Les publications en ligne font l'objet de constantes mises à jour et nouveaux enrichissements. Il va de soi qu'elles n'engagent que leur auteur dans le choix des sources et le fruit de ses imagination et réflexion.

 

 

Le modèle européen décodé (2)              L’Idéologie mondialiste

 

"Le monde est gouverné par tout à fait d’autres personnages que ne se l’imaginent ceux qui ne se trouvent pas derrière les coulisses."

Benjamin Disraeli, homme politique britannique (1804/1881) – Coningsby (1834)

 

 

L’Union européenne s’est inscrite jusqu'à présent dans un mouvement qualifié de mondialisme, soit la tendance vers une "communauté unique" des peuples à partir d’une doctrine visant à réaliser l'unité politique des peuples du monde. Cette définition est ambiguë, car elle ne précise pas clairement si on parle d’une communauté de communautés ou d’une communauté unique globale*. De ce fait, la notion de gouvernement mondial peut prendre une teneur différente suivant l’une ou autre conception.

Cette approche des problèmes politiques dans une optique mondiale était en phase avec l’air du temps. La montée en puissance du niveau général éducatif, tout particulièrement grâce à l'accès facilité de l'information par les différents supports numériques connectés, contribuait en effet à élargir naturellement et spontanément le champ d’horizon pour les individus, entraînant une augmentation des flux migratoires et par là-même du métissage racial et culturel. L’évolution technologique permet la mondialisation des flux d’une information accessible à tout instant, à tout endroit.

* Cf. Globalisation, ou le politiquement correct de la mondialisation.

 

Du suffixe -isme

Un "isme" est un concept, le plus souvent idéologique, dont le nom se termine par le suffixe -isme. Les ismes relèvent de champs aussi variés que la science, l'art, l'économie ou la philosophie. Bien des mouvements religieux se sont transformés en idéologie sous les pressions égoïques de leurs adeptes et initiateurs. C'est le cas du christianisme (et en son sein tout particulièrement le catholicisme et le protestantisme), avec comme maître spirituel de référence Jésus, devenu "Christ" selon l'histoire racontée, c'est-à-dire "l'Initié". Si les communautés chrétiennes au début de notre ère moderne sont restées fidèles aux enseignements "purs et simples" transmis par les relais initiateurs attitrés, les Apôtres, la chrétienté en Europe prit avec le temps une forme officielle de "Religion d'État" sous l'empereur Constantin, et devint le CHRISTIANISME*.

Il en découle que toute religion et tout mouvement spirituel qui se terminent par "ISME" - judaïsme, islam(isme), bouddhisme, hindouisme... - sont des mouvements réductionnistes et des placebos destinés à des individus qui doivent suivre servilement en toute "bonne foi", c'est-à-dire en prétendue âme et conscience, des préceptes, des lois, des diktats, comme des moutons dans un troupeau... qu'on conduira à l'abattoir un jour ou l'autre, sous une forme ou une autre. Il en va ainsi des mouvements politiques et économiques, tels le COMMUNISME, CAPITALISME, SOCIALISME, LIBERALISME, SIONISME*²... et désormais le SANITARISME (ou Covidisme), l'histoire ne cessant d'en constater les faits délétères avérés.

La religion n'est en fait rien d'autre que de la "politique cosmique", plus exactement astrale !

* Cf. L’Église romaine décodée.

Nombre de ces mots ont été créés aux dix-neuvième et vingtième siècles pour nommer les vastes mouvements d’idées qui ont bâti et accompagné ces deux siècles, le XXI° siècle ayant amorcé celui du Transhumanisme.

 

Des cinq principales idéologies terrestres mortifères

Cinq grandes idéologies constituent la lutte en cours entre les empires terrestres établis des forces involutives asservissantes, caractérisant cette fin de cyclicité civilisationnelle : le christianisme pour l'industrie, le bouddhisme pour la manufacture, l'islamisme pour la pétrochimie, le shamanisme pour la nature, le sionisme pour l'argent.

 

L'idéologie néolibérale

Le terme de l'idéologie économique qu'est le néolibéralisme renvoie aux prescriptions politiques de la "mondialisation du capital", autrement nommée globalisation, en opposition à la "mondialisation structurelle" qui caractérise la progression historique de l’intégration mondiale économique et sociétale sans s'opposer frontalement au maintien de la souveraineté des États-Nations. Ce processus, qui est en marche depuis des siècles sinon des millénaires, a précédé l’apparition du capitalisme et sa prédominance financière. À l’inverse, la mondialisation idéologique traduit la combinaison de prescriptions politiques mises en avant autour de 1980 au service d'intérêts financiers corporatistes sinon particuliers, avec comme alibi d'être la conséquence nécessaire d’un progrès majeur de la mondialisation structurelle.

Il s’agit de ce fait de deux doctrines distinctes quoique liées, s'étant traduites au plan national par la liquidation du New Deal aux États-Unis et de l’État providence en Europe occidentale, et, au plan international, la liquidation des États tournés vers le développement dans le Tiers (et Second)-Monde. Ainsi compris, le néolibéralisme est une variante de doctrines favorables au capital, celles-ci tendant à devenir dominantes dans les phases financières d’expansion du capitalisme* grâce à un environnement favorisant l’accumulation du capital par le biais du prêt, de l’emprunt et de la spéculation financière, plutôt que par l’investissement dans le commerce et la production. L’un de ses traits majeurs est la place dominante acquise par la finance au sens capital de placement, qui se valorise en extériorité à la production sans sortir de la sphère des marchés de titres (obligations et actions) en captant la valeur et la plus-value. Ses formes organisationnelles majeures sont les fonds de pension et de placement collectif (les plus connus sont Vanguard, BlackRock et State Street Global Advisor, surnommés The Big Three au regard du montant collecté auprès d’un nombre vaste et varié d’investisseurs et d’épargnants, et utilisant cet "argent frais" pour acheter dans les différentes bourses de la planète et redistribuer les bénéfices). C'est ainsi que les dividendes versés dans le monde ont atteint un nouveau record en 2022 s'établissant à 1.560 miliards, en hausse de 8.4 % par rapport à 2021 selon le rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson, ce chiffre représentant 1.56 % du PIB mondial (environ 100 000 milliards de dollars pour l’année 2022).

Le néolibéralisme se fonde par conséquent sur la croyance que les principes du marché libre et compétitif conduisent à l’ordre économique le plus efficient et rationnel. Il prône l’amenuisement des divers rôles de l’État par le biais de la privatisation des entreprises et des coupes opérées dans les politiques de protection sociale, et s’en prend aux syndicats comme entraves à la liberté des affaires. Il s'appuie sur nombre de changements opérés par les nouvelles techniques de l’information et de la communication (NTIC), qui ont contribué à la revitalisation de l’économie capitaliste en particulier dans le domaine financier. Comme résultante, les politiques néo-libérales ont mis fin, totalement ou partiellement selon les pays, aux limites posées à l’exploitation des prolétaires (terme générique désignant ceux qui ne peuvent pas subsister s’ils ne parviennent pas à vendre leur force de travail) par le capital, et au cloisonnement du marché mondial par la protection douanière, le contrôle sur l’investissement direct à l’étranger (IDE) et les mouvements de capitaux de placement qui existaient depuis les années 1930.

Il en a découlé un projet d’accumulation des classes dominantes - restauration du pouvoir de classe - et une tentative de soumettre les opprimés par le relais de régimes politiques autoritaires, synonyme d'impérialisme pour ne pas dire de totalitarisme, dont les grands traits caractéristiques contemporains sont le transfert des ressources depuis les pays de la périphérie vers les capitalistes du centre - centralisation du capital -, la recolonisation politique - polarisation de la richesse - et l’intervention militaire des grandes puissances*². Autrement dit, il a instauré la domination d’oligarchies tournées exclusivement vers leur enrichissement et la reproduction de leur domination, tant dans les pays capitalistes centraux du "Nord" que dans des secteurs précis du "Sud" (banque et services financiers, agro-industrie, mines et métaux de base), à l'instar du Parti communiste chinois. Ses mécanismes d’exploitation et de destruction des êtres humains et de la nature ont inéluctablement contribué à élargir les écarts entre les classes et entre le centre et la périphérie, et augmenté l’instabilité et les difficultés de la vie économique des individus.

Le leadership de cette idéologie est incarnée par les États-Unis, qui en a fait une arme dans son mouvement visant à établir hégémonie et domination globale par l’investissement direct à l’étranger (IDE) de sociétés transnationales (tels les géants que sont les GAFAM), et grâce à sa main-mise sur les institutions internationales telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce. Les élites locales, du Mexique et du Chili jusqu’à la Chine et la Russie, sont entrées à leur tour dans le néolibéralisme, souvent avec l’aide des États-Unis, en en faisant un moyen de consolider leur pouvoir de classe.

Expression extrême des tendances inhérentes au capitalisme, dont la conjoncture politique actuelle a permis la mise en œuvre, l'alternative idéologique est le socialisme (ses auteurs historiques sont entre autres Karl Marx, Rosa Luxembourg et Rudolf Hilferding), non celui mis en œuvre par la première vague historique de remises en cause du capitalisme et qui a été dévoyé par sa récupération, mais par celui qui reste à inventer pour mettre en déroute le libéralisme impérialiste mondialisé et le projet états-unien de contrôle militaire de la planète.

* Le capitalisme depuis la fin du XIXe siècle visait la régulation du libre marché concurrentiel dans trois domaines : la formation du capital monopoliste, la croissance des syndicats, et l’intervention croissante de l’État dont les formes successives ont été l’impérialisme, sa stabilisation dans le système du monde de la guerre froide, le keynésianisme et l’État providence.

La femme politique américaine Condoleezza Rice, conseillère à la Sécurité nationale entre 2001 et 2005 sous le premier mandat du président George W Bush, en est l'archétype. Derrière son surnom "Condi", et son prénom signifiant "avec douceur", elle porte la responsabilité de milliers de cadavres d’Irakiens.

 

Cette "pré conscience" spontanée de la globalité a été renforcée par le développement du libre-échange économique, s’accompagnant d’infrastructures institutionnelles destinées à permettre les règles du jeu et de fonctionnement des structures organisationnelles économiques à caractère multinational concernées. Il a débouche par sa nature même à accroître mécaniquement le niveau d’inégalités par les avantages compétitifs constitués bénéficiant aux plus forts, en fait les moins égalitaires. On peut le regretter, mais l’état actuel de la conscience humaine ne peut produire que ce dont elle est capable.

 

Traduction immobilière

Pour acheter un 75 m² à Paris en 2023, c’est 10 000 euros de revenus mensuels minimum*… autant dire que la capitale française va concentrer de plus en plus de foyers "riches" et conduire à exclure systématiquement les classes moyennes qui n’ont plus du tout les moyens de suivre, le prix médian du mètre carré dans la capitale s'étant établi à 11 447€ tous biens confondus fin 2022, revenu au-delà de 10 000€ à la fin du premier trimestre 2023 compte-tenu de la remontée des taux d'intérêt (à force de relèvements de taux, la Banque centrale européenne - BCE - est parvenue à ses fins, soit la diminution de la production de crédit au détriment surtout des classes moyennes) et des changements majeurs induits par la transition énergétique et les nouveaux DPE (diagnostic de performance énergétique).

Ce mouvement social de luxe est en fait très logique. Avec la mondialisation s’est créée une caste de dirigeants et de cadres nécessaires à son orchestration. Cette "caste" peut vivre à Paris, à New-York ou à Londres. Elle gagne beaucoup d’argent. Il en découle que les prix immobiliers dans les grandes métropoles ont continué jusqu'à fin 2022 à monter, en étant totalement décorrélés des économies nationales de chaque pays concerné. Il y a l’immobilier de Londres… et le reste du Royaume-Uni ; l’immobilier de New-York et le reste des États-Unis ; l’immobilier parisien et le reste de la France. D’un côté une petite caste de mondialistes et européistes qui n’a jamais aussi bien vécu, et de l’autre… une France de "Gilets jaunes" ou en voie de le devenir, comme une Amérique de "trumpistes" ou une Angleterre de "Brexiters".

* La hausse des prix à Paris a été compensée ces dernières années par des taux bas et un allongement de la durée des prêts. En 2018, la durée moyenne d’un prêt dans la capitale était de 22 ans et 4 mois, soit un allongement de 10 mois sur un an. Si les banques sont désormais conduites à ne plus accorder de prêts aussi longs, l'accès à la propriété est conduit à être réservé à une élite encore plus restreinte... Toutefois, depuis la crise sanitaire et les effets des confinements imposés, nombre d'individus et de foyers ont quitté Paris au profit de villes petites et moyennes, amorçant une baisse momentanée du prix du m², renforcée depuis par la crise énergétique et des prix à la consommation.

 

De l'impact de la crise Covid sur l'immobilier de bureau

Longtemps chouchou des investisseurs institutionnels comme placement lucratif significatif sur la durée, l'immobilier de bureau subit depuis la crise Covid-19 et les mesures de confinement mises en place une dégringolade continue réduisant considérablement son intérêt. Cette tendance s'inscrit en fait dans la liste des problèmes constatés tout au long du déclin des sociétés qui a précédé celui en cours. Ce fut par exemple le cas avec le prix de l’immobilier dans la capitale aztèque au XVI° siècle, qui a chuté considérablement lorsque l'aventurier espagnol Hernan Cortés a massacré ses habitants. Il en avait été de même pour les belles maisons de Pompéi, recouvertes de manière soudaine, imprévue et catastrophique de cendres chaudes lorsque le Vésuve a tout détruit 79 après J.-C.

L’effondrement de l’immobilier commercial aux Etats-Unis lors de la pandémie de COVID en 2020 est lié au fait que les gens ont réalisé qu’ils n’avaient plus besoin d’aller au bureau. Il s’en est suivi un pic d’inoccupation des bureaux et une forte baisse des prix, se reportant sur de nouveaux lieux jugés aux emplacements plus attractifs comme Dubaï ou les Emirats arabes unis. Il en est de même pour d'autres places jusqu'alors prisées comme Paris ou Londres.

Cela traduit que le centre de gravité du monde est en train de s’éloigner de l’Occident, cette tendance se manifestant dans les prix de l’immobilier.

Clairement, les données historiques ne permettent guère d’espérer un changement d’itinéraire.

 

A ce mouvement naturel générant la montée en puissance du mondialisme s’ajoute une indispensable approche événementielle, qui sous les angles historique et géopolitique permet d’établir d’autres fondements à sa nature. L’histoire étant écrite par ses acteurs, la dimension "mystique" est incontournable de la mise en œuvre constatée. L’ADN européen s’inscrit dans un long passé civilisationnel*, dont les gènes ne prédisposent pas l’Union européenne à incarner la paix (elle a reçu à cet effet le Prix Nobel de la paix en 2012) et la prospérité des nations rassemblées sous sa bannière étoilée, par-delà l'incantation des proclamations humanistes. C’est pourquoi sa création officielle au vingtième siècle dans l’ivresse démocratique de l’après-guerre peine à masquer sa véritable nature, en tout cas celle désirée par ses instigateurs. Le légitime débat entre mondialistes et souverainistes a été en grande partie occulté, interdisant aux peuples la compréhension profonde car factuelle du mécanisme mis en œuvre. Et leurs quelques rebuffades référendaires*² ont été écartées avec cynisme et mépris, les institutions européennes les acceptant un temps pour les oublier très vite avec des traités de remplacement, contre la volonté des peuples.

* Cf. Le modèle européen décodé (1)

Cf. Le référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe (aussi appelé traité de Rome II ou traité de Rome de 2004) eut lieu le 29 mai 2005. À la question "Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ?", le "non" a recueilli 54,68 % des suffrages exprimés. Il en a été de même pour les référendums des 1er juin 2005 aux Pays-Bas et 13 juin 2008 en Irlande.

 

La réalité est que l’Europe en tant que continent, ensemble humain et civilisation, a été déchirée par plusieurs guerres et guerres froides à partir de 1914. Le retrait soviétique d’Europe centrale puis la dissociation de l’URSS en 1989-1991 ont certes permis une pacification complète du continent, sans pour autant aboutir à une entente pan-européenne globale, étant donné que pour diverses raisons l’un des principaux pays européens – et le plus peuplé –, la Fédération de Russie, restait à l’écart par ostracisation de l’entente qui s’était établie. La situation à ce jour est donc une large entente européenne, cependant partielle, et en quelque sorte viciée par l’exclusion de l’un des pays les plus importants, désigné dans l'inconscient collectif comme bouc émissaire, expliquant que la soi-disant union pour la paix soutient, financièrement au moins par le versement de milliards de dollars (environ 5) destinés à financer des équipements et fournitures militaires, militairement au plus depuis 2022 par la mise à disposition de stratèges* et de mercenaires à l'Ukraine, pays non membre et corrompu jusqu'à la moelle, au détriment de sa propre population qui en paie le prix fort compte-tenu de l'inflation des prix découlant de la crise énergétique liée à ce conflit. Sans oublier la liste conséquente de sanctions imposées à la Russie, censées l'affaiblir drastiquement sur le plan économique, même si le résultat final est inverse puisqu'elles se sont retournées contre l'Union européenne, notamment au bénéfice des États-Unis, révélant la forfaiture de celle-ci à l'encontre de ses partenaires et alliés !

Aussi la machinerie s’est mise à tourner à plein régime et, par le jeu du rapport de force et d’influence des plus forts, de leurs lobbys et réseaux, elle a révélé progressivement sa vision du monde : pouvoir des multinationales; libéralisme financier irresponsable; négation des identités et uniformisation, y compris des us et coutumes ancestraux; promotion de valeurs contre-existentielles (transgenre et pédophilie)... et perte de souveraineté tant pour les nations que pour les citoyens.

Car la stratégie des maîtres artificiers a parfaitement réussi sa mainmise sur l'identité européenne, consistant à créer une Europe affaiblie, plus dépendante économiquement des États-Unis et culturellement déboussolée par l'afflux de réfugiés ukrainiens et autres migrants du monde, tout particulièrement africain, et ce par ses "élites" institutionnelles dévoyées que l'inspecteur général des finances, ancien directeur général du Fonds monétaire international (1978-1987), gouverneur de la Banque de France (1987-1993), et président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) Jacques de Larosière n'a pas hésité à qualifier de "frelatées", dénonçant sans ambages ces imbéciles qui nous dirigent, grassement payés par nos impôts, et qui pensent tout savoir, baignés qu’ils sont dans une arrogance affligeante et destructrice.

Non seulement l’Europe est isolée politiquement comme économiquement des pays formant le nouveau pole fort (les BRICS) et des sources d’énergie orientales, mais elle est également enfermée dans un socialisme coûteux, gériatrique et axé sur la guerre qui ne peut être maintenu sans l'appui du suzerain américain. Cette stratégie inconséquente, fruit de ces agents états-uniens  corrompus au moins idéologiquement aux commandes, se retourne désormais contre elle, car les électeurs d’un certain nombre de pays de l’UE choisissent de plus en plus le républicanisme souverainiste plutôt que les prescriptions et les mandats de l’UE...

* Le janvier 2023 a été signé officiellement à Bruxelles l'accord de coopération entre l'Union européenne et l'OTAN - L'Organisation du traité de l'Atlantique nord -, organisation politico-militaire mise en place à l'initiative des États-Unis par les pays signataires du traité de l'Atlantique Nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives.

 

De l'afflux des migrants ukrainiens et de leur coût

Le nombre de demandeurs d’asile ukrainiens dans l’UE continue de grimper en flèche depuis le démarrage du conflit Russie-Ukraine en février 2022, atteignant fin 2023 4,2 millions de personnes enregistrées dans l’Union et éligibles à diverses prestations sociales, même si certains pays, dont la République tchèque, la France, la Pologne et la Slovénie, ont enregistré une légère baisse du nombre de personnes arrivant et s’inscrivant pour bénéficier d’un régime de protection.

Selon les données d’Eurostat, le service statistique de l’UE, l’Allemagne est devenue la principale destination des réfugiés ukrainiens, accueillant près de 1,2 million de personnes. Elle est suivie par la Pologne, voisine de l’Ukraine (958 000), et la République tchèque (357 000). Environ 700 000 Ukrainiens réfugiés en Allemagne reçoivent fin 2023 des "allocations citoyennes" (Bürgergeld) de 563 euros par mois (au lieu des allocations pour demandeurs d’asile de 410 euros), la plupart d’entre eux n’ayant pas d’emploi légal en Allemagne. Parmi eux en effet, seuls 234 000 sur un total de 800 000 en âge de travailler sont actuellement employés (quelque 187 000 en emploi permanent, 47 000 dans le cadre de contrats temporaires ou à durée déterminée), les statistiques montrant qu’un nombre à six chiffres de personnes ne sont pas disposées à accepter un emploi par principe... Ils bénéficient qui plus est d'un droit à un appartement au lieu d’un logement partagé, de nombreux réfugiés étant logés dans des logements publics financés par le contribuable. Le coût de l’État-providence allemand a ainsi grimpé en flèche depuis 2010. Alors qu’il coûtait auparavant 6,9 milliards d’euros aux contribuables allemands, la facture a explosé pour atteindre aujourd’hui 15,4 milliards d’euros par an.

Quant au Royaume britannique, 200 000 Ukrainiens y ont demandé l’asile depuis février 2022, et environ 400 continuent d’arriver chaque semaine, selon un rapport publié fin février 2024 par le gouvernement. Qui plus est, au moins 15 000 réfugiés ukrainiens ont demandé une aide aux sans-abri après la rupture ou la fin des relations avec leurs parrains britanniques dans la mesure où environ 141 000 Ukrainiens étaient venus dans le cadre du programme "Homes for Ukraine" qui verse aux propriétaires britanniques 350 livres sterling (444 dollars) par mois pour accueillir un citoyen ukrainien ou une famille ukrainienne (un parent et au moins un enfant) dans le cadre d’un contrat de six mois. Ceci entend que nombre se retrouvent désormais sans abri ou risquent de le devenir...

 

Les prédictions visionnaires de Robert Welch

En 1974, l'industriel, militant politique et essayiste Robert W. Welch, Jr. (/), fondateur de la John Birch Society, association conservatrice américaine fondée en 1958, a prononcé un discours mettant en garde contre le plan mondialiste de destruction de l’Amérique, qui s’est depuis avéré d’une exactitude glaçante. "Une partie de ce plan… consiste à induire l’abandon progressif de la souveraineté américaine, morceau par morceau et étape par étape, à diverses organisations internationales, dont les Nations unies sont l’exemple le plus marquant, mais loin d’être le seul".

 

"Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin
Heureux es-tu, pays dont le roi est fils de nobles et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces et non pour se livrer à la boisson"

L'Ecclésiaste, livre de l'Ancien Testament (10:16-18)

 

Ce dévoiement de la mondialisation, phénomène naturel d’échange et de développement entre les peuples demandant à être intelligemment structuré, ne peut ainsi qu'entraîner des soubresauts et réactions démocratiques, appelant à une révolution des esprits pour mettre fin à l’hydre vorace. La mystique mondialiste de ses initiateurs promoteurs n’est pas faite pour les peuples, si ce n’est une poignée d’opportunistes sans état d'âme et conscience élevée, mais contre les peuples. Il n’est pas étonnant qu’ils finissent par s’y opposer.

Si la fin de l’histoire reste en l’état à écrire, un retour en arrière dans les arcanes géopolitiques de sa construction permet d’éclairer la conscience de l’observateur désireux de vérité. L’envers du miroir, tout le contraire d’un complot…

 

Du complot (1)

Si la notion à la mode de complotisme trouve son origine bien avant la deuxième guerre mondiale, elle a été mise en avant par le nazisme qui attaquait notamment les juifs sur la base du Protocole des Sages de Sion et les francs-maçons, accusés de fomenter un complot contre les gouvernements établis (Allemagne, Italie, Espagne, Japon) constitutifs de l'idéologie des puissances dites de l'Axe - l'homme parfait, l'Aryen -, et d’être responsables de tous les maux que subissaient les peuples. Il en découla que les handicapés mentaux, les juifs, les francs-maçons et quelques communistes furent les premiers à être "hébergés" dans les camps de concentration allemands dès 1933. L’extrême-droite a continué à se servir de cette théorie jusque dans les années 70-80, en suggérant que si ces deux "suppôts de Satan" (les juifs et les francs-maçons) n’étaient pas éliminés, ils continueraient à être la source de tous les maux de la terre.

De ce fait, ceux qui étaient traités de complotistes étaient au départ ceux qui s’opposaient à l’idéologie nazie, les partisans de l’idéologie nazie considérant qu'ils agissaient au titre d’un complot contre l’État (nazi, fasciste, franquiste, pétainiste, empire japonais,…)

A partir des années 80, ce discours ne faisant plus recette compte-tenu de la perte de terrain de ces idéologies, le terme complotisme a pris une connotation péjorative, commençant à être utilisé pour désigner des gens qui voient un complot, une collusion (qui n’existerait pas) au niveau des dirigeants des grandes entreprises et des États pour asservir les populations, relayés par les "think tanks" ou cercles de réflexion faiseurs d'opinion. L'exemple emblématique est la guerre contre l’Irak, que les néoconservateurs états-uniens dans le sillage de la famille Bush ont favorisé grâce au mensonge sur les stocks d’armes chimiques et biologiques, au moment de la première crise du coronavirus (SRAS) en 2003. Les lanceurs d'alerte d'alors, tel le dentiste américain Leonard Horowitz qui fut l’un des premiers à dénoncer les travaux sur la guerre bactériologique ou les perturbations électro-magnétiques (projet HAARP), ont été accusés d’être des complotistes, et ce pour les dévaloriser et les faire passer pour de dangereux paranoïaques. Avec le recul, la véracité de leurs alertes s'est révélée juste. Rien n'a pourtant changé depuis, les lanceurs d’alertes d'aujourd'hui continuant à être accusés par des médias nationaux et leurs représentants bien-pensants (type Patrick Cohen, Yves Calvi, Jean-Michel Apathie et consorts en France) d’être des complotistes lorsqu’ils critiquent le mode de gestion de la pandémie (plus exactement "plandémie") de la Covid 19 ou du soutien militarisé à l'Ukraine.

 

Du complot (2)

La rhétorique préférée des partisans du bloc atlantiste à ses détracteurs est la théorie du complot, de la conspiration, qui serait menée, tout particulièrement à l'initiative d'"Illuminati"* ou "reptiliens", relevant de la quête de sensationnalisme ou d’une fantasmagorie maladive, pouvant parfois justifier l'internement psychiatrique. C’est aussi l’argument se voulant imparable, adossé à l'explication psychosociologique du "mille-feuille" argumentatif, utilisé par nombre de journalistes du "mainstream", soit les grands médias d’influence quels que soient leurs supports, tous adossés à des États (service public) et de ce fait sous contrôle, ou à de grands groupes privés de nature industrielle ou financière ayant naturellement prise avec la structuration mondiale de la vie des affaires et vivant pour partie de commandes ou subsides (aides à la presse par exemple) publiques. La sacro-sainte indépendance éditoriale fait office de paravent pour laisser à penser qu’ils sont exempts de tout parti-pris, même s’ils n’hésitent pas à récuser celles et ceux qui défendent des opinions autres que le consensus toléré.

Ainsi nombre d’affaires jamais élucidées ou gênantes sont qualifiées de théories du complot quand une investigation "libre" remet en cause la version officielle. La plus célèbre est l’assassinat du président états-unien John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas, qui malgré toutes les invraisemblances démontrées, resterait l’œuvre d’un seul homme ayant, tel Rambo, réussi à déjouer un des appareils sécuritaires les plus élaborés de la planète. Chapeau bas "l’artiste"*² ! Quant aux dramatiques attentats du 21 septembre 2001 sur le World Trade Center de New York et le Pentagone à Washington, ils font l’objet d’une quasi chape de plomb pesant sur la remise en cause des conclusions de l’enquête officielle. Pourtant, jugées à l'aune de la pathocratie, système de gouvernement créé par des individus "pathologiques" dans le but de prendre le contrôle sur une société de gens normaux*³, des théories qui jusque là avaient été rabaissées au niveau de "théories du complot" peuvent être
examinées sous une nouvelle lumière, par des méthodes qui expliquent comment elles peuvent exister, et par la légitimité du dubitatisme, l'expression du doute propre à tout être éveillé profondément attaché à sa liberté de penser par le recours à la sagesse de son intuition. 

Si la colère des peuples gronde et qu'elle devient de plus en plus perceptible, c'est parce que les peuples de la planète sont dépités, qu'ils commencent à comprendre qu'ils ont été trahis par leurs dirigeants en qui ils avaient remis toutes leurs certitudes, ces mêmes élites tellement focalisées sur le matérialisme darwinien qu'elles ne peuvent concevoir leur faillite morale. Le néologisme accommodant du complotisme est la réponse, le symétrique de l’illusion des puissants, qui se prennent pour des démiurges alors qu’ils sont agis par des forces matérielles et historiques qui les dépassent, qui leur font croire qu’ils commandent alors qu’ils ne font qu’endosser les nécessités qui découlent à la fois des conditions objectives du système et de leur position dans ce système conçu par les maîtres artificiers occultes. Tout est sur-déterminé, ce qui produit une impression de complexité, cette dernière donnant la possibilité aux hommes de se faire passer comme conduisant les événements dont ils ne sont que les jouets. Il n’y a en l'occurrence pas de démiurges, il n’y a que des individus qui veulent tirer profit des situations et jouer le rôle, se faire passer pour le maître, alors qu’ils ne sont que de "pauvres" médiateurs entre le réel et nous. Et celui qui se prend pour le maître est encore plus étranger à lui-même, plus aliéné que nous !

C'est bel et bien le fait que les puissants soient des usurpateurs qui produit l’interprétation complotiste : "Ils veulent se faire passer comme dirigeant le monde, eh bien, disons alors qu’ils complotent." A un mensonge répond un autre mensonge, soit la monnaie de leur… fausse monnaie !

* Les "Illuminati" seraient pour les théoriciens du complot constitués depuis le XVIII° siècle des familles les plus puissantes de la planète, les premières à avoir fait fortune par la pratique de l'usure (prêt avec intérêt) autorisé dans le judaïsme puis le protestantisme, à une période cruciale du développement mondial (la Révolution des Lumières et l'essor du commerce). Ils auraient depuis consolidé et développé leur influence à partir de cet avantage décisif, tout particulièrement en étant à la tète des plus grandes banques et des institutions majeures. Cf. La nouvelle religion universelle.

Cf. Confessions aveux de Everette Howard Hunt, Jr. (1918/2007), ex agent de la CIA et écrivain états-unien.

*³ Cf. Les psychopathes qui nous gouvernent.

 

Du vulgum pecus comploteur

En 1967, la CIA a créé le label "théories du complot"* pour attaquer de manière arbitraire toute personne qui conteste pourtant de manière légitime le récit "officiel", compte-tenu du scepticisme récurrent et grandissant quant à celui livré pour expliquer l’assassinat du président Kennedy. Les plus récentes révélations médiatiques quant aux mensonges d’État proférés et pourtant jusqu'alors niés - guerre en Irak en 2003, création d'Al Qaïda par la CIA dans les années 80 pour combattre les soviétiques en Afghanistan, entraînement et formation de terroristes de l’État islamique par la CIA au Proche-Orient (Jordanie)... - s'appuient sur des faits vérifiables*², même si beaucoup d'individus - les robots biologiques - préfèrent fermer les yeux, tout comme nombre de fidèles religieux quant à la révélation des pratiques dévoyées de leur église.

Dans ce monde dominé par les forces entropiques, la soi-disant vérité est à regarder à l'envers, ce qui remet en perspective nombre de fondements civilisationnels comme la démocratie, le capitalisme de libre marché, la Magna Carta (Grande charte de 1215), la Constitution et la Déclaration d’indépendance... Il n'y a pourtant aucun doute quant à la couverture dans le plus grand secret des grandes banques systémiques qui risquent ou font faillite lors des grandes turbulences des marchés financiers auxquelles elles contribuent par leurs pratiques (manipulation des cours par exemple), ce qui relève de comportements criminels. De même, il est avéré que les gouvernements dissimulent des accidents nucléaires depuis cinquante ans pour protéger l’industrie nucléaire, tout comme pour couvrir la gravité de nombreux autres accidents environnementaux.

Mais ce qui est accepté pour les uns est récusé pour les autres, le tout avec la complicité complaisante des faiseurs d'opinion médiatique qui n'hésitent pas par leur anathème complotiste à ridiculiser et à exclure de leurs plateaux les "conspirationnistes" jugés à risque. Comme les aveux des turpitudes commises n’apparaissent que de longues années après les événements, et qu'entretemps l'oubli du citoyen a fait son œuvre dans l'opinion citoyenne, ces "bonnes âmes" peuvent continuer à pourfendre les complotistes dérangeants pour les acteurs du système dévoyé et acoquiné.

Ridiculiser toutes les théories du complot revient bel et bien à tenter de faire taire les critiques du pouvoir établi par l'Ordre délétère prévalant et ses sociopathes officiants. Tous, à quelque niveau que ce soit, ne font qu'accomplir "God’s work", l’œuvre soi-disant divine, pour reprendre la formulation de Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs… étant entendu que "Dieu" n’a pas besoin d’être compris comme religieux, mais comme système inconscient, non-su, sous-jacent à nos sociétés et qui les structure. Et comme rien de tout cela n’est choisi, tout s’impose en vertu de la logique de survie et de reproduction du système, de ce qu’on appelle maintenant ses boucles d’auto-régulation.

* Son mémo explicatif a été produit en réponse à une demande de Freedom of Information Act par le New York Times en 1976. Il livre les méthodes et conseils appropriés, comme prétendre qu’il serait impossible à autant de gens de garder le silence sur une aussi grande conspiration,

rediriger le public vers les rapports officiels, prétendre que le témoignage oculaire n’est pas fiable, revendiquer que ce sont de vieilles nouvelles et qu’aucune nouvelle preuve significative n’a émergé, ignorer les déclarations de conspiration à moins qu’elles ne soient déjà trop actives, déclarer qu’il est irresponsable de spéculer, accuser les théoriciens d’être mariés avec leurs théories et d’en être épris, accuser les théoriciens d’être politiquement motivés, accuser les théoriciens d’avoir des intérêts financiers dans la promotion de théories du complot. Voir en complément le livre "Conspiracy Theory in America" de Lance DeHaven-Smith.

Si nombre de conspirations dénoncées sont incontestablement des affabulations, certaines sont bien réelles, chacune devant être jugée sur ses propres faits.

 

Des théories du complot

Ce qui, pour certains, est un signe d’esprit critique est, pour d’autres, un signe d’insubordination dangereuse. Le terme a en effet longtemps été utilisé de manière péjorative pour déprécier les idées d’une personne qui n’accepte pas nécessairement que tout soit pris pour argent comptant, et c'est pourquoi il est aujourd’hui utilisé pour désigner un courant de pensée carrément dangereux, voire une menace existentielle pour la société civile. C'est la posture des "normaux", c’est-à-dire les personnes qui ne remettent pas en cause le statu quo, confortés par les médias qui mettent en garde les gens contre le danger mortel que représentent les théories du complot et leurs adeptes. La peur est également attisée, à l'instar du FBI états-unien qui en 2019 a déclaré dans un document que les théories du complot représentaient une menace pour le terrorisme intérieur : "Le FBI évalue que les théories du complot antigouvernementales, identitaires et politiques marginales motivent très probablement certains extrémistes nationaux, entièrement ou en partie, à commettre des activités criminelles et parfois violentes." Il estime en outre que, dans certains cas, ces théories du complot encouragent très probablement le ciblage de personnes, de lieux et d’organisations spécifiques, augmentant ainsi la probabilité d’actes de violence à l’encontre de ces cibles. Viennent enfin les personnes qui se considèrent plus intelligentes que le reste d’entre nous, les universitaires, en raison de leur présumée grande expertise. Ils ont tous accusé ces dernières années des films de type documentaire sur l’élection présidentielle états-unienne de 2020, la pandémie de COVID-19 et les "vaccins", les technologies dangereuse, d'avoir propagé des théories conspirationnistes et recyclé des mensonges démystifiés aux fins de désinformation comme de promotion d'un programme politique spécifique. 

Pour autant, la véritable question est de savoir ce qui rend leur théorie du complot plus valable que la théorie du complot originale, les accusations portées étant très souvent sans fondement à l'heure des nouveaux médias (médias sociaux et forums de discussion sur Internet) qui remettent en question la fonction traditionnelle de garde-fou des rédacteurs et des producteurs, les soi-disant grands sachants. Car n’importe qui peut dire n’importe quoi à n’importe qui dans le monde, instantanément et gratuitement. La réalité est que la validation des affirmations dites conspirationnistes prend la forme d’une répétition conduisant à un assentiment et donnant de l’autorité à des accusations insensées et destructrices comme "beaucoup de gens disent"... Il en résulte une propagation d’une forme politiquement maligne de conspiration sans théorie, avec comme pendant la délégitimation progressive des institutions démocratiques par absence de débat et de censure publique ou corporative. Même si l’autorité des institutions productrices de connaissances (les tribunaux, les agences dotées d’experts, les universités de recherche) prédomine, elle ne peut contraindre le bon sens démocratique des citoyens dont les arguments sont souvent parfaitement raisonnables. Car au final, nombre de ces "folles théories du complot" s'avèrent vraies*, même si certaines sont vraiment folles.

La beauté de la liberté d’expression signifie que nous pouvons décider par nous-mêmes, par la recherche et la raison, ce que nous croyons être la représentation la plus exacte des faits, à l'instar de toute méthode scientifique qui commence à chaque fois par une théorie qui sera ensuite testée et soumise à un examen pour voir si elle est vraie ou non. Pourquoi les conversations seraient-elles considérées différemment ? Personne ne devrait être considéré comme un scélérat pour cela, mais il semble plutôt scélérat de faire taire les gens qui osent croire quelque chose d’autre que ce que les médias nous disent être vrai, sans poser de questions. Si des individus peuvent agir violemment sur la base d’une conspiration, la plupart ne le font pas. Ils se contentent d’en discuter et de poser des questions. Aussi vive la théorie du complot et la liberté de discuter.

* La pandémie de Covid a commencé dans un marché clandestin parce que quelqu’un a mangé une mauvaise chauve-souris; l'ordinateur portable de Hunter Biden n’existait pas; les vaccins Covid empêcheront d’attraper la Covid; etc...

 

Psychologie expérimentale sur les "complotistes", ou le respect très douteux des normes scientifiques

L'appel à la psychologie est utilisé pour discréditer les opinions de certains sujets/individus étudiés et rejeter leurs points de vue en toute sécurité. Pour ce faire, elle pathologise ces sujets et leurs opinions en tentant d’identifier les processus mentaux erronés dont ils font preuve. C'est le cas tant pour les "négationnistes du changement climatique" que pour ceux de l'injection nécessaire à la prévention du Covid, récusant la théorie du changement climatique anthropique mise en avant par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ou la théorie de la prévention sanitaire adéquate mise en avant par de tout autant experts. L’objectif de ces études psychologiques est de découvrir ce qui ne va pas chez ces personnes et comment, si possible, les faire changer d’avis.

Et pourtant, la soi-disant science apparait bien douteuse sinon ridicule quand elle pointe le changement climatique comme responsable des crises cardiaques, de l’obésité chez les enfants, de l’augmentation de la violence et du terrorisme, entre autres maladies médicales et sociales, tout comme la non transmission du virus pathogène en cas de "vaccination". Toutefois, selon cette approche psychologique, croire en un lien de causalité entre une théorie douteuse du changement climatique ou de prévention sanitaire et leurs phénomènes doit être parfaitement rationnel. C'est pourquoi elle examine les sceptiques à ces théories scientifiques en termes de styles de pensée plutôt que de "valeurs" et de facteurs "sociodémographiques", considérant que le "locus de contrôle", le "style de traitement de l’information" et l'"antiréflexivité" sont des facteurs mentaux qui méritent d’être examinés.

En premier lieu, le "locus de contrôle" (LdC), qui est un concept psychologique faisant référence au fait de savoir si et dans quelle mesure un sujet considère que les événements sont contrôlés de l’extérieur ou de l’intérieur. En d’autres termes, le sujet croit-il qu’il a le contrôle des événements ou que ce sont les "puissants" qui le font. Les auteurs émettent l’hypothèse que les personnes qui ont tendance à croire qu’elles contrôlent les événements sont moins susceptibles de nier le changement climatique et vice versa. Le "style de traitement de l’information" fait référence au degré auquel les sujets font preuve d’un traitement mental "rationnel-analytique" ou "expérientiel-intuitif". Le premier est une pensée consciente, délibérée et analytique fondée sur des règles établies. Elle est considérée comme supérieure à la seconde, qui est préconsciente, intuitive, automatique et rapide. La recherche démontre que le traitement analytique est négativement associé aux croyances non fondées, au-delà de variables telles que les capacités cognitives et les données sociodémographiques, tout comme elle montre que le fait de susciter intentionnellement la pensée analytique par des manipulations expérimentales est efficace pour réduire les croyances conspirationnistes. En d’autres termes, les penseurs rationnels-analytiques sont moins susceptibles d’avoir des croyances non fondées, tandis que les penseurs expérientiels-intuitifs sont plus susceptibles d’avoir des croyances non fondées et d’être des "théoriciens de la conspiration"...

Ensuite, la théorie de l'"antiréflexivité" (ART), qui est quand à elle un "paradigme" récent développé spécifiquement pour expliquer le scepticisme à l’égard du changement climatique ou du bien-fondé de la vaccination. Cette théorie est basée sur "le concept de modernisation réflexive qui fait référence au processus par lequel un individu reconnaît et conteste les problèmes associés à notre système capitaliste industriel moderne".

La présomption ici est que les penseurs réflexifs "reconnaissent" que quelque chose ne va indéniablement pas avec "notre système capitaliste industriel moderne" et que l' "antiréflexivité", ou le soutien à ce système, est basée sur un manque de reconnaissance des défauts évidents de ce système.

Cette science cherche à étudier l’impact de ces 3 facteurs sur quatre types de déni du changement climatique comme de la vaccination présentée comme salutaire : 1) nier leur réalité, 2) nier leur cause humaine, 3) nier leurs conséquences, 4) nier les types de réponses nécessaires pour en atténuer les effets. Mais contrairement à leur hypothèse selon laquelle le locus de contrôle serait une variable significative pour la plupart des types de déni, les chercheurs n’ont trouvé aucun lien significatif entre le scepticisme à leur égard et la variable LdC. De même, si une interprétation de ce résultat est que les négateurs étudiés par les auteurs n’étaient pas particulièrement enclins à la théorie du complot, les auteurs ne sont pas parvenus à cette conclusion. Enfin, le résultat le plus surprenant pour les chercheurs était que le scepticisme des négateurs (ou négationnistes) était positivement associé à des niveaux élevés de pensée analytique.

Toutes ces constatations rendent plus difficile le discrédit des négationnistes du changement climatique ou du bien-fondé de la vaccination. Mais  les auteurs ont rationalisé ces résultats en suggérant que "les personnes ayant une capacité cognitive accrue étaient plus susceptibles de mal interpréter les informations qui étaient incompatibles avec leurs opinions politiques", autrement dit qu'ils étaient plus capables de raisonnements complexes leur permettant de "générer des interprétations alternatives des données" ad hoc. Cette manœuvre intellectuelle a pour résultat de transformer virtuellement l’une des principales caractéristiques étudiées, la capacité d’analyse que les chercheurs avaient considérée comme un attribut positif, en un handicap, alors même qu'ils n’ont jamais envisagé la possibilité que leurs sujets aient pu faire bon usage de leurs grandes capacités d’analyse et qu’ils aient pu avoir raison. Au lieu de cela, l’utilisation de la pensée analytique par leurs sujets est considérée comme une "gymnastique mentale" permettant de rejeter la science consensuelle et de générer d’autres explications. Peu importe au final que cette "recherche" ne soit qu’un simple activisme de justification environnementale ou sanitaire habillé d’un jargon pseudo-scientifique et de méthodologies fantaisistes. Elle s’achève précisément là où elle commence, en partant du principe que les sceptiques du changement climatique ou de la vaccination doivent être des excentriques et des cinglés, quelle que soit leur capacité d’analyse, et même à cause d’elle. Ce faisant, ce sont les chercheurs eux-mêmes qui font preuve de la "gymnastique mentale" qu’ils attribuent à leurs sujets. La vérité est que le scepticisme est une vertu nécessaire pour entreprendre une enquête scientifique, ce que ces charlatans récusent.

 

"Le verrou qui doit sauter à présent, c’est la nation !" (et par là notre conception de la République…)

Edmond Adolphe Maurice Jules Jacques de Rothschild ou baron Edmond de Rothschild (1926/1997), banquier franco-suisse, fondateur-président du Groupe Edmond-de-Rothschild - entretien accordé à la revue "Entreprise" (ancêtre de la revue l’"Expansion", page 62 à 65 du n°775 en date du 18 juillet 1970 - et fondateur de la section européenne de la "Commission Trilatérale" créée aux Etats-unis par David Rockefeller et Zbignew Brzezinsky

 

Contre-culture, ou la guerre de l'information

Une des parades privilégiées du système institutionnel aux commandes est de pointer du doigt avec véhémence au nom du complotisme pathologique ce qui va à l'encontre de ses intérêts, et ce avec les organismes médiatiques relais, traditionnels ou numériques. C'est par exemple le cas de la dénonciation du mouvement QAnon, une mouvance présentée comme regroupant les promoteurs d'une théorie du complot d'extrême droite selon laquelle l'ancien président des États-Unis Donald Trump livrerait une guerre secrète contre des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, afin de mettre fin à des crimes pédophiles et sataniques. Elle a commencé le 28 octobre 2017 avec le premier message publié par Q sur le forum anonyme 4chan3.

Cette communauté, constituée selon les pourfendeurs accusateurs de partisans de Donald Trump, aurait ainsi répandu des fabulations contre des vedettes de Hollywood et des personnalités du Parti démocrate soupçonnées de participer à un réseau pédophile et satanique afin d'extraire de leur sang l’adrénochrome*. En mai 2019, une note interne du FBI a même appelé à surveiller la mouvance comme source potentielle de terrorisme intérieur. Autrement dit, c'est l'hôpital qui se moque de la charité, cette organisation étant bien sûr exemplaire dans son mode de fonctionnement depuis sa création*² !

Seul l'appel à son intuition profonde, corroboré à une sérieuse et indépendante recherche d'informations, permet de savoir où se situe la "vérité".

* Cf. Les psychopathes qui nous gouvernent.

Cf. Contrôle mental.

 

"Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu tend à corrompre absolument."

John Emerich Edward Dalberg-Acton, dit Lord (baron) Acton (1834/1902), historien et homme politique britannique

 

"En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi".

Franklin Delano Roosevelt (1882/1945), 32ᵉ président des États-Unis de 1933 à 1945.

 

Du rapport de force

L’état de conscience actuel de l’être humain orienté vers l’exercice du pouvoir, par ambition ou héritage, le conduit à mettre en œuvre la force et la ruse pour construire son modèle de domination, gage de survie de ses intérêts et de satisfaction de ses désirs primaires. C’est pourquoi on trouve une très large majorité de cerveaux à prédominance hémisphère gauche (froideur, insensibilité, calculateur, rationnel) à la tête des infrastructures de gouvernance, publique comme privée, et qui s’entourent en conséquence. Le rapport de force passe par la stratégie et le jeu des (contre)alliances et (contre)coalitions, qui logiquement mettent en opposition le numéro 1 (acteur le plus puissant) attaché à préserver son pouvoir par l’accroissement de sa sphère d’influence à partir d'une idéologie de puissance, et le numéro 2 - voire 3 - qui vise à le renverser par mécontentement ou désir d’être numéro 1 à la place. C’est un modèle de prédation qui se met en place spontanément, et dans lequel la paix n’est pas possible pour les très grandes puissances dominatrices. Il fait toujours des morts, au sens figuré comme propre du terme. Il en découle que la tendance à l’échelle des empires ou des blocs est inévitablement une vision mondialiste, tout simplement pour la survie de leur puissance.

 

Une clé d'analyse et de compréhension supplémentaire est de nature religieuse, eschatologique plus précisément, soit la façon dont les trois grandes religions du Livre - le judaïsme, le christianisme et l'islam - interprètent le message biblique pour la fin des temps. Ceci relève du "messianisme", soit la croyance en l'arrivée d'un Messie sauveur et rédempteur. Cette clé par nature sensible ne sera pas abordée ici*, même si elle livre des explications éclairantes quant à la psychologie des acteurs concernés, leurs buts poursuivis et la stratégie politique qu'ils mettent en œuvre.

Cf. La nouvelle religion universelle & Prophétie du changement.

 

De l’approche eschatologique

Dans les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam, existe la croyance que l'univers que nous connaissons a été créé par un créateur, Dieu, et qu’il doit se terminer. Ainsi les cataclysmes, les guerres et toute sorte d’événements terrifiants qui doivent avoir lieu se retrouvent dans chacune de ces grandes traditions religieuses. Du combat final mené par les hommes contre ces forces du mal à la fin des temps naîtra un monde régénéré, d’où seront bannis les incroyants et les hérétiques.
Dans ce cadre dogmatique religieux et qui épouse moultes "subtiles" variantes, l’histoire a un sens, celui que lui donnent les hommes, les "fidèles", et tout particulièrement leurs chefs d'orchestre. Dans la mesure où 80% des habitants de la planète croient à partir d'un dogme religieux, tout particulièrement lié à la Bible, l’eschatologie permet de comprendre le pourquoi des tensions entre communautés religieuses, pourquoi aux États-Unis des millions de chrétiens évangéliques sont les plus fervents partisans de l’État d’Israël, pourquoi les musulmans sont aujourd’hui leurs ennemis les plus acharnés, pourquoi le triomphe de l’idéologie mondialiste matérialiste, pourquoi le long déclin de l’Église catholique et la crise morale que traverse l’Occident... 

L'artificiel parti-pris dogmatique conçu à ses origines par leurs roués initiateurs crée depuis une irréconciliable paix civilisationnelle : les chrétiens adorent Jésus comme s’il était Dieu par le concept de la Trinité ; les musulmans reconnaissent Jésus comme un prophète, le "Mahdi" guidé par Dieu ; les juifs, dans le Talmud, ne reconnaissent pas le Christ Jésus et considèrent qu’il est le fils d’une prostituée et d’un soldat romain. Chaque interprétation de la fin des temps est conçue sur cette base, et explique l'orchestration des forces pour le salut du monde. Ainsi, contrairement aux chrétiens et aux musulmans, les juifs ne font pas de prosélytisme, n’essayant pas de convertir le reste de l’humanité et gardant leur système de valeurs pour eux seuls. L'état actuel de notre monde repose sur des croyances telles qu'il ne peut que se traduire par de profondes déchirures. Tant que leur nettoyage de la psyché, soit le conscient et l'inconscient, n'est pas réalisé, les êtres humains ne pourront trouver la paix, intérieure d'abord, extérieure ensuite par effet-miroir.

Cf. "La guerre eschatologique ; la fin du monde dans les grandes religions" , Hervé Ryssen, Baskerville, 2013.

 

Du déclin de l’Occident.

La civilisation millénaire occidentale, que le philosophe allemand Oswald Spengler appelait dans ses essais Der Untergang des Abendlandes ("Le Déclin de l’Occident") publiés en 1918 et 1922 la "culture faustienne", est désormais confrontée à un sérieux défi, celui du partage du gâteau des ressources naturelles et des idéologies de fonctionnement politique. La communauté des BRICS, pays anciennement en développement comme  pays émergents, se disputent en effet les premiers rôles grâce à leur croissance plus rapide et au bénéfice de leurs combustibles fossiles. Ils évitent et contournent comme la Russie les absurdes et grotesques sanctions justifiées par un pseudo ordre moral (c'est comme le dit l'adage l'hôpital qui se fiche de la charité), construisent de nouvelles alliances, trouvent de nouvelles sources d’aide financière et d’assistance technique, et à leur tour forgent un nouvel ordre mondial différent de celui voulu par le World Economic Forum de Davos, sans que les États-Unis ne le préside il va sans dire. Il s'agit somme toute du déroulement naturel de l’Histoire qui ne se fait pas par ères chronologiques mais par époques culturelles ou civilisationnelles. Chaque "civilisation" est en effet comme un organisme – irréfléchi, non programmé, incontrôlable – avec une naissance et une mort. Si la fin de l’Occident n’est annoncée nulle part, le puissant moteur qui l'actionne a démarré il y a des années.

