisateur de trames subversives. Son histoire sent le soufre.

* Silvio Berlusconi comme Henry Kissinger en firent partie.

 

Fuite de capitaux, faillite bancaire et meurtres en série

La mort de Jean XXIII en juin 1963 a été une catastrophe pour l’Église, le financement par le don des fidèles commençant à diminuer sensiblement. Qui plus est, le gouvernement italien décide de soumettre quelques années plus tard les dividendes des actionnaires du Saint-Siège à l’impôt. Aussi est décidé le transfert à l’étranger des grosses plus-values vaticanes. Paul Marcinkus (photo 1) va alors pour ce faire s’appuyer sur un homme d’affaires sicilien de son réseau, Michele Sindona (photo 2), lié à des familles italo-américaines du crime organisé (la mafia). Celui-ci organise le transfert de l’argent via la Suisse, versant au passage quelques millions de dollars dans la caisse de partis politiques, tout particulièrement de la Démocratie chrétienne. Ces énormes quantités d’argent vont néanmoins fondre vers la fin de 1974, en raison du prix du pétrole et de tensions au Moyen-Orient. Sa banque, la Banca Privata Italiana, est alors mise en liquidation judiciaire. L’homme chargé de diriger les opérations de liquidation au nom de la Banque d’Italie, l’avocat Giorgio Ambrosoli (photo 3), refuse de couvrir le passif, malgré les fortes pressions exercées à son encontre, notamment par l’homme d’État figure emblématique de la Démocratie chrétienne, le tout puissant Giulio Andreotti (photo 4). Il sera assassiné sous ordre de Michele Sindona le 11 juillet 1979.

Le financier Licio Gelli (photo 5), "vénérable" Grand maître à la tête de la loge P2*, propose à Andreotti un plan pour sauver le financier. Mais le ministre du Trésor se met en travers. Sindona meurt empoisonné en mars 1986, dans l’établissement pénitentiaire où il purge sa peine.

* La loge maçonnique au rite écossais P2 a été initialement fondée par le poète italien Giosuè Carducci (1835/1907), auteur d'un poème hymne à Satan ("L'Inno a Satana" - 1863) et en charge de la propagande maçonnique en Italie. Il sera recommandé par Jean-Paul Ier, lui-même franc-maçon, comme idéal pour la jeunesse ...

 

Le Banco Ambrosiano

L’archevêque Marcinkus est également lié à la faillite de cet établissement bancaire étroitement lié à l’IOR (ses actifs s’élevaient à 18,7 milliards de dollars en 1981) dirigé par Roberto Calvi (photo), dit le "banquier de Dieu". Ce dernier, membre de la loge P2 et de sa bande d’intrigants, aigrefins et criminels de haut vol, ambitionnait de lui donner une stature internationale. Si la Banque d’Italie a commencé à se méfier du Banco Ambrosiano en 1978, lors d’une opération générale de répression de la fraude bancaire, elle s’est immédiatement heurtée à une forte opposition politique.

Ayant refusé son aide à Michele Sindona en mauvaise posture, celui-ci accuse en 1977 le Banco Ambrosiano d’opérations frauduleuses, ce que confirme l’année suivante l’inspection menée par la Banque d’Italie avec l'identification de sommes d'argent significatives en provenance de la mafia et d'un gang romain nommé Magliana (en 1980 et 1981, feu M. Calvi avait mis en place un vaste programme de prêts aux filiales péruviennes, nicaraguayennes et nassériennes du groupe Banco Ambrosiano, en utilisant des fonds empruntés sur le marché des eurodollars, pour un montant total de 1,2 à 1,4 milliard de dollars). Le juge à qui l’enquête est confiée sera assassiné. Compte-tenu d'une dette s’élevant à 1,4 milliard de dollars, Roberto Calvi tentera d’obtenir de l’aide du Vatican, laissant entendre dans un écrit retrouvé les liens de certains de ses membres avec les forces du crime, et la culpabilité de l’IOR dans l’immense ardoise de sa banque, tout particulièrement pour alimenter les caisses du syndicat Solidarnosc en Pologne (environ cent millions de dollars).

Il est retrouvé pendu le 18 juin 1982 sous le pont Blackfriars* de Londres. Cinq jours après sa disparition, sa secrétaire sautera à mort d’une fenêtre de la banque de Milan. Considérée comme un suicide, des enquêtes ultérieures ont montré qu’il s’agissait bien d’un meurtre qui, selon les procureurs italiens, était l’œuvre de la mafia sicilienne. Cinq personnes, dont le grand maître maçonnique Licio Gelli, chef de la mafia, ont été jugées pour son assassinat, mais ont toutes été acquittées.

Le Vatican, bien que s’attachant à nier toute responsabilité, versera toutefois en 1984 une "contribution volontaire" de 240 millions de dollars au comité des établissements bancaires créditeurs, bien loin des 400 milliards de lires dus. Si Marcinkus fut finalement inculpé, il n’a jamais été jugé car les charges retenues contre lui ont été abandonnées. Il est resté à la tête de la banque du Vatican pendant sept ans. "Monseigneur" Marcinkus finira par être congédié en mars 1989 par le pape Jean Paul II.

* L’emplacement du pont Blackfriars a été considéré comme indiquant un lien avec la loge maçonnique P2, car les membres du groupe illégal se désignaient eux-mêmes sous le nom de "frati neri" ("frères noirs" en italien).

 

Le décès de Paul VI en août 1978 a enlevé la protection existante jusqu’alors aux turpitudes de l’IOR. Les enquêtes policières sur les scandales auxquels elle est mêlée va permettre, au-delà de nombreux décès de témoins gênants, permettre à quelques repentis de révéler les relations dangereuses et les financements d’origines obscures, incluant les capitaux de la mafia sicilienne. Les pertes du Saint-Siège dans le krach du Banco Ambrosiano s’établissent à plus d’un milliard de dollars. Comme d’habitude, celui-ci s'est renfermé dans un silence impénétrable.

 

Manipulation d’argent

Le remplaçant de Paul Marcinkus, Donato De Bonis (photo 1), va dépasser le maître. Plus cynique et plus habile, il développe un véritable système extraterritorial financier au cœur de Rome, compte secret du Vatican de plusieurs milliards de lires en numéraire comme en titres. Il alimente certes quelques œuvres de bienfaisance et des donations à des centres religieux, mais sert principalement à des causes ambiguës comme le blanchiment d’argent sale. Ainsi l’IOR sera l'agent de transfert du plus grand dessous-de-table connu, appelé Enimont, groupe géant de l’industrie chimique créé en 1989 entre l’établissement public ENI et la société privée Montedison. Les dissensions entre les deux parties amènent Raul Gardini (photo 2) en charge de Montedison de vendre à l’ENI sa participation, pour un montant de 2.800 milliards de lires (un milliard et demi d’euros).

Ce montant exorbitant est lié à des rétro commissions à verser à nombre de parties nécessaires à l’obtention de l’accord, dont nombre de partis politiques, représentant entre 130 et 170 milliards de lires. Environ cent milliards transitent par l’IOR avant transfert sur les différents comptes concernés, dont neuf au titre de ses services. Les deux protagonistes, Raoul Gardini pour Montedison et Gabriele Cagliari pour l’ENI, se suicident en 1993, le premier en prison, rallongeant la liste maudite de tous ceux ayant eu à croiser la route de l’IOR. Donato De Bonis sera quant à lui "exfiltré" par le Vatican comme conseiller spirituel de l’ordre souverain de Malte, tout en continuant à distance à tirer les fils secrets de l’Istituto.

Le Saint-Siège plaidera l’ignorance de l’emploi illégal des fonds et de leur finalité, et nombre d’hommes politiques mouillés seront condamnés à des peines. Le parti populiste de Silvio Berlusconi "Forza Italia" profitera de l’occasion pour se lancer dans la conquête du pouvoir.

 

Concilier rigueur morale et éthique avec le réalisme historique apparait bel et bien un exercice d'équilibriste patenté, qui ne peut que connaitre la chute à un moment donné. Les Œuvres de la Religion semblent bien en l'état inaccessibles à l'Institution de référence s'en prévalant, l'éviction en septembre 2020 du cardinal Angelo Becciu* par le pape François ne faisant que rajouter une énième pierre à ce fragile édifice des oeuvres humaines terrestres.

* N° 3 du Saint-Siège de 2011 à 2018, avant d’être nommé à la direction de la Congrégation pour la Cause des Saints, le puissant cardinal a démissionné juste avant la parution d’un article explosif dans l’Espresso. Le prélat est accusé d’avoir utilisé les fonds dédiés aux œuvres caritatives dans des montages financiers, notamment pour l’achat d’un immeuble à Londres ainsi que dans les associations ou entreprises de ses frères. Les méthodes du cardinal Becciu, apparemment légales mais troubles et catastrophiques sur le plan financier pour le Vatican, étaient depuis longtemps mises en cause par le Pape lui-même.

 

Lumière et ténèbres

 

Si le Saint-Siège adresse à la communauté universelle des hommes ses saintes lumières, il est aussi porteur en son sein de noirceurs qui, pour le moins, interpellent sur sa véritable nature.

 

L'Empire astral des forces sombres, obscures

Le mot Empereur vient à l'origine de imperare, "prendre des mesures pour qu'une chose se fasse", "forcer à produire". Il est la quatrième carte du Tarot (image 1), son chiffre pair de ce fait stable faisant référence aux 4 points cardinaux, aux 4 éléments, aux 4 états de la matière. L'Empereur est en mouvement, près de son trône qui représente un aigle signe de puissance et de force. Il symbolise la réussite et les possessions matérielles, le pouvoir, la stabilité et l'habitude, la résistance au changement. Il représente les acquis du passé et un certain manque de souplesse pour aller vers autre chose, alliant la maîtrise de soi et une certaine rigidité. L'Empereur est une carte qui représente un inébranlable bâtisseur, trônant avec force et apparente humilité se voulant rassurante sur son empire. Cette carte est complémentaire avec la carte de l'Impératrice.

Nous retrouvons l'Empereur dans la saga de George Lucas Star Wars ("Les Guerres de l'Etoile") sous les traits de Sheev Palpatine (photo 2), alias Dark Sidious, personnage de fiction incarnant le seigneur noir des Sith, les Forces obscures, homme politique et antagoniste principal des Forces de Lumière représentées par les Jedi*.

Le nom Palpatine est composé des deux racines latines : palpare, "palper", soit "l'idée fondamentale de répéter", et tinea, racine latine de "vermine", "teigne". Ainsi la traduction littérale de "Empereur Palpatine" est "Celui qui force à aller toucher la vermine". Il exprime de façon radicale le point d'émergence du côté obscur de la Force, qui est la source de Vie de l'Univers. Comment se pourrait-il que cette force si puissante admette le mal destructeur en son sein, si ce n'est pour construire ses possesseurs par liberté de choix...

* Un Jedi n'utilise jamais la Force pour acquérir des biens ou du pouvoir, mais pour acquérir la connaissance et l'illumination. Comme la colère, la peur, l'agressivité et bien d'autres émotions négatives mènent au Côté Obscur, le Jedi est encouragé à rechercher des solutions non violentes chaque fois que cela est possible. Il doit agir avec sagesse, utilisant les conseils et la persuasion plutôt que les pouvoirs de la Force et la violence.

 

Le Pape, représentant terrestre de l'Empereur astral

Dans le film Star Wars, Darth Vader (photo 3) est le représentant de l'autorité suprême qu'est l'Empereur (photo 2). Entouré de ses cardinaux rouges écarlates (photo 4), il domine sur son royaume par la PEUR, mot contenu dans EmPerEUR.

Au centre du masque de Darth Vader* (Dark Vador dans la version française) se distingue la forme ésotérique des deux triangles interreliés comme dans l’Étoile de David (image 5), indiquant que la pointe vers le bas (la spiritualité) dirige la Force de l'énergie sombre vers la matière pour la dominer et l'asservir. Tous les casques des soldats de l'Empire sont comme ceux des nazis d'Adolphe Hitler, le stalhelm (terme allemand signifiant littéralement "casque d'acier" - photo 6)...

* Le nom Vader est composé des lettres qui commencent la célèbre locution latine Vade Retro Satanas ("Arrière/Recule/Retire-toi/Va-t-en Satan").


Répression du christianisme mystique

 

Depuis toujours l’histoire du catholicisme a vu en son sein une Église "silencieuse", frondeuse dans l’esprit pour refuser les fastes indécents déployés et désobéissante moralement. Parfois tolérée, souvent combattue, elle n’a jamais pu peser sur la bonne marche vaticane hormis le bref passage de trente-trois jours de Jean-Paul 1er (Albino Luciani). Le pape argentin François semble l’avoir remis en selle depuis le 13 mars 2013. Caractérisée par la simplicité et l’esprit de bénévolat de la religiosité populaire, absente à tout dessein hégémonique, elle traduit merveilleusement l’enseignement christique sans les grossières dérives de l’institution qui s’en prévaut. Elle constitue indéniablement les réserves d’une alternative à venir lorsque le prurit aura été définitivement expurgé.

 

Son plus célèbre défenseur fut François d’Assise (1181/1226 - première image), qui abandonna toute richesse pour se consacrer à Dieu et se faire le serviteur des laissés-pour-compte de la Terre. Ce saint "révolutionnaire" fut regardé avec suspicion tant son ordre de moines mendiants renvoyait aux ecclésiastiques gloutons l’image de leur corruption. Il en fut de même avec Jacopone da Todi (1236/1306 - deuxième image), autre franciscain, excommunié puis condamné à perpétuité pour, entre autres, avoir remis en cause la validité de l’élection du pape en charge. D’autres suivront, comme le frère Dolcin (Fra Dolcino – 1250/1307 - troisième image), qui finira brûlé vif après d’horribles tortures de la solde ecclésiastique (nez et pénis arrachés avec des tenailles chauffées à blanc). Le mouvement franciscain et celui des moines mendiants avaient été réprimés par la force par le Vatican, se réclamant pourtant du message d’amour du Christ adoré.

Beaucoup plus tard, d’autres progressistes poursuivront l’interpellation de cette culture autoritaire, comme les "prêtres-ouvriers" en France ou les communautés chrétiennes de base. La communauté de Saint-Paul voit le jour à Rome à la fin des années soixante, avec pour abbé emblématique Giovanni Battista Franzoni (quatrième photo). Ses prises de position contre le concordat et sa solidarité avec les luttes ouvrières lui vaudront la franche hostilité des autorités, qui plus est lorsqu’il dénonce leur collusion avec la spéculation immobilière à Rome. Il est suspendu a divinis en 1974, puis rétrogradé à l’état laïque lorsqu’il fait savoir qu’il votera pour le parti communiste en 1976.

Les communautés chrétiennes de base (Pax Christi, Noi siamo la Chiesa, La Rosa Bianca,...) n’ont de cesse depuis de s’opposer à la ligne de conduite "rétrograde" de l’Église romaine, tout particulièrement sur la question des droits pour les couples concubins et homosexuels. Elles représentent aujourd’hui cinq millions d’italiens, soit 12 % de la population adulte, mobilisés pour inciter à la réflexion spirituelle par le dialogue et la confrontation avec les témoins du temps (artistes, réalisateurs de cinéma, scientifiques, théologiens, psychologues, philosophes…) sur la question de la dignité humaine.

 

La diabolisation répressive du féminin sacré

En observant les pistes qui sont obstruées par la diabolisation de certains archétypes humains ou animaux, il est facile de détecter les failles de la Matrice asservissante *. Ainsi L’Église romaine, symbole du système prédateur dominant de nature patriarcale, va s’attacher à diaboliser – étymologiquement qui divise – le féminin intérieur, soit le pendant nécessaire au masculin intérieur pour l’émancipation de l’être humain accompli par l'accroissement de son potentiel alchimique intérieur. Le culte de la Déesse-Mère et celui des femmes en général a toujours terrifié le monde politico-religieux patriarcal. De Marie-Madeleine la pécheresse, archétype de ce féminin "sacré" représentée par sa chevelure rousse (de manière subliminale infernale) aux dites sorcières, l’Église s’attache à persécuter les femmes, considérées comme des souillures et "créatures faibles plus prédisposées à céder aux tentatives de Satan". Elle met pour ce faire en avant leurs présumées caractéristiques sataniques: une marginalité due à leurs étranges pouvoirs (dont les menstruations), une capacité de guérison, un lien quotidien avec le monde invisible, la transmission d'enseignement et de secrets, la participation à des rituels sexuels ou de danse avec des boucs démoniaques, leur état de débauche... Par cette inversion de la perversité satanique, l’Église va justifier un système de persécution par les textes ou, plus directement, par la torture, le viol, l'esclavage et les bûchers.

 

Il est ainsi aisé de discerner que la voie d'une polarité féminine intérieure alliant la force de ses intuitions et la Connaissance est une voie bannie pour l'être humain par le système prédateur de contrôle : la femme n’est rien d’autre qu’un ventre (mère), une servante (de Dieu ou de l’élite), ou une putain, plus élégamment une prostituée. Comble de la perversité, est proposé à l’inconscient collectif le culte d’une fausse vierge sacrée élevée au rang d’icône dans la continuité des précédentes civilisations (Isis, Sémiramis, Ishtar, Vénus...), la Vierge Marie, qui représente l’idéal inaccessible pour tous les descendants des deux étourdis et inconscients originels, Adam et Eve, condamnés depuis à expier leur faute en enfer, soit sur la Terre, et ce jusqu’à la fin des temps*² ! Il est symptomatique de constater l'efficacité de cette programmation mentale insidieuse de la culpabilité et du dévoiement du féminin sacré, qui continue à fonctionner auprès d’un nombre conséquent de croyants au XXI° siècle, les processions dévotionnelles du 15 août (entre autres) l’attestant à chaque fois. C'est toute la différence entre des individus éduqués par le système, qui plus est à haut niveau pour un grand nombre d'entre eux, et des individus enseignés, c'est-à-dire ayant fait leur propre et indispensable travail de recherche et de discernement pour se prétendre libres et émancipés de l'illusion et des artifices de diversion créés...

* Cf. Compréhension structurelle de la Matrice asservissante.

Cf. La dualité décodée.

 

L’Église va également conduire une répression à l’encontre d'animaux, créatures vivantes présumées dotées d'un libre arbitre découlant de leur soi-disant conscience. Sauterelles, truies et tous les autres membres de différentes races animales sont ainsi jugées, accusées et condamnées en cas de comportements considérés "déviants" afin de maintenir l'être humain sous la chape de plomb de la peur, par ce qu'elle qualifie de "bien", de ce fait autorisé, et de "mal", ce qui est interdit et par là-même réprimé impitoyablement.

