La réalisation accomplie de Soi passe par la satisfaction des quatre niveaux constitutifs de l'être humain:
. La satisfaction physique, celle du corps.
. La satisfaction intellectuelle, celle de l'esprit, de la pensée.
. La satisfaction émotionnelle, celle du cœur.
. La satisfaction spirituelle, celle de l'âme.
La combinaison harmonieuse de ces quatre niveaux crée l'état de flux, soit le sentiment d'accomplissement en unité avec l'Univers, le macrocosme. Il correspond à un état de conscience élevé, parvenu à transformer le " vieux cerveau conditionné ".
Narcisse
(raconté par Ovide, poète latin)
Les quatre voies d'accès
La maîtrise de la pensée
La maîtrise émotionnelle
La maîtrise corporelle
Les facultés subtiles
Le lâcher-prise
Le pardon
L'état de cohérence, voie de sa liberté
Processus de transformation de conscience
Clé de débridage de notre codeur interne
Plus le temps passe et plus devient hypothétique le fait d’être soi-même. Pourtant, être en déséquilibre entre deux chaises ou jouer de la chaise musicale n’est pas très sain, ne permet pas d’être en paix. Or, la paix intérieure est la porte première qui nous conduit à notre véritable identité. Pour sortir de tout ce chaos ambiant qui n’a de cesse de nous déstabiliser, il est nécessaire de laisser le souffle tumultueux de la pensée et les vagues qu’il entraîne, entre espoirs et désespoirs. En vivant l’instant présent nous ne soufflons plus dans le sens du passé ou celui du futur, annihilant les peurs et appréhensions qui s’y rattachent. Puis nous arrêtons de balancer des pavés dans la mare, ces craintes et interrogations qui détruisent notre foi en l’intelligence cosmique.
Notre mental est curieux, voulant sans cesse amener de l’eau à son moulin afin de continuer son travail de sape. Tous les magiciens et prestidigitateurs le savent, il suffit d’attirer notre attention là où ils le veulent pour nous illusionner et nous empêcher de voir leur manipulation. En demeurant calme, nous pouvons regarder avec attention et admiration les trésors de notre être intérieur constitutifs de notre identité. Comme nous sommes le reflet de nos propres créations, le nettoyage de notre intérieur, ses blessures psychiques et émotionnelles, fait entrer la lumière dans notre vie. Nous devenons fluide et portons un regard d’amour sur la vie. Nous devenons pleinement conscient de notre pouvoir de cocréateur, et l’utilisons à bon escient en prenant soin qu’il soit respectueux de tout ce qui est, autant dedans que dehors.
Ceci demande une discipline, celle de l’attention :
1. à ne jamais se mentir à soi-même ;
2. à nous désengager de toute pensée négative ;
3. à respecter notre corps et ses besoins ;
4. à prendre plaisir au quotidien pour nous sentir bien ancré à la Terre ;
5. à soigner notre personne, intérieurement comme extérieurement ;
6. à prendre soin de notre lieu de vie ;
7. à nous accorder des pauses pour nous tout seul ;
8. à cesser les cogitations du mental ;
9. à nous détacher lorsque l’agitation menace notre paix intérieure.
En affirmant notre JE SUIS, nous affirmons CE QUE NOUS SOMMES.
Dans notre société, les tapis rouges et lauriers de la gloire vont en général à ceux que nous considérons intelligents par leurs aptitudes intellectuelles, assises sur des diplômes si possible prestigieux et des parcours qui ne le sont pas moins. On leur attribue des qualités suffisantes censées nous sortir de nos faiblesses et limitations. Pourtant, en d’autres temps, l’intelligence n’était pas forcément reliée à l’instruction, aux diplômes ou à l’appartenance à des clans élitaires.
L’intelligence est une énergie à la base neutre. Elle possède en fait de multiples formes, pouvant s’adapter à tous les métiers du monde. Elle se distribue équitablement parmi la population, évitant l’inévitable scission entre ceux qui la possèdent et les autres. Elle n’est pas le résultat d’une génétique, mais de dispositions spécifiques qui, pour être comprises, participent de l’accomplissement harmonieux de l’individu au sein de son environnement. Elle prend la coloration que chacun y met prioritairement à travers l’éducation reçue et sa propre évolution de conscience.
Quand on parle d’intelligence, la première idée qui nous vient est celle du fameux QI, le quotient intellectuel. Il peut contribuer au bonheur comme se révéler être un tyran, se poser des questions en permanence et être assoiffé de savoirs ne contribuant pas forcément à l’épanouissement. Le risque est fort qu’en comprenant les choses plus vite nous cherchions à prendre le dessus sur les autres. C’est pourquoi l’intelligence mentale, l’intellect, fait rarement dans la générosité, dans la bonté ou dans l’indulgence, ces qualités appartenant plus au cœur qu’au cerveau.
Ceci explique la montée en puissance depuis quelques années du QE, le quotient émotionnel, pendant indispensable au premier même s’il est encore sous-dimensionné tant la course au pouvoir et à ses honneurs prend le pas dans le vécu quotidien.
Mais la nature de ce que nous sommes véritablement fait que tout individu, mâle ou femelle, possède ces deux facettes en lui. Le corps mental est en relation avec le QI, tandis que le corps émotionnel l’est avec le QE. Tout dépend de ce que nous privilégions dans notre vision du monde.
A ces deux intelligences se rajoute l’intelligence spirituelle, le QS, soit notre relation éthique et sacrée à la vie, à toutes les composantes de la Création quelles qu’en soient la nature et la forme (minéral, végétal, animal, humain). Sans oublier la plus importante car incontournable, l’intelligence du corps, le QC, soit le soin porté à notre véhicule terrestre afin de lui assurer la vitalité (santé) à sa manifestation harmonieuse.
Un individu n’est qu’une simple équation dans laquelle l’état des différents corps - les quatre Q - est à prendre en compte. Chacun d’entre eux est à l’image de son monde intérieur et de ses croyances. Aussi la compréhension et l’entretien de leur indispensable équilibre par une attention et une vigilance de tous les instants est déterminante pour sa réussite existentielle.
Le mental, associé à son outil gestionnaire le cerveau, découpe les choses en morceaux pour les étudier, les évaluer, les comparer, puis les ranger dans des cases selon les connaissances du moment. Compte tenu de l’extrême variété des courants culturels, croyances et opinions, la même chose peut être rangée dans des cases très différentes, voire opposées, selon les personnes. En clair, le cerveau fonctionne sur l’analyse, et ce faisant, il baigne dans la séparation. C’est son mode de fonctionnement, linéaire, faisant dans l’addition ou la soustraction, avec des graduations (infini + ou -). Sa puissance de traitement est généralement appelée intelligence, variable en fonction de la quantité d’information à traiter et ce qui en résulte. Si le flux d’information est trop grand pour l’individu, ou dès que quelque chose n’est plus polarisé (en + ou en -), il n’arrive plus à calculer quoi que ce soit. Il aura alors tendance à décrocher et à envoyer tout balader pour revenir à des choses bien rodées, bien rangés selon ses conceptions. Ce phénomène appelé blocage est un outil de sécurité, un pare-feu, qui l’empêchera de disjoncter.