Les politiques occidentales basées sur l'axiome démocratique peuvent être imagées par une même voiture de clown stupide dont seul le conducteur est différent. Ceci entend que si la démocratie fonctionne assez bien lorsqu’elle est mise en œuvre au niveau local, elle n’est pas extensible si ce n'est par coercition et prédation. Comment pour l'être éclairé concevoir qu'au XXI° siècle une civilisation dite de progrès voit les électeurs choisir leurs candidats à partir de "débats" télévisés et de la couverture médiatique qui leur est attribuée, fruit de la propagande des intérêts privés qui l'orchestrent ? Il en résulte que l’élaboration des politiques est détournée par les élites à leurs propres fins, celles-ci passant par la rémunératrice culture de la guerre visant à imposer l'ordre moral masquant la prédation économique liée. Le soi-disant leadership modèle est corrompu et incompétent, car reposant sur le crédit à bon compte, autrement dit l'endettement source de ruine pour une majorité et de fortune pour une minorité. Chacun dépense plus qu’il ne peut se le permettre, chacun fait des promesses qui ne peuvent être tenues, chacun  s’obstine inéluctablement à aggraver la situation à chaque fois qu’il agit. Alors, quelle confiance, quel crédit peut-on encore accorder à de tels gouvernements ?

La clé de ce déclin comme toujours se trouve dans l'Histoire, en l'occurrence la "Bataille de Poitiers" de l'an 732 en Vienne, peut-être le long de ses rives puisque nul ne sait avec exactitude l'endroit de cette bataille pas plus que son ampleur. Les Poitevins étaient alors les Palestiniens, appelés les Sarrasins, essentiellement des Berbères d’Afrique du Nord qui avaient conquis toute la péninsule ibérique avant que de pousser plus en avant sur les terres de la Gaule, plus exactement la Francie. C’est à Poitiers qu’une force dirigée par Charles Martel - le Marteau - (vers 688/741), duc des Francs et dirigeant de la Francie, les a arrêtés. C’est ainsi que le vent a tourné, il y a près de 1 300 ans… Contre le monde islamique des Arabes, des Turcs, des Perses, des Berbères et des dizaines d’autres nationalités converties à l’islam… en faveur de l’Europe chrétienne, même s'il fallut encore 700 ans pour repousser les musulmans hors de l’Ibérie lorsque Grenade tomba en 1492 aux mains de Ferdinand et Isabelle, souverains catholiques d'Espagne. La Reconquista s’est ainsi achevée. Les musulmans et les juifs, qui étaient devenus les Palestiniens, ont dû fuir, se convertir ou devenir des esclaves. Entretemps, les croisés européens avaient établi leurs propres fiefs sur la côte de ce qui est aujourd’hui Israël, conquérant Jérusalem et prenant la Sicile aux Sarrasins. Puis, ils envoyèrent des explorateurs suivis de colonisateurs dans le monde entier - Amérique du Nord, Amérique du Sud, Australie, Asie, Afrique -, permettant à la civilisation européenne judéo-chrétienne de triompher… presque partout.

L’Occident avait gagné, avant de décliner quelques siècles plus tard le capitalisme, le libéralisme, la démocratie, les combustibles fossiles, les moteurs à combustion interne, l'énergie nucléaire, les États-nations, l’État de droit, la recherche et l'innovation, les bombes, la science... Pendant plus d’un millénaire, la civilisation européenne a dominé le monde.

Et pourtant, persuadée d'être indestructible, d'avoir pour toujours le premier rôle et d'être toujours en mesure de surpasser la concurrence notamment grâce à sa force militaire, elle a perdu la main et sa position dominante dans le monde, aveuglée par ses illusions et rongée par la corruption et la dégénérescence de ses mœurs. Le reste du monde l'a rattrapée et est en cours de la dépasser, dans la mesure où il a reçu et appliqué le don de la sagesse occidentale oubliée par ses dépositaires, c’est-à-dire une approche de la gouvernance où les dirigeants sont responsables devant leur peuple, et non l’inverse. En ce sens, l’Occident est victime du succès de ses propres idées, de son incapacité à gagner les vraies guerres, ses déboires en Afghanistan, Ukraine et au Proche-Orient l'attestant, tout comme de sa fuite en avant permanente sur le terrain de l'économie par la montagne de dettes constituée et le taux de pauvreté sans cesse croissant. Lorsque en outre l'establishment médiatique ne dit plus la vérité, privilégiant manipulation sémantique et censure, se contentant de réciter les éléments issus de discussions propagandistes et ne questionnant plus rien, tous les fondements de la suprématie de l’Occident par ses institutions les plus fondamentales ne peuvent que s’effondrer.

C'est le spectacle morbide auquel le monde assiste.

 

La politique de la division, wedge politics en anglais, est la marque de fabrique du monde occidental décadent, à l'initiative de l'establisment politique, économique (le monde des affaires), et médiatique. Elle consiste à lancer un débat social sur des enjeux portant à controverse dans le but de polariser la population, s'appliquant également à l'encontre d'un groupe politique ou représentant de la société civile (syndicat). Ce débat est amené par ses promoteurs étatiques dans la sphère publique en vue de fragiliser l’unité du groupe visé, dans le but d’inciter certaines personnes à accorder leur soutien à leur opposant. Il s'appuie notamment sur des thèmes populistes ou culturels (délinquance et criminalité, sécurité nationale, sexualité comme par exemple le mariage gay, la race ou les pratiques religieuses).

 

De la pensée "woke"

Bien que remontant au panafricanisme protestataire du début des années 1900, lui-même nourri des antiesclavagistes du XIXe siècle sous la présidence d’Abraham Lincoln, le terme woke est issu des problématiques de justice sociale et raciale aux Etats-Unis dans les années 1960, visant à dénoncer le racisme et les violences policières*. Devenu une idéologie, il est devenu une expression fourre-tout, utilisée pour chercher la différence à même d'opposer les gens, notamment en s'opposant à l’histoire conventionnelle. Passé simple du verbe anglais to wake, qui signifie en français "se réveiller", ce mot désigne le fait d’être conscient des injustices subies par les minorités ethniques, sexuelles, religieuses, ou de toutes formes de discrimination, entraînant une mobilisation à leur sujet.

Ses figures et égéries au XXI° siècle sont parmi d'autres la chanteuse américaine Erykah Badu, le groupe de rock féministe russe Pussy Riots (dont des membres ont été condamnés à la prison pour "incitation à la haine religieuse"), le mouvement pour l’égalité femmes-hommes #metoo, les mobilisations lors des marches pour le climat, et le mouvement Black Lives Matter avec les émeutes de Ferguson (Missouri) en 2014 faisant suite au meurtre d'un jeune noir de 18 ans tué par la police. Ce dernier a fait émerger une nouvelle génération de militants antiracistes, plus présents sur les réseaux sociaux, qui dénoncent le racisme systémique et appellent les citoyens à être "éveillés" contre l’oppression subie par la population noire aux États-Unis.

Depuis, le mot s’est répandu à travers le monde au sein d’autres sphères militantes pour dénoncer toutes formes d’injustices subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles (personnes lesbiennes, gay, bi et trans), ethniques ou religieuses, en invitant les minorités à s’unir autour d’une perception et d’une expérience partagées des discriminations. Indépendamment de la façon dont les attitudes individuelles ont pu changer, les personnes "woke" estiment que les sociétés à travers le monde demeurent inéquitables et parfois destructrices pour certaines minorités, et qu'il est nécessaire de s’attaquer aux inégalités structurelles afin de rendre le monde plus sûr et meilleur.

Ses détracteurs mettent en avant la montée d’une intolérance à l’égard d’opinions opposées et la tentative de muselage de la liberté d’expression, se traduisant par le déboulonnage de statues d’esclavagistes, l'annulation de conférences universitaires, la pression à démissionner pour nombre de responsables, ainsi que l'application d'une "cancel culture" (la culture de l’annulation) visant à ostraciser de l’espace public toute personnalité dont un propos, ou une action, est considéré comme "offensant" à l’égard des minorités.

* La grande figure du mouvement des droits civiques américains, Martin Luther King, avait exhorté les jeunes Américains à "rester éveillés" et à "être une génération engagée" lors d’un discours à l’université Oberlin, dans l’Ohio, en juin 1965.

 

Du mouvement "Woke", où la guerre culturelle qui conduit au chaos

Si le monde du cinéma* peut être considéré comme frivole par beaucoup de ses adeptes consommateurs ou non, il constitue une fenêtre parfaite sur les conflits culturels. En étant l’expression de la mythologie moderne, le septième art n'est en effet que le reflet des influences idéologiques qui se cachent derrière le rideau, souvent utilisé comme vecteur de la propagande de l’establishment. Et il ne s’agit pas seulement des films à l'écran, mais également de tous les autres relais dit culturels avec comme point commun l'établissement d'une idéologie dominante dans le monde occidental.

C'est tout particulièrement le cas avec la communauté LGBTQ+ dont la programmation du "mois des fiertés" n’est pas liée à la mise en avant d'une question d’égalité, mais à l'instauration d'un pouvoir de contrôle culturel sur les masses inconscientes. Il en va de même avec des normes liées au développement durable comme l'IED, la Directive sur les émissions industrielles, principal instrument de l'Union européenne pour prévenir et réduire les émissions de polluants des activités industrielles et qui consiste à injecter des politiques dites d'éveil de la conscience dans la vie quotidienne des travailleurs et des consommateurs. Cet ancrage cognitif s'appuie de ce fait sur une rhétorique martelée jusqu'à son ancrage dans l’existence de chacun pour que le citoyen ne se pose plus la question de sa légitimité.

En fait, presque personne n’a demandé le mois des fiertés pas plus que l’IED. La plupart des gens s’en moquent. Pourtant, chaque année depuis plusieurs années, les entreprises et les éléments de langage des gouvernements en imposent les idées à la population par leurs politiques présentées comme progressistes , disant que nous devons y adhérer si nous voulons être considérés comme des "gens bien", responsables. Ces institutions publiques nationales et supranationales comme privées dictent par le biais d’un marketing propagandiste malhonnête et manipulateur la morale au public, lui disant quoi manger, quoi boire, quoi aimer, quoi détester, quoi penser..., comme si elles étaient les arbitres de nos normes sociétales. Autrement dit, elles nous traitent ni plus ni moins comme des serviteurs sous contrat . Et si l'individu n'y adhère pas, il est qualifié d’ennemi dangereux du bien-être sociétal, traité de raciste, de bigot, de misogyne, de fasciste et bien sûr d'antisémite.

La vérité est que ces institutions et entreprises sont en train de s’autodétruire à petit feu, de manière irrémédiable, révélant leur véritable face, celle d'un socialisme totalitaire car aseptisant qui confine à un avenir orwellien basé sur l’idée de "l’économie du partage" telle que promue par le Forum économique mondial. Cette idée n'est rien d'autre qu'une culture dans laquelle le libre choix du marché disparaît complètement, construite autour d’une société sans argent liquide, où le gouvernement fournit tout alors que nul ne possède rien (le principe de la propriété privée s’évapore) sauf s'il appartient à la caste élitaire.

En d’autres termes, l’économie de partage engendre une mentalité d’esclave dans laquelle chacun doit se contenter du peu qu’il a, et si par mégarde il se plaint, c’est qu’il est un petit monstre ingrat dont il faut s’occuper, la méthode d'internement pour déraison étant privilégiée... Là réside tout l’enjeu de la guerre culturelle en cours qui vise à embrasser un système dystopique. Les sceptiques sinon négationnistes, naïfs comme ignorants de cette guerre, sont à l'image des déchets flottant sans but sur les marées de l’histoire. Ils s’en moquent aujourd’hui. Mais ils s’en soucieront dans un avenir proche, lorsque leur liberté de choix disparaîtra complètement.

* Cf. Le cinéma de la Matrice.

 

Du mouvement woke, stratagème de l'anti-occidentalisme

Une définition sommaire du wokisme consisterait à qualifier ce mouvement d'anti-hétéro normatif, ce qui lui confèrerait une certaine légitimité à dénoncer les abus d'une société à dominante patriarcale. Il puise dans la contre-culture gauchiste apparue dans les années soixante, avec par exemple en France la philosophie du psychédélisme et l'antipsychiatrie de leurs penseurs Gilles Deleuze (1925/1995) et Félix Guattari (1930/1992), traduisant une vaste révolution de nature adolescente contre le Père et toute forme d'autorité et de hiérarchie, toutes perçues comme des abus de pouvoir et des structures de pouvoir illégitimes appelées à être déconstruites (Cf. travaux du philosophe Jacques Derrida - 1930/2004). Il en a découlé la montée en puissance de la lutte des femmes puis des minorités sexuelles LGBTQIA+ contre la domination masculine et le modèle hétérosexuel majoritaire. Ce mouvement procède de ce fait de la culpabilité, expliquant ses dérives radicales par ses adeptes dans l'incapacité d'en conscientiser ses racines dans leur esprit puéril. C'est ainsi que le melting-pot de la diversité inclusive peut aller jusqu'aux agressions physiques, émeutes ethniques voire bain de sang, au même titre que les autres mouvements de déconstruction du fonctionnement sociétal (indigénisme, décolonianisme, antifascisme, antiracisme, anticapitalisme, antisionisme, antiislamisme, antichristianisme...).

Ce mouvement est parmi d'autres une tendance lourde du mondialisme, visant à soutenir le projet d'une société dit ouverte tel que défini par ses promoteurs (George Soros, le World Economic Forum...) destiné à aboutir à une société "liquide" (Cf. travaux du philospohe et sociologue britanno-polonais Zygmunt Bauman - 1925/2017). Il en découle le mouvement occidental de l'auto-identification, à l'origine de nombreux troubles de la personnalité comme les xénogenres, individus se présentant comme des non-humains (animaux, plantes, objets...).

 

Une montée en puissance progressive

 

La fin décadente de l’Empire romain marque une recomposition progressive de l’Occident par des États-nations ou de nouveaux empires d’influence géographique, avec comme fil conducteur les familles royales aux commandes. Par le jeu des alliances du sang, elles vont constituer et perpétuer l’orchestration de la conduite des peuples au service de leurs intérêts, le monarque sur le trône pouvant cependant être parfois suffisamment éclairé pour s’attacher à respecter la filiation qu’il incarne par l’octroi divin dont il se prévaut. Parmi les différentes briques qui vont au fil du temps contribuer à l’édification de l’idéologie mondialiste, cinq présentent une importance de tout premier ordre.

 

Les templiers précurseurs

 

L'ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, fondé par Hugues de Payns et huit autres Chevaliers en 1120 avec l'accord du roi chrétien de Jérusalem Baudoin II (1060/1131), en son palais situé sur l'ancien site du temple d'Hérode. Ses membres sont appelés les Templiers. Il répondait à l'appel pape Urbain II lancé en 1095 de la délivrance de Jérusalem. Il est officialisé à l'occasion du concile de Troyes en 1129 à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (pauperes commilitones Christi), qui empruntent leur devise au psaume 115 de la Bible : Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam ("Non pour nous, Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de Ton Nom"). Il se consacre pendant les XII° et XIII° siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem*, dans le contexte de la guerre sainte et des croisades, et participe activement aux batailles qui eurent lieu.

Les Templiers, outre les trois vœux traditionnels des moines catholiques, en rajoutent un quatrième, servir avec les armes Jésus dit le Christ. C'est la conciliation de l'inconciliable, en l'occurrence l'introduction du concept de "guerre sainte", qui sera également appliqué par l'Islam avec le jihad. Ce bouclier idéologique conçu par Bernard de Clairvaux devient la base juridique des croisades, ayant pour but de délivrer les Lieux saints des infidèles les occupant tout en masquant les finalités politiques et économiques considérables de ces expéditions derrière l'abri inattaquable de la foi.

Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, il constitue à travers l'Europe chrétienne d'Occident, à partir de dons fonciers comme d'une dîme papale octroyée sur la prise en charge du transfert de fonds, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fait de l'ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances aristocratiques et de noblesse de l'époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.

 

Ainsi, en l’an 1200, plus de dix mille commanderies templières sont implantées dans toute l’Europe, complémentaires aux autres ordres de chevalerie existants comme les Chevaliers de Saint-Jean ou les Chevaliers de Rhodes à Malte, ancêtres de l'ordre souverain militaire contemporain éponyme . Ces chevaliers iconoclastes, s'interdisant tout commerce avec les femmes (mulier instrumentum diaboli - "la femme est l'instrument du diable"), prônent des valeurs humaines conçues autour du triptyque Fraternité, Égalité et Liberté, ce qui tranche singulièrement avec le fonctionnement établi du pouvoir temporel, la royauté, et de son pendant spirituel, l’Église. Qui plus est, sa structure de fonctionnement en réseau est redoutablement efficace, et son pouvoir financier conséquent. Aussi la vision exprimée pour les peuples d’Europe d’un projet de société novateur avec, au passage, la vision économique qui s’y prête, finissent par inquiéter les autorités institutionnelles prégnantes.

Le 13 octobre 1307, Philippe Le Bel roi de France fait arrêter les chevaliers de l’Ordre du Temple, déjà affaibli par la perte de Saint-Jean-d'Acre et d'un nombre conséquent de chevaliers, avec l’appui contraint de l’Église - elle leur avait depuis 1139 accordé une protection papale particulière par la bulle Omne datum optimum - et de son représentant, le pape Clément V, soucieux de ne pas froisser le colérique Philippe le Bel avec lequel l’Église romaine est en conflit. Après la mort au bûcher de leur représentant, Jacques de Molay, le dernier grand Maître, les Templiers survivants s’exilent dès 1314 dans toute l’Europe, notamment en Écosse, Angleterre et Suisse, puis au XV° siècle vers les "Amériques", soit les terres qui vont devenir les États-Unis. Si le grand projet d'une Europe unifiée, monde nouveau édifié sur des valeurs plaçant l’Homme au cœur de la société, est passé aux oubliettes, les germes ont été semés, et n'auront de cesse d'agiter la pensée, tout particulièrement dans les cercles ésotériques dissimulés, roses-croix et francs-maçons.

* La règle donnée lors du Concile de Troyes officialisant l’existence de l’Ordre régit tout sauf de la défense des pèlerins ...

Cf. Complément dans La nouvelle religion universelle.

 

Avec les Amériques, les "néo-Templiers" et leurs cousins issus des loges maçonniques qui les rejoignent progressivement participent à l’édification de ce Nouveau Monde sur cette nouvelle Terre, installant la démocratie américaine. Avec Benjamin Franklin à la tête du Congrès et George Washington chef des armées est établie la Constitution américaine en 1787, la symbolique ésotérique propre à des ordres et réseaux initiatiques se retrouvant estampillée aussi bien sur le plan architectural que sur la monnaie scripturale.

 

Le Saint-Empire romain germanique

Il constitue un regroupement politique de terres d’Europe occidentale et centrale au Moyen Âge, dirigé par un Empereur dit des Romains. Fondé le 2 février 962, il prendra fin le 6 août 1806 avec sa suppression par Napoléon. Cet Empire se considère par ses représentants comme le continuateur légitime de l’Empire d’Occident des Carolingiens, la souche de Charlemagne, mais également de l’Empire romain (Sacrum Imperium Romanum). L’adjectif Saint n’apparaît que sous le règne de Frédéric Barberousse (attesté en 1157) pour légitimer le pouvoir de manière divine. Il fut également appelé du XVIe au XVIIIe siècle Saint-Empire romain de la nation teutonique (nationis Teutonicae) dans sa volonté d’identification à l'Allemagne (Prusse).

L'étendue et les frontières du Saint-Empire ont considérablement évolué au cours des siècles. Au temps de sa plus grande extension, l'Empire comprend presque tout le territoire de l'actuelle Europe centrale, des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse ainsi que des parties de la France et de l'Italie. Son histoire et sa civilisation sont donc un héritage partagé par de nombreux États européens actuels.

 

L'Occident va alors traverser une période de crise économique, démographique et sanitaire majeure, qui entraîne un fort courant de réformes de nature politique et spirituelle, dont l'apparition de courants contestataires au sein de l'Église qui aboutisse au grand schisme et à la Réforme protestante

En 1437, la dignité royale va passer entre les mains de la lignée des Habsbourg* jusqu'à la fin du Saint-Empire, avec des empereurs tels Frédéric III, Maximilien Ier et Charles Quint, qui mettent en place un système de règles plus précis et une structure institutionnelle avec les différents états impériaux qui le composent. C’est la formation de la Diète d'Empire, forum central de la vie politique de l'Empire. Cependant, elle sera insuffisante pour assurer une puissante ossature dans sa rivalité avec les monarchies française et espagnole d’obédience catholique, les traités de Westphalie se montrant particulièrement destructeurs de la toute puissance impériale recherchée. De même, le conflit entre l’Autriche et la Prusse participera de son affaiblissement jusqu’à la fin du Saint-Empire, vaincu par la toute-puissance napoléonienne en 1806.

* Leur famille a donné des empereurs et ducs d’Autriche, des rois d’Allemagne et de Hongrie, des rois d’Espagne et du Portugal, des rois de Bohême, des grands-ducs de Toscane, et même un empereur du Mexique. Otto von Habsbourg, né en 1912, a dirigé le Mouvement paneuropéen créé en 1926, et milité pour un chef d’État européen élu à vie, à l’exemple du chef de l’Ordre des Jésuites…

 

Si le "modèle" finit par échouer, il demeure une référence dans la structuration macro de l’espace moderne, certes pour l'essentiel à partir de traditions et d'exercices de normes juridiques et fondements juridiques écrits comme non écrits portant sur l'idée, la forme, la construction, les compétences, l'action de l'Empire et de ses membres. Cette faiblesse structurelle, non construite selon les règles de l’art, explique l’échec. Toutefois, le bénéfice de l’expérience est incontestable pour l’élite au sommet par la puissance économique marchande qui se dégage. Elle va être prolongée par les décideurs suivants, avec comme point de départ la Confédération germanique qui se met en place après le Congrès de Vienne de 1815, d’abord sous la houlette de l’Autriche, et qui aboutira progressivement au rêve de grandeur du "Reich" au vingtième siècle.

 

Du nationalisme allemand

Ce que l'on nomme le nationalisme allemand relève plus d'un ressentiment historique chronique vis à vis de la France que l'expression d'un nationalisme dans le sens classique du terme. Il prend sa source dans un complexe d’infériorité civilisationnel profond, notamment par rapport à la France, l’Allemagne étant une nation "tardive" existante seulement depuis 1871. Elle ne "pardonne" pas en effet à la France d’avoir inventé il y a 230 ans au moment des Lumières et de la Révolution la démocratie moderne, alors qu'à l'époque elle n’était encore qu’une mosaïque de principautés où l’on ne parlait souvent même pas la même langue.

Or, si quasiment jusqu’à l’épopée napoléonienne ces principautés germaniques (au nombre de 250) étaient pour la plupart francophiles, le chancelier prussien Bismarck avait dans les années soixante du XIXème siècle compris que la seule façon d’unir l’Allemagne était non seulement une guerre contre la France, mais aussi et surtout sa diabolisation en profondeur, expliquant que son fameux "Kulturkampf" était dirigé essentiellement contre les catholiques et contre la France. L’identité culturelle de l’Allemagne ne pouvait que reposer sur son émancipation par rapport à la domination culturelle française.

Ceci constitue bel et bien la source du nationalisme Allemand, avec pour objectif de prendre la place de la France en devenant elle-même la "grande nation" européenne de référence. Il en a découlé une pleine schizophrénie, d’où le sentiment d’amour-haine ("Hassliebe") des Allemands à l’endroit de la France*. C’est par conséquent la nation française d'alors, caractérisée par la personnalité emblématique de Napoléon, qui a donné l’idée à l’Allemagne de devenir une nation elle aussi !

La France reste essentiellement la nation archétypique pour l’Allemagne, 80% de la constitution Allemande étant issue de la constitution française de 1789, tandis que son système politique actuel lui a été imposé par les alliés à la fin de la seconde guerre mondiale. Les Allemands sont donc un peuple soumis n’ayant pas choisi son destin, nourrissant leur complexe d’infériorité civilisationnel qu’ils essayent de camoufler en arrogance. Un certain rejet de la France est en quelque sorte le facteur de cohésion interne pour l’Allemagne, même si cette hostilité est rarement frontale.  (

* Ainsi l’exigence de Bismarck visant à ce que l’Empire allemand soit proclamé le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, prouvant que même en période de victoire, elle traduisait la nécessité pour le chancelier d’une sorte d’assentiment civilisationnel de la France (en voulant humilier la France en imposant la signature à Versailles, sans le savoir, Bismarck reconnait la suprématie française).

D'après l'enseignant Jean-Pierre Aussant.

 

Le tentaculaire Gouvernement de sa Majesté

 

Le rôle éminemment important de la puissance financière et aristocratique anglo-saxonne a démarré suite à l’instauration de la "Grande Charte" du 15 juin 1215. Après la défaite du roi Jean Sans Terre d’Angleterre, le 27 juillet 1214 à Bouvines face au roi de France Philippe Auguste, les barons anglais ont arraché des privilèges politiques et financiers. Désormais, la couronne britannique est obligée de composer et de collaborer avec une caste qui allie force, puissance financière et ambitions commerciales.  Dès cette époque, cette élite avide, revendicatrice et orgueilleuse, agit par l’intermédiaire de groupes de pressions* (ou lobbies) qui exercent des pressions sur le pouvoir politique. Ce dernier dépendant largement d’appuis et de monnaie sonnante et trébuchante pour son maintien au pouvoir, est alors dans l’obligation absolue de tenir compte des avis et des conseils émanant de cette caste...

* Ainsi les London Staplers, les London Mercers Company ou la British East India Company.

 

L'Empire britannique ou Empire colonial britannique était un ensemble territorial composé des dominions, colonies, protectorats, mandats et autres territoires gouvernés ou administrés par le Royaume-Uni. Il trouve son origine dans les colonies outre-mer et les comptoirs commerciaux établis par l'Angleterre à la fin du XVIe et début du XVIIe siècle en Amérique et en Asie, envieux des richesses procurées par leurs colonies à l’Espagne et au Portugal, nations portées par l’universalisme catholique. À son apogée, il était le plus grand empire de l'histoire et la première puissance mondiale, rassemblant un quart de la population mondiale, soit environ 458 millions d'habitants, et s'étendant sur près de 33 millions de km². En conséquence, son héritage politique, linguistique et culturel est colossal.

L’Empire britannique assoit ses fondations par la domination globale de l’Angleterre sur la Hollande à travers plusieurs guerres menées essentiellement sur mer, qui avaient pour principal enjeu la maîtrise des grandes routes commerciales maritimes sur lesquelles la Hollande exerçait alors une nette domination. Ceci concrétise également la victoire de l’Europe du Nord sur celle du Sud avec le déclin des Empires espagnol et portugais établis au cours de l'Âge des découvertes aux XVe et XVIe siècles, et qui, endormis sur leurs richesses, n’ont pas su trouver une substitution productive à l’extinction de leurs mines de métaux précieux. Comme souvent dans l’histoire des empires, la mort vient de l’excès de richesses…

 

L’Empire britannique va s’imposer à partir de 1640, avec la faillite de la maison monarchique Stuart (dynastie), trop pauvre face à la montée en puissance de la nouvelle classe possédante, les marchands, très représentée au Parlement. La guerre civile voit le Parlement s’emparer du pouvoir contre le Roi Charles 1er considéré comme trop proche des Catholiques. C’est l’avènement d’Oliver Cromwell (1599/1658), qui utilise le protestantisme pour détruire le système idéologique "papiste" de l’ancienne classe dirigeante et, surtout, se saisir des biens de l’Église, ce qui permet de contrer les hollandais et leurs taux d’intérêt jusqu’alors plus favorables pour le financement de leurs entreprises marchandes. Les gènes sont instillés : argent et taux d’intérêt. Après cette parenthèse et le retour de la monarchie, la Glorieuse Révolution de 1688 met fin à l’absolutisme et consacre la victoire de l’esprit marchand du Parlement pour conduire les intérêts de l’Empire. La Banque d’Angleterre est créée en 1694, sous contrôle du Parlement et par là-même des classes marchandes dirigeantes. Elle émet des effets de commerce négociables (créance d’argent sous forme de titre au porteur), ce qui permet le financement du marché par son adossement à la dette publique. Puis elle s’assure du monopole sur l’émission des billets de banque, toujours renvoyant à la dette publique. La substance du rayonnement international est alors définitivement constituée. L’Empire britannique est devenu un empire du crédit, qui incorpore l’espérance de gains dans les colonies et autres territoires sous contrôle dans le crédit finançant les entreprises marchandes. Ceci ne marchant que par une croissance constante, la conquête impérialiste continue est indispensable pour éviter la banqueroute. C'est le fondement de toutes les bulles spéculatives, que les guerres et conflits masquent pour ne pas en révéler l'imposture.

Si la perte de treize États en Amérique du Nord en 1783 après la Guerre d'indépendance des États-Unis prive la Grande-Bretagne de ses plus anciennes et de ses plus prospères colonies, son attention se tourne vers l'Afrique, l'Asie et le Pacifique. À la suite de la défaite de la France napoléonienne en 1815, le Gouvernement de Sa Majesté* (Her/His Majesty's Government), n'ayant plus de rival sur mer, connait un siècle de domination culturelle et marchande sans partage, étendant ses possessions tout autour du monde. Elle accorde des degrés divers d'autonomie aux colonies blanches dont certains deviennent des dominions, soit des États indépendants mais pas totalement souverains (Afrique du Sud, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde…). Ils forment les royaumes du Commonwealth.

* Terme à l'origine uniquement utilisé par le gouvernement impérial à Londres, avant d’être étendu aux gouvernements du Royaume-Uni et des Dominions pour différencier les juridictions indépendantes. Il n'est désormais plus employé que pour des circonstances officielles et formelles.

 

Cette culture empirique de puissance financière dominante, à partir d’un système protectionniste maîtrisé par la sphère publique, permet à l’univers anglo-saxon d'orchestrer les arcanes d’un jeu désormais mondial du libre-échange économique et humain. L’argent n’ayant pas d’odeur, si ce n’est l’ivresse des sens procurée à ses adorateurs, il devient à grande échelle l’arme de la stratégie géopolitique, bénéficiant aux puissances dominantes dans le rapport de forces. Il s’avérera déterminant dans le financement des guerres et des conflits à grande échelle qui marqueront le vingtième siècle.

A cette incontestable réussite de la culture marchande et financière, destinée à servir et à défendre les intérêts de la classe supérieure, l’Empire britannique innove de manière subtile et perverse en fabriquant une idéologie des droits de l’homme, bien servi à l’origine par l'apport du réseau des loges maçonniques organisé par la grande loge de Londres* au XVIII° siècle, dérivé de la Confrérie des Roses-Croix et des Templiers. Cette idéologie n’est pas là pour s’appliquer, mais pour exercer une influence visant à cautionner le système et le protéger. Ce n’est qu’un outil, un prétexte, celui d'un droit d’ingérence qui n'a d'autre but que la défense du système de coalition établi autour du plus fort. A l’inverse d’un Royaume de France s’étant attaché à rester la fille aînée de l’Église, au service de sa vocation œcuménique civilisationnelle, l’Empire britannique n’a pas hésité à changer d’idéologie au gré de ses intérêts marchands. Protestantisme ou anglicanisme n’étaient que des circonstances, des variables d’ajustement nécessaires et opportunes…

Le 24 juin 1717, jour de la Saint-Jean-Baptiste, quatre loges de Londres se réunirent dans une taverne où elles avaient l'habitude de tenir leurs " travaux ". Elles créent la Grande Loge de Londres et de Westminster. C'est également l'acte de naissance de la Franc-Maçonnerie moderne, dite spéculative. A partir de 1719, sous l'impulsion de  Jean-Théophile Désaguliers, Grand Maître de la Grande Loge de Londres et membre de la Royal Society (il est le principal collaborateur d'Isaac Newton), intellectuels, philosophes, scientifiques, nobles, intègrent massivement les loges.

 

Les prémisses philosophiques du Nouvel Ordre Mondial scientiste

Au 17ème siècle, le philosophe anglais Sir Francis Bacon (1561/1626) créa une société secrète nommée les "Chevaliers du Casque", dédiée à la déesse mythologique grecque Pallas Athéna. Celle-ci portait en effet un casque brillant, représentant l’invisibilité, ainsi qu'une lance*. Il aurait eu accès aux connaissances secrètes des derniers Chevaliers du Temple (les Templiers) en tant que descendant présumé de la famille des Seigneurs de Molay. Francis Bacon fut l’auteur de Novum Organum ("La Méthode nouvelle") en 1620, qui décrit un gouvernement idéal, une Nouvelle Atlantide. Il semble avoir prévu les États-unis modernes. Il avait formé un système philosophique où les sciences étaient placées en ordre pyramidal, avec une Loi Unique à l’apex (au sommet). 

Pour le scientifique et auteur anglais Rupert Sheldrake dans son livre The rebirth of nature ("L’âme de la nature"), Francis Bacon faisait partie de ceux qui cherchaient à "dominer la nature". Disposant des qualités et de l’ambition nécessaires pour atteindre le sommet de la hiérarchie judiciaire anglaise, soit le poste de Lord Chancelier, il lui fallait promouvoir sa vision d’une maîtrise de la nature en réfutant les arguments de ceux qui estimaient "satanique" un tel objectif. Il y investit ses dons d’argumentation hors du commun, pour convaincre que la clé donnant accès à cette ère nouvelle de puissance sur la nature résidait dans la recherche organisée. Sa New Atlantis, Atlantis nova (Nouvelle Atlantide) en 1624 est ainsi une utopie technocratique dans laquelle il décrit un "clergé scientifique" qui prend des décisions pour le bien de l’État en tant qu’entité, et tranche également la question de savoir quels sont, parmi les secrets de la nature, ceux qui doivent demeurer celés. On trouve dans son prototype d’institut de recherche la Maison de Salomon, une série de laboratoires et d’environnements artificiels permettant de remodeler la nature en vue de la contrôler. Bacon prédisait avec une étonnante perspicacité ce que pourrait faire la science, une fois institutionnalisée : ainsi, on pouvait provoquer, pour les étudier, des tempêtes artificielles en recourant à "des dispositifs multipliant et amplifiant les vents". Il fallait créer de nouvelles formes animales et végétales, tandis que celles qui existaient devaient être manipulées expérimentalement. La Nouvelle Atlantide renfermait des pars, des enclos et des volières où les animaux étaient élevés à des fins expérimentales…". Vision prémonitoire, puisque quelques siècles plus tard nous sommes bel et bien dans cette société scientiste mortifère basée sur l'égo, le ferment de la civilisation "moderne", ou plutôt contemporaine...

* Il y a un lien bien connu entre Francis Bacon et le poète dramaturge William Shakespeare (1564/1616). Le nom de "Shakespeare" renvoie en effet à la Lance des initiés, celle d’Athéna ("the Shaker of the Spear"). Francis Bacon aurait d’ailleurs fait partie des Rose-Croix.

 

La City de Londres

La puissance dominante financière dans le monde est la City de Londres, ce mile carré au cœur même de ce qu’on appelle aujourd’hui le Grand Londres. Elle est le cœur financier de l'empire britannique depuis environ 1870, constitutive d'une véritable centrale électrique. Elle a initié et constitué la géopolitique du monde moderne, sa monopolisation en cours d'achèvement tout comme sa cartellisation. Elle traduit les révolutions successives de l'élite britannique*, tournant toutes à chaque fois autour de la maîtrise de la productivité pour une rentabilité, et de la prévention de la croissance de l'intelligence et de la propriété intellectuelle. Il en a découlé les nombreux plans d’unification du gouvernement mondial, le "NOM"(Nouvel Ordre Mondial").

A noter que la City de Londres et l’Église d’Angleterre sont les seules institutions qui ont traversé toutes les révolutions constitutionnelles dans les îles britanniques en conservant intacts leurs privilèges et leur immense richesse.

Ses privilèges ont été consacrés dès la Magna Carta*² de 1215, son autonomie n’ayant depuis jamais été remise en question. À plusieurs reprises au cours de son histoire, elle a exercé un pouvoir sur la Couronne britannique et, partant, sur une grande partie de la Terre pendant l’Empire britannique. Elle a piloté la création de la Banque d’Angleterre en 1694, avec une injection de douze millions et demi de livres sterling de liquidités dans la Couronne par des actionnaires privés. Ceci constitue la base de toute la dette contractée depuis lors jusqu’à ce jour, les descendants actuels de ces actionnaires ainsi que d'autres personnes ayant droit à des actions de la Banque d’Angleterre.

La ville de Londres exerce également par son intermédiaire un contrôle sur ce que l’on appelle la Mère des Parlements, le Parlement de Westminster, à travers notamment d’un fonctionnaire de la ville de Londres connu sous le nom de Remembrancer qui siège à la Chambre des Communes (où même le monarque n’est pas autorisé à entrer) et qui enregistre ce qui se dit contre les intérêts financiers.

En pratique, la révolution constitutionnelle a fait en sorte depuis 1870 que les financiers contrôlent les partis politiques et tirent des prérogatives de la Couronne. Et depuis, le credo du modèle libéral des familles d'élite anglo-saxonnes qui dirigent la City de Londres n'a eu de cesse de s'étendre, tout particulièrement par le levier du Commonwealth, cette organisation intergouvernementale composée de 54 États membres qui sont presque tous d'anciens territoires de l'Empire britannique. C'est également le modus operandi des fondations anglo-américaines exonérées d’impôts, ainsi que des groupes de réflexion tels que Chatham House, les groupes ou cercles de la "Table ronde" ainsi que le WEF - Forum Economique Mondial (ou Forum de Davos) qui imposent les programmes de ces lignées élitaires aux gouvernements occidentaux.

La force du modèle de la ville de Londres à travers la City réside bel et bien dans le fait qu’elle peut même fonctionner de manière indépendante à travers d’autres pays, comme les États-Unis et l’Allemagne, afin de persuader les individus que ce qu’ils voulaient avant n’est pas vraiment ce qu’ils veulent maintenant. C’est le remplissage de l’espace mental (mindspace ou mindcontrol, ou contrôle mental) qui constitue son arme la plus puissante, puisque lui garantissant de posséder les corps comme les âmes humaines ! 

* La première révolution fut la propriété de la terre et des moyens agricoles, à même de fournir la richesse. Puis il y eut une révolution industrielle mécanique, suivie d'une révolution dans laquelle le capital financier va être conduit à dominer le monde. Enfin, une nouvelle révolution a émergé lentement au début du vingtième siècle, portant sur la propriété du patrimoine génétique de l’homme, autrement nommée révolution de l’espace mental (la santé en est un des sous-aspects).

*² Traduit en français par Grande Charte d'Angleterre ou Grande Charte, ce terme désigne plusieurs versions d'une charte arrachée pour la première fois par le baronnage anglais au roi Jean sans Terre le 15 juin 1215 après une courte guerre civile qui a culminé le 17 mai par la prise de Londres.

 

Les "business guerres" de l'opium

La première guerre de l'opium est un conflit militaire, motivé par des raisons commerciales, entre le Royaume-Uni et l’empire Qing en Chine de 1839 à 1842. Il est considéré comme la première manifestation du déclin de l’empire de Chine, incapable de résister à l'Occident, déclin qui entraîne la Chine dans une longue période d’instabilité, jalonnée par la chute du système impérial, remplacé en 1912 par la République de Chine, l’intervention japonaise et, finalement, la proclamation de la République populaire de Chine en 1949, instauration de la dictature maoïste.

Au XIXème siècle, si l’Angleterre est devenue à la fin des guerres napoléoniennes la puissance montante, se consacrant pleinement à la mise en application à grande échelle du "free trade", le libre échange, la Chine par contre est en déclin, les révoltes et une Cour impériale désunie faisant de l’Empire du Milieu (Zhongguo) un pays en voie de décomposition. Au-delà des escarmouches militaires de 1840-1842 et de 1858-1860 se cache en réalité une invasion rampante, sournoise et redoutable, contre laquelle la Chine va se mobiliser durant près d’un siècle afin de maîtriser une substance illégale et imposée par ses ennemis. En effet, afin de consolider leur hégémonie commerciale en Asie, les Anglais ont élaboré des réseaux de trafiquants pour inonder le marché chinois avec une drogue redoutable, l’opium. Cette substance connue de longue date est utilisée massivement par l’Empire Britannique comme une arme de destruction économique, politique et sociale. Le conflit émergea des tensions provoquées par le renforcement des lois anti-opium du gouvernement Qing, prétexte parfait pour mener deux opérations militaires victorieuses*. La Chine perdit les deux guerres, contrainte en conséquence d'autoriser le commerce de l’opium financé par la banque HSBC, et de signer des traités inégaux, ayant pour conséquences l’ouverture de certains ports et le legs d’Hong Kong à la Grande-Bretagne.

Ainsi l'opium a été avant tout pour l’Occident le moyen imparable d’imposer à un Empire chinois inaccessible une série de traités que les Chinois continuent de considérer à ce jour comme honteux et scandaleux.

* La seconde guerre de l'opium de 1856 à 1860, prolongement de la première, impliquera également les Russes, les Américains et les Français aux côtés des Britanniques.

 

La doctrinaire révolution

Doctrinaire : nom donné à des hommes politiques qui s’opposent de façon systématique et bornée à la fois au principe de la souveraineté du peuple et à sa structuration institutionnelle.

Le 21 janvier 1793, Louis XVI Roi de France, lieutenant du Christ par le caractère divin octroyé à la Monarchie selon une longue tradition, est décapité. Son sang sera aspergé sur la foule, comme le rituel d’un baptême satanique. Par la manœuvre de quelques centaines de personnes au départ, qui se sont attachés à étendre des incidents au pays tout entier jusqu’à la guerre civile, la Monarchie s’effondre comme un jeu de cartes. La Révolution dite des Lumières peut sacraliser son credo libertaire et conduire son "nouvel homme" à l’autel de sa gloire.

La nouvelle Constituante républicaine peut désormais façonner par son formatage idéologique intensif sa nouvelle histoire laïcarde, pour convaincre le bon peuple de la "noblesse" de son action et de ses indispensables sacrifices. Sujet tabou par excellence, il faudra attendre beaucoup de temps, le recul de l’Histoire étant toujours instructif, pour lever le voile sur l’Idole révolutionnaire et sa véritable nature, fruit d’un complot orchestré par des esprits sectaires au bénéfice de la bourgeoisie et de ses intérêts, et non du peuple, l’éternel dindon de la farce jouée. Sous une forme différente que leurs homologues anglo-saxonnes, les nouvelles élites marchandes de France aspirent elles-aussi à l’ivresse du pouvoir et de ses parures. Quoi de mieux que de se retrancher derrière l’histoire auréolée et prestigieuse inventée d’un mouvement prétendu général et spontané, issu de l’âme même de la Nation, pour masquer la mystification et le mensonge.

A la vérité, il s'agit ni plus ni moins que la première étape de mise en œuvre en Occident d'un nouvel ordre politique avec le régime parlementaire dit représentatif, lequel représente surtout la force de frappe des puissances financières.

 

Depuis cette révolution sanglante, l’anti-christianisme, soit la religion de l’homme nouveau, est l’étendard brandi, allant à l’encontre des racines de la Nation, s’attachant méthodiquement à la couper de ses racines spirituelles et temporelles. Et peu importe les moyens sanglants qui en permettent la mise en œuvre, le massacre sanglant de Vendée l’illustrant de manière flagrante. Initié par la suppression des corporations ouvrières protectrices avec la fameuse loi Le Chapelier du 14 juin 1791, le libéralisme économique peut se mettre en place, contribuant à la naissance du prolétariat et à la misère ouvrière.

La soif intense de "liberté, d’égalité et de fraternité républicaine" passe par un plan de destruction totale, et même si aucune cause armée ne peut justifier dans le monde le massacre de populations civiles, la barbarie est au rendez-vous dans l’éradication programmée des consciences. La République se construit dans le sang. Jean Jacques Rousseau avait théorisé la tyrannie par cette phrase : "Si le peuple pense mal, il faut changer le peuple". Aussi le nouveau contrat social est respecté à la lettre, mélangeant l’idéologie du socialisme libérateur à celle du mysticisme universel, l’homme-Dieu tout puissant, quitte au passage pour le Comité de Salut Public à pratiquer le scientisme malthusien dans son projet de "Système de dépopulation"*. En guise de Révolution, c’est un véritable complot contre la civilisation, et qui se poursuivra tout au long des siècles suivants par les différents carnages des guerres révolutionnaires et des guerres mondiales aux quatre coins de la planète. Sous les dessous de la destruction programmée du catholicisme monarchique se trouve un projet, celui de domination de l’idéologie marchande. Elle conduit au mondialisme, celui d'un libre-échange des marchandises et des services débridé et glouton. Un messianisme matérialiste, consumériste, au détriment des âmes et des consciences… qui voit pour sa mise en œuvre l'établissement d'un "socialisme monopolistique"*². Autrement dit un idéal d’organisation uniformisée à l’échelle planétaire, soit un "Nouvel Ordre Mondial" nécessitant la dissolution des États-nations par des blocs supra comme intra-étatiques, telle que le préfigure la France de 1789 en damiers (image 5).

* Cf. "Babeuf La guerre de Vendée et le système de dépopulation", présenté et annoté par R. Secher et J-J Brégon (éd. Tallandier, Paris 1987).

Voir à cet effet le livre précurseur "La République universelle" (image 6) du baron Jean-Baptiste de Cloots, dit Anacharsis Cloots (1755/1794), penseur et militant politique prussien, fait citoyen d'honneur de la France en 1792, très favorable à la Révolution française et tenant fervent de l'athéisme, de la Nation unique et du capitalisme hébreu (Cf. édition originale sur la bibliothèque numérique Gallica). Dans son complément de 1793 "La République du genre humain" (image 7), Cloots énonce que le modèle technocratique des droits de l'homme à la française est à étendre en 1015 structures sur le plan géopolitique mondial. Il nourrira l’œuvre de l'écrivain britannique Herbert George Wells (1866/1946), notamment son livre "Le Nouvel Ordre Mondial", ainsi que la vision de la politique migratoire mise en œuvre dans la seconde partie du XX° siècle, répondant par-delà l'idéal humaniste proclamé à une vision purement marchande de l'humain.

 

La fraternité souterraine

La conquête comme la préservation du pouvoir est un jeu d’alliances et de coalitions, nécessaires à l’inévitable rapport de forces entre les parties concernées. La culture du secret est primordiale, pour garder ses cartes maîtresses cachées et les révéler au moment opportun. Rumeurs, intoxications, mensonges, dissimulations, manipulations et conditionnements constituent le cocktail délétère de leurs maîtres d’œuvre et chefs d’orchestre. Aussi les réseaux souterrains ou occultes en constituent les atouts de premier choix de lieux d'intrigues politiques.

Quoi de plus naturel pour les hommes instruits, désireux de percer le mystère de la vie, que de ressentir au fond d’eux-mêmes un appel mystique les y incitant. Deux voies* s’ouvrent alors à eux s’ils privilégient la quête extérieure. La première est celle de la religion exotérique, les officiants se chargeant de les instruire par leur interprétation du Livre sacré utilisé. Avec un tant soit peu d’esprit critique, les limites de l’enseignement prodigué sont rapidement atteintes, ne serait-ce que par l’absence de débat contradictoire satisfaisant. La seconde voie est celle de l’ésotérisme, qui utilise le symbolisme pour proposer une interprétation autrement plus subtile. Ainsi, après l'expérience templière avortée et l'essaimage de ses initiés aux quatre coins de l'Europe, les fraternelles ésotériques renaissent dans l’ombre, appelées au fil du temps par leur vocables spécifiques loges maçonniques, dédiées à la pratique de "l’Art royal" (l’art maçonnique) dans son idéalisme de l'Homme nouveau, émancipé de ses tutelles castratrices, tout particulièrement du dogme religieux imposé.

Aussi, combinant mysticisme et secret, les groupements humains désireux de révélation ésotérique sont apparus pour quelques instigateurs manichéens comme l’occasion idéale de contribuer efficacement à leur jeu du pouvoir. Comme en Église, ils sont constitués la plupart du temps de personnes respectables, sincères dans leur engagement pour travailler et réfléchir sur une façon de vivre l’humanité de la plus belle façon qui soit, par une fraternité libre et respectueuse de tous. Très peu ont conscience que ce faisant, elles nourrissent un égrégore collectif dont le dessein caché est tout autre. Elles offrent leurs intelligence et énergie, deviennent des relais potentiellement intéressants à actionner le cas échéant, et se délestent au passage de quelque argent...

Elle est constitutive à notre époque contemporaine de ce qui est désormais qualifié d'"Etat profond" (en anglais deep state), soit la convergence d'individus occupant des postes à responsabilité notamment au sein des structures étatiques centrales ou décentralisées (hauts fonctionnaires, magistrats, juges, députés, sénateurs...) avec d'autres occupant le même type de postes dans la sphère privée (dirigeants d'entreprises, avocats, médecins, experts comptables, architectes...) et qui, agissant en dehors de tout contrôle démocratique au service exclusif des citoyens, gèrent des intérêts et poursuivent des objectifs qui ne sont pas ceux du bien commun. Consciemment comme inconsciemment pour nombre d'entre eux, ils répondent à des influences intérieures comme extérieures qui les utilisent comme les pantins ou marionnettes du système de prédation institué*². En France, ces individus ont noyauté à titre d'exemple l’Arcom (régulation de l'audiovisuel), la propagandiste AFP (Agence France Presse), le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel, Bercy (le Ministère du Budget et des Finances), la Santé avec les ARS, la Justice, l'Education Nationale... en fait toute l'organisation étatique.

* En Occident, la voie exotérique est incarnée par l’Église dite de Pierre qui, en tant qu’Église universelle "catholicos", fut fondée sur la Croyance (pistis) dévotionnelle et formelle. La voie ésotérique est représentée par l’Église dite de Jean, basée sur la Connaissance (gnosis) de l’initié et ne se dévoilant que progressivement à travers la pratique rituélique des saints mystères. L’Ordre Templier en fut la manifestation entre 1118 et 1314, suivi par la Franc-Maçonnerie. Selon la Tradition, le Pontificat de Pierre prendra fin avec le retour du Christ auquel succèdera le glorieux Pontificat de Jean qui rétablira à jamais la Tradition Primordiale et le secret.

Cf. Compréhension de la conspiration prédatrice.

 

Quatre caractéristiques distinguent la Franc-Maçonnerie de l’engagement en religion. La première est le nominalisme, à savoir que chacun a sa vérité, que celle-ci est évolutive, et qu’il n’y a pas de vérité éternelle immuable. La seconde est le naturalisme, soit une vision scientifique rejetant le surnaturel pour donner primauté à la matière et à son fonctionnement naturel. La troisième est la primauté de l’homme, qui est au centre de toute chose. La dernière est la République universelle. Il s’agit ni plus ni moins que le retour à son premier instigateur, Nimrod, le chasseur rebelle face à l’Éternel, fondateur de la Grande Babylone et son rêve d’ériger Babel*. Dans cette vision unifiée de l’homme universel réalisé, l’"homothéisme", se cache la pensée marchande mondialiste et son Moloch-Baal matérialiste.

* Cf. Le modèle européen décodé (1).

 

Ainsi les décideurs et commanditaires suprêmes de la subversion utilisent parfaitement le fonctionnement des loges maçonniques ou équivalentes pour leurs visées oligarchiques*. Par nature discrètes et cultivant le secret, à partir d’un rituel constitutif d’une succession d’épreuves graduées, ils bénéficient d’un cadre idéal pour dissimuler soigneusement l’objectif final derrière le paravent de la réflexion humaniste éclairée. C’est ainsi que s’est construite dans les loges anglaises comme françaises (à partir de 1732) l’idéologie des droits de l’homme, masquant tant le renversement des pouvoirs en place que la captation marchande des consciences au service d’intérêts bien moins reluisants. Il en sera de même en Allemagne, au XVIII° siècle sous l’égide d’Adam Weishaupt avec l’Ordre des Illuminés de Bavière*², et au XIX° siècle aux États-Unis avec Albert Pike, Grand Commandeur du Rite écossais ancien et accepté pendant 32 ans, Pontife of Universal freemasonery (tête mondiale de la Franc-Maçonnerie), fondateur en 1867 de l'Ordre des chevaliers du Ku Klux Klan, et révolté enfiévré contre toute autorité divine comme humaine.

* Cf. Maurice Talmeyr, "La Franc-Maçonnerie et la Révolution Française" (1904). La Grande Loge de France a été fondée en 1773, avant d'être nommée Grand Orient de Paris. Elle a pour pendant l'Ordre du Grand Chapitre à caractère plus révolutionnaire de par son héritage avec les Frères Templiers.

Cf. Mouvement radical éphémère de libres penseurs rationalistes et progressistes ayant pour but le perfectionnement et progrès de l'humanité dans la liberté, l'égalité et la fraternité, et officiellement dissous suite à la divulgation de ses plans révolutionnaires un peu avant la Révolution française. Ce groupe a fusionné avec la Franc-maçonnerie lors d’un convent (réunion maçonnique) international en 1782 à Wilhemsbad (Allemagne), ses idées perdurant à travers d’autres fraternités du "Grand Orient", une branche athée très spécifique de la Franc-Maçonnerie, ainsi que par la confrérie (sororité) des "Skulls and Bones" aux États-Unis à partir de 1832.

 

Cf. en complément La nouvelle religion universelle.