C'est tout particulièrement le cas du chat, animal officiellement déclaré incarnation du Diable au même moment que la chasse aux sorcières. Il subit ainsi les mêmes "bienfaits" purificateurs que ceux réservés à ces femmes. C'est par la bulle du pape Grégoire IX Vox in rama en 1233 qu’il est déclaré "serviteur du diable", dans la continuité de cette idée utilisée depuis le XI° siècle selon laquelle les hérétiques se livrent à un rituel d'adoration du Diable. A cette bulle qui décrit le sabbat des sorciers et leur culte diabolique, le pape Innocent VIII au nom si prédestiné décrète par sa bulle pontificale de décembre 1484 que les sorcières, décrites comme des êtres solitaires et asociaux, doivent être livrées par l'Inquisition au bûcher avec leurs chats. Dans la foulée paraît le Malleus Maleficarum, le "Marteau des sorcières" (c’est-à-dire le marteau contre les sorcières), traité des dominicains allemands Henri Institoris (Heinrich Kramer) et Jacques Sprenger (Jacob Sprenger), publié à Strasbourg en 1486 ou 1487 (Cf. image 3). Mentionnant spécifiquement que "la sorcellerie existe principalement chez les femmes parce qu'elles sont plus crédules et ont une mémoire indigente", et parce que "la sorcellerie vient du désir charnel, qui est insatiable chez les femmes", il va servir par ses arguments théologiques et juridiques de bréviaire à tous les enflammés "saints" inquisiteurs dans leur œuvre purificatrice, (in)dignes héritiers de Bernard Guidoni dit Gui (1261/1331 - image 4), dominicain rendu "célèbre" par son rôle d'inquisiteur impitoyable de l'hérésie en Languedoc. Ainsi des premières décennies du XV° siècle à l'an 1650, entre deux cent mille et cinq cent mille sorciers et sorcières (selon les estimations conservatrices) furent exécutés en Europe, dont plus de 85 % étaient des femmes.

En réalité ces "sorcières" étaient des femmes appartenant à la classe modeste de la population, qui vivaient la plupart du temps seules, hors emprise d'un mâle prédateur intronisé tout puissant par le système institutionnel. Beaucoup étaient sages-femmes ou guérisseuses, dépositaires d'une pharmacopée naturelle et de savoirs ancestraux. Des femmes qui ne pouvaient qu’être suspectes aux yeux d’une Église décidée à empêcher tout processus d’individuation de l’être humain par son ouverture de conscience. C'est ainsi que des milliers d'entre elles, accusées de pouvoirs surnaturels, furent torturées puis, à l'issue de leur procès, brûlées vives avec leurs chats*². Le pouvoir patriarcal pouvait se débarrasser de toutes les femmes considérées comme à risque (comme de quiconque en l'occurrence), et notamment éliminer toutes les femmes autonomes propriétaires en confisquant leurs propriétés. Ce contrôle psychologique des hommes sur les femmes rétablissait la soumission des femmes à l’Église, et détruisait de nombreuses lignées génétiques de femmes puissantes. Pour autant, il convient de prendre garde à ne pas tomber dans le piège de l'excès inverse, c'est à dire la défense d'un système matriarcal où, comme ce fut le cas à plusieurs reprises, les femmes ne font que perpétuer insidieusement la programmation prédatrice en dominant les hommes, sa vocation étant également de nous guider vers une logique auto-destructrice. C'est bien l'équilibre intérieur entre les polarités féminine et masculine qui est primordial, les polarités extérieures n'étant que le miroir et l'aide à cheminer vers cette réalisation individuelle.

Après les Cathares, leurs descendants basques les Cagots et les Templiers, chats et sorcières ("Sorginak" au Pays basque) complétaient la soif inassouvie de la prédation satanique dissimulée sous la soutane du faux Divin. Le culte du Baal-Moloch pouvait ainsi se repaître à satiété et poursuivre son travail d’éradication de la Connaissance éternelle portée et dissimulée par ses initiés. La connaissance du Principe d'Équilibre Universel, dans lequel le Principe Féminin joue un rôle essentiel, équivalait à une persécution sans relâche de tous ces êtres humains qui, plutôt que d’étouffer leur potentiel émotionnel et intuitif tel que voulu par le système patriarcal répressif, l’avaient tout au contraire développé en eux. Aussi toutes et tous étaient jetés dans le même sac sacrificiel avec le chat.

Il s’agit pour la majeure partie du texte d’une codification de croyances préexistantes, souvent tirées de textes plus anciens comme le Directorium Inquisitorum de Nicolas Eymerich (1376) et le Formicarius de Johannes Nider (1435).

En Écosse, se pratiquait le tragique rituel de "taghairm" qui consistait à donner en offrande au Diable des chats noirs. Ils étaient embrochés vivants et rôtis. Les hurlements des victimes de ce rituel avaient pour vocation de faire apparaître l'esprit satanique sous la forme d'un chat. Les participants de la cérémonie pouvaient alors voir leurs vœux exaucés.

 

Une procession de Cagots dans les Pyrénées
Une procession de Cagots dans les Pyrénées

La persécution des Cagots

Les Cagots* (dénomination du sud-ouest) ou les "Jacquets", issus de la Confrérie des Jacques, groupement d'individus de compagnonnage (activité de la pierre) constitués notamment de Cathares en fuite, ont enduré une persécution bien particulière, à savoir un racisme constitué de toutes pièces par la Monarchie et l’Église. Ils étaient de petites tailles, généralement blonds au yeux bleu, avec des oreilles dépourvues de lobes, des visages disgracieux, et parfois le teint olivâtre. Ils avaient selon les dires de l’époque une odeur nauséabonde. Pour d’autres, ils étaient chauves, sans pavillons d’oreilles, avec des doigts et pieds palmés, et dégagaient une forte odeur…

Ayant pris connaissance des lieux d'exode des Cathares, le pouvoir en place usa de ruse, faisant parvenir dans ces régions des lettres certifiant, par le biais des plus grands médecins du roi, que les populations qui arrivaient étaient porteuses d'une lèpre héréditaire. Comme évidemment à l'époque le peuple avait une peur terrible des maladies contagieuses, la ségrégation dura quasi 1.000 ans. Et ce fut même les "petites gens" qui, malgré les lois d'assimilation des Cagots, perpétuèrent la situation ...

* Comme nul ne sait d’où vient ce peuple, on le dit "tombé du ciel". Le nom viendrait de Cangoth, peut-être des descendants des Wisigoths dont l’étymologie en fait des "chiens de Goths" (Gott en allemand signifie Dieu). Cagot viendrait quant à lui d'un mot béarnais signifiant lépreux, et qui apparaît dans les textes vers l'an 1300. La lèpre désignait au moyen-âge différentes maladies ; la lèpre rouge presque toujours mortelle, la lèpre blanche ou lèpre tuberculeuse présentant des signes semblables mais pouvant se stabiliser. Tous ces malades, atteints de lésions défigurantes, inspiraient la peur de la contagion et étaient isolés hors des villages.

Un des autres noms très utilisés pour les Cagots est Crestiaas, Christianus ou encore Chrestian. Ce terme désignait les chrétiens ariens (religion arianiste adoptée par les Lombards, les Wisigoths, les Ostrogoths). Ces peuples d'abords conquérants puis vaincus par les Francs ont peut-être eu des descendants qui se sont réfugiés parmi les lépreux qui vivaient déjà à l'écart des villes, se voyant ainsi progressivement mélangés à eux jusqu'à ce que l'on ne fasse plus la distinction de l'un d'avec l'autre. Dans les textes anciens, christianus est d'ailleur accolé à leprosus, et même utilisé à sa place.

 

Si l'animal qu’est le chat, apparemment dénué de toute capacité à poursuivre un objectif subversif ou une volonté de remise en question du système établi dans lequel il vit, fut persécuté de cette manière, c’est en raison de ses caractéristiques spécifiques. Les chats sont en effet depuis la nuit des temps des animaux considérés comme sacrés par la prêtrise officiant. De la race des félins, qui exprime sur Terre la force universelle appelée Léo (lion)*, une des grandes races prédominantes dans l’Univers ("Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et inversement"), le chat apporte sa protection aux êtres humains, les protégeant d'ennemis invisibles et de leurs influences néfastes. Qui plus est, il peut aussi servir à la divination, lorsque l’humain sait le regarder dans les yeux et y lire ses messages. A l’inverse, il peut également être utilisé à des fins maléfiques par la maîtrise de sortilèges en sorcellerie.

Dans un contexte d’accélération de l’évolution de conscience qu’est le Moyen-Age, le risque pour l’Église était que cet animal spécialement doué de facultés extrasensorielles, tout particulièrement celle consistant à passer d'une dimension de réalité à une autre (par exemple de la 3ème à la 4ème), pouvait servir de messager à l’éveil de conscience d'un être humain endormi et sous hypnose par les balivernes racontées, même si cela se passe dans sa sphère inconsciente. C'est pourquoi la prêtrise dévoyée, tenant et tirant les ficelles du pouvoir asservissant en place, ne pouvait qu’en programmer le massacre au prétexte de fables basées sur l’exacerbation de peurs liées à l’ignorance…

* Cf. Vérité climatique.

 

Symbolisme du chat

La mythologie ancienne par ses fables était un moyen de présenter les faits qui n'étaient ni des fourberies ni des fictions ... Par exemple, lorsque les Égyptiens représentaient la lune par un chat, ils n'étaient pas assez ignorants pour supposer que la lune fût un chat, pas plus que leur fantaisie ne trouvait de ressemblance entre la lune et un chat. Le mythe du chat n'était pas non plus le simple développement d'une métaphore verbale et ils n'avaient pas davantage l'intention de proposer des énigmes... Ils avaient remarqué ce fait bien simple que le chat y voyait dans l'obscurité et que ses yeux devenaient des ronds parfaits et luisaient davantage durant la nuit. La lune était la voyante de la nuit dans le ciel et le chat était son équivalent sur la terre. Aussi le chat domestique fut-il adopté comme représentant, comme emblème naturel et vivante reproduction du globe lunaire ... Et il s'ensuivit que le soleil, qui regardait le monde d'en bas pendant la nuit, pouvait aussi être appelé le chat, comme cela eut effectivement lieu, parce que lui aussi voyait dans l'obscurité. Le nom du chat en égyptien est mau, qui signifie voyant et qui dérive du verbe mau, voir. La lune, en tant que chat, était l'oeil du soleil parce qu'elle réfléchissait la lumière solaire et parce que l'oeil réfléchit l'image dans son miroir. Sous forme de la déesse Pasht, le chat veille pour le soleil en écrasant de sa patte la tête du serpent des ténèbres, appelé son éternel ennemi !
C'est l'explication du mythe lunaire, sous son aspect astronomique.

Cf. Héléna Blavatsky, "La Doctrine secrète".

 

Les tribunaux de l'absolutisme

 

Toute religion doctrinaire repose sur l’absolutisme de son dogme idéologique, n’hésitant pas suivant les époques et sa collusion avec les autorités temporelles à user de la force et de la violence pour contraindre les hérétiques et déviants au respect des canons de son orthodoxie. "Crimes et châtiments" ont ainsi été la marque de fabrique au Moyen-âge de la sainte Église catholique proclamée à travers les tribunaux de son Inquisition, qui inspirèrent toutes les polices politiques à venir par la peur suggestive de leur empreinte. Il est vrai cependant qu’elle fit nettement moins de morts que les révolutions génocidaires idéologiques laïques qui allaient embraser tout particulièrement l'Occident à partir de la Révolution française.

Son procédé était délicatement appelé "mettre à la question", la procédure inquisitoriale accordant une grande importance à l'aveu de l'accusé que ce soit par la ruse ou la sagacité. Parmi les pressions physiques, on peut citer la réclusion censée "ouvrir l'esprit" ainsi que la privation de nourriture et la torture. C'est ainsi qu'en Languedoc, des vagues successives d'inquisiteurs hautement entraînés, aidés par des informateurs et des tortionnaires et animés par le credo totalitaire de l’Église catholique, armés de manuels détaillés et de registres de "renseignements" toujours plus épais, firent lentement mais sûrement tomber le catharisme dans l'oubli. La vie de milliers d'individus s'acheva dans les oubliettes ou dans des feux noyés de sang. Vers la fin du XIII° siècle, seuls les véritables héros osaient dire encore que ce monde proclamé de Dieu était mauvais. Ce n'était pas un système judiciaire. C'était un système conçu pour susciter la peur, la terreur.

 

Une des étapes de la "Question" : la torture de la roue
Une des étapes de la "Question" : la torture de la roue

 

L’Inquisition occupa pendant longtemps une place de premier plan dans l’Église, beaucoup de papes y ayant officié au préalable. Le concile de Toulouse de 1229 avait déjà interdit aux laïques d’avoir une Bible chez eux, et celui de Tarragone en 1234 ordonné que les traductions de la Bible en langue vulgaire soient brûlées. L’accusation d’hérésie allait même à l’encontre du droit romain, pouvant être formulée en l’absence de témoins dignes de foi. Et quiconque entendant parler d’hérésie avait pour devoir de la dénoncer sous peine d’être considéré comme complice. La Sacrée Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle* est créée par le pape Paul III Farnèse en 1542, par la bulle Licet ab initio, sa mission consistant à préserver et à assurer l’intégrité de la foi en proscrivant les erreurs et les doctrines non conformes. Elle est assurée par un collège de cardinaux et de hauts prélats sous les ordres directs du souverain pontife. Si dans un premier temps les condamnations prononcées se traduisirent en peines spirituelles comme l’interdetto (l’interdit) ou l’excommunication, elles devinrent plus lourdes, variant selon les pays et les époques.

Pourtant sa raison d'être initiale était la volonté des Rois catholiques de France et d'Espagne d'assurer la fiabilité de leurs régimes respectifs pour le maintien de l'axe franco-espagnol de Burgos à Chartres, soit le chemin de liaison du secret des origines de la civilisation depuis la chute de l'Atlantide, la France constituant le pays de destination des Atlantes en exil*² (au XI° siècle les rois catholiques se sont installés à Burgos et ont bâti une cathédrale identique à celle de Chartres). Cela passait donc obligatoirement pour eux par une consolidation du monde catholique occidental, quitte à installer une dictature. Il en découlera les excès de l’intégrisme catholique contemporain, la bonne intention de départ ne résistant pas au démon prédateur...

* Elle sera rebaptisée au nom de la modernité Sacrée Congrégation du Saint-Office en 1917, puis Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi en 1965. Jean-Paul II élimine en 1988 l'adjectif "sacrée".

Cf. Le féminin séquestré.

 

Sous l’impulsion volontariste de Paul IV dans son combat contre l’hérésie protestante et à partir de 1571, avec l’Index librorum prohibitorum (l’index des livres interdits), l’ensemble de la communauté catholique est placé sous la compétence juridique des inquisiteurs romains, tout particulièrement en Italie où la Péninsule manque d’un État puissant. Il en découle deux choses. D’abord l’utilisation de l’Inquisition à des fins électorales au sein de la curie romaine, permettant d’orienter l’Église selon ses propres desseins politiques et religieux*. Ensuite un compromis ambigu avec le pouvoir politique légitime à qui l’Église délègue l’exécution des peines après interrogatoire (appelé "question") voire "examen rigoureux" (torture), le civil se réfugiant derrière la doctrine ecclésiastique pour légitimer ses répressions, aucune distinction n’étant faite pendant le procès entre péché et délit. C’est "l’âme" de l’individu qui était jugée, avec toute la marge d’interprétation qui pouvait découler de ce concept flou.

* La mainmise dans le temps de ce qui deviendra le Saint-Office puis la congrégation pour la Doctrine de la foi explique l’élection tout particulièrement de Joseph Ratzinger (Benoît XVI).

 

L'Index des livres interdits, ou la nuit noire de la pensée

Le premier Index est établi en 1557, allant jusqu'à censurer une partie de la Bible et certains textes des Pères de l’Église (Ambroise, Tertullien, Thomas d'Aquin). Il se répartit entre des auteurs dont il fallait interdire l’œuvre tout entière, d'autres avec une interdiction partielle, et l'inventaire de textes hérétiques anonymes. On y retrouve Hippocrate, Galien, Paracelse, Platon, Aristote, Hérodote, Tacite, Thucyclide, Ovide, Virgile, Horace, Salluste, Plutarque, Homère, Caton, Plaute, Ésope. La congrégation de l'Index demeura toujours en arrière-plan de la Suprema Congregatio de l'Inquisition, présidée par un cardinal et un secrétaire toujours issu de l'ordre des dominicains réputé pour la qualité intellectuelle de ses membres. Sa dernière édition date de 1948, sa fin étant décrétée par Paul VI avec la réforme de la curie de 1965. La liste des auteurs et des œuvres bannis au fil des siècles aura compris les plus grands esprits de la pensée moderne, d'Alembert à Zola ...

 

L'éradication de la pensée hérétique

Le frère dominicain et philosophe napolitain Filippo Bruno, dit Giordano Bruno (1548/1600) était autodidacte comme Léonard de Vinci, ce qui probablement lui a permis d'échapper à l'emprise de la pensée unique, incarnant le combat de la conscience contre le dogmatisme... S'il fut aussi contemporain du mathématicien, géomètre, physicien et astronome italien Galilée (1564/1642), à la différence de ce dernier il ne plia pas devant l’Église. Homme de génie au caractère difficile et prophète de la pensée future, Giordano Bruno eut seulement la malchance de vivre en un temps où l’on brûlait les hérétiques… c’est-à-dire tous ceux qui avaient la volonté et le courage de penser autrement de ce que l’église entendait imposer à leur esprit. Son crime est d'avoir eu, avant Galilée, Leibniz, Einstein ou Mendeleïev, l'intuition géniale de ce qui est devenu la théorie générale de l'Univers, la relativité, la chimie, la génétique, etc. Cet homme avait en effet osé affirmer que l’univers n’avait aucune limite, et qu’ailleurs il existait des vies autres que la nôtre. Emprisonné par le Vatican et accusé d’hérésie, il est torturé* puis brulé vif sur le Campo del Fiori à Rome le 17 février 1600 après que l’Église ait essayé maintes fois de lui faire dire que ce qu’il disait était faux. De nos jours, l’existence d’une autre vie ailleurs que sur Terre est pratiquement acceptée par l’Église Catholique, ce qui a conduit le 3 février 2000 à l’occasion du 400ième anniversaire de sa mort le cardinal Poupard, président du conseil pontifical pour la culture (organisme qui réhabilita Jan Hus et Galilée) a exprimer les regrets de l’Église devant les bûchers de l’Inquisition. Toutefois, il confirma que Bruno ne serait pas réhabilité, même s’il y avait lieu de déplorer l'usage de la force employée contre lui : "La condamnation pour hérésie de Bruno, indépendamment du jugement qu'on veuille porter sur la peine capitale qui lui fut imposée, se présente comme pleinement motivée" déclara le prélat...

* Il fut ligoté au poteau du bûcher de l'Inquisition, et se vit fixer un mors de bois destiné à l'empêcher de parler, de hurler une dernière fois sa révolte et sa conviction. Il brûlera vivant après qu’on lui ait préalablement arraché sa langue...

 

"C'est donc vers l'air que je déploie mes ailes confiantes. Ne craignant nul obstacle, ni de cristal, ni de verre, je fends les cieux, et m'érige à l'infini. Et tandis que de ce globe je m'élève vers d'autres cieux et pénètre au-delà par le champ éthéré, je laisse derrière moi ce que d'autres voient de loin"

Giordano Bruno

 

Le paradoxe de l’Inquisition romaine est que du point de vue de la méthode judiciaire, elle a représenté un progrès. Là où l’hérésie déclenchait des réactions incontrôlées – émeutes populaires ou justice expéditive – l’institution ecclésiastique a introduit une procédure fondée sur l’enquête, sur le contrôle de la véracité des faits, sur la recherche de preuves ou d’aveux, en s’appuyant sur des juges qui résistent aux passions de l’opinion. C’est à elle qu’on doit l’institution du jury grâce auquel la sentence relève de la mise en délibéré et non de l’arbitraire du juge.