Cette puissance de traitement ou intelligence est censée pouvoir être mesurée en QI (Quotient Intellectuel). Cela ne veut pas dire grand-chose, puisqu’il compare la puissance de traitement avec l’âge physique. Si la vie au quotidien démontre qu’il y a bien des différences de puissance entre certains individus, il faut commencer à s’écarter du sommet de la courbe de Gauss (courbe en cloche) pour que les différences commencent à être significatives. Dit autrement, la grosse majorité de la population a globalement la même puissance. Certes, nous voudrions plutôt faire partie de ceux qui ont un réel plus, et surtout éviter d’être dans la partie d’un réel moins, tant la société valorise ou déconsidère selon cette répartition. Tout ceci n’est cependant qu’un souhait égotique basé sur des illusions. En effet, il nous est donné au départ selon notre puissance de traitement, signifiant que tout le monde est à égalité, pour contribuer au bon ordonnancement de la vie.
Si nous avons un turbo sous le capot, les problèmes que nous allons rencontrer vont être, eux aussi, très turbo. En effet, les " gros turbos " ont un mental si fort qu’ils en sont totalement esclaves, ce qui est source de déséquilibre, de non-harmonie avec eux-mêmes. A l’autre extrémité, s’il nous manque " une case ", les problèmes seront aussi en rapport, au point que les autres devront s’occuper de nous. Travailler avec des "petits moteurs " est en fait une grâce, qui permet de redécouvrir la connexion avec la simplicité et l’authenticité. Il est donc bon de commencer à décomplexer par rapport au QI et à l’intelligence " mentale ".
Si le linéaire aime faire une droite avec des graduations dessus, son opposé est tel un cercle qui se boucle sur lui-même. Dit autrement, un champ magnétique, ce n’est pas un électron qui cavale dans un tuyau à une certaine vitesse, c’est juste un truc qui est partout tout en étant presque nulle part. Le féminin excelle à ce jeu, et lorsque le mental ne sait où il en est, on parle alors de l’intelligence du cœur. Comment peut-on en effet additionner ou soustraire des sentiments, des émotions ? Regarder comment on se sent ne dépend pas de sa capacité de traitement de l’information. C’est ou cela n’est pas.
Si le siège de l’intelligence mentale est dans le cerveau, l’intelligence du cœur est censée être dans le muscle cardiaque. A première vue, l’amour peut sembler ni intelligent ni rationnel, la passion émotionnelle aveuglant ou dénaturant la raison. Mais c’est tout simplement parce que les êtres humains ne sont pas branchés sur le bon canal. Ce n’est pas le cœur qui est intelligent, c’est notre Soi Supérieur, notre double spirituel, notre âme. S’il est en paix, en harmonie, c’est parce qu’il n’est pas incarné, attaché à l’illusion du corps par l’ego-mental. Il est dans l’absence totale d’espace-temps, prisonnier de rien tout en sachant tout ce qui se trame partout ailleurs.
Notre mental, avec sa fameuse intelligence, n’est que l’ordinateur portable embarqué qui gère l’esclave au fond de la mine, le mouton au milieu de son enclos, loin de la lumière, et qui fait ce qu’il peut pour survivre. Il doit en permanence savoir si " on " veut l’arnaquer ou lui faire sa peau. Comment ne fatiguerait-il pas ? En se branchant sur l’internet cosmique par l’intelligence du cœur, nous nous faisons d’abord confiance, car nous savons que nous avons un autre " moi " qui fait tout pour que notre séjour dans la caverne ou l’enclos soit le moins désagréable possible. C’est l’intelligence du cœur, la seule. C’est la paix, la liberté d’être, le non-affectif, le respect total, la reconnaissance de notre propre unicité. Elle n’a rien à voir avec l’affectif, avec l’émotion ou les sentiments. L’intelligence du cœur ne peut être en manque ou chercher à dominer ses frères. La noirceur n’y existe pas, pas plus que les geôliers avec leur fouet de la raison.
Notre cœur est un poste radio qui reçoit les ondes du Soi Supérieur. D’une certaine manière, le mental ne peut aller causer directement à celui qui anime l’émission. Le cœur ne peut répondre qu’avec le langage du cœur… C’est un partenariat total, complet et inaliénable que nous avons avec l’autre partie de nous-même. En disant " lui c’est lui et moi c’est moi ", nous ne faisons que les affaires du gang des voleurs d’énergie. Il est la partie féminine, la Vibration qui nous anime, tandis qu’ici-bas, dans le champ de densité de la matière, nous sommes la partie masculine en action. En étant à l’écoute à chaque instant de notre cœur, nous sommes assuré qu’il n’y aura aucun faux pas.
L’intelligence du cœur repose sur des qualités fondamentales qui la construisent dans son essence pour aboutir sur la vibration " amour ", la plus élevée dans l’univers. Elle échappe à la raison linéaire, qui explique le monde par les spécificités d’éléments et créatures qui le composent, qualifiées selon l’observateur officiant. Les qualités du cœur se mélangent harmonieusement comme des notes de musique, pour exprimer la partition qui se joue en nous. C’est pourquoi nul(le) ne peut jouer la même partition, sa musique étant unique. Il y a donc autant de variétés d’amour qu’il y a de variété musicale. Selon l’époque et les instruments, il y a des styles qui se dégagent. La seule à traverser les siècles sans prendre une ride est la musique militaire. C’est normal, elle nous est imposée. Pourtant, il ne faut pas se méprendre. La musique la plus importante est le " voix de son âme " que l’on entend dans le silence, non celle que la grande majorité va chercher chez d’autres en se mettant un casque et des écouteurs sur les oreilles. Le silence total est une bénédiction pour le repos du Corps, de l’Âme et de l’Esprit.
Si le cerveau est le siège d’une intelligence mentale, l’intelligence du cœur est une intelligence bien plus puissante. Elle combine six qualités complémentaires.
La toute première est de savoir apprécier dans sa chair dans l’instant présent ce qui est, par-delà sa texture, son contenu. C’est choisir une vibration qui fait du bien, qui résonne en soi comme quelque chose de bénéfique. Autant le " je t’aime " verbal est une expression du mental, autant l’appréciation physique de quelque chose appartient au langage du cœur. Elle donne ce sentiment ineffable que la vie vaut la peine d’être vécue.
Cet art de l’appréciation, qui est celui d’écouter le message que nous envoient nos cellules et non nos neurones, nous rend de plus en plus authentique, de plus en plus vrai avec nous-même. C’est la voie royale qui nous mène à l’humilité, la seconde qualité. Notre cœur est la radio de notre Soi supérieur, dont l’intelligence est hors de portée du mental. C’est pourquoi, par sa reconnaissance, il nous détache de l’emprise de l’ego, du Moi, pour nous abandonner en confiance au Soi, à notre double spirituel, soit notre identité la plus grande, la plus intégrale, la plus unitaire, la plus proche de l’UN.
Cet abandon traduit la troisième qualité, celle du courage, celui qui consiste à mettre le nez en dehors de la caverne où se logent nos peurs et blessures, attentatoires à l’expression de l’amour. Il est celui de l’éveil, de l’illumination, qui voient les plombs de la fausse lumière sauter et griller les fausses croyances. Il affirme notre intention délibérée à remettre les choses dans le droit chemin de la Lumière authentique, d’oser se lever quand tout le monde s’aplatit, d’oser prendre la parole quand tous se taisent, d’oser agir quand tous les autres tremblent, d’oser affirmer ce que nous sommes devant une injustice qui nous broie le cœur. Le courage ne nous vient pas de la tête, mais du plus profond de nous, comme l’est l’amour total de l’UN. Il est le révélateur de notre détermination à suivre ce qui nous tient à cœur véritablement. C’est grâce à lui que nous grandissons, que nous nous élevons. C’est la force d’amour, force de cocréation qui nous anime véritablement.