 

Une structuration efficace

 

Les élites riches et puissantes ont toujours rêvé du contrôle du monde, à leurs conditions. Quoi de plus naturel quand la jouissance de l’avoir est largement comblée. Sur les traces des ambitieux Macédoniens et Romains, d’Attila le Hun, des grands califes musulmans de l’Espagne médiévale et des Moghols en Inde, ils cherchent à exercer une influence considérable en profitant de la dynamique des périodes d’expansion historiques. Tantôt tribale, multinationale ou religieuse, souvent dynastique, leur réussite a façonné des époques mais n’avait jamais été d’une portée planétaire avant le vingtième siècle. Dès lors, alors que la primauté de l’Empire britannique était menacée à la fin du XIX° siècle par d’autres nations en plein essor, tout particulièrement l’Allemagne, un groupe d’hommes puissants et déterminés a décidé au moyen d'un plan d’actions concrètes la conquête et la mainmise sur tout le monde civilisé. Ce choix, initié un après-midi hivernal de février en 1891 à partir de quelques individus triés sur le volet, allait rapidement devenir une hydre hors de contrôle, enfin presque.

 

Constitution de fortunes

Les périodes de troubles et de guerres sont propices à la constitution de gigantesques fortunes. Ainsi la guerre civile américaine, appelée aussi guerre de Sécession, a été un terreau fertile pour les spéculateurs, les trafiquants et les filous de tout poil. Plus près de nous, les Roman Abramovitch, Mikhaïl Khodorkovski , Alexeï Morchadov, Vladimir Goussinski, et autres Boris Berezovski ont profité de la période instable du passage en ex-Union soviétique d'une économie administrée et centralisée à une économie dite "libérale" pour constituer en quelques mois, sinon même en quelques semaines, des empires financiers pharaoniques.

 

Des initiateurs puissants

Ils ont pour nom Cecil Rhodes (1853/1902), William Thomas Stead et William Brett (Lord Esher), trois fervents impérialistes britanniques. Ils sont assez vite rejoints par Lord Nathaniel Mayer Rothschild (1840/1915 - photo 4), Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil (Lord Salisbury), Archibald Primrose (Lord Rosebery) et Lord Alfred Milner (1854/1925), à la puissance financière, politique et administrative solidement établie et issus, pour certains, de vieilles familles aristocratiques traditionnelles qui depuis longtemps avaient dominé Westminster. Dès le départ, ils ont mis l’accent sur le secret et ont agi comme tel, cherchant à s’assurer que les traces de leur influence restent en retrait de l’histoire. Ils partagent une même certitude, celle que les hommes blancs de lignée anglo-saxonne siègent tout en haut de la "hiérarchie raciale".

Pour ce faire, et pour contrer les risques représentés pour leurs intérêts par la montée en puissance de l'Allemagne, ils élaborent un plan, consistant d'abord à renouer les liens entre la Grande-Bretagne et les États-Unis détériorés suite aux affres de la guerre d’Indépendance américaine. Leur objectif final est d’amener toutes les parties habitables du monde sous leur influence et leur contrôle à travers un gouvernement mondial unique, nommé "Nouvel Ordre Mondial", animé des principes et de la philosophie de l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Ceci ne veut pas dire uniformité totale, mais contrôle total des règles du jeu marchand et financier.

 

 De l’expression "Nouvel Ordre Mondial"

Contrairement à l’idée reçue d’une création datant de 1972 par l’extrême-droite conspirationniste américaine, cette expression New World Order apparut dès octobre 1940 dans un article du New York Times intitulé New World Order pledged to Jews ("Un nouvel ordre mondial promis aux Juifs"), évoquant le souhait d’une fédération mondiale, d’un "nouvel ordre mondial" fondé sur l’enseignement spirituel des religions, auquel devaient se soumettre toutes les nations. Cette expression fut également le titre d’un essai de l’écrivain Herbert George Wells publié en 1939 The New World Order ("Le Nouvel ordre mondial"), l’auteur plaidant pour la création d’un gouvernement mondial unique. Il l'avait déjà utilisée en 1914 dans son roman The World set free ("La Destruction libératrice"). Notons en France la dénonciation en décembre 2016 de l’écrivain d’origine russe Andreï Makine du nouvel ordre mondial dans son discours de réception à l’Académie française, assorti d’un réquisitoire sévère contre les errements de l’Otan dans ses interventions militaires.

 

Le déni collectif de l'existence d’un Gouvernement Mondial Occulte

La psyché de l'être humain est, par l'inconscient qui le gouverne à 95 %*, programmable par une forte autorité dominatrice, que ce soit individuellement ou collectivement. Ce principe d’administration des masses fonctionne pour toutes sortes d’enseignements concernant la culture, à partir de dogmes qui ne sont pas exclusivement religieux : idéologies politiques, philosophiques, scientifiques, économiques ... Ils sont constitutifs de croyances, source de conditionnements, inculquées facilement à travers l’enseignement dispensé, direct ou indirect (subliminal). Ils sont une forme de lavage de cerveau, la simple adhésion à l’autorité familiale traditionnelle en en étant le point générateur*². Ces croyances se transforment en projets sociétaux dans les jeunes cerveaux malléables, et deviennent des destinées tant collectives qu'individuelles qui se figent avec le temps. Elles constituent le cadre de la "pensée unique" pour ceux qui veulent habilement administrer une population, celle-ci favorisant grandement la stabilité sociale et politique. 

La pensée unique s'appuie sur les peurs induites tant par la forme coercitive de l'enseignement distillé * que les mémoires individuelles enfouies, qui fragilisent et emprisonnent l’individu. Ces peurs constituent d’excellents outils de manipulation et de chantage (ainsi contrôlons-nous les jeunes enfants difficiles par la peur de la sorcière, de l'ogre ou du loup qui viendra l’enlever). C'est l'explication du déni collectif de l'hypothétique Gouvernance Occulte, cette simple croyance étant un conditionnement basé sur la peur inconsciente, individuelle et collective, de la maltraitance et des représailles de cette immense autorité paternelle perverse qui aurait dû être protectrice et bienveillante. Le "mouton" ne pourrait en profiter correctement s’il connaissait d’avance sa destinée, celle d'être tondu, exploité, sacrifié. Aussi cette pensée inconsciente commune veut que s'il est probable que cette structure globale existe, la nommer et la critiquer seraient synonymes d’accepter son assujettissement et son impuissance. Mieux vaut alors ne pas la connaître, tellement elle est effrayante. Comme le mal absolu existe et que nous n’y pouvons rien, si ce n’est prier pour qu’il ne s’intéresse pas à nous, seule la mort est à même de nous délivrer de sa fatale emprise. En attendant, nous vivons du mieux possible notre vie en oubliant cette sinistre réalité, la dénonciation ne pouvant qu’entrainer un châtiment inutile.

C'est pourquoi cette autorité cachée et toute puissante utilise en permanence le harcèlement moral comme outil de domination. Elle protège, culpabilise, punit et récompense le tout en même temps. Qui va aller s’y opposer ou simplement la désigner ? Son principe est simple : "Plus gros est le mensonge, mieux il est accepté". C’est la loi bien connue de tous les escrocs qui pensent ainsi : "Personne ne pourra deviner que c’est faux, personne !". Il en résulte un univers violent, froid, cruel et dénué d’amour, marque de la réalité du monde secret de la Grande Gouvernance Planétaire. Au cœur de son système bien huilé tourne un moteur psychique, générateur d’énergie. Il fonctionne avec une énergie gratuite, celle produite en permanence par la souffrance de l’humanité, grâce à la lobotomie réalisée consistant en l'altération de la substance blanche d’un lobe cérébral. Le but recherché est la passivité et l’obéissance. 

Son sommet s’avère être celui d’une pyramide, clef de voûte d’un système parfait d'asservissement total qui ne rend possible aucune opposition, chacun étant sans le savoir à son service quotidiennement. Il n'est ni plus ni moins que la marque d'un gigantesque complot contre l’humanité par des forces prédatrices involutives*³.

* Cf. Esprit global & Fonctionnement du corps biologique.

Cf. Prédation manipulatoire & Le contrôle du robot biologique.

*³ Cf. Compréhension structurelle de la Matrice asservissante, Les acteurs de la Matrice falsifiée & Les psychopathes qui nous gouvernent.

 

Dans leur esprit de la prééminence de l’élite britannique, l’alliance avec celle des États-Unis d’Amérique n’est que passagère, pour permettre de réaliser leur dessein de gouvernance mondiale plus rapidement, avant la restauration ultime des États-Unis d’Amérique comme une partie intégrante de l’Empire britannique. La déclaration d’indépendance des ex-colons britanniques signée le 4 juillet 1776 avec la couronne n’aura donc été qu’une parenthèse dans l’histoire... 

L’"idéal" affiché de ces hommes de l’ombre est que la fondation d’une puissance aussi formidable fasse que les guerres soient par la suite rendues impossible et que les meilleurs intérêts de l’humanité soient encouragés... que l'on retrouvera plus tard dans la fameuse déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, à propos de la création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) : "Son but est d’assurer une paix durable en Europe, grâce au développement d’une solidarité de production entre la France et l’Allemagne, rendant impossible tout affrontement entre ces deux pays."

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, ils inventent le concept de l’empire colonial britannique en 1884, exprimé pour la première fois dans un ouvrage en 1916, et qui sera publiquement officialisé sous le nom de "Commonwealth of nation" (communauté des nations), seulement en 1948.

 

Washington DC (District of Columbia), ou la Couronne souveraine au cœur de la République américaine

La capitale des États-Unis, Washington, sise dans le district de Columbia (Washington DC), est un avant-poste de l'Angleterre, destiné à administrer et collecter cette "colonie" outre frontière qui doit lui rester fidèle et la secourir en cas de danger. La Constitution du District of Columbia fonctionne en effet sous la loi connue sous le nom de Lex Fori (la "loi locale"), qui ne ressemble en rien à la Constitution des États-Unis écrite par les "pères fondateurs" en 1776 et adoptée par une Convention réunie à Philadelphie le 17 septembre 1787, et s'appliquant depuis le 4 mars 1789 (année de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen suite à la Révolution française). Ceci remonte à 1871, lorsque le Congrès d'alors vota de manière illégale une loi créant une entreprise distincte connue sous le nom États-Unis/US (et non États-Unis d'Amérique/USA), ainsi qu'un gouvernement corporatiste, entrepreneurial, pour le District of Columbia. Autrement dit un Etat dans l'Etat ! Cette loi a été votée à un moment où la jeune nation américaine était faible, essentiellement en faillite en raison de la Guerre de Sécession (1861-1865).

Cet accord, conclu avec les Banquiers internationaux et sous l'égide du Vatican pour lui permettre de s'endetter, a de ce fait placé l'emprunteur dans une position de subordination. Il n'est qu'à voir les 3 obélisques de la place saint Pierre de Rome, de la City de Londres et de Washington DC pour comprendre la signature du pacte maudit enlevant à la jeune nation américaine son indépendance. "The three city Empire" (L'Empire des trois cités, plus exactement l'Empire de la Cité mondiale s'entend), se répartissant chacune un contrôle : militaire pour Washington, spirituel pour le Vatican, économique pour la City londonienne ! Et c'est toujours le cas aujourd'hui...

Il s'agit en l'occurrence bel et bien d'un acte de trahison, en dehors des meilleurs intérêts des citoyens américains. Il conduit le Président des États-Unis à opérer comme un "vassal", prenant ses ordres de la "City of London" au travers du Royal Institute of International Affairs (RIIA), rebaptisé Chatham House, maison-mère du Council on Foreign Relations (CFR) anglais, le think tank ayant pour but d'analyser la politique étrangère des États et la situation politique mondiale.

Les États-Unis  sont de ce fait régis par deux Constitutions différentes, une d'apparence, et une seconde qui s'est subrepticement substituée à la première afin de duper la population jusqu'alors souveraine en lui enlevant des droits transformés en privilèges, expliquant l'état de corruption endémique de ses représentants ! Il en résulte que la Nation américaine est une corporation, qui plus est en faillite, les citoyens états-uniens n'ayant de ce fait ni pays, ni nationalité... ni drapeau, portant seulement le nom du continent sur lequel ils vivent ! Ces Américains n'ont comme emblème patriotique qu'un étendard*, une bannière nommée The Star Spangle Banner ("La bannière étoilée"). Problem for them, it's not a nation free flag !

* Le mot "étendard" (ou vexille) recouvre des réalités différentes, étant sujet à de grandes variations de forme, de taille et de couleur, mais aussi d'usage selon l'époque et le lieu. Un étendard est une bannière appelée également drapeau qui sert pour déclarer une guerre ou y mettre fin.

 

Sa mise en œuvre passe par le contrôle de la politique, en achetant d’une part des gouvernements et des politiciens, d’autre part l’opinion publique et les moyens de l’influencer par des personnalités tenant des postes-clés (journalisme, économie, finance, armée, éducation, renseignement). En effet, en politique, c'est l’argent qui parle, tout politicien sachant que le moyen le plus sûr de remporter une élection est d’acheter d’énormes quantités de temps de média (de nos jours d'antenne sur les réseaux et les chaînes de télévision), la publicité politique étant payée d’avance et le temps du support média choisi coûteux. Aussi les fonctions politiques reviennent au candidat qui dépense le plus en publicité, et non à celui qui est peut-être le plus qualifié. Cela signifie que les grandes entreprises peuvent obtenir un soutien politique en ouvrant simplement leur carnet de chèques. C’est la cause du fossé qui se creuse entre les super-riches et les travailleurs pauvres.

C'est ainsi qu'à partir de la deuxième moitié du XIX° siècle, l’équipe du tout puissant Cecil Rhodes contrôlait le Times de Londres, journal réservé aux élites politique et économique britanniques qui, elles aussi, étaient pour la plupart membres de cette vaste aristocratie commerciale. Cette recherche d'influence va tout particulièrement se manifester à travers l'infiltration des exclusives écoles privées anglaises d’Eton et de Harrow à travers des bourses d'études (Rhodes Scholarships), ainsi qu’à l’Université d’Oxford avec le relai philosophique de John Ruskin, professeur des beaux-arts. Celui-ci y professait que le contrôle de l’État devait être mis entre les mains d’une petite classe dirigeante, et que l’ordre social devait être construit par l’autorité des supérieurs imposant à leurs inférieurs une obéissance absolue et inconditionnelle.

Une société de l’ombre, héritière d’un passé multiséculaire de traditions mystiques*, financières et élitistes, est alors établie avec un noyau central d’associés de confiance dénommé The Society of the Elect (La Société des Élus), et d’un deuxième cercle, plus grand, The Association of Helpers (L’Association des Aidants). À ce niveau, les membres pouvaient ne pas savoir qu’ils faisaient partie intégrante d’une société à vocation secrète, et que celle-ci se servait d’eux à leur insu*². À la lueur de tous ces éléments, il est aisé de comprendre que tôt ou tard, entre la City et Wall Street, c’est l’oligarchie et la finance britannique qui allaient gagner la partie ...

Cécil Rhodes écrivit en 1877 le premier des 7 testaments qu’il rédigera tout au long de sa vie. Dans le premier de ceux-ci, il en appelait "à la formation d’une société secrète dont la fonction première serait de se concentrer sur le retour de l’Angleterre à sa gloire d’antan". Il voyait la Franc-Maçonnerie anglaise et sa conspiration comme déjà dépassée dans les faits. Ironiquement, lorsque la société qu'il avait envisagée s’organisa finalement après sa mort, elle n’était constituée que de francs-maçons anglais. Dans son troisième testament, Rhodes laissa l’administration de tous ses biens au franc-maçon Lord Nathan Rothschild, disposant que sa gigantesque fortune soit utilisée par ses disciples pour accomplir le programme qu’il avait imaginé...

Cf. Carroll Quigley (1910-1977), professeur d’histoire à Georgetown, Princeton et Harvard, "The Anglo-American Establishment" et "Tragedy and Hope, A History of the World in Our Time ("La classe dirigeante anglo-US", et "Tragédie et espoir, une histoire du monde à notre époque").

 

La société fabienne (Fabian society)

Cet institut créé à Londres en 1884 par Beatrice et son époux l'économiste et militant socialiste britannique Sidney James Webb (1859/1947), le socialiste, psychologue social et pédagogue anglais Graham Wallas (1838/1932), et l'écrivain et scénariste irlandais George Bernard Shaw (1856/1950), ont fondé la London School of Economics avec les fonds laissés suite à son décès à la Fabian Society par l'avocat Henry Hunt Hutchinson, qui avait transmis ses idées à John Ruskin (1819-1900), professeur à l’université d’Oxford qui lui-même influença Cecil Rhodes, l'acteur déterminant de la "Société des Élus".

Le choix de "fabien" (fabian) se réfère au général romain de l’époque des guerres puniques (vers – 200 av – J.-C.), Fabius Cunctator, dit le "temporisateur". Face au général carthaginois Hannibal, ce militaire romain pratiquait en effet la politique de guérilla qui consistait à ne pas brusquer les choses afin d’atteindre son but. C’est cette méthode de changement en douceur mais implacable qui est la marque de fabrique de la société fabienne. Celle-ci défend le principe d’une société sans classe devant conduire à la synthèse du socialisme (l’État providence) et du capitalisme (les lois du marché), le tout devant aboutir à la mise en forme d’une économie monopolistique dans un cadre étatique mondial. Afin de répondre aux ambitions de cette société, ses dirigeants estiment qu’il faut y aller pas à pas ou, selon leur expression, par "graduation". L’influence de cette société est immense, de nombreux politiques anglais ayant été membres de la société fabienne.

Cet institut a ainsi été à l’origine de la création tant du parti politique Le Labor (celui de l'ineffable Tony Blair, Premier ministre du Royaume-Uni de mai 1997 à  juin 2007) que de la London School of Economics (LES) en 1895, prestigieuse école de formation économique qui a formé, dans un esprit fabien, des générations de dirigeants anglais, mais aussi de nombreux étudiants de part et d’autre de la planète souvent devenus par la suite des acteurs majeurs de la vie politique et économique de leurs pays sinon d'influenceurs sur le plan littéraire. Ainsi, l’ancien président italien de la Commission européenne, Romano Prodi, le financier américain George Soros, fondateur des instituts à caractère "philanthropique" Open Society, l’ancien conseiller de François Mitterrand l'écrivain français Erik Orsenna, nom de plume d'Éric Arnoult, ou encore l'écrivain anglais Herbert George Wells* (1866-1946), qui quittera toutefois les Fabians en les dénonçant comme "les nouveaux machiavelliens". Par la fréquentation des bancs de cette école, ils ont tous été formatés à son idéologie.

Son premier logo (image 1), changé depuis, exprime sa véritable nature : un loup dissimulé sous une peau de mouton... C'est ce qu'indique également son vitrail (photo 4) conçu en 1910 par George Bernard Shaw pour la commémoration de la Fabian Society. Il dépeint Sidney James Webb et Shaw frappant la Terre avec des marteaux, ainsi que les membres de la Société Sidney Webb et Edward R. Pease contribuer à la construction du nouveau monde. En bas, les masses s'agenouillent pour vénérer une pile de livres défendant les théories du socialisme. La fenêtre reflète explicitement l'objectif de la société fabienne de décrire et de jouer un rôle extérieur contraire à son caractère réel, à savoir : utiliser la tromperie dans la poursuite de son but ultime. Plus précisément, un loup déguisé en mouton est l'image qui apparaît dans le bouclier au-dessus du monde en train de se forger dans le moule de Fabian. Cette référence biblique vient du Nouveau Testament, qui voit Jésus avertir que de faux prophètes sont vêtus de leurs vêtements de brebis, mais qu'ils sont en réalité des loups ravisseurs...

* H.G Wells a développé dans de nombreux livres à succès comme "L’Homme invisible", "La Machine à remonter le temps" ou encore "La Guerre des mondes" et son ouvrage paru en 1928 Open conspiracy ("Conspiration ouverte") ses idées prônant un Etat mondial sans classe, contrôlant tout, encourageant la réduction drastique de la population mondiale et la pratique de l’eugénisme. Ses théories correspondent exactement à la formule maçonnique Ordo ab chao ("l'ordre à partir du chaos" ou "du chaos vers l'ordre" !).

 


Une froide objectivité animait la cause de cette "Élite Secrète". Si la guerre était fâcheuse, elle pouvait être nécessaire et de ce fait avait lieu d’être, comme la guerre contre les Néerlandais dite "Guerre des Boers" entre 1880 et 1902 pour le contrôle de l’Afrique du Sud et ses richesses d’or (70.000 morts sur les champs de bataille et 32.000 morts dans les camps de concentration britanniques, dont plus de 20.000 enfants d’ascendance batave). Ceux qui sont derrière les rideaux, dans les coulisses secrètes du pouvoir, parviennent facilement à dédaigner le "sentimentalisme"… Ce succès militaire conduisit à la reconstruction du pays par de jeunes hommes, la plupart diplômés d’Oxford, ayant un profond sens du devoir et de loyauté envers l’Empire.

Des groupes semi-secrets connus sous le nom de Round Table Groups (Groupes de la Table Ronde) furent établis dès 1910, d'abord aux États-Unis puis dans les principaux dominions britanniques comme au Canada. Ils n’étaient que d’autres appellations de l’"Association d’Aidants". La "Société des Élus" ou l'"Élite secrète", noyau central tout-puissant, intégrait quant à elle en son sein de nouveaux membres depuis ce cercle extérieur quand le besoin s’en faisait sentir. L’alliance de puissants banquiers d’investissement*, politiciens, diplomates et barons de la presse conduisait au partage de la même ambition tacite : la destruction de la puissance impériale allemande, et la confirmation de la domination anglo-saxonne sur le monde.

* Parmi eux J.P Morgan, la banque Lazard ou encore les familles Rockefeller et Whitney.

 

De la hiérarchie comploteuse contemporaine

Le Dr John Coleman, ancien analyste du renseignement du service de renseignement britannique MI-6, a publié en 1993 un livre intitulé The Conspirator’s Hierarchy : The Story of Committee of 300 ("La hiérarchie des conspirateurs : l'histoire du Comité des 300*"), inspiré des révélations en 1934 de l'industriel, écrivain et homme politique allemand Walther Rathenau (1867/1922), mort assassiné comme il se doit... Il y indique notamment que dès la fin des années 1800, le général russe Arthur Cherep-Spiridovich (1868/1926), un loyaliste de la Russie blanche et farouchement anticommuniste, avait prédit des événements mondiaux de grande ampleur en mettant dès 1902 en garde les rois et les ducs contre de futures tentatives d’assassinat, et prédit également la Première Guerre mondiale grâce à ses connaissances sur la "Main cachée", un groupe secret de 300 familles juives contrôlant les événements mondiaux. Spiridovich avait émigré à New York pour écrire le livre "Secret World Government", et fut  retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel en 1926, à l’âge de 59 ans, des suites d’un apparent suicide... Il fut donc le premier à mentionner ouvertement le Comité des 300.

Dans son livre, le Dr John Coleman indique qu'il y aura au moins 4 milliards de "mangeurs inutiles" à abattre d’ici 2050 et ce au moyen de guerres limitées, d'épidémies organisées de maladies mortelles à action rapide et par la famine. L’énergie, la nourriture et l’eau seront maintenues à des niveaux de subsistance pour les non-élites, en commençant par les populations blanches d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord, puis en s’étendant aux autres races.

L'objectif est que la population du Canada, de l’Europe occidentale et des États-Unis soit décimée plus rapidement que sur les autres continents, jusqu’à ce que la population mondiale atteigne un niveau gérable de 1 milliard, dont 500 millions seront constitués des races chinoise et japonaise, sélectionnées parce que ce sont des gens qui ont été enrégimentés pendant des siècles et qui ont l’habitude d’obéir à l’autorité sans poser de questions.

D'autres prédictions du livre incluent la promotion de la pornographie obligatoire dans les écoles, la destruction de l'industrie et de l'énergie nucléaire, le contrôle de l'agriculture et de la production alimentaire par le comité des 300, et une poussée pour l'énergie verte qui ne peut pas soutenir les demandes actuelles d'énergie. Le moins que l'on puisse dire est que la situation actuelle de la société occidentale confirme sans contestation ces sombres prédictions.

Pour les personnes qui possèdent et dirigent la planète, l’humanité est en effet devenue un poids mort, sauf en tant que serviteurs et esclaves sexuels. La fin de partie de l'affaire "Covid-19", planifiée*² pour introduire un Nouvel Ordre Mondial, est le retour au féodalisme, où un milliard de personnes serviront les super-riches : "Les masses non élites seront réduites au niveau et au comportement d’animaux contrôlés, sans volonté propre et facilement régimentés et contrôlés. Le mariage sera proscrit et il n’y aura plus de vie de famille telle que nous la connaissons. Les enfants seront retirés à leurs parents à un âge précoce et élevés par des pupilles comme propriété de l’État." & "[Le but est] un gouvernement mondial unique et un système monétaire unique sous la direction d’oligarchistes héréditaires permanents non élus qui s’auto-sélectionnent parmi leur nombre sous la forme d’un système féodal tel qu’il existait au Moyen Âge."

Dans cette entité supranationale dite One World, qui ne connaît pas de frontières ni ne respecte de loi de quelque pays que ce soit, la population sera limitée par des restrictions sur le nombre d’enfants par famille, les maladies, les guerres, les famines, jusqu’à ce qu’un milliard de personnes utiles à la classe dirigeante, dans des zones qui seront strictement et clairement définies, reste la population mondiale totale. Il n’y aura pas de classe moyenne, seulement des dirigeants et des serviteurs. Toutes les lois seront uniformes dans le cadre d’un système juridique de tribunaux mondiaux pratiquant le même code de lois unifié, soutenu par une force de police du gouvernement d’un seul monde et une armée unifiée d’un seul monde pour faire respecter les lois dans tous les anciens pays où aucune frontière nationale n’existera.

En résumé, les objectifs du Comité des 300, qui contrôle des milliers de grandes institutions bancaires (Banf of America, JP Morgan, Deutsche Bank, Santander...), d'organisations politiques et d'organisations de mise en oeuvre spécifiquement créées (Forum Economique Mondial, Royal Institute of International Affairs, The Tavistock Centre, Club de Rome, Fondation Giorgio Cini, Société du Mont-Pélerin, Ordre de Saint-Jean...), sont très simples : transformer le monde en une dictature du Nouvel Ordre Mondial entièrement contrôlée par ses membres. Comment finance-il tout cela ? Par le modèle des Fondi (fund en anglais, fonds en français) sous contrôle de la noblesse noire vénitienne, ces familles nobles ou patriciennes de Venise (Lucatti, Recanati, Guelfes dont l'ex Reine d'Angleterre Elizabeth II est une lointaine descendante...) ou de Gênes qui constituèrent l'aristocratie de ces républiques à partir de leur fondation à la fin du VII° siècle. C'est parmi elles que se recrutaient les membres des institutions oligarchiques de la république, à commencer par son chef élu à vie, le doge... Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? À cause de la violence et de la méchanceté de leurs actions !

* Cf. Le modèle pyramidal décodé.

C'est ainsi que la présidente du Fond Monétaire International (FMI) Kristalina Georgivea de sa réunion du 4 décembre 2020 à Phoenix USA a posé les jalons en faveur d’un monde globalisé et numérisé, affichant sans vergognes le principe que le Covid-19 est véritablement le déclencheur rendant possible la gouvernance globale dans tous les domaines...

Cf. livre The Conspirator’s Hierarchy : The Story of Committee of 300.

 

Le pouvoir par l’argent

Le nerf de la guerre, l’argent, n’a jamais été un problème. Outre le lord Nathaniel Mayer de Rotshchild, l’homme le plus riche du monde de cette époque fondatrice du capitalisme mondialiste, et Cecil Rhodes, ayant fait une fortune colossale dans l'industrie diamantaire d'Afrique du Sud, se greffent les multimillionnaires du Rand, cette région aurifère d’Afrique du Sud, Sir Abraham "Abe" Bailey (photo 1) et Sir Alfred Beit (image 2). Membres du noyau central, ils étaient toujours prêts à soutenir financièrement les propositions de l’Élite Secrète et leurs groupes de propagande. Sir Ernest Cassel (photo3), un banquier d’investissement et l’un des hommes les plus riches de l’Europe d’avant-guerre, était lui aussi impliqué. Ami proche du Roi Édouard VII, il servait d’intermédiaire avec le gouvernement britannique.

Avec lui, d’autres grands financiers et banquiers de la City, le district financier et bancaire de Londres, partageaient la vision d’une puissance mondiale unique reposant sur les valeurs de la classe dirigeante britannique. Le monde entrant dans une ère de capitalisme financier, ces riches banquiers d’affaires internationales surnommés les "robber barons"* étaient capables de dominer en même temps l’industrie et le gouvernement, infiltrant le "Pouvoir de l’Argent" dans l’establishment britannique. Un de leur moyen d'action privilégié consistait à saboter l’initiative des dirigeants syndicaux en s’alliant avec les chefs d’entreprise dans les country clubs (cercles ou clubs privés sélectifs, "haut de gamme") et les organisations professionnelles, et en les payant par l’intermédiaire des grandes entreprises.

Le lien avec les familles aristocratiques de propriétaires fonciers qui avaient gouverné l’Angleterre pendant des siècles était ainsi établi. Ensemble, ils siégeaient au cœur de l’Élite Secrète, le gouvernement de l'ombre, le "Deap State" (l'Etat profond).

* Barons voleurs est un terme péjoratif, qu'on trouve dans la critique sociale et la littérature économique pour caractériser certains hommes d'affaires riches et puissants des États-Unis au XIXème siècle.

 

De la ruée vers l'or

L'or évoque la richesse, la fortune, pour celui qui le détient en grande quantité. S'il fait rêver l'être humain inconscient, sa quête consiste à plonger dans des histoires troubles, dominées par des rancunes, la cupidité et la mort. C'est ainsi que la "ruée vers l’or" (image 5) a de tous temps constitué un puissant moteur pour ses fanatiques, de Crassus à Pizarro*. De manière plus contemporaine, la ruée vers l'or a commencé en janvier 1848 à Sacramento, en Californie, encore territoire mexicain. Cette année-là, le Mexique et les États-Unis signent la fin de la guerre entre les deux États, les États-Unis obtenant les territoires qui étaient jusqu’alors mexicains comme le Nouveau-Mexique, le Texas, la Californie, l’Arizona, l’Utah et le Nevada. En sept ans seulement, plus de 300.000 personnes arrivent en Californie. La violence et la haine à l’égard des Amérindiens mènent alors à un génocide, la population indigène passant de 150 000 à 30 000 personnes en 25 ans seulement, le tout complété par la famine, la maladie et des attaques.

Avec le développement du commerce mondial, les pays industrialisés cherchent des moyens de développer les transactions et de créer un "marché mondial". L’étalon-or est adopté à cet effet. Le Congrès américain crée la Réserve fédérale en 1913 afin de stabiliser la valeur de l’or et de la monnaie, l’étalon-or finissant par être abandonné définitivement pendant la Grande Dépression des années 1930.

S'il est clair que les différentes réserves d’or détenues par chaque pays se sont au fil du temps amenuisé, sinon ont disparu, elles pourraient bien avoir été récupérées par les grandes familles qui dirigent le monde qualifiées d'Illuminati*². Si le camp militaire de Fort Knox au Kentucky est censé abriter les réserves d’or des États-Unis, personne ne sait exactement si l’or existe vraiment, ou s’il s’agit en fait, de tungstène plaqué or...

* Marcus Licinius Crassus (115-53 av. J.-C.), général et homme politique romain, a amassé une immense fortune durant son existence. Considéré comme l'homme le plus riche de l'histoire de Rome, il est mort dans une bataille contre les Parthes (bataille des Carrhes), le général parthe Suréna lui ayant fait selon l'histoire rapportée couler de l'or fondu dans la bouche en faisant allusion à sa cupidité : "Rassasie-toi de ce métal dont tu es si avide !" (sa tête fut ensuite envoyée au roi parthe Orodès II).

Les conquistadors espagnols Hernán Cortés (1485/1547) et Francisco Pizarro González (1475/1541), mus par leur quête frénétique et enfiévrée de l'or et de l'argent, ont pour le premier conquis l'Empire aztèque (actuel Mexique) et pour le second l'Empire inca (actuel Pérou), commettant pour ce faire sans pitié crimes et atrocités diverses.

Cf. La nouvelle religion universelle.

 

De l'or comme valeur refuge

Il existe bien une relation historique entre l’or et l’inflation, expliquant sa valeur dite refuge au même titre que d'autres métaux précieux, et de manière générale les matières premières. La relation entre l’or est l’inflation n’est pas juste mécanique (effet multiplicateur). Le fait est que depuis la nuit des temps nous avons toujours vécu dans un monde d’abondance et de ressources illimitées à coût 0. Dit autrement, on se sert dans dame Nature sans payer le coût de "prélèvement" et éventuellement de non-reconstitution des stocks. Or, si les blés peuvent pousser chaque année, l’or extrait des mines, lui, ne repousse pas, pas plus que le gaz ou le pétrole, ou à des échelles de temps qui ne sont pas compatibles avec le prochain bilan comptable annuel. En ces temps de crise inflationniste sévère, qui dans les faits a commencé en 2001 avec les attentats du 11 septembre (ils furent le point de départ de 20 ans de guerre contre le terrorisme servant de paravent bien pratique à 20 ans de guerre pour l’énergie), poursuivie en 2008 avec les "subprimes" puis en 2020 et 2021 avec la crise sanitaire Covid-19, le résultat est un endettement massif des États, tout particulièrement en raison du coût faramineux de la transition énergétique et écologique. Aussi l’or reste un incontournable de la gestion patrimoniale, expliquant que les États stockent massivement de l’or ainsi que les banques centrales, avec plus de 1 132 tonnes en 2022, soit le haut niveau constaté depuis 55 ans !

 

Le développement du plan vit la récupération des élites fortunées états-uniennes partageant la même tournure d’esprit. Par un système de bourses mis en place, l’Université d’Oxford favorisa les étudiants états-uniens, en tout cas les "meilleurs talents" des "meilleures familles", l’objectif poursuivi étant ensuite d’influencer les structures où ils faisaient carrière (agences de journalisme, éducation…). En parallèle, le flux d’argent qui est entré aux États-Unis au cours du dix-neuvième siècle a alimenté le développement industriel pour l’immense bénéfice de millionnaires qu’il a créés – les Rockefeller, Carnegie, Morgan, Vanderbilt et consorts. Les banquiers Rothschild y représentaient les intérêts britanniques, soit directement avec des entreprises ayant pignon sur rue, soit indirectement via des agences qu’ils contrôlaient. Ainsi les voies ferrées, l’acier, la construction navale, le BTP, le pétrole et la finance ont fleuri dans un environnement où de petits groupes d’individus des deux côtés de l’Atlantique, riches à outrance, se connaissaient bien. Un club très privé et secret, The Pilgrims (Les Pèlerins)*, fut initié en 1902 à l’hôtel Carlton de Londres pour les réunir de façon régulière. Ce vivier de richesses et de talents, présenté comme un mouvement spontané de promotion de la démocratie à travers le monde, n’était rien d’autre qu’une collection triée de personnages les plus riches de Grande-Bretagne et des USA, profondément impliqués dans l’Élite Secrète. Ils partageaient le même rêve de domination absolue, et voulaient y prendre part.

* Son blason (image 3) rappelle la formule latine Hic et Ubique Terrarum ("Ici et partout sur la terre") qui y figure que cette société se prétend ici et partout... Cette devise est également celle de l'université de Paris, héritière de la Sorbonne.

 

La branche de New York des Pilgrims fut lancée au Waldorf-Astoria en 1903, constituée des banquiers (tout particulièrement la J.P. Morgan Bank et la Kuhn, Loeb & Co), politiciens et avocats les plus importants de la Côte Est des USA. Ils établirent une tradition d’étroite communication avec les Ambassadeurs de Grande-Bretagne et des États-Unis, ce qui allait s’avérer crucial pour relier entre eux le Foreign Secretary (Ministre des Affaires étrangères britannique) à Londres et le Secretary of State (son homologue états-unien) à l’Élite Secrète. De nombreux Pilgrims US avaient également d’étroits liens avec la branche new-yorkaise de la Round Table de l’Élite Secrète. L’élite du pouvoir aux USA, concentrée à New York, possédait une influence considérable sur la politique domestique et internationale, et était fortement généreuse envers les Universités de Yale, Harvard et Princeton, version locale du modèle britannique pour pénétrer les domaines de la politique, de la presse et de l’enseignement. La Pilgrims Society* réunissait l’argent US et l’aristocratie britannique se chargeait de la royauté, des ministres de gouvernement et des plus hauts diplomates.

* Remarque : la plupart des responsables économiques de l’administration Obama étaient issus de la Pilgrims Society.

 

Si en surface il y avait des périodes de compétition acharnée entre les maisons d’investissement bancaire et les géants internationaux du pétrole, John Davidson Rockefeller et les Rotshchild, ils avaient adopté une relation beaucoup plus subtile qui évitait toute réelle compétition. Ainsi, dès les premières années du vingtième siècle, la majeure partie de la rivalité supposée entre actionnaires majeurs de la banque, de l’industrie et du commerce était une façade bien commode… Morgan, Schiff et Rockefeller, les trois acteurs majeurs de Wall Street, s’étaient installés à la tête d’un confortable cartel derrière lequel la famille Rothschild restait cachée dans l’ombre, tout en conservant une influence et un pouvoir immenses. Le contrôle du capital et du crédit était de plus en plus concentré entre les mains de moins en moins d’hommes, jusqu’à ce que les groupes de banques rivales cessent d’opérer dans des conditions de réelle compétition. Cette collusion financière transatlantique sous-tendait le lien anglo-américain par lequel l’Élite Secrète construisait son rêve de domination mondiale. Le contrôle politique avançait bras-dessus, bras-dessous, avec le pouvoir financier pour le réaliser, ce que le président de la Pilgrims Society entre 1928 et 1946, Nicholas Murray Butler * (photo 4), ne manquera pas de souligner dans sa célèbre citation (Cf. ci-contre)...

* Il fut codétenteur du Prix Nobel de la paix en 1931 pour sa promotion du Pacte Briand-Kellogg, président de l'université Columbia de 1902 à 1945, membre du Council on Foreign Relations (CFR), et président de la Fondation Carnegie pour la paix internationale de 1925 à 1945.

 

"Ils ne veulent pas de personnes bien informées, bien éduquées, capables de pensée critique… Ils veulent des travailleurs obéissants ; des gens qui sont juste assez intelligents pour faire fonctionner les machines et faire la paperasse, et juste assez bêtes pour accepter sans broncher tous ces emplois de plus en plus merdiques avec les salaires les plus bas, les horaires plus longs, les avantages sociaux réduits, la fin des heures supplémentaires, et la pension qui disparaît à la minute où vous allez la percevoir."

George Carlin (1937/2008), humoriste, acteur et scénariste américain

 

La démocratie de façade

 

En Grande-Bretagne, confronté à un électorat qui changeait fréquemment d’allégeance entre le parti Conservateur et le parti Libéral, l’Élite Secrète sélectionna des hommes fiables et de confiance pour tenir des postes élevés dans les deux partis, pratique relevant de la doctrine de la dialectique. C’est ainsi que fut mis en selle Le Premier Ministre Arthur Balfour (1848/1930 - photo), membre du noyau central de l’Élite Secrète, ainsi que le Foreign Secretary Lord Lansdowne, qui commencèrent la réorientation de la politique étrangère britannique vers la guerre contre l’Allemagne. Chaque acte majeur entrepris par le Foreign Office (Ministère des Affaires étrangères) britannique à partir de 1902 était fondamentalement dicté par le but de destruction de l’Allemagne, comme les Traités avec le Japon, l’Entente Cordiale avec la France, les conventions secrètes conclues entre le Roi Édouard et le Tsar russe. Les grandes armées terrestres de la France et de l’Allemagne étaient requises pour écraser l’Allemagne.

 

Doctrine de la dialectique

La méthode dialectique est née avec les philosophes allemands Johann Gottlieb Fichte (1762/1814) et Georg Wilhem Friedrich Hegel (1770/1831), à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, en Allemagne. Elle théorise que l’affrontement des contraires provoque une synthèse. Par exemple, un conflit politique entre la gauche et la droite produit un tiers système politique, synthèse des deux, qui ne sera ni de droite, ni de gauche. Ce conflit des contraires est nécessaire pour faire naître les changements. Il en découle que la "gestion des conflits" est considérée comme un moyen de rendre ce même changement effectif, ce que la stratégie militaire comme le management des hommes et des affaires démontrent depuis.

 

Aux États-Unis comme en France, le pouvoir politique était garanti par des incitations financières et la désignation des candidats appropriés, soit des pots-de-vin et de la corruption. C’est ainsi que le Sénateur Nelson Aldrich (photo 1) de Rhode Island fut choisi par l’Élite Secrète pour être son relai au Sénat. En sa qualité d’"expert" des systèmes bancaires, il présida une Commission Monétaire Nationale en 1908 nommée par le Congrès afin de revoir le système bancaire US. En novembre 1910 sur l'île bucolique de Jekyll*, il rencontra discrètement cinq banquiers représentant les intérêts de Morgan, de Rockefeller et de la Kuhn Loeb, afin de formuler une Loi de Banque Centrale pouvant être présentée au Congrès comme si elle était l’enfant de la Commission Monétaire d’Aldrich : lui-même et Frank Valderclip représentaient l'empire financier des Rockefeller, Henry Davidson, Charles Norton et Benjamin Strong représentaient J.P. Morgan, Paul Warberg représentait la dynastie européenne de la Banque Rothschild. Habituellement en concurrence acharnée, ils firent cette fois cause commune. Ces trois puissantes familles étaient en réalité, sans le savoir, sous le contrôle de l'Ordre des Illuminés de Bavière, ceux que l'on a vulgarisés sous le nom d'"Illuminati"*².

* Cet îlot qui servit de cadre à la naissance de la Banque des Banques s'appelait Ile de la Somme depuis sa découverte en 1562. Elle devint Jekyll (anodin ?) en 1886 par ses nouveaux propriétaires, soit un an après la parution du roman de Robert Louis Stevenson "L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde" . Elle servait de lieu de villégiature à un groupe de familles riches qui, représentant à elles seules à l'époque plus d'un sixième de la richesse du monde, avaient jugé prudent de s'isoler hermétiquement dans un ghetto entouré par l'Océan. Le Jekyll Island Club comptait, parmi ses membres, les familles Rockefeller, Morgan, Crane, Gould.

Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Ce plan initial a été parfaitement formulé par le gouverneur de la Banque d’Angleterre de 1920 à 1944 Montagu Collet Norman (1871/1950), expliquant "Le capital doit se protéger de toutes les manières possibles, à la fois par la combinaison et la législation. Les dettes doivent être recouvrées, les hypothèques saisies aussi rapidement que possible. Lorsque, par le biais de la loi, les gens du peuple perdront leurs maisons, ils deviendront plus dociles et plus faciles à gouverner grâce au bras fort du gouvernement appliqué par un pouvoir central de la richesse sous l'égide de financiers de premier plan.

Ces vérités sont bien connues de nos principaux hommes, qui sont maintenant engagés dans la formation d'un impérialisme pour gouverner le monde. En divisant les électeurs par le biais du système des partis politiques, nous pouvons les amener à dépenser leur énergie à se battre pour des questions sans importance. C'est ainsi, par une action discrète, que nous pouvons nous assurer ce qui a été si bien planifié et accompli avec tant de succès".

 

Élimination des rivaux

Le luxueux paquebot baptisé Titanic a été construit à partir de 1909 à l'initiative de la compagnie White Star Line, propriété alors du financier Jack Pierpont Morgan dit J.P. Morgan (1867/1943 - photo 2). Il était voué à un destin funeste, son naufrage constituant sans doute le plus grand désastre du 20ème siècle, après les deux guerres mondiales. Il se trouvait en effet qu'un certain nombre de personnages influents n'étaient pas favorables au projet de création de la Federal Reserve : les hommes d'affaires états-unien Benjamin Guggenheim (1865/1912 - photo 3) et John Jacob Astor IV (1864/1912 - photo 4) ainsi que l'homme politique allemand Isidor Straus (1845/1912 - photo 5). Tous les trois s'opposaient fermement à sa formation, usant de leur richesse et de leur influence pour faire éviter la Première Guerre Mondiale. S'étant vus dérouler le tapis rouge à l'initiative de J.P. Morgan, propriétaire du Titanic qui a lui-même annulé sa venue "à la dernière minute", pour embarquer lors du voyage inaugural du plus grand navire jamais construit, et rassurés par la campagne en faveur de "l'insubmersibilité" du bateau géant qui promettait aux passagers un haut niveau de sécurité, ces riches parmi les riches périrent au beau milieu des classes moyennes et défavorisées. Le navire insubmersible, le palace flottant, avait été conçu pour devenir leur tombeau...

 

Le "Système de Réserve Fédérale" proposé, véritable escroquerie s'assimilant à un coup d’État invisible, devait entièrement être la propriété de banques privées, bien que son nom suggère qu’il s’agissait d’une institution publique. Elle devait être une banque émettrice centrale, qui disposerait du monopole sur tout l’argent et le crédit du peuple états-unien, et contrôlerait les taux d’intérêts ainsi que le volume d’argent en circulation*. L’objectif était d’établir sous l'apparence d'une entreprise vertueuse une franchise pour créer de l’argent à partir de rien, pour pouvoir ensuite le prêter, faire en sorte que le contribuable endosse toutes les pertes, et convaincre le Congrès que le but était la protection du public.

* La création de la notion de banque centrale unitaire remonte à la puissante banque d'Amsterdam créée en 1609, première institution financière des temps modernes à inaugurer le concept de "monnaie de banque" comme instrument de paiement, en l'occurrence des récépissés (monnaie papier-fiduciaire). Elle sera suivie par la création de la Banque d'Angleterre en 1694, puis par la Banque de France à l'initiative de Napoléon en 1800.

 

Le système de crédit, ou les menottes de l'asservissement des peuples

Equivalent moderne de l’usure créée il y a de nombreux siècles, le "système de crédit" permet par l'entremise des banques émettrices aux élites, les grandes familles Illuminati* (l’État profond), de concentrer dans leur main toute la masse d’argent de la population de la Terre dont elles disposent à leur guise. Les banques ont ainsi été créées petit à petit, au fur et à mesure que l’argent était mis en circulation. Sous le prétexte qu’il n’est pas sûr de garder l'argent chez soi, il était proposé aux individus d’utiliser les services des banques, assaisonnés de promesses non seulement de le garder en sécurité mais aussi d’augmenter le capital grâce aux intérêts offerts en fonction du montant du capital. Puis un système de crédit a été mis en place, permettant d'emprunter de l’argent avec des intérêts, ce qui a rendu les propriétaires des banques incroyablement riches. Lorsque certains mettaient en gage tous leurs biens pour obtenir la somme dont ils avaient besoin, ils perdaient tous leurs biens s’ils ne parvenaient pas à rembourser le prêt.

La réalité est que si les individus apportent docilement leur argent à une banque et empruntent auprès d’elle, c'est qu’une personne moyenne vivant d’un salaire fixe ne dispose pas de suffisamment d’argent pour acheter parfois même les choses les plus nécessaires, sans parler d’achats aussi importants qu’une maison ou une voiture. Dans certains pays comme les Etats-Unis, même une bonne éducation coûte tellement cher que les gens doivent emprunter pour payer l’éducation de leurs enfants. Ainsi, les individus ordinaires travaillent jour et nuit pour ne pas perdre leurs biens à l'instar des boulangers, tandis que les créanciers - les banksters - vivent dans un trèfle en réalisant d’énormes profits.

Qui plus est, de temps à autre, le système bancaire mondial organise des défauts de paiement artificiels dans les pays qu’il s’efforce de soumettre. 

En conséquence, même ceux qui n’ont pas fait de prêts perdent leurs économies, ce qui conduit à de véritables tragédies. 

Ceci entend que c'est sur l'énergie de la peur pour la vie des individus et celle de leurs proches que le système est basé, engendrant de manière ininterrompus douleur, désespoir et souffrance sans fin. Même ceux qui disposent d’une épargne considérable vivent dans la crainte constante de perdre leur argent à la suite de l’effondrement de la banque dans laquelle ils placent leur argent. Et avec l’introduction envisagée de la numérisation, ce système risque de se transformer en un véritable système esclavagiste !

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Si les propositions d’Aldrich ne furent jamais votées, le Président William Howard Taft (1857/1930 - photo 6) refusant de soutenir le texte de loi parce qu’il n’imposait pas suffisamment de contrôle gouvernemental sur les banques, son successeur Woodrow Wilson (1856/1924 - photo 7), élu avec le soutien de l’Élite secrète, en permit la création le 23 décembre 1913. Le ver était désormais dans le fruit. Le pouvoir était toujours, en apparence, entre les mains des hommes politiques, ceux-ci, telles des marionnettes, s'agitant et haranguant les foules sur le devant de la scène. Pendant ce temps, les Misters Hyde, déguisés en Docteurs Jekyll et tapis dans l'ombre, tirent les ficelles et entassent les lingots...

C'est ainsi qu'est né, après trois longues années d'intense lobbying politique, le "système Fed", autrement dit la prise du pouvoir monétaire et financier par des acteurs bancaires privés, mélange d'européens et de quelques nouveaux capitalistes américains à l'ambition bien affirmée. De type fédéral, composé de 12 banques centrales régionales* dont la plus importante est la banque centrale de New York, il s'agit d'une organisation bancaire privée, de type hiérarchique et pyramidal, qui contrôle et gère en toute liberté les flux monétaires et financiers à l'intérieur du système politique étatique mais en toute indépendance vis-à-vis de ce dernier. Prétendument nationale, la Réserve fédérale américaine n'a de national que le nom, son fédéralisme existant mais de façon autonome par rapport au fédéralisme politique auquel il se superpose...

* La dérive des gouverneurs de banques centrales est consubstantielle à leur appétence pour l'argent, expliquant que leur corruption est inévitable. C'est ainsi qu'en 2021 les responsables régionaux de la Fed, Robert Kaplan et Eric Rosengren, respectivement présidents des antennes de la Fed à Dallas et Boston, ont du céder leurs actions du fait de "préoccupations éthiques", conduits à placer leur petit pactole sur des investissements passifs et à s'engager à ne pas ‘trader’ d’actions durant leur service en tant que présidents. Ils avaient en effet été critiqués à propos de leurs activités d’investissement durant une année 2020 au cours de laquelle les actions de la banque centrale avaient grandement soutenu les marchés financiers. Pourtant, point de démission, alors même qu'il apparatit inconcevable qu’un gouverneur de banque centrale puisse spéculer avec toutes les informations qu’il détient.

 

La "Réserve Fédérale", institution privée, devenue la banque centrale des États-Unis, s'est vue donner par cette entourloupe non démocratique le pouvoir de la création d’argent non-basé sur l’or, et ce même si la Constitution américaine ne le permet pas. En tant que banque centrale indépendante, ses décisions ne sont pas sujettes à l'autorisation du Président des États-Unis ou d'une autre partie du gouvernement fédéral. Elle ne reçoit pas de budget du Congrès, et les mandats des gouverneurs sont beaucoup plus longs que ceux des élus fédéraux.

 

De la nature viciée des banques centrales

La notion de banque centrale suppose une centralisation des questions monétaires entre les mains de banquiers centraux, ceux-ci étant contrôlés par des banquiers privés. Le règlement des questions monétaires est de ce fait dévoué à la satisfaction des intérêts bien compris des propriétaires majoritaires des principales banques privées, et non des États et de leurs citoyens.

L'existence d'une banque centralisée aux mains d'acteurs financiers privés, qui régit la monnaie dite d’État et qui règlemente plus ou moins directement le secteur des banques privées, est le cœur de la question monétaire, puisque les banques centrales sont le centre névralgique de l'organisation du système financier actuel. Si elles sont garantes en apparence de l'orthodoxie financière, consistant à soi-disant lutter contre un excès d'utilisation par les hommes politiques de la "planche à billet", il en est tout autrement dans la réalité. Deux constats factuels l'étayent.

Le premier est que le concept même de banque centrale véhicule une illusion d'indépendance développée et entretenue par des acteurs bancaires. Si les banques centrales ont toujours été indépendantes des élus politiques, elles n'ont jamais été indépendantes des banquiers qui les contrôlent. La réalité est qu'elles sont indépendantes de tout contrôle populaire de type politique, mais sous la totale dépendance du contrôle capitalistique initial. Or l'orthodoxie financière de l’État devrait reposer en démocratie sur l'organisation de contrepouvoirs, assortie d'une indépendance statutaire réelle des contrôleurs (représentants de la société civile hors banquiers) et de pouvoirs juridiques comme politiques pour sanctionner les banques centrales lorsque les effets des politiques monétaires suivies sont contraires aux intérêts économiques des individus et à la fluidité du commerce censé profiter à tous les acteurs (et non aux seuls propriétaires des plus grands cartels). Tel n'est pas le cas !