Jean-Paul II, dans un discours prononcé en mars 2000, demandera pardon au monde entier pour les nombreux péchés commis par l’Église, incluant les agissements de l'Inquisition.

 

Les limites du dogme

Nulle contrainte n'a de valeur en matière de spiritualité. Une conviction ne peut naître que si elle a été le fruit d'un examen librement poursuivi dans la sérénité. Une adhésion due à la peur est faussée dans son principe, le vice qui en est à la base lui retirant toute légitimité. Aucun intérêt pratique ne peut se trouver à la base d'une foi. Motivée par la peur d'un enfer ou l'espoir d'un paradis, elle devient un marché. Or il ne saurait y avoir marché entre l'homme et Son Créateur. Ils ne sont pas sur un pied d'égalité. Il y a un mouvement d'amour qui cherche sa satisfaction dans sa rencontre avec l'autre, parce que sa vie devient impensable sans Lui. L'amour ne se préoccupe pas de savoir ce qu'il recevra ni même s'il recevra ou évitera quelque chose. Il est le fait de l'intuition, d'une concordance de sentiments et de pensées telle que rien n'a de valeur qui ne soit conformité et fusion de vie avec l'autre.

 

Tout système prédateur dominant, par définition brutal et violent même s'il se réfugie derrière une raison d'être présentée comme humaniste, a besoin de sacrifier un grand nombre de victimes pour maintenir son règne sanglant et tyrannique. Il se nourrit de l’énergie mentale, émotionnelle et physique d’innocentes victimes pour alimenter ses noirs desseins. Hérétiques divers, templiers, sorcières, indiens, enfants mineurs... la liste est longue des victimes des atrocités de l’Église catholique soi-disant "chrétienne" sous la forme d'abus rituels et de contrôle mental à caractère satanique pour reprendre le vocable qu'elle utilise elle-même pour justifier de ses crimes. A chaque fois, il s'agit d'évincer, tout en se nourrissant de l'énergie de terreur générée, le porteur de la Connaissance Primordiale.

 

Massacres fanatiques

Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes et même les mois suivants. Cet événement des guerres de Religion* résulte d'un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien religieux et politiques que sociaux. La Saint-Barthélémy est le jour le plus noir des guerres de religion entre catholiques et protestants qui ont ensanglanté le pays pendant plus d'une génération. Il est devenu le symbole universel du fanatisme. Il est la conséquence des déchirements de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre la maison de Guise et le clan des Châtillon-Montmorency. Il intervient deux ans après la paix de Saint-Germain-en-Laye le 8 août 1570 qui a mis fin à la troisième guerre de religion, alors que l'amiral de Coligny, chef du parti protestant, a réintégré le conseil royal. Aggravé par la sévère réaction parisienne, catholique et hostile à la politique royale d'apaisement, il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivées par l'insurrection anti-espagnole aux Pays-Bas.

Faute de sources, les historiens sont longtemps restés partagés sur le rôle exact de la couronne, et la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Ils retiennent aujourd'hui que seuls les chefs militaires du parti protestant étaient visés par l'ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX ordonne l'arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par l'acharnement des massacreurs, il ne peut les empêcher. On évalue le nombre total de victimes dans l'ensemble du pays à 30 000 (plus que sous la Commune de 1871). Il n'empêche que le massacre n'est pas ressenti avec une horreur particulière par les contemporains. Il apparaît à ceux-ci comme relativement banal dans l'atmosphère violente de l'époque...

* En France, on appelle guerres de Religion les huit guerres civiles d'origine religieuse qui se sont succédé dans le royaume de France de 1562 à 1598, opposant partisans du catholicisme et partisans du protestantisme dans des opérations militaires pouvant aller jusqu'à la bataille rangée.

 

L’armée noire du pape

Les églises du Gesù ou Saint-Nom-de-Jésus (images 1 à 3) et de Saint-Ignace-de-Loyola (4 à 6) proclament la gloire et l’ampleur des ambitions jésuites à travers les ors, bronzes, moulures, dorures, couleurs, colonnes, entablements, fresques, stucs et marbres. Elles illustrent le somptueux triomphe de la religion catholique après le traumatisme de la Réforme luthérienne et de la mission universelle de la Compagnie de Jésus (d'où les jésuites) fondée par Ignace de Loyola le 15 août 1534 à Paris pour la combattre. Ce jésuite aussi brillant que peu charitable fut celui qui contraignit Galilée à abjurer ses théories scientifiques soutenant pourtant ce que l’Église bien plus tard finira par reconnaitre*.

Tout ceci explique aussi bien la détestation que l’estime portées à cet ordre religieux, composé d’hommes de grande culture à l’argumentaire subtil tout en faisant preuve d’hypocrisie et de duplicité. Soupçonné d’avoir intrigué dans la tentative d’assassinat du roi de France Henri IV de Navarre en 1594 puis de son assassinat en 1610, dans les deux cas par des individus – Jean Châtel et François Ravaillac – ayant eu des liens de proximité, l’ordre "noir" n’a eu de cesse de se forger une mauvaise et sulfureuse réputation, ce que perpétue son plus haut représentant actuel, le pape noir François (photo 7).

* Il en sera de même avec le philosophe Giordano Bruno, condamné à mort après sept années de procès, interrogatoires et tortures, par l’implacable cardinal jésuite Robert Bellarmin (1542/1621), pour sa théorie des mondes pluriels qui remettait en cause l’interprétation canonique des Saintes Écritures (De l’infinito universo et mondi). Robert Bellarmin fut néanmoins canonisé en 1930 par Pie XI, puis proclamé docteur de l’Église universelle …

 

Il a été fondé la Compagnie de Jésus sur la base de quatre vœux : pauvreté, chasteté, obéissance, et soumission totale au pape. Sa reconnaissance en 1540 par Paul III lui donne comme première mission la catéchèse de tous les enfants des écoles de Rome. La personnalité hors du commun d’Ignace-de-Loyola (1491/1556, canonisé en 1622) le propulse comme supérieur général, et il va déployer ses talents manœuvriers dans la mission d’évangélisation, que les jésuites pousseront jusqu’aux terres les plus lointaines avec François Xavier (1506/1552 - image 2). Il acquiert ainsi le nom de pape noir, celui qui dirige le Vatican dans l'ombre.

Ils exigent des jeunes candidats désireux de rejoindre l’ordre des qualités remarquables : vigueur spirituelle, bonne mémoire, capacité oratoire. Leur éducation* est sévère, combiné de jeûnes et de flagellation, confinant à la totale obéissance à partir d’une stricte hiérarchie, à l’instar d’un commando militaire. C’est ainsi que Ignace-de-Loyola théorise ses exercices spirituels et la contemplatio ad amorem (méditation sur la vie du Christ) pour modeler et purifier les âmes dans la compréhension du "message divin", la conversion. Par ces "illuminés" (Alumbrados) constitutifs d'une véritable force spéciale, la compagnie sera de ce fait dénommée l’armée du pape, devant au souverain pontife qui trône à son sommet une obéissance perinde ac cadaver (semblable à un cadavre). Sa devise était : "Je croirai qu’est noir ce que je vois blanc, si c’est ainsi que l’Église le qualifie". Aujourd’hui elle est plus humblement Ad maiorem Dei gloriam ("Pour une plus grande gloire de Dieu").

* Le Collège romain de formation a été fondé en 1584, école jésuite la plus importante jusqu’en 1773.

 

L’hostilité ne cessera de grandir à son encontre compte-tenu de ses pratiques, comme le commerce des esclaves en provenance d’Angola en Amérique portugaise. A plusieurs reprises la suppression de l’ordre fut demandée au sein de l’Église romaine, aboutissant en juillet 1773 avec le triomphe de la philosophie des Lumières qui voit en l’ordre l’un des symboles de l’Église catholique le plus réactionnaire. L’ordre sera rétabli en 1814 par Pie VII.

Dans le cours des siècles, si les Jésuites ont été des maîtres de dissimulation, de contradictions et d’ambiguïté*, ils ont été aussi des maîtres de générosité, tout particulièrement dans le domaine social et avec les populations opprimées d’Amérique latine, qu’illustre le pape François. C’est tout le paradoxe de la nature humaine, entre ombre et lumière, y compris au sein de l’institution sacrée de référence. Le cardinal jésuite contemporain Carlo Maria Martini pose dorénavant la question d’un christianisme concentré sur l’amour plutôt que sur l’orgueil de posséder la vérité, faisant sienne la célèbre phrase de mère Teresa de Calcutta "Dieu n’est pas catholique" par "On ne peut pas rendre Dieu catholique". La Compagnie de Jésus constitue désormais l’un des rares signes de vitalité doctrinale face à une politique vaticane marquée par le conformisme et l’arrogance du pouvoir.

* Ainsi sur la question de l’antisémitisme et l’anti-judaïsme.

 

Du sigle jésuite IHS ou JHS

Le monogramme IHS (parfois JHS), que l'on trouve sur les ornements liturgiques, est une abréviation et une translittération imparfaite du nom de "Jésus" en grec : Ι = J, Η = E et Σ = S1 (JES. = Jesus/Ιησους, IHΣOYΣ = nom complet en grec).
Lorsque le latin devint la langue dominante du christianisme, le monogramme fut mal compris, le êta grec (en majuscule) étant identique à la lettre latine H. Le monogramme devint I.H.S. et interprété librement comme signifiant pour certains le IHSV, le IN HOC SIGNO VINCES ("Par ce signe tu vaincras") de l’empereur Constantin, mots que ce dernier affirma avoir entendus avant la bataille du pont Milvius en 312). Pour d’autres, il signifie IESUS, HOMINUM SALVATOR ("Jésus, Sauveur des hommes"), ou encore IESUM HABEMUS SOCIUM ("Nous avons Jésus pour compagnon"), ou IESUS, HOMO, SALVATOR ("Jésus, Homme, Sauveur").

Ce monogramme est en fait Isis Horus Seth, la trinité égyptienne de la "Mère". Ces initiales I H S ont été pendant des siècles le signe de reconnaissance des Jésuites. Elles figuraient aussi sur les hosties. Elles étaient gravées sur les gâteaux ronds babyloniens que l'on offrait à Isis...

 

Un Général iconoclaste

Le Père Arturo Sosa Abascal a succédé le 14 octobre 2016 au père Adolfo Nicolás, devenant le 31° préposé Général de la Compagnie, que l’on appelle aussi communément le pape noir. Installé avec la bénédiction du pape François dont il est un ami fidèle, ce marxiste et moderniste n’en finit pas de proposer une nouvelle doctrine aux catholiques. Parmi son florilège, il a affirmé auprès du vaticaniste suisse Giuseppe Rusconi qu’on ne pouvait pas vraiment savoir ce qu’avait dit Jésus, parce qu’à son époque on n’avait pas d’enregistreur (sic).

Selon son interprétation toute personnelle et hétérodoxe, le diable n’est qu’une "figure symbolique" créée par l’homme "pour exprimer le mal." Féministe convaincu, il milite pour que les femmes aient plus de pouvoir au sein de l’Église : "L’Église du futur devra avoir une hiérarchie différente, avec des ministères différents. J’en appelle à la créativité féminine pour que dans 30 ans, nous ayons des communautés chrétiennes avec une autre structure. Le pape a ouvert la porte au diaconat en créant une commission. Ensuite d’autres portes pourront s‘ouvrir." Concernant les revendications du monde arc-en-ciel (les gays), le Général des Jésuites n’hésite pas à les soutenir. S’il préfère ne pas s’engager positivement sur le mariage homosexuel, il défend les unions civiles. Enfin, il prône comme tout bon communiste qu’il est la révolution, cette fois-ci morale pour combattre l'esprit délétère du concile Vatican II. Le pape blanc et le pape noir sont ainsi à l’ouvrage, main dans la main, pour effectuer l’aggiornamento moral de l’Église, avec pour devise "Du passé doctrinal et de toute morale faisons table rase…".

 

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Du Pape noir

Jorge Mario Bergoglio, l'actuel Pape François depuis le 13 mars 2013, 266ᵉ pape de l’Église catholique, est un homme d'Église argentin. Il était auparavant archevêque de Buenos Aires, étant le premier pape latino-américain de la chrétienté. Bergoglio est lui aussi un jésuite, premier pape de cet ordre, entendant appliquer à la papauté les méthodes de gouvernement caractéristiques de la Compagnie de Jésus. Or le préposé général de celle-ci, qui est surnommé le "Pape noir", dispose de pouvoirs qui sont pratiquement absolus.

Il a intégré la Compagnie de Jésus à l'âge de 22 ans, et ordonné prêtre à 32 ans fin 1969, il fut élu 4 ans plus tard responsable national des jésuites argentins, fonction qu'il assume les six années suivantes.

C'est donc la première fois dans l'histoire qu'un fils de saint Ignace est élu Pape, l'événement étant de taille puisque la Compagnie de Jésus est longtemps apparue comme une véritable église à l'intérieur de l'Église, et surtout qu'après l'élection de Jean-Paul II, la Compagnie - agitée par la contestation et souffrant d'une crise d'identité - fut rappelée à l'ordre et perdu de son influence au Vatican.

Le seul terme de "Jésuites" évoquant le mystère et le pouvoir occulte, l'esprit calculateur et hypocrite (au sens grec et non contemporain, c'est-à-dire courageux), l'intelligence et la rigueur, il est à comprendre l'importance de ce choix. Ce n'est pas par hasard que le supérieur de la congrégation est appelé le "pape noir", car du temps de Paul VI (pape de 1963 à 1978), les deux premières fenêtres à s'allumer le matin sur la place Saint-Pierre étaient, dit-on, celles du Pape et, en face, celle du père Arrupe, supérieur des Jésuites. Celui-ci est d'ailleurs le seul supérieur de congrégation à être nommé à vie. Sauf accident... les rumeurs fin 2021 sur la tenue d'un nouveau conclave ne cessant de bruisser. Il serait destiné à élire "un nouveau chef de la catholicité", ce qui conduirait à voir trois papes toujours vivants après la démission en 2013 de Joseph Aloisius Ratzinger élu pape le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI, désormais "pape émérite". Les raisons de santé ne manquent pas en effet depuis son opération du côlon début juillet 2021, qui l'ont conduit progressivement à un ralentissement de ses obligations, tout comme les nombreux reproches concernant ses échecs qualifiés de cuisants, comme celui de ne pas avoir résolu le scandale de la pédophilie dans l’Eglise ni celui des finances corrompues de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR), la "banque du Vatican". Ce serait un échec historique, celui du premier essai de populisme ecclésial que pratique depuis plus de dix ans le prélat argentin au cœur de Rome. Et pour cause, le pape François est un sataniste, comme le montrent ses prises de position en faveur des mondialistes : il soutient Klaus Schwab, l'ordonnateur du WEF (World Economic Forum) et son programme eugénique, prônant un gouvernement mondial. Il œuvre ni plus ni moins à la subversion de l’Église et du christianisme en général.

 

La sainte secte de Dieu

Le siège "politique" de l’association Opus Dei (image 1) est discret au cœur du riche quartier bourgeois Parioli de Rome, quand son siège "économique" se trouve au sein d’un gratte-ciel luxueux de New-York (image 2), son patrimoine étant estimé à trois milliards de dollars. Cette association est une prélature*, sa juridiction s’exerçant non sur un territoire mais sur des personnes. Elle a été fondée le 2 octobre 1928 à Pampelune, en Espagne, jour de la fête des Saints Anges gardiens, par Josemaria Escrivá de Balaguer (1902/1975 – image 3), béatifié par Jean-Paul II en mai 1992 et canonisé dix ans plus tard. La dévotion que Mgr Escrivá vouait à la Sainte Vierge justifie le nom de l’église où il dit le 31 décembre 1959 la première messe. Sainte-Marie-de-la-Paix est devenue l’Église prélatrice de l’Opus Dei dès que l’Œuvre fut érigée en prélature personnelle (image 4). C’est dans sa crypte que repose saint Josémaria dans une chasse en métal doré. Y sont aussi enterrés Mgr. Álvaro del Portillo (1914-1994), évêque et premier successeur de saint Josémaria à la tête de l’Opus Dei, ainsi que la sœur du fondateur, Carmen Escrivá, et Dora del Hoyo, première numéraire auxiliaire de l’Opus Dei.

* La prélature dépend directement du pape. Elle est autonome financièrement et sur le plan structurel, jouissant de la faculté d’ordonner ses propres prêtres.

 

Accusé de détenir les postes clefs au Vatican, l'Opus Dei, qualifiée de "Sainte Mafia" ou de "Pieuvre* de Dieu", est à l'origine de sinistres complots. Ce surnom de pieuvre a été à cette mafia pour son immense réseau, tentaculaire. Ce surnom prend encore plus d’envergure quand on sait que la pieuvre peut régénérer ses tentacules lorsqu’elle en perd une ou plus. La mafia fonctionne à l’identique, elle peut survivre même si on lui coupe une partie de son réseau. Elle est capable grâce à une organisation maîtrisée de régénérer de nouveaux réseaux mafieux...

* Dans les films de James Bond, le célèbre agent OO7 des services secrets britanniques, Octopussy (pieuvre en anglais) est le symbole du SPECTRE, la Société Pour l'Espionnage le Contre Espionnage le Terrorisme la Revanche et l'Extorsion. C'est l'incarnation du mal absolu, n'ayant pour seul objectif que de rançonner et de dominer le monde.Assassinats en tout genre, déclenchement d'une troisième guerre mondiale ou tout simplement éliminer Bond, c'est une redoutable société secrète, très bien organisée (Cf. images 5 et 6).

 

Son fondateur aurait eu un appel pour "rédimer" le monde, le christianiser de l’intérieur selon sa formule "Sanctifie ton travail. Sanctifie-toi toi-même dans ton travail. Sanctifie les autres à travers ton travail." Les membres de l’Opus Dei (Œuvre de Dieu en latin) sont pour la plupart des laïcs catholiques, appartenant en général à des classes sociales plutôt élevées et introduits dans les milieux importants de la société civile. Ils sont recrutés en priorité selon leurs aptitudes intellectuelles et leur sphère d’influence (article 116 du statut de 1982).

Son symbole (image 1), une croix dans le cercle, illustre sa mission de sanctification du monde par l’intérieur.

Elle compte 1.850 prêtres et plus de 83.000 laïcs dans le monde, dont 55 % de femmes, quatre mille d’entre elles étant des "auxiliaires" employées à plein temps aux tâches ménagères des différents centres de l’association, avec port de l’uniforme et ayant fait vœu de célibat apostolique. En Italie, les quatre mille membres sont principalement des entrepreneurs et des professions libérales de renom. Par ses règles et son obsession de l’obéissance, l’Opus Dei rappelle le puissant ordre jésuite, témoignant de la même ténébreuse religiosité et d’une obéissance aveugle nécessaire au "chemin de sainteté". Appelés "surnuméraires", les membres jurent de toujours consulter les membres de l’organisation interne, les "numéraires" (environ 20 % du total global), pour toute question professionnelle, sociale ou intime. Ces derniers lèguent par testament à leur entrée tous leurs biens, présents et à venir. La règle du secret s’impose de façon absolue, nul ne devant révéler son appartenance ou celle de quiconque, y compris au sein de sa propre famille.