La quatrième qualité du cœur est la compassion. Non la compassion édictée par les religions, où il semble normal de prendre le fardeau de souffrance de l’autre à son compte, ce qui ne fait que nous rabaisser dans les basses fréquences. Le véritable pouvoir de la compassion est un élan du cœur à vouloir aider notre prochain sans pareil, dégagé de toute trace émotionnelle ou sentimentale. Il est seulement l’énergie qui se donne pour aider son prochain à se relever quand il a trébuché. Ce don de soi aux autres n’est que la projection de ce qui se passe en notre cœur véritablement, La Source, l’UN, étant don par essence. C’est l’élan d’amour normal chez tout être humain, soleil qui donne de la chaleur là où il fait froid, lumière là où il fait sombre, écoute là où il y a expression, calme là où il y a tumulte, espérance là où il n’y a plus d’espoir. La compassion est don là où il y a manque.
Elle n’est possible que lorsque la cinquième qualité est présente, celle de la compréhension. Nous comprenons d’instinct que la vie est le bien précieux entre nos mains, où qu’elle se trouve. Bien souvent occultée par le mental, nous savons au fond de notre cœur que nous pouvons comprendre bien des choses sans passer forcément par le cerveau. Elle nous dit que nous sommes énergie et que nous sommes totalement imbriqué dans tout ce qui nous entoure, aussi bien dehors que dedans. Elle est ce lien d’appartenance qui nous dit que toi c’est moi et que moi c’est toi. Ainsi, tout ce que l’on prodigue à l’autre sans aucune contrepartie n’est que l’expression de La Source dans son état d’être primordial. Elle EST, et nous savons intimement qu’elle EST.
Quand nous avons acquis suffisamment de cette compréhension qui habite au cœur même de notre être, nous pouvons aborder avec légèreté la sixième qualité fondamentale du cœur, le pardon. Le véritable pardon, c’est la capacité de notre cœur à avoir compris que c’est un état naturel d’acceptation. D’acception que l’autre a fait du mieux qu’il a pu en fonction de ce qu’il était à ce moment-là, de son état de conscience, de discernement. Et pourtant, que du mal avons-nous à pardonner tellement le coup était tordu, pervers, voire sadique. Dans l’exercice du pardon, nous oublions souvent que l’autre est un miroir de nous-même. Un miroir aussi embué que le nôtre. Aussi c’est lorsque nous avons compris que l’autre n’a fait que répondre à nos propres aspects tordus que nous comprenons intimement qu’il n’est pas le bourreau sadique et nous la blanche colombe immaculée. Le véritable pardon, c’est l’acceptation véritable en notre cœur d’une expérience qu’il nous faut accepter pleinement, pour le bien de notre évolution. Aussi le vrai pardon n’est possible que lorsque la compréhension est présente, cette dernière découlant de notre compassion naturelle, qui elle-même fait appel au courage d’être soi-même, qui lui-même provient de cette humilité née de notre capacité à savoir apprécier ce qui est.
Lorsque nous fermons la boucle, le pardon est directement relié à notre capacité à savoir apprécier ce qui est. Alors, quand une personne proche nous a fait quelque chose qui nous a blessé, en fait, il nous a rendu service afin que nous puissions faire appel d’une manière forte aux six qualités fondamentales du cœur.
La relation humaine est incontournable dans la partition de notre vie. Elle est très souvent génératrice de conflit, les acteurs concernés se laissant piéger par la prédominance de leur ego-mental. Sauf pour les prédateurs dominants qui ne conçoivent que le rapport de force, le polissage d’apparence des échanges humains masque le mode de fonctionnement en vigueur. Pour ce faire, le " dictateur " cérébral donne l’impression qu’il est en démocratie, parlant de paix, de fraternité, d’égalité, alors qu’il ne connait que la " guerre ", l’égoïsme et la compétition. Il suffit d’observer les acteurs politiques dans leur manipulation sémantique, tout comme un grand nombre de manageurs et dirigeants d’entreprise. C’est le maniement permanent de la carotte et du bâton, avec pour seul objectif la protection de ses intérêts. L’objectif apparent est de vouloir faire du bien, mais le véritable objectif est de mettre l’autre sous sa coupe afin de le contrôler. Bien entendu, ce que nous faisons à autrui sous domination de l’ego est ce que l’ego-mental nous fait. Nous sommes dans les deux cas esclave d’un emprisonnement contraire à l’essence de la Vie, l’amour. Nous sommes " en enfer " !
Pourquoi changer la donne et comment ? Pourquoi, parce que quoi que nous en pensions via la prédominance actuelle de l’ego-mental, c’est ce vers quoi nous allons inéluctablement. Et plus nous résistons, plus nous allons être en tension avec toutes les conséquences en découlant pour notre équilibre psychique comme physique. C’est une aspiration vers le haut irréversible, la connaissance précise des lois physiques de l’univers l’établissant. Comment changer la donne ? Par la remise à plat de toutes les croyances et illusions, tout particulièrement celles mises en place par l’ego-mental qui privilégie à chaque fois l’apparence extérieure au détriment de l’authenticité intérieure. Flatter l’ego est toujours la stratégie mise en œuvre pour arriver à ses fins " matérielles ". En l’illustrant de manière abrupte, c’est aller en Irak ou en Lybie pour installer la démocratie parce qu’un dictateur y fait des choses pas bien, mais au final c’est d’abord le pétrole que l’on veut… C’est inviter madame dans un lieu en rapport avec sa " classe " voire un tout petit peu au-dessus pour obtenir au final le moment de plaisir charnel espéré…
Pour arriver à ses fins, il y a plusieurs manières de faire : celle qui est transparente et celle qui est opaque. Quand c’est transparent, ça va plus vite, et nous savons où est la vérité. Quand c’est opaque, la vérité est plus dure à trouver, et ça laisse toujours des traces d’insatisfaction. En remettant en cause nos croyances constitutives des décors derrière lesquels nous dissimulons nos peurs de ne pas obtenir ce que nous convoitons, nous obligeons notre ego-mental à se découvrir et à passer au second rang. Nous permettons au cœur, notre vrai roi, d’être dans toute son authenticité. Nous permettons à notre véritable intention de s’exprimer en toute liberté, et apprécions la sérénité qui nous envahit. Nous vivons l’instant présent en toute liberté, en toute spontanéité. Nous n’avons plus peur, puisqu’il n’y a aucune manipulation à découvrir. N’ayant rien à prouver, rien à démontrer, nous acceptons ce qui vient, comme ça vient. Nous sommes libre.
Le lâcher prise, si inconvenant à la pensée occidentale qui veut tout maîtriser par le mental, est une arme maîtresse pour qui veut durer dans le temps. Souvent incompris, il demande une énergie et une vigilance de tous les instants afin de donner ses pleins pouvoirs. Il est comme un turbo rajouté à un moteur : cela commence à produire son effet à la seule condition d’avoir atteint une certaine vitesse au compte-tour…
Les a priori et idées préconçues le concernant sont nombreux.
1. Le lâcher prise n’est pas un " j’abandonne ". C’est une décontraction dans l’effort. C’est au moment où nous atteignons certaines limites qu’il faut se relaxer tout en continuant l’effort, à l’image des grands champions sportifs.