Le second constat est que les hommes politiques, "élus du peuple", qu'ils appartiennent au pouvoir exécutif ou au pouvoir législatif, sont, dans leur très grande majorité, ignorants des questions monétaires, celles-ci leur étant soufflées par des "hommes de l'art" issus du milieu bancaire. Et ces mouvements de masse monétaires sont opérés de façon coordonnée dans la plus grande indépendance des intérêts des citoyens, répondant à l'intérêt financier supérieur des grands banquiers transnationaux propriétaires des plus grandes banques.

C'est ainsi qu'avec l'avènement des banques centrales, l’État en tant qu'entité politique a été conduit à perdre le contrôle de sa monnaie, l'une de ses prérogatives régaliennes, au profit des intérêts particuliers du groupe économique dominant. Cette amputation porte bel et bien atteinte à l'intégrité de la nature politique de la notion d’État*.

* Cf. Prophétie auto-réalisatrice de Mayer Amschel Bauer, fondateur de la dynastie Rothschild, qui dès le XVIIIème siècle affirmait : "Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à m'occuper de ceux qui font les lois."

 

Coup d’État et dévoiement institutionnel

Le coup d’État monétaire de la création de la Réserve Fédérale (FED) se double d'une victoire institutionnelle, la décision du 23 décembre 1913 aboutissant à l'anéantissement de l'article le plus important de la Constitution des États-Unis. La Constitution américaine signée à Philadelphie en 1787 stipule en effet toujours, dans son article 1, section 8, § 5, que "C'est au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper l'argent et d'en régler la valeur".

Puis, pendant la Première Guerre mondiale, le président Woodrow Wilson nomme un journaliste progressiste, Walter Lippmann, sous-secrétaire à la Guerre. Il est chargé de constituer un groupe secret de 125 universitaires de haut niveau, baptisé "L’Enquête", pour étudier les opportunités d’étendre le libéralisme dans le monde à la faveur de la Première Guerre mondiale. Il travaille en étroite collaboration avec le conseiller spécial du président, le colonel Edward Mandell House. Le rapport final sur les buts de guerre et les clauses de paix qu’ils requièrent servira de base aux célèbres "Quatorze points du président Wilson" du 8 janvier 1918, le dernier annonçant le projet de création de la Société des Nations (SDN). Quelques années plus tard, Walter Lippmann deviendra l’un des théoriciens du libéralisme par opposition à la planification initiée par Franklin Roosevelt pendant le New Deal.

 

Un précédent planifié

La fameuse crise économique de 1929 et la Grande dépression des années trente représentent certainement, encore de nos jours, la période la plus sombre qu’aient connu les économies capitalistes. Même après plus de 80 ans, cette crise reste toujours présente à l'esprit des investisseurs. En effet, comme le naufrage du Titanic, l'effondrement de la bourse la plus puissante du monde a marqué l'imaginaire des gens.

Entre 1921 et 1929, la banque centrale américaine - la FED (Federal Reserve Bank) - augmenta la masse monétaire de plus de 60%. Un nouveau type de prêt fit alors son apparition : le margin loan, "prêt sur marge". Grâce à ce prêt, tout investisseur pouvait ne payer que 10% de l’action qu’il désirait acquérir, les 90% restants provenant directement du courtier. Si le prêt sur marge devint très populaire dans les années 20, il existait cependant une condition à laquelle peu firent attention : il était à tout moment possible pour le prêteur de réclamer un remboursement du prêt dans les 24h. Conséquence directe d’un tel "appel de marge", la vente des actions acquises par l’investisseur.

L'appel massif du remboursement des "margin loans" par l'établissement bancaire de New York eut pour résultat de dévaster le marché par des crashs en octobre de 1929. Il y eut d'abord le "Jeudi Noir", le crash initial, survenu le 24 octobre. Puis le crash qui causa la panique générale fut le "Mardi Noir", cinq jours plus tard, le 29 octobre. Au lieu d'étendre la masse monétaire, la Réserve Fédérale la contracta, créant ainsi la période connue sous le nom de Grande Dépression. La masse monétaire baissa de 8 milliards de dollars de 1929 à 1933, causant la banqueroute de 11 630 banques sur le total de 26 401 existantes aux États-Unis. Cela permis aux banquiers centraux de racheter des banques rivales et des corporations entières à des prix dérisoires ! Il est intéressant de noter que dans les biographies du financier Jack Pierpont Morgan dit J.P. Morgan, des industriels Joe F. Kennedy et John Davison Rockefeller, et de l'homme d'affaires Bernard Baruch, il est indiqué qu'ils ont tous réussi à transférer leurs capitaux hors du marché et à les convertir en or juste avant le crash de 1929. Joe Kennedy, le grand-père de John futur président, passa ainsi d'une fortune de 4 millions de dollars en 1929 à 100 millions de dollars en 1935.

Paul Warburg, un fondateur et membre de la Réserve Fédérale, avait en mars 1929 averti de la crise et de la dépression dans un rapport annuel aux détenteurs de stocks de son International Acceptance Bank : "Si l'on permet aux orgies de spéculations de s'étendre, la crise qui en viendra n'affectera clairement pas seulement les spéculateurs eux-mêmes, mais prendra le pays entier dans une dépression générale."

C'est ainsi qu'en 1929 les banquiers en contrôle de la Federal Reserve Bank * ont organisé un coup d’État économique, en créant de toutes pièces un effondrement de la bourse. Les principales entreprises impliquées se sont discrètement retirées du marché boursier au cours des mois précédents. Ils en profiteront ensuite pour reprendre les affaires les plus profitables, liquider les autres, et mettre la main sur d’immenses terres (plus des deux tiers des fermes indépendantes à l'Ouest du Mississippi), que les fermiers états-uniens sont forcés de laisser aller, faute de liquidités.

Le crash de 1929 n’a rien eu d’accidentel. C’est un événement soigneusement planifié. Les Banquiers internationaux ont cherché à engendrer ici une condition désespérée, de façon à devenir nos maîtres à tous.

* Depuis sa création, la Réserve fédérale a présidé les Krachs de 1921 et 1929, la Grande dépression de 1929-1939, les récessions des années 53, 57, 69, 75 et 81 et le lundi noir de 1987, où 22% des valeurs totales de la Bourse chutèrent en une journée.

Cf. en complément le livre de Gordon Thomas et Max Morgan-Witts "Wall Street: Dans les coulisses du krach de 1929" (1979).

 

Greenback de 1861
Greenback de 1861

De l'assassinat d'Abraham Lincoln

Abraham Lincoln (1809/1865) est mort assassiné à Washington, D.C. Il était le seizième président des États-Unis, le premier président républicain de l’histoire du pays. De son vivant, il fut confronté à la mafia khazarienne*, les prétendus juifs, car il interférait avec un de leurs modèles commerciaux extrêmement lucratifs, les banques qui finançaient les bateaux d’esclaves, les bateaux dits négriers. Cette mafia possédait de ce fait les "Kor’als", autrement dit les points d’embarquement, les parcs à esclaves en Afrique (comme l'Île de Kor’als Gorée au Sénégal), et aussi, fréquemment, toute la ville entourant le Kor’al. Elle possédait également les quartiers d’esclaves et les parcs de vente en Amérique, tant au Nord qu’au Sud. Elle possédait de même la plupart des politiciens qui soutenaient le commerce des esclaves, et représentait près de 90% de tous les propriétaires d’esclaves en Amérique du Nord. Enfin, elle finançait l’industrie du coton pour soutenir ses usines en Angleterre, pilier de ses  intérêts bancaires en Europe.

Abraham Lincoln savait que la guerre allait arriver, schéma traditionnel de la Mafia Khazarian à l'instar de la guerre en Ukraine de nos jours ou hier en Corée, Vietnam, Irak... Il s'agissait d'un plan similaire à celui élaboré pour l’Italie un siècle plus tôt, ayant conduit à sa partition entre Italie du Nord et du Sud. Les Khazarians avaient pour objectif dans cette partition des États-Unis une sorte de ligne en pointillé dans laquelle le Sud serait son nouveau foyer, celui des banques, du commerce d’esclaves, et autres activités lucratives. Cette stratégie a pour principe de diviser pour conquérir.

Le problème pour Abraham Lincoln est qu'il ne contrôlait pas la masse monétaire des États-Unis, même s’il en frappait la monnaie. De ce fait, il s'est heurté à un système financier truqué avec de l’argent honnête qui échappait à son contrôle. Et comme la monnaie en circulation à cette époque était l’or et l’argent, le pays souffrait d’une pénurie chronique d’argent. Aussi, pour corriger ce problème de fond, il a créé les dollars "greenback", monnaie fiduciaire émise par le gouvernement fédéral qui n’était soutenue ni par de l’or ni par de l’argent, mais qui avait cours légal et pouvait être remboursée en pièces de monnaie. Si ces billets verts lui ont permis de financer, de poursuivre et de gagner la guerre entre les États en empêchant le Sud de se transformer en une confédération de fiefs dirigés par la mafia Khazar, ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’emprise de celle-ci sur les États d’Amérique ! Et depuis, l’escroquerie bancaire de la mafia khazarienne a conquis tous les États-nations du monde. Mais ce succès est une victoire dite à la Pyrrhus, c'est-à-dire une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. Ce succès sera sa perte, le modèle de banque centrale fonctionnant sur le principe fondamental de "croître ou mourir". Nous arrivons désormais à la fin de l’escroquerie de la mafia khazarienne en matière de banque centrale (la Federal Reserve Bank), et c'est la solution d’Abraham Lincoln qui en sera la clé. Une monnaie fiduciaire émise par le Trésor fédéral, ayant cours légal au niveau national, sans intérêt et non contrôlée par l'actuelle banque centrale mafieuse...

* Cf. La nouvelle religion universelle.

 

Cette privatisation de la souveraineté monétaire a fait des émules, comme au Canada par exemple, jusqu'à ce qu'en janvier 2015 à Toronto, dans le silence médiatique le plus complet, des citoyens canadiens regroupés au sein du Comité sur la Réforme Économique et Monétaire (COMER) et représentés par le célèbre avocat constitutionnaliste Rocco Galati gagnent le procès* qui les opposait jusqu'alors à la Banque Centrale du Canada, l'accusant d’être contrôlée inconstitutionnellement par des banques privées depuis 1974. Leur argument était que pour un État de droit, le droit d’emprunter sans intérêt c’est le droit de battre monnaie. Quand ce sont les banques privées qui fabriquent l’argent au lieu de l’État, cela revient à une privatisation de l’argent, les propriétaires des banques faisant du fric sur le dos des citoyens grâce aux intérêts.

Trois juges de la cour fédérale du Canada leur ont ainsi donné raison, réaffirmant que la banque devait pouvoir émettre sans intérêt de l’argent pour les besoins du gouvernement. Ce procès, parce que révolutionnaire, n’a évidemment été couvert par aucun média de masse ni au Canada, ni à l’international. Rocco Galati n'a pas hésité à qualifier de "dictature calme" la crise perpétuelle de la dette entretenue par le monopole des banques privées sur le prêt d’argent au gouvernement.

* La plainte stipulait que, depuis 1974, la Banque du Canada et les politiques financières et monétaires du Canada, ont été dictées par des banques privées étrangères et des intérêts financiers menés par la BRI, le Forum pour la Stabilité Financière (FSF) et le Fond Monétaire International (FMI), outrepassant la souveraineté du Canada représentée par son parlement.

 

Le bilan nauséabond de l'escroquerie

Cette consolidation orchestrée des richesses a transformé dans les faits l’Occident, de nations démocratiques soumises à l’État de droit et à une liberté ordonnée, guidées dans l'esprit par leurs constitutions respectives et la règle de droit, en États fascistes à l’avant-garde d’un effort visant à établir un nouvel ordre mondial dirigé par les intérêts bancaires et contrôlé par les sociétés multinationales.

Les banques centrales ont ainsi multiplié par dix la base monétaire ajustée depuis 2008, tout en maintenant les taux d’intérêt à un niveau proche de zéro. En d’autres termes, elles manipulent constamment la masse monétaire et les taux d’intérêt, tout en renflouant les banques et en finançant le déficit public massif.

L’argent représente au moins la moitié de presque toutes les transactions. Manipuler l’argent, c’est manipuler l’ensemble du système économique.

L’unité de base du système est un type de monnaie que le monde n’a jamais connu auparavant : le dollar fiduciaire d’après 1971 et, plus tard, l’euro. Il s’agit d’une monnaie de papier qui vaut ce que les gens pensent qu’elle vaut et qui est gérée par des gens qui pensent qu’elle devrait valoir moins au fil du temps.

Le montant des réserves liquides ou ratio d’adéquation des fonds propres que les banques doivent détenir en contrepartie de leurs prêts est aujourd’hui si faible qu’il n’exerce "pratiquement aucune contrainte" sur le volume de crédit que le système peut créer et a créé, seuls leurs prêts étant limité à un multiple de leurs fonds propres, c’est-à-dire de l’argent fourni par leurs actionnaires. L'argent n’ayant de valeur que s’il n’est pas trop abondant, le marché peut absorber un peu de fausse monnaie, d'autant que la limite a été considérablement augmentée grâce à la surcapacité de production à l'échelle mondiale financée par les prêts antérieurs et l'énorme surabondance de main-d'œuvre bon marché, également due en grande partie à l'expansion du crédit au cours des 30 dernières années.

Au final, les banquiers centraux d’aujourd’hui font ce que les banquiers centraux précédents ne pouvaient que rêver de faire : imprimer de l’argent pendant des années sans provoquer d’inflation, même si cette dernière a connu une forte inflexion en 2022 suite aux répercussions des conséquences de la crise énergétique liée à l'opération de la sainte Russie dans le royaume vicié d'Ukraine, un des repères de l'oligarchie khazar. Les banques centrales achètent des obligations d’État, les conservent dans leurs bilans, remboursent les paiements d’intérêts et tout est oublié. Et lorsque ces obligations arrivent à échéance, les banques centrales peuvent utiliser le capital remboursé pour acheter d’autres obligations d’État !

 

En France le revanchard "va-t-en guerre" Raymond Poincaré (1860/1934 - photo) fut élu à la Présidence de la République Française par le soutien de politiciens français, de journaux et de journalistes corrompus par l’argent. Ainsi, en février 1913, deux puissances majeures, les USA et la France, avaient de nouveaux Présidents élus à cette fonction par le biais de machinations. La politique, l’argent et le pouvoir étaient les piliers sur lesquels l’élite anglo-saxonne allait détruire l’Allemagne et prendre le contrôle du monde. Le prétexte fut trouvé, d’abord par l’instauration d’un sentiment germanophobe en France et en Grande-Bretagne, puis et surtout par l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914.

Il en découle que le récit historique que nous avons reçu de la Première Guerre Mondiale n’est rien d’autre qu’un mensonge dont la fabrication fut délibérée, ce qui ne fut pas le cas des sacrifices, de l’héroïsme, de l’atroce gâchis de vies humaines et de la misère qui l’ont suivi. Il n’était que la première étape de la création du Nouvel Ordre Mondial.

 

Arrière-cour délétère

Le suédois Olof Aschberg (1877-1960 - première photo) joue un rôle déterminant à la tête de la banque Nya Banken de Stockholm. Il est le grand financier de la "Révolution mondiale" enclenchée à l'Est, servant d’intermédiaire entre les élites de Wall Street et de la City d’un côté et les dirigeants bolcheviques de l’autre. Sa filiale à Londres, la Bank of North Commerce, est dirigée par Earl Grey, qui fait partie de l’équipe de Cecil Rhodes et de Lord Milner.


Ce dernier parvient à convaincre le Premier ministre Lloyd George de soutenir fermement la révolution bolchevique, par l’intermédiaire de William Boyce Thompson (1869-1930) suite à sa visite à Londres à la fin de l’année 1917 en compagnie d’un représentant de JP Morgan. Membre du comité directeur de la Banque fédérale US (la Fed), W.B Thompson (deuxième photo) est au service de l’Élite secrète dans son rôle au sein de la Croix-Rouge états-unienne présente à Petrograd en 1917. Cette couverture lui permet de fournir entre autres la somme énorme pour l’époque d’un million de dollars aux bolcheviques, par un transfert de fonds d’Allemagne sous la couverture de paiement de marchandises. Sur le chemin du retour vers New York, il fait cette halte à Londres pour soumettre un mémorandum à Lloyd George appelant au soutien de la révolution bolchevique. Lord Milner, grand admirateur de Karl Marx, ne fait qu’appuyer William Boyce Thompson dans sa démarche afin de faire plier Lloyd George. La sanglante révolution bolchevique n’aurait pas pu voir le jour sans l’action déterminante de cette oligarchie commerciale anglo-américaine.

 

Double-jeu gagnant

Tout l'art de la manipulation réside dans la pratique d'un double jeu. C'est ainsi qu'il est prouvé de manière irréfutable qu'une grande partie des sociétés US ont collaboré avec Hitler et son régime, et pas seulement au début de la guerre : Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, General Electric, General Motors, Ford, Standard Oil, Goodrich, Singer, Kodak, ITT, JP Morgan, etc. Elles ont investi près de 8 milliards de dollars de l’époque dans l’économie allemande et nazie, en sachant que pour prêter de telles sommes il faut un accord de la Banque centrale, évidemment complice de cette aberration économique : pourquoi financer un ennemi qu’il faudrait combattre inévitablement ? *

La grande nouveauté stratégique d'Hitler consista en la "Blitzkrieg", la guerre-éclair, soit porter très vite ses troupes au cœur de l'adversaire. Pour cela, deux conditions indispensables : des camions et de l'essence. L'Allemagne n'ayant aucun des deux, c'est Esso qui fournit l'essence, tandis que les camions provenaient des usines allemandes de Ford et General Motors. Une grande partie du patronat US était pro-Hitler dans les années 30 et 40, cela ne changeant qu'au moment où les ventes des firmes US furent mises en danger par l'agressivité commerciale allemande notamment en Amérique latine, ainsi que par les occupations japonaises qui confisquaient tout le commerce en Asie. Les États-Unis jouaient double jeu, souhaitant que la guerre dure longtemps pour en retirer le maximum de profitabilité. D'un côté, les énormes profits que leurs sociétés réalisaient en Allemagne étaient en croissance, et de l'autre côté, ils s'enrichissaient en prêtant à la Grande-Bretagne qui supportait tout le poids financier de la guerre. Washington posait d'ailleurs comme condition que Londres abandonne ses colonies après la guerre, ce qui fut fait. Les États-Unis ont réussi à profiter de la Deuxième Guerre mondiale pour affaiblir leurs rivaux et devenir la seule superpuissance capitaliste. Ce jeu cynique ne cessa que lorsque l'URSS vainquit Hitler. Alors seulement, les États-Unis se précipitèrent pour sauver leurs intérêts en Europe. Diabolisant dans l'opinion publique grâce à l'aide du Vatican le péril rouge, ils s'approprièrent les mérites de la libération, en en établissant le mythe. Pourtant, celui-ci revenait principalement aux troupes soviétiques. Par ce tour de passe-passe, les États-Unis ouvraient un nouveau chapitre de leur hégémonie impérialiste, la guerre froide contre le loup moscovite.

* Cf. N° 669 du magazine Historia, du mois de septembre 2002 : "Hitler financé par les firmes US".

Cf. Jacques Pauwels, "Le mythe de la bonne guerre : les États-Unis et la Seconde Guerre mondiale". Bruxelles : Aden éditions, 2012 & travaux d’Annie Lacroix-Riz, Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot.

 

La stratégie des blocs

 

"2009 est aussi la première année de la gouvernance mondiale avec l’instauration du G20 en pleine crise financière".

Herman comte Van Rompuy – Homme politique belge - Discours de remerciements après sa nomination au poste de président du Conseil de l’Union européenne.

 

Diffusion de pensée

Le vingtième siècle naissant voit la mise en place progressive des briques de la gouvernance mondiale, soit des regroupements d’États au sein de blocs continentaux. Cette structuration à venir est livrée dans l’œuvre littéraire de célèbres écrivains, comme Herbert Georg Wells (1866/1946 - photo 1), imprégné tant de l’idéal révolutionnaire de 1789 que de l'idéal fabien. Auteur à succès, admirateur de Lénine et de la révolution bolchévique soviétique, il répand ses convictions naturalistes (rejet de tout ce qui est de nature métaphysique) dans La Guerre des mondes et Open conspiracy (conspiration ouverte), prônant un socialisme ou collectivisme d’État planifié scientifiquement (technocratie), une religion universelle articulée autour des droits de l'homme, et un État mondial sans classe, contrôlant tout ("une nouvelle communauté humaine" selon son expression), s'appuyant sur une politique éducative "régénérée" (formatage de la pensée) et encourageant la réduction drastique de la population mondiale et la pratique de l’eugénisme (inspiré de la République de Platon). Dans son ouvrage méconnu Ordo ab chao : La Destruction libératrice paru en 1914, il raconte l’histoire d’une guerre généralisée aboutissant à la création d’un État mondial constitué en 10 blocs, "10 circonscriptions". C’est dans ce livre que l’on retrouve l’expression "Nouvel ordre mondial". Par la suite, H.G. Wells récidive en publiant un livre en 1940 au titre sans équivoque : Le Nouvel ordre mondial. Adulé par beaucoup voyant en lui un dénonciateur avant-gardiste, il est en fait un instigateur du plan orchestré, consacrant son talent littéraire à la préparation de la psyché, autrement dit en logeant dans l'inconscient collectif les éléments d'approbation de l'asservissement des consciences, tel que pratiquée par l'industrie du cinéma*.

De même, Aldous Huxsley (1894/1963 - photo 4) livre par le personnage du grand administrateur Mustapha Meunier dans son œuvre de fiction Le Meilleur des mondes paru en 1931 le programme politique conçu par la haute bourgeoisie anglo-saxonne pour un État mondial. Il n'hésite pas à promouvoir comme H.G. Wells l’eugénisme cher au père du socialisme britannique Robert Owen (1771/1858), qui s’appuyait lui aussi sur les principes du philosophe Platon défendant l’idéal d’une société aristocratique dirigée par l’élite, éliminant le mariage tout en favorisant la reproduction des meilleurs ...

Enfin, comment ne pas citer le fameux 1984 de George Orwell (1903/1950), de son vrai nom Eric Arthur Blair (photo 6), dont la principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, de la société de la surveillance, ainsi que de la réduction des libertés. Sans oublier d'autres "œuvres" sources plus anciennes, comme Utopia (1516) du chanoine théologien anglais Thomas More (1478/1535), ou de La Nouvelle Atlantide du philosophe anglais Francis Bacon (1561/1626).

* Cf. Le cinéma de la Matrice (1) & Le cinéma de la Matrice (2) La science-réalité.

 

"La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, Les esclaves auraient l’amour de leur servitude."

Aldous Huxley

 

"Nous sommes reconnaissants au au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et à d'autres grandes publications dont les rédacteurs en chef ont participé à nos réunions dans le passé et ont respecté l'obligation de confidentialité pendant près de 40 ans (...) Il n'aurait jamais été possible pour nous d'élaborer un plan pour le monde si nous avions été sous le feu de la rampe pendant ces années. Mais le monde est sur un voie complexe et préparée vers un gouvernement mondial."

David Rockefeller (1915/2017), homme d'affaires et milliardaire américain, dirigeant de l'empire familial

Citation de 1991

 

Vers un nouvel agencement planétaire

Le roman 1984 de l'écrivain britannique George Orwell, nom de plume d’Eric Arthur Blair, livre les clés du nouvel agencement planétaire en cours d'établissement. Il est composé de 3 grands blocs totalitaires (Cf. cartographie ci-contre) :

- l'"Eurasia", qui comprend toute la partie nord du continent européen et asiatique, entre l'océan Atlantique à l'ouest (à partir du Portugal) et l'océan Pacifique à l'est (au détroit de Béring), basée sur une idéologie qualifiée de "néo-bolchevisme" (sa superficie est de près de 54 millions de km2, environ un dixième de la surface planétaire) ;

- l'"Océania", qui comprend le continent nord et sud américain, les îles britanniques, l'Australie et le sud de l'Afrique ;

- l'"Estasia", qui comprend essentiellement la République populaire de Chine et le Japon. Ce projet du troisième millénaire est en cours avec la nouvelle "Route de la soie", qui fut jadis établie sous la dynastie Han au cours du deuxième siècle. C'est l’ambition de son dirigeant actuel Xi Jinping, surnommé officiellement Xi Dada, voulant à l’instar de ses aïeux créer de gigantesques voies reliant l’Asie à l’Europe tout en incluant l’Asie du sud-est et l’Afrique. De la Somalie à la Thaïlande en passant par le Turkménistan, l’ampleur du projet lancé en 2013 est vertigineuse. La nouvelle route de la soie, appelée également "la Ceinture et la Route" (OBOR en anglais pour One Belt, One Road), représente jusqu’à mille milliards de dollars d’investissements pour tracer cette longue route commerciale de la Chine à l’Europe (construction de ports, de routes, de voies ferrées*, de barrages ou encore de pipelines dans les dizaines de pays partenaires à travers toute l’Eurasie). A son terme, ce projet est destiné à englober 68 pays, représentant 4,4 milliards d’habitants et 40 % du PIB mondial.

De puissance relativement égale, ces trois blocs sont destinés à se neutraliser, tout en se disputant les territoires allant sur un axe latéral de Tanger (Maroc) à Hong-Kong, embrassant au passage les peuples slaves, tous étant riches en matières premières et en main-d’œuvre bon marché.

* Le projet de relier Londres à Pékin en train en moins de 48 heures devrait voir le jour à l’horizon 2026. Un projet est même à l’étude afin de suturer l’Asie à l’Amérique du Nord via un tunnel sous le détroit de Béring. D'ores et déjà, un nombre record de 12.400 voyages de trains de fret Chine-Europe ont été réalisés en 2020, soit une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente, selon l’opérateur ferroviaire chinois.

C’est la première fois que le nombre annuel de voyages de trains de fret entre la Chine et l’Europe est supérieur à 10.000, a déclaré la société China State Railway Group Co., Ltd. (les trains ont transporté 1,14 million d’équivalents vingt pieds en 2020, soit une augmentation de 56% par rapport à l’année précédente).

 

L'inspiration vient également de la France révolutionnaire du XVIII° siècle, qui combinait une vision froide et rationnelle de l’être humain avec le principe jacobin centralisateur découlant de la mise en place des départements, quadrillage et parcellisation établis alors pour limiter la puissance identitaire des régions. Cette incontournable étape du mondialisme a été théorisée par le juriste allemand Hugo Preuß (1860/1925), père de la Constitution de Weimar adoptée le 31 juillet 1919 par l'Assemblée nationale constituante allemande, qui voulait substituer aux länder (régions) les gauen (départements). Ce programme de redécoupage régional imaginé en 1848/1849 visait à permettre la création d’un Reich* par les élites allemandes, soit par le fractionnement des États l’européanisation des peuples et des cultures avec la protection des groupes non ethniques allemands. Cette volonté de séparer les frontières naturelles au profit de frontières administratives apparait comme incontournable pour la création d’un État mondial. Elle a pour pendant la paupérisation, conséquence des normes - anglo-saxonnes - imposées à l’échelle planétaire.

* Ce terme correspond au latin imperium, qui désigne le pouvoir suprême de commandement et le territoire sur lequel il s’étend.

 

Des dissensions internes apparaissent cependant sur la stratégie à suivre basées sur deux courants de pensée. Un courant défend le principe de la constitution d’un bloc anglo-saxon unifié avec l'Empire britannique associé aux États-Unis, socle représentant la colonne vertébrale permettant au reste du monde de s’y agréger. L’autre courant estime qu’il n’est pas nécessaire de privilégier la naissance d’un Empire anglo-saxon comme point d’ancrage à un monde unifié. Il prône plutôt l’émergence d’un monde où aucun pays ne serait en mesure d’imposer sa loi ou sa philosophie politique. Il s’agit pour les tenants de cette deuxième voie de créer une sorte de "bouillie" générale unifiant l’humanité entière en un seul bloc et sans distinction aucune.

C'est l’opposition entre les tenants du mondialisme anglo-saxon à celui des partisans du mondialisme planétarien. Quelle que soit l'issue, l'essentiel est le contrôle du système.

 

Les tremplins et autres bases de lancement

 

La déclinaison du plan d'actions permettant la réalisation de l'objectif final passe par l'extension du réseau d'influence. Comme pour le fonctionnement des loges maçonniques, il s'agit d'attirer dans le filet soit de nouveaux complices dûment avertis, soit et surtout des individus de qualité par leur pedigree personnel comme professionnel et indispensables au tissage de la toile d'araignée. La plupart qui sont sollicités ne peuvent refuser l'intérêt que représente leur appartenance à ces cercles élitaires restreints, tant pour la qualité des échanges qui s'y produisent, la "noblesse" des objectifs faciaux présentés, et l'accélérateur de carrière indéniable que représentent ces réseaux animés par les "tout-grands". Ce sont pour la plupart des individus qui, en toute bonne foi, ne donnent pas un quitus à une appartenance contraire à l'intérêt démocratique des peuples. Simplement leurs facultés de discernement objectif ont été manipulées, et très peu peuvent décider de refuser une proposition de cette nature. Entre l'ombre et la lumière, même factice, le sacrifice serait conséquent et douloureux, financièrement comme en réalisation de ses ambitions matérialistes.

Ils sont alors des complices tacites, et "condamnés" à défendre la légitimité de ces institutions et leur imposture idéologique, soit le grand écart entre d'une part une démarche d’idéalisme - faire le bien de l’Humanité mais sans elle - et d'autre part leurs pragmatisme et réalisme dans la défense de leurs intérêts propres sans se préoccuper des grands principes. Ou comment vouloir démocratiser le Grand Moyen-Orient et commencer par bombarder l’Afghanistan et l’Irak... Le déni est toujours la marque d'un égo prédominant, et le mea-culpa lucide et sincère réservé à une minorité d'êtres à la conscience humaniste éveillée et aiguisée...

 

Dès les années 1918-1919 une mutation de la Round Table est décidée, entraînant la création de deux think tanks* de part et d’autre des rives de l’Atlantique. Ils sont le prolongement opérationnel du groupe initial de réflexion nommé "L'Enquête" à l'initiative du président Wilson sur la propagation du libéralisme dans le monde sous couvert du projet d'une Société des Nations (SDN), chantre de la paix préventive. Ils sont chargés d’être les moteurs de la politique étrangère des deux pays. Côté anglais, ce fut la création en 1919 du Royal Institute of International Affairs (RIIA, appelé aussi Chatham House) pour contribuer à un Commonwealth fédératif capable peu à peu d’intégrer différents pays du globe. La Chatham House compte aujourd'hui 75 multinationales et 2 770 membres, et se trouve sous le parrainage de la reine Elisabeth II. Ses projets les plus importants sont financés et sponsorisés par la fondation Rockefeller, la fondation Bill et Melinda Gates, la fondation Konrad Adenauer, l’OTAN et l’UE. Les journaux publiés par la Chatham House, International Affairs et The World Today, comptent parmi les principaux organes spécialisés de la politique internationale. Elle se compose de banquiers, pétroliers, industries de la consommation, fondations, géants de la communication, multinationales pharmaceutiques et agroalimentaires.  La règle pour ses membres est une clause de confidentialité, stipulant que les participants à des réunions internes n’ont le droit de révéler ni nom, ni identité.

 

Son pendant aux États-Unis est le Council on Foreign Relations (CFR), créé en 1921 sous l’égide du colonel Edward Mandell House (1854/1938 - photo 3), conseiller intime du président Wilson et plaque tournante entre la tête de réseau, et les "grands argentiers" de Wall Street (JP Morgan, Vanderlip, Rockefeller, Warburg, Otto Hermann Kahn…). Il est dirigé par Paul Warburg (1868/1932 - photo 4), banquier germano-américain qui fut à la tête de la réserve fédérale US (la "Fed") dès sa création en 1913. Parmi ses autres présidents, notons surtout David Rockefeller (1915/2017 - photo 5) de la Chase Manhattan Bank, devenue la JP Morgan Chase, qui en assurera la conduite en 1970 comme véritable cerveau. L’élite du business s'est positionnée pour élaborer la politique étrangère des États-Unis par consensus à huis clos...

Cet enchevêtrement de responsabilités de premier ordre au sein de l’oligarchie anglo-saxonne est révélateur de son mode de fonctionnement, entre un paravent idéaliste et humaniste - la paix par une structure fédérative mondiale l'incarnant - et une réalité marchande et financière expansionniste, la véritable finalité. Ainsi les idées et les plans pour les projets de l’ONU, de l’OTAN, de la banque mondiale, du FMI et le plan Marshall ont été créés dans les anti-chambres de ces communautés.

* Groupe de réflexion ou laboratoire d'idées généralement constitué en structure de droit privé.

Ainsi les Études sur la paix et la guerre (War and Peace Studies) en 682 mémoires à l’attention du département d’État préalables à la création de l'ONU ont été financées par la Fondation Rockefeller à hauteur de 350 000 $.

 

Le bilan "émérite" du CFR

Le Council on Foreign relations est actuellement présidé par Richard N. Haass (photo), ancien conseiller diplomatique du président Bush père devenu adjoint de Colin L. Powell dans l’administration Bush fils. Le chairman est Peter G. Peterson, un banquier proche de la famille Bush. Plus de 200 multinationales financent le club à hauteur de plus de 7 millions de dollars par an. Il comprend environ 4.500 membres cooptés : banquiers, pétroliers, géants de la communication, multinationales pharmaceutiques, grands groupes d’armement, conglomérats médiatiques, lobbyistes gérant des relations publiques, industries de la consommation, etc… Ce sont parmi eux que sont choisis la plupart des membres gouvernementaux. Il emploie 50 chercheurs. Sa revue Foreign Affairs, la bible de la pensée en politique extérieure, est vendue dans le monde à 125.000 exemplaires.

Tout au long des soixante dernières années, le CFR a élaboré les stratégies à long terme du département d’État américain en établissant un consensus à l’intérieur des élites états-uniennes (isolationnistes exclus) hors de tout contrôle démocratique. Il a fixé les buts de guerre de tous les conflits où les États-Unis se sont engagés en fonction des intérêts de ses membres. Dans ce système, la guerre*² n’est pas "la continuation de la politique par d’autres moyens", selon la formule du célèbre théoricien officier général allemand Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz (1780/1831), mais la continuation du libre-marché. Parallèlement, le CFR a élaboré une Histoire nationale consensuelle qui crédite le mythe d’un interventionnisme désintéressé et nie les souffrances infligées par Washington au reste du monde, étant dans la pratique le seul à avoir accès aux archives gouvernementales. Il peut ainsi écrire une Histoire officielle sans craindre d’être contredit, et manipuler l'opinion pour justifier des guerres (Vietnam, Irak...) nécessaires à ses intérêts commerciaux et à ses lobbys (armement, sécurité, nucléaire...). Le jeune universitaire brillant des années cinquante proche du complexe militaro-industriel, Henry A. Kissinger, futur diplomate américain, politologue et consultant en géopolitique, y a déployé tous ses talents...

Enfin, le CFR a contribué à exporter le modèle politique états-unien en cooptant des dirigeants étrangers.

* Parmi eux : David Rockefeller, Georges Soros, Mitt Romney, John McCain, George H.W Bush, Bill Clinton, Hilary Clinton, Jimmy Carter, Al Gore, Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, John Negroponte, Lloyd C. Blankfein (Goldman Sachs), Benjamin Sherwood (ABC), Rupert Murdoch (News Corp et Fox News), Ronald Lauder (président du parlement mondial juif), Jeffrey Bewkes (TimeWarner). Il y a aussi des juges suprêmes américains, des généraux et chefs des services secrets des USA, ainsi que des cinéastes et stars de cinéma (Angelina Jolie et George Clooney).

La définition des stratégies de guerre est confiée à la "Rand Corporation" comme conseil du département de la Défense.

 

"Nous aurons un gouvernement mondial, que vous le vouliez ou non, soit par soumission, soit par accord"

James Paul Warburg (1896/1969), banquier états-unien, membre du CFR (février 1950)

 

La fondation de l’Union européenne est lancée en 1922 à Vienne par un mouvement pan-européen, dû à l’action d’un aristocrate autrichien Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972 - photo 1), franc-maçon (il a fondé en 1947 la super loge ou ur-lodge maçonnique Pan-Europe), soutenu par le baron Louis Nathaniel von Rothschild (1882/1955 - photo 2), banquier de la banque Creditanstalt et en charge des sociétés industrielles appartenant à la branche autrichienne des Rothschild, ainsi que plus tard en 1946 du soutien du franc-maçon et premier ministre britannique Winston Churchill (photo 3) aux fins de dynamiser le mouvement (voir plus loin). D'autres francs-maçons de renom - Otto von Habsburg, Ludwig Nathaniel Rothschild, Konrad Adenauer, Félix Warburg, Jean Monnet - le soutiendront pleinement. 

Imprégné des idées de Herbert George Wells qu'il côtoie et admirateur du judaïsme et des modèles tant du capitalisme que du communisme qui selon lui en découlent, Kalergi vise l’instauration d’un Nouvel Ordre Mondial basé sur une Fédération de Nations dirigée par les États-Unis qui en constituerait la synthèse. Puis est créé un institut, la Paneurope (logo ci-dessus). Si l’objectif déclaré est d’empêcher les horreurs de la Première Guerre mondiale de se reproduire, l’intention qui figure dans un rapport présenté en 1925 à la Société Des Nations est d’unifier l’Europe afin de l’intégrer dans le cadre d’une organisation politique mondiale unifiée*. Pour cela, il est nécessaire de créer des "continents politiques", l’ensemble devant constituer une fédération de fédérations. Lors du premier congrès paneuropéen de cet institut à Vienne en 1926, il est décidé de choisir un hymne européen, l’Ode à la joie de Beethoven, qui est devenu par la suite l’hymne de l’Union européenne. Avec la montée du fascisme en Europe, le Plan a dû être momentanément stoppé, et l’Union Paneuropéenne contrainte de se dissoudre.

* Dans son livre "Praktischer Idealismus", Kalergi déclare que les habitants des futurs "États unis d’Europe" ne seront plus les peuples originaires du Vieux Continent, mais plutôt une sorte de sous-humanité bestiale issue de mélanges raciaux. Il affirmait, sans demi-mesure, qu’il était nécessaire de "croiser" les peuples européens avec les Asiatiques et les Noirs, pour créer un troupeau multi-ethnique sans qualités spécifiques et facile à dominer pour les élites au pouvoir. Pour lui, l’homme du futur sera de sang mêlé. La future race "eurasiato-negroïde", très semblable aux anciens Égyptiens, remplacera la multiplicité des peuples. Il proclama qu’il fallait abolir le droit à l’autodétermination des peuples et, successivement, éliminer les nations en utilisant les mouvements ethniques séparatistes ou l’immigration allogène de masse.

 

 

Les sources de financement de cet institut éclairent à nouveau sur les profondes connivences de son dirigeant avec les autres acteurs du mondialisme. En effet, outre des mécènes industriels et financiers, Richard de Coudenhove-Kalergi bénéficie du soutien du banquier allemand Max Warburg (1867/1946 - photo 4), dont le frère Paul était à la tête de la Federal Reserve et du Council on Foreign Relations (Cf. précédemment - photo 5). Richard de Coudenhove-Kalergi a ainsi carte blanche pour coopérer avec les milieux financiers de Wall Street et leurs homologues londoniens.

 

Cette aristocratie commerciale et apatride anglo-saxonne, véritable État dans l’État, va apporter sans état d’âme son soutien financier et structurel au communisme (financement des deux courants idéologiques opposés de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine et de Léon Trotsky, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein) comme au nazisme, et de ce fait indirectement à leurs boucheries respectives*. Elle contribuera également à la prise du pouvoir des États-Unis en 1933 par Franklin Delano Roosevelt (1882/1945 - photo 1), et l'orchestration du New Deal, sa politique interventionniste mise en place entre 1933 et 1938 pour lutter contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis, avec pour objectif de soutenir les couches les plus pauvres de la population et réussir une réforme innovante des marchés financiers. Il s'agit toutes proportions gardées d'un modèle " jumeau " du collectivisme à la soviétique, maquillé sous les apparats de la démocratie américaine, et illusionnant comme d'habitude par cette binarité axe du bien (ouest, occidental) / axe du mal (est, oriental) tous les gogos dénués de discernement*²... Cette technocratie financière n'ayant pas d'autre vision que la défense de ses intérêts joue au casino géopolitique sans état d'âme, l'argent n'ayant par définition pas d'odeur.

C'est pourquoi ces formes d’expériences "de laboratoires", agissant dans un cadre local (Union soviétique, Allemagne nazie, États-Unis), ne sont en réalité que des mises en forme d’un "socialisme monopolistique", un idéal d’organisation uniformisée à l’échelle planétaire dans le cadre de ce "Nouvel Ordre Mondial" à venir, soit la dissolution par blocs supra comme intra-étatiques (photo 3 : la France de 1789 en damiers*³). La guerre de 1939-1945 (autre mensonge dans son explication historique falsifiée) qui a découlé de tout ce travail d’arrière-cour, permit le basculement vers un autre monde, bipolaire par l’instauration de deux blocs – l’Ouest et l’Est -, apparemment antagonistes mais obéissant parfaitement au principe hégélien de la thèse et de l’antithèse. Ces deux mondes, irrigués par les mêmes sources financières, rendaient alors d’autant plus possible la réalisation de l’État mondial, seules les modalités de sa mise en œuvre variant selon ses protagonistes, ne cessant de se combattre à cet effet conformément à la loi des polarités présidant à la gouvernance des affaires terrestres. Les banquiers savaient ainsi dès 1944 qu'une monnaie locale n'était économiquement pas qualifiée pour répondre techniquement aux besoins d'une monnaie mondiale, se donnant quelques décennies pour en permettre la consécration et en assurer le contrôle.

* Cf. Antony Cyril Sutton (1925 – 2002), économiste, historien et écrivain britannique, auteur à cet effet de "Wall Street and the Bolshevik Revolution" (1974), "Wall Street and the Rise of Hitler" (1976), "Wall Street and FDR" (1976) ; Caroll Quigley (1910/1977), historien états-unien, "The Anglo-American Establishment : From Rhodes to Cliveden" (1981).

Cf. La dualité décodée.

*³ Cf. Symbolique du damier dans Le sens caché du jeu d'échecs.

 

Après la seconde guerre mondiale, c’est le Premier ministre britannique Winston Churchill (1874/1965) qui relance l’idée d’unification de l’Europe dans un discours prononcé à Zurich le 19 septembre 1946, comme à La Haye en 1948 lors d'un discours écrit par Coudenhove-Kalengi à l'occasion d'une réunion du Mouvement pan-européen. Il n’hésite pas à affirmer : "Il nous faut édifier une sorte d'États-Unis d’Europe".

Août 1947 constitue un passage décisif vers le renforcement des fondations d’un État mondial à base fédérative en préparation. Divers représentants européens et états-uniens acquis aux principes d’un fédéralisme mondial se sont accordés pour créer deux instituts, sous l’égide du juriste suisse Max Habicht (1899/1986), dont l’efficacité se fait largement sentir : le World Federalist Movement (Mouvement fédéraliste mondial - WFM) et l’Union of European Federalists (Union des fédéralistes européens – UEF*), branche du précédent selon le principe des poupées russes.

 


Leurs principes et propositions consistent dans la limitation des souverainetés nationales, le transfert à la Confédération des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, la création d’une force armée supranationale, et la formation d’unions régionales dans la mesure où elles ne constituent pas une fin en soi et ne risquent pas de se cristalliser en blocs. Il est précisé de favoriser la création d’une "Assemblée constituante mondiale", le WFM étant pour ce faire à l’origine en 1992 de l’élaboration du premier grand document appelant à son établissement (The case for a United Nations Parliamentary Assembly) par le Canadien Dieter Heinrich. Les autorités politiques allemandes jouent de leur côté également un rôle de premier plan par le biais du Komitee für eine Demokratische UNO (KDUN).

* Actuellement dirigé depuis 2018 par l’Italien Sandro Gozi, qui a succédé à l'Anglais Andrew Duff, ancien député au Parlement européen sous l’étiquette des "démocrates libéraux", membre du European Council on Foreign Relations (l’ECFR, "Conseil européen des relations étrangères") créé en 2007 et jumeau européen du CFR états-unien fondé en 1921. Sandro Gozi est membre du Parti démocrate, anciennement secrétaire d'État auprès du président du Conseil des ministres, chargé des Affaires européennes, de 2014 à 2018. Actif depuis 2019 dans la politique française, il a été élu la même année député européen sur la liste française de La République en marche, avant d'intégrer le cabinet du Premier ministre Édouard Philippe comme chargé de mission.

 

Le Congrès de la Haye de mai 1948, sous la présidence d’honneur de Winston Churchill, pose les premiers fondements d’une Europe unifiée, avec la création du "Mouvement européen"*, association internationale complémentaire aux WFM et UEF (voir précédemment), financé tout particulièrement par le Comité américain pour une Europe unie qui a été spécifiquement créé en 1948 à cette intention. Le financement de ce Comité est assuré notamment par deux fondations, la Fondation Ford et la Fondation Rockefeller, cachant habilement le transfert de fonds en provenance de la CIA (environ 1 million de dollars par an). Il est ainsi dirigé par un ancien chef des services secrets, William J. Donovan, avec comme vice-président Allen Welsh Dulles, le directeur de la CIA... A noter que Robert Schumann, Józef Retinger et Paul-Henri Spaak, tous les trois considérés comme Pères de l'Europe (voir plus loin), ont également touché des fonds en provenance de la CIA, ce que des documents gouvernementaux américains déclassifiés ont depuis révélé.

L'Organisation Française du Mouvement européen est créée en 1949*². Ses réflexions et projets ont inspiré Jean Monnet, lorsque celui-ci a proposé à Robert Schuman, en avril 1950, la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), première pierre de l'Europe communautaire et de l'actuelle Union européenne, établie en septembre 1952. Le Mouvement européen est notamment à l'origine du Conseil de l'Europe, créé le 5 mai 1949, et de la Convention européenne des droits de l'homme. Il a aussi contribué à la création du Collège d'Europe de Bruges et du Centre européen de la culture de Genève.

* Ses personnages clés sont les belges Paul-Henri Spaak (1899/1972) et Jean Rey (1902/1983), les français Robert Schuman et Valéry Giscard d'Estaing, l'allemand Walter Hallstein, le luxembourgeois Gaston Thorn (1928/2007).

Son activité a été relancée à l'occasion de la campagne du référendum sur le Traité sur l'Union européenne (Traité de Maastricht) sous la présidence de Jean François-Poncet (UDF) qui succède à Louis Leprince-Ringuet. Les présidents suivants seront Jean-Louis Bourlanges, Anne-Marie Idrac, Pierre Moscovici, Sylvie Goulard, Christian Philip, Jean-Marie Cavada, et actuellement Yves Bertoncini, Directeur de Notre Europe-Institut Jacques Delors.

 

Le mécano est en place, la création du Conseil de l'Europe* en mai 1949 par le Traité de Londres étant suivie de la création du Parlement européen en septembre 1952, alors nommée Assemblée commune, de 78 membres (sans pouvoir) issus des parlements nationaux des six pays constituant la CECA (Communauté économique du Charbon et de l'Acier) établie en 1951. Avec la création par le Traité de Rome de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957 (regroupement de la Belgique, de la France, du Luxembourg, de l'Italie, des Pays-Bas et de la République Fédérale d'Allemagne), cette Assemblée parlementaire européenne est renommée Parlement européen en 1962. En 1987, elle se transforme en union politique, voyant sans cesse son effectif progresser jusqu'à 751 députés (dont le Président) depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009, et avec une extension significative de ses pouvoirs qui deviennent véritablement supranationaux, environ 90% des législations prises en 2023 par les Etats-membres portant sur la mise en oeuvre de lois européennes.

Le Traité de Maastricht de 1992 parachève le sombre dessein de cette hydre prédatrice derrière la vitrine guimauve affichée pour gogos illusionnés, consacrant la politique étrangère et de sécurité commune qui ouvre clairement son adossement à l'Otan, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, organisation politico-militaire mise en place à l'initiative des Etats-Unis afin de préserver par ce bloc occidental ses intérêts économiques comme militaires.

Ils se comptent sur le doigt de la main ceux qui dès le départ n'ont pas été illusionnés, voyant clairement dans ce jeu de dupes orchestré l'intention réelle d'asservissement cachée...

* Le Conseil de l’Europe est une organisation intergouvernementale dotée d’une personnalité juridique reconnue en droit international public, qui rassemble de nos jours 820 millions de ressortissants de 47 États membres. Il est le garant des normes juridiques établies dans les domaines de la protection des droits de l'homme, du renforcement de la démocratie et de la prééminence du droit en Europe. La Convention européenne des droits de l'homme ainsi que la Cour européenne des droits de l'homme en constituent la cheville ouvrière. Ses activités intéressent tous les domaines de la vie courante, sauf les questions de défense, ayant abouti à l’élaboration d’un large éventail de normes, chartes et conventions destinées à faciliter la coopération entre les pays membres du Conseil et à renforcer la construction européenne. Il a également pour but de favoriser un progrès économique et social. Ses organes statutaires sont le Comité des ministres et le Parlement, qui établissent le dialogue avec le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux et la Conférence des organisations internationales non gouvernementales.

 

Les Pères fondateurs de l'Union européenne adoubés USA (1)

Il y a bien sûr sur le devant de la scène l'homme d’État français Robert Schumann (1886/1963), dirigeant du Mouvement européen International de 1955 à 1961, et qui dirigera le Parlement européen de 1958 à 1960. Il s'avère depuis la déclassification des documents du gouvernement américain* qu'il fut un agent de la CIA pour contribuer à la campagne destinée à favoriser l'établissement de l'Union entre 1950 et 1960 via le Comité américain pour une Europe unie (ACUE : American Committee on United Europe) créé en 1948 et codirigé par le Directeur de la CIA Allen Dulles. L'ACUE était un des principaux financiers du World Federalist Movement via les fondations Ford et Rockefeller. C'est sous sa proposition en mai 1950 que sera initiée en avril 1951 la CECA - Communauté économique du Charbon et de l'Acier -, pierre fondatrice de l'Union européenne à venir en soumettant la production du charbon et de l'acier à une autorité commune (c'est ce qui est nommé Plan Schumann), avec comme conséquence l'abondon progressif de la souveraineté des Etats nationaux (c'est pourquoi est célébrée depuis lors chaque 9 mai la Journée de l'Europe)... En 1958, il sera élu le premier président du Parlement européen nouvellement créé à Strasbourg.

* Documents découverts par le chercheur universitaire Joshua Paul à l'Université Georgetown de Washington.

 

Jean Monnet (1888/1979), le Père vénéré de l'Europe (2)

Il rejoint le Canada en 1910 en quête de nouveaux marchés pour le business du cognac familial. Sur place, il se lie à la Hudson Bay Company et aux opérations de banque de Lazard brothers. Devenu le confident d'hommes politiques à haut niveau, il intègre comme conseiller après la première guerre le groupe La Table Ronde (The Round Table), point central d'animation du réseau mondialiste, auprès de Lord Milner et du colonel House, au moment de la préparation du Traité de Versailles et la création de la Société des Nations. Quelques années plus tard, il rejoint les États-Unis et prend les fonctions de vice-président d'une compagnie propriété de la Bank of America, la Transamerica. Il se trouve dans la position parfaite pour accompagner la création de la Communauté européenne, prenant en 1948 la tête du Comité pour les États-Unis d'Europe et contribuant à la mise en place du plan Marshall*, crédits d'après-guerre accordés par l'Amérique à l'Europe (European Recovery Programme) comme patron de la Commission du Plan pour la France qui sera baptisé plan Schuman, du nom du Ministre socialiste des Affaires étrangères français, Robert Schuman. C'est lui qui écrira la déclaration  historique que Schuman prononcera le 9 mai 1950 en faveur de la création de la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier (CECA), et dont il sera le premier président de 1952 à 1955.

* Le conseil d'administration de ce plan était entre autres composé du chef de la CIA, Allen W. Dulles, alors président du CFR.

 

Józef Retinger (1888-1960), le "père d’ombre" de l’Europe (3).

 Diplômé de la London School of Economics (LSE) créée en 1895 par la Société fabienne (Fabian Society), école prônant la synthèse de l’économie de marché et de l’économie planifiée, il représente le Conseil national polonais à Londres avant 1914, nouant des liens durables avec Lord Arthur Balfour, Lionel Curtis et Philip Kerr (fils spirituels de Cecil Rhodes), Chaim Weizmann (président de la Fédération sioniste et futur président de l’État d’Israël) ou encore avec le Premier Lord de l’Amirauté Winston Churchill. Il devient le bras droit du gouvernement polonais en exil dirigé par le général Sikorski, qui meurt fort opportunément, en juillet 1943, dans un accident d’avion à Gibraltar. Des bruits couraient sur la volonté de ce général de prouver que les véritables auteurs du massacre des officiers polonais à Katyń étaient les Soviétiques et non les nazis. Retinger, qui accompagnait toujours Sikorski lors de ses déplacements, n’était pas à ses côtés le jour de l’accident.