Placé sous le patronage de saint Joseph, le fonctionnement de l’organisation est sexiste, et basé sur de nombreuses pénitences destinées à éprouver le corps comme l’esprit. Ainsi le port chaque jour pendant deux heures hors dimanche et jours fériés du cilice (image 2) pour les numéraires, large ceinture garnie de pointes de fer serrée autour de la cuisse, ainsi que l’usage du fouet (image 3) une fois par semaine pour se battre le dos en récitant le Pater. Il faut bien vaincre les bas instincts du corps, et la souffrance est le véhicule béni de la rédemption …

 

Le contrôle d’un grand nombre d’œuvres apostoliques

L’association dirige et contrôle quinze universités représentant plus de quatre-vingt mille étudiants, sept hôpitaux avec mille médecins et mille cinq cents infirmiers, onze instituts spécialisés dans l’administration des entreprises, trente-six écoles élémentaires et collèges, quatre-vingt-seize instituts de formation professionnelle, cent soixante-six résidences universitaires, une agence de presse audiovisuelle (Rome Reports). L’association ne communique jamais ses bilans, et n’hésite pas à violer les règles morales et civiles relatives à l’utilisation de l’argent, celles des clauses contractuelles et des obligations fiscales.

 

Un mystère épais entoure ce mouvement autocratique incontestablement à caractère sectaire, qui aliène la liberté individuelle en tirant profit des impératifs de pauvreté, de chasteté et d’obéissance aveugle et qui s'adresse en priorité aux classes dominantes pour accroître sa sphère d'influence politique. Son Guide bibliographique avec plus de soixante-cinq mille références déconseillées, comprenant des pans entiers de la culture et de la littérature contemporaine, n’est d’ailleurs guère différent de l’Index librorum prihibotorum. Les accointances de son fondateur avec le régime franquiste ont largement transpiré, notamment à travers des courriers enflammés adressés à Francisco Franco et les rôles occupés par de nombreux membres de l’Opus Dei au sein du gouvernement*. Il est vrai également que d’autres furent persécutés et incarcérés en raison de critiques adressées au régime. D’autres témoignages soulignent les sympathies de Josémaria Escrivá à l’égard de Hitler, tout particulièrement celui du prêtre tchèque naturalisé anglais Vladimir Feltzman, membre de l’organisation entre 1959 et 1982. Malgré l'absence d'une ligne politique officiellement définie, l'Opus Dei apparaît comme un soutien des forces politiques les plus conservatrices. Protégée jusqu'à présent malgré les nombreuses critiques au sein de l’Église romaine, les mutations en cours depuis l'avènement du pape François interrogent quant à son futur, d'autant plus avec le décès de Javier Echevarría le 12 décembre 2016, successeur de Mgr. Álvaro del Portillo.

* Huit membres furent ministres dans les différents gouvernements entre 1939 et 1975.

 

Une filiation trouble

 

L’Ordre des Chevaliers de Malte est toujours officiellement souverain : il peut émettre des timbres, battre monnaie, faire des passeports, avoir des ambassadeurs. S'il entretient des relations diplomatiques avec 106 États et dispose même d’un statut d’observateur à l’ONU, il est une souveraineté sans territoire et une souveraineté limitée. L'Ordre, derrière sa laïcité, n'est pas indépendant du Vatican. C’est aussi un ordre religieux, " au service de la foi et du Saint-Père ", souligne sa constitution, dont une partie des membres ont prononcé les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Les autres, laïcs, ont juste émis une promesse.

 

Si l'Ordre est toujours officiellement militaire, il n'a plus d'armée. L'Ordre est avant tout hospitalier, disposant également d’un corps d’urgence humanitaire, Malteser International, qui se mobilise sur la plupart des catastrophes humanitaires dans le monde. Cette fonction aujourd'hui bien réelle fait de l'Ordre de Malte le plus ancien organisme humanitaire : en 2019, il fêtera son 920e anniversaire. L'Ordre de Malte, c'est en fait la "Croix Rouge" catholique. Son grand maître a rang de cardinal.

Son origine remonte au monastère Sainte-Marie-des-Latins, fondé à Jérusalem au milieu du XIe siècle (1048) par des marchands amalfitains (province de Salerne en Italie). Vers 1080, Gérard, supérieur du monastère, crée un "hôpital" ou hospice dédié à Saint-Jean, à côté du monastère, pour accueillir et soigner les pèlerins chrétiens venus accomplir le "voyage de Terre Sainte". Jérusalem est alors sous domination musulmane. La première Croisade de 1099 fait passer la ville sous la domination chrétienne, mais renforce l'insécurité dans la région. Les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le 15 février 1113 par le pape Pascal II, deviennent vite des chevaliers hospitaliers à l’initiative du maître Hospitalier Raymond du Puy (mort vers 1160). L'Ordre dit de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte* est le second ordre militaire de Terre Sainte, après les Templiers fondés vers 1120. Le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers le drapeau à croix blanche en 1130 pour les différencier des Templiers qui portent la croix rouge (Cf. ci-dessous).

Hospitaliers et Templiers jouent alors, et ce jusqu'au XIII° siècle, un rôle de premier plan sur l'échiquier politique du royaume de Jérusalem. Leur structure militaire et leurs places fortes ont fait des Hospitaliers une armée très efficace, qui n'hésite pas à s'ingérer dans la conduite du royaume de Jérusalem, formant à la cour un véritable "parti de la guerre" contre les musulmans.

* Après les Croisades, l'Ordre s'est successivement replié à Chypre (1251), Rhodes (1310) et Malte (1530), dont il obtient la souveraineté en 1607 et d’où il a été chassé en 1798 par Bonaparte. Il s'est installé à Rome en 1834, y bénéficiant d’un statut extraterritorial.

 

Du secret de l’Ordre des Templiers

L'Ordre des Templiers s'est développé dès l'essor du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, avec pour mission de préserver les routes et principaux itinéraires du "El Camino Primitivo"*. Il était l'Ordre officiellement censé protéger les pèlerins des attaques de voleurs et pillards. Mais la création de cet Ordre n'était pas seulement vouée à la protection des pèlerins, y compris sur la route d'accès à Jérusalem et à la vallée du Jourdain. Elle était une démarche d'ordre occulte, ésotérique, longuement méditée, prétexte à une quête mystique plus ou moins commanditée par Bernard de Clairvaux, fondateur des moines cisterciens, qui ayant étudié de nombreux textes hébraïques, voulait récupérer l’Arche d'Alliance et régénérer les valeurs spirituelles en Occident ainsi que reconstruire le Temple. La réalisation de l'objectif passait par la reconstruction d'Israël en faisant au passage valoir son droit sur l’héritage des "10 tribus" suite à la scission avec le royaume de Juda. En réalité, l’Ordre des Templiers entretenait des liens privilégiés avec un peuple de grands initiés de l'époque, les Cagots des Pyrénées (au même titre que les Cathares), appelés également Laminaks en basque ou Crestians au Moyen-Age carolingien (leur reine était dénommée reine Pédauque ou Sainte Néomaye, souvent assimilée à Sainte Clotilde, la femme de Clovis). Ils vivaient comme des proscrits et étaient frappés de tabous. En effet, un nombre considérable d’interdictions dictées par la superstition et entretenues par l’Église catholique pesaient sur eux, celle-ci faisant tout pour que les secrets de la Vie et de l'Univers ne soient pas révélés aux masses ignorantes et sous son contrôle. Aussi leurs répression et massacre respectifs étaient inévitables…

* Cet antique chemin est une véritable méditation sur la Mort, les apparences et le sens de l'œuvre Noire alchimique, la transmutation. Il ne fait pas seulement traverser l'espace, il est aussi une Porte du Temps, une fenêtre dimensionnelle permettant de quitter la matrice en 3-D... (Cf. Le chemin de l'Ascension).

Ces initiés, dits "Fils de la Loi du UN", étaient les gardiens de la technologie, du savoir-faire et des Connaissances qui avaient été préservés après l'effondrement de l'Atlantide (ou l'Amen-ta), dont le Sceau de Caïn (Cf. image). Ces connaissances leur avaient notamment permis d'adapter leur génome (propriété due à l'épigénétique) pour s'adapter à la nouvelle densité terrestre qui avait fait suite à la disparition de la civilisation atlande, générant une nouvelle corpulence adaptée aux fréquences de cette densité. Là réside le secret des grands initiés (avatars), qui tels Yeshua (Jésus), Horus ou Enki, voyagent à travers le temps et apparaissent tels des dieux aux humains... Ces grands initiés venaient enseigner aux humains la préparation à un changement de plan de conscience et de densité d'incarnation, libératoire de leur matrice asservissante.

 

La puissance de l'Ordre des Chevaliers de Malte vient avant tout de ses possessions en Occident. En effet, sa double vocation, militaire et monastique, lui attire les faveurs de l'aristocratie, qui se sent plus proche de ces moines-chevaliers que des institutions ecclésiastiques. Cela est particulièrement frappant dans le Midi de la France et dans la péninsule ibérique. Aussi le Vatican va s’attacher à développer avec l’Ordre une stratégie d’influence, se liant par-là même à ses ramifications occultes.

En effet l’Ordre Souverain Militaire de Malte (OSMM), d'essence aristocratique, va jouer un rôle prépondérant dans notre histoire moderne. En sa qualité d’organisation internationale, elle a des ramifications dans toutes les couches de la société : le commerce, la politique, les banques, les services secrets, l'Église, le monde de l'éducation, l'armée, les loges maçonniques comme la P2 italienne (Propaganda Due), l'ONU, l'Otan, etc.

Certains de ses membres ont été impliqués dans des complots fascistes et les guerres secrètes de la CIA.

Si cet ordre n'est pas la plus ancienne société secrète, il est une des plus anciennes branches de la société secrète JASON Society  ou Order of the Quest - "Ordre de la quête" -, issue de l’Ordre de Yale, les Skulls & Bones* ("Crânes et os"). Le président de l'Ordre de Malte est élu à vie, avec l'accord du pape. Les chevaliers de Malte ont leur propre constitution. La plupart de ses membres sont membres du CFR (Council on Foreign Relations), ainsi que d’autres organisations peu soucieuses de transparence.

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

La plupart des membres de l’Ordre profitent de l'immunité diplomatique, ce qui facilite grandement ses opérations. La colonne vertébrale des Chevaliers de Malte est la noblesse, la moitié de ses 13.500 membres appartenant aux plus vieilles familles d'Europe (auxquels se rajoutent 25.000 professionnels de santé et 100. 000 bénévoles présents dans 120 pays). Il est attaché à maintenir son exclusivité, refusant d'accepter (sauf exception pour les membres richissimes des États-Unis) des membres de l'Europe et de l'Amérique latine qui ne soient pas de la noblesse ou des chefs d’État*. Ainsi est renforcé le lien entre la noblesse et le Vatican. Il comprend certaines des figures les plus puissantes du monde, parmi lesquelles les chefs d'État.

Le Vatican a ainsi fondé en 1981 dans le New Jersey le centre Jean Paul II pour la prière et la recherche de la paix. Ses directeurs successifs ont été Kurt Waldheim (1918/2007), ex-secrétaire général de l'ONU impliqué dans les crimes de guerre nazis, Cyrus Vance (1917/2002), ancien ministre des Affaires étrangères sous Jimmy Carter et membre du CFR, Clare Booth Luce (1903/1987), membre des chevaliers de Malte, et Joseph Peter Grace (1913/1995), président des chevaliers de Malte aux États-Unis. Le centre fait partie du nouveau plan de paix papal qui doit contribuer à l'unification du monde. 

* Quelques membres de prestige : le pape Benoit XVI, José Barroso, Silvio Berlusconi, le Prince Bernhard des Pays-Bas, Michael Bloomberg, Charles Joseph Bonaparte, Prince Valerio Borghese, Zbigniew Brzezinski, Pat Buchanan, George HW Bush, George W. Bush, Jeb Bush Prescott Bush, Frank Capra, le Roi Juan Carlos, Bill Clinton (Cardinal, Valéry Giscard d'Estaing, Hillary Clinton, Tony Blair, Licio Gelli, Reinhard Gehlen, Alan Greenspan, Alexander Haig, Otto von Habsbourg, William Randolph Hearst, Heinrich Himmler, J. Edgar Hoover, Joseph Kennedy, Ted Kennedy, Henry A. Kissinger, Nelson Mandela, Alexandre de Marenche, Rupert Murdoch, la Reine d’Angleterre, Franz von Papen, Juan Peron, Augusto Pinochet, Ronald Reagan, Nelson Rockefeller, David Rockefeller, Herman van Rompuy, Amschel Mayer Rothschild, Frank Sinatra, Ted Turner, Kurt Waldheim.

 

Un puissant cardinal

Le cardinal Francis Joseph Spellman (1889/1967) de New York a été le plus puissant prélat catholique aux États-Unis. Il s'est impliqué avec la branche américaine de l'Ordre de Malte presque depuis sa fondation, étant le patron de l'église officielle de l'Ordre aux États-Unis quand il était évêque auxiliaire de Boston. Devenu archevêque de New York en 1939, il a changé son titre de " grand protecteur ".

Il a bénéficié du soutien de l'aile droite de la curie, en particulier le cardinal Nicola Canali, qui a dominé les finances du Vatican. Mais au lieu d'envoyer les contributions des Chevaliers américains à leur siège à Rome, Spellman a canalisé l'argent dans les coffres de Canali. Quand le grand maître de l’Ordre a exigé leur paiment, il n'a obtenu aucune réponse. Aucune action n'a cependant été prise contre le cardinal Spellman. Par sa puissance financière, son amitié avec le pape Pie XII et son accès aux élites économiques et politiques des États-Unis, Spellman est devenu le lien du Vatican avec la Maison Blanche et son proconsul en Amérique latine. Il a encouragé notamment la coopération Vatican auprès de l'Office of Strategic Services (OSS), l'ancêtre de la CIA pendant la guerre, dirigé par son vieil ami, le général William (" Wild Bill ") Donovan.

 

Si l'Ordre, très présent sur la scène humanitaire mondiale, est dédié au travail de bienfaisance, comme le financement de léproseries, contribue aux fournitures médicales pour le Tiers-Monde, et participe activement au travail caritatif de l’Église, assurant également l’assistance médicale des pèlerins place Saint-Pierre, il est un club marqué de la droite politique aux États-Unis comme en Amérique latine. En 2008, des chevaliers de Malte ont ainsi trempé dans un sombre complot liant les milieux les plus conservateurs de l’Église argentine au gouvernement Kirchner pour l’écarter de l’archevêché de Buenos Aires, ce qui leur vaut aujourd'hui la rancune du pape François.

Nombre de ses membres furent dans le passé alliés avec les groupes phalangistes d'Espagne, les intégristes catholiques français sous Vichy, les fascistes italiens et les partisans de l'alliance germano-autrichienne de Hitler*. Qui plus est, l’Ordre de Malte fut d'accord avec les nazis sur la "question juive". Par ailleurs, une grande partie des membres américains des Chevaliers de Malte ont été soupçonnés par le gouvernement d'avoir commercé avec l'ennemi pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le Vatican, l'OSS, la SS (Schutzstaffel, la garde d'élite de l'intelligence nazi) et les différentes branches de l’Ordre de Malte ont uni leurs forces pour mener bataille contre l'ennemi commun soviétique, tout particulièrement en aidant nombre de criminels de guerre nazis à s'évader (les monastères et couvents catholiques ont été utilisés comme refuges pour les criminels de guerre en route pour l'Amérique latine). Le succès de cette opération nommée Peperclip débouchera sur la réorganisation des agences de renseignement (le BND en Allemagne de l'Ouest, la CIA aux États-Unis).

 

La relation entre le Vatican et l'Ordre de Malte sera également importante dans l'après-guerre pour assurer le résultat des élections italiennes de 1948 par le soutien aux chrétiens-démocrates, afin d'empêcher une victoire communiste. Une figure clé dans l'orchestration de ce plan fut Luigi Gedda, un médecin de Turin, chevalier de Malte et intégriste catholique. Il était chef de l'Action catholique italienne, mouvement de jeunes servant comme troupe de choc au pape, organisé en réseau de dix-huit "comités civiques" pour assurer les résultats du vote. De son côté, le cardinal Spellman encourageait une campagne épistolaire par laquelle les Italo-Américains exhortaient leurs parents à voter contre les communistes italiens, avec le soutien d'artistes célèbres tels que Frank Sinatra, Bing Crosby et Gary Cooper.  Les chrétiens-démocrates ayant remporté les élections, le gouvernement américain, sous la pression de Spellman, acceptera de rembourser les dépenses électorales du Vatican à travers le marché des devises noir de l'Italie...

* Franz von Papen, un aristocrate catholique de la noblesse westphalienne et Chevalier Grand-Croix de Magistral SMOM, a ouvert la voie à la prise du pouvoir d'Hitler. Il devint chancelier avec le soutien des nazis.

 

Une relation en crise

La dernière grande crise avec le Saint-Siège remontait à la tentative de fusion avortée en 1957 avec l'Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre. Une nouvelle " crise internationale " oppose depuis fin 2016 le Saint-Siège et l’Ordre souverain de Malte. Tout a commencé le 6 décembre quand le grand maître de l’Ordre, le Britannique Fra' Matthew Festing, convoque dans son bureau le baron allemand Albrecht von Boeselager (photo 1), grand chancelier, c’est-à-dire à la fois ministre de l’intérieur et des affaires étrangères pour exiger sa démission. Il lui reproche la distribution de préservatifs en Birmanie par l’Ordre, en 2005, quand il était grand hospitalier (en charge de l’action humanitaire). L’Allemand explique que l’affaire avait alors été promptement réglée et refuse de démissionner. Mais le grand maître n’en démord pas : considérant que le refus d’Albrecht von Boeselager va à l’encontre de sa promesse d’obéissance de membre laïc de l’Ordre, il le démet, soulignant que c’est là " la volonté du Saint-Siège ". Présent dans le bureau, le cardinal Raymond Burke (photo 2), représentant du pape François auprès de l’Ordre et chef de file de l'aile conservatrice, ne dit mot et consent. Vu du Vatican, l’affaire surprend. D’autant plus qu’elle intervient moins de dix jours avant la nomination du frère d’Albrecht von Boeselager au conseil d’administration de l’IOR pour remplacer des membres que le pape jugeait trop liés au monde de la spéculation. Le rôle du cardinal Burke, opposant notoire au pape sur les questions de morale, est loin d’être clair, Albrecht von Boeselager expliquant avoir été renvoyé pour ses vues "libérales". Soupçonnant une tentative de déstabilisation du pape, le Saint-Siège met en place une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur l’affaire. Mais, arguant que la démission du grand chancelier est " un acte de gouvernement interne ", le grand maître rejette la compétence de la commission désignée par le pape en personne qui, explique-t-on au Vatican, " n’a jamais parlé de renvoyer " qui que ce soit dans l’Ordre. Continuant à se draper dans la souveraineté de l’Ordre, le grand maître est allé jusqu’à mettre en cause l’intégrité de certains des membres de la commission papale, évoquant des " conflits d’intérêts ". Ce à quoi le Saint-Siège a répondu vertement, rejetant " au vu de la documentation en sa possession, toute tentative de discrédit sur les membres de ce groupe et sur leur travail ".