2. Le lâcher prise n’est pas un abandon aux lois du hasard. C’est une concentration à un autre niveau, qui demande encore plus de vigilance pour éviter la sortie de route.
3. Le lâcher prise n’est pas un renoncement à l’effort. Il permet d'aller chercher des forces là où nous allons rarement en chercher, afin de passer la " sur-démultipliée ". Il faut en garder sous le pied pour continuer à pédaler avec le même rythme…
4. Le lâcher prise n’est pas une déconnexion par rapport à une réalité. C’est une connexion à un niveau supérieur de compréhension, permettant de mijoter la meilleure tactique à prendre afin de profiter au maximum des réalités qui nous entourent.
5. Le lâcher prise n’est pas un manque de volonté. C’est plutôt un surplus de volonté d’excellence. C’est parce que nous voulons faire mieux qu’il nous faut nous détacher des règles communes, être différent dans l’application afin de faire encore mieux.
6. Le lâcher prise n’est pas un laisser-aller. C’est une économie de moyens afin d’avoir la pêche au moment voulu. Contrairement à une certaine apparence décontractée et joyeuse, nous n’allons pas dans le festif pour nous alourdir. Nous sommes joyeux, car nous savons que nous sommes en train de jouer dans le dernier carré, et que la moindre faute nous sera fatale.
7. Le lâcher prise est un dépassement de soi dans un moment critique. C’est comme un changement de vitesse contraire à la logique du mental et de ses règles communes à tous. Nous sortons du comportement ordinaire pour jouer dans l’extraordinaire.
8. Le lâcher prise est un gain de fluidité. C’est quand tout va au plus mal et où les frottements sont maximaux qu’il faut fluidifier ses pensées et assouplir ses règles. Le lâcher prise, c’est faire un pas vers une fluidité encore plus grande afin de passer là où nous ne pouvons plus passer.
9. Le lâcher prise est une méditation dans l’action. Dans le brouhaha de l’environnement nous faisons le calme en nous afin de percevoir l’imperceptible qui nous permettra de triompher.
10. Le lâcher prise est paradoxal pour le mental. Il nécessite d’être décontracté sans s’arrêter, d’être fluide là où il y a obstacle, d’être entier et omniprésent quand tout semble aller à la dérive, d’être vigilant sans être concentré, penser à la chose sans y penser.
11 – Le lâcher prise est une musique à jouer le plus souvent possible. Il est un art de vivre, qui fait que tous nos sens sont en action pour être omniprésent avec tout ce qui interagit avec nous-même.
12. Le lâcher prise est un turbo vers l’épanouissement. Par notre calme intérieur et notre vigilance exacerbée, le monde nous semble suffisamment différent pour y voir toute la beauté y résidant, et surtout toutes les opportunités pour exprimer pleinement qui nous sommes.
Il existe plein de méthodes pour apprendre à lâcher prise. A chacun de voir quelle est la manière la plus simple et la plus adaptée à lui-même.
Le véritable lâcher prise n’est pas dans l’évacuation du problème (la fuite), mais plutôt dans la concentration sur celui-ci. Cela ne demande pas un effort surhumain mais seulement une vision différente et supérieure à l’ordinaire. Lâcher prise c’est se permettre de prendre du recul afin de mieux agir.
La Paix n’est pas le non-conflit, car elle n’appartient pas au monde de la dualité. Elle est une force qui donne une puissance importante à celui ou celle qui est en contact avec elle. Elle est une force aussi puissante que l’Amour. En fait, quand l’amour se répand dans l’espace de la paix, alors le masculin rejoint le féminin dans une union totalement harmonieuse. Le moteur de l’Amour-Paix est le plus grand des moteurs de la Création, et à chaque fois que nous nous débarrassons de la tyrannie de notre ego-mental, nous redécouvrons notre nature profonde.
La Paix est un état d’être. Elle est l’expression de notre JE SUIS. La Paix ne pourra jamais se trouver à l’extérieur de notre JE SUIS. Elle ne peut être le résultat de notre mental. C’est pourquoi nous avons à cesser d’aller au conflit contre nous-même ou les autres. La Paix est l’essence même de la première marche vers une communication authentique nous menant sur le chemin de l’Amour. La Paix se trouvant au centre de tout, ce n’est qu’ensuite que l’amour peut se propager en toute harmonie et volupté.
Elle commence par notre regard, porte principale qui nous permet de retrouver notre centre, notre unicité, et surtout notre identité. A chaque fois que nous faisons un pas sincère vers notre identité, notre JE SUIS, c’est un pas vers la Paix. Il en résulte en retour une émanation d’amour, de compassion, de compréhension, hors de portée de notre mental. A chaque fois que notre vie tangue, nous avons à regarder à l’intérieur de nous ce qui est à l’origine du malaise et décider d’y remédier, calmement et définitivement. C’est le lâcher-prise.
Au contraire du mental, le cœur ne peut jamais avoir de doute, étant binaire par conception. Il ne peut jamais être une croyance, n’étant qu’expérience et certitude si nous savons le distinguer de son reflet mental qui nous illusionne*. Quand il bat en nous procurant un sentiment de bien, il nous indique le chemin du bienfait. Il est si simple que même le doute ne peut s’installer. Ces moments de clarté sont du pur bonheur, permettant de ressentir ce que veut dire être, sans contrepartie, en toute innocence. D’un seul coup, tous les problèmes et tracas se retrouvent comme effacés de l’écran de la conscience. Nous nous sentons comblé et nous n’avons plus du tout l’impression d’être seul, nous sentant comme relié à tout comme à rien. En étant centré dans le cœur, nous savourons l’instant à fond, sans projections sur le futur. Par cette attitude, nous n’allons pas gravir des montagnes en quête de ses plus hauts sommets, mais suivre naturellement la pente, la ligne de moindre résistance, la ligne de la simplicité, la ligne de la facilité intérieure, à l’image du courant d’eau qui transporte en elle toutes ses richesses en suivant le véritable mouvement de la vie.
C’est par la confiance en notre petite voix, en son écoute que nous suivons un chemin plus doux, plus naturel, permettant à la Vie de se révéler dans sa manière la plus douce. Le cœur ne pense pas, et, pourtant, c’est lui qui nous indique si c’est bon pour nous ou pas. C’est lui qui nous prend la main pour nous amener à ce que nous devons vivre. A travers notre cœur c’est notre âme qui parle…Nous ne pouvons réellement imaginer le "Nouveau Monde "*², empli de paix et de quiétude joyeuse, qu’en ressentant en nous ce qui nous fait du bien. Par les lois physiques d’attraction et de résonance, nous allons directement là où nous devons aller. En étant à l’écoute de nos impulsions, de nos intuitions, de nos ressentis, la synchronicité s’installe dans notre manière de vivre au point de nous rendre la route encore plus légère, plus fluide, plus simple.
Si l’ego-mental, par son mode de fonctionnement des polarités +/-, ne fait que se fourvoyer dans une dualité dont il ne peut jamais s’extirper, le cœur, n’étant pas dans le jugement et la comparaison, voit d’un même œil les deux, ayant dépassé cette vision dualiste. Il est au-delà. Il fait et vit ce qui doit être fait en toute humilité.
* Ainsi l'image du reflet inversé du soleil à la surface de l'eau.
*² Symboliquement, c'est passer de l'enfer au Paradis dans notre relation à la vie.