Son jour de gloire est le discours prononcé le 7 mai 1946 au Chatham House, think tank de la politique étrangère britannique créé par son ami Lionel Curtis, où il défend le principe de l’unification politique du Vieux Continent. Il est "l’initiateur" de la Ligue européenne de coopération économique (LECE) se définissant comme "un groupe de pression intellectuelle" réunissant de nombreux responsables industriels et financiers pour promouvoir l’intégration monétaire ou l’organisation des transports aboutissant à une Europe fédérée. Cherchant à fédérer les différents mouvements fédéralistes européens, il organise le Congrès de la Haye en mai 1948 sous l’égide de W. Churchill, lançant le processus de la construction européenne. Dans la foulée de ce congrès, le Mouvement européen est créé, Retinger en pilotant l’ensemble comme secrétaire général du mouvement de 1958 à 1960. Il parachève son action en co-créant le Bilderberg avec David Rockefeller, qui voit le jour en 1954, dont la finalité comme club exclusif de dirigeants mondiaux est le resserrement des liens euro-atlantiques.

 

Walter Hallstein (1901/1982), le Juriste nazi de l'Europe (4)

Il a été le premier président de la Commission européenne de 1958 à 1967. Juriste allemand, doyen à l'Université de Rostock en 1936, il fut membre du parti nazi et travailla auprès de Hitler sur l'édification du projet Nouvelle Europe décidé avec Mussolini en 1938. Ce projet fut proposé au peuple français dans le cadre de la grande exposition universelle sur le thème "Exposition de la France européenne" au Grand Palais à Paris en 1941. Arrêté lors de la bataille de libération de Cherbourg en juin 1944, il est recruté par les États-Unis et deviendra secrétaire d’État du chancelier allemand Conrad Adenauer en 1951, préparant sur la base de ses travaux antérieurs ce qui deviendra le Traité de Rome le 25 mars 1957, soit l'acte officiel de création de la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA). Il le signera aux côtés d'Adenauer.

Cf. en complément livre "Les racines nazies de "l'Union européenne de Bruxelles" des auteurs August Kowalczyk, Matthias Rath, Aleksandra Niedzwiecki et Paul Anthony Taylor (2009 - Dr Rath Health Foundation, organisation à but non lucratif visant à contribuer à l'amélioration de la santé humaine à l'échelle mondiale par la recherche, l'éducation et la défense des droits des patients à choisir des remèdes naturels).

 

Paul-Henri Spaak (1899/1972) (5)

Homme d'État belge issu d'une lignée de notables, il est considéré également comme l'un des Pères de l'Europe. Après des études de droit et l'exercice du métier d'avocat au barreau de Bruxelles, il se fait élire comme député sur la liste du parti socialiste, avant d'embrasser une carrière de ministre (Transports et PTT, Affaires étrangères, Premier ministre). En 1946, il est élu président de la première Assemblée générale des Nations unies à Londres. Il est Président du Mouvement européen de 1950 à 1955, signe le traité de Rome le 25 mars 1957, et devient secrétaire général de l'OTAN de 1957 à 1960.

 

Point commun de tous ces pères fondateurs, ils sont en relation avec nombre de francs-maçons ou le sont eux-mêmes, et fréquentent des personnages puissants car fortunés qui tirent les ficelles au bénéfice exclusif des Etats-Unis.

 

En dépit du sentiment de méfiance du bon sens populaire, voyant par exemple les Français voter significativement pour le Non au référendum* sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe - appelé traité de Rome II ou traité de Rome de 2004 - le 29 mai 2005 (la question posée aux électeurs était "Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ?") alors que les partisans du "oui" avaient bénéficié de 71 % des interventions dans les médias télévisés (entre le 1er janvier et le 31 mars 2005). Son résultat rejoint celui des Pays-Bas (2005) et de l'Irlande (2008). Un tour de bonimenteur va cependant permettre sa mise en œuvre par le Traité de Lisbonne, qui reprend la majorité des changements qui se trouvaient dans le traité constitutionnel initial sous forme d'amendements.

* Il s'agissait du troisième référendum sur un traité européen, après ceux de 1972 et de 1992, le premier à être rejeté : le "non" a recueilli 54,68 % des suffrages exprimés, soit 2 641 238 voix de plus que le "oui". A noter que sur les 17 pays membres d'alors, 10 avaient choisi de ratifier ce traité par le biais du référendum (Danemark, Espagne, France, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Tchéquie, Royaume-Uni), le référendum étant même reporté sans être jamais tenu dans 6 pays (Danemark, Irlande, Pologne, Portugal, Tchéquie, Royaume-Uni).

 

Pas de logo, pas de sigle. Discrétion totale, les médias occidentaux n’évoquant que très rarement ses réunions et diffusant encore moins des reportages… A l’initiative du milliardaire états-unien David Rockefeller (1915/2017), milliardaire dirigeant l’empire éponyme dont la Chase Manhattan Bank devenue la JP Morgan Chase (autrefois la plus grande banque américaine au monde), et de Joseph Retinger (1888/1960), jésuite, Franc-maçon du 33° degré et diplomate polonais surnommé le "père d’ombre" du fédéralisme européen (Cf. photo 1) qui travaillait en tandem avec Jean Monnet, le Groupe dit de Bilderberg a été fondé par en 1954 à l'Hôtel Bilderberg à Osterbeek (Pays-Bas) à l'invitation du Prince allemand Bernhard des Pays-Bas (1911-2004 - photo 2), ancien membre au début des années 1930 de la Reiterkorp SS (cavalerie), et marié en 1937 à l’héritière du trône des Pays-Bas*, la princesse Juliana, dont la fille la reine Béatrix (Cf. photo 3) est une active participante des réunions de ce club. Celui-ci est co-fondateur du Groupe avec David Rockefeller, le diplomate américain, politiste, et consultant en géopolitique Henry Kissinger (photo 4) complétant plus tard le tableau comme éminence d'influence majeure.

* Il était de ce fait le gendre de la Reine Wilhelmine, cofondatrice de l’ancêtre de British Petroleum avec la famille royale d’Angleterre.

 

Le Groupe de Bilderberg est sans doute le plus puissant des réseaux d'influence, rassemblant des personnalités de tous les pays, leaders de la politique, de l'économie et du monde des affaires, de la finance, des médias, des responsables de l'armée ou des services secrets, ainsi que quelques scientifiques et universitaires et des membres de la haute noblesse européenne. Il s'agit bel et bien de la "crème de la crème" du sérail politique, économique et financier du monde atlantiste, parmi lesquels nombre de décideurs de haut niveu de l'Union européenne*. Peu importe les clivages politiques de façade qui n'existent que pour abuser le bon peuple, le conservateur Premier ministre anglais Edward Heath y côtoyant par exemple son opposant travailliste Harold Wilson en toute confraternité afin de modeler la future bascule de la souveraineté nationale dans le super État en cours de préparation... Les règles d’organisation et d’intervention des participants se calquent directement sur celles régissant le Royal Institute of International Affairs (RIIA), principes de fonctionnement appelés "règle de Chatham House".

A noter qu'il a donné naissance en 1973 à la Commission trilatérale (voir plus loin) que de nombreux membres ont rejoint. Le Groupe travaille comme il se doit en étroite relation avec le CFR (Council on Foreign Relations) dont il est l'émanation.

Figuraient lors de la réunion de 2023 (18 au 21 mai) Joseph Borrell, vice-président de la Commision européenne, Roberta Metsola, Présidente de l'Assemblée européenne, et Paolo Gentiloni, Commissaire européen aux affaires économiques.

 

Très structuré, le Groupe de Bilderberg est un groupe charnière du véritable gouvernement mondial occulte, la haute finance, puisqu'au cours de ses réunions longtemps tenues secrètes (environ quarante ans) des décisions stratégiques essentielles* y sont prises par consensus hors des institutions démocratiques où ces débats devraient normalement avoir lieu, est organisé en 3 cercles successifs :

- Le "cercle extérieur", assez large, qui comprend 80% des participants aux réunions (environ 130 personnes par conférence), dont les frais sont supportés par les contribuables des pays hôtes... Les membres de ce cercle ne connaissent qu'une partie des stratégies et des buts réels de l'organisation. Ils participent aux réunions à titre personnel et non officiel, afin de ne pas engager leurs pays d'origine quant aux conséquences des décisions prises et mises en oeuvre. Il s'agit de ce fait d'une entente à huit clos, digne d'une pratique mafieuse car occulte.

- Le deuxième cercle, beaucoup plus fermé, est le Steering Committee (Comité de Direction). Il est constitué d'environ 35 membres, exclusivement européens et américains. Ils connaissent à 90% les objectifs et stratégies du Groupe. Les membres américains sont également membres du CFR (Council on Foreign relations).

- Le cercle le plus central est le Bilderberg Advisory Committee (Comité consultatif). Il comprend une dizaine de membres, les seuls à connaître intégralement les stratégies et les buts réels de l'organisation.

Le choix et la présence de ces élites au sein du Bilderberg conditionnent largement la marche des affaires politiques, économiques et financières, comme par exemple le choix de l’homme politique belge Herman Van Rompuy (photo 5) qui, après avoir passé avec succès un oral le 12 novembre 2009 pour le poste à pourvoir de président du Conseil européen à pourvoir, se verra adoubé. C'est un indéniable accélérateur de carrière pour celles et ceux qui y participent.

* Les orientations stratégiques décidées par le Groupe de Bilderberg peuvent concerner le début d'une guerre, l'initiation d'une crise économique ou au contraire d'une phase de croissance, les fluctuations monétaires ou boursières majeures, les alternances politiques dans les "démocraties", les politiques sociales, ou encore la gestion démographique de la planète.

 

"Le Traité de Rome, fondateur du marché commun, s'était nourri des conférences de Bildelberg."

George McGhee - (ex) Ambassadeur états-unien en Allemagne

 

Ascension "providentielle"

Le Bilderberg et ses sections telles que la "French-American-Connection" (Cf. plus en avant) placent leurs pions aux plus hauts niveaux des hiérarchies gouvernementales et européennes. Ainsi Emmanuel Macron, ancien inspecteur des finances sorti de l'ENA en 2004, a été repéré très tôt par les "chasseurs de têtes" du Bilderberg. Il est nommé rapporteur de la Commission Attali (Commission pour la libération de la croissance française) sur recommandation de son dirigeant Jaques Attali, se mettant en 2008 "en disponibilité" de la fonction publique. Il devient "banquier d'affaires" au sein de la banque De Rothschild, l'une des antichambres du pouvoir et au cœur du système Bilderberg. Sa "docilité" lui rapporte la décoration suprême, Associé-gérant. Il pilote ainsi une fusion acquisition pour le compte de Nestlé, de plus de 11 milliards de francs suisses, les royalties offertes le rendant millionnaire en €uros... Il est dans la foulée nommé Secrétaire Général-adjoint de la Présidence de la République, le voyant par le biais du "pacte de responsabilité" et du "crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi" offrir deux beaux cadeaux à ses comparses du Medef, le syndicat patronal du capitalisme français. Il quitte en juin 2014 le cabinet de François Hollande, Chef de l'Etat, où il cumulait les postes de "Conseiller Economique et Financier" et de "Secrétaire Général Adjoint de l’Élysée", officiellement pour des projets personnels... Ceux-ci, très vite menés, le voient nommé ministre de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique du gouvernement Valls II, avant que de s'émanciper pour réaliser le coup de Jarnac parfait en captant à son profit l'élection présidentielle de 2017 en bénéficiant d'une couverture médiatique de l'intelligensia industrielle mise exclusivement à son service. Le tout sans qu'à ce jour il n'ait jamais été élu où que ce soit, pour quelque mandat que ce soit. Une belle usurpation de la soi-disant démocratie !

 

Ses buts sont sans équivoque :

- Un gouvernement mondial unique, passant par la réduction progressive des souverainetés nationales, avec pour siège l'Organisation des Nations Unies sous contrôle de la haute finance;

- Une union économique internationale divisée en trois blocs commerciaux (Union européenne, Union américaine, Union Asie-Pacifique);

- Un système juridique uniforme reposant sur la Cour internationale de justice;

- Une armée mondiale, en l'occurrence l'OTAN, destinée à remplacer toutes les armées nationales;

- Un seul Etat social socialiste, sans classes sociales, où seuls ceux qui obéissent sont récompensés et les autres ostracisés...

Au rayon de ses faits d'armes, se place en premier la construction de l'Union européenne (Traité de Rome et création de l'euro), tout comme les guerres de Yougoslavie de 1991 à 2001, le report de la guerre en Irak de l'automne 2002 à mars 2003...

 

Le Bohemian Club

Le Bohemian Club a été créé en 1872 par cinq journalistes du San Francisco Examiner. Situé à San Francisco en Californie (site de Monte Rio), il est l’un des clubs les plus fermés du monde. Il regroupe quelques 2.000 membres*, uniquement des hommes, pour la plupart des Américains néo-conservateurs et membres de l’élite (politiciens, chanceliers, musiciens, directeurs de médias, chefs d’entreprise, etc…) représentant au total le quart de la fortune privée aux États-Unis. Il y a quelques membres européens, comme Valery Giscard d’Estaing, le fondateur de la constitution Européenne et ancien Président de la République Française. Ils se réunissent tous les ans lors des deux dernières semaines du mois de juillet au Bohemian Grove, propriété privée de 11 km² appartenant au club*. La cotisation est de 25.000 $, et la liste d’attente est de 21 ans au minimum. Le slogan du club est Weaving Spiders Come Not Here ("Araignées Tisseuses Ne Venez Pas Ici"), faisant référence aux propositions d’affaire par des personnes provenant de l’extérieur du club. Le Club est célèbre pour avoir développé le Projet Manhattan lors d’un meeting en septembre 1942, qui amena subséquemment à la bombe atomique.

* Quelques membres célèbres : David Rockefeller (Banquier, membre du Groupe Bilderberg, du CFR et de la Commission Trilatérale), Nelson Rockefeller (Banquier, membre du CFR), Henry Kissinger (Ancien ministre des affaires étrangères sous la présidence de Nixon, membre du Groupe Bilderberg, du CFR, de la Commission Trilatérale), Dwight Einsenhower (président des Etats-Unis de 1953 à 196), Richard Nixon (Président des Etats-Unis de 1969 à 1974), Gerald Ford (Président des Etats-Unis de 1974 à 1976), Ronald Reagan (Président des Etats-Unis de 1981 à 1988), George H.W. Bush (Président des Etats-Unis de 1989 à 1992), George W. Bush (Président des Etats-Unis de 2000 à 2008, membre des Skull and Bones), Dick Cheney (Vice-président des Etats-Unis de 2001 à 2008), Colin Powell (Ancien ministre de la défense de Bush),George Schulz (Ancien ministre des affaires étrangères sous Reagan), Arnold Schwarzenegger (gouverneur de Californie), Alan Greenspan (Président de la banque centrale américaine la FED), David Packard (Fondateur de la société Hewlett-Packard), Lou Gerstner (Président d’IBM), Helmut Schmidt (Ancien premier ministre allemand), Michel Rocard (Ancien premier ministre français, membre du Groupe de Bilderberg), Tony Blair (Ex premier ministre britannique, également membre du Groupe de Bilderberg), Walter Cronkite (Journaliste vedette de la chaine CBS), Francis Ford Coppola (Cinéaste), Charlton Heston (Acteur, et président du lobby américain des propriétaires d’armes à feu), Bono (Chanteur du groupe U2)…

Le journaliste Alex Jones a infiltré lors de l’été 2000 le Bohemian Grove et a filmé la cérémonie pour réaliser son documentaire "Dark secrets inside Bohemian Grove". Selon lui, des cérémonies païennes d’inspiration druidique y auraient lie, comme la Cremation of care qui ouvre les deux semaines annuelles de séminaire, sorte de reprise de rites druidique et babylonien au bord d’un lac artificiel et au pied d’une statue de hibou en ciment de 12 mètres (le hibou est le symbole du club, que l’on retrouve sur son logo). Durant la cérémonie, des haut-parleurs sont posés à côté du hibou, donnant l’illusion qu’il parle, agissant ainsi en tant que maître de cérémonie. À la fin de la cérémonie, une barque contenant un cercueil dérive jusqu’au pied du hibou, contenant une effigie d’enfant qui est alors brûlée sur un bûcher. Ceci fait penser au culte des démons cananéen et babylonien Baal-Moloch, où des parents offraient leurs enfants au dieu Moloch. L’incinération symbolise la disparition des soucis pour les membres du club.

La suggestion subliminale non "complotiste" il va sans dire d'Emmanuel Macron lors de son intervention sur les réseaux sociaux en aôut 2021
La suggestion subliminale non "complotiste" il va sans dire d'Emmanuel Macron lors de son intervention sur les réseaux sociaux en aôut 2021

 

La Société du Mont-Pèlerin

La Société du Mont-Pèlerin (Mont Pelerin Society, MPS) est une société de pensée créée en 1947 en Suisse et composée d'économistes, d'intellectuels ou de journalistes. Fondée par, entre autres, Friedrich Hayek, Karl Popper, Ludwig von Mises, ou Milton Friedman, elle défend les valeurs libérales, telles que la liberté d'expression, l'économie de marché et la société ouverte.

En réaction au keynésianisme ambiant de l'après 1945, ses membres souhaitaient favoriser l'économie de marché et la "société ouverte" à l'échelle mondiale. Le but officiel de ces rencontres est d'offrir pendant quelques jours un lieu de discussion et de débats, généralement en septembre de chaque année. La Société ne divulgue pas le nom de ses membres mais ceux-ci peuvent le faire. Pour devenir membre, il faut être invité par un adhérent puis être approuvé par le comité d'organisation.

Huit adhérents passés et présents, dont Friedrich Hayek, Maurice Allais, Milton Friedman, George Stigler, James M. Buchanan, Gary Becker et Ronald Coase, ont reçu le Prix Nobeld'économie. De nombreux membres ont créé des think tanks importants, comme la Heritage Foundation*, dont la MPS reçoit d'ailleurs le soutien financier pour organiser sa réunion annuelle. Elle constitue en quelque sorte la maison mère des think tanks néolibéraux et de ses trois grands courants :  l'école autrichienne, dont l'un des plus éminents représentants dans la Société du Mont-Pèlerin est l'écomiste et philosophe autrichien naturalisé anglais Friedrich Hayek (1899/1992) connu pour son livre "La Route de la Servitude" et prix Nobel d'économie en 1974, l'école de Chicago, portée notamment par Milton Friedman et George Stigler, et l'ordolibéralisme, développé par Wilhelm Röpke et Walter Eucken.

* Laboratoire d'idées et lobby américain fondé en 1973 et basé à Washington, qui se donne pour mission de "formuler et promouvoir des politiques publiques conservatrices sur les principes de la libre entreprise, du gouvernement limité, de la liberté individuelle, des valeurs traditionnelles américaines et d'une défense nationale forte". Il est considéré comme l'un des plus puissants think tanks des États-Unis, de nature néoconservatrice, particulièrement actif sous les administrations Reagan et George H. W. Bush.

 

La Fondation Ditchley

La Fondation Ditchley (Ditchley Foundation) est une organisation britannique entièrement privée fondée en 1958 par Sir David Wills. Elle est basée à Ditchley House près de Chipping Norton, Oxfordshire, et a pour but originaire de développer les relations internationales entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Aujourd'hui, elle inclut cependant dans ses discussions des représentants de différents pays.  Les conférences accueillent une quarantaine de personnes près de quinze fois l'an, la plupart du temps au château de Ditchley Park, afin de discuter de problèmes d'ordre international. Sont conviés à ce club très sélect des industriels, des financiers, des ministres, des secrétaires d'État, des journalistes, des intellectuels ou encore des dirigeants des forces armées et plus particulièrement celles de l'OTAN. Comme aux rencontres de Bilderberg, les discussions sont strictement privées et donc non attribuables. Par contre, il est possible de lire un rapport sommaire des conférences sur le site Internet de l'organisme. La Fondation Ditchley se rapproche également de la Commission Trilatérale, même si elle est moins connue que ces deux dernières. John Major (ancien premier ministre britannique) et Jeremy Greenstock étaient respectivement président et directeur de la fondation en date du 22 décembre 2005.

La Fondation a également une "succursale" américaine, l'American Ditchley Foundation, et une autre canadienne, la Canadian Ditchley Foundation. De nombreux membres du Council on Foreign Relations, ainsi que (entre autres) Robert D. Hormats (directeur de Goldman Sachs International), Dr.Jessica Tuchman Mathews (président du Carnegie Endowment for International Peace), le general Brent Scowcroft (président du Forum for International Policy), Nigel Broomfiel et Michael Quilan (tous deux ancien président de la Ditchley Foundation), ou encore James F. Hoge (éditeur de Foreign Affairs) font partie de l'American Ditchley Foundation.

 

Tout comme l’idéologie des droits de l’homme, conçue au sein des loges maçonniques au XVII° siècle et servant depuis de paravent et de caution à l’édification du Nouvel Ordre du Monde, une nouvelle idéologie émerge, complémentaire et adaptée aux excès de l’économie industrielle. La protection légitime de la faune et de la flore devient à son tour l’étendard de la bienpensance, et permet la création de structures ad’hoc, nouveau coup de boutoir aux réglementations nationales. Le mouvement hippie des années soixante et le déclin continu des grandes religions du Livre, tout particulièrement le Catholicisme, vont voir le courant mystique du New Age déverser ses promesses de bonheur et accentuer la dérive des esprits vers une divinisation de la nature. Ainsi le principe de Gaïa identifié à la "terre-mère" conduit par son culte à l’universalisme panthéiste rédempteur qui, sans être pour partie dénué de sens, n’est pas la vocation de ses initiateurs et promoteurs. De nombreux instituts vont ainsi propager cette manipulation philosophique, tout particulièrement le WWF (World Wild Fund for Nature), institut promouvant la protection de la nature. Sa création en 1961 est le fruit du travail de membres et partisans mondialistes, tout comme l’avait été quelques années auparavant la naissance en novembre 1946 de l’UNESCO, organisme mondial consacré à la promotion de l’éducation, des sciences et de la culture, rattaché à l’Organisation des Nations Unies (photo 3). C’est Julian Huxley*, frère d’Aldous et partisan lui aussi de l’eugénisme, qui en devint le premier président… Quant au WWF, son premier président est… le prince Bernhard, qui a passé la main pour la conduite du Bilderberg.

* Julian et Aldous avaient pour grand-père paternel, Thomas Huxley (1825-1895), biologiste farouche défenseur des principes darwiniens. Julian Huxley est par ailleurs l'inventeur du mot transhumanisme, paru dans son livre de 1957 " New Bottles for New Wine ".

 

Le véritable rôle des Nations Unies

Instituée le 24 octobre 1945 par la ratification de la Charte des Nations unies signée le 26 juin 1945 par les représentants de 51 États, l'Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale qui en 2022 regroupe 193 États membres. Par-delà sa façade humaniste affichée (maintien de la paix, sécurité internationale, protection des droits de l'homme, fourniture de l'aide humanitaire, développement durable, garantie du droit international), elle a une mission dissimulée bien moins lumineuse, celle d’asservir la planète, l’un des moyens d’y parvenir étant le nouveau "traité sur les pandémies"* proposé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS - photo 4). S’il est adopté par les pays membres de l’OMS, ce traité supprimera toute souveraineté nationale, conférant à cette organisation le pouvoir et l’autorité d’imposer tout ce qu’elle juge nécessaire pour traiter une menace pour la santé publique, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Elle pourra ainsi imposer des "vaccins" contre le covid et les "passeports" biométriques associés dans le monde entier, tout comme imposer des enfermements déshumanisants et de faire appliquer des traitements coûteux, dangereux et inefficaces contre la volonté des populations. C'est ce qu'a laissé entendre son directeur général, l'homme politique éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a déclaré que le maintien de l’autonomie individuelle, ou même de l’autonomie nationale, en matière de politique et d’interventions de santé publique était égoïste et faisait obstacle au programme mondial de l’OMS.

Il suffit que l’Assemblée mondiale de la santé vote le traité en 2023 pour lier tous les pays membres à ses principes.

* Les négociations relatives au traité sur les pandémies ont débuté le 3 mars 2022, ayant reçu peu d’attention en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a fait la une des journaux du monde entier.

 

"Les Nations Unies telles qu’elles existent aujourd’hui sont inutiles, inopérantes, dysfonctionnelles et sont un outil de l’empire.

Ceux d’entre nous qui comprennent la méchanceté de l’empire et le danger toujours croissant qu’il représente doivent savoir que la défense efficace de la vie sur la planète Terre, y compris celle de l’espèce humaine elle-même, requiert inexorablement l’existence d’un organisme indépendant et d’un forum mondial démocratique pour une défense authentique et efficace des droits de la Terre Mère et de l’humanité.

C’est pourquoi nous insistons, répétons et répétons encore que les Nations unies telles qu’elles existent aujourd’hui sont inutiles, inopérantes, dysfonctionnelles et qu’elles sont un outil de l’empire.

C’est pourquoi il ne jouit plus d’aucune confiance ni d’aucune crédibilité".

Miguel d'Escoto Brockmann (1933/2017), diplomate nicaraguayen, président de l'Assemblée générale des Nations unies de septembre 2008 à septembre 2009

 

La Lucis Trust, origine du mouvement du "New Age"

Structure à but non lucratif créée en 1922 par Alice et Foster Bailey, la Lucis* Trust est à l’origine une société d’édition pour les livres écrits par sa fondatrice suivant les hauts enseignements théosophiques (la théosophie est une tradition spirituelle explicative de la Création appelée Doctrine secrète) de la philosophe russe ésotérique Madame H.P. Blavatsky (1831/1891). Gravitant dans les milieux francs-maçons de la haute bourgeoisie et de la noblesse états-uniennes et introduits dans les plus hautes sphères politiques de l’État, ses initiateurs, sincères dans leur engagement mais se trompant pour partie dans l'enseignement dispensé, sont fortement imprégnés de messianisme, attendant la venue d’un Sauveur universel sous différents noms (l’Avatar, l’Instructeur mondial, le Seigneur Maitreya, Krishna, le Messie, l’Imam Mahdi, le Bodhisattva). Ils prophétisent l’avènement d’un "Nouvel Âge de l’humanité" et d’un "Nouvel Homme" aux alentours de 2030, visant l’instauration d’un "Directoire mondial" composé de "sages" sous la direction éclairée des États-Unis, sorte d’aristocratie spirituelle dans le style de la République de Platon. Le Théosophisme prit le nom de mouvement du "Nouvel Âge".

Par son statut reconnu d’organisation non gouvernementale œuvrant pour la paix dans le monde, elle est accréditée auprès du Bureau d’Information Publique de l’ONU, la conseillant entre autres sous les vocables de "Bonne Volonté Mondiale" et d’"École Arcane", cette dernière pratiquant la méditation occulte. Elle fait partie des structures considérées comme promouvant une religion mondiale, se présentant comme telle. Elle a des sièges à New York, Londres et Genève, dans les locaux de l’ONU. Si l’expression "Nouvel Ordre Mondial" a été supprimée dans les versions plus récentes du site officiel de la Lucis Trust, l’Internet Archive permet de retrouver des anciens textes qui la mentionnent encore.

* Lucis, mot latin, signifie "de la lumière", et constitutif de Lucifer, "le porteur de lumière".

Cf. Luc-Michel Mazenc, sociologue, "New Age et mondialisation néo-libérale", 2005 ; Michel Lacroix, "L’idéologie du New Age", Flammarion, 1996, pp. 90-91 ; Alain Lallemand, sur l’utopie messianique d’Alice Bailey, "Les sectes en Belgique et au Luxembourg", EPO, 1994.

 

Le Club de Rome est un groupe de réflexion (think tank) créé en avril 1968, réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 52 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu'en développement, parmi lesquels l’empreinte écologique, la gouvernance de l’internet, l’éthique environnementale, le changement climatique. Il était piloté à sa création par Aurelio Peccei, un Italien membre du conseil d'administration de Fiat, et Alexander King, un scientifique et fonctionnaire écossais, ancien directeur scientifique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il doit son nom au lieu de sa première réunion à Rome, tenue à l'Accademia nazionale dei Lincei ("Académie des Lyncéens"*) le 8 avril 1968. Il s'est fait connaître mondialement en 1972 par son premier rapport, The Limits to Growth (littéralement "Les limites à la croissance"), connu sous le nom de "rapport Meadows" et traduit en français par l'interrogation "Halte à la croissance ?". Son interpellation intervenait à l'apogée de la période dite des Trente Glorieuses, période de croissance sans précédent dans les pays développés et qui laissait penser que celle-ci était sans limite imaginable. Le concept de croissance zéro, que ce rapport ne préconisait pas, fut néanmoins une des idées fondatrices de l'écologie politique.

Il a créé en 1993 un club annexe, le Club de Budapest, pour équilibrer la pensée rationnelle avec l’aspect intuitif qu’apporte la créativité dans les arts, dans la littérature, et dans la spiritualité, en impliquant quelques-uns des esprits les plus connus et les plus créatifs de notre temps.

* L'Académie des Lyncéens ou Lyncées, parfois Académie des Lynx, est la plus ancienne académie scientifique d'Europe. Fondée en 1603 par un  prince (Federico Cesi), elle adopte la référence à la vue perçante du lynx qui symbolise à la fois la puissance de vue de la science et la découverte de l'extraordinaire pouvoir de résolution du microscope, nouvel outil qui a ouvert au XVIIe siècle la voie à des découvertes fondamentales sur la nature de l'homme. Sa création fut l’un des moments forts de la révolution scientifique de la Renaissance, fondant une tradition nouvelle, celle des académies, sociétés savantes et autres réseaux de correspondants initiés...

 

Des rapports sur la croissance

Le rapport de 1972 sur les limites à porter à la croissance distinguaient cinq principaux problèmes : l’accélération de l’industrialisation, la croissance forte de la population mondiale, la persistance de la malnutrition mondiale, l'épuisement de ressources naturelles non renouvelables, la dégradation de l'environnement. Il a été confirmé par le rapport suivant établi en 2012, qui donnait soixante ans au système économique mondial pour s'effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l'environnement. Cette situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, support de l'institution de recherche scientifique Smithsonian créée sous l'égide de l'administration américaine en 1846 : "The world is on track for disaster...", autrement dit "tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre". Ceci entend que si l'humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030, certains experts considérant qu'il pourrait survenir bien plus tôt.

 

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Dernière pièce du dispositif de décomposition des nations européennes, l’institut privé nommé La Trilatérale, créée en 1973 par là encore David Rockefeller (1915/2017 - photo 1), Henry Kissinger (photo 2), politologue et ancien diplomate états-unien, et Zbigniew Brzezinski (1928/2017 - photo 3), politologue états-unien ex-mentor en sécurité des présidents Jimmy Carter et Barak Obama. Tous deux sont membres du Council on Foreign Relations. La Trilatérale, véritable gouvernement mondial fantôme, regroupe trois zones géographiques économiquement développées - l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon – pour favoriser les concertations sur les plans financier, économique et stratégique, dans leur propre intérêt comme dans celui du reste du monde…

 

La contribution de Henry Kissinger

Henry Kissinger est l’un des membres fondateurs de la Commission trilatérale élitiste, qui a donné naissance à la technocratie d’aujourd’hui, c’est-à-dire au développement durable de l’ONU. Kissinger a également imposé le contrôle de la population à l’ONU. Le tristement célèbre "rapport Kissinger" de 1974 en a jeté les bases par le biais du Conseil national de sécurité des États-Unis, l’organe décisionnel le plus élevé en matière de politique étrangère aux États-Unis. Le 10 décembre 1974, il a ainsi rédigé un document top secret intitulé National Security Study Memorandum ou NSSM-200, également appelé The Kissinger Report, au moment où il était secrétaire d’État.

Le sujet du NSSM-200 est "Implications of Worldwide Population Growth for U.S. Security and Overseas Interests" (Implications de la croissance démographique mondiale pour la sécurité des États-Unis et leurs intérêts à l’étranger). Ce document, publié peu après la première grande conférence internationale sur la population à Bucarest, est le fruit d’une collaboration entre la Central Intelligence Agency (CIA), l’United States Agency for International Development (USAID) et les départements d’État, de la Défense et de l’Agriculture.

 

La Trilatérale a été à l’origine de la création en 1975 du G7 ("Groupe des sept")*, groupe de discussion et de partenariat économique des sept pays réputés être les plus grandes puissances avancées du monde parce que détenant environ les 2/3 de la richesse nette mondiale (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni). Son sommet réunit chaque année les chefs d'État ou de gouvernement de ces pays, ainsi que les présidents de la Commission et du Conseil européens et des invités. A son issue sont mises en œuvre les initiatives prises lors du sommet. Il va sans dire que ses rencontres sont vivement contestées par des mouvements altermondialistes, qui en remettent en cause la légitimité et l'accusent de vouloir diriger le monde au mépris des autres pays afin d'imposer une politique d'inspiration néolibérale.

* Il fut appelé d'abord de façon informelle G5, puis provisoirement G6, et rapidement devenu G7 avec l'intégration du Canada en 1976. Il sera élargi à la Russie en 1997 pour devenir le G8, avant que de l'annexion de la Crimée à la Russie en mars 2014 conduise à la suspension temporaire de la Russie du groupe économique qui est redevenu G7 (la Russie s'est depuis définitivement retirée).

 

Le G7 sera suivi en 1999 après la succession de crises financières dans les années 1990 du "Groupe des vingt" (G20), composé de dix-neuf pays et de l'Union européenne dont les ministres, les chefs des banques centrales et les chefs d'État se réunissent annuellement (Cf. photo)*. Lui aussi vise à favoriser la concertation internationale, en tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays. Il représente ainsi 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut.

Le G20, comme les gouvernements des Etats-membres, gèrent les "story telling" des scénarii mis en oeuvre, autrement dit la communication et la psychologie des "foules" et des "masses" esclaves*². La méthode employée est toujours celle du processus itératif alternant carotte et bâton, destiné petit à petit à habituer les citoyens illusionnés aux choses. Dans cette méthode perverse, il est annoncé des choses horribles, pour finalement retenir le moins "pire" que ce que l’on avait craint avant que de passer à un degré supérieur. Comme le peuple est presque content, cela passe en principe comme une lettre à la poste, ou pas…

Ainsi l'actuelle "bataille" de la vaccination, plus exactement de l'inoculation génique, véritable impasse intellectuelle puisque lorsqu'on est en "guerre", on utilise toutes ses armes à tous les instants. Si la soi-disant guerre est totale, elle ne peut être  perdue de par l'arsenal déployé : on soigne, vaccine, teste, isole, fait du préventif etc... Mais puisque tel n'est pas le cas depuis le début de cette "plandémie", nous avons bel et bien la preuve que l'intention des ploutocrates est tout autre !

* Le G20 se décline sous trois formes : les G20 regroupant des chefs d'État et de gouvernement, les G20 finance regroupant les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales et, depuis les 20-21 avril 2010, des G20 sociaux, réunissant les ministres de l'emploi.

Cf. en complément Contrôle mental & Prédation manipulatoire.

 

La Trilatérale, le think-tank mondialiste

Organisation élitaire, elle regroupe 300 à 400 personnalités parmi les plus remarquées et influentes – hommes d’affaires, hommes politiques, décideurs, "intellectuels" – de l’Europe occidentale, de l’Amérique du Nord et de l’Asie du Pacifique. Son but est de promouvoir et construire une coopération politique et économique entre ces trois zones clés du monde, dits "pôles de la Triade". Elle a été lancée pour permettre aux membres du Bildelberg d’élargir leur influence à partir d’une base politique plus large. Ainsi, pendant les dix premiers jours de sa présidence, Barack Obama a nommé onze hauts fonctionnaires* issus de la Commission trilatérale à des postes clés de son administration, introduisant ainsi une puissante force extérieure dans le leadership de son gouvernement, notamment dans les domaines de gestion de la crise financière et économique, de la sécurité nationale et de la politique extérieure. Qui plus est, la question des conflits d’intérêts est flagrante. Outre ces nominations, il a appelé à la Maison-Blanche plusieurs membres illustres de la Commission trilatérale, dont Zbigniew Brzezinski, son principal conseiller en politique extérieure, cofondateur de la Commission.

La Trilatérale s’apparente à une sorte de grand parti politique mondial, dont les membres se réunissent régulièrement en séances plénières pour discuter de manifestes politiques élaborés par ses membres. Les politiques sont débattues jusqu’à obtention d’un consensus, puis les membres regagnent leurs pays respectifs pour appliquer ou faire appliquer les politiques ainsi approuvées par consensus. À quelles oscillations politiques et économiques sont soumis les membres européens de la Commission trilatérale par la branche états-unienne ?

* Tim Geithner, secrétaire au Trésor ; Susan Rice, ambassadrice auprès des Nations unies; le général James L. Jones, conseiller à la Sécurité nationale; Thomas Donilon, conseiller pour les questions de Sécurité nationale; Paul Volker, président de la Commission pour la reprise économique; l’amiral Dennis C. Blair, directeur du Renseignement national; Kurt M. Campbell, secrétaire d’État adjoint pour l’Asie et le Pacifique; James Steinberg, Député secrétaire d’État; Richard Haass, envoyé spécial du Département d’État; Dennis Ross, envoyé spécial du Département d’État; Richard Holbrooke, envoyé spécial du Département d’État.

 

Les accointances de la Trilatérale avec le monde industriel et le monde des think tanks sont avérés en particulier avec le Transatlantic Policy Network (TPN), réseau non gouvernemental transatlantique créé en 1992, profondément ancré dans le monde politique et des affaires. Il est considéré comme l’acteur majeur de l’influence intégrée européenne. Le président honoraire de la branche européenne de la Trilatérale (président entre 2001 et 2010), Peter Sutherland (photo), est aussi le président de la branche européenne du TPN. Cet Irlandais fut aussi le patron de Goldman Sachs International, président de British Petroleum (BP), ancien directeur général à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), commissaire à la concurrence de 1985 à 1989 sous la présidence de Jacques Delors, et aussi le directeur de l’école fabienne la London School of Economics et siège au comité directeur du Bildelberg... C’est un homme au profil parfait, celui de l’influence tentaculaire dans les domaines politiques, bancaires, entrepreneuriaux, universitaires et sociaux, qui se déploie autant dans le secteur public que dans le privé.

 


Le Transatlantic Policy Network (TPN)

Également ouvert aux administrateurs et universitaires des deux côtés de l’Atlantique, sa mission est de construire et de promouvoir un partenariat stable et fort entre les États-Unis et l’Europe pour influencer tout élément prioritaire et toute forme de développement. Ses quatre buts principaux affichés sont :

. Aider à définir les relations transatlantiques dans l’après - guerre froide et promouvoir le partenariat le plus étroit possible entre les gouvernements et les peuples de l’UE et des USA afin d’assurer la sécurité globale, la croissance économique et la stabilité et l’amélioration des valeurs démocratiques ;

. Utiliser le dialogue, le débat et l’étude pour aider chacun des partenaires transatlantiques à s’adapter aux nouveaux défis et aux nouvelles opportunités, à identifier leurs intérêts communs et à minimiser les incompréhensions réelles ou potentielles entre gouvernements et entre les affaires et les gouvernements ;

. Regarder au-delà des problèmes actuels vers de nouvelles structures et formes de coopération entre l’UE et les USA ;

. Travailler de manière créative et efficace au travers du réseau avec d’autres institutions et organisations aux objectifs complémentaires.

Transatlantic Environment Dialogue (TAED), Transatlantic Consumers’ Dialogue (TACD), Transatlantic Business Dialogue (TABD), New Transatlantic Agenda (NTA), Transatlantic Legislators Dialogue (TLD) … autant de déclinaisons de ses travaux, projets et actions qui, masquées par des sigles abscons au citoyen lambda, caractérisent sa force de pénétration et préfigurent la structuration de l’avenir dans les domaines concernant les services financiers et le marché des capitaux, l’aviation civile, l’économie digitale (droits de propriété privés, sécuritaires et intellectuels), la politique compétitive, la coopération régulatoire, la coopération monétaire, la stratégie militaire et de défense. Sans oublier depuis juillet 2013 la négociation du Transatlantic Free Trade Agreement (TAFTA), aussi connu sous le nom de TTIP, Transatlantic Trade and Investment Partnership (ou Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement), ce projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis qui concerne des domaines aussi variés que l'accès aux médicaments, la sécurité alimentaire ou le règlement des différends privés-publics.

Il est à noter l'existence l'équivalent du TPN sous d'autres latitudes. Ainsi le "Trans-Pacific Partnership Agreement " ou "Trans-Pacific Partnership" (TPP), soit la Partenariat Trans-pacifique, traité multilatéral de libre-échange signé le 4 février 2016 qui vise à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Amérique.

 

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Récapitulatif de la structure gigogne constituée

1ère catégorie : l'anti-chambre par les Think Tanks globalistes, clubs privés les plus puissants du monde. Ce sont le Royal Institute of International Affairs - RIIA, appelé aussi Chatham House; le Council on Foreign Relations - CFR; l’Institut Brookings*; l'International Crisis Group, interlocuteur principal sur les questions de guerre des gouvernements occidentaux et organisations internationales, comme les Nations Unies, l’UE et la banque mondiale). Cette catégorie constitue le cœur du système d’influence mondial des élites de l’argent et du pouvoir, leurs orientations devant être directement appliquées par les hommes politiques élus des "dites démocraties", et ce sans contrôle démocratique.

2ème catégorie : structures de financements et d'entraînements des orientations. Les ONG de démocratisation en font partie : Open Society Foundations (union d’ONG sous le patronat de George Soros qui préparent le terrain, de toutes les manières imaginables, pour les agitations futures dans différents pays); National Endowment for Democracy - NED (le New York Times a reconnu dans un article que le NED a orchestré le printemps arabe de manière déterminante); Movements.org (spécialisée dans les émeutes de jeunes comme par exemple les mouvements égyptiens de la jeunesse); la Foundation Ford; l'OAK Foundation; le Sigrid Rausing Trust; la Foundation Rockefeller (composée de petits groupes contestataires violents, qui selon les besoins, sont érigés en héros médiatiques de la liberté et de la démocratie).

3ème catégorie : support rhétorique aux fronts locaux dans la rue, les fondations occidentales pour les droits de l’homme en font partie, comme Human Rights Watch (ONG financée par George Soros); Médecins sans frontières; Amnesty International; Reporter sans frontière.

4ème catégorie : organisations internationales type ONU

5ème catégorie : elle constitue le "front local" dans la rue, c'est-à-dire par des hommes de mains type "No-border" disposant de cartes de visite d’avocats en cas d’arrestation. Parmi elles :  l’organisation Otnop en Serbie, qui a mis en scène la chute du gouvernement serbe en 2000; l’organisation Canvas; Open Ukraine, une ONG qui a participé de manière déterminante à la chute du gouvernement ukrainien; Free Malaysia Today; Prachatai; Pussy Riot; Open Russia; Demokratische Alternative; Arab Commission for Human Rights; Bahrain Centre for Human Rights; Entsar Qadhi; The Young for the Révolution Fureur;…

* L’institut Brookings est considéré comme l’un des plus puissants Think Tanks du monde. Banques, assurances et financiers travaillent pour Brookings. Mais on y retrouve des groupes pétroliers, des fondations, industrie d’armement et autres multinationales…

 

L'influence de l'oligarchie anglosaxonne

La Convention sur l’avenir de l’Europe, présidée par Valéry Giscard d’Estaing, remet le 18 juillet 2003 un projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe présentant les adaptations du cadre institutionnel et politique de l’Union Européenne en vue de l’élargissement prévu en 2004. Elle est en fait inspirée de la Convention de Philadelphie qui mena à l’adoption de la Constitution des États-Unis...

En choisissant de nommer à sa tête un diplomate anglais, Sir John Kerr, Valéry Giscard d’Estaing a été soucieux, et ce dès le départ, que le projet final de la Convention, destiné ensuite à être approuvé par une Conférence intergouvernementale, soit soutenu par les gouvernements nationaux de l’Union et notamment par celui du Royaume-Uni. Dans cette optique, Sir John Kerr présentait un double avantage : il était britannique et il avait l’expérience des Conférences intergouvernementales, ayant participé à la négociation du traité de Maastricht en qualité de Représentant permanent du Royaume-Uni. Et ce John Kerr, aujourd'hui ambassadeur de la Grande-Bretagne aux États-Unis d’Amérique, est membre du groupe Bilderberg, ayant participé à de nombreuses réunions du groupe jusqu’en 2016. Qui plus est, il fut de 1997 à 2010 l’un des directeurs chargés de recruter les bénéficiaires de "la bourse d’études Cecil Rhodes" (Cf. chapitre Le pouvoir par l'argent).

Cf. Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine, Carroll Quigley, éditions Le retour aux sources, exposant le côté secret et opaque du projet et de sa mise en œuvre si peu démocratique de l’oligarchie anglo-américaine, le "groupe de Milner", visant à permettre à l’Empire britannique associé aux États-Unis d’assoir une hégémonie totale sur le monde, sous la forme d’une gouvernance mondiale basée sur des unions régionales.

 

La finalité des institutions mondialistes théorisée - Cliquer pour agrandir
La finalité des institutions mondialistes théorisée - Cliquer pour agrandir

Formatage de la pensée

 

Au-delà de sa structuration gigogne, le processus d'intégration européen passe par un mécanisme de contrôle mental des "pièces" humaines appelées à son orchestration sur le terrain. Cette guerre à l'encontre de la psyché humaine vise à annihiler la notion même d'individuel et d'unique pour aboutir à une masse consentante à partir des élites qui les dirigent. Aussi, pour ces dernières, le processus de formatage mental de la pensée commence très tôt sur les bancs des grandes écoles et universités affiliées, relayé ensuite dans les réseaux élitaires où elles sont attirées. Pour celles et ceux qui n'en sont pas issus, ont besoin de cours de rattrapage ou d'ancrage supplémentaire, d'autres solutions existent.

 

Le Programme "Young Leaders"

En 1981 est créé par la French-American Foundation le programme Young Leaders, programme d’échanges et de rencontres entre jeunes leaders français et américains (entre 30 et 40 ans) pour contribuer à l’efficacité du développement des liens transatlantiques. Il fait suite à son officialisation en 1976 à Washington par les présidents Valéry Giscard d’Estaing et Gerald Ford, lors des célébrations du bicentenaire de la Déclaration d’indépendance américaine. Il rassemble aujourd’hui plus de 400 dirigeants issus du monde de la haute fonction publique, de l’entreprise, des médias, de l’armée et de la recherche. Les candidats retenus participent ensuite à deux séminaires de cinq jours chacun, répartis sur deux années consécutives – alternativement en France et aux États-Unis – afin d’échanger des réflexions sur des thèmes d’intérêt commun et de tisser des liens forts et durables.

Les personnalités françaises ayant participé au programme " Young Leaders " sont des faiseuses d’opinion compte-tenu des responsabilités qu’elles occupent dans les différentes sphères qui s'y prêtent.

Du côté des médias : Jérôme Clément (1982, fondateur d’ARTE), Annick Cojean (2000, journaliste grand reporteur au Monde), Jean-Marie Colombani (1983, fondateur de Slate et ancien directeur du Monde), Bernard Guetta (1981, journaliste économique à France Inter jusqu'en 2018), Erik Izraelewicz (1994, ancien directeur du Monde, décédé en 2012), Laurent Joffrin (1994, PDG de Libération), Sylvie Kauffmann (1998, journaliste au Monde), Matthieu Croissandeau (2002, rédacteur en chef du Nouvel Observateur jusqu'en 2018), Yves de Kerdrel (2005, éditorialiste au Figaro), Christine Ockrent (1983, journaliste), Denis Olivennes (1996, ancien président d'Europe 1, en charge du pôle Médias & contenus du groupe Lagardère), Catherine Sueur (numéro 2 de Radio France jusqu'en 2015).

Du côté politique : François Hollande (1996, ancien président de la République française), Alain Juppé (1981, maire de Bordeaux), Nathalie Kosciusko-Morizet (2005, ancien ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement), Bruno Le Roux (1998, député depuis 1997 et ancien président du groupe socialiste à l'Assemblée depuis 2012), Emmanuel Macron (2012, ancien ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, actuel président de la République française), Arnaud Montebourg (2000, ancien ministre de l'Économie), Pierre Moscovici (1996, ancien ministre de l'Économie et des Finances, commissaire européen), Valérie Pécresse (2002, ancienne ministre de l'Éducation nationale et présidente de la région Ile-de-France), Marisol Touraine (1998, ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé), Najat Vallaud-Belkacem (2006, ancienne ministre de l'éducation nationale), Laurent Wauquiez (ancien ministre).

Du côté business : Henri de Castries (1994, ancien président du directoire du groupe Axa), Nicolas Gaume (1999, PDG de Mimesis Republic et président du Syndicat national du jeu vidéo), Stéphane Israël (2012, directeur de cabinet d'Arnaud Montebourg puis PDG d'Arianespace), Pierre Kosciusko-Morizet (2009, PDG de PriceMinister), Anne Lauvergeon (1996, ancienne présidente d’AREVA), Frédéric Lemoine (2007, directeur du groupe Wendel, à ce titre administrateur de Saint-Gobain), Pierre Mariani (1996, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy de 1993 à 1995, puis responsable à BNP Paribas et enfin dirigeant de Dexia), Laurent Vigier (2010-2011, PDG de la branche internationale de la Caisse des dépôts et consignations), Alexandre Bompard (PDG de la FNAC), Bruno Lafont (ex PDG de Lafarge), Marwan Lahoud (président d'EADS France), Matthieu Pigasse (propriétaire des Inrockuptibles et co-propriétaire du Monde).

Du côté enseignement : Philippe Le Corre (2005, professeur à Sciences Po et à l'IRIS).

Du côté influence : Jean-Marc Jancovici (2002, ingénieur consultant pour l'ADEME, vulgarisateur dans les médias des questions énergétiques), Alain Minc (1981, conseiller politique, économiste, essayiste et dirigeant d'entreprise), Olivier Nora (1995, président des Éditions Fayard), Guy Sorman (1982-1984, essayiste libéral), Stéphane Fouks (PDG de Havas-Worlwide, ancien conseiller de Jérôme Cahuzac et de Dominique Strauss-Kahn).

Côté américain, Bill Clinton (1984) et Hillary Clinton (1983) ont fait partie du programme. Côté britannique, le dernier en date en 2024 est le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer.

 

La programmation "Common purpose"

En 1988 a été créée en Angleterre l'ONG Common purpose - Objectif commun - pour former les acteurs intermédiaires du dispositif. Elle est depuis présente dans de nombreux pays, dont la France. Son objectif déclaré est l'amélioration du fonctionnement des sociétés par l'expansion de la vision, de la capacité à forger des décisions, et de l'influence de tous les types de leaders. Elle développe à cet effet toute une série de programmes de formation pour des dirigeants de tous âges, parcours et domaines, afin qu'ils fassent le plein d'inspiration, d'information et de chances de changer le monde.

Son programme consiste à créer du consensus entre les participants diversifiés, visant à obtenir un accord artificiel sur toute une série de points érigés en norme, qui ne souffre aucune remise en cause face à la véritable diversité. L'objectif est d'aboutir à une mentalité d'"abeilles ouvrières", de comportement de groupe comme organisationnel. Pour ce faire, elle utilise des techniques de manipulation mentale comme la Programmation neurolinguistique, PNL, qui par une technique de choix de mots programme le mental afin de lui faire accepter une certaine perception de la réalité. Ceux et celles qui résisteraient à la programmation se voient progressivement marginaliser par le groupe et, s'ils ne rentrent pas dans le rang, finissent par perdre leur crédibilité de manageurs. Il suffit d'observer le mode de fonctionnement relationnel des collectifs, tout particulièrement dans les entreprises à l'ADN anglo-saxon, pour en comprendre les ravages...

 

Fabrication d'une bulle

A l'image de l'ex Président états-unien Barack Obama, le système médiatico-financier a réussi à fabriquer une bulle destinée à la défense de ses intérêts à l'occasion de la présidentielle française de 2017. Elle se nomme Emmanuel Macron et son mouvement " En marche ", pur concept marketing à la substance creuse à l'image des formats de télé-réalité prisés par les décervelés et autres illusionnés de notre société désacralisée. En l'espace de quelques mois, bénéficiant du soutien de parrains prestigieux et de leurs relais institutionnels aux ordres, une légende destinée à bousculer le vieil establishment en place à bout de souffle et discrédité est sortie de quasi nulle part. L'homme est incontestablement talentueux, et qui plus est cultivé, avec des racines littéraires indéniables. Mais aux éditorialistes serviles parlant de vent nouveau, de dame Chance et d'alignement favorable des planètes, le réalisme du " système " dominant établi amène à reconsidérer cette fable grotesque qui, si elle illusionne pour partie les idolâtres infantilisés, ne dupe guère les observateurs attentifs de cette énième valse des pantins.