En réalité, Boeselager et le grand maître ne se sont jamais entendus et l'affaire des préservatifs a servi de pur prétexte. L'affaire se corse quand le souverain pontife apprend qu'on a parlé en son nom. Du coup, non seulement le grand chancelier von Boeselager a été réhabilité, mais, le 25 janvier 2017, c'est le grand maître lui-même qui a été contraint de démissionner - une grande première dans l'histoire de l'Ordre. Le cardinal Burke s'est retrouvé lui aussi mis sur la touche au profit de l'archevêque Angelo Becciu, délégué spécial du souverain pontife chargé de " guider la renaissance spirituelle et morale de l'Ordre ". En outre, le pape semblerait nourrir quelque inquiétude sur les " infiltrations maçonniques " au sein de l'ordre religieux. Un " coup de matraque " et une " ingérence " insupportable pour l'aile tradi de l'Ordre de Malte qui crie à nouveau à l'annexion...

En avril, le conseil de l'Ordre souverain de Malte a proposé l'élection d'un nouveau grand maître, en l'occurrence un lieutenant " intérimaire " ayant pour mission de mener une réforme des statuts. C'est à Fra’Giacomo Dalla Torre del Tempio di Sanguinetto (photo 3) qu'est revenue la charge de restaurer le calme sur l'Aventin, où les touristes font toujours la queue pour lorgner la coupole de Saint-Pierre à travers le trou de serrure de la villa Magistrale (photos 4 et 5), siège de l'Ordre. Ayant réussi, il a été à 74 ans élu * le 2 mai 2018 avec un mandat à vie à la tête de l’Ordre souverain de Malte en l’église Sainte-Marie sur l’Aventin, dans le jardin de la Villa Magistrale, et ce devant le délégué spécial du pape près l’Ordre, Mgr Angelo Becciù, et les 54 membres du Conseil complet d’État, sa plus haute instance.

* Pour être élu à cette charge, il faut faire partie des chevaliers profès qui ont fait vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, avoir plus de 50 ans, 10 ans de vœux et être d’extraction noble. Issu d’une vieille famille de Trévise et Rome connue pour son service et sa fidélité à la papauté, Fra’Giacomo Dalla Torre est entré dans l’Ordre en 1985 et a prononcé ses vœux religieux en 1993. Au sein de l’Ordre, il a été notamment Grand prieur de Lombardie et de Venise (1994-1999), membre du Souverain conseil (1999-2004), Grand commandeur de l’Ordre, puis à la tête du Grand Prieuré de Rome.

 

Padre Pio, le prêtre stigmatisé

 

Le 6 septembre 1968 s’éteignait en odeur de sainteté Francesco Forgione, le capucin stigmatisé de San Giovanni Rotondo, une des figures les plus touchantes de l'Église contemporaine. Celui dont la vie simple et exemplaire témoignait d'une foi et d'une bonté absolues fut pourtant l'objet de nombreuses persécutions, non pas de la part des laïcs ou des matérialistes, mais surtout de la hiérarchie de l'Église romaine, par des supérieurs jaloux de ses étonnants charismes qui lui valurent une renommée universelle.

 

Vie du Padre Pio

Francesco Forgione, padre Pio en religion, est né en 1887 à Pietrelcina, une pauvre bourgade de la province de Bénévent (région de Campanie). De santé fragile, il porte par sa mère le prénom de François, en hommage au saint d'Assise pour lequel elle éprouvait une grande dévotion. Garçon peu expansif, plutôt timide, d'une nature introvertie voire renfermée, il ne recherche pour distraction que la prière, la méditation et l'observation de la nature. Dès le plus jeune âge, sa vie intérieure se peuplait de visions surnaturelles. A quinze ans son vœu est exaucé, et il entre comme novice au couvent des capucins de Morcone.

Il va à différentes reprises faire l’expérience du " démon " qu'il s'est donné pour mission de combattre. La fin de ses études est à plusieurs fois interrompue par la maladie à laquelle les continuelles privations, jeûnes et mortifications qu'il s'infligeait n'étaient certainement pas étrangères. Elle laisse même présager une prochaine cécité. Au couvent de Venafro où il se repose, il fait une extraordinaire expérience spirituelle par un jeûne de quarante jours, où, dans une vision extatique, lui apparaît le panorama complet de sa vie future avec ses souffrances, ses tribulations et ses immenses joies. Il est ordonné dans la cathédrale de Bénévent en 1910, prenant définitivement le nom de Padre Pio de Pietrelcina. Cette cérémonie le transfigure. Dès le début de sa mission sacerdotale, il célèbre chaque matin la sainte messe à 5 heures, pour que tous ceux qui se rendent à leur travail puissent y assister. Celle-ci se révèle très vite non comme une simple cérémonie rituelle imposée par le canon de l'église, mais comme un dialogue personnel entre Padre Pio et le Christ, souvent entrecoupé de longues extases mystiques au cours desquelles l'officiant revit dans sa chair la scène du Golgotha et le sacrifice de Jésus sur la croix. Cette originalité ne sera jamais vraiment comprise par les siens. C’est peu après son ordination que Padre Pio constate les premières manifestations des stigmates, d'abord peu visibles, mais ressentis d'autant plus douloureusement dans sa chair.

Un des mystères de la vie de Padre Pio réside également dans ces longues années passées contre son gré, hors de son couvent. Années de maladie, de douloureuses épreuves, de méditation et de prières solitaires dont il s'inquiétait, ses supérieurs le considérant d'un mauvais œil et envisageant même de demander au pape la levée de ses vœux religieux, ce qui pour lui eût été la plus terrible des humiliations.  Ses visions et rencontres mystiques vont se poursuivre, lui causant de profonds tourments et supplices tant psychiques que physiques, les blessures de ses stigmates s'écoulant continuellement, surtout du jeudi soir au samedi. Honteux de ce qu’il vit, il dissimule le mieux possible ses souffrances et les signes trop visibles de son martyre, couvrant ses mains de mitaines sauf pendant la messe, au cours de laquelle les manches de sa soutane cachent ses blessures.

Dès 1919 l'affaire est ébruitée, déformée et exagérée par les journaux. Malgré la règle immuable de l’Église catholique de cacher les dons, les faveurs, les grâces accordées par Dieu à ses serviteurs et à ses saints, la célébrité de padre Pio est immédiate et sa renommée immense. Des milliers de pauvres gens déferlent vers le modeste ermitage du mont Gargano pour voir les blessures de Jésus infligées au saint homme et se confesser à lui afin d'obtenir la rémission de leurs péchés. A partir de là, c'est un véritable délire qui s'empare des journaux qui publient des témoignages de miracles fantastiques, de guérisons incroyables, d'événements surnaturels. Cette publicité, souvent de très mauvais aloi, lui vaut bientôt de sérieux ennuis, tant de la part de la hiérarchie de l’Église qui ne voit pas d'un très bon œil un phénomène qui lui échappe totalement, que des autorités civiles, à qui le désordre occasionné par le déplacement de ces milliers de pèlerins dans une des régions les plus pauvres du pays pose de sérieux problèmes. La polémique fait bientôt rage entre ceux qui croient à sa sainteté et ceux qui crient au scandale et à l'imposture. Certains en vinrent même aux mains, l'on échangea des horions, des invectives et des coups entre adversaires !

 

Les enquêtes médicales menées par les quelques sommités de la Faculté (les docteurs Romanelli et Festa) et des pontifes délégués par la Curie romaine ont établi de longs rapports, dont quelques-uns très favorables à Padre Pio, faisant état de sa simplicité, de sa foi, de sa modestie, de son obéissance. Elles ont constaté que toute leur science ne parvenait pas à expliquer le phénomène de ses blessures profondes, qui ne s'infectent pas, qui ne cicatrisent pas, de ce sang qui s'écoule limpide des cinq plaies du moine. Le Dr. Romanelli a aussi remarqué l'odeur suave qui émane du stigmatisé et des linges qui ont touché ses blessures, alors que normalement, le sang se corrompt vite et sent plutôt mauvais.

D’un autre côté, les rapports médicaux du Dr Bignami et du Dr Merla, et surtout les rapports ecclésiastiques du père Gemelli, spécialiste en mystique, et de Mgr Gagliardi l'évêque de la circonscription, se sont acharnés à démontrer une origine hystérique ou nerveuse de ces plaies, parlent d'autosuggestion et de supercherie. Pour cela, ils ont déformé des faits, en passent d'autres sous silence, avançant quelques contre-vérités voire même de flagrants mensonges.

La polémique est devenue très vite politique et médiatique, les passions se déchaînant entre athées et croyants, matérialistes et catholiques, francs-maçons et calotins, communistes et fascistes. La controverse s’est déroulée aussi entre clercs de l'Église, la jalousie de certains religieux envers le pauvre moine mystique se muant en haine tenace. D'ignobles calomnies se colportèrent dans le secret des sacristies.

 

Quatre mois après l’avènement d’Achille Ratti (1857/1939), le pape Pie XI (Cf. image 1), les cardinaux inquisiteurs réunis au Saint-Office délibèrent sur " le cas Padre Pio", prenant une série de mesures visant à lui imposer des restrictions et à le placer sous observation. Décisions sévères et profondément injustes, que le Saint Père avalise dès le lendemain. Ainsi Padre Pio ne doit plus "célébrer la messe à heure fixe, ni donner sa bénédiction au peuple. Il ne doit, pour aucun motif, montrer les soi-disant stigmates, ni en parler à quiconque, ni les offrir au baiser de ses fidèles ". Il doit en outre " cesser toute correspondance à l'exception de celle entretenue avec sa famille, il doit refuser de répondre aux lettres qui lui sont adressées par des personnes dévotes demandant des conseils, des grâces ou pour tout autre motif ". Toutes communications même épistolaires avec le père Benedetto, son directeur spirituel lui sont désormais interdites, et il lui est même ordonné d'en changer. On suggère aux Capucins que le moine soit éloigné de San Giovanni Rotondo et envoyé en haute Italie. Bien que profondément meurtri, Padre Pio choisira comme toujours l'obéissance et le silence.

Forts de ce premier succès à son encontre, le petit gang organisé de ses ennemis, menés par Mgr Pasquale Gagliardi archevêque de Manfredonia (Cf. photo 2), le père franciscain Agostino Gemelli (Cf. photo 3) et quelques chanoines de San Giovanni Rotondo, parmi lesquels les chanoines Miscio et Prencipe, repartent à l'attaque. A Rome, au cours d'une réunion du Consistoire, en présence de nombreux cardinaux et évêques, l'archevêque affirmera sous la foi du serment : " J'ai vu moi-même Padre Pio se poudrer et se parfumer, et, lors d'une visite au couvent j'ai découvert une bouteille d'acide nitrique avec laquelle il provoque ses stigmates et une bouteille d'eau de Cologne pour les parfumer. Padre Pio est un possédé du démon et les moines de San Giovanni Rotondo sont une bande d'escrocs. "D'autres rumeurs furent lancées, tout aussi ignobles ou fantaisistes, sans que le Padre accepte de se défendre publiquement.

Le 31 mai 1923, un décret du Saint-Office aggrava les mesures précédentes, interdisant à Padre Pio " toute messe publique " et réitérant l'ordre aux capucins de placer le moine dans un autre couvent. Sur ordre du provincial, Padre Pio dut désormais dire la messe dans la chapelle intérieure du couvent, fermée à clé, sans aucun assistant, et interdit de confession. Cette dernière mesure fut pour lui la plus dure, car se considérant avant tout comme chargé d'âmes, comme confesseur. Entre 1924 et 1931 quatre autres décrets du Saint-Office seront publiés à l'encontre du saint homme, l'isolant le plus complètement possible de ses fidèles. Les dix années de son " exil intérieur " seront exemplaires. Il ne se révoltera jamais contre l'injustice, il pardonnera à ses ennemis le mal qu'ils lui font, se soumettra toujours aux ordres et aux décrets pris à son encontre, dans la plus parfaite obéissance.

 

Il y eut de nombreuses pétitions, délégations, publications, rassemblements pour prendre sa défense, tant auprès du Vatican que des instances provinciales. L'un après l'autre ses ennemis connurent l'opprobre du scandale ou même les foudres de la justice. Mais tout se passa comme si une volonté plus haute imposât à Padre Pio ce long et silencieux martyre. La levée des interdits n'intervint en effet qu'en 1933, lorsque le pape Pie XI, le même qui les avait avalisés dix ans auparavant et maintenus jusque-là, déclara: " Padre Pio a été réintégré et ultra ".

Vinrent alors trente années de magnifique épanouissement, au cours desquelles Padre Pio put enfin donner le meilleur de lui-même au service du Christ, par le témoignage de sa foi, de sa vie exemplaire et des grâces surnaturelles dont il était le dépositaire. Mais son nom répété et invoqué par mille bouches, sa photo publiée dans tous les journaux du monde, le fait que des milliers d'hommes et de femmes venus de partout voulaient le voir, le toucher, se recommander à ses prières et se confesser à lui, ne lui tourneront jamais la tête. Par son charisme, ses guérisons, ses dons de bilocation et de voyance - il lisait dans les âmes - il parvint à convertir des milliers de gens dont il transforma la vie. Par sa volonté au service de Dieu et de son Église, il réalisa les Groupes de Prières dont le pape Pie XII avait lancé l'idée au début de la guerre, réussissant par cette impulsion à créer un véritable renouveau spirituel. Autre succès, la création d'un Hôpital moderne à San Giovanni Rotondo qui en était dépourvu. La Casa sollievo delle Sofferenza (Cf. image), inauguré en 1956, est l'un des plus beaux hôpitaux du monde et des mieux équipés, entièrement payé par les dons des fidèles. Il fut aussi la cause indirecte d'une seconde période de persécutions dont Padre Pio fut l'innocente victime.

 

Le banquier mystique

Cette affaire débute peu après la Seconde Guerre Mondiale, lorsque Jean-Baptiste Giuffré, un obscur employé de banque, a l'idée de lancer une fantastique "œuvre" financière pour la bonne cause des congrégations religieuses. Le principe était d'adapter aux temps modernes la vieille tradition des frères mendiants, qui jadis allaient à travers villes et campagnes quêter dons en nature ou oboles en numéraire. Leurs modernes successeurs, franciscains et capucins, iraient ainsi quêter auprès de leurs ouailles non de la farine, des œufs ou quelques modestes piécettes, mais des prêts libellés en millions de lires, honnêtement rétribués d'un bon intérêt. Contre cet argent, remis entre les mains de Giuffré qui se proclamait sans rire "Banquier de Dieu", les rabatteurs en soutane recevaient eux aussi de gros intérêts en tant qu'intermédiaires. Ainsi Giuffré offrait aux évêchés, aux congrégations et ordres religieux qui avaient quelques projets immobiliers ou d'aménagement cette proposition astucieuse et alléchante. Les sommes ainsi recueillies seront confiées à sa banque qui versera aux moines et aux prêtres devenus ses courtiers, un intérêt annuel de 40 à 100 % sur ces dépôts. Il s'engageait également à exécuter lui-même les montages financiers nécessaires aux travaux projetés par les religieux, sur lesquels il prélèvera évidemment au passage de substantielles commissions.

Ce "banquier mystique" parvint ainsi à inoculer aux moines mendiants le goût de la finance et du luxe, et à leurs supérieurs cette "maladie de la pierre" et des affaires véreuses qui sont la gangrène de l'Eglise moderne. Il récolta plusieurs dizaines de milliards de lires, équivalant à des millions d'euros d'aujourd'hui. Dans un premier temps, tout marcha fort bien. Ce fut l'euphorie tant chez les moines que chez les architectes et le "banquier de Dieu". Inévitablement, on dépensa tant et plus que l'on croyait cette manne céleste inépuisable. Et pour trouver toujours plus d'argent à placer avec usure à la "Banque du Bon Dieu", les braves et opulents ecclésiastiques lancèrent des souscriptions publiques, des emprunts faramineux, organisèrent de véritables groupes de pression (pour ne pas dire "rackets") puis, leurs brebis tondues et des rumeurs fâcheuses les ayant rendues prudentes, ils allèrent jusqu'à investir l'argent des congrégations, des diocèses et des œuvres sociales des paroisses. Au cours de ces années fastes, Giuffré tenta par évêques interposés d'attirer les capucins de San Giovanni Rotondo dans la combine, eux qui voyaient affluer pour leur œuvre des sommes très importantes en provenance du monde entier. Padre Pio fit longtemps la sourde oreille. En tentant de soustraire son œuvre à ce scandaleux trafic, indigne de l'Eglise, il s'attira du coup l'inimitié voire la haine des prélats usuriers, tels Mgr Bortignon, évêque de Padoue, qui s'endetta pour des milliards de lires.

Lorsque début 1957, le Pape mit en garde les évêques et les supérieurs des congrégations, leur interdisant toute collaboration avec Giuffré, le mal était fait. Le 4 avril 1957, pressentant une inévitable catastrophe financière, Pie XII releva Padre Pio de son vœu de pauvreté, lui permettant de mettre tous les biens de l'œuvre de la Casa à son nom personnel, à l'abri des prédateurs. Ainsi, la Casa fut épargnée par l'énorme krach, faisant plus de 25.000 victimes, où sombrèrent en 1958 tous les religieux imprudents. L'ordre des Capucins figurait en bonne place des congrégations les plus compromises et les plus touchées par cette triste affaire.Les Congrégations se trouvèrent mises en demeure de rembourser des dettes dépassant souvent de dix fois leurs capacités de paiement. Les fidèles affolés réclamaient évidemment la restitution des dépôts faits aux moines, et les Capucins ne purent résister à la tentation de puiser dans la caisse de la Casa Sollievo pour éponger leurs déficits. Comme Padre Pio refusait obstinément tout détournement des offrandes des fidèles destinées à son œuvre au profit des religieux magouilleurs, les évêques et les supérieurs impliqués dans ces spéculations hasardeuses, Mgr Bortignon en tête, se mirent à faire pression sur le moine et à le diffamer.

Trois mois après le krach de Giuffré, Pie XII meurt et Jean XXIII lui succède. En octobre, Mgr Bortignon et sa mafia, attaquent les Groupes de Prières et l'œuvre de Padre Pio devant le nouveau pape qui, tel Pie XI couvrit, par lâcheté ou par ignorance, les plus honteuses machinations conduites à l'égard du stigmatisé, sa quasi séquestration et les plus vils détournements de fonds aux dépens de son œuvre. Pour Padre Pio, le pontificat de Jean XXIII fut terrible. Le Pape fut-il complice des voleurs d'offrandes et des espions sacrilèges, ou simplement mal informé ? Privé de messe publique, du droit sacré pour un prêtre de confesser ses fidèles, séquestré et drogué par des brutes en soutane qui allèrent jusqu'à placer des micros dans sa cellule et son confessionnal, honteusement spolié, le saint moine fut heureusement libéré en 1963, par l'arrivée sur le trône de St Pierre du Cardinal Montini devenu Paul VI, à qui il avait prédit, en 1959, qu'il succéderait à Jean XXIII.

 

Amoindri physiquement par ses souffrances et la maladie, éprouvé moralement par les persécutions de ses frères religieux et leurs supérieurs dévoyés, Padre Pio vécut les dernières années une paix relative. Son œuvre terrestre, la Casa Sollieva della Sofferenza, était à l'abri des prédateurs, léguée au Saint Siège par un testament certes arraché par Jean XXIII, alors même que le saint moine l'avait spontanément offerte quelques années auparavant à Pie XII qui l'avait refusée. Quant à son œuvre religieuse, les dizaines de milliers de fidèles qui suivaient ses prédications et son enseignement, les milliers de Groupes de Prières disséminés à travers le monde, les centaines de guérisons miraculeuses accomplies au nom du Christ, témoignaient de l'efficacité de ses prières et de sa foi. Le plus remarquable dans cette vie sainte et héroïque, fut son immense bonté qui le poussa à prier pour ses persécuteurs et à souffrir en silence les pires humiliations, sans jamais se révolter, et dans la plus parfaite obéissance à son Église.