Les énergies masculines qui caractérisent le fonctionnement de notre civilisation humaine actuelle sont coriaces. C’est normal puisque cela fait des milliers d’années que l’on marine dedans…Compétition, lutte, mise en tension sont ainsi bien calées au fin fond de nos tripes, nous animant dans notre relation au monde. Nous nous heurtons en permanence à des choix pour faire face à tout ce qui nous arrive ou pensons qui nous arrive, et puisons dans les réponses réflexes qui nous apparaissent naturelles. Pourtant, il existe deux énergies qui sont capables vraiment de transformer les choses autour de nous, sans effort et pour notre bénéfice : l’amour et la douceur.
L’amour tel que nous l’entendons traditionnellement renvoie à une mièvrerie indigne du monde des conquérants, réservée aux affaires de cœur privées et aux poètes baladins de la culture et des spectacles. Dans un monde de loups, les agneaux se font dévorer, et c’est la principale raison de l’association de mollesse avec la douceur. Ce mot désuet se mélange à tout et à n’importe quoi, mayonnaise que chacun monte selon sa vision du monde basée sur ses propres croyances. Entre celui qui aime les armes, l’autre l'argent, l’autre encore la femme ou l'homme d’à côté, celui qui aime son travail, sa famille ou carrément sa cirrhose du foie ou son cancer du poumon, il est en effet difficile de déterminer la facette exacte de l’amour. Pourtant l’amour est l’arme fatale dans toutes les peuplades du monde, celle qui fait que quiconque, tôt ou tard, abandonnera la partie à notre profit.
De quoi effectivement avons-nous le plus besoin dans la vie, indépendamment des conditions de survie financière ? C’est tout simplement la douceur, tellement au fond de nous notre enfant intérieur en a marre d’être écorché et balloté de toutes parts. Lorsque nous sommes doux avec quelqu’un, dans la voix comme dans les gestes et les mots utilisés, notre interlocuteur modifie presque systématiquement sa position d’écoute. De défensive elle devient plus collaborative, pour ne pas dire coopérative. La douceur fait des miracles, fluidifiant les mouvements et les interactions. Nous rêvons en fait tous de douceur, confronté journellement à un monde de brutes plus ou moins épaisses, plus ou moins grognons, plus ou moins… mal dans leur peau.
Mais il est difficile d’être doux envers les gens quand nous ne le sommes pas avec nous-même, quand on est en perpétuelle bataille avec son corps et sa psyché dénaturée, avec son ego-mental dévoyé qui veut sans cesse dominer, juger, condamner, séparer. Éprouver de la douceur par rapport à soi-même, à son passé, à son corps physique, à son intelligence, à ses limites et déviances, à ses blessures et plaies intérieures, est loin d’être une mince affaire. Mais si nous ne commençons pas par l’amour et la douceur envers nous-même, inutile d’imaginer que nous pourrons les prodiguer à l’extérieur. S’ils sont là, intérieurement, ils se feront voir tout seul et sans effort, et nous en récolterons tous les bienfaits. C’est cette nouvelle conjugaison au féminin des énergies qui nous conduit à notre libération, au rééquilibrage salvateur de nos polarités qui, à l’équilibre, nous permettent d’être un créateur de vie épanoui, heureux. Nous pouvons alors sourire béatement à la vie qui se déroule devant nous, oubliant le corps souffre-douleur, porteur de toutes nos souffrances.
Il est communément admis que nous devons avoir une capacité à tenir le coup si nous voulons réussir dans nos initiatives. Autant il est difficile de remonter la pente suite à un gros déboire ou à un coup dur, par définition imprévisible, autant la répétition d’innombrables secousses finissent par faire s’effondrer inéluctablement notre résistance.
Pour un métal, la résilience est sa capacité à revenir à son état d’origine quel que soit le coup ou les déformations qui lui ont été infligés. Il en est de même sur le plan psychologique par l’élasticité mentale, émotionnelle et physique que nous pouvons mettre en œuvre. Il faut pour cela nettoyer les mémoires douloureuses de nos traumatismes, logées dans les cellules de notre ADN. Ce travail permet de mettre en place des ressorts qui amortissent les vibrations quotidiennes ressenties par les difficultés qui se présentent à nous, voire d’encaisser quelques coups plus violents de temps en temps. De déformable, nous passons ainsi à transformable.
La solution est la confiance en soi, découlant de notre compréhension du processus de la vie. Celle-ci est une expérience dans le mental, et le partage dans l’émotion et la communication. Avoir confiance en soi, c’est dire oui à notre capital mental, à nos trésors émotionnels, et à l’usure inéluctable de notre corps physique. En restant jeune dans la tête, le corps reste jeune et vit plus longtemps. Pour cela, il faut absolument rester jeune en son cœur et exprimer la joie de toute son âme. La confiance, c’est déjà se faire confiance, pleinement, entièrement et sans faille. C’est se dire " je peux car je le veux ". Et je sais que si cela résonne en mon cœur, je ne crains rien car je sais que je fais un avec mes désirs profonds, constitutifs de défis m’entraînant à suivre la musique de la vie avec enthousiasme.
La résilience n’est pas la résignation dans le silence, mais l’appel à une dynamique qui vibre sur tous les plans. En la demandant à notre âme, elle nous remet dans le cœur de l’action.
L’orgueil, la culpabilité et la honte sont étroitement liés avec la partie du cerveau qui correspond au ressenti émotionnel de récompense et de satisfaction. Ceci veut dire que le cerveau réagit de la même manière quand nous nous sentons coupable ou honteux que lorsque nous sommes récompensé ou satisfait. Tout dépend du contenu des schémas qui ont été créés tout au long de notre vie. La plupart du temps, ils sont plutôt négatifs que positifs. Étant ancrés au plus profond de nous depuis notre enfance, notre penchant naturel va ainsi le plus souvent sur ces sentiments polluants. Et paradoxalement quand nous avons tendance à nous faire beaucoup de souci, l’ego-mental se sent un peu mieux. Il nous susurre alors à l'oreille : " c'est bien, au moins tu fais quelque chose à propos de tes problèmes " ! Le résultat est qu’en nous faisant du souci, nous montrons à notre ego que nous nous " occupons " de nos problèmes. C'est un cercle vicieux. Notre cerveau est pour le coup notre bourreau, avec la petite voix qui nous dit : " c'est toujours mieux que de ne rien faire ", entretenant cette culpabilité permanente dont nous n'avons absolument pas conscience.
C’est pourquoi commencer à voir volontairement les choses autrement va permettre à notre conscient de modifier ces habitudes inconscientes. La solution réside dans notre niveau de gratitude. Envers qui ou quoi suis-je reconnaissant ? Pour quelles parties de ma vie ai-je de la gratitude ? La gratitude se travaille. Notre faiblesse est de prendre tout ce que l'on a comme acquis, et de ce fait notre penchant pour la lassitude. C'est là que nous tendons le bâton pour nous faire battre. Soyons reconnaissant de ce que nous sommes, de notre santé, des choses dont nous tirons profit tous les jours : l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, l'argent que nous avons quelle qu'en soit la quantité. La voiture et les transports qui nous permettent d'aller d'un point A à un point B, nos enfants, nos amis, tout ce qui nous apporte la vie.
Plus une personne est dans la gratitude, moins elle est soumise à la tristesse, à la solitude à la dépression. La gratitude est la façon la plus scientifiquement prouvée d'accroître la joie.