L'enjeu n'est ni plus ni moins la survie de l'Europe dans sa raison d'être actuelle, soit la spoliation d'une majorité au bénéfice d'une minorité de prédateurs sans scrupules, tout l'argumentaire sur les bénéfices avérés du modèle européen n'étant que l'écume de surface, aussi judicieuse soit-elle. La stratégie du système bien-pensant et européiste-mondialiste ne peut en effet qu'axer la promotion de l’Europe sur sa promesse de la paix et de la force à plusieurs face à la menace d'autres blocs, ainsi que sur la menace de misère qui résulterait d'une volonté de sortie. Le problème est que l'Europe est parvenue à une quadruple impasse - économique, sociale, culturelle, gouvernance -, qui ne sera jamais réglée tant que les règles du jeu en vigueur ne sont pas redéfinies en toute connaissance de cause. Le cœur du problème de l’avenir de l’Europe est un choix entre le saut fédéral ou le retour aux nations souveraines. S’il n’y a pas de possibilité d’aller vers plus d’Europe pour rendre fonctionnel et techniquement viable le fonctionnement actuel des institutions européennes, alors nous serons contraints, par la force des choses, d’aller vers de moins en moins d’Europe et de privilégier évidemment l’échelon national qui, d’ailleurs, reste le seul susceptible d’assurer réellement un fonctionnement démocratique. Or ce débat, pour permettre un choix politique clair, à partir d'un débat démocratique exemplaire, a été confisqué pour laisser place à une tartufferie démocratique.

 

"La nation-État, en tant qu’unité fondamentale de la vie organisée de l’homme, a cessé d’être la principale force créatrice : les banques internationales et les corporations transnationales sont [à présent] les acteurs et les architectes au sens que prenaient autrefois ces termes appliqués à la nation-État."

Zbigniew Brzezinski - livre paru en 1971 intitulé Entre deux âges : le rôle de l’Amérique à l’ère technotronique.

 

Le mécano financier, ou les relais complices nécessaires

 

Pour soutenir les politiques décidées sous influence, d'autres couvertures apparaissent nécessaires pour leur orchestration économique et financière, et garantir la domination mondiale de l'argent et du crédit. L'expérience américaine de la Fed s'étant avérée un grand succès, et selon le principe de bonne politique qui impose de pérenniser une méthode qui a fait ses preuves, les grands argentiers occidentaux ont décidé de dupliquer le système américain dit de "banques centrales" indépendant du pouvoir politique pour l'imposer au niveau européen, avec la création du fameux Système européen de banques centrales (SEBC), chapeauté par la Banque centrale européenne (BCE), suivi et complété par le Mécanisme européen de stabilité (MES). Soit autant d'institutions politiques dévouées aux intérêts privés des multinationales.

Furent aussi créés avant et après la seconde guerre mondiale la Banque des Règlements Internationaux (BRI) en 1930, le Fonds Monétaire International (FMI) en 1944, la Banque mondiale en 1945, l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) en 1948 dans sa précédente appellation OECE, et qu'un Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) fut trouvé en 1947, précurseur de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les tarifs douaniers en fin de compte nuisant aux consommateurs des deux côtés au profit du Trésor public*.

Et à l'occasion des accords de Bretton Woods de 1971*², la ploutocratie occidentale a imposé au monde entier, par l'intermédiaire du gouvernement des Etats-Unis – vainqueur financier de deux guerres mondiales –, les institutions financières internationales majeures dites "régulatrices" que sont le FMI et la Banque mondiale. Ce faisant, Bretton Woods a finalisé l'ordre monétaro-financier à l'anglo-saxonne sous le joug duquel nous vivons actuellement, consacrant le dollar américain comme devise de référence pour les échanges économiques mondiaux.

* Si par exemple les consommateurs chinois finissent par payer plus cher les produits laitiers, c’est à la fois une perte pour les fabricants français de produits laitiers et pour les Chinois qui apprécient les produits européens. Si les Européens paient plus cher les véhicules électriques chinois, cela durcira notre transition énergétique, réduira le choix et diminuera la concurrence nécessaire à la prospérité du marché. S'il est vrai que la Chine, en raison de la nature de son régime totalitaire, est un cas particulier, son marché de consommation en pleine croissance est également une opportunité pour les fabricants de biens (produitd comme services).

Conférence monétaire et financière des Nations-Unies qui s'est déroulée dans le New Hampshire aux USA, qui voit les autorités (notamment les officiels John Connally, Paul Volcker et George P. Shultz) à l'initiative du Président américain Richard Nixon supprimer les ultimes liens ténus entre l'or et le billet vert, créant ainsi une devise factice (les États-Unis ont ainsi pu protéger leur stock d'or physique, et transformer leurs dettes sous forme papier pour l'éternité). 

 

Des conséquences de l'abandon de l'étalon-or

La décision d’abandon du dollar adossé à l’or prise le 15 août 1971 par le 37° président des Etats-Unis Richard Nixon (1913/1994) a marqué un tournant important dans l’histoire de l’économie mondiale, influençant les politiques économiques, les marchés financiers et le paysage économique mondial au cours des décennies suivantes. Elle a complètement la donne d'un système monétaire international jusqu'alors sous gouverne des accords de Bretton Woods de 1944 qui avaient établi le Gold Exchange Standard dans le but d'assurer la stabilité des taux de change entre nations, et qui voyait alors les États-Unis détenir près de 70 % des réserves mondiales d'or.

L’une des conséquences les plus importantes de cette décision a été le passage à un système de monnaie fiduciaire (pièces et billets), dans lequel la valeur de la monnaie n’est pas directement liée à une marchandise physique comme l’or. Il permet de ce fait une plus grande flexibilité monétaire aux gouvernements et aux banques centrales dans la gestion de leurs politiques monétaires, grâce à la capacité d’ajuster les taux d’intérêt, de contrôler la masse monétaire et de mettre en œuvre des mesures de relance économique plus librement. Cette nouvelle flexibilité leur a ainsi permis de mieux réagir aux conditions économiques et de faire face aux crises financières.

Toutefois, cet abandon du dollar garanti par l’or a conduit à l’augmentation du risque d’inflation, dans la mesure où les gouvernements peuvent depuis imprimer plus de monnaie et augmenter les dépenses, ce qui, en l’absence d’une gestion prudente, peut entraîner des pressions inflationnistes. D'autre part, il a débouché sur une plus forte volatilité des devises et des taux de change entre les différentes monnaies, qui fluctuent en fonction des forces du marché, des conditions économiques et des politiques gouvernementales. Cette volatilité a tout naturellement un impact sur le commerce international, les flux d’investissement et la stabilité financière mondiale.

Si le dollar américain, qui était la principale monnaie de réserve mondiale sous l’étalon-or, a conservé sa position dominante après le changement, sa valeur intrinsèque n'a eu de cesse de s'éroder et d'atténuer sa capacité à garantir la stabilité à long terme en tant que monnaie de réserve. Elle a ainsi ouvert la voie à l’émergence d’autres monnaies de réserve, telles que l’euro, le yen et, plus récemment, le yuan chinois.

Enfin, l’abandon de l’étalon-or a contribué à la croissance des marchés financiers et à l’augmentation de la spéculation financière, voyant avec les monnaies fiduciaires et la révolution électronique des échanges se multiplier les instruments financiers et les produits dérivés, et offrir par là-même de nouvelles possibilités d’investissement comme de spéculation (le casino financier). Il en résulte que si cette expansion des marchés financiers a apporté des avantages en termes d’allocation des capitaux, elle a également introduit de nouveaux risques et de nouvelles complexités dans le système financier mondial.

Bien évidemment, toutes ces conséquences sont complexes et interconnectées, leurs impacts variant selon les économies et les régions.

 

La Banque des règlements internationaux - BRI

(Bank for International Settlements - BIS)

La BRI, joyau de la couronne et pierre angulaire de la domination du système bancaire international, dont le siège est situé à Bâle en Suisse (elle bénéficie à ce titre de tous les privilèges d'immunité possibles et détient la capacité diplomatique), a été créée par le Comité Young, constitué en 1929 pour régler le paiement des réparations allemandes exposées brièvement dans le Traité de Versailles de 1919. Le Comité était dirigé par Owen D. Young, président et PDG de General Electric, membre du Conseil d’administration de la Rockefeller Foundation et vice-président de la Federal Reserve Bank of New York. Le plan de paiement est entré en vigueur en 1930, après le krach boursier, une partie impliquant la création d’une organisation internationale de règlement. La BRI est ainsi fondée cette même année, prétendument conçue pour faciliter et coordonner les paiements des réparations de l’Allemagne de Weimar aux pouvoirs alliés dans un premier temps (très concrètement, ce sont notamment les prêts octroyés par la BRI qui ont permis à Hitler de mettre en œuvre ses préparatifs de guerre, tout en faisant peser l'effort de financement – qui assurait dans le même temps l'enrichissement des créanciers – sur le citoyen allemand), et sur les habitants des pays conquis par la suite. Toutefois, sa seconde fonction, plus secrète et bien plus importante, était d’agir en tant que "coordinateur des opérations des banques centrales à travers le monde", et de construire la nouvelle architecture de la finance transnationale (comme la gestion pendant les années 1950 des European Payments Union - systèmes de paiements du continent), mission confiée à son virtuose économiste suédois Per Jacobssen qui servit comme conseiller à la BRI de 1931 à 1956. Elle prend ainsi en charge pendant les années 1970 le "serpent monétaire", soit le mécanisme qui fixe le taux de change des monnaies dans une fourchette standardisée. Elle crée également l’Institut Monétaire Européen (IME), le précurseur de la BCE.

La banque s’est rendue pilier du système financier international, aussi bien avec les réunions de l’économie mondiale que l'hébergement de 4 des plus importants comités gérant les affaires bancaires du monde : le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, le Comité sur le système financier global, le Comité sur les systèmes de paiement et de règlement, le Comité Irving Fisher qui s’occupe des statistiques des banques centrales. La banque héberge également trois organisations indépendantes : deux groupes s’occupant d’assurance et le Financial Stability Board (FSB), qui coordonne les autorités financières nationales et les politiques régulatrices. Cette stature lui permet d'être aujourd'hui la trentième plus grosse réserve d’or mondiale avec 119 tonnes.

De par sa nature d’institution privée avec des actionnaires*, elle fait des opérations pour les agences publiques, présentées comme de grands travaux mais strictement confidentielles, ce qui amène le public à en ignorer habituellement la plupart des opérations, les archives consultables ne le permettant pas. En effet, fondée par un traité international et protégée par un accord passé avec le gouvernement suisse en 1987, la BRI possède le même type de protections que celles garanties à l’ONU, au FMI et aux ambassades diplomatiques. Elle est ainsi devenue la toute-puissance banque centrale des banques centrales, présidant aux destinées de 7 milliards d’individus. Basée à Bâle en Suisse, elle compte 55 banques centrales membres, mais est principalement dirigée par des banquiers des États-Unis, d’Angleterre, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie et du Japon. Elle fonctionne avec peu de transparence, et n’est pas responsable devant les gouvernements nationaux, même si elle a un contrôle important sur le système financier mondial en établissant des réserves obligatoires, soit le montant que les banques dans le monde doivent avoir dans leurs réserves. La confidentialité de ses travaux comme de tous ses outils utilisés est absolue. Pensant travailler pour des intérêts supérieurs, quasi divins, tenant l’économie du monde entre leurs mains, ses opérateurs se sentent immunisés contre toutes formes de considérations normales de responsabilité et de transparence. Les banquiers centraux aiment ainsi se considérer comme les grands prêtres de la finance, supervisant les rituels d’une liturgie financière comprise seulement par une toute petite élite auto-sélectionnée. Ils oublient qu’ils sont des fonctionnaires, leurs salaires, billets d’avion, facture d’hôtels et fonds de retraites lucratifs étant payés par les deniers publics…

La BRI est utilisée par les "banquiers centraux", comme par exemple la Banque Centrale européenne, au même titre que le Fonds monétaire international (FMI), pour faire plus d’argent à travers le financement de l’exploitation des ressources des pays auxquels ils " accordent " du crédit. C’est un système malin, chaque dollar alloué par la BRI à ces banques centrales permettant aux sociétés multinationales de recevoir plus du double de ce montant dans les contrats établis avec les banques internationales, afin de conduire leurs opérations tout particulièrement dans les pays pauvres du tiers-monde sans aucune exigence de probité quant à l'intérêt de leurs populations (Cf. financement de projets pharaoniques pour des dirigeants locaux corrompus et mégalomanes). Les conséquences de ses mélanges de libéralisme économique, d’obsession des prix et de démantèlement des souverainetés nationales se jouent aujourd’hui tous les jours dans l'actualité déversée par les médias.

Il est à noter enfin qu'elle fut utilisée pour blanchir l’argent des nazis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale par des banquiers états-uniens et britanniques, couverts par le président Franklin Roosevelt et le Premier ministre Neville Chamberlain, dans l’espoir de détruire l’URSS*².

Avec la BRI, c'est la première fois dans l'histoire du monde qu'une institution financière internationale acquiert un statut politique similaire à celui d'un Etat. Cette expérience, réussie, a eu une suite : l'avènement du système monétaire européen (SME). Ce dernier s'inscrit dans le cadre de la construction monétaire européenne passant, en premier lieu, par la création du système européen de banques centrales (SEBC).

* A sa création, ses actionnaires sont les banques centrales de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie, des Pays-Bas, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que les trois principales banques commerciales des États-Unis, soit J.P. Morgan & Company, First National Bank of New York et First National Bank of Chicago. Chaque banque centrale a souscrit à 16 000 d’actions et les trois banques états-uniennes ont également souscrit au même nombre d’actions. Cependant, seules les banques centrales ont un droit de vote ….

*² Cf. Étude publiée en 2015 de Valentin Katasonov, docteur en sciences économiques, ancien membre du Conseil consultatif auprès du Président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD (1993-96).

 

"Le système financier mondial est actuellement plus fragile à bien des égards qu’il ne l’était juste avant l’effondrement de Lehman Brothers".

Jaime Caruana - Directeur général espagnol de la BRI (The Telegraph, juillet 2014)

 

Le Fonds Monétaire International (FMI)

Institution supranationale regroupant désormais 190 pays, son rôle est de "promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté". Il est dirigé depuis le 1er octobre 2019 par la bulgare Kristalina Georgieva (Cf. photo) pour occuper les postes de directrice générale du FMI et de présidente du conseil d’administration, pour un mandat de cinq ans, qui a succédé à la française Christine Lagarde. Elle est la première ressortissante d’un pays émergent à diriger le FMI depuis sa création en juillet 1944 lors de la Conférence de Bretton Woods connue sous le nom de Conférence monétaire et financière des Nations-Unies, à l'issue de laquelle fut également décidée la création de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) aussi appelée Banque mondiale (voir plus en avant).

Le FMI assure donc par sa nature constitutive la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières, censé éviter le scénario de la Grande dépression des années trente. Pour cela, il fournit moyennant intérêts des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières - souvent pilotées par des établissements financiers spéculatifs du type hedge funds - telles qu’elles mettent en péril l’organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques,…) ou les flux d’échanges de commerce international avec les autres pays. Lors d’une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse "faillite" en ne pouvant plus payer ses dépenses primordiales, le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne, conditionnant l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques*.

Par-delà cette "noble" mission de façade, il est tout particulièrement responsable de l’origine de la misère qui sévit en Afrique, par l’octroi de crédits aux États avec des taux exorbitants (cinq à six fois supérieurs à ceux pratiqués sur les marchés financiers), ce qui entretient la dépendance, la corruption et la pauvreté. Pour rembourser, les gouvernements doivent d’une part exporter massivement leurs ressources, d’autre part privatiser dans tous les secteurs (hôpitaux, système de santé en général, eau potable, extraction de minerais et de pétrole, etc …), ouvrant leurs portes aux multinationales étrangères. Ces entreprises ne sont pas soumises à une réglementation contraignante, polluant sans états d’âmes afin d’être les plus rentables possibles. C’est une formidable arnaque, la majorité de la population croyant que le FMI vient en aide aux pays pauvres. La pauvreté n’est en fait que le salaire de la dette à sa majesté prédatrice. Il s'agit tout simplement de la mise en œuvre légale et internationale d'une pure prédation du système politique par les tenants du système économique au moyen de l'affaiblissement structurel de l'assise économique et financière des Etats. Une fois de plus, à l'instar de la FED américaine ou de la BRI, on assiste à un dévoiement de la nature politique des Etats, lesquels sont rabaissés, par une institution internationale, au rang de simples organisations de type privé, faisant fi des intérêts collectifs qui sous-tendent la notion même d'Etat. Aussi nul ne sera étonné que lors de la réunion du FMI le 4 décembre 2020 à Phoenix USA sa présidente Kristalina Georgieva a posé les jalons en faveur d’un monde globalisé et numérisé, affichant sans vergognes le principe que le Covid-19 est véritablement le déclencheur rendant possible la gouvernance globale dans tous les domaines, même si, au bal des faux-culs, elle n'a pas hésité fin 2023 à nuancer le bilan idyllique attendu compte-tenu des effets délétères constatés en matière de risques géopolitiques découlant de la fragmentation de l’économie mondiale avec la prise de pouvoir de l'économie chinoise, la crise au Moyen-Orient et ses répercussions sur les prix du pétrole, la crise entre la Russie et l'Ukraine et ses répercussions sur les prix du gaz et de l'électricité... tout ceci ayant débouché sur l’augmentation de la pauvreté, de l’insécurité pour tous, et par ricochet sur la tentation protectionniste sur tous les continents : "Pendant longtemps, nous avons trop insisté sur les bénéfices de la mondialisation. Ils ont été considérables : sur les trois dernières décennies, l’économie mondiale a triplé, en particulier au profit des économies en développement qui, elles, ont quadruplé, et il en a résulté une incroyable réduction de la pauvreté. Mais tout le monde n’en a pas profité. Trop longtemps, l’attention n’a pas suffisamment porté sur ceux dont les emplois et les moyens de subsistance se sont évaporés, parce que les mécanismes de compensation ont été insuffisants. Cela a créé un terrain fertile pour les mouvements altermondialistes et le populisme."

* Parmi les mesures concrètes souvent exigées on trouve l’ouverture du pays aux capitaux étrangers et au commerce international, la libéralisation du marché du travail, et la réduction du poids de l’État, c’est-à-dire la privatisation de nombreuses entreprises...

 

Aux critiques déjà virulentes des économistes états-uniens Joseph E. Stiglitz dans son livre La Grande Désillusion (2002) et Milton Friedman, la direction de la Banque mondiale s’est également montrée distante par rapport à la façon dont le FMI procède, considérant que ses programmes de sauvetage financier n’attachent pas suffisamment d’importance aux préoccupations sociales (comme le chômage), l’institution insistant trop sur la stabilisation des monnaies. Ils font valoir que ses plans d’ajustement structurel limitent la souveraineté des économies nationales, et que la privatisation des entreprises publiques réduit la capacité de l’État à intervenir. De plus l’augmentation des importations mettrait souvent à mal les économies locales des systèmes de production traditionnels.

 

Mécanisme d’assassinat économique

Tout l’art consiste à appâter un gouvernement, soit parce que ses élites dirigeantes sont corrompues ou corruptibles, soit en faisant miroiter une croissance dynamique à partir d’études prospectives manipulées ou des projets d’infrastructures d’envergure – centrales électriques, autoroutes, universités … - contribuant à la renommée et à la popularité (flatterie), et confiés bien sûr à des multinationales étrangères détentrices du savoir-faire.

Les États sont alors amenés à emprunter de façon conséquente auprès d’organisations internationales ad’hoc (BRI, FMI) ou de banques internationales complices, l’argent étant la plupart du temps versé directement aux entreprises multinationales intervenantes. La croissance escomptée n’étant jamais au rendez-vous comme attendu, les États portent sur leurs épaules le poids d’une dette constituée à partir de taux d’intérêt élevés, se fragilisent, et doivent alors accepter de négocier avec les mêmes acteurs financiers des réaménagements (privatisations par exemple de secteurs voire de pans économiques, comme le secteur de l’eau, les transports, les prisons…) qui les rendent durablement dépendants. Cela fait le jeu, toujours et encore, d’entreprises multinationales qui prennent à moindre coût des positions juteuses car très rentables (ex. coût de la main d’œuvre…), et surtout maîtrisent des ressources clés (pétrole, minerais, cacao …).

Au final, le peuple paie la note de l’incurie de ses dirigeants. Il se voit infliger une double peine : l’augmentation du coût de la vie par l’importation de produits, et une augmentation de la fiscalité pour contribuer au remboursement de la dette. Il en découle dégradation des services publics, notamment sur le plan de la santé, et augmentation de la pauvreté. Cette dernière entraîne de l’insécurité (violences, criminalité), d’où de nouveaux investissements en matière de sécurité assurée par des acteurs extérieurs, et une orientation politique vers la réduction des libertés publiques si tant et soit que ces dernières étaient encore en vigueur. Le pillage des ressources locales peut continuer, sans aucune considération environnementale, avec la complicité de régimes définitivement aux ordres. En cas de rébellion contre le système, la "jurisprudence" Saddam Hussein ou Mouammar Kadhafi s’applique par l’orchestration d’une ingérence au nom des droits de l’homme, ou celle de JFK par bien sûr un déséquilibré ou extrémiste local …

Bienvenue dans l’humanisme des Lumières, où un système totalement pervers tourne en boucle au profit d’une corporocratie acoquinée. En Europe, après la Grèce, à qui le tour ?

Cf. John Perkins, économiste et écrivain états-unien, " Confessions d’un assassin financier ".

 


La Banque mondiale

Comme son nom l'indique, la Banque mondiale est la première pierre au futur édifice du gouvernement mondial, autrement dit du Nouvel Ordre Mondial en cours d'établissement. Fondée le 27 décembre 1945 et sise à Washington, elle est au cœur du système de protection des investissements des entreprises multinationales. Premier prêteur d’argent d'origine publique au monde, elle accorde des prêts à effet de levier à des pays en développement pour des projets d'investissement à travers deux institutions - la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA en anglais) -, créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux États en difficulté.

Alors que cet organisme prétend officiellement éradiquer la pauvreté dans le monde, il est structurellement, notamment par sa prise de position en faveur des investissements, responsable de son aggravation. C'est ainsi qu'en 2015 un consortium de journalistes a révélé que la Banque mondiale finançait des projets non seulement inefficaces, mais en totale contradiction avec ses missions officielles, forçant des millions de personnes à quitter leurs terres ou leurs logements.

Dominée par la finance anglo-saxonne, la Banque mondiale a notamment été dirigée entre 2005 et 2007 par un proche de la famille Bush, Paul Wolfowitz (secrétaire adjoint à la Défense entre 2001 et 2005), celui-ci ayant dû démissionner de ses fonctions suite à un scandale sur fond de népotisme (liaison avec une cadre de la Banque). Un nouveau scandale surgira en 2015 lorsque la Banque prétend retourner à l'équilibre financier en diminuant ses coûts et en augmentant ses ressources par le renchérissement du coût de ses prêts et par l'augmentation de ses placements sur les marchés. Outre que le renchérissement du coût de ses prêts est en totale opposition avec l'objectif officiel d'éradication de la pauvreté affiché par la Banque mondiale, une recherche d'économie ne s'accorde en effet logiquement pas avec la distribution de primes et de bonus à certains de ses hauts dirigeants.

 

Le contrôle des flux financiers du monde par un groupe économiquement dominant nécessitant un contrôle des monnaies, ce contrôle est réalisé au moyen de l'organisation d'un système sophistiqué de banques centrales, et tout particulièrement à caractère supranational. En effet, le contrôle des monnaies est l'instrument privilégié pour les grands détenteurs de capitaux occidentaux afin d'agir politiquement sur l'économie de tous les pays du monde.

Cette finance internationale, entièrement tournée vers le "fait économique" et dominée par les propriétaires des grandes banques privées, fonctionne en système fermé, dans le sens des intérêts d'un très petit nombre d'individus qui ont accaparé les fonctions monétaires et par voie de conséquence économique et politique des Etats-nations* voués à disparaître. Nous assistons aujourd'hui aux dernières scènes d'une vaste entreprise de dépréciation de la notion politique d'Etat au bénéfice de l'intérêt privé d'un petit nombre de personnes qui, de manière sournoise liée à l'anonymat des propriétaires de cartels d'entreprises, se sont rendues maîtresses du système monétaire mondial.

* Le type de domination occidentale classique, celle de l'Ancien régime, était fondé sur la propriété foncière. Il représentait une conception politique et juridique continentale du monde qui tournait autour du concept d'Etat-nation.

 

La puissante toile d'araignée interbancaire

Le réseau SWIFT, pour Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, est un système interbancaire international qui fournit des services de messagerie standardisée et de transfert interbancaire ainsi que des interfaces à plus de 10.800 institutions dans plus de 200 pays. C'est par ce gigantesque service de paiements et de règlements international et ses "tuyaux" que transitent les sommes nécessaires aux transactions (flux monétaires) qui font, ni plus ni moins, tout le commerce mondial. C'est également un outil de contrôle pour son ordonnateur concepteur, les États-Unis. C'est ainsi qu'en 2018 SWIFT a coupé les accès à l’Iran qui s’est trouvé dans l’impossibilité de commercer. Cela n’est pas passé inaperçu en Chine ou en Russie. En se fâchant avec les États-Unis, ils peuvent se voir débranchés du système économique mondial ! C'est pourquoi ils cherchent à concevoir un système autonome permettant via une structure indienne indépendante de connecter le système russe de messagerie financière (PSSA) avec le système chinois de paiements internationaux (CIPS), les sanctions économiques occidentales prises à l'encontre de la Russie suite à son confit armé avec l'Ukraine au 1er trimestre 2022 ayant a posteriori justifié ce choix.

Désormais, place au numérique, les banques d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie étant appelées en 2025 à participer aux essais SWIFT sur les actifs numériques qui porteront sur des transactions comprenant plusieurs monnaies et actifs numériques. Ils visent ainsi à explorer comment le réseau bancaire peut fournir aux institutions financières un accès unifié à "plusieurs classes d’actifs numériques et de devises", se voulant une réponse à un "paysage de plus en plus fragmenté" en raison de la croissance rapide des plateformes et des technologies non connectées dans l’économie des actifs numériques. Il s'agit que ces actifs et monnaies numériques puissent coexister de manière transparente avec les formes traditionnelles d’argent, et ce grâce à une "machine d’Etat" basée sur la blockchain.

 

L'agenda secret de la Banque mondiale et du FMI

La Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI), toutes deux créées en vertu de la Charte des Nations unies et dont les États-Unis sont les instigateurs, travaillent main dans la main, en "harmonie", prêtant d'énormes sommes d'argent aux régimes criminels du monde entier, et faisant chanter les nations pauvres pour qu'elles acceptent les conditions draconiennes imposées par l'Occident. En d'autres termes, la BM et le FMI sont coupables des plus atroces violations des droits de l'homme. Leur façade de respectabilité sont les investissements dans les infrastructures sociales, dans les écoles, les systèmes de santé, les besoins de base comme l'eau potable, l'assainissement, la protection de l'environnement, le tout dans le cadre de la "lutte contre la pauvreté". Derrière la façade, exploitation des personnes et violations des droits de l'homme, coercition, vol et chantage des nations conduisant à leur appauvrissement partout dans le monde, engloutissement d'énormes quantités d'actifs de la base par l'oligarchie, l'élite toujours plus petite des entreprises ...

L'Organisation mondiale des Nations unies, créée le 24 octobre 1945 juste après la Seconde Guerre mondiale par 51 nations, a remplacé la Société des Nations qui faisait partie de l'accord de paix après la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles. L'une comme l'autre correspondent à une farce hypocrite, son but étant de faire croire aux gens que leurs puissants dirigeants (tous des Occidentaux) ne veulent que la paix. La mise en oeuvre se fait en juillet 1944 lors de la signature par 44 nations alliées (dont l'Union soviétique) des accords de Bretton Woods, ville située dans le New Hampshire aux États-Unis, afin de réglementer l'ordre monétaire et financier international. Le maître d'oeuvre en sont les États-Unis, le vainqueur autoproclamé de la Seconde Guerre mondiale. C'est le FMI qui en est chargé, la réglementation des monnaies occidentales dites convertibles se faisant par un nouvel étalon-or nommé Once Troy (environ 31,1 grammes équivalant à 35 dollars américains, et non basé sur un panier de la valeur des 44 monnaies nationales). Quant à la Banque mondiale, ou Banque pour la reconstruction et le développement (BIRD), elle a pour raison l'administration du plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe détruite par la guerre, donation des États-Unis (il porte le nom du secrétaire d'État américain George Marshall, qui l'a proposé en 1947) de 13,2 milliards de dollars (135 milliards de dollars en termes actuels). Initialement mis en œuvre de 1948 à 1952, il va s'étendre jusqu'au début des années 1960. Sa contrepartie européenne est une banque nouvellement créée sous l'égide du ministère allemand des finances, la Banque allemande pour la reconstruction et le développement (KfW - acronyme allemand de "Kreditanstalt für Wiederaufbau"), qui existe toujours, se consacrant principalement à des projets de développement dans le Sud global. Il en résulte un inévitable lien de dépendance entre les États-Unis et l'Europe, alors même que la Seconde Guerre mondiale a été en grande partie gagnée par l'Union soviétique avec d'énormes sacrifices (25 à 30 millions de morts selon les estimations). Le plan Marshall a en fait été conçu comme un bouclier contre la Russie communiste, celle-ci devenant l'ennemi juré de l'Ouest, en particulier des États-Unis. La guerre froide est ainsi truffée de mensonges flagrants, autre farce de propagande occidentale.

Qui plus est, l'imposition par les États-Unis d'un fonds de reconstruction basé sur le dollar américain pose les bases d'une monnaie unique, qui deviendra l'euro. Cet enfant adoptif du dollar est à son image, une monnaie fiduciaire soutenue par rien. Ceci explique que l'Europe unie, l'Union européenne, n'a jamais vraiment été une union, puisqu'elle n'a jamais été une idée européenne. Il en découle que chaque tentative de créer une Europe unie, une Fédération européenne, avec une Constitution européenne, similaire à celle des États-Unis, a été amèrement sabotée par les États-Unis, principalement par l'intermédiaire de la taupe américaine dans l'UE, le Royaume-Uni... C'est pourquoi la plupart des économistes s'accordent à dire qu'une monnaie commune pour un groupe de pays peu structuré n'a pas d'avenir et n'est pas viable, puisque sans constitution commune, il ne peut y avoir d'objectif commun, ni sur le plan financier, ni sur le plan économique, ni sur le plan militaire. La Banque Centrale Européenne (BCE) n'a ainsi pas vraiment de fonction de banque centrale, étant avant tout un chien de garde de la souveraineté considérablement réduite de chaque pays membre de l'UE (ils ont toujours leur propre Banque centrale, mais sans recevoir de droits équivalents à ceux concédés à la BCE). Ceci explique que si la Grèce avait choisi de sortir de la zone euro lorsqu'elle a été frappée par la "crise" manufacturée de 2008-2009, elle serait maintenant en bonne voie de se redresser complètement, car non soumise aux caprices et aux diktats du FMI et de la tristement célèbre troïka (Commission européenne, BCE et FMI), en choisissant de régler sa dette en interne sans nécessité d'emprunter à l'étranger *.

Désormais, avec la crise sanitaire du Covid-19, les pays pauvres, en particulier ceux du Sud, déjà endettés par la pandémie, augmentent en apparence leur dette extérieure afin de fournir à leurs populations les besoins fondamentaux. Ce qui est faux, une grande partie de la dette accumulée par les pays en développement étant une dette intérieure ou interne. La réalité se nomme corruption des élites en charge de ces pays, en partie à cause de la coercition et en partie à cause du chantage exercé par ces institutions financières internationales sous la charte de l'ONU, et le rôle joué par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a déclaré le 11 mars 2020 une pandémie de cet ennemi invisible, et ce  sans aucune raison (il n'y avait eu que 4 617 cas dans le monde). Si certains pays n'ont pas pris la situation au sérieux (Brésil, Suède, Bélarus, certains pays africains comme Madagascar et la Tanzanie), élaborant leurs propres règles et réalisant que le port du masque faisait plus de mal que de bien, que la distanciation sociale détruirait le tissu social de leurs cultures et des générations futures, l'État profond obscur et diabolique avait pour objectif que TOUS les pays devaient suivre le diktat imposé. C'est là où la Banque mondiale et le FMI sont entrés en jeu, conditionnant l'octroi de leur aide considérable (principalement sous forme d'allégement de la dette, ou sous forme de dons ou de prêts à faible taux d'intérêt) par le strict suivi des règles établies par l'OMS relatives aux tests et l'obligation de la vaccination. Il en a résulté que tous les pays, même les pays africains les plus contestataires, ont succombé à la coercition ou au chantage des tristement célèbres institutions de Bretton Woods... Ces pays, désormais et pour la pression des institutions financières internationales, deviendront à jamais dépendants des "maîtres occidentaux du salut", Covid-19 étant l'outil parfait pour que les marchés financiers puissent faire passer les actifs du bas vers le haut.

Afin de maximiser la concentration des richesses au sommet, une ou deux, voire trois nouvelles vagues de Covid pourraient être nécessaires, le  Forum Economique de Davos (FEM) ayant déjà prévu par son grand manitou Klaus Schwabe les scénarios à venir (Cf. livre tyrannique "Covid-19 - The Great Reset"). Le mode opératoire sera identique pour tous ces pays en développement, pour la plupart riches en ressources naturelles convoités pour la richesse de leurs territoires en pétrole, en or, en cuivre et autres minéraux. Ils pourront bénéficier d'un allègement de la dette, appelé prêt d'ajustement structurel, à la condition expresse de restructurer leur économie, de rationaliser leurs services publics, de privatiser l'eau, l'éducation, les services de santé, l'électricité, les autoroutes, les chemins de fer, et d'accorder des concessions à l'étranger pour l'exploitation des ressources naturelles. La plupart de ces fraudes passent inaperçue du grand publics, les pays devenant de plus en plus dépendants des payeurs occidentaux. Ainsi la souveraineté des peuples et des institutions disparaissent.

Le système est bel et bien hypocrite et corrompu, autrement dit dystopique !

* Si lors d'un référendum sur le plan de sauvetage en 2015 la population grecque a voté à une écrasante majorité contre le plan de sauvetage, le président grec de l'époque Tsipras est allé de l'avant comme si le référendum n'avait jamais eu lieu, ayant approuvé l'énorme plan de sauvetage malgré près de 70 % des votes populaires contre celui-ci. C'est une indication claire de fraude et de trahison de la volonté populaire. Il en a découle que le peuple grec a été plongé dans une misère abjecte, avec le taux de chômage le plus élevé d'Europe, une pauvreté endémique et un taux de suicide en hausse vertigineuse. La Grèce peut servir d'exemple pour les autres pays de l'UE s'ils ne se "comportent" pas bien, c'est-à-dire s'ils n'adhèrent pas aux règles d'or non écrites d'obéissance aux maîtres de la monnaie internationale.

Source : Peter Koenig, économiste et analyste géopolitique, qui a travaillé pendant plus de 30 ans à la Banque mondiale et à l'Organisation mondiale de la santé dans le monde entier dans les domaines de l'environnement et de l'eau. Il est auteur de Implosion - An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed, et co-auteur du livre de Cynthia McKinney When China Sneezes ("Quand la Chine éternue") : From the Coronavirus Lockdown to the Global Politico-Economic Crisis (Clarity Press - novembre 2020.

 

Les dominos, ou la géopolitique des blocs

 

Le jeu de domino est un jeu où il faut faire preuve de ruse et de stratégie. C’est l’un des plus vieux jeux du monde. Il demande de la concentration, de la patience et de la mémoire. C’est le jeu des élites politiques et économiques, qui ne cessent de converger vers l’édification d’un ordre mondial unifié dans ses règles de fonctionnement par la complicité des États sous contrôle et des institutions supranationales établies. Dorénavant bien installées dans les rouages décisionnels, contrôlant les points stratégiques partout dans le monde (Gibraltar, Hong Kong, …), ayant la mainmise de territoires sur presque tous les continents, présentes dans les technologies de pointe et maîtrisant un secteur bancaire performant, les aristocraties commerciales de Londres et de New-York peuvent rêver à un contrôle du monde sous les auspices de la City et de Wall Street. Il en résulte l'ultralibéralisme, destruction pour partie des souverainismes au nom du sacro-saint marché commun planétaire, immigration bien plus par un souci d’ajustement économique que par humanitarisme ou philanthropie. Cette idéologie se caractérise par des guerres*, des révolutions, des famines organisées provoquant crises et vagues migratoires du tiers-monde vers l’Occident, nouvelle "armée industrielle" de réserve, bien moins chère et bien moins exigeante en termes de droits sociaux que leurs semblables européens.

Cette hydre idéologique n’a de cesse d’imprimer sa marque dans les tentatives de regroupement d’États au sein de blocs continentaux dotés chacun d’une monnaie, d’une citoyenneté, d’un parlement unique, etc. Il s’agit en les transformant en "régions" de les orienter vers une forme de gouvernance mondiale assise sur une législation internationale, soit la convergence totale des standards réglementaires. L’objectif n’est pas de prévenir les conflits, mais d’étendre la puissance financière et commerciale du monde anglo-saxon. A ce titre, l’Union européenne n’est qu’une composante de ce vaste programme.

* Le coût estimé des dépenses engagées par les États-Unis au cours des 30 dernières années pour faire la guerre est estimé à plus de 14.000 milliards de dollars. Autant d'argent non investi dans ses propres infrastructures.

 

CETA, JEFTA, Mercosur… les accords de libre-échange de "nouvelle génération"

Depuis plusieurs années, l’Union européenne n'a eu de cesse de multiplier les traités de libre-échange avec des pays tiers dits "accords de nouvelle génération"*. Cette qualification a commencé à être employée lors des négociations sur l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud en 2011, entré en vigueur définitivement en 2015. Si les accords de libre-échange visent à réduire les droits de douane entre Etats afin de favoriser les échanges commerciaux, ceux de nouvelle génération tentent également de diminuer les autres entraves au commerce, appelés "obstacles non-tarifaires". Ils concernent également les services, les marchés publics ou encore la protection de la propriété intellectuelle. C'est le cas par exemple dans l’accord entre l’UE et le Canada (CETA) entré en vigueur en 2017, qui reconnait 145 appellations européennes protégées au Canada et qui ouvre les marchés publics canadiens aux entreprises européennes. Ces dispositions se retrouvent également dans les accords conclus avec le Japon (JEFTA) en vigueur depuis le 1er février 2019, ou encore le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), signé le 28 juin 2019.  

Les accords de nouvelle génération tendent également vers une harmonisation des normes, qu’elles soient sanitaires, sociales, techniques ou environnementales.

Un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats, parfois appelé "tribunal d’arbitrage" ou "accord de protection des investissements", est parfois intégré aux négociations. Cet instrument bilatéral juge les litiges entre l’une des parties prenantes de l’accord (Etat ou UE) et une entreprise qui se considère spoliée par sa décision (par exemple une nouvelle législation environnementale).

Dans un contexte un peu différent, l’UE et le Royaume-Uni ont signé un "accord de commerce et de coopération" entré en vigueur le 1er mai 2021 cinq ans après la décision des Britanniques de quitter l’Union.

D’autres accords sont actuellement négociés, comme avec le Mexique, le Chili, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie, les Philippines, la Tunisie… Avec les Etats-Unis, l’Inde ou encore le Maroc, les négociations sont actuellement suspendues. Avec la Chine ou les pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique), il s’agit d’accords de nature différente qui prévoient des volets sur le respect des droits de l’Homme, sur le développement des pays, sur des accords d’investissements ou encore la mise en place d’institutions de surveillance conjointes de la mise en œuvre de ces accords.

* Ukraine (depuis janvier 2016), Corée du Sud (depuis 2015), Géorgie et Moldavie (depuis juillet 2016), Canada - CETA - (depuis septembre 2017), Japon -JEFTA - (depuis février 2019), Singapour (depuis 2019), Vietnam (depuis 2020), Pérou, Colombie, Equateur et Amérique centrale - Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama - (depuis 2013).

 

La Communauté Économique Eurasiatique (Eurasian Economic Community), plus connue sous l’acronyme anglais Eurasec, fut créée en octobre 2000, réunissant plusieurs pays de l’ancien bloc soviétique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, …). Elle poursuivait l’objectif de créer une union douanière avec l’idée d’une monnaie régissant l’ensemble.

Dissoute début 2015, elle a été remplacée d'une part par la zone de libre échange de l'Union économique asiatique, plus exactement eurasienne (photo 1) - l’EAEU - réunissant la Russie, la Biélorussie (Belarus), le Kazakhstan*, le Kirghizstan*² et l'Arménie (traité de 2014), d'autre part par l’OCS, l’Organisation de coopération de Shanghai (photo 2), fondée en 2001. C'est un groupement intergouvernemental international comprenant à ce jour dix États membres que sont la Chine, la Russie, l’Inde, l'Iran, le Kazakhstan, le Pakistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et la Biélorussie, ainsi que deux États observateurs que sont l’Afghanistan et la Mongolie, et six autres partenaires de dialogue, à savoir la Turquie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, le Cambodge, le Népal et le Sri Lanka.

A noter que l'Arabie saoudite a décidé désormais de se rapprocher de l'Orient, envisageant à cet effet une coopération plus forte au sein d'organisations telles que l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou les "BRICS plus" afin d'acquérir une forte dynamique pour son développement futuratéraux dirigés par la Chine. Il en est de même pour l'Iran.

* Pays d'Asie centrale et ancienne république soviétique qui s'étend de la mer Caspienne à l'ouest aux montagnes de l'Altaï à sa frontière orientale avec la Chine et la Russie (capitale Noursoultan).

Pays d'Asie centrale montagneux le long de la route de la soie, ancienne route commerciale entre la Chine et la Méditerranée (capitale Bichkek).

 

Au final, l'EAEU et l'OCS représentent avec les cinq plus grandes économies émergentes du monde que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud les BRICS* (photo 3), acronyme inventé par la banque Goldman Sachs à des fins de marketing, soit près d'un quart du PIB mondial et plus de 40 % de la population mondiale (trois milliards et demi de personnes), avec comme acteurs centraux la Russie et la Chine. D'autres pays depuis ont rejoint le bloc économique, l'Iran, l'Indonésie, l'Ethiopie, les Emirats arabes unis et l'Égypte, ou indiqué leur volonté d'y souscrire comme l'Argentine (elle a renoncé depuis l'arrivée au pouvoir fin 2023 de l'ami américain Javier Milei),  la Turquie, l'Arabie saoudite,...

* L'"acronyme occasionnel" BRIC a été inventé par l’économiste de Goldman Sachs Jim O’Neill en 2001 pour attirer l’attention sur les opportunités d’investissement au Brésil, en Russie, en Inde et en Chine.

 

Créés officiellement en 2006, les BRICS+ constituent depuis un groupement officiel, ses nations coopérant officiellement et se réunissant sur une base annuelle - Chine en 2022, ville sud-africaine du Cap fin août 2023, la ville russe de Kazan en 2024 -. Cette création d’un espace d’interaction qui contourne les États et les institutions occidentaux n'est basée en aucune façon sur une politique ouvertement anti-occidentale, l’écrasante majorité des États qui les composent ne souhaitant pas envenimer les relations avec l’Occident, mais sur le désir de disposer de différentes options pour établir des liens politiques et économiques sans les conseils et les mécanismes des États-Unis et de l’Union européenne.

Les États ayant demandé à intégrer cette alliance pèsent un poids conséquent dans le business mondial, comme l'Arabie saoudite dont la valeur totale du commerce bilatéral avec les États membres des BRICS a dépassé 160 milliards de dollars en 2022, ainsi que l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis, l'Ethiopie voire l’Argentine si elle réitère son souhait d'adhésion. Selon le groupe financier d'influence états-unien Bloomberg, les BRICS+ représenteront d’ici 2040 45 % de l’économie mondiale contre 19 % en 2001, soit deux fois plus que le G7, dont les perspectives sont de 21 %.

 

Le groupe BRICS+ dispose également depuis 2014 d'une banque de développement (NDB - New Development Bank) dont le siège se trouve à Shanghai (photo 4). Alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, elle a pour but but de financer les infrastructures et le développement durable dans les États membres et d'autres économies émergentes (Bangladesh, Émirats arabes unis, Uruguay, Égypte), en offrant qui plus est des conditions plus souples, plus favorables et plus équitables que le Fonds monétaire international (FMI), de nombreux pays comme le Zimbabwe s'étant retrouvés piégés dans des cycles d’endettement, avec des taux d’intérêt élevés et des conditions d’emprunt défavorables. Elle vise également à aider les États membres à réduire leur dépendance à l'égard du dollar américain et de l'euro, contribuant de cette manière à la multilatéralisation du monde des finances. Une future monnaie commune des BRICS+ pourrait potentiellement éloigner les finances mondiales d’un groupe de pouvoir spécifique basé dans les pays occidentaux, le sommet des BRICS d’octobre 2024 à Kazan en Russie ayant visé l'établissement d'un accord non contraignant sur la dédollarisation du commerce entre les États membres. Il s'agit d'un geste sans précédent, qui menace de redéfinir la dynamique du commerce international et de la stabilité économique. C'est la réponse à la tentative d'instauration d'un Nouvel Ordre Mondial unipolaire à l'occidentale sous l'égide des États-Unis à la sauce démocrate sous la coupe des néo-conservateurs, avant la bascule trumpiste de novembre 2024 !

La "monnaie des BRICS" est ainsi appelée à être fictive, sa valeur étant dérivée d’un panier de monnaies*.

Si par exemple l’Inde choisit de ne pas traiter avec la Chine en yuan et en roupie, cela ne pose pas de problème, et elle peut le faire avec d’autres pays, par exemple en rouble ou avec le rand. Autre exemple, la Russie peut expédier l’excédent de roupies collecté sur ses comptes vostro en Inde et le convertir en reals brésiliens pour payer le Brésil dans le cadre d’une transaction. Elle peut aussi le convertir en rand sud-africain pour effectuer un paiement à l’Afrique du Sud.

 

La "tokenisation", ou le défi monétaire des BRICS+

Les BRICS+ ont exprimé leur volonté de s’appuyer sur la blockchain et les actifs numériques afin de gagner en indépendance vis-à-vis des anciens systèmes de paiements, autrement dit indépendamment du système SWIFT qui ne pourra plus de ce fait être utilisé par l’oncle Sam comme sanction. En réponse, la Banque des règlements internationaux (BRI) s'est associée à ses pays membres pour l'intégration de ce système de paiement dit tokenisé. Ce projet nommé Agora voit la participation de la France, du Japon, de la Corée, du Mexique, de la Suisse, de l'Angleterre et de la Banque fédérale de réserve de New York, leur but étant de contrer le projet des BRICS+ qui ont déjà pris une certaine avance dans ce domaine. Il a également pour but d’étudier toutes les options possibles afin de mettre en place un système basé sur des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) afin d’améliorer un système financier en train de devenir obsolète.

La technologie blockchain révolutionne ainsi la finance traditionnelle en offrant une évolution sans précédent, principalement grâce à la tokenisation des actifs réels émergents. Ainsi le Bitcoin, en tant que monnaie numérique décentralisée et non censurable, offre un système de paiement en plus d'une réserve de valeur, sa masse monétaire limitée en faisant un étalon monétaire potentiel qui pourrait permettre un commerce international équitable et apaiser les tensions géopolitiques.

Cette tendance est déjà bien avancée en 2024, puisque plus d'un milliard de dollars de bons du Trésor des États-Unis ont déjà été tokenisés, c'est-à-dire reproduits sous forme numérique, pour simplifier leur gestion et leurs transferts. De son côté, le dirigeant russe a déclaré lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg "Le système de Bretton Woods est mort.",  appelant à un nouveau système monétaire international. Selon lui, la confiance dans l'économie américaine, base du système actuel, est érodée par les abus du privilège du dollar. On peut aujourd’hui clairement parler d’une militarisation du réseau SWIFT et les multitudes de sanctions économiques en sont aussi une démonstration profonde. C'est pourquoi les BRICS ont drastiquement augmenté la part de l'or dans leurs réserves de change tout en développant des systèmes de paiement alternatifs comme les monnaies numériques de banque centrale (CBDC). Ainsi le projet mBridge, dirigé par la Chine, qui vise à offrir une alternative au réseau SWIFT. Sa réussite sur le long terme repose maintenant sur des taux de conversion avantageux et un étalon fiable pour faciliter les transactions.

Une bataille semble donc engagée entre bloc de l’ouest et bloc de l’est dans la mise à jour des systèmes de paiement. Le but des Occidentaux est de ne pas perdre la place de leader dans un système monétaire en train de préparer sa complète mutation.

 


L’Union des nations sud-américaines (UNASUR), créée en mai 2008, entend passer d’une logique sub-régionale à une identité régionale en réunissant tous les États du continent sud-américain. L’idéal poursuivi est de réussir la mise sur pied d’un parlement, d’une monnaie unique et d’une citoyenneté commune. L’UNASUR entretient des liens privilégiés avec son modèle européen dans le cadre d’une assemblée parlementaire euro-latino-américaine appelée EUROLAT. Elle s'inscrit dans la continuité du Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur (de l'espagnol Mercado Común del Sur) ou Mercosul (du portugais Mercado Comum do Sul). Il a été créé en 1991 et entré en vigueur en 1995, regroupant le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine, le Paraguay ainsi que la Bolivie dont la demande est en cours.

D'autres pays y sont associés tels que le Chili, la Colombie, le Pérou ou l’Équateur, le Venezuela ayant de son côté été suspendu. Représentant plus de 80 % du PIB total de l'Amérique du Sud, et considéré comme le 4e bloc économique du monde en termes de volume d'échange, il permet actuellement la libre circulation des citoyens.

 


De l'accord de libre-échange Union européenne-Mercosur, ou la dérive du protectionnisme

L'Union européenne (UE) et le Mercosur ont signé un accord commercial historique le vendredi 28 juin 2019, après des négociations débutées il y a 20 ans, le 28 juin 1999. Le Mercosur, alliance économique régionale qui regroupe l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay, soit 260 millions d'habitants (780 avec les populations de l'Union européenne), signe là son tout premier accord commercial de ce genre. D'après Bruxelles, l'accord va permettre d'éliminer pour plus de quatre milliards d'euros par an de taxes douanières qui étaient imposées jusqu'à présent sur les produits exportés depuis l'UE*. De manière caricaturale, nous pourrions dire que les consommateurs sud-américains pourront plus facilement faire l'acquisition d'une Peugeot, Mercedes-Benz ou Ferrari, là où leurs homologues européens auront accès à de superbes bœufs argentins et à du sucre de canne brésilien bon marché, même si la France par son président Emmanuel Macron a tout fait pour obtenir un accord qui ne soit pas trop "généreux" sur le plan agricole, en particulier en ce qui concerne le boeuf (la France est le plus gros bénéficiaire du programme européen de subvention à l'agriculture, avec un montant annuel total perçu de 7,6 milliards d'euros).

Le commerce est indéniablement une bonne chose, permettant de rapprocher entre eux les peuples et les entreprises. Les accords commerciaux ont de ce fait joué un rôle considérable dans l'augmentation du volume des échanges internationaux, facilitant la mondialisation. Mais ils ont  également un côté obscur, étant par nature discriminatoires. L'ouverture relative des échanges que ces accords apportent est limitée aux membres signataires. Pour les pays extérieurs à l'accord, la situation est beaucoup plus compliquée. L'Union européenne est une bonne illustration de ce problème. Elle peut présenter un haut niveau d'ouverture interne, mais également être une véritable forteresse vis-à-vis des pays extérieurs. Qui plus est, dans la version retravaillée de l'accord Mercosur "approfondi et détaillé", sont incluses des clauses exotiques qui n'ont rien à voir avec la réduction des taxes douanières. Ceci entend que le libre-échange unilatéral tel que pratiqué par des entreprises et individus est différent de celui pratiqué par des Etats, en tout cas certains pays dont l'objectif est d'interférer dans les affaires de ses citoyens et de ses entreprises, au détriment d'un libre-échange non restreint et non subventionné entre les peuples sur terre.

Résultat, la signature de l'accord entre l'UE et le Mercosur ne constitue, dans le meilleur des cas, qu'un point de départ. En attendant d'être ratifié par les parlements nationaux des pays européens et d'Amérique latine concernés, il se prête à un jeu d'alliances malsaines entre politiciens partisans du protectionnisme, lobbyistes du secteur agricole et écologistes. C'est ainsi que le groupe de lobby agricole le plus puissant dans l'UE, le Copa-Cogeca, a publié un communiqué dans lequel il dénonce un "double standard" favorable aux produits agricoles en provenance du Mercosur (boeuf, volaille, miel, riz...), un risque de "concurrence déloyale" en raison d'exemptions fiscales, de faibles taxes ou de droits de douane réduits, et de contrôles réalisés par les services de douane de chaque État membre à l’arrivée des marchandises dans les ports insuffisants. De son côté, l'ONG écologiste internationale Greenpeace s'est également rapidement opposée à l'accord. Tel le veut le jeu délétère d'institutions censées pourtant représenter l'intérêt général. En conséquence, cet accord est pratiquement mort, révélant l'art érigé de dire tout et son contraire par le politique. D'un côté, chanter le libéralisme comme ode au progrès, de l'autre renforcer le protectionnisme, en l'occurrence pour défendre les intérêts des agriculteurs irlandais et français qui se sont plaint d'une concurrence accrue de la part de pays comme l'Argentine. Alors même que cet accord rend possible le fait de contrer l'influence chinoise sur le terrain sud-américain*², il semble bel et bien que plus rien n'est évident pour la classe politique actuelle...