A la fin de l'été 1968, Padre Pio, très affaibli, rongé par la maladie et qui ne se déplace plus qu'en chaise roulante, voit ses stigmates disparaître lors de sa dernière messe. Ce sera l'ultime miracle de sa vie. Le 23 septembre, il expire doucement, sans bruit, le visage serein, un rosaire entre les mains. Son corps repose dans la crypte de l'église Notre-Dame-des-Grâces, son couvent.

 

Meurtres à domicile

 

Le soir du 4 mai 1998, trois corps sans vie sont retrouvés dans un logement non loin des appartements du souverain pontife. Deux hommes et une femme ont été tués par balle : le chef des gardes suisses (qui avait servi de bouclier au pape Karol Wojtyla lors de l’attentat du 13 mai 1981), son épouse diplomate de l’Ambassade du Venezuela auprès du Saint-Siège, et un jeune caporal adjoint. Pendant 9 mois l’enquête judiciaire se poursuivra, se heurtant à la résistance farouche des autorités des lieux considérant l’histoire comme un crime passionnel qui s’est terminé par le suicide de son auteur, considéré comme déséquilibré psychologiquement et faisant usage de cannabis. Malgré toutes les invraisemblances de cette thèse, les versions évasives et contradictoires, et l’absence de preuves tangibles la corroborant, l’affaire de ce crime d’État sera classée par le juge unique du Vatican, l’avocat Gianluigi Marrone. Sa conclusion était identique à celle que le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, membre de l’Opus Dei, avait avancé quelques heures seulement après les faits, et sans qu’aucune demande d'aide ni de collaboration ne soit présentée aux autorités italiennes. La version officielle était simplement fondée sur "une certitude morale"… Quant au jugement ratifiant la culpabilité du caporal adjoint de manière explicite, il fait défaut, le Saint-Siège y remédiant par un bulletin publié le 8 février 1999, présentant le meurtrier comme fou, drogué et malade, sans pour autant préciser le mobile. En mars 2000, dans un courrier à la mère du défunt, le juge Marrone écrira toutefois Les documents élaborés par le Saint-Siège ne peuvent recevoir la caution formelle de l’autorité judiciaire.

Une demande de réouverture de l’enquête confiée aux avocats français Jacques Vergès (1925/2013) et Luc Brossolet, basée sur une liste précise d’invraisemblances, se heurtera à une ferme fin de non-recevoir de Sa Sainteté Jean-Paul II, qui refusera à la mère jusqu’à la copie de l’autopsie de son fils. Crime passionnel à caractère hétéro ou homo, guerre fratricide entre membres de l’Opus Dei et de la Franc-maçonnerie au sein de la curie, toutes les hypothèses continuent à circuler et à jeter une odeur de soufre dans la maison du Seigneur. Nous sommes bel et bien en présence de la contradiction intrinsèque de l’institution, entre sa vocation spirituelle et la défense farouche des mécanismes réglementant sa vie d’organisme politique, étatique et circonscrits aux remparts de la cité Léonine*, véritable bastion de la monarchie vaticane.

* Quartier de Rome que le pape Léon IV avait fait entourer de remparts en forme de fer à cheval entre 848 et 852 pour défendre la basilique Saint-Pierre contre les incursions musulmanes au IXᵉ siècle.

 

La garde suisse de la Sixtine

La plus ancienne armée du monde, la seule à recruter sur la base de la confession religieuse, existe depuis 1506 à l’initiative du pape Jules II Della Rovere, demandant aux États Confederatis Superioris Allemaniae un contingent pour constituer sa garde personnelle, s’inspirant du roi de France. Le baptême de sang eut lieu le 6 mai 1527 lors de l’invasion de Rome par une horde de mercenaires de Bavière et du Tyrol, les lansquenets de l’empereur Charles-Quint, luthériens convaincus. La garde pontificale sacrifia la plupart de ses hommes (cent quarante-sept hallebardiers) pour permettre à Clément VII et aux plus hauts dignitaires du Vatican de trouver refuge à Castel Sant’Angelo en empruntant une issue de secours, le Passetto. Depuis, les nouvelles recrues prêtent serment de fidélité en uniforme d’apparat au pape à cette sinistre date anniversaire. Les accords de Latran de 1929 reconnaitront à la garde papale, service d’honneur et de sécurité de cent-seize soldats, un caractère de juridiction souveraine.

 

Liaisons sulfureuses

 

Le pape Clément XII a édicté en 1738 une bulle précisant que tout catholique qui faisait partie de la Franc-Maçonnerie serait excommunié. En 1884, le pape Léon XIII a fait une déclaration qui accusait la Franc-Maçonnerie d'être une société secrète, qui voulait "faire revivre les comportements et les coutumes des païens" et "établir le royaume de Satan sur terre"*. Pourtant, en 1978, la revue Osservatore Politico ("Observateur politique") publie la liste d’une centaine d’ecclésiastiques - prêtres, évêques et cardinaux - inscrits dans des loges maçonniques. On y trouve entre autres le secrétaire d’État du Vatican, le ministre des Affaires étrangères, le vicaire de Rome, l'archevêque de Florence, le prélat de Milan, le responsable de l'Ordre des Bénédictins, le directeur de la banque vaticane, le directeur adjoint de la revue L’Osservatore Romano et le directeur de la radio vaticane. La diffusion de cette liste constituait-t-elle un signe adressé au nouveau pape élu Jean-Paul Ier pour ses tentatives de réforme affichées ? Elle nourrira les soupçons d’assassinat qui suivirent sa mort soudaine, compte-tenu une fois encore des nombreuses incohérences et réticences rencontrées, dont l’autopsie du corps.

Difficile d’écarter l’hypothèse d’un meurtre tant la résistance à tout changement préjudiciable au business juteux en cours dans ce petit État richissime. La perspective de voir une grande partie des richesses vaticanes consacrée au traitement de la misère du monde était sans doute insupportable à ces prédateurs sans foi ni loi si ce n’est de leurs intérêts.

* Jean Paul II a annulé la bulle contre les francs-maçons le 27 novembre 1983, permettant à des catholiques de pouvoir à nouveau devenir membre d'une société secrète, sans craindre d'être excommuniés.

 

Une symbolique dévoyée

Tout comme les loges maçonniques, l’Église romaine utilise la symbolique du ternaire divin (Cf. première image), y rajoutant parfois "L'œil qui voit tout" à l'intérieur du triangle qui figure une pyramide, appelé le Delta lumineux. C'est un symbole issu de la prêtrise des religions antiques (Égypte, Sumer, Babylone...), qui en ont dévoyé le sens *. Il trompe les vrais disciples de Jésus quant à l'essence du Créateur. On le retrouve ainsi dans le logo du Philadelphia Eucharistic Congress de 1976, sur un timbre du Vatican de 1978 (cerclé de rouge sur la deuxième image), et même sur la croix personnelle du pape Jean XXIII.

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Une succession éclair

 En août 1978 le règne de quinze ans de Paul VI s’achève par son décès. Un rapide conclave désigne l'apparent doux et affable progressiste Albino Luciani, vénitien, qui est élu sous le nom de Jean-Paul Ier. Mauvais présage, la fumée blanche annonçant l’élection vire au noir. Son pontificat sera de trente-trois jours, le temps qu’il annonce d’audacieux changements, comme l’abolition de la tiare, de la chaise gestatoire portée à bras par les sediari, de la messe de couronnement. Il refuse également de s’asseoir sur le trône au cours des cérémonies solennelles, et n’hésite pas dans ses premiers discours à dire que si Dieu est père, il est encore davantage mère, violant une tradition consolidée*. Il s’interroge sur la question des richesses de l’Église, tout particulièrement de la désinvolte finance vaticane, et appelle au retour de l’Église à la pauvreté évangélique des origines. Il prend position pour un rôle accru des femmes au sein de l’Institution, et pour des solutions anticonceptionnelles dans des cas le justifiant. Son humanisme comme son humilité détonnent, ce qui entraîne rapidement des rumeurs sur son incapacité à assurer la complexité de la charge.

Il meurt "soudainement", soi-disant en raison d'un infarctus du myocarde. Sur son bureau, l’hebdomadaire Il Mondo est ouvert à la page d’une enquête s’adressant à lui, portant sur la question de l’opportunité pour le Vatican d’intervenir sur les marchés du monde entier comme n’importe quel autre spéculateur, et tout particulièrement par sa banque, afin de faciliter l’exportation de capitaux et l’évasion fiscale de citoyens italiens …

* Le pape Ratzinger (Benoît XVI) s’empressera de restaurer l’ancienne coutume.

 

Trouble supplémentaire en 1992 lorsque le grand Commandeur du Conseil supérieur des francs-maçons mexicains, Carlos Vasquez Rangel (Cf. photo), révèle dans le grand journal Processo que pas moins de quatre loges du Rite ancien écossais* sont hébergées au sein des huit bâtiments constitutifs du Vatican, et dont Jean-Paul Ier était un membre actif. Les luttes affichées entre l’Église romaine et la Franc-maçonnerie n'auraient-elles été que des simulacres ? En janvier 1996, Jean-Paul II se verra proposer par le Grand Orient d'Italie le prix Galileo Galilei, plus haute distinction de l'Ordre, pour son engagement et son soutien sans faille aux valeurs de la Franc-Maçonnerie universelle. Néanmoins le Saint-Siège refusa, y voyant une provocation...

Au-delà des trente-trois degrés constituant la gradation de progression pour les frères maçons, il existe cinq degrés supplémentaires tenus secrets pour quelques grands de ce monde, dont les autorités ecclésiastiques au plus haut niveau. De nombreuses preuves attestent ainsi que Jean XXIII comme Paul VI ont été francs-maçons au sein de ces loges spéciales, comme les témoignages du père Malachi Martin ou de Padre Pio. En fait, le Vatican en tant qu’organisation de pouvoir a les mêmes structures, les mêmes missions et les mêmes principes que la Franc-maçonnerie. Les loges ne sont simplement pas ouvertes aux simples mortels. Et même le franc-maçon "moyen" ne le sait pas. Il n’a pas besoin de le savoir. La basilique Saint-Pierre est en fait une église du Paraclet, mot d'origine grecque qui signifie "celui qu'on appelle à son secours", sous-entendu le Nouvel Ordre Mondial, non l'Esprit saint. Dans les églises du Paraclet, c'est une toute autre conception du christianisme qui est défendue, qui n’est pas la même que dans les autres communautés chrétiennes. 

Les élites vaticanes sont en fait restées très proches des idées des Templiers, attendant que les choses soient mûres pour restaurer l’Ordre du Temple. La philosophie des Templiers contient l’idée de la gouvernance mondiale*².

Le créateur du Rite écossais est l'états-unien Albert Pike (1809/1891), sataniste pratiquant, qui a écrit dans son ouvrage "Morals and dogma" (1871) que Lucifer, Dieu du bien et de la lumière, lutte pour l'humanité contre Adonaï, Dieu de l'obscurité et du mal...

Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Sépultures indignes

Dans la Basilique Saint-Apollinaire de Rome, construite sur les fondations de l’église éponyme datant de 780, est enterré un certain Enrico de Pedis, dit "Renatino", l’un des chefs du tristement célèbre gang de la Magliana, organisation criminelle italienne basée à Rome particulièrement active de 1970 à 1992. Il avait consacré sa vie au crime et mourut assassiné par un gang rival en 1990. Il avait été toutefois un grand bienfaiteur des paroissiens les plus pauvres. Il en est de même pour la célèbre Fiammetta Michaelis, prostituée de haut vol et maîtresse du cardinal César Borgia, enterrée dans l’église Saint-Augustin.

Les colossaux revenus de la Magliana ont transité par le Banco Ambrosiano mise en place par Roberto Calvi (Cf. Les saints banquiers), en relation étroite avec l’IOR. Sa banqueroute a entraîné la perte des sommes qui y étaient investies tout comme celles de la mafia, soit environ trois cents milliards de dollars. Elle aurait entraîné un chantage mafieux au Vatican pour les récupérer, avec probablement l’enlèvement puis la suppression d’une jeune adolescente innocente de quinze ans, Emanuela Orlandi (Cf. image)*, citoyenne de la Cité du Vatican, fille d'un employé de la Préfecture de la Maison Pontificale, disparue mystérieusement le 22 juin 1983. L’enquête judiciaire menée n’a pu l’établir, même si l'affaire pourrait être relancée par la découverte de restes humains dans une propriété (la nonciature ou ambassade apostolique) du Vatican à Rome fin octobre 2018. Une fois encore, elle s’est heurtée à la réticence des hiérarchies vaticanes au nom de la raison d’État. Celle-ci ne semble décidément rien avoir à faire avec la miséricorde du Tout-Puissant.

* Il pourrait en être de même avec une autre mineure disparue quarante jours avant à Rome en 1983, Mirella Gregori.

 

De la loi naturelle

Être prêtre et père d’un ou plusieurs enfants demeure un sujet tabou dans l’Église catholique, où les prêtres font vœu de célibat depuis le Moyen Âge, contrairement à leurs homologues orientaux qui peuvent se marier et avoir des enfants. La loi du célibat obligatoire pour les religieux catholiques date en effet de 1139, décidée  par le pape Innocent II lors du deuxième concile de Latran. Elle n’avait en fait pour but que d’assurer la pérennité économique de l’Église, puisque lorsque le prêtre marié décédait, il léguait ses biens à sa femme et à ses enfants. L’institution de l’Église catholique de Rome voulut ainsi récupérer l’héritage de ses prêtres. Cette loi ne faisait d'ailleurs que rejoindre d’anciens principes païens voulant qu’un célébrant soit vierge physiquement, donc célibataire.

En l’absence de dispositions claires dans le droit canonique de l’Église catholique, la mise au point de la paternité des prêtres a été effectuée par l’assemblée des évêques irlandais, dans un document adopté lors de leur assemblée de printemps en mai 2017 et rendu public et intitulé "Principes de responsabilité pour les prêtres qui ont engendré des enfants durant leur ministère". Si elle a le mérite d’être à la fois ferme et claire, elle peut surtout désormais servir de base pour des développements ultérieurs dans l’Église. Les évêques y rappellent non seulement que "les besoins de l’enfant sont prioritaires", mais aussi "qu’un prêtre, comme tout père, doit assumer ses responsabilités – personnelles, morales, légales et économiques". Il est déclaré : "Si un prêtre se retrouve père d’un enfant, il a l’obligation morale de quitter le ministère et de pourvoir aux soins et aux besoins de la mère et de l’enfant." Le pape François, l’ancien archevêque de Buenos Aires, s’était déjà positionné sur le sujet dans un livre entretien avec le rabbin Abraham Skorka, "Le Ciel et la terre."

Cf. Livre de Angélyne Vallée "Rose sous les canons - Témoignage et réflexions sur les amours cachés et interdits entre des femmes et des prêtres (Editions Le Dauphin blanc).

 

Business éhonté de l'innocence

Le journal belge Het Laatste Nieuws a révélé en décembre 2023 dans son podcast "Kinderen van de Kerk" que l'Église catholique de Belgique avait vendu environ 30 000 enfants à l’insu de leur mère au cours d’une période allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1980. Selon le journal, les femmes enceintes et célibataires étaient placées dans des institutions catholiques, où elles subissaient des humiliations et même des abus sexuels. Lors de l’accouchement, certaines étaient soumises à une anesthésie générale lorsque d’autres devaient porter un masque, ces moyens visant à empêcher les mères de voir leur enfant qui leur était retiré immédiatement après la naissance.

Certaines femmes ont même été stérilisées. D’autres ont été contraintes de signer un document par lequel elles renonçaient à leur enfant ou on leur a dit qu’il était mort-né. Les petits étaient ensuite vendus pour des sommes comprises entre 10 000 et 30 000 francs belges (environ entre 250 et 750 euros), mais parfois beaucoup plus, à des familles d’adoption.

 

Dérives pédophiles et silences coupables

Le scandale des prêtres pédophiles du clergé catholique a pris des dimensions planétaires dès la fin de l’année 2009, étouffé jusqu’alors* et laissant même des prêtres condamnés en poste. Tous les plus grands titres de la presse mondiale s’en sont fait l’écho, mais le pape Ratzinger (Benoît XVI) n’en a pas fait la moindre allusion dans son message pascal de 2010. Ce harcèlement sexuel pendant la confession (sollicitatio ad turpia) est, en tout cas pour une partie d’entre elles, le plus grand cauchemar des autorités vaticanes depuis le XVI° siècle, compte-tenu du nombre de prêtres concernés et s’étant rendus coupables de ce délit sur des mineurs, parmi lesquels des handicapés. Ainsi aux États-Unis avec le diocèse d’Oakland, en Californie, à Boston (Cf. Spotlight, film états-unien 2015 du réalisateur Tom Mc Carthy), ou en Pennsylvanie (une enquête publiée en août 2018 a mis au jour des abus sexuels perpétrés par plus de 300 "prêtres prédateurs" sur plus de 1000 enfants et adolescents, couverts par l'église catholique de cet État); en Irlande; en Autriche; en France avec entre autres les évêchés de Bayeux, d'Orléans ("affaire de l'évêque André Fort et du père Pierre du Castelet" ainsi que de dizaines de jeunes garçons pouvant avoir été victimes d’attouchements et de viols dans des centres de vacances et au sein du Mouvement eucharistique des jeunes et lors de rassemblements des Scouts d’Europe), de Dax, de Besançon, de Lyon ("affaire du cardinal Barbarin et du Père Breynat") et de Luçon (des séminaristes accusent une quinzaine de prêtres de faits de pédophilie dans les années 1950); en Australie avec la condamnation à 6 ans de prison confirmée en appel de l’ex argentier du Vatican (numéro 3 du Saint-Siège) le cardinal George Pell pour de multiples sévices sexuels sur enfants (entre 1950 et 2010, 7 % des prêtres d’Australie auraient été visés par des accusations d’agressions sexuelles sur des mineurs sans que celles-ci fassent l’objet d’investigations, selon une commission d’enquête royale établie par le gouvernement australien en 2012); au Chili avec le prêtre Fernando Karadima, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs par l’Église catholique en 2011 (la justice chilienne a condamné en mars 2019 l’Église catholique à payer l'équivalent de 130 000 euros à chacune des trois victimes du prêtre Fernando Karadima qui ont porté plainte contre elle)*². Du côté de la congrégation des Légionnaires du Christ fondée par le Mexicain Marcial Maciel (1920-2008), au moins 175 mineurs (principalement des garçons adolescents entre 11 et 16 ans) ont été victimes d'agressions sexuelles de la part de 33 membres religieux (prêtres ou diacres) entre 1941 et 2019, notamment de leur fondateur. Ces agressions à caractère pédocriminel ont souvent été couvertes par la hiérarchie dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, au Chili ou en Allemagne.