Il y a des choses faciles et puis d’autres qui semblent insurmontables. Savoir dire non est facile quand quelqu’un nous demande une chose que nous savons impossible. Mais quand cela est possible, et que l’autre le sait, nous mettons instinctivement en place une stratégie d’évitement pour le moins délicate. Cela semble idiot pour notre logique rationnelle, mais notre difficulté à assumer les aspects émotionnels prend le dessus, mélange de culpabilité, de besoin d’empathie vis-à-vis d’autrui et d’ego voulant être aimé. Ce tricotage intérieur entre notre envie d’être aimé et accepté et le fait d’être haï et rejeté, n’est pas aisé. Il serait si facile de dire oui, mais nous savons aussi que si nous ne disons pas non, les conséquences pourraient être à notre détriment.
Le courage réside dans le discernement de la situation. S’il est juste de dire non, nous pouvons rester intraitable. Sinon, il est possible de négocier, pour permettre à l’autre de " gagner " un peu de temps en temps et d’éviter d’en faire un martyr.
La règle à comprendre est que savoir dire NON, c’est dire OUI à quelque chose de supérieur. Si nous disons OUI à la requête d'un collaborateur et que nous savons que cela va porter préjudice ou tout simplement créer un antécédent qui sera injouable pour le futur, alors nous pouvons dire NON sans culpabiliser. S’il peut entendre et comprendre nos arguments, nous pouvons lui expliquer calmement le pourquoi de notre décision. Sur le moment, l’émotion générée par le refus prendra naturellement le dessus, mais il comprendra au final que nous n’avions pas vraiment le choix. Cela pourra même le convaincre que nous sommes un bon responsable, notre objectif étant de favoriser la " survie " du groupe avec équité plutôt que faire des arrangements secrets, sous couvert, où chacun essaye de tirer la couverture à soi.
Savoir dire NON, c’est afficher des principes " supérieurs " aux compromis et magouilles. Quand un refus est pleinement motivé, il est d’une force incroyable. En ne sachant pas dire NON, nous permettons à ce que les injustices demeurent et se perpétuent. En ne sachant pas dire NON, nous disons en fait " je suis d’accord ", et sommes le principal responsable, d’une manière ou d’une autre, de ce qui en découle, notre propre effacement. En ne sachant pas dire NON, nous permettons à ceux qui le disent de nous exploiter. Savoir dire NON, ou tout simplement apprendre à s’en servir, c’est prouver à nous-même que nous existons. C’est notre système de défense immunitaire au niveau de notre Soi.
Voici une expression souvent prononcée sans en avoir forcément compris le mécanisme. Conscience signifie " science avec " (con-science), celui-celle qui sait. Savoir est la première marche du processus qui permet d’allumer une lueur de com-préhension (" prendre avec "), permettant ainsi de mieux savoir ce qui se passe. L’ignorance est le socle de la peur alors que le savoir est le socle de l’espoir de pouvoir mieux faire. Vouloir mieux faire est l’une des caractéristiques de l’âme, car elle a envie de découvrir et d’expérimenter ce qu’elle ne sait pas. La conscience, qui permet de savoir ce qui se " passe avec " à l’instant présent, va le lui permettre par la relation établie avec l’Esprit, c’est-à-dire tout ce qui existe au sein de l’univers. La conscience est la partie matérialisée de l’Esprit, qui s’exprime par une vibration, une longueur d’onde. Comme tout ce qui nous entoure, tout ce qui existe n’est que vibration, il n’existe de ce fait aucune partie matérielle qui ne possède pas une conscience.
La conscience est partout. Aussi le simple fait de savoir ce qui se passe augmente obligatoirement notre niveau de conscience. Plus nous savons, plus nous saurons et pourrons comprendre et éprouver des émotions, les vibrations de l’âme. En reprenant la trilogie corps-âme-esprit, nous ne faisons que dire, simplement, que nous vivons sur trois plans différents ayant des gammes de fréquences très différentes. La vibration du plan matériel est la plus basse, la plus lourde, la plus dense. Celle de l’âme avec ses émotions est plus légère. Quant aux pensées, elles sont encore plus volatiles que les émotions.
État vibratoire, la conscience devient à un moment une capacité d’auto-écoute plus ou moins évoluée. Elle permet de ce fait la vigilance dans ce que nous observons avec attention. Plus nous renforçons nos savoirs, plus nous prenons conscience de ce qui se passe, et plus notre vigilance nous permet de répondre aux demandes de notre âme, celles de la justice, de l’amour, de la paix.
Les épreuves de la vie qui découlent de notre relation à l’environnement et aux autres êtres humains infligent des blessures psychiques et émotionnelles, par-delà les blessures physiques du corps. Elles s'incrustent par les mémoires cellulaires à notre détriment dans notre subconscient. Ce ne sont que les blessures narcissiques du Moi inférieur, de l’ego-mental séparé de l'unité du vivant, qui aime à se présenter comme victime du mauvais sort, de la malchance, de l’adversité méchante, malsaine sinon perverse à son encontre. Tant qu’il nous enferme dans cette posture, nous oublions qui nous sommes véritablement. Nous nous réduisons à un corps gouverné par un mental nourri de peurs, et conditionné à ressentir de la colère, de la haine et d'un désir de revanche envers nos présumés bourreaux physiques comme fantasmés. Nous sommes coupé de notre force intérieure, celle de l’unité avec la vie. Nous choisissons inconsciemment la " mort ", celle à laquelle nous conduit toute séparation d’avec la Création. Pas la mort du corps de chair, inéluctable, mais la mort de l’esprit lumineux, intemporel. Coupé de notre Soi, nous vivons d’illusions qui nous conduisent à l’impasse existentielle, où la condamnation du présumé bourreau prévaut sur la célébration de l’unité qu’est le Vivant. La rancœur ne peut qu’engendrer la culpabilité, celle de ne pas savoir aimer, même le présumé bourreau qui en fait nous enseigne, aussi inconvenant ceci puisse apparaitre. Elle est masquée par les certitudes orgueilleuse de notre ego-mental et de notre émotionnel exacerbé, qui préfèrent à la vie la survie, à la paix la lutte, à l’amour la vengeance et la haine. Seul le pardon nous ramène à la seule énergie constitutive du vivant, l’amour. Il nous ramène à notre substance première, et par-là même à notre essence profonde. Il est la seule guérison de nos blessures, celle qui fait entrer la lumière du monde en nous, par-delà les lourds et sombres nuages sur lesquels nous avons tendance à focaliser notre regard.
L’ego-mental est notre meilleur ennemi. Meilleur, car il n’appartient qu’à nous. Ennemi, car il fait tout pour nous détourner de la plus belle récompense, celle de la vibration de notre cœur. Tout à ses peurs de la séparation avec la vie, des souffrances du corps et de la hantise de la mort, il nous conduit à rechercher les récompenses extrinsèques au détriment de notre trésor intérieur. Plus nous mentalisons, et plus nous nions notre capacité à vivre la vibration de notre vie. Nous nageons en pleine dualité mentale, voulant d’un côté et doutant de l’autre.
Vais-je réussir ou pas ? La meilleure réponse est que ceci n’a aucune importance. Car plus nous y pensons, et plus nous refroidissons notre guidance intérieure. La route de chacun étant unique, quel intérêt de vouloir savoir ce qui se passe chez les autres et de nous comparer. Nous ne faisons que donner de l’énergie à chaque peur, à chaque blessure que nous pensons avoir, empêchant leur guérison.