* L'accord élimine les droits de douane sur 93% des exportations vers l'UE et accorde un "traitement préférentiel" aux 7% restants. De plus, il supprimera à terme les droits de douane sur 91% des marchandises que les entreprises de l'UE exportent vers le Mercosur.

Depuis 2005, la China Development Bank et la China Export-Import Bank ont consenti plus de 141 milliards de dollars en prêts à des pays et à des entreprises appartenant aux Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes.

 

Le Système d’intégration centre-américain (SICA - Sistema de la Integración Centroamericana), créé en décembre 1991 et en vigueur depuis février 2013, est un groupe de pays centre-américains fondé est sur une organisation politique, économique et culturelle commune qui vise la coopération à la recherche de la paix régionale, à la liberté politique, la démocratie et le développement économique. Son siège est situé au Salvador. Il fait suite à l’ancien marché commun centraméricain (MCCA) qui avait été fondé en 1961 par cinq États membres fondateurs (Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Salvador, rejoints progressivement par le Belize, le Panama, la République dominicaine, Haïti. Le Mexique, le Chili et le Brésil y siègent comme observateurs régionaux, tandis que la République de Chine, l'Espagne, l'Allemagne, le Japon, la France et la Turquie participent en tant qu'observateurs extrarégionaux.

 

Le lancement de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963 a permis de passer à la vitesse supérieure, à partir des années 1999-2000, avec la création de l’Union Africaine (l’UA), à Durban en juillet 2002, et du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). Ses objectifs (commission, parlement panafricain, cour africaine des droits de l’homme, etc) se calquent sur le modèle européen

Désormais relayée par la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine), signée en 2018 mais pas encore entrée en vigueur, la volonté de créer un marché commun concerne 44 pays africains.

 

 

Le Conseil de coopération du Golfe (Golf Cooperation Council, GCC), créé en 1981, tend à une union de plus en plus étroite entre les États du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Émirats arabes unis). Une monnaie commune est prévue.

 

 

Une union asiatique a initialement pris forme sous l’égide de trois acteurs principaux : le Japon (CEAT, Council on East Asian Community), la Chine (NEAT, the Network of East Asian Think Tank) et la Corée du Sud (EAF, the East Asia Forum). Depuis le 1er janvier 2010, la Chine et l’Asean (sigle anglais pour Association des nations du Sud-Est asiatique) ont lancé la plus grande zone de libre-échange au monde, à laquelle se sont joints la Corée, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, puis d'autres pays membres.

 

La nouvelle puissance asiatique

Avec la signature le 15 novembre 2020 après 8 années de négociations du Partenariat économique régional global (RCEP en anglais) concernant 15 pays de la région Asie-Pacifique*, l’Australie, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande ont jeté les bases de la plus grande zone de libre-échange du monde. Elle réunit 2,2 milliards de personnes, et représente 30% du PIB mondial. Il se veut constituer un coup de pouce indispensable pour une reprise rapide et robuste pour les entreprises et les peuples concernés au regard de la crise du Covid-19. Ce triomphe du multilatéralisme et du libre-échange doit en effet contribuer à augmenter l’attractivité et la compétitivité de la "région" comme puissant stimulant économique pour la croissance mondiale. Dès son entrée en vigueur, le RCEP doit améliorer l’accès au marché des pays participants, les droits de douane et les quotas étant éliminés pour plus de 65% des marchandises échangées.

* Cette zone de libre échange inclut les 10 pays membres de l’ASEAN, à savoir la Birmanie, le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, se rajoutant à ceux qui ont déjà un accord de libre-échange bilatéral (Australie, Chine, Japon, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande). L’Inde, un autre pays possédant un accord bilatéral avec l’ASEAN, n’a pour le moment pas signé le RCEP.

 

RCEP vs TPP

Pendant des années, le projet de Partenariat économique régional global (RCEP) était en concurrence avec un autre projet économique ambitieux, esquissé sous l’égide des États-Unis et négocié sous Barack Obama, l’Accord de partenariat transpacifique (TPP). Initialement, ce traité multilatéral de libre-échange était censé inclure 12 parties prenantes : États-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande. La participation de la Chine n’était pas prévue. Regroupant 800 millions d’habitants et 40% du PIB mondial, le TPP devait devenir la plus grosse zone de libre-échange sur Terre. Sauf que, une fois à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret qui désengage les États-Unis de cet accord.

Après le retrait de son plus grand participant, les autres membres n’ont pas abandonné le TPP qui, certes, est devenu moins pesant, économiquement parlant. Rebaptisé Partenariat transpacifique global et progressiste, le traité sans quelques clauses initiales est entré en vigueur en 2018. À ce jour, il est ratifié par sept pays : l’Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Vietnam.

 

De l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande

L'UE et la Nouvelle-Zélande ont conclu le 30 juin 2022 après quatre ans d'âpres négociations un accord de libre-échange qui pourrait gonfler de plus de 30% leur commerce bilatéral, notamment dans l'agriculture. Toutefois, une partie des éleveurs européens craint une concurrence déloyale malgré les assurances de Bruxelles, ce traité rapprochant deux blocs économiques très inégaux - l'UE compte 450 millions d'habitants, contre seulement 5 millions de Néo-Zélandais.

Le commerce bilatéral de biens entre la Nouvelle-Zélande et l'UE représentait environ 8 milliards d'euros en 2021, l'UE constituant le troisième partenaire commercial des Néo-Zélandais, lesquels exportent vins, fruits et viande vers l'Europe. Le traité pourrait, selon Wellington, augmenter la valeur des exportations néo-zélandaises vers l'UE d'environ 1,8 milliard de dollars néo-zélandais (1,08 milliard d'euros) par an d'ici 2035, en particulier dans l'agriculture. Inversement, les exportations de l'UE vers l'archipel du Pacifique, quasi-entièrement exemptes de droits de douane, pourraient augmenter jusqu'à 4,5 milliards d'euros par an, et les investissements européens y gonfler de 80%, via l'accès accru aux secteurs de la finance, des télécommunication ou du transport maritime.

Si l'accord intègre des résultats très ambitieux dans les parties liées à l'Accord de Paris, à l'action climatique, aux droits du travail, aux subventions à la pêche néfastes (pour l'environnement), les agriculteurs français s'alarment de "l'arrivée de plusieurs milliers de tonnes de produits laitiers, viandes ovines et bovines depuis l'autre bout du monde, sans exigence de respect de nos normes de production", citant des pesticides interdits dans l'UE mais toujours librement utilisés selon eux en Nouvelle-Zélande. Bruxelles s'est bien sûr efforcée de rassurer, promettant "un système de contrôle robuste" ainsi que des importations de Nouvelle-Zélande sans droit de douane autorisées en quantités limitées, et pour les agriculteurs européens une plus grande ouverture du marché néo-zélandais avec des barrières douanières supprimées pour la viande porcine, le vin, les biscuits, etc.

Si après la Nouvelle-Zélande Bruxelles entend désormais finaliser un accord avec le Chili, il est à rappeler que des traités déjà conclus avec le Mexique et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) restent eux dans un vide juridique, faute de ratification - qui bloque notamment sur la déforestation massive en Amazonie. Alors que l'épidémie Covid-19 a déstructuré les chaînes d'approvisionnement des Européens et que le conflit en Ukraine assombrit la conjoncture, les signaux géopolitiques semblent bel et bien virer au rouge.

 

Il est à noter la signature d'un accord historique en mars 2021 entre la Chine et l’Iran, qui plus est par son montant, puisqu’il stipule que Pékin va investir 400 milliards de dollars en Iran sur 25 ans ! Pour un Etat isolé car sous sanctions internationales, c’est une sacrée bouée d’oxygène. Il indique que la Chine se fiche comme d’une guigne des sanctions imposées par les Etats-Unis au reste du monde et à l’Europe en particulier. La Chine est bel et bien l’usine du monde comme de l’Amérique...

 

L'Accord de libre-échange nord-américain, connu sous l'acronyme ALÉNA (en anglais, North American Free Trade Agreement, NAFTA ; en espagnol, Tratado de Libre Comercio de América del Norte, TLCAN), est un traité entré en vigueur le 1er janvier 1994, qui institue une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, et couvrant environ 480 millions d'habitants. Une étape supplémentaire d’union Nord-américaine a été lancée en mars 2005 au Texas (Waco) entre les chefs d’État états-unien, canadien et mexicain dans le cadre du PSP (Partenariat pour la Sécurité et la prospérité) pour l’instauration d’un périmètre politique, économique et militaire unifié entre les trois Etats. Une unité monétaire doit remplacer le dollar US et canadien ainsi que le peso mexicain.


Cet accord qui avait pour but d’éliminer la plupart des droits de douane entre les États-Unis, le Mexique et le Canada afin de stimuler les échanges entre ces trois pays, a cependant été remis en question par Donald Trump deux jours seulement après son investiture, considérant qu'il encourageait l’exode des emplois manufacturiers américains vers le Mexique. Les États-Unis auraient perdu en effet environ 800 000 emplois entre 1997 et 2013 du fait des délocalisations encouragées par cet accord. Si l’ALENA a dopé le PIB et le salaire moyen américains, il a dans le même temps contribué à la disparition d’un certain nombre d’emplois bien payés, notamment dans l’industrie, qui constituait le socle de la classe moyenne américaine, contribuant ainsi à l’appauvrissement de certaines régions, comme le Midwest. Le secteur automobile en a été tout particulièrement représentatif, le déficit commercial américain dans ce domaine étant passé de 24 milliards de dollars à 64 milliards*.

* Au moment de la signature, le Mexique fabriquait 1,1 million de véhicules, le chiffre s’établissant depuis à environ 3,5 millions, et ce grâce à des salaires inférieurs de 80 % à ceux qui sont pratiqués aux États-Unis. Désormais, une voiture sur cinq de la zone est fabriquée au Mexique, le secteur automobile représentant 21 % des exportations mexicaines vers les États-Unis (selon ProMexico, l’agence de promotion du Mexique).

 

La zone de libre-échange des Amériques - ZLÉA - (en anglais FTAA) est un projet d'une communauté économique qui aurait pu succéder à l'ALÉNA, fortement poussé par le gouvernement des États-Unis. Il prévoyait la suppression des droits de douanes sur plusieurs types de produits, notamment des produits manufacturés et agroalimentaires. Il devait englober 34 pays, soit toute l'Amérique excepté Cuba, la France (DROM), le Royaume-Uni et les Pays-Bas.

Vivement critiqué, essentiellement en Amérique du Sud, par des associations, des syndicats et des partis politiques pour ses conséquences sociales très négatives, et en dépit de l'adoption en 2005 par le Congrès américain de l'ALÉAC (Accord de libre-échange d'Amérique centrale), étape dans le processus de la ZLÉA, il a été abandonné en 2009 par l'administration Obama.

 

L'accord économique et commercial global (AECG) ou Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) est le traité établi entre le Canada et l'Union européenne, signé le 30 octobre 2016 avant ratification par les parlements respectifs (vingt-huit pour l'Union européenne). Une clause prévoit qu'en cas de rejet par l'un des parlements des États membres, l'accord s'applique provisoirement durant trois années. Cet accord se veut être la grande porte d'entrée pour les Amériques, ainsi qu'une voie de passage pour les entreprises qui veulent investir au Canada tout en ayant un accès à l'Europe, cherchant à augmenter de 25 % les échanges commerciaux des biens et services entre les deux parties. Il supprime notamment les droits de douane sur 98 % des produits échangés entre les deux zones, expliquant qu'il est vivement critiqué en France par les agriculteurs et des ONG qui craignent une concurrence déloyale ainsi qu’un risque sanitaire pour l’Europe, le Canada n’ayant pas des normes aussi strictes que le Vieux Continent en matière notamment de viandes. En gros, les farines animales sont autorisées au Canada, et avec ce traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada, nous allons pouvoir importer des animaux nourris aux farines animales, ce qui avaient entraîné le scandale de la vache folle et l’interdiction de ces méthodes en France et en Europe. Comme dirait le parolier irrévencieux, "Ils osent tout ces..." !

 

La "Belt & Road" chinoise - Cliquer pour agrandir
La "Belt & Road" chinoise - Cliquer pour agrandir

Vers la fin du pétrodollar

C'est un fait, le dollar américain et les prix du pétrole ont rompu au 1er semestre 2022 leur lien commercial historique*, signe supplémentaire de la contestation de la domination américaine. Leur liaison de cause à effet ou corrélation n'était en effet pas organique, n’existant que dans la tête des gens qui les observent, les apparentés économistes. Autrement dit, il s'agissait d'une croyance historique, tracée par les accords entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. Et comme les relations géopolitiques entre les USA et l’Arabie Saoudite évoluent, et que les alliances se complexifient, le régime du dollar est devenu moins centrique, moins hégémonique.

Auparavant, les prix du pétrole avaient été poussés à la hausse par le Cartel - l'OPEP*² -, afin de compenser la politique d’avilissement du dollar menée par les Américains. Désormais, la hausse des prix du pétrole a pour origine des événements géopolitiques ou militaires, ainsi que des objectifs qui raréfient le pétrole, le militarisent, et le rendent plus désirable en lui-même dans sa valeur d’usage. Autrement dit, les événements géopolitiques comme le conflit russo-ukrainien, les imbécillités de la militarisation du dollar par l'empire occidental dévoyé, et la transition énergétique, ont provoqué une disjonction, une libération, une autonomisation des prix du pétrole. Le réel reprend le dessus, entendant que la valeur d’usage reprend le dessus sur la valeur d‘échange, qui est libellée en monnaie fiduciaire. L'énergie est remise au centre du système, sa raréfaction entraînant la hausse de son prix.

Comme dans le monde de l’imaginaire financier et monétaire la "périphérie" de l'empire américain manque de dollars et d’eurodollars, son prix monte vis-à-vis des autres monnaies fiduciaires. Mais, dans le monde réel, celui de l’usage, de la vie, de la force, de la violence et de la vraie rareté, le dollar baisse contre le pétrole. Donc, et inévitablement, le pétrole monte. Il y a ainsi constitution d'une véritable brèche dans le système/régime de la financiarisation, voyant le dollar américain et les prix du pétrole rompre leur lien commercial historique. Et c'est un coup dur pour tout le monde, à quoi se rajoute la décision prise en juin 2022 par le président russe Vladimir Poutine de mettre en place avec les autres pays du BRICS (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) une nouvelle alternative fiable au statut de monnaie de réserve mondiale du dollar américain pour le paiement de leurs échanges commerciaux. La nouvelle monnaie de remplacement sera alimentée par la blockchain (base de données transparente disposant d'un haut niveau de sécurité et fonctionnant sans organe central de contrôle) et soutenue par l’or, ce qui explique pourquoi les nations membres ont rapidement stocké des réserves d’or en prévision de cette grande annonce. En conséquence, et pratiquement du jour au lendemain, le prix des biens et services vendus en Amérique augmentera de 1000 %, le dollar ne cessant à perdre de la valeur car les détenteurs mondiaux de dette du Trésor américain et de monnaie en dollars s’en débarrasseront à n’importe quel prix. Ceux qui détiennent des dollars vont tout perdre, et le gouvernement des États-Unis s’effondrera rapidement. Il n’y aura plus en effet d’argent pour payer les troupes militaires ou les fonctionnaires corrompus. Une véritable guerre civile pourrait s’ensuivre, avec des pertes massives...

Autre mortelle piqûre, l’initiative en cours de déploiement nommée "Belt and Road" de la Chine (Cf. carte ci-dessus), constituée de routes commerciales protégées et à haut rendement entre des pays représentant environ 75 % de la population mondiale. Ce renouveau des anciennes Routes de la soie est destiné à accélérer le commerce entre les nations membres en utilisant la nouvelle monnaie chinoise, le "yuan numérique", adossée à l’or et vérifiée elle-aussi par la technologie blockchain.

* L’accord historique entre les USA et l’Arabie saoudite fut conclu dans les années 1970 par l’extraordinaire trader en obligations de Wall Street, William Simon. En substance, il résolvait deux problèmes à la fois – l’un pour les Etats-Unis, l’autre pour les Saoudiens. Les Etats-Unis avaient besoin d’exporter des dollars, les Saoudiens avaient besoin d’exporter du pétrole. L’accord stipulait que l'achat de pétrole saoudien se faisait en dollars, que les Saoudiens pouvaient immédiatement échanger contre des bons du Trésor américain. L'autre point important était que les Etats-Unis assureraient la "sécurité" du gouvernement saoudien à travers un soutien militaire, ce qui a été caché au public pendant plus de 40 ans.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), créée en 1960, est une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concession. Son siège social est à  Vienne en Autriche. Elle compte 13 Etats membres : Algérie, Angola, Arabie Saoudite, Congo, Émirats arabes unis, Gabon (depuis 2016), Guinée Équatoriale, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Venezuela.

 

Ces différentes briques du puzzle mondialiste sont désormais placées sous l'égide du World Trade Organization - l'Organisation mondiale du commerce - (OMC)*, créé en 1995 pour jongler avec la dépendance envers le système économique mondial.

Comment ? En obligeant les pays à faire disparaitre leurs barrières aux importations par le pouvoir d'imposer des amendes colossales aux pays refusant d'ouvrir leurs marchés selon ses exigences... A noter que l’apparition du grand marché haussier des matières premières a démarré en 2000 lorsque la Chine a intégré l’OMC, ceci ayant coïncidé avec l’éclatement de la bulle internet. Cette tendance haussière a duré jusqu’en 2012.

À l’OMC, les accords commerciaux régionaux (ACR)*² s’entendent de tout accord commercial réciproque entre deux ou plusieurs partenaires n’appartenant pas nécessairement à la même région. En juin 2016, tous les membres de l’OMC participaient à un ACR en vigueur. En principe de façade, la non-discrimination est un des principes clés de l’OMC, ses membres s'étant engagés, en général, à ne pas favoriser un partenaire commercial plutôt qu’un autre. Mais les ACR constituent une exception à cette règle, puisque de par leur nature même, ces accords sont discriminatoires, seuls leurs signataires bénéficiant de conditions d’accès aux marchés plus favorables. C'est pourquoi les membres de l’OMC reconnaissent le rôle légitime des ACR dont le but est de faciliter les échanges entre leurs parties, sans ériger d’obstacles au commerce des tiers.

* Il fait suite à l'accord du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), signé à l'origine en 1947 à Genève par 23 pays. Cet accord se voulait multilatéral de libre-échange, définissant un ensemble de règles sur la base desquelles les pays signataires ont entamé par la suite des cycles de négociations (rounds), débouchant le plus souvent sur des accords. Ses règles juridiques fondatrices du commerce international ont été reprises par l’OMC lors de sa création à l’issue de l’Uruguay Round en 1995. Le système commercial multilatéral actuel est ainsi le résultat de huit cycles de négociations qui ont permis d’abaisser les droits de douane et d’élaborer un code de conduite sur les obstacles non tarifaires.

Depuis la création du Comité des ACR (CACR) en février 1996, les membres de l’OMC ont toujours mis l’accent sur la nécessité de recueillir des renseignements sur les ACR et de fournir un cadre pour examiner leur impact. Depuis décembre 2006, tous les ACR sont soumis aux dispositions et procédures du Mécanisme pour la transparence des accords commerciaux régionaux. 

 

De la guerre économique et commerciale de la Chine contre les États-Unis

Au niveau économique, la Chine cherche depuis plusieurs années à prendre la première place économique mondiale, autrement dit à rattraper les États-Unis. S'il s’agit d’augmenter le niveau de vie des Chinois, qui reste encore très en-deçà de celui de nombreux pays développés, l'objectif politique est la domination du monde pour contrer l’hégémonie américaine. Cette guerre économique est aussi une guerre technologique pour la première place en matière de hautes technologies, la Chine menant une politique qui encourage la recherche et développement, notamment par des financements publics.

Au niveau commercial, la Chine exporte 4 fois plus de biens vers les États-Unis que les États-Unis vers la Chine, ce résultat découlant des différents plans mis en œuvre par le gouvernement chinois*. Auparavant atelier du monde, avec des productions à faible valeur ajoutée, ou limitée au rôle d’assembleur des produits high-tech pour les autres pays, la Chine souhaite désormais contrôler les technologies et remonter la filière de production, avec pour objectif de devenir un leader mondial des industries de demain (aéronautique, robotique, télécommunications, intelligence artificielle, etc.).

Surtout, la guerre commerciale menée par la Chine s’exprime dans son refus du multilatéralisme et du respect des règles des échanges internationaux prônées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à laquelle elle a adhéré en 2001. La guerre commerciale a ainsi pris la forme d’une hausse des droits de douane, voyant surtout les États-Unis augmenter les activités sur lesquelles sont imputés des droits de douane depuis fin 2018. Les deux pays s’affrontent de ce fait à l’occasion d’un protectionnisme qui prend la forme notamment de droits de douane, et qui donnent lieu à des mesures de riposte de part et d’autre du Pacifique.

Plus largement, la Chine au titre des BRICS et l’Occident défendent des mondes où les interactions entre pays ne portent pas les mêmes fruits. C'est pourquoi la question centrale au sujet des rapports entre la Chine et les Etats-Unis est celle de l’ordre mondial futur. Là où les Chinois défendent l’idée d’un ordre du monde où l’interaction des participants produit un jeu gagnant-gagnant, le bloc occidental défend implicitement l’idée d’un monde où les interactions produisent un jeu à somme nulle. Autrement dit, il y a d'un côté, un ordre du monde se voulant pacifique, tolérant, fondé sur la coopération et sans ingérence interne, et de l’autre côté une philosophie qui ne croit pas à la possibilité de la cohabitation, de la coopération, du co-développement et de la coexistence pacifique, qui conduit à ce qu'il n'y ait qu’un seul alligator dans le même marigot.

Au final, la Chine a été plus clairvoyante, ayant réussi à contourner la situation coloniale et à la retourner à son avantage grâce au contrôle des changes, au contrôle des investissements étrangers, au partage obligatoire des savoir-faire, à la gestion du yuan, au maintien d’un système financier fermé, tranchant avec les tribulations occidentales qui voient se développer le malthusianisme, la peur de l’avenir généralisée, l’angoisse de rareté, la psychose climatique, la volonté de freiner le développement des masses, la marche vers un monde de plus en plus fermé et élitiste, etc. Le soi-disant libéralisme que l’Occident prétend défendre s’est inversé en un farouche conservatisme d’accaparement, arc-bouté sur ses privilèges, totalement contraire à la conception libérale du marché dont il se prévaut. Le vrai libéralisme est positif, progressiste, alors que le faux libéralisme des élites actuel est un recroquevillement de vieillard accrochés à leurs fauteuils roulants. Il constitue le syndrome orwellien : les libéraux à la sauce financière moderne sont les nouveaux fascistes archi-conservateurs, qui veulent que leurs privilèges soient éternels tout en étant férocement "progressistes" pour le peuple, les manants et autres gilets jaunes, voulant qu'il accepte tout, tous les changements, tous les reculs, toutes les privations, toutes les infamies comme la guerre en Ukraine pour que eux puissent rester en place !

* En 2013, le programme des "nouvelles routes de la soie" a été lancé pour favoriser les échanges entre l’Asie et l’Europe, suivi en 2015 d'une stratégie industrielle "Made in China 2025" pour que la Chine se spécialise progressivement vers des productions à plus forte valeur ajoutée et puisse passer d’une économie du "fabriqué en Chine" à celle du "imaginé en Chine" dans 10 secteurs jugés stratégiques (ferroviaire, véhicules propres, robotique, etc.).

 

De la crise alimentaire orchestrée en perspective à la révolte des peuples

Au cri de "Nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes des agriculteurs !" et "Nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts !", les agriculteurs des Pays-Bas rejoints par les pêcheurs, suivis des Italiens et des Polonais, ont démarré en juin 2022 au volant de leurs tracteurs des protestations virulentes contre les initiatives "vertes"* de leurs  gouvernements qui menacent de détruire l’agriculture et l’approvisionnement alimentaire en général, constitutives d'une lourde tyrannie gouvernementale. Le résultat est qu'il leur est pratiquement impossible de cultiver des aliments et de gagner décemment leur vie, et encore moins de maintenir la solvabilité de leur exploitation sous le poids de tant de restrictions insurmontables. Ils rejoignent en ce sens les manifestations de camionneurs au Canada en février 2022, sévèrement réprimées par le gouvernement du mondialiste Justin Trudeau, et imité par celui du premier ministre néerlandais Mark Rutte qui soulève des questions sur la nature des directives de maintien de l’ordre par l’ultra-violence et des tirs létaux (comme en novembre 2021 lors des manifestations contre les mesures anti-Covid à Rotterdam)*².

Les mondialistes qui dirigent l’Europe à partir de Bruxelles veulent apparemment que les agriculteurs fassent faillite, dissimulant leur tyrannie sous le voile de la "durabilité" et la politique du "vert". En réalité, leurs politiques et leur programme visent à éliminer le troupeau humain, qu’ils considèrent comme un peu plus que du bétail.

Ces gens ne croient plus au mantra selon lequel tout ce que l’humanité a fait depuis la nuit des temps, y compris l’élevage d’animaux et les cultures, détruit soudainement le climat et provoque le réchauffement de la planète. Ce ne sont là que des excuses boiteuses de la part d’une structure de pouvoir mondialiste tyrannique qui cherche à démanteler les éléments qui permettent aux gens de se nourrir et de fonctionner, ainsi que les éléments qui font fonctionner les économies mondiales et la civilisation.

* Les autorités veulent limiter l’usage des engrais azotés pour la production céréalière et réduire fortement le cheptel laitier dans les "fermes-usines" à fortes émissions de méthane, à gaz à effet de serre notoire, et à consommation d’eau colossale.

Une directive européenne autorise le recours aux tirs mortels en cas de situation de péril majeur pour la sécurité publique, ayant été votée – officiellement – pour permettre de riposter face à une action terroriste... Elle constitue en réalité un moyen d’intimider des citoyens exerçant leur droit de manifester, et d’écraser dans le sang la contestation de l’action d’un gouvernement ou des directives de l’UE...

 

La non discrimination n'est pas seulement économique, mais aussi humaine, portant tout particulièrement sur la promotion active de la migration des pays pauvres vers l'occident, promesse d'une vie meilleure. Derrière se cachent toutefois des intentions peu louables. C'est ainsi que le président hongrois Viktor Orbán a averti en juillet 2024 que l’Union Européenne suivait le plan en six points du milliardaire philanthrope gauchiste George Soros visant à faire affluer des migrants en Europe pour remplacer les Européens de souche dans un mémo de 2015 intitulé "Reconstruire le système d’asile" publié dans une publication de Project Syndicate, et qui appelle à l’importation d’un million de migrants en Europe chaque année.

Le financement adéquat est assuré par l'UE, devant fournir 15 000 euros (16 800 dollars) par demandeur d’asile pour chacune des deux premières années afin d’aider à couvrir les frais de logement, de soins de santé et d’éducation, et de rendre l’acceptation des réfugiés plus attrayante pour les États membres. L'institution peut lever ces fonds en émettant des obligations à long terme en utilisant sa capacité d’emprunt AAA largement inexploitée, ce qui présente l’avantage supplémentaire de fournir un stimulus fiscal justifié à l’économie européenne.

 

Aux États-Unis, chantre de la politique mondialiste en œuvre dans la partie occidentale européenne, l'invasion de la frontière sud alimentée par les politiques désastreuses d’ouverture des frontières de l’administration démocrate Biden-Harris a porté un coup dévastateur à la nation, voyant ses frontières être inondées par des millions d’étrangers illégaux non contrôlés et qui plus est non vaccinés, alors même que les officiels démocrates étaient censés faire confiance à la science jusqu'au point de vouloir  emprisonner les citoyens qui n’étaient pas vaccinés contre le Covid-19 lors de la fameuse (et fausse) pandémie. C'est ainsi par exemple que dans l’État du Colorado, des gangs de prisonniers vénézuéliens armés ont pris le contrôle de complexes d’appartements entiers. Ce nombre écrasant d’étrangers en situation irrégulière dans tout le pays a poussé certains gouvernements locaux au bord du chaos, et le programme d’amnistie qui permet aux étrangers en situation irrégulière d’obtenir la citoyenneté et de voter aux futures élections dans les Etats démocrates est une véritable poudrière destinée à s'enflammer à la première étincelle ! D'autant plus que la patrouille des douanes et des frontières a tiré la sonnette d’alarme au sujet du grand nombre d’enfants victimes de trafic sexuel qui, selon elle, sont drogués et introduits clandestinement aux États-Unis pour le compte de pédophiles d’élite par des "mules" transportant des certificats de naissance d'enfants avec lesquels ils n’ont aucun lien de parenté. Des milliers d’enfants sont concernés, nul ne sachant où et chez qui ils finissent.

Quant à la France, une étude de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie (OID)* révèle en 2024 que seulement 50 % des étrangers extra-européens travaillent, en cause notamment d'un niveau de formation très faible. Elle confirme que faire venir des migrants pour ne pas être capables de leur offrir des perspectives professionnelles n’a strictement aucun sens humanitaire, cela ne pouvant faire que le malheur des citoyens déjà-là comme des nouveaux venus. Toute politique migratoire doit bien évidemment penser non seulement les processus d’intégration, mais également les processus d’accès à l’emploi, qui est l’un des vecteurs d’intégration. La fausse solidarité et l’humanisme dévoyé consistant à laisser des individus à se noyer en traversant les mers pour un avenir de subsistance n’a rien de généreux, de juste ou de moral.

* L'OID est un laboratoire d’idées qui travaille à éclairer le débat public sur les questions migratoires et démographiques en se basant sur une vision rationnelle et dépassionnée, fondée sur la rigueur scientifique et l’indépendance politique.

 

L'immigration provoquée, ou les bords effilochés de l’empire

C'est par définition le sujet qui fâche et déchaîne la sensiblerie des bonnes âmes humanistes. Au-delà des grossières réactions épidermiques à caractère raciste et xénophobe, condamnables avec la plus grande fermeté, il faut comprendre la responsabilité des élites institutionnelles de droite comme de gauche dans l'organisation volontaire de ce capharnaüm lié à l'afflux de populations multiculturelles dans le monde occidental (Etats-Unis, Canada, pays de l'Union européenne). Il participe d'un des plus forts leviers de destruction du sentiment d'appartenance à une nation, s'étalant sur plusieurs générations, et ouvrant la voie à un gouvernement mondialiste. Il s'agit en effet de faire perdre au natif de telle ou telle culture la trame incontestée qui le constitue, brouillant le concept de "nation" et réduisant sa capacité à en défendre la souveraineté. En focalisant le débat sur les bons sentiments, la culpabilité, et la qualification accusatoire de racisme de ceux qui la combattent, le système dévoyé crée une situation d'enlisement et de division propice à la réalisation de son objectif. Ainsi la montée en puissance de l'anti-islamisme fait partie de cette mécanique infernale, le financement des terrains de combats entre musulmans présentant l'avantage double de les diviser et de provoquer une immigration massive vers des terres d'accueil plus hospitalières... et de contribuer par là-même à la poursuite de la division sur un nouveau terrain. C'est tout "l'art" de faire s'affronter deux camps réciproquement exploités !

Il n'est qu'à prendre comme exemple la ville de New York, un temple démocrate à la sauce woke par excellence. Elle a payé en 2023 au global plus de 1 000 000 000 de dollars rien qu’en hôtels pour les trois prochaines années afin d'héberger des immigrés clandestins. Son maire, Eric Adams, a ainsi estimé que le coût total de la crise des migrants s’élèvera à environ 12 milliards de dollars dans le même laps de temps, considérant que le point de rupture a été dépassé avec plus de 57 300 personnes actuellement sous la responsabilité de la ville, une nuit moyenne représentant 9,8 millions de dollars par jour, près de 300 millions de dollars par mois, et près de 3,6 milliards de dollars par an ! Qui plus est, les démocrates de la ville de New York et leurs alliés des médias corporatistes de gauche ont dissimulé au public un gigantesque refuge pour migrants, situé sur un ancien aérodrome opérationnel dans le sud de Brooklyn, de grandes tentes blanches remplies de Centraméricains, de Sud-Américains, d’Africains, de Chinois et de Russes s'étant entassées comme du bétail sur l’une des pistes de Floyd Bennett Field (certains chiffres parlent de près de 2 000 personnes). Il est à comprendre l'exaspération des habitants, dont certains à Staten Island ont été arrêtés pour avoir bloqué des bus de migrants. L'exaspération est la même dans d'autres villes démocrates gangrenées par cette vague d'immigration illégale comme Pittsburgh en Pennsylvanie ou Denver dans le Colorado.

A bout de patience, devant l'inertie volontaire de l'administration fédérale de Washington, le gouverneur du Texas a décidé début 2024 d'ériger des fils de fer barbelés surveillés par la Garde de son Etat, appuyé par les gouverneurs de la moitié des États de ce pays très désuni qu’est l’Amérique qui ont également proposé d’envoyer leurs troupes de la Garde nationale au Texas. Ce différend juridique entre le gouverneur du Texas et le régime fédéral est ainsi devenu une véritable confrontation entre Washington et 25 États, qui comprennent tous les États qui ont rejoint la Confédération pendant la guerre civile américaine, ainsi que certains États qui étaient du côté des Yankees, ainsi que d’autres qui n’étaient même pas des États en 1861.

Le thème de l'esclavagisme est assez représentatif du débat enflammé. Pourtant, en (re)lisant l'ouvrage de l'anthropologue Tidiane N’Diaye "Génocide voilé", nous y verrions que le rôle du monde arabo-musulman a été bien pire depuis des siècles que la traite transatlantique pour les Africains. C'est pourquoi la repentance pour l’esclavage d’hier ne doit pas faire oublier l’esclavagisme d’aujourd’hui, celui de la Libye avec ses marchés aux esclaves à ciel ouvert ou celui de quelques "gentilles" pétromonarchies dans lesquelles les passeports sont confisqués et qui réduisent en esclavage des pauvres bougres par milliers. Mais il est vrai que ces pays ont l’amabilité de nous acheter beaucoup d’armement, de financer quelques campagnes électorales, ou d’acheter nos tous aussi aimables politiciens et journalistes de tous les bords avec des liasses épaisses de billets. Quant à la néo-colonisation chinoise en Afrique, ses artificiers n'y vont pas avec le dos de leurs petites baguettes ! La morale à géométrie variable, comme les ailes de nos mirages de nos bien-pensants, s’arrête là où commencent les intérêts de nos grandes multinationales.

Vouloir régler ce problème nécessite de sortir des postures émotionnelles, et ce pour regarder sans fard la réalité, telle qu’elle est. Si la réalité est que le monde reste profondément cruel et dur, dangereux, compliqué et violent, la voie de sa sortie ne résidant nullement dans les chimères des luttes collectives qui ne font que le nourrir et l'entretenir tel quel*, elle questionne également sur le pourquoi d'une situation abordée d'une manière surprenante par les élites gouvernantes. Pourquoi par exemple tant de politiciens américains des deux partis se soucient-ils 100 fois plus de la frontière ukrainienne que de la frontière américaine, minimisant l’afflux massif de clandestins aux États-Unis alors que la crise de la frontière méridionale ne cesse de dégénérer en chaos comme à Eagle Pass au Texas...

La réalité de cette politique d'orchestration migratoire est double. D'abord, depuis la seconde guerre mondiale, "l’Occident" dirigé par les Etats-Unis gouverne le monde. Ses élites se sont en fait très bien débrouillées pour que les riches deveniennent de plus en plus riches, au détriment des classes laborieuses qui n’ont guère progressé sur le plan matériel. En insistant sur l’importance de l’obéissance, de la soumission, ces élites ont attisé les guerres pour le grand bénéfice des lobbys du cartel militaro-insdustriel et de la construction, ce qui a provoqué la misère aux confins de l’empire. Nicaragua, Honduras, Cuba, Iran, Irak, Libye, Serbie, Koweït, Irak, Afghanistan, Ukraine, Israël… Toutes ces guerres semblaient interminables et insensées, entraînant la mort de millions de personnes et l'exil de millions d’autres réfugiés – immigrants – cherchant une vie meilleure en Europe et aux Etats-Unis. Cette marée d’immigrants a entraîné la baisse des coûts salariaux, permettant aux élites capitalistes d’augmenter leurs profits. Et comme ces nouveaux réfugiés avaient besoin d’un logement, ils se sont disputé les logements principalement dans les quartiers marginaux, défavorisés. Enfin, les immigrés votent, dès qu’ils le peuvent, votant pour les élites qui favorisent la poursuite de l’immigration... Au final, ces immigrants sont devenus une cible facile, ayant pris de la place en se présentant comme une concurrence pour le logement et l’emploi, et en étant dans de nombreux pays un fardeau pour le contribuable. Les Latinos aux États-Unis, les Nord-Africains en France, les Palestiniens, les Ukrainiens, les Syriens, les Yéménites : plus leur nombre est important, plus le "fossé culturel" avec les autochtones se creuse, et plus les problèmes s’aggravent. Le ressentiment s’accroît, et finit par trouver un exutoire, source de chaos justifiant la mise sous tutelle au moyen des forces répressives sinon militaires.

Ensuite, l'objectif dissimulé est  la destruction de la civilisation européenne et de ses valeurs historiques et culturelles qui pour l’État profond maçonnique sont fondamentalement humaines et morales, ce qui constitue son principal danger. N’ayant pas réussi à soumettre la véritable essence divine de l’homme en implantant dans la société des "conceptions de la vie" artificielles et parfois contre nature pour les gens, ses représentants ont décidé d’emprunter une autre voie, celle consistant à ouvrir grand les portes à des millions de personnes d’autres confessions, cultures, visions du monde et traditions pour conduire à une paralysie de la conscience des gens. Ainsi les mondialistes pourront facilement mener à bien leur programme d’asservissement complet de l’humanité lorsqu'il s'agira par la technologie de surveillance de répondre à la violence, au pillage et au vol devenus monnaie courante, avec des rues citadines s'étant transformées peu à peu en enclaves insalubres pour les étrangers. Et même s'il est impossible de classer toutes les personnes déplacées comme des éléments criminels, il n'en demeure pas moins qu'elles ont du mal à s’adapter à des conditions de vie trop éloignées de leurs traditions, restant dépendantes et parasites aux yeux des locaux.

* Cf. Fabrication de l'illusion et voie de sortie & Libération émotionnelle.

 

Immigration : opération de démolition prédatrice contrôlée

L'Union Européenne à l'exception de quelques États membres tout comme les États-Unis sont en train d’être détruits par l’immigration, et c’est délibéré. Les nations s’écroulent, comme une tour piégée sous le coup de boutoir d'explosifs placés à des points structurels clés, expliquant que nombre de natifs ressentent désormais l’immigration de masse comme une menace de survie existentielle. 

Un exemple significatif récent (2024) est le sort des habitants de Springfield dans l’Ohio, et d’Aurora dans le Colorado, deux petites villes qui ont été irrémédiablement transformées par le nombre absurde de personnes entrées légalement comme illégalement dans le pays. Si personne n’est vraiment en mesure d’en dire le nombre exact, certains grands médias avancent des chiffres bien supérieurs à dix millions.

Springfield, une ville de moins de 60 000 habitants, a connu des temps difficiles dans les années 1980 avec le déclin de l’industrie manufacturière, puis la crise des opioïdes a frappé, aggravant la misère et créant une nouvelle forme d’épaves humaines qualifiées de zombies, qui s’étend sur toute la longueur et la largeur du comté de Clark, des communautés pauvres des Appalaches à l’Ohio et à la Rust Belt. Or, la "solution" fédérale à ce problème, à l'initiative du tandem au pouvoir Biden-Harris, n’a pas été de ramener des emplois pour les résidents locaux et d’investir dans l’éducation, mais plutôt d’envoyer un grand nombre d’étrangers pour tenter de relancer l’industrie locale, en l'occurrence 20 000 Haïtiens, soit un tiers de la population initiale de la ville. Les hommes d’affaires locaux ont naturellement profité de cette main-d’œuvre dépendante bon marché, tout comme les propriétaires locaux, qui facturent les Haïtiens au lit plutôt qu’à l’unité de location, laissant à penser que même la municipalité de la ville est impliquée dans cette escroquerie. Quant aux habitants de Springfield, nombre ont été expulsés de leurs maisons, forcés de rivaliser avec les nouveaux arrivants pour accéder à des services publics qui ne peuvent tout simplement pas faire face au nombre de personnes qui les utilisent actuellement, et qui se sentent en danger dans leurs propres communautés par des personnes qui ne savent pas comment se conduire correctement, et qui harcèlent parfois sexuellement leurs enfants.

À Aurora, les nouveaux arrivants sont des Vénézuéliens plutôt que des Haïtiens, mais les effets ont été tout aussi désastreux. L’afflux a amené avec lui les Tren de Aragua, un gang décrit par un fonctionnaire américain comme "le MS-13 aux stéroïdes", en référence à la Mara Salvatrucha (abrégé en MS-13, MS ou Mara), gang de plusieurs dizaines de milliers de membres né dans les années 1970 et 1980 à Los Angeles. Le gang a pris possession d’immeubles d’habitation et de blocs de logements, brandissant ouvertement des fusils et des pistolets dans le but d’étendre ses bases d’opérations pour le trafic de drogue et d’êtres humains. Là encore, les habitants sont terrifiés.

Bien sûr, le battage médiatique a vu les chiens de garde du régime, médias et partis de gauche radicale, et ses "fact-checkers" hystérisés, faire de leur mieux pour discréditer le témoignage de ces citoyens, et pour accuser la campagne présidentielle du candidat républicain Trump et les gens de droite de racisme, les histoires macabres de chats dévorés ayant servi à détourner l’attention du problème principal. Il en a été de même en France dans d'autres circonstances, comme les "affaires" Lola ou Philippine.

La réalité des chiffres est toutefois sans appel, un rapport de l’ICE (agence de contrôle de l’immigration américaine) ayant révélé en 2024 qu’une armée de criminels avait bel et bien été relâchée aux États-Unis depuis 2021. Les chiffres sont stupéfiants : 13 000 meurtriers, 15 000 violeurs et 425 000 criminels condamnés ont été appréhendés puis relâchés aux États-Unis dans l’attente de futures dates d’audience, ces personnes étant actuellement en liberté comme de nombreux OQTF (obligation de quitter le territoire français) en France. Par-delà les déclarations, pas plus le gouvernement fédéral que français ne semblent véritablement s’en préoccuper. Au lieu d’appréhender, de détenir puis d’expulser ces personnes, ils choisissent d’accélérer le traitement à la frontière et de permettre aux migrants d’entrer aux États-Unis comme dans l'UE, la Commission de Bruxelles en en étant le véritable chef d'orchestre, en allant où bon leur semble.

Il apparaît incontestable que ces gouvernants font à l'encontre de leur nation pourtant constitutionnellement souveraine à l'initiative de leur peuple, le faux nez des démocraties d'opérette, un acte unique de déloyauté. Ce sont des traîtres, tout simplement, reniant le serment fait à leur Constitution lors de leur nomination, avec la caution de leurs autorités de contrôle juridique comme judiciaire serviles car sous contrôle par l'infiltration de magistrats dévoyés.

 

Virement de veste

Il n’aura fallu qu’une saison d’élection de partis de droite dans toute l’Europe – ce que l’on appelle "l’extrême droite" et le populisme – pour que les dirigeants de l’UE (27 pays membres) paniquent et décident collectivement lors d’un sommet à Bruxelles en octobre 2024 d’abandonner leur adhésion suicidaire et paralysante à l’immigration de masse incontrôlée mise en oeuvre depuis 2015, et de s’empresser de mettre à jour leurs politiques d’"asile" défaillantes. Ils ont ainsi proposé des moyens de faire de l’Union "une destination plus hostile pour les migrants et les demandeurs d’asile" considérés comme des "illégaux indésirables", criminels et radicalisés (les deux pouvant aller de pair), cherchant à établir hypocritement une réputation de forteresse Europe. Mais le "mal" semble bel et bien fait, des millions de migrants illégaux ayant au cours de cette décennie déchiré le tissu social des nations de l’UE, et conduisant le bloc à une crise économique et sociale*.

C'est ainsi que la Pologne a déclaré vouloir suspendre temporairement le droit d’asile, que l’Italie a ouvert deux centres de traitement des demandeurs d’asile en dehors de ses frontières, en Albanie, et que l’Allemagne a rétabli les contrôles aux frontières.

* Quelques 3,5 millions de migrants sont arrivés légalement en Europe en 2023, environ 1 million d’autres se trouvant sur le territoire de l’UE sans autorisation.

 

A noter que l'Union européenne exporte environ 90 % de ses vêtements usagés et de ses déchets textiles vers l'Afrique et l'Asie, ce qui pour l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a une tendance à générer un impact écologique désastreux. Elle  classe ainsi les déchets textiles au quatrième rang des sources de pression environnementale résultant de la consommation de l'UE. Sur les 5,8 millions de tonnes environ de déchets textiles par an, seulement un quart est recyclé en raison des capacités limitées de réutilisation et de recyclage. Il en résulte que la perception des dons de vêtements usagés comme des cadeaux généreux aux personnes dans le besoin ne correspond pas tout à fait à la réalité...

 

Expansion territoriale : le cas ukrainien

Pourquoi une guerre en Ukraine qui a fait depuis le début des événements plus de 13.000 victimes, tout particulièrement dans la région du Donbass* ? Cette guerre fratricide ukrainienne n’a évidemment aucun sens, comme beaucoup de conflits qui sont le résultat d’enjeux et de lutte de pouvoir qui dépassent généralement les peuples qui les subissent. L’Ukraine est sur une faille entre deux plaques tectoniques, l'européenne d’un côté et la russe de l’autre. La volonté farouche d'extension, appuyée par le bras armé qu'est l’Otan, l'Organisation politico-militaire du traité de l'Atlantique nord impulsée et animée par les Etats-Unis, jette son dévolu pour mener une expansion occidentale ayant pour objectif d'une part l’accaparement de ressources indispensables à la croissance économique du bloc occidental, et de d'autre part de manière sous-jacente à l'affaiblissement de la puissance économique européenne, tout particulièrement la puissance industrielle allemande, véritable menace aux intérêts de l'Oncle Sam. Toutes les guerres sont des guerres pour l'accès aux ressources, quoi qu'en dise la propagande qui cherche à en justifier la noblesse libératrice au nom de la liberté et des droits de l'homme, artifices de pacotille. Afghanistan, Irak, Libye, Soudan... autant de terrains d'investigation privilégiés pour leurs richesses. L'Ukraine est riche de pétrole et de gaz de schiste. Qui plus est, géographiquement collée à la Russie, sa position stratégique est majeure pour les forces de l’Otan. Elle a enfin toujours été un grenier à blé.

Le système économique mondial établi a besoin de croissance économique, nécessaire pour masquer sa fragilité, celle de la dette, colossale, reposant uniquement sur des promesses futures d’enrichissement et de création de richesses. Le besoin est alors impérieux en ressources naturelles abondantes et peu coûteuses. Or toutes ces ressources se raréfient de façon dramatique depuis une vingtaine d’années, ce qui conduit à générer des guerres et des conflits incessants et violents. Le conflit ukrainien ne pourra trouver de résolution définitive que sur la base d'un accord diplomatique entre géants, la Russie et l’Amérique, et leur volonté à partager les ressources de façon équitable. Et ce sont les peuples européens qui, entre temps, auront été les dindons de la farce, les cocus de Marianne pour les Français, intoxiqués par la propagande des médias dominants qui, par exemple, n'ont pas hésité à vilipender le populaire président hongrois Viktor Orban après qu'il ait expliqué pourquoi il refusait en mai 2023 d'autoriser l'achat d'un demi-milliard d'armes supplémentaires pour le régime de Kiev, la solution du champ de bataille ne fonctionnant pas de toute évidence à ses yeux.

Le Donbass est un bassin houiller de l'est de l'Ukraine, frontalier de la Russie, situé entre la mer d'Azov et le fleuve Don. C'est une région économique et culturelle importante de l'Ukraine, qui comprend deux oblasts (unités administratives) de l'est du pays : l'oblast de Donetsk et l'oblast de Louhansk.

 

"Les États-Unis et [certains] pays occidentaux ne recherchent pas la démocratie, mais la domination et le pillage des richesses d'autres pays"

Ebrahim Raisol-Sadati dit Ebrahim Raïssi, président de la république islamique d'Iran

 

"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots".

Martin Luther King

  

Le passage à l'euro

 

C'est le traité de Maastricht sur l’Union européenne de 1992 qui instaure l’Union économique et monétaire, établissant les fondements de la monnaie unique en trois étapes, cette mise en place technique ayant duré 6 ans, à laquelle se rajoute la nécessaire convergence des économies de la zones euro qui a duré elle au global une dizaine d’années :

- libéralisation de la circulation des capitaux s'achevant au 31 décembre 1993 ;

- instauration à partir du 1er janvier 1994, d'une coordination renforcée des politiques économiques, visant à assurer la convergence des économies des Etats membres préalablement nécessaire à l'utilisation d'une monnaie unique, et s'accompagnant de la création de l'Institut monétaire européen chargé de préparer le passage à l'union monétaire. En 1996, les intermédiaires que sont les banques ont commencé leur préparation ;

- création d'une monnaie unique au 1er janvier 1999 (son nom - l'euro - a été adopté en décembre 1995 par les 15 Etats membres de l'Union européenne), et établissement d'une Banque centrale européenne en charge de la politique monétaire unique mise en oeuvre par l'Eurosystème (ou Système européen de banques centrales). Elle est installée en Allemagne à Francfort.

C'est à partir du 1er juillet 2001 que les banques et les établissements financiers fournissent des chéquiers en euros à leurs clients, avant qu'en décembre 2001 les commerçants ne reçoivent des fonds de caisse en euros pour être en mesure, dès le 1er janvier 2002, de rendre la monnaie en euros (fin décembre 2001, les banques et la Poste ont adapté les distributeurs de billets à l'euro pour que des euros puissent être retirés dès le 1er janvier 2002).

C'est ainsi que le 31 décembre 2001 à minuit marque l'introduction officielle des pièces et des billets en euros dans les 12 pays de la zone euro : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et Portugal. L’histoire de l’euro, entre la décision politique de Maastricht de 1992 acceptée par referendum et les euros dans les poches des citoyens, c’est une histoire de 10 ans.

 

Avec le recul, il est démontré que l’euro n’a en fait jamais été une construction économique, simplement une volonté politique d’emprisonnement mutuel par deux hommes, le chancelier allemand Helmut Kohl et le Président de la République française François Mitterrand. L’euro était la réponse de Mitterrand à la réunification allemande par la création d’une unité de destin économique, autrement dit une corde visant à attacher l’Allemagne à la France pour l'empêcher de penser seule sa toute-puissance (si la France devait chuter, alors l’Allemagne chuterait aussi). Quant au chancelier allemand, l’euro était le prix à payer pour se réunifier facilement (Allemagne de l'Ouest et de l'Est) et avec l’accord de tous. En étant géré à l’allemande, l’euro serait allemand, taillé pour l’Allemagne afin de la servir. C'est effectivement ce qui se passera globalement pendant 20 ans, avant que l'empire allemand ne commence à chuter par une économie trop centrée sur son industrie et faute d'avoir investi dans les industries futures (révolution numérique), ainsi que par l'accumulation de dettes dans le cadre du système de compensation commercial et monétaire européen (appelé TARGET), soit environ 1 000 milliards d’euros qui ne seront jamais payés faute de solvabilité des débiteurs (Italie, Grèce, et autres économies du sud de l'Europe).