Toujours en Allemagne, une vaste étude lancée sur les pratiques de l’Église catholique allemande à travers 38.000 dossiers et manuscrits provenant de 27 diocèses allemands, dénonce en septembre 2018 des abus sexuels commis par des prêtres (1.670 clercs) sur des milliers d’enfants entre 1946 et 2014 (au moins 3.677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans). Selon les auteurs de l’étude, pendant des décennies l’Église a "détruit ou manipulé" de nombreux documents relatifs à des suspects et "minimisé" sciemment la gravité et l’ampleur des faits, tout comme une enquête en France a révélé en 2017 que 25 évêques, dont cinq sont toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’abus sexuels, qui ont laissé derrière eux 339 victimes présumées. En 2021, les procureurs allemands ont lancé des enquêtes sur 42 cas de fautes présumées commises par des ecclésiastiques catholiques de haut rang dans le pays, dont l’ancien pape Benoît XVI, à la suite de la publication d’un rapport retentissant (établi par le cabinet Westpfahl Spilker Wastl) sur les abus sexuels commis sur des enfants dans l’archidiocèse de Munich et de Freising. Ce rapport a été publié en janvier 2022, accusant l’ancien pontife de ne pas avoir empêché les abus commis par des clercs pendant son mandat d’archevêque de Munich et Freising entre 1977 et 1982. Ce dernier a finalement reconnu fin janvier 2022 avoir participé à une réunion-clé en 1980 sur le prêtre allemand soupçonné d’agressions sexuelles (plus de 400) dans cet archidiocèse, contrairement à ce qu’il avait déclaré aux auteurs du rapport paru quelques jours auparavant jeudi 20 janvier. Il a invoqué pour ce faire toute "mauvaise foi", et qu'il ne s'agissait que du résultat d’une omission dans l’édition de ses déclarations.

En juin 2000, le rapport d’étape de la commission Sauvé (du nom de son rapporteur le haut-fonctionnaire Jean-Marc Sauvé ) avait recensé 3000 victimes en France, les deux tiers des cas remontant aux années 50, 60 et 70, avant que de publier début octobre 2021 le sinistre bilan qui estime à 216 000 le nombre de mineurs victimes de violences sexuelles de la part de prêtres ou de religieux depuis 1950. Et ce chiffre, fruit d'une enquête de deux ans et demi sur un échantillon représentatif de Français, comporte une marge d'erreur estimée par la Ciase à "plus ou moins 50 000" personnes.

Pourtant, la première réaction à ces révélations et accusations a été celle du complot, d’une attaque violente contre le pape et l’institution tous deux aux caractères infaillibles, certains prêcheurs pontificaux – minoritaires il est vrai - n’hésitant pas à comparer ces accusations à celles lancées par le nazisme contre les Juifs, quand d’autres les qualifiaient de ragots voire d’attaque… sioniste (monseigneur Giacomo Babini). Quant à l’attitude des hiérarchies qui ont couvert ces agissements, dont la congrégation pour la Doctrine de la foi elle-même (ex Saint-Office) présidée pendant plus de vingt-cinq par le cardinal Joseph Ratzinger en personne, elle a été passée sous silence, de même que l’omerta opposée à toute tentative sérieuse d’enquête. Les choses ont fini par bouger sous l’effet de la pression des réseaux sociaux et d’associations de victimes fortement mobilisées, une grande partie des fidèles traditionalistes préférant cependant impudiquement tourner le regard et conserver leur totale et soumise confiance. Ainsi la condamnation en novembre 2018 à 8 mois de prison avec sursis de Mgr André Fort, ancien évêque d’Orléans pour n’avoir pas dénoncé des actes pédophiles d'un prêtre du diocèse, la reconnaissance de culpabilité du cardinal Georges Pell pour abus sexuels sur deux enfants de chœur à la fin des années 1990 par un jury populaire australien le 11 décembre 2018 (décédé en 2023, il avait été finalement acquitté après avoir été emprisonné pendant 9 mois par la Haute Cour d'Australie), la condamnation en mars 2009 du cardinal Philippe Barbarin à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuels commis par un prêtre dans son diocèse (affaire du Père Bernard Preynat), ou encore l'acceptation en juillet 2018 par le pape François de la démission du collège cardinalice du célèbre cardinal américain de Washington Theodore McCarrick, déjà interdit d’exercer son ministère en raison d’accusations d’abus sexuels aux États-Unis il y a environ quarante-cinq ans, ainsi que celle de l'archevêque australien d'Adélaïde Philip Wilson, condamné au début du même mois à un an de prison pour avoir couvert les agissements d’un prêtre pédophile il y a plus de quarante ans. Au Portugal, plus de 4 800 personnes pourraient avoir été victimes d'abus sexuels dans l'Église catholique portugaise avec 512 victimes présumées qui ont déjà raconté leur histoire, selon un groupe d'experts chargé d'enquêter sur les abus historiques dans l'Église (les hauts responsables de l'Église portugaise avaient précédemment affirmé que seuls quelques cas s'étaient produits).

Quant à la promesse du pape François de mise en place d'un tribunal censé juger les évêques, elle ne sera finalement pas suivie d'effet, même s'il a commencé à prendre des sanctions, comme la "démission" forcée d'un évêque français sur suggestion du nonce apostolique en France en avril 2017 pour "attitudes pastorales déplacées", et organisé une conférence épiscopale sur les abus sexuels en février 2019. Finalement, fin 2019, il a fini par faire de la lutte contre les agressions sexuelles dans l'Eglise catholique une des priorités de son pontificat, levant pour ce faire le secret pontifical sur ce fléau...

* En 2001 le pape Jean-Paul II ordonne la mise à jour d’une mesure ancienne qui donne instruction au personnel religieux en matière de silence à garder face aux "étrangers". Cette ordonnance est signée par le cardinal Ratzinger, le futur Benoît XVI. Ceci lui vaudra en 2005 d’être accusé par le tribunal de Houston au Texas de conspiration contre la justice dans la procédure sur les prêtres pédophiles. Mais George W. Bush accordera au souverain pontife le droit à l’immunité. En 2002, l’Église dit officiellement qu’un prêtre pédophile devait être dénoncé à la justice. Dans les faits, rien ne bougera vraiment jusqu’en 2016.

Les victimes ayant dénoncé qui plus est la nomination par le pape François d’un des anciens protégés de Fernando Karadima, Mgr Juan Barros, comme évêque d’Osorno, un diocèse du sud du pays, en janvier 2015, le pape François a fini par reconnaître en avril 2018 " avoir commis de graves erreurs d’appréciation et de perception " dans la crise qui secoue l’Eglise chilienne à propos d’accusations d’actes de pédophilie et d’agressions sexuelles portées contre certains des membres du clergé. 34 évêques chiliens présenteront leur démission collective le 18 mai, une démarche inédite dans l’histoire de l’Église catholique...

Cf. "Église : la Mécanique du silence", Daphné Gastaldi, Mathieu Martinière, et Mathieu Prisse (Éditions Jean-Claude Lattès) & le "Livre Noir de la FSSPX" publié en 2016 par l'AVREF (A.V.R.E.F. = Aide aux Victimes de mouvements Religieux en Europe et Familles : www.avref.fr).

 

Au vu de l'ampleur des dérives pédo-criminelles, l’Eglise catholique a fini par inscrire début juin 2021 pour la première fois dans son droit interne* un article explicite sur les crimes sexuels commis par des prêtres contre des mineurs, ceux-ci étant définis jusqu'alors sous le simple intitulé du non-respect du sixième commandement de la Bible ("Tu ne commettras pas l’adultère"). Sera désormais également puni tout prêtre ou laïc ayant un poste dans l’Eglise qui conduit un mineur à "participer à des exhibitions pornographiques" ou qui conserve des images pédopornographiques. Les peines pourront aller jusqu’à l’exclusion de l’Eglise. La prescription de tels crimes sexuels reste cependant inchangée à vingt ans, non obstant le recours au secret pour tout dossier judiciaire compromettant, le Vatican considérant que ce serait un "grave péché" pour l'Église d'être obligée de divulguer des communications entre ses représentants (ainsi entre un archevêque et un cardinal dans un procès au Royaume-Uni lié à une transaction immobilière contestée en 2023).

* Le Code de Droit canonique datant de 1983 régit l’Eglise sur tous les continents en parallèle avec la justice civile des différents pays.  

 

Orgie sexuelle et drogue au Vatican

Un haut dignitaire du Saint-Siège, le prêtre secrétaire du conseiller personnel du pape François et dont l'identité est tenue secrète, a été arrêté fin juin 2017 par la police en pleine orgie homosexuelle et usage de stupéfiants dans un appartement de l’ancien palais de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex Saint-Office), a révélé le journal italien Il Fatto Quotidiano. Âgé de 79 ans, le locataire des lieux - occupés pendant des années par l'ancien pape Benoit XVI alors cardinal - a été embarqué par les fonctionnaires puis envoyé au vert par sa hiérarchie dans un couvent italien, après une brève hospitalisation en clinique de désintoxication pour supprimer toute trace des paradis artificiels consommés. Selon le site de l’International Business Times, journal économique en ligne qui comprend une édition italienne, le prélat aurait d’ailleurs fait par le passé deux overdoses. Comment ne pas comprendre l'embarras suscité, cette affaire faisant suite à l'inculpation en Australie le même mois du haut dignitaire ministre de l’Économie le cardinal australien George Pell (voir ci-dessus) pour abus sexuels multiples.

 

Nonnes abusées, la loi du silence et du secret

Deux ex-nonnes, Rocío Figueroa (péruvienne) et Doris Wagner Reisinger (allemande), ont rompu la loi du silence et fondé une association Voices of Faith ("Les Voix de la Foi") pour amener leurs consœurs à dénoncer la violence exercée par une partie des prêtres et évêques. Elles ont déjà obtenu que l’Union internationale des supérieures générales (UISG), organisme qui représente plus d’un demi-million de religieuses dans le monde, fasse part de sa "profonde tristesse et indignation" face aux abus qui règnent au sein de l’église, les mêmes qui naguère ont fait prévaloir la loi du silence et du secret, couvrant la méthode de "dépersonnalisation progressive" employée (confesseur et directeur de conscience imposés, interdiction de parler librement avec les autres membres de la communauté, de lire des livres…). Or tout abus sexuel dont est victime une religieuse est avant tout un abus de pouvoir, que la victime ressent comme une trahison : le prêtre, consacré, représente la voix de Dieu ; la trahison de la confiance amène la victime à se sentir abandonnée de ce Dieu ; l’abus sexuel au sein de l’église génère un conflit théologique et existentiel, déstabilisant la foi de la victime, son identité spirituelle, sa conception de Dieu.

Selon Doris Wagner, près de 40 % des religieuses auraient été victimes d’agressions sexuelles, ajoutant qu’il y a de nombreux cas où des prêtres ayant mises enceintes des religieuses les ont forcées à avorter, ce que le pape François a reconnu le 5 février 2019 sans préciser pour autant que le Vatican avait été alerté depuis des années et à de multiples reprises.

Et, scandale moins spectaculaire – mais qui peut se cumuler avec les abus sexuels –, de nombreuses religieuses du tiers monde ont été en quelque sorte importées en Europe et en particulier à Rome : ces sœurs qui ont quitté leur pays en croyant servir le "Seigneur" en se mettant au service des pauvres, ont été réduites à être de pauvres servantes des seigneurs évêques et des princes cardinaux, ce que le supplément mensuel de "l'Osservatore Romano", le quotidien officiel du Vatican, a reconnu en février 2018 ! Est-il utile de rajouter ce que Sodoma* révèle quant à l’emprise non plus d’un lobby mais d’un système gay sur le Vatican...

Autre scandale, celle de l'influent prêtre théologien slovène Marko Rupnik, cofondateur de la communauté Ignace de Loyola qu'il dirigeait à Ljubljana (aujourd'hui dissoute), et artiste peintre réputé dont les mosaïques ornent les murs de certaines chapelles du Vatican et d’autres églises à Lourdes, Fatima ou Washington. Plusieurs femmes anciens membres l'accusent d’abus sexuels (relations imposées), psychologiques et spirituels pour des faits remontant à trois décennies. Deux d'entre elles, Mirjiam Kovac et Gloria Branciani, ont entamé début 2024 un parcours judiciaire qui constitue une nouvelle étape dans ce dossier médiatique qui éclabousse le Vatican. Parmi ses méthodes, le père Rupnik invoquait la Trinité pour contraindre les religieuses à avoir des relations sexuelles à trois avec lui. Si l'Ordre des Jésuites, celui dont est issu le pape François, a exclu Marko Rupnik en juin 2023, le Vatican avait invoqué la prescription des faits pour clore le dossier en 2022 sans enquête canonique, le père Rupnik écopant seulement de restrictions imposées par la Compagnie de Jésus à son ministère...

* Livre paru en février 2019 (éditions Robert Laffont) du journaliste Frédéric Martel portant sur la place de l'homosexualité au Vatican et sur l'hypocrisie d'une partie de sa hiérarchie, qui démontre de manière chirurgicale que le Vatican a une communauté homosexuelle parmi les plus élevées au monde, immense réseau de relations homophiles ou homosexualisées, polymorphes, dominées par le secret, la double vie, le mensonge. Ainsi les prélats qui tiennent les discours les plus homophobes et traditionnels sur le plan des mœurs s'avèrent eux-mêmes en privé homosexuels ou homophiles, étant ces fameux " rigides " hypocrites dénoncés par le pape François.

 

Contamination du monde associatif

L'Arche est une fédération d'associations qui anime 154 lieux dans 38 pays accueillant des personnes déficientes mentales qui vivent avec leurs accompagnants, salariés ou volontaires. Elle a été créée par Jean Vanier (1928/2019) en 1964, un évangéliste canadien que l’on venait consulter de loin et qui pouvait converser avec la reine Elizabeth comme le pape François. Il avait reçu à Londres le prestigieux prix Templeton, décerné avant lui à Mère Teresa, au dalaï-lama ou encore à Desmond Tutu. En avril 2014, la direction de L'Arche avait demandé à l'Église de lancer une enquête canonique suite à plusieurs plaintes d'abus sexuels remontant aux années 1970 et 1980, celles-ci visant le père dominicain Thomas Philippe, prêtre accompagnateur de la communauté de l'Arche à Trosly, décédé en 1993. Les quatorze témoignages recueillis entre décembre 2014 et mars 2015 ont confirmé la véracité des faits commis pendant plus de 25 ans, sous couvert de justifications mystiques.

Qui plus est, en février 2020, une enquête diligentée par l'Arche a été rendue publique, concluant que Jean Vanier avait poursuivi ses relations avec Thomas Philippe, qu'il était au courant de ses agissements, et qu'il avait lui-même pratiqué des abus sexuels sur 6 femmes non handicapées, entre 1970 et 2005, généralement dans le cadre d’un accompagnement spirituel. Certaines ont gardé de profondes blessures. 

 

Relans racistes

L’Eglise d’Angleterre s’est excusée par la voix de l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des anglicans, lors d'un synode général début 2020, d’être "institutionnellement raciste", d'avoir porté atteinte à l’image de Dieu et, surtout, causé du tort à ceux qui ont été victimisés, souvent de façon inconsciente. Elle a voté "unanimement" une motion visant à demander pardon pour le racisme conscient et inconscient subi par d’innombrables anglicans noirs, asiatiques et d’autres minorités ethniques en 1948 et dans les années qui ont suivi, alors qu’ils cherchaient un foyer spirituel en son sein. Ceci fait référence au mois de juin 1948, ayant vu le paquebot Empire-Windrush conduire près de 500 citoyens du Commonwealth, principalement des Caraïbes, sur l’île de Grande-Bretagne, marquant le début de la génération "Windrush", soit près de 500 000 personnes issues des Antilles qui se sont rendues en métropole pour aider en tant que citoyens britanniques à reconstruire le Royaume-Uni après la deuxième guerre mondiale. Le conseil des archevêques a officiellement demandé à ce que des recherches soient menées pour "évaluer l’impact de cette situation sur l’Eglise d’Angleterre, en termes de fidèles perdus, d’églises en voie de fermeture et de vocations manquées".

 

Enfin, dans sa dérive "wokiste" désormais assumée, le pape François n'a pas hésité à démettre en novembre 2023 de ses fonctions l’évêque de Tyler, ville du comté de Smith dans l'État du Texas aux États-Unis, Joseph E. Strickland, l’un de ses plus féroces détracteurs parmi les conservateurs catholiques américains, qui avait refusé de démissionner à la suite d’une enquête du Vatican. Mgr Strickland rejetait en effet de toutes ses forces le "programme du pape François qui sape le dépôt de la foi", et critiquait la tentative du pape de rendre l’Église plus accueillante pour la communauté LGBT tout comme ses tentatives de donner aux laïcs plus de responsabilités dans l’Église.

 

Il est très rare qu’un évêque soit relevé de ses fonctions, car habituellement les évêques en difficulté avec le Vatican sont invités à démissionner avant de présenter leur démission, qui est acceptée par le pape.

 

Le droit coutumier comme antidote ?

"Je ne suis pas d’accord avec votre présomption que les Papes et les Rois ne puissent être jugés comme n’importe quel autre homme, ou sont incapables de commettre des torts. S’il y a une quelconque présomption, c’est au contraire contre les détenteurs du pouvoir. Il n’y a pas de pire hérésie que la fonction puisse sanctifier de celui qui détient le pouvoir. Le pouvoir a tendance à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt totalement. La responsabilité historique, doit en conséquence décider du choix de la responsabilité légale."

John Emerich Edward Dalberg (1834/1902) - Baron Acton

 

Le droit coutumier en vigueur dans des pays comme le Canada et les États-Unis a pour objectif la défense des citoyens par-delà le système oligarchique en place. Ses décisions de justice dites coutumière sont mises en application soit par des fonctionnaires de police, soit des forces locales nommées et révoquées par consensus populaire. Ce mouvement s’inscrit dans la pratique d’une autogestion de communes se voulant libres et attachées à un fonctionnement démocratique non dévoyé par la préservation d’intérêts élitaires.

Le droit international coutumier correspond quant à lui aux différentes coutumes du droit international. À la différence d'un principe universel de jus cogens (norme impérative), c'est la pratique qui détermine qu'une règle est qualifiée de "coutumière" car elle doit pour cela refléter une pratique étatique étendue, représentative et pratiquement uniforme et acceptée comme étant le droit. Le droit international coutumier est reconnu comme l'une des sources du droit international ainsi que par le statut de la Cour internationale de justice.

Concernant l’Église catholique romaine, ce droit coutumier a été actionné par le mouvement pour la vérité sur le programme génocidaire des pensionnats pour Indiens du Canada*, qui a vu la mort/disparition de plus de 50.000 enfants dans des lieux commandités par l’État et gérés par les églises catholique, anglicane et unifiée du Canada entre 1893 et 1996. A ce titre, l’Église catholique romaine a été déclarée Organisation Criminelle Transnationale par avis légal lors de la Déclaration de Bruxelles du 4 août 2013, publié par la Cour de Justice Internationale de Droit Coutumier, faisant suite à la condamnation du Pape Benoît XVI et du Vatican en date du 1er février 2013. De ce fait, ses prélats les plus élevés ont légalement été reconnus coupables d’avoir commis des crimes contre l’Humanité, et considérés comme ayant établi une "Conspiration Criminelle Internationale" pour aider et encourager le trafic d’enfants. Ce verdict de la Cour de Justice Internationale de Droit Coutumier établit ainsi que l’Église et son siège gouvernemental, le Vatican, constitue une entité criminelle selon la loi internationale.