En lâchant tout et en vivant spontanément l’instant, nous incarnons la légèreté du papillon plutôt que la lourdeur de la chenille et, par la simple loi de l’attraction et de la résonance, nous allons là où nous devons aller. Nous laissons le courant de la Vie nous emmener selon notre légèreté, notre vibration et nos affinités sur l’aire de jeux qui sera la plus appropriée par notre chemin parcouru. Si nous ne savons pas qui nous sommes, notre " Esprit Directeur " sait qui il est et ce qu’il a décidé. Il saura se faire entendre en temps et en heure quand le moment sera venu. Son relais, l’âme, en est l’interprète privilégiée. Il n’y a ni récompense ni punition, cela n’appartenant qu’à notre monde limité de 3-D.
La raison principale de l’enseignement de nombre de philosophies spirituelles est de conduire à faire le vide afin de s’extraire du mental, le grand pollueur dans notre relation fluide à la vie. Il est cependant quasiment impossible d’obtenir ce vide, le simple fait d’y penser fabriquant du vent… Les pensées ne cessent de jaillir, entraînant certaines émotions. Aussi la voie la plus aisée pour l’être humain est d’être dans l’ici et maintenant par le cœur, qui lui ne pense pas. Il ne demande aucune concentration ou procédé mental, s’attachant à être dans la clarté et la lucidité par rapport à soi-même et à l’environnement, sans jugement ni interprétation. Cette simplicité tranquille amène à être plus précis dans nos actes, nos gestes, nos mots et nos pensées. L’imprécision comme le désordre se dissipent, entraînant une ouverture plus grande au monde, aux conceptions et, surtout, à nos propres comportements.
En étant la " chose " que nous vivons (lieu, individu, activité, objet, animal…), nous la devenons et pouvons en expérimenter les vibrations. Ce n’est pas en comprenant que nous pouvons vivre la chose, c’est en ressentant ce qu’elle est dans son essence. Si nous désirons être lumineux comme le soleil, ce n’est pas en étudiant sa nature et ses lois physiques ou en s’identifiant mentalement à lui, c’est en ressentant ce qu’il est, une source de chaleur et de lumière. Par imitation nous apprenons à résonner, à nous mettre en résonance avec tout ce qui touche notre cœur. Nous sommes alors porté par l’expérience elle-même, et pouvons dégager toutes les suppositions, supputations, projections et interprétations qui nous polluent et pourrissent la vie. La déception ne peut venir que d’une comparaison, qui entraîne un jugement.
Cette facilité à vivre l’instant présent sans supposition amène la fluidité. En ne projetant rien du tout, les plus grandes expériences de notre vie peuvent se dérouler sous nos yeux et surtout dans notre cœur. Le paraitre (le reflet) ne peut exister si l’être n’est pas ce à quoi il s’identifie. Le " par-être " n’est en effet rien d’autre que notre ego-mental en action, qui adore faire de belles projections pour dire " regardez-moi comme je suis beau, intelligent, fort, puissant, riche, brillant… ". Il adore dessiner des images déformées avec toute la hauteur et la profondeur de nos croyances et projections personnelles. Ce ne sont pourtant que les vaguelettes de notre essence profonde. Lorsque nous n’attendons plus rien, nous sommes dans l’instant présent, et pouvons laisser notre âme prendre le relais pour nous conduire sur notre juste chemin. C’est alors la mort de l’ego illusionné pour la renaissance à Soi, au cœur vivant qu’est la Vie.
Le propre de l’ego-mental, c’est de nous faire croire que nous avons, par notre choix issu de notre libre arbitre, la possibilité de mener notre barque comme nous l’entendons. Il ne s’agit pourtant que d’une belle illusion ! Dans notre monde terrestre tridimensionnel, il est vrai que nos choix présents influencent notre futur par notre façon de penser linéaire, entre passé, présent et futur. Cependant, le temps linéaire n’existe pas scientifiquement. Il n’y a qu’un éternel présent, les conditionnements de notre cerveau instillés par la matrice d’appartenance permettant l’illusion d'un temps qui avance. De ce fait, elle en entraîne une autre, celle qui consiste à nous faire croire que nos choix influencent notre destin ou futur. Nous sommes ainsi face à une impossibilité, celle qui consiste à penser valable une illusion qui est déjà basée sur une autre illusion. Aveuglé par l’ego, notre singularité biologique dissociée à laquelle nous croyons dur comme fer, nous sommes égaré dans les méandres d’une complexité sans queue ni tête.
Ceci entend que le scénario de vie que nous sommes venu expérimenter est tracé dans ses grandes lignes, même si nous avons la possibilité de l’adapter à notre bénéfice. Inventer notre vie n’est que la projection d’un ego qui s’y croit, au détriment de l’expérience que nous vivons. Penser l’inverse n’est que l’illusion de la séparation avec l’Unité de la Création, sans laquelle rien ne peut être, sauf accréditer naïvement le fatras du hasard comme explication de ce qui est.
Pour le comprendre, nous avons notre petite voix, notre cœur qui nous dit ce que nous sommes vraiment. Il nous appartient alors d’être un vrai acteur, qui met sa touche personnelle, ses tripes et sentiments, et s’investit vraiment en toute confiance dans le rôle défini par notre Soi, l’Esprit Directeur. Nous avons à aimer ce que nous sommes, à aimer notre vie, notre histoire, nos ressentis, et à partager tout cela avec douceur et conviction dans chaque instant présent. Nous n’avons rien à attendre des autres, car nous sommes le donneur. En donnant de notre êtreté, tout le reste nous sera donné de surcroît.
Pour y parvenir, il n’y a pas d’autre possibilité que de sortir de la dualité en ne jugeant plus, et à lâcher-prise sur tout ce que nous pouvons, tout particulièrement sur toutes nos croyances élaborées sous la pression de la peur, toutes nos illusions affectives et émotionnelles. C’est alors la dissolution de l’illusion par l’esprit, ce fragment du Grand Esprit, La Source en action.
Quoi de plus évangélique que cette invitation dans ce monde clivé, partisan, conflictuel, convaincu de manière tripale que l’inégalité est la marque de fabrique de la civilisation et que toute approche égalitaire est source de frustration élémentaire et génératrice d’idéologies totalitaires. C’est se méprendre sur l’essence profonde du vivant, qui n’est que paix et amour lorsque nous en connaissons les règles et principes. Mais il est vrai que la densité terrestre, soumise à l’intensité électrique de la dualité, donne l’apparence contraire.
Pour la plupart des êtres humains la vie est une lutte, un combat, qui entraîne souffrance et par-là même culpabilité du mal donné ou reçu, hors perversité pathologique. Il en découle l’illusion de la réalité du péché comme d’un salut ne pouvant s’acheter que par la souffrance. C’est la légitimation de la mort et de la douleur. Autrement dit, si le péché est réel, le salut ne peut être que l’ennemi, la malédiction de celui qui l’a commis.
C’est une croyance, car il n’y a pas de péché, et la souffrance est sans cause, si ce n’est le signe que nous nous sommes mal compris nous-même. La seule volonté de la Création est notre parfait bonheur, notre joie profonde. Aussi la douleur est sans but, sans cause, sans le pouvoir d’accomplir quoi que ce soit. Elle n’offre rien, car elle n’existe pas. Ce n’est que notre croyance en sa réalité qui en permet la manifestation. Notre seule fonction est le bonheur, attribut de l’Amour, la substance de la Création. Si l’esprit le nie, alors il redéfinit l’amour comme limité, introduisant l’opposition dans ce qui par nature n’a pas de limite, pas d’opposé. Comment s’étonner alors que la peur étant associée à l’amour, ses résultats deviennent l’héritage des esprits lui donnant prise. La joie et la paix sont notre unique héritage. Ils nous appartiennent en Vérité comme en Volonté.