* Cf. Travaux de Kevin Annett, nominé pour le Prix Nobel de la Paix en 2013 et 2014, parus dans "Love and Death in the Valley" (First Books, 2001), "Hidden from History : The Canadian Holocaust" (2001, 2005, éditions 2010)- "Hidden No Longer : Genocide in Canada, Past and Present" (2010), "Unrepentant : Disrobing the Emperor" (O Books - Amazon, 2011). Fondateur des Amis et des Familles des Disparus conduisant aux occupations de l’église, à Vancouver et à Toronto, entre 2005-2010. Co-fondateur du Tribunal International contre les Crimes de l’Église et de l’État (ITCCS), à Dublin en Octobre 2009, avec six autres organisations, dont il est le Secrétaire.

 

Pour autant, quelques semaines auparavant, le Pape François 1er, Jorge Bergoglio, avait confirmé le 11 juillet 2013 le "statut criminel" de son église par l’établissement de nouvelles règlementations ecclésiastiques qui, bien que censées lutter contre les dérives pédophiles des membres du clergé, réaffirment l’existence du Droit Canon qui protège les violeurs d’enfants de leurs sollicitations criminelles des règles du droit commun. Elles participent d’une certaine manière à supprimer les preuves de viols d’enfants et de trafic avec leur église, et en menaçant de punition ceux qui révèlent de telles preuves.

Selon ces observations et ces règlementations, le pape François ordonne à ses fidèles de contrevenir à la loi tant internationale que de leur propre pays, en en violant les lois de protection de l’enfant et en sapant le travail des autorités judiciaires. Autrement dit, le pape facilite non seulement le viol international d’enfants et de trafic humain, mais dirige une conspiration de nature criminelle contre la souveraineté d’autres États et de la loi des nations. Selon la loi internationale, de telles actions équivalent à un acte de guerre, ses responsables étant déclarés alors légalement ennemis d’une l’humanité amoureuse de la paix.

 

Signification pénale de l’avis du 4 août 2013

Le mandat d’arrêt délivré le jeudi 1er août 2013 par la Cour de Justice Internationale de Droit Commun à Bruxelles pour arrestation immédiate et jugement de Jorge Bergoglio pour ces crimes s’inscrit dans le fondement juridique du Droit International Coutumier. L’Église catholique romaine étant sujette à toutes les sanctions établies par la Convention des Nations Unies contre le Crime organisé Transnational (2000), ces sanctions incluent la saisie de tous les fonds, propriétés et biens de l’Eglise, l’arrestation des officiels de l’Eglise et la restitution de tous les pays et bien volés détenus par l’Eglise.

En effet, des organisations criminelles désormais reconnues comme le Vatican et son église se sont déchues de leur droit à l’existence, et sont condamnées par l’humanité civilisée à être dissoutes. Non seulement leur fortune mais aussi leurs règlementations, lois et autorité sont annulés pour toujours. Et celui qui participe à des organisations ainsi mises au ban ou qui paie pour leurs activités commet un crime en étant complice avéré.

Les officiels supérieurs de l‘Église romaine, à commencer par le Pape François lui-même, sont en fait considérés comme des fugitifs de la justice, sous mandats d‘arrêts délivrés le 1er août et plus tôt le 5 Mars 2013. C’est pourquoi ces officiels de l’Église n’ont plus aucun droit ni légal, ni moral, d’allégeance ou d’obéissance à qui que ce soit. Eux et leur organisation doivent être activement désavoués et démis selon la loi.

Tout gouvernement ou agence dans le monde qui continue à reconnaître ou soutenir l’Église de Rome et ses officiels est considéré comme objectivement engagé dans un crime et également soumis aux sanctions. C’est le cas en particulier du gouvernement d’Italie, à travers ses obligations envers le Vatican sous le traité de Latran ainsi nommé.

Mais entre le texte, son esprit et son application, il y a encore une profondeur abyssale.

 

L’explication de la démission du pape Benoît XVI

La démission historique sans précédent de Joseph Aloisius Ratzinger fin février 2013* comme pape semble bel et bien avoir été contrainte par l’action à venir possible par un gouvernement européen qui, se basant sur la décision de la Cour Internationale de Justice de Droit Coutumier du 1er février 2013, était en mesure d’émettre un mandat d’arrêt contre lui et d’ordonner une saisie des biens publics et des richesses du Vatican, ce qu’a reconnu un document émanant de la Chancellerie vaticane.

Ce mandat d’arrêt fut d'ailleurs remis au bureau du "Saint-Siège" à Rome le vendredi 15 février 2013. Il permettait à la nation en question de détenir Joseph Ratzinger comme suspect dans un crime s’il entrait dans son territoire souverain. C’est à cet effet qu’une note diplomatique avait été remise par le gouvernement du dit pays au Secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, le lundi 4 février 2013, l’informant du mandat d’arrêt imminent et invitant son bureau à s’y conformer. Si aucune réponse à cette note n’a été reçue du cardinal Bertone ou de son bureau, six jours plus tard le Pape Benoît XVI avait démissionné, ou plutôt avait été démissionné.

Dans une déclaration à l’agence Reuters, les officiels du Vatican ont annoncé que Joseph Ratzinger resterait un résident permanent du Vatican après sa démission, ceci permettant de lui offrir une protection juridique contre toute tentative de le poursuivre dans le cadre des cas d’abus sexuels dans le monde entier. Cet aveu surprenant de culpabilité de l’église est aussi un obstacle direct à la justice, ceci donnant également plus de poids aux accusations du Tribunal International et d’autres sur le fait que le Vatican a pris des dispositions avec le gouvernement italien pour protéger Joseph Ratzinger contre des poursuites pénales, en violation des lois internationales ratifiées par l’Italie. Pourtant, à l’instar des criminels de guerre nazis, le Vatican devrait savoir que si les institutions criminelles peuvent courir, elles ne peuvent éternellement se cacher, même derrière toute la richesse et le faste dans le monde.

* A noter que quelques heures après l’annonce de la démission de Benoît XVI, le Vatican a été frappé dans la soirée du 11 février par la foudre à plusieurs reprises. Plus tôt dans la journée, Monseigneur Angelo Sodano, doyen des cardinaux, avait déclaré que la décision de Benoît XVI était "un coup de tonnerre dans un ciel serein". Les cieux lui auraient-ils donné raison, le coup de colère céleste étant à l'image de l'arcane XVI dans le tarot, sa tour étant décapitée par la foudre (il se nomme "La Maison Dieu"). De son côté, la 16ème lettre de l'alphabet hébraïque est "aïn", qui signifie la colère, la disharmonie, ce qui est courbe, faux.

 

La fin du messianisme

 

Les premiers chrétiens étaient des juifs convertis. Les textes retrouvés à Qumrân, site archéologique en Cisjordanie, montrent qu'ils étaient naturellement imprégnés du messianisme juif d'alors, celui du Ier siècle qui voit l'attente d'un Messie roi dans une perspective de royauté guerrière aux fins de délivrance de l'occupation romaine. C'est ainsi que le Document de Damas* explique que le temps actuel est l’époque du mal, et que la venue du Messie causera sa disparition suivie par un retour conquérant au Pays enfin purifié de la présence des impies.

Les judéo-chrétiens ont baigné dans cette ambiance de fin du monde, qu’ils croyaient imminente. Le Messie ne revenant toujours pas, et Jérusalem étant devenue sous Hadrien une cité grecque, la deuxième génération va alors orienter son espérance vers la fin du monde, attendant la venue sur terre d’une Jérusalem céleste et non plus terrestre. Le Christ-Messie y trône en son centre, les nations marchant vers sa lumière et les rois de la terre se prosternant devant elle. Seuls ceux "qui sont inscrits dans le livre" peuvent y pénétrer, afin de régner avec le Messie pour l’éternité.

* Le Document de Damas est le nom donné à un des textes des Manuscrits de la mer Morte, trouvé dans les grottes de Qumrân. Rédigé en hébreu, il traite de la persécution des membres du mouvement du Yahad, que certains spécialistes ont identifiés aux Esséniens, chassés de Jérusalem au "Pays de Damas" au cours du Ier ou IIe siècle av. J.-C..

 

C'est dans ce messianisme que les Pères fondateurs de l’Église catholique romaine puiseront leur vision, celle d'un monde mauvais appelé à disparaître dans un déluge de feu et de violence. Hormis les bons chrétiens, les autres sont promis au feu éternel. Et en attendant l’apocalypse finale, les chrétiens sur terre doivent s’y préparer spirituellement. Le christianisme devenu en 392 religion d’État, dominante dans un empire romain vacillant, l’Église chrétienne va alors s’identifier elle-même à la Jérusalem céleste descendue sur terre. C’est le Vatican, le pape, les prélats, le clergé, ses fastes et son culte. Certes, le Messie doit quand même revenir pour le jugement dernier, mais en entrant dans l’Église, le fidèle est sûr d’échapper à l’enfer. L’Église, société présentée comme parfaite, c’est déjà le ciel sur la terre : en faire partie, c’est prendre une option sur le paradis. Ainsi l’Église romaine catholique s’attribue une mission d’ampleur planétaire, la conquête du monde non par la violence mais par la conversion pacifique des âmes. Si en théorie la violence n’est pas le moyen privilégié de l’ambition messianique chrétienne, elle va souvent le devenir, adoptant par sa devise compelle intrare l'imposition faite aux païens d'entrer dans la Nouvelle Jérusalem. Afin qu’ils puissent échapper au jugement du Messie-Christ revenu dans la Gloire, la sainte violence (oxymoron) est le moyen de leur conversion. Là se trouve l'explication de l'absence de remord et de sentiment de culpabilité devant les génocides (indiens par exemple) comme de l’anéantissement de cultures et de civilisations entières. Il en sera de même avec les crimes de l’Inquisition. En brûlant vif un corps pendant quelques minutes, n'évitait-on pas à l'âme de brûler pour l’éternité...

 

Traduction opérationnelle et dérives sectaires

Tout naturellement, les "Croisades" des chrétiens du Moyen-Âge comportent une composante messianique, qu’il s’agît de la "croisade des pauvres" (1095-1096) sous la direction de prédicateurs enflammés tels Pierre l’Ermite ou Gautier-sans-Avoir, ou de la "croisade des enfants" (1212) menée par Étienne de Cloyes et Nicolas de Cologne, ou encore de la révolte des Pastoureaux (1250) qui vit des pauvres, sous la direction de Jacques de Hongrie, s’en prendre aux nobles, aux églises, aux clercs et aux Juifs, qu’ils rendaient responsables de l’échec de Saint-Louis à Damiette. Ce messianisme se prolonge jusqu’à la fin du Moyen-Âge, avec un centre particulièrement actif, l’Italie, où proliférèrent les sectes influencées par les écrits eschatologiques de Joachim de Flore (circa 1132-circa 1202), un moine cistercien. Fondateur du monastère de Saint-Jean de la Fleur, il crée un ordre nouveau agréé par le pape Célestin III en 1196, suscitant une remise en cause de l’Église institutionnelle, jugée trop engagée dans la vie politique et trop riche. De même les Apostoliques de Gherardo Segarelli (1260-1300), auxquels succédèrent les Frères et Sœurs Apôtres de Fra Dolcino (1300-1307). Ce dernier mouvement cumule tous les aspects du millénarisme : la dimension religieuse, avec le prophétisme (la disparition du clergé indigne est prévue pour 1305) et l’affirmation que la secte constitue la seule authentique Église de Dieu ; la revendication sociale, avec l’incitation au respect de la pauvreté absolue, la dénonciation de l’Église officielle entrée en décadence sous le pontificat de Sylvestre Ier (314-335, accusé d’avoir renoncé à la pauvreté) ou la contestation du régime féodal ; l’implication politique, par le soutien apporté à l’empereur Frédéric II Hohenstaufen contre le pape Clément V, dans le cadre de la lutte entre le Sacerdoce et l’Empire ; l’action militaire, puisqu’une croisade fut déclenchée contre le mouvement et qu’il fallut trois ans pour le vaincre.

Plusieurs révoltes populaires médiévales revêtirent un caractère millénariste : influence de Wycliff (1320-1384) et de ses "pauvres prêtres" sur les Travailleurs anglais en 1381 puis sur le courant des Lollards (1382-1530), de Jean Hus (1369-1415) sur une partie des insurgés de Bohême (1419-1485). Parmi ces derniers, en abolissant les hiérarchies et en renonçant aux richesses, les Taborites entendaient retrouver une sorte de paradis originel. Mais pour survivre, ils pillaient les villages voisins. Il semble exister un lien entre une religiosité exacerbée (assortie d’une assez grande ignorance des Écritures Saintes), une hostilité marquée aux changements économiques et sociaux intervenus au XIII° siècle (urbanisation, développement du commerce et de l’artisanat) et l’affermissement de l’État (fiscalité plus contraignante). Les adeptes ne revendiquaient pas une société nouvelle, mais le retour à des temps antérieurs, voire originels, réputés heureux.

L’abbé calabrais Joachim de Flore annonçait la venue de l’Antéchrist pour 1260, après de complexes calculs. Cette arrivée était le préalable à l’avènement du règne de l’Esprit, âge adulte de l’humanité car il procèderait à la fois du Père et du Fils et assurerait leur totale unité. Caractérisé par la pratique généralisée de la charité, il précéderait la fin du monde. Pour advenir, il s’appuierait sur l’autorité royale et impériale, considérée comme l’instrument de l’Esprit. De tels raisonnements se prêtaient particulièrement bien à une utilisation politique. Ainsi, un instrument politique nouveau s’épanouit au XIV° siècle : la prophétie politique. Elle permettait, notamment, de dénigrer ou de valoriser tel ou tel prince en le présentant soit comme l’Antéchrist, soit comme le souverain qui accompagnerait l’instaurateur du règne de la paix et du bonheur. Cette pratique perdura jusqu’à nos jours. Elle fournit un des arguments développés par les tenants du régicide durant les Guerres de religion (1562-1598) en France, par exemple.

Cf. Patrice Gourdin, Manuel de géopolitique.

 

Grâce à sa (quasi) totale absence de scrupules, l’Église, propulsée en avant par la force de son idéal messianique proclamé, va connaître une expansion remarquable. Malgré les révolutions européennes, elle est en position de force ou de monopole dans tout l’Occident et ses satellites au début du XX° siècle. Mais cette position est plus d'apparence que réelle. Essoufflée, dévitalisée par la corruption endémique d'une partie de ses élites et son propre désordre intérieur, et surtout ne correspondant plus à l'évolution d'une conscience de plus en plus individuelle*, elle perd ses convictions, et son élan messianique s’éteint en l’espace d’une génération. Elle disparaît de la scène politique de l’Occident, puis de sa sphère culturelle, quoi qu'en pensent ses zélateurs aveuglément formatés. Comme si elle n’avait plus rien à lui offrir, l’Europe se détourne d’elle. Pour la première fois depuis 17 siècles, les dirigeants européens proclament en 2004 lors de l'adhésion de huit pays candidats d'Europe centrale et d'Europe de l'Est qu’ils ne se reconnaissent plus dans le christianisme, même si nombre d'entre eux tentent depuis de faire graver dans le marbre constitutionnel ses racines chrétiennes. C'est la fin d’un cycle civilisationnel, comme tant d'autres précédemment : Égypte, Sumer, Assyrie, Incas et Mayas, Chine ancienne. Les civilisations sont aussi mortelles... Privé de son messianisme même mensonger, l'Occident chrétien n’est plus qu’une entreprise de conquête commerciale, l’Europe se cherchant désespérément une identité pour le XXI° siècle. Et quand une civilisation ne se croit plus vraiment destinée à sauver le monde, seule capable de le faire, quand elle n’a plus les moyens de cette ambition, elle disparaît et entre dans les musées de l’Histoire.

* La fin du XIX° et le début du XX° siècle voient la création et la montée en puissance de la branche scientifique en charge de l'étude du psychisme humain, qui remplace l’Église et la philosophie dans l'aide au processus d'individuation des personnes, dans un monde marqué par la révolution industrielle, l'organisation nouvelle du travail, le rapport à la consommation et au développement de soi (loisirs).

 

"Car mon peuple a commis un double péché : Ils M'ont abandonné, Moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau."

Jérémie (2 : 13)

 

"Mon peuple est détruit, parce qu'il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, Je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce ; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, J'oublierai aussi tes enfants."

Osée (4 : 6)

 

 

 

La monarchie papale, son caractère électif, son népotisme, le flou de ses frontières entre fiscalité d’État et fiscalité spirituelle, font de l’Église romaine un modèle exemplaire de mauvais gouvernement, caractérisé par l’ambition d’une grande partie de ses élites cardinales, l’avarice et le goût du luxe. De ce paradoxe pour des individus ayant fait profession d’une vie soumise au "Père" créateur découle le malaise ressenti depuis l’origine à l’encontre de cette Institution. En fait, l’Église de la Contre-Réforme proclamée n’a jamais abandonné ses vices mensongers initiaux, dissimulés selon la norme habile jésuite Si non caste, tamen caute ("Si ce n’est pas chastement, au moins avec circonspection").

Son histoire n’est qu’une longue suite de déliquescences masquées par l’élan sans cesse proclamé vers la charité chrétienne. Face au traumatisme de la Réforme, le Saint-Siège aurait pu choisir de nettoyer en profondeur ses écuries. Tout au contraire, il choisit la radicalité et la répression, refusant d’abandonner son pouvoir politique pour porter haut une spiritualité plus profonde. Ceci n’entraîna pas seulement les bûchers des hérétiques et sorcières, mais le maintien à l’écart de la libre pensée, de la recherche philosophique, des découvertes scientifiques. Ce ne sont ni plus ni moins que les méthodes d’un régime autoritaire, ayant existé dans les temps anciens comme dans les dictatures modernes.

Le visionnaire Nicolas Machiavel écrivait déjà à son époque que la présence de l’Église participe de la fracture d’un pays, rendant au final les individus sans religion et méchants. D’aucuns diraient qu’elle n’est que la paillasse malodorante et souillée préparatoire à la venue de l’Antéchrist*…

* Cf. Prophétie du changement.

 

Les héritiers de l'impérialisme romain

L'auteur François-J Lessard, membre de la Société des Professeurs d'Histoire du Québec, a publié en 2005 le fruit de 25 ans de recherches rigoureuses sur les agissements scabreux des vicaires apostoliques exerçant leur vocation papale dans de discrètes intrigues où se mélangent argent, religion et sexe. Il trace l'histoire des combines, malversations et autres erreurs de l'Église romaine depuis les siècles les plus reculés, que l'Église n'a jamais avouées mais qui lui ont ravi des milliers de fidèles. Rome est  présumé infaillible, et critiquer ses agissements et décisions revenait à s'exposer à des sanctions devant lesquelles bien peu de sujets, et même de souverains, n'osaient se mesurer.
"Les héritiers de l'impérialisme romain" relate les exactions de Rome pour garder le contrôle administratif de l'organisation largement lucrative qu'elle a défendue à coup de menaces, de combats armés et d'excommunications, jusqu'au jour où Mussolini, le duce, a mis fin à ces prétentions inavouables et inacceptables, moyennant paiement au Vatican de 4 milliards de lires. Les papes n'ont jamais été les successeurs de Pierre ! C'est l'Histoire qui parle...

 

 

 

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