L’amour conditionnel s’oppose à l’amour inconditionnel. La compréhension profonde de cette apparente évidence constitue pourtant la clé véritable de notre libération. En effet, même si ne nous l’avouons pas, l'amour inconditionnel est loin d’être au rendez-vous dans notre relation aux autres. La condition, qui s’exprime par le " si ", en est la principale cause. Derrière l’amour apparemment désintéressé, même le plus profond, se cache en effet une comparaison avec un référentiel que nous avons fabriqué, découlant de l’échelle de toutes les valeurs qui nous ont été inculquées (sociales, familiales, professionnelles, religieuses, de convenance...). Il se nomme intérêt, aussi minuscule soit-il. L’intérêt est le pendant de notre singularité, de notre personnalité, soit l’idée de ce que nous sommes ou de ce que nous faisons. Nous sommes ainsi dans la dualité, dans la séparation, dans le moi et l’autre, avec à la manœuvre l’ego-mental.
L’amour inconditionnel se résume au total abandon, au total lâcher-prise de ce que nous pensons être, de ce que nous pensons bien ou pas bien, de ce que nous considérons juste ou pas. Tant que le mental regarde, soupèse, évalue, quantifie et qualifie pour aller - éventuellement - jusqu’au jugement, nous ne pouvons vivre l’amour inconditionnel. La seule condition est de ne plus penser, plus du tout, soit être dans notre Êtreté, synonyme de fluidité et de légèreté. L’astuce consiste donc à avoir le crâne aussi vide que possible, et de suivre tout simplement l’élan du cœur. Ce n’est que pendant ou après l’action que nous pourrons constater si nous avons agi sans aucune attente ou non. S’il n’y avait vraiment aucune attente, nous sommes sur la bonne voie. Si nous découvrons qu’il y en avait une, nous allons pouvoir nous défaire de ce qui nous empêche d’être nous-même. Cet exercice devient véritablement puissant lorsqu’il est pratiqué au quotidien, dans notre vie de tous les jours, sans que notre ego-mental soit concentré pour masquer nos magouilles et nous donne quelques satisfecit afin que nous soyons content. Il n’aura fait que nous manipuler comme une marionnette qui croit en sa toute-puissance de liberté et d’action…
Nous sommes les seuls à pouvoir détenir la clé du coffre du cœur qui bat en nous. Personne d’autre ne peut l’ouvrir pour nous, même si cela n’empêche pas que d’autres nous aident par leur exemple à nous donner. Quand quelqu’un dit nous aimer, quelles qu’en soient la sincérité et la véracité, il y a forcément un " si " quelque part, monumental ou minuscule. Mais cela ne nous appartient pas. Nous n’avons pas à l’évaluer ou le juger. C’est celui qui exprime le " je t’aime " qui doit regarder en lui la véritable teneur en amour conditionnel-inconditionnel. C’est à lui de prendre conscience après l’avoir dit s’il l’a fait totalement librement de toute attache conditionnelle.
Ce sentiment nous amène inéluctablement à renforcer notre notion d’intégrité dans le mariage de notre corps physique avec notre Être véritable. Il se développe au contact des autres, la mise en situation se présentant conduisant à chercher en soi, au plus profond de soi, la vérité essentielle qui est la loi de l’UN. En ce sens, " l’UNpeccabilité " est l’outil, la voie royale vers la réunification entre tout ce qui est conscient et inconscient, entre ce qui est féminin et masculin, entre ce qui EST et ce que nous sommes.
L’impeccabilité, c’est de faire en sorte que notre attitude, nos sentiments, nos émotions, nos pensées, soient en accord avec les messages, ressentis et intuitions que nous percevons en nous. En fonction de la connaissance du moment que nous avons de l’univers, il nous suffit d’être en phase avec la véritable vibration qui est en nous. C’est dire au masculin, la matière, l’ego-mental, d'entrer en résonance avec le féminin, La Vibration intérieure, le Soi supérieur. De cette manière, tout écart de conduite amenant une dissonance entre les deux indique ce à quoi nous devons porter notre attention. Chaque fausse note n’est pas jugée comme une erreur, mais comme un appel à peaufiner notre harmonie intérieure.
Ainsi l’impeccabilité est l’art d’être en accord entre notre résonance intérieure et le fatras extérieur. En cela, l’impeccabilité nous conduit à devenir intègre, c’est-à-dire à sentir que nous sommes ce que Nous Sommes, et qu’il y a une limite à la corruption. Elle entraine aussi le non-jugement de ce que les autres décident d’être, même si cela nous affecte. Elle nous permet de les éviter et de conserver notre paix intérieure, notre unicité.
L'art de la méditation est souvent associé au détachement du brouhaha quotidien qui nous étreint, afin de favoriser la clarté de l'esprit et la conservation de la santé. Il peut toutefois conduire à une impasse s'il n'est pas pratiqué également au cours des activités de la vie courante et permettre de s’acquitter de ses responsabilités sociales et comme de sa vie de famille.
C'est pourquoi le premier devoir est d’observer cette discipline de manière correcte, seul, dans son propre cœur, sans choisir et adopter pour la satisfaction de ses propres désirs égoïstes l’une ou l’autre de ces deux conditions de vie que sont l’activité et le calme. En effet, nous sommes parfois tenté de penser que la vie de calme nous aide à progresser, au-delà même de nos espoirs, tandis que la vie active ne nous semble d’aucun secours. Mais celui qui poursuit la vie calme finit par s’apercevoir tôt ou tard qu’il est incapable de prendre aucune part à la vie active. Ainsi un individu qui a mené la vie de calme, et qui doit à un moment ou à un autre entrer dans la vie active avec ses contingences matérielles, peut s’apercevoir qu’il a perdu entièrement tous les avantages des pouvoirs qu’il avait atteints dans son tranquille lieu de méditation, qu’il a perdu toute la vitalité spirituelle qu’il croyait avoir acquise. Il pourra même être inférieur à l’homme averti des choses de ce monde, qui n’a prêté aucune attention aux affaires spirituelles de la vie de calme. Il s’apercevra qu’une foule d’idées sans valeur continuent de virevolter dans son esprit, éprouvera des craintes dont il pensait être débarrassé, et des tâches fort légères lui paraîtront souvent d’un poids énorme. Il n’aura plus alors rien à présenter en contre-partie de toutes les peines qu’il a eues à mener la vie de calme.
La réponse appropriée est d'estimer l’une et l’autre, en se rappelant qu’elles ne sont que deux aspects d’une même condition uniforme. Lorsque nous sommes arrivé à comprendre la nature de la " Réalité du Moi ", rien ne vaut la vie active pour atteindre le pouvoir vital utilisable partout et en tout lieu. Aussi le sage est-il attentif à soigner sa pensée et à ne pas la dissiper lui-même.
En ne s’occupant égoïstement que du sommet, nous n’accordons plus la pensée à la " pauvreté " des âmes et de ce fait à la décrépitude du commun de la population, contribuant à ce que le pouls de la nation cesse de battre.