Etablie pour de fausses bonnes raison, la monnaie européenne commune n’était tout simplement pas "normale", aucune des conditions préalables pour sa faisabilité - un État commun, un budget couvrant au moins 15 à 20 % du produit intérieur brut total de la zone euro, un ministre des finances de la zone euro et un ministère chargé de ce poste - n’étant remplie. La plupart des pays de la zone euro s’en sont de ce fait mieux sortis avant l’introduction de l’euro qu’ils ne l’ont fait avec, d'autant avec les effets de la crise financière de 2008 suivis de ceux de la crise économique de la zone euro de 2011-2012 qui les ont durement touchés par l'accumulation d’énormes dettes publiques. L'union monétaire a bel et bien été une erreur stratégique, d'autant qu'elle a conduit à une guerre commerciale ouverte avec les États-Unis, ceux-ci voyant d'un mauvais oeil la rivalité affaiblir son dollar de référence mondiale. La vision européenne des États-Unis d’Europe s’est traduite par une guerre américaine ouverte et cachée contre l’UE et la zone euro au cours des deux dernières décennies. Beau paradoxe pour une Europe soi-disant symbole de la paix, car en voulant exister par elle-même, l'Europe n'avait d'autre choix que de combattre ses "partenaires" internationaux et de créer les conditions de la discorde, qui plus est nationaux. Car l’idée européenne qui, au départ, consistait à ne pas se substituer aux rôles des Etats mais à les aider là où ils n’étaient plus assez forts pour le faire, a volé en éclats lorsqu'avec l’Euro, l’Europe s’est substituée aux Etats ! Pour exister, elle n'a en effet pas d'autre choix que de combattre toutes les souverainetés. Au bout du compte, elle devient un monstre froid, anti-démocratique et totalitaire !

 

Du bilan du traité de Maastricht

Les critères de convergence dits "critères de Maastricht" ont été établis en 1991-1993 par ce traité, signés par les membres de l’Union européenne le 7 février 1992. Ils sont alors fondés sur des indicateurs économiques que devaient strictement respecter les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans l’Union économique et monétaire européenne, la zone euro. Une fois entrés, les pays membres devaient continuer à respecter ces critères, sous peine d’avertissements puis de sanctions. C'est pourquoi le respect de ces critères était jugé nécessaire à la réussite du pacte de stabilité et de croissance, afin d'éviter les phénomènes de "passager clandestin" que les zones monétaires favorisent.

Les critères de convergences stipulent une zone à ne pas dépasser :

. La stabilité des prix : le taux d’inflation annuel d’un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point de pourcentage la moyenne de ceux des trois États membres présentant les taux d’inflation annuels les plus bas.

. La situation des finances publiques : le déficit public (État + ODAC* + Collectivités locales + sécurité sociale) doit être inférieur à 3 % du PIB; la dette publique (ensemble des emprunts contractés par l’État et l’ensemble des administrations publiques, dont les organismes de sécurité sociale) doit être inférieure à 60 % du PIB.

. Le taux de change : sa dévaluation est exclue (mesure obsolète pour les pays de la zone euro).

. Les taux d’intérêt à long terme : ils ne doivent pas dépasser de plus de 2 points de pourcentage la moyenne de ceux des trois États membres présentant les taux d’inflation annuels les plus bas.

Le bilan en 2021 est édifiant, avec des déficits publics supérieurs à 10 %, ce qui est le cas pour la France, et des dettes publiques allant de 120 % du PIB pour notre pays à plus de 150 pour l’Italie, sans oublier les 200 % du PIB pour la Grèce. Depuis 2008 tout particulièrement et les conséquences de cette crise dite des "subprimes", les critères de Maastricht qui ont donné le Pacte de Stabilité sont grignotés, réduits, détruits. Qui plus est, lcrise sanitaire et la pandémie du coronavirus démarrée en 2020 ont mis fin à cette règle d’airain qui avait permis la création de la zone euro, et conduit par là-même les Allemands à accepter d’abandonner leur monnaie forte le Mark. Les pays du sud ont bel et bien débordé les institutions européennes et la banque centrale européenne (BCE), celle-ci par la force des choses étant condamnée à colmater les brèches. C’est une fuite en avant du surendettement mondiale, les Etats-Unis ayant déversé entre 1 500 et 2 000 milliards sur l’économie tous les 6 mois.

Le pacte de stabilité est mort et enterré !

* Les organismes divers d'administration centrale, ou opérateurs de l'État, sont une catégorie d'établissements publics, au sens de la comptabilité nationale, qui regroupe des organismes auxquels l'État a donné une compétence fonctionnelle spécialisée au niveau national.

 

Au final, il est indispensable de comprendre que l'euro n’a jamais été conçu comme une fin en soi. Le projet est celui d’une monnaie électronique mondiale unique, l'euro n'étant que le cheval de bataille pour supprimer toutes les monnaies individuelles qui existaient auparavant, dont le dollar américain.

Pour ce faire, les dirigeants politiques nommés suivent la fiche de route écrite par la "mafia" de l’État profond, conduisant à des implosions économiques provoquées pour supprimer progressivement ce qui reste de la souveraineté nationale afin de "réparer" ce qu’ils ont créé pour aller sur la voie de l’État totalitaire. Aujourd'hui, l’obstacle des dettes énormes rend impossible le redressement du monde, et n'offre comme solution que le basculement dans un nouvel ordre mondial.

 

Le scepticisme du passage à l’euro numérique

La commission des Affaires économiques (ECON) du Parlement européen a fait part en septembre 2023 de ses inquiétudes concernant le passage à l'euro numérique (monnaie virtuelle) proposé par la Commission européenne et confié à la Banque centrale européenne, notamment en raison des coûts pour les banques et les avantages incertains pour les citoyens de l’Union européenne. 

En fait, les intermédiaires (magasins, banques...) devraient investir dans une nouvelle infrastructure de paiement de la Banque centrale, entraînant des coûts sans pouvoir les répercuter auprès des utilisateurs pour les services de base de paiement en cette devise. Qui plus est, les prétendus avantages d’un euro numérique sont déjà couverts par le règlement sur les paiements instantanés proposé par la Commission européenne en 2022 pour rendre les paiements instantanés accessibles à tous les citoyens détenant un compte bancaire dans l’UE et l’Espace économique européen (EEE).

L'enjeu est de présenter la BCE comme un meilleur partenaire commercial pour les banques que les autres acteurs, et de renforcer ainsi la souveraineté monétaire de l’UE.

 

L’édification de l’assemblée parlementaire mondiale, base politique de lancement

La ratification du Traité de Lisbonne par les 27 États européens le 1er décembre 2009 et les élections d’Herman van Rompuy (photo 1) à la présidence du Conseil européen et de la baronne britannique Catherine Margaret Ashton (photo 2) comme Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, marquent un tournant décisif dans les ambitions mondialistes. L’Union européenne (l’UE) se voit ainsi dotée d’un visage politique et non plus simplement économique, et d’une "courroie de transmission" sous contrôle de ses mandants tapis dans l'ombre et désignant les marionnettes du devant de la scène de circonstance. Dotée de la personnalité juridique et d’une complète primauté du droit européen sur le droit national avec ses commissaires dogmatiques et coercitifs au nom si bien prédestiné (ainsi le Français Thierry Breton en place jusqu'en septembre 2024 - photo 9), ses gouverneurs successifs de la doxa monétaire (Jean-Claude Trichet, Mario Draghi et Christine Lagarde à l'occasion des 25 ans de la Banque Centrale européenne - photo 10), elle peut prétendre à devenir un acteur majeur de la scène internationale avec ses 450 millions d'habitants, même si de nouveaux réglages s’avèrent nécessaires afin de véritablement asseoir cette union régionale.

En effet, il existe des rivalités entre d'une part le président du Conseil européen (van Rompuy, remplacé depuis 2014 par le polonais Donald Tusk - photo 3 - puis par l'italien David Sassoli* - photo 4, décédé en janvier 2022 et remplacé dans la foulée par la maltaise Roberta Metsola Tedesco Triccas - photo 5 -), d'autre part le président de la Commission européenne (José Manuel Durão Barroso*² - photo 6 -, remplacé depuis par le luxembourgeois Jean-Claude Juncker en 2014 - photo 7 -, et depuis le 2 juillet 2019 (entériné le 16 juillet) par l'allemande Ursula von der Leyen - photo 8).

* David Maria Sassoli était un journaliste et un homme politique italien. Ancien présentateur de l'édition de 20 heures sur Rai Uno, il avait été élu vice-président du Parlement européen le 1ᵉʳ juillet 2014, puis président le 3 juillet 2019.

Recruté en 2016 par Goldman Sachs au lendemain du Brexit, l’avis non contraignant du comité d’éthique de l’UE considérant qu’il n’a pas violé les règles "d’intégrité et de réserve"…. Josué Manuel Borroso est depuis son départ de la Commission européenne à la fois président du conseil d'administration de Goldman Sachs et président de Gavi, l'alliance mondiale du vaccin qui finance l'OMS via les subsides conséquents de la fondation Bill & Melinda Gates.

 

Ursula von der Leyen, la psychopathe affairiste

Le journaliste roumain Adrian Onciu a révélé avant d'être licencié dans un travail d'enquête approfondie l’affaire du contrat unissant Ursula von der Leyen (photo ci-contre), présidente de la Commission européenne depuis 2019, avec le laboratoire américain Pfizer dans le cadre de la "plandémie" Covid-19.

Née Albrecht en 1958, cette femme d’État allemande (membre de l’Union chrétienne-démocrate, elle fut ministre fédérale entre 2005 et 2019) est la descendante d'une lignée familiale mélangeant aristocratie européenne et américaine, cette dernière ayant joué un rôle notable dans la colonisation britannique de l’Amérique du nord et dans la traite trans-atlantique. Figurent de même des gouverneurs qui se rangent parmi les plus grands marchands d’esclaves en Amérique du Nord britannique.

Elle et son conjoint Heiko von der Leyen sont parties prenantes de l'accord signé avec Pfizer pour un montant de 36 milliards de dollars, portant sur la livraison de 1,8 milliard de doses de vaccin Pfizer destinées à 400 millions de personnes, et ce bien avant le récit des "variants et des rappels" délivré par les autorités sanitaires... Cette négociation l'a été de manière totalement opaque, avec comme clé le Dr Heiko von der Leyen, l'époux de la Première Dame de Bruxelles, celui-ci ayant été propulsé en décembre 2020 au conseil d’administration d’une très puissante entreprise pharmaceutique aux États-Unis spécialisée depuis de nombreuses années dans la technologie de l’ARNm, en l'occurrence Orgenesis Inc (à l’époque, les spécialistes d’Orgenesis menaient des expériences pour traiter les cancers). Le lien entre les deux sociétés américaines, Pfizer et Orgenesis, est que leur actionnariat important comprend les mêmes fonds communs de placement selon la Bourse de New York.

Et c'est au printemps 2021 que d’intenses négociations politiques de nature secrète ont eu lieu, les messages et les appels de Mme Ursula von der Leyen ayant depuis soudainement disparu de son téléphone (elle a été interpellée à cet effet par la médiatrice de l'UE en janvier 2022). Le marché a été signé le 8 mai 2021 avec les patrons de Pfizer, sans que le prix de la dose ne soit communiqué (il est estimé à environ 20 dollars), et comme dans tout contrat commercial assorti du versement de "commissions de performance" pour les dirigeants politiques et industriels impliqués (le Dr von der Leyen a ainsi perçu à ce titre quelques centaines de millions d'euros). Autant dire que nombre de politiciens ont profité sans scrupules de la pandémie pour s’enrichir sur le dos et les poches des citoyens européens, sans compter les conséquences de la politique vaccinale décrétée de manière brutale et forcée en matière de santé.

Comment s'étonner qu'elle ait qui plus est exhorté lors d’une conférence de presse début décembre 2021 les États membres de l’Union européenne à "réfléchir" à l’introduction de politiques communes de "vaccination" obligatoire contre le Covid-19 pour tous les citoyens, s'étant plainte à cette occasion du fait qu’environ 33 % des citoyens de l’UE (soit 150 millions d'individus) n’avaient pas encore reçu les injections censées être protectrices. Elle a poursuivi en suggérant que ce tiers pourrait être contraint de recevoir les injections si seulement davantage de dirigeants imposaient le type de mesures "fascistes" envisagées calquées sur les pays comme l’Autriche et l’Allemagne. Même si elle a insisté sur le fait qu’il ne s’agit que d'une "position personnelle", elle a précisé que celle-ci devait être adoptée par les États membres soumis au diktat de la commission européenne comme instance supranationale, en insistant sur le caractère d'urgence lié à la nouvelle variante Omicron qui, selon les médias grand public complices, se répandrait principalement parmi les "entièrement vaccinés". Est-il utile de rappeler que les objectifs fixés lors du sommet du G20 fin octobre 2021 à Rome par les mondialistes étaient qu’au moins 70 % de la planète entière devait être entièrement vaccinée en 2022 ?

 

A noter que les Présidents de la Commission européenne, qui incarnent depuis 1999 le pouvoir exécutif de la machine européenne (le premier fut l'Italien Romano Prodi jusqu'en 2004), ne sont pas élus par les peuples européens au contraire des députés siégeant au Parlement de Bruxelles pour le pouvoir législatif. Ils sont nommés par le Conseil européen, réunion des chefs d'Etats des Etats membres (présidence tournante de six mois, qui a été assurée par Emmanuel Macron pour la France tout au long du premier semestre 2022). L'analyse scrupuleuse de leur pedigree montre leurs accointances dans les différentes officines du mondialisme (Bilderberg entre autres, Ursula von der Leyen ayant participé à quatre de ses conférences annuelles avant sa nomination comme Présidente de la Commission européenne en 2019*) par les responsabilités occupées et le financement de leurs activités par des acteurs sulfureux comme le milliardaire se prétendant philanthrope George Soros.

* Il en est de même pour le Président français Emmanuel Macron (2014), le chancelier allemand Olaf Scholz (2010), l'ex Premier ministre italien Mario Draghi (de 1994 à 2007), également membre du groupe très élitiste Group of Thirty créé par la Fondation Rockefeller. De son côté, la Première ministre italienne Georgia Meloni est membre depuis 2021 du think tank mondialiste Aspen financé par la famille Rockefeller.

 

L'organe législatif qu'est le Parlement européen, qui siège à Bruxelles et à Strasbourg, n’a en réalité pas le pouvoir de proposer des lois. Ce droit d’initiative législative est en effet détenu par la Commission européenne, actuellement dirigée par l'allemande Ursula von der Leyen. Il s'agit d'une captation antidémocratique par une Présidente désignée (elle était l'unique candidate sous la précédente législature d'avant 2024), servant les intérêts de l'OTAN sous gouverne des faucons bellicistes états-uniens, et corrompue par ses conflits d'intérêts avec des multinationales affairistes comme le géant pharmaceutique américain Pfizer ou le cabinet de conseil Mc Kinsey. Qui plus est, elle est le relais attitré de la propagande générée par l’Occident, en particulier par les États-Unis, et plus spécifiquement par l’épicentre LGBT démocrate de gauche et républicain unipartite de Washington, à l'encontre de la Russie, reposant sur une fontaine de mensonges. Elle contribue à la répandre pour empoisonner l’esprit des citoyens en Europe. C'est notamment ce qu'affirme Scott Bennett, un ancien officier de guerre psychologique de l’armée américaine et analyste du département d’État américain chargé de la lutte contre le terrorisme.

 

 De la primauté du droit européen

Le contentieux entre les instances européennes et l’État nation qu'est la Pologne* a suscité en octobre 2021 une vive controverse quant à la primauté juridique de l'un par rapport à l'autre, démontrant l’impasse démocratique dans laquelle les peuples européens sont enfermés pour ne pas dire embourbés. Dans son fameux arrêt du 30 juin 2009, la Cour constitutionnelle fédérale allemande prévenait pourtant à cet effet que "la République fédérale d’Allemagne ne reconnaît pas une primauté absolue d’application du droit de l’Union", la Cour de Karlsruhe rappellant une énième fois que c’est le peuple allemand qui est souverain. Il en découle qu'il ne peut pas y avoir de souveraineté et, de ce fait, de démocratie – le pouvoir du peuple - en dehors du cadre de la nation.

Pourtant, l’Union Européenne ne cesse d'édicter des lois à travers des directives écrites par des commissaires européens qui sont nommés et en aucune façon élus et choisis par des peuples sur des programmes. Qui plus est, ils sont soumis aux lobbies loin du contrôle des peuples*². Le système est de ce fait profondément vérolé et malsain puisqu'il n'y a pas de contrepouvoir. Ceci entend que l'’Union Européenne est la négation même de la démocratie. Aussi reconnaître la primauté du droit européen, c’est accepter de ne plus écrire les propres lois de son pays.

* La commission européenne composée d'un commissaire européen par État membre (soit 27 commissaires) et dirigée depuis 2019 par Ursula von der Leyen reproche aux instances dirigeantes de la Pologne de ne pas avoir mis fin aux activités de la chambre disciplinaire de la Cour suprême, institution clé d’une réforme controversée du système judiciaire polonais.

L'exemple type est la situation personnelle de la Présidente de la commission européenne Ursula Van Der Leyen, dont l'époux Heiko von der Leyen occupe la fonction de Directeur Médical chez Orgenesis, entreprise de biotechnologie spécialisée dans les thérapies géniques. Thérapies géniques que l’on retrouve dans les "vaccins" expérimentaux anti-Covid...

 

Son mode de fonctionnement politique est profondément vicié, préservant en apparence la souveraineté des Etats-membres dans les décisions prises selon la règle de l'unanimité*. Autrement dit, un pays membre a un droit de veto pour s'opposer à une décision qu'il ne partage ni ne soutient. Ainsi par exemple l'interventionnisme financier et militaire de l'Union européenne dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine en faveur de cette dernière, sans compter les sanctions prises au détriment de la première, des pays membres comme l'Autriche, la Hongrie ou la Roumanie ne les partageant pas. Mais ces derniers, ayant perdu leur souveraineté monétaire, n'ont pas d'autre choix que de pudiquement s'abstenir selon la notion "d'abstention constructive" pour éviter les mesures de rétorsion financière sur les subventions allouées qui seraient alors prises à leur détriment en représailles, comme nombre d'Etats ont pu en faire l'expérience (la Pologne et la Hongrie notamment)...

* Le chancelier allemand Olaf Scholz successeur de l'emblématique européiste Angela Markel a proposé en septembre de 2022 de substituer à la règle du vote à l'unanimité au Conseil européen (composé des ministres des Affaires étrangères pour les décisions touchant à la sécurité, aux livraisons d'armes et aux sanctions) celle de la majorité qualifiée, ce qui aura pour effet de remette en cause l'équilibre entre les nations, grandes comme petires, qui caractérise la construction européenne depuis ses débuts.

 

Le bilan contrasté de l'UE

Si en 2023 le marché unique de l’UE a célébré son 30e anniversaire, et que la Commission européenne s'est félicité à cette occasion qu’il "a contribué à faciliter la vie quotidienne des personnes et des entreprises, en stimulant l’emploi et la croissance dans l’ensemble de l’UE. C’est l’une des plus grandes réussites de l’UE", et qu’il a permis d’augmenter le PIB des pays de l’UE d’environ 9% par rapport à ce qu’il aurait été autrement,

les libre-échangistes exigent pour autant l’achèvement du marché unique des marchandises, qui n’est pas encore totalement ouvert, et très certainement l’ouverture du marché unique des services, où subsistent de nombreux protectionnismes nationaux. Etant donné que les services représentent 70% du PIB de l’UE, il ne s’agit pas d’une question mineure.

Eurochambres* a en effet répertorié les obstacles suivants comme étant significatifs pour plus de deux tiers des personnes interrogées : procédures administratives complexes, règles nationales différentes en matière de services, inaccessibilité des informations sur les règles et les exigences, règles nationales différentes en matière de produits et pratiques contractuelles/juridiques différentes. Si l’UE ne peut pas faire grand-chose à ce sujet, et que c’est aux gouvernements nationaux qu’il incombe d’y remédier, près de la moitié des personnes interrogées citent également la "discrimination des entreprises étrangères par la législation ou les autorités nationales" comme un obstacle important, plus que, par exemple, les "barrières linguistiques". Et ceci est vraiment lié au cœur de métier de l’UE, notamment à travers le rôle de La Commission européenne à qui il est reproché un manque d'action, le médiateur européen l'ayant officiellement réprimandée en juillet 2022 à cet effet. C'est entre autres le cas pour le commerce électronique qui en 2008 en était encore à ses balbutiements. Il aurait été légitime de protéger les petits détaillants, alors que ces petites entreprises sont confrontées à la pleine concurrence des plateformes mondiales de commerce en ligne.

Le délai de traitement des affaires apparaît comme beaucoup trop long, ce qui se révèle déraisonnable et sutout constitutif de dommages économiques irréversibles, notamment en raison du protectionnisme bienveillant toléré pour l'économie allemande. Pour se justifier, la Commission fait référence au fait qu’elle "dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour décider d’engager ou non, et à quel moment, une procédure d’infraction ou de saisir la Cour de justice", alors même que les traités de l’UE ne lui accordent un tel droit !

* Créée en 1958, Eurochambres est une association des chambres de commerce des pays membres, l'une des plus grandes organisations représentatives des entreprises à Bruxelles.

 

L’UE a en fait supprimé les règles les plus élémentaires de la démocratie parlementaire. C'est ainsi que l’accès aux documents de l’UE est limité, que toutes les décisions en matière de défense et de sécurité sont secrètes, qu'il n’est pas possible de faire appel à un juge. Le pouvoir dans l’UE n’appartient pas au Parlement européen, mais aux multinationales et leurs affiliés les lobbys*, autrement dit à l’élite du pouvoir. Sans parler de l'influence par la corruption mentale et/ou matérielle des décideurs européens de nations étrangères comme les Etats-Unis ou le Qatar. 

La participation aux élections est une mascarade, une perte de temps, les hommes et femmes politiques n’ayant pas leur mot à dire. Ses dirigeants sont choisis avec soin par les ordonnateurs dissimulés du Comité des 300, les personnes sélectionnées ayant généralement fait carrière dans d’autres organisations et entreprises sous contrôle telles que Goldman Sachs, JP Morgan, Unilever, Shell, etc. Ces dirigeants ne peuvent qu’exécuter des ordres sans contribution personnelle. Les questions importantes sont réglées à huis clos, où les citoyens n’ont aucune influence et ne font qu’en subir les conséquences. Personne ne peut vérifier les plans ou exercer une quelconque influence sur ceux-ci, ce qui fait que les accords antidémocratiques se succèdent les uns aux autres.

Absolument toutes les lois décidées en France ont été écrite par Bruxelles, autrement dit de manière indirecte par les lobbyistes, qui tiennent la plume de nombre de députés européens inconséquents et/ou incompétents. À Bruxelles, 50 000 lobbyistes représentent plus de 12 000 organisations inscrites, selon le registre de transparence de l’UE. Cela équivaut à environ 70 lobbyistes par député européen...

 

En 1999, le président de la Commission européenne l'italien Romano Prodi a expliqué la démocratie européenne comme suit : "Nous prenons une décision, nous la faisons connaître et nous attendons de voir ce qui se passe. S’il n’y a pas d’opposition significative, parce que la plupart des gens ne comprennent pas ce que nous faisons – ni notre peuple – nous allons plus loin, jusqu’à ce que nous ayons dépassé le point de non-retour" (extrait de Der Spiegel). Quant à Carlo Alberto Agnoli, ancien juge italien et auteur de l'ouvrage "La maçonnerie à la conquête de l´Église", il a formulé ainsi son avertissement à tous les citoyens de l’UE : "L’UE transformera presque complètement tout le système juridique européen, basé sur le "droit et la justice", et finira par le détruire".

 

"Ce qui a été réalisé en Europe sera un jour applicable au niveau d'un gouvernement mondial. C'est précisément le grand défi du XXI° siècle"

 Georges Berthoin, haut fonctionnaire et diplomate français, ex directeur de cabinet de Jean Monnet

 

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Ce nouveau degré de la vocation mondialiste de l’Union européenne ne peut se faire contrairement à ce qu’elle proclame dans une complète indépendance par rapport au reste du monde, tant ses élites "européistes" aux commandes et leurs relais les fonctionnaires extra-nationaux sont soutenus, de ce fait sous contrôle, par l’oligarchie financière et les intérêts anglo-saxons, qui plus est avec la bénédiction de l’Église romaine. Elle s’inscrit dans l’objectif défini de création d’une assemblée unique*, "l’Assemblée parlementaire des Nations Unies" (l’APNU), suite logique des rêves d’unification du monde défendue par ses théoriciens. C’est la reconstitution de la grande Babel, le rêve de grandeur démesurée de Nimrod, le chasseur rebelle à l’Éternel. Sa célèbre Tour n'est d'ailleurs pas sans trouver quelques ressemblances avec celle du Parlement européen (Cf. images). Clin d’œil du hasard ou signature explicite ?...

* L’idée avait été évoquée à la Société des Nations dans les années 1920 et à nouveau après la Seconde Guerre mondiale en 1945, mais est restée en sommeil durant la guerre froide.

De la Tour du Parlement européen

La ressemblance étonnante avec l'image de la Tour de Babel découle du choix volontaire de l'architecte, ne manquant de questionner depuis la fin de sa construction le 14 Décembre 1999. La tour principale, appelée bâtiment "Louise Weiss", reflète selon lui "la nature inachevée de l’Europe", tout comme la Tour de Babel peinte en 1563 par le peintre et graveur brabançon Pieter Brueghel le Doyen ou l'Ancien (1525/1569) symbolise son non-achèvement. Le Parlement de l’Union Européenne basé à Bruxelles* continue ainsi le travail inachevé décrit dans la Genèse, sa volonté étant qu'avec de multiples langues on n’en obtienne au final qu’une (c’est l’inverse dans la Bible).

C'est cette Tour de Babel qui risque de se reproduire sur Terre lorsque les humains en arriveront tous à s'entendre sous l'égide d'un gouvernement unique, ayant tous une langue commune et travaillant tous dans le même sens...

* L’origine du nom Bruxelles est un toponyme germanique composé de bruoc, "marais", et sella "salle, habitation", littéralement "habitation au marais".

 


Une Église catholique au service

Le concept défendu depuis 2000 ans par l’Église romaine s’appuie sur la primauté de Dieu sur l’homme, les saintes Écritures et la Tradition en en constituant le socle intouchable, le dépôt de la foi selon les termes consacrés, définies par le successeur de saint Pierre, le pape. Ce principe est immuable. Un changement fondamental s’est cependant produit avec le concile Vatican II (1962-1965), résultat d’un long courant de réflexions menées depuis le XIX° siècle. Après un long combat entre les défenseurs de la Tradition et les progressistes, ces derniers ont imposé leur vision lors de la grande réforme de Vatican II. Pour ces partisans, il s’agissait d’adapter l’Église aux multiples innovations politiques, techniques et sociales marquant l’évolution du monde. Pour les défenseurs de la Tradition, c’est tout l’inverse. Cette humanisation de l’Église aux "réalités" du monde moderne, tout particulièrement scientifiques et techniques, passe par la promotion des droits de l’homme, sa collaboration avec les instances internationales étant clairement affichées en 1963 dans l’encyclique du pape Jean XXIII, Pacem in terris. Ce document ajoute, dans cette logique, que "De nos jours, le bien commun universel pose des problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent être résolus que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution et les moyens d’action prennent eux aussi des dimensions mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l’étendue de la terre. C’est donc l’ordre moral lui-même qui exige la constitution d’une autorité publique de compétence universelle ". Souhaitant que ce "pouvoir supranational ou mondial" ne soit pas instauré de force, l’encyclique approuve la Déclaration des droits de l’homme signées en décembre 1948 par les 58 pays membres constituant alors l’Assemblée générale des Nations unies, en dehors de quelques objections. Elle ajoute que "Nous considérons cette Déclaration comme un pas vers l’établissement d’une organisation juridico-politique de la communauté mondiale". Ce changement de direction de l’Église catholique est depuis la ligne directrice de tous les papes, Benoît XVI encourageant lors de son message de Noël en 2005 les hommes à s’engager " dans l’édification d’un nouvel ordre mondial ". Il avait de même appelé à l’instauration d’une " autorité politique mondiale " dans son encyclique Veritas in caritate en juillet 2009. Rappelant l’interdépendance mondiale, il soulignait "l’urgence de la réforme de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des nations (…)".

Quant à son successeur le pape François, le prêtre et provincial des Jésuites argentin Jorge Mario Bergoglio, il n'a pas hésité à excommunier de l’Église catholique le prélat et archevêque italien Carlo Maria Vigano, reconnu coupable de "schisme" par ses déclarations publiques manifestant son refus de reconnaître le Souverain Pontife et de s’y soumettre ainsi que de la légitimité et de l’autorité magistérielle du Concile Vatican II. Selon François, il n’y a pas de place dans l’Église moderne pour contester la vision mondialiste et l’agenda du Forum économique mondial de Davos, où le souverain pontife siège en tant que contributeur à l’agenda. En réponse à ces accusations, M. Vigano a déclaré que c’était un "honneur" d’être excommunié par François, un faux prophète et un pape illégitime...

 

S'il y a un impératif pour une institution au service du peuple, c'est d'instruire celui-ci sur la chose monétaire, sur la chose financière, en lui montrant en quoi l'activité monétaire est au centre du système et constitue un enjeu politique de degré supérieur comme vrai nerf de la guerre. En effet, l'argent, la monnaie, la finance représentent l'outil suprême de toute politique, soit pour contribuer à l'ordre social, soit pour le dégrader et le pourrir. C'est de tout temps ce qui a autorisé l'exercice de la souveraineté nationale, aussi bien vis-à-vis de l'intérieur que de l'extérieur, déclinée sous les angles politique, social, culturel, militaire, géopolitique. C'est pourquoi les gouvernements élus, soucieux de respecter le mandat conféré par la souveraineté populaire, devraient veiller à ce que les banques centrales mènent des politiques neutres, et non commettent des abus de pouvoirs. Autrement dit, la monnaie est moins une affaire de technicité que de sagesse, d'intégrité et de probité. C'est la raison pour laquelle a été établie depuis longtemps une monnaie objective, l'or, comme étalon général universel du couple marchandises et travail.

La réalité est que les relations entre les banques centrales et leur environnement sont fondées sur un mythe, lequel repose sur des mensonges destinés à obscurcir, non à clarifier. C'est ainsi que pour devenir maîtres du monde, les banquiers centraux se sont protégés par tout un paravent de vocabulaire, techniques et codes secrets mathématiques, qui constituent autant de camps retranchés qui les protègent du public et de ses représentants. Diaboliquement "sacralisé", ce paravent se nomme domaine réservé. Il en découle tout naturellement une dérive flagrante, qui voit la Banque centrale européenne lever l'impôt, distribuer des subventions, punir les gouvernements et par-là même les citoyens qui ne marchent pas droit. Et, tout aussi logiquement, les gouvernements sont complices des dérives des banquiers centraux, n'exerçant pas le droit de contrôle que la souveraineté nationale devrait leur imposer d'exercer. Soit par incompétence et ignorance de la chose monétaire. Soit par dépendance aux banques centrales qui financent leurs dépenses excessives et leurs déficits. Soit parce qu'ils sont les laquais des dominants, lesquels contrôlent les banques centrales.

Tout le contraire d'une démocratie, qui ne peut accepter que les banquiers centraux s'affranchissent des règles de l'orthodoxie monétaire sans mandat explicite et sans engager leur responsabilité. En d'autres termes, de contribuer à une politique monétaire qui n'a aucun effet dans monde réel, l'argent restant dans l'imaginaire que constituent la finance et les marchés financiers fonctionnant sur la base de théories économiques idéologiques fondées sur la demande et des anticipations soi-disant rationnelles, autrement dit constitutives du refuge de leur logique prédatrice... Il en résulte par cette disjonction que la sphère de la finance est beaucoup trop grosse par rapport à la sphère réelle. Elle s'en est détachée, elle a pris son autonomie, elle est maintenant un monde imaginaire. La réconciliation est devenue impossible, sauf à courir le risque d'une crise encore plus importante que celle que l'on cherche à éviter.

Cf. en complément le livre de l'investisseur, écrivain, économiste américain George Franklin Gilder The Scandal of Money ("Le scandale de la monnaie").

 

La centralisation européenne des banques centrales

L'organisation démocratique du système de régulation monétaire et financière de l'Union euroépenne, de type parlementaire, est purement formelle. Il est sous contrôle du groupe économique dominant, l'oligarchie ou ploutocratie financière, qui a organisé le système des banques centrales sur le modèle de la Réserve fédérale américaine. C'est ainsi que le Système européen de banques centrales (SEBC) est composé de la Banque centrale européenne (BCE) et du réseau des 28 banques centrales nationales (BCN) des États membres de l'Union européenne (UE). Structurellement indépendant des gouvernements politiques des Etats, il obéit au contrôle capitalistique bancaire. Dominé par la Bundesbank (Buba), la banque centrale allemande, celle-ci représente dans une large mesure les mêmes intérêts que ceux de la Fed américaine, servant  d'intermédiaire aux volontés oligarchiques en matière financière au même titre que le gouvernement allemand * sert, en Union européenne, de courroie de transmission pour les directives oligarchiques lorsque celles-ci nécessitent la mise en œuvre d'un processus législatif.

Quant aux statuts de la BRI (Cf. précédemment), ils ont servi de modèle à la création du Mécanisme européen de stabilité (MES), apparu en 2012, héritier de ce fait dans son rôle de négation de l'aspect politique et organisationnel du rôle de l'Etat.

Il en résulte le mythe de leur indépendance telle qu'imaginée par les textes fondateurs néo-libéraux. En effet, la défense du droit de propriété, qui est le fondement ultime du néo-libéralisme, passe par la stabilité monétaire – l’inflation des prix étant considérée à juste titre comme un impôt non voté. Cette défense de la propriété implique que la monnaie soit gérée sérieusement, de façon orthodoxe et qu’elle ne puisse pas être un outil politique. Et pour réaliser cet objectif, il a fallu faire passer le mythe de l’indépendance des banques centrales, d'autant que les néo-libéraux ont été dépassés, doublés par les dirigistes qui ont pris le contrôle des institutions monétaires. Ils l’ont pris de façon irrévocable, en s’enfonçant dans le trou d’où on ne peut sortir, le crédit. En s’adonnant aux délices de l’inflationnisme, délices dont on ne peut, une fois que l’on y a sombré, sortir, ils ont scellé le sort du système.

Un couple maudit s’est ainsi formé, alliance scandaleuse sous la houlette des classes ultra-possédantes pour un deal honteux : "vous me laissez la politique monétaire et en échange, je finance vos dépenses et vos déficits". Ce couple vicieux a perverti toute la gestion monétaire en la mettant au service du très grand capital et de ses politiciens plus ou moins sous contrôle... et en particulier en lui permettant compléter sa rentabilité économique par la rentabilité financière.

La réalité à notre époque est que les banques centrales ne sont indépendantes... que des peuples – mais au service des ploutocrates.

* Le rôle fondamental joué par l'Allemagne dans le processus oligarchique s'explique par le poids de l'histoire et les imbrications capitalistiques germano-anglo-saxonnes du début du XXème siècle. Il s'explique également depuis la Deuxième guerre mondiale tant par la récupération des élites militaires nazies par le système financiaro-politique américain (CIA, NASA) que par la domination militaire du territoire allemand par les armées américaines.

 

Filiation et accointances bancaires

Des responsables de la Banque Centrale Européenne (BCE), principale institution monétaire de l'Union, dont son président l'italien Mario Draghi (photo), sont accusés d'être trop proches des banques par l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory. Une enquête s’est ouverte en janvier 2017 pour en vérifier la teneur par la Médiatrice européenne, Emily O'Reilly. Sa double casquette en tant que président de la BCE et son appartenance au Groupe des Trente (G30), un forum international qui réunit quelques-uns des principaux dirigeants du secteur financier, pose problème. En l'occurrence, les informations transmises lors des rencontres du G30 échappent à tout contrôle, et ce de façon contraire à l'indispensable transparence démocratique d'institutions s'en prévalant. Ce G30 réunit les gouverneurs des banques centrales du Japon, de Chine, du Royaume-Uni, d’anciens banquiers centraux comme Ben Bernanke (Réserve fédérale américaine) ou Jean-Claude Trichet (Banque de France), des économistes de haut niveau, comme l’Américain Kenneth Rogoff, mais aussi des présidents d’établissements privés, tels que JP Morgan et UBS, ce dernier étant poursuivi pour avoir sollicité des grandes fortunes, françaises notamment, à travers la mise en place à grande échelle d'un système présumé d’évasion fiscale à leur intention. La banque états-unienne JP Morgan est quant à elle soupçonnée d'avoir développé des outils permettant à la Grèce, lors de son entrée dans la zone euro, d'emprunter tout en dissimulant l'ampleur de sa dette.

Le passé de Mario Draghi au sein de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, à une époque où la banque américaine aidait elle aussi la Grèce à maquiller ses comptes, instille en effet le doute. Pourtant, à y regarder de près, les "maîtres de l’Europe" disposés aux quatre coins de son échiquier viennent tous de la même école, comme salariés ou consultants : le belge Karel van Miert, l’allemand Otmar Issing, l’irlandais Peter Sutherland, le portugais Antonio Borges (1949/2013), l’italien Mario Monti* (ex-commissaire européen au marché intérieur), les grecs Lucas Papademos (ex vice-président de la BCE) et Petros Christodoulou (ex responsable de l’agence de la dette grecque). Cette consanguinité ne peut en aucune façon garantir l’indépendance de l’Union dans la défense objective de ses intérêts. Qui plus est, elle ne fait qu'entretenir leur incompétence, Trichet comme Draghi n'ayant eu de cesse pendant leur gouvernance d'allumer l’incendie par le déversement inconséquent de tombereaux de liquidités comme les LTRO (long term refinancing operations) afin de sauver l'euro coûte que coûte. Leurs promesses de redressement économique masquent la réalité, celle d'un coup d’Etat, de prise de pouvoir politique, tout comme celle de leurs "ancêtres" des années 1920 avec la FED américaine...

Quant à sa nomination, elle s'est faite lors du sommet du G20 de 2011 au cours duquel le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont convaincu Silvio Berlusconi "de quitter la conduite du gouvernement" (Cf. livre de mémoires de Sarkozy "Le temps des combats" sorti en août 2023), considérant qu'il était compétent, ouvert et sympathique, sa longue collaboration avec Goldman Sachs donnant  garantie d'une approche plus "américaine" qu'"allemande".

C'est ainsi que, l’acte final de Draghi ayant été de relancer le QE (Quantitative Easing) et de promettre des taux d’intérêt encore plus bas que ceux que nous avons déjà, il laisse à sa successeure Christine Lagarde un désastre total, avec probablement encore plus de taux négatifs, une BCE divisée, un corps social européen clivé, émietté, une situation politique calamiteuse et aucune perspective crédible. Mais si Draghi l'autocrate a sauvé l'Italie comme d'autres pays déficitaires de la catastrophe, il n'a pas pour autant sauvé l'euro; il a simplement différé l'effondrement monétaire ou la crise sociale, l'euro ne tenant que par un corset artificiel d'achats de titres souverains qui remplace la solidarité budgétaire impossible.
La vérité qui s’impose pour les élites est en effet qu’il faut maintenant à tout prix lutter contre la propagation du populisme, et rétablir une certaine croissance et une certaine justice, un semblant de démocratie*²... Mais comment le faire quand les seules armes dont on dispose sont précisément celles qui ont produit ce contre quoi on veut lutter ? L’impasse est totale, et l’observer conduit à un jugement d’impossible, d'autant avec le séisme de 2020 nommé Covid-19 !

* En septembre 2010, il a participé à la création du Groupe Spinelli, un groupe interparlementaire au sein du Parlement européen visant à relancer l'idée d'une Union européenne fédérale.

L'automne 2019 a vu des émeutes dans un nombre croissant de pays, notamment le Liban, l'Egypte, l'Irak, l'Espagne, le Chili, la Bolivie, l'Equateur et Hong Kong. Entre le risque d'éclatement de la bulle des marchés et de poursuite du développement des coûts et des inégalités de richesse, le facteur stress social et géopolitique atteint un point exacerbé.

 

De la croissance négative aux taux négatifs, le mal monétaire

Christine Lagarde, ancienne ministre de l’économie française sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2011), et jusqu'alors en charge du Fonds Monétaire International (elle a été remplacée par la femme politique bulgare Kristalina Gueorguieva), toute auréolée de son colossal bide/échec dans le redressement de l'économie argentine, a succédé à Mario Draghi fin octobre 2019 suite à sa désignation par les 28 Chefs d'Etat de l'Union européenne début juillet. Cette avocate de formation, qui n’est ni économiste ni banquière centrale, se retrouve ainsi au poste de grand argentier de la zone euro, sa véritable clé de voûte.

"Politique" et non technicienne, elle est le choix privilégié comme "éminent faucon keynésien" (plus exactement "colombe dovish" - accomodante) de l'influence anglo-saxonne d'une partie des élites européennes au détriment de celles privilégiant l'influence allemande, moins conciliantes avec le renflouement des nombreuses institutions financières européennes qui ont failli de leur gestion calamiteuse. Elle est l'inventeuse du concept de "croissance négative", qui depuis a essaimé avec les taux négatifs, ces derniers étant apparus dans les années 1970 en Suisse, au moment où la Banque nationale suisse a tenté de dévaluer le franc suisse alors que les investisseurs fuyaient le dollar américain et se précipitaient sur les dépôts des banques suisses (la Suisse a commencé "à faire payer" le privilège de détenir des francs suisses sous forme de taux négatifs). Autrement dit, elle préside désormais aux destinées monétaires de la zone euro et de ses taux négatifs censés permettre une croissance négative, dans le cadre d'une politique de relance d’un côté et d’austérité de l’autre ! Abracadabrantesque ? Certainement pas pour les investisseurs obligataires, qui se sont réjouit de sa nomination, à même de prolonger l’ère de l’assouplissement de la politique monétaire. Et comment s'y est-elle s'y prise ? En monétisant pardi, toujours et encore, c'est-à-dire en créant de la monnaie destinée à racheter des obligations "pourries" émises par des États en faillite dans la continuité de son prédécesseur Mario Draghi *. Y-a-t'il un autre choix ? Non, et c'est bien ce qui conduit, doucement et sûrement, à l'effondrement à terme de ce système financier, plus exactement monétaire, totalement vicié, qui conduit inéluctablement à l'insolvabilité de nombre d’acteurs économiques. La dette à rendement négatif est bel et bien le vrai indicateur de stress du système, qui prouve que cela va mal en profondeur, dans les caves, dans les soutes, dans la tuyauterie. La bulle de crédit, la bulle des marchés, actions, obligations, fonds d'Etat... cette bulle n'est que le symptôme, la manifestation du mal fondamental, le mal monétaire. Il découle de la politique menée tant par la Réserve fédérale américaine que par la Banque centrale européenne, qui, par l'abandon du resserrement de leurs politiques monétaires respectives, montre qu'elles ont échoué pendant 10 ans après le krach de 2008 à essayer de remettre les économies sur les bons rails de la croissance saine, équilibrée, auto-entretenue. Car s'il faut baisser les taux, c'est que cela va mal, et que l'on craint que cela aille encore plus mal. La baisse des taux signifie clairement attention danger !

Les taux négatifs ne sont pas une donnée économique ou financière. Ils sont politiques, c'est-à-dire le fruit d'un rapport de forces continu qui détruit la valeur de l'acte d'épargner, autrement dit qui détruit le pouvoir des épargnants et des classes moyennes au profit des banquiers et des gouvernements inféodés (l'inverse est équivalent)*². On se retrouve en raccourci devant le problème de toute la stimulation de la période post-crise, à savoir que les cadeaux monétaires produisent un effet immédiat, puissant, haussier sur les prix des actifs financiers... mais un effet retardé, faible et de courte durée sur les économies réelles dans leurs fondements premiers, non virtuels. Autrement dit, l'érosion de la profitabilité du capital total accroît la tentative d'y pallier par la production de dettes et de crédit pour compenser l'insuffisance des cash-flows gagnés aussi bien par les entreprises que par les gouvernements et par les ménages consommateurs. Cela a pour conséquence d’ancrer la divergence entre d’une part l’évolution des marchés, en hausse rapide et cumulative, et d’autre part l’évolution de la sphère réelle, médiocre, peu vigoureuse.

Depuis la crise entamée en 2007, il n'y a jamais eu de véritable reprise, rien que des illusions, créées par le voile monétaire. Quant à la hausse des bourses, elle est un leurre, qui pointe l'enfoncement dans la crise, non la sortie : il faut sans cesse baisser les taux, créer des liquidités afin de sauver les apparences, et c'est la baisse des taux et la production de liquidités qui, en se précipitant sur les marchés financiers, donnent l'impression de reprise. Il en résulte le cycle en cours de l'état du monde, avec la crise d'excès de capital, la crise de l'excès de dettes, l'insuffisance de profit, la fragilité des marchés, la menace de déstabilisation financière, etc. Démocratie imparfaite diriez-vous ? Non, ploutocratie prédatrice !

Avec l'effondrement des marchés en 2020 en raison de la très sévère crise sanitaire mondiale, Madame Lagarde (assistée de son bras droit Philip Lane, ex-gouverneur de la Banque centrale d'Irlande) est à la manoeuvre, une fois encore, son rôle consistant à favoriser un consensus au sein de la Zone euro en faveur d'une politique monétaire et budgétaire ultra-expansionniste, en vue de la création d'eurobonds *³. Première femme n°1 de Baker & McKenzie, célèbre cabinet états-unien d'avocats, première femme ministre de l'Economie et des Finances d'un pays du G8, première femme à la tête du FMI, première femme à la tête d'une banque centrale du G8, l'ancienne athlète de natation synchronisée semble bien partie pour être la première femme contrainte de gérer l'explosion d'une zone monétaire ! Et, comme de bien entendu au royaume de la prédation patriarcale, celle qui a déjà échoué au ministère des Finances français, avant de laisser une ardoise de 55 milliards de dollars au FMI, fera un merveilleux bouc émissaire lorsque l'euro viendra à sauter...

* Ses efforts pour préserver l'euro ont débouché sur un programme de "quantitative easing" (rachat massif des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor ou des obligations d'entreprise) gigantesque et une accumulation massive de dette souveraine dans le bilan de la BCE, qui ne trouve aucun acheteur aux taux actuels. Or l'assouplissement monétaire par achats de ces titres à long terme est en réalité un simple échange d'actifs (des titres du Trésor contre de la monnaie de base devant être conservée jusqu'à la vente des obligations et leur retrait du portefeuille mondial), dans lequel la monnaie est un actif financier à maturité zéro et à rendement nul... Autrement dit de l'argent zombie !

Les plus gros consommateurs de dettes, "victimes" des efforts des banques centrales pour leur faire avaler les actifs les plus risqués au monde, sont les fonds de pension du monde entier, nourris de force avec les vis sans fin des instruments idiots produits par les meilleures/pires théories universitaires des banques centrales.

*³ Autrement appelés euro-obligations et initiés à l'époque (1993) par le Français Jacques Delors, ils constituent un système d'emprunt en commun entre les pays (17 en fait) de la zone euro, et ce avec un taux d'intérêt unique (moyenne de ceux auxquels les différents pays membres se financent), la dette de ces pays étant mutualisée. Même si l'Allemagne, élève "vertueuse" du déficit s'y oppose, l'objectif est de donner une bouffée d'air aux pays en difficulté qui peinent à se refinancer en raison des taux élevés auxquels ils sont soumis (Grèce, Espagne, Italie, Portugal), tout en conduisant les pays qui bénéficient déjà de la confiance des investisseurs (comme l'Allemagne) à voir leur taux d'intérêt augmenter. D'où la recherche d'un compromis à travers les "project bonds", emprunts lancés en commun par plusieurs pays européens dont le but consiste à lever des fonds pour financer de grands projets d'infrastructures afin de stimuler les investissements, autrement dit favoriser la croissance pour éviter la spéculation sur les Etats affaiblis.

 

Il est à rappeler que le phénomène de la création monétaire par une banque centrale ne consiste pas simplement à "faire tourner la planche à billets", soit de contribuer à une monétisation massive. En effet, la création monétaire ex nihilo représente une dette que la banque centrale émet sur elle-même et qui, de fait, contrairement à tout passif, n’est pas exigible et remboursable (sauf circonstances historiques exceptionnelles qui impliqueraient que la monnaie émise ne soit plus acceptée en tant que moyen d’échange et réserve de valeur). Si la création monétaire est au passif du bilan de la banque centrale, il faut ajouter les réserves obligatoires constituées par les banques, ainsi que le cash déposé par ces mêmes banques auprès de la banque centrale pour constituer leur réserve de liquidité. En face de ce passif, il y a les actifs de la banque centrale (les créances, tout ce que la banque centrale prête et achète).

 

La FED américaine, ou la médecine économique dévoyée

Les injonctions massives de liquidités journalières par la FED (presque 104 milliards de dollars en octobre 2019), sous l'impulsion de son actuel président l'avocat et banquier d'affaires Jerome Powel (depuis 2018), constituent une dose d’injection de morphine ou d'EPO* délivrée aux marchés, et ce pour couvrir le déficit budgétaire de l'Etat américain (1 200 milliards de dollars en 2019, soit globalement 7 % du PIB). Pour ce faire, le trésor américain émet des "obligations", c’est-à-dire un titre de dettes que viennent acheter des investisseurs qui versent à l’Etat américain la somme correspondante. En échange, l’Etat américain donne 2 % pendant 30 ans tous les ans. Or ce principe général jusqu'alors usité ne fonctionne plus vraiment, les investisseurs habituels se faisant plus rares, comme la Chine compte-tenu des tensions commerciales avec l'Oncle Sam, le Japon dont la population vieillit, les Saoudiens et autres émirats compte-tenu de la concurrence avec les Etats-Unis devenus le plus gros producteur avec les gaz et pétrole de schiste. La FED se trouvant avec des fins de mois difficiles, elle n'a pas d'autre choix que d'injecter massivement des liquidités afin d'éviter que le prix de l’argent ne monte !

Le grand mythe qui soutient tout ce système est bel et bien celui de la toute-puissance et de l'omniscience des banquiers centraux, qui ne font que s'empêtrer dans les mystères qu'ils prétendent gérer. Et cela, jour après jour, fissure le socle de leur crédibilité, rompant la confiance jusqu'alors qui leur était accordée, et par-là même de la conviction sinon la certitude qu'ils maîtrisent de leur art. Il en est ainsi des "assouplissements quantitatifs" (dits QE - Quantitative Easing *²), qui ne consistent nullement en impression monétaire, mais en simple échange (swap) de liquidités qui ne rapportent rien dans la mesure où il s'agit de prendre, de retirer des bons du Trésor du système et de les échanger contre des réserves bancaires, non pour financer l'activité de prêt des banques mais pour acheter directement des titres sur le marché afin de stimuler l'économie...

On sait désormais que cela ne produit pas d'inflation, simplement un appétit pour le jeu des actifs financiers. Il en est ainsi de la "patte humaine" cachée derrière toute science, en l'occurrence économique. C'est pourquoi, comme on ne peut plus faire semblant de ne pas savoir, la vague de défiance et de scepticisme à l'encontre de la politique des banques centrales va continuer à grimper, ses "secrets" jusqu'alors cachés étant inéluctablement appelés à être révélés !

* Si l'EPO est connue comme étant l'hormone (Érythropoïétine) de nature glycoprotéique qui entraîne une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang, factrice de dopage pour de nombreux athlètes sportifs, que dire du "Repo", contraction utilisée aux États-Unis pour l'expression "Sale and Repurchase Agreement" (accord de rachat ou opération de pension), important instrument financier du marché monétaire. Ses injections massives par la FED constituent un gigantesque dopage des marchés financiers pour masquer l'état global de l'économie mondiale. Si la Fed avait indiqué qu’elle n’injecterait qu’un maximum de 75 milliards en moyenne sur le mois, elle a fait passer son enveloppe à fin octobre 2019 de 75 à 120 milliards de dollars (passés depuis mars 2020 à 150 milliards), à quoi s’ajoute le mini-QE d’un montant maximum de 60 milliards par mois de rachats d’actifs. Soit au total 180 milliards de dollars, sans compter le refinancement dit à "15 jours" qui vient de passer de 35 à 45 milliards de dollars... 225 milliards de dollars sous différentes formes et formats, l’équivalent de 225 milliards en moyenne mensuelle, une bonne dose dopante, proche de l'overdose !

La première mention écrite du concept d'assouplissement quantitatif et de l'expression Quantitative Easing est attribuée à l'économiste allemand Richard Werner, professeur d’économie internationale à l'université de Southampton (Royaume-Uni). Travaillant en 1994 à Tokyo, il a inventé l'expression, lors de présentations à des investisseurs nippons.

 

Le "Green deal", ou le capitalisme de connivence

La présidente de la Commission européenne l'allemande Ursula von der Leyen a présenté son pacte vert ("Green deal") pour l'Europe fin 2019, son objectif principal étant d'assurer la transition énergétique européenne en réduisant, d'ici 2030, de 50% à 55% les émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne (UE) par rapport à 1990. Les moyens financiers dédiés s'établissent à 1 000 Mds € sur 10 ans, dont au moins 25% devant  être consacrés à l'action pour le climat, avec en plus le soutien de "la Banque européenne d'investissement". Ce plan est en outre censé garantir un surplus d'activité économique à une Union en mal de croissance, en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie. Que nous enseigne cet énième investissement, si ce n'est que la plupart des politiciens de profession ont la conviction que déverser des milliards d'argent public permet de résoudre n'importe quel problème en faisant des miracles ! Pour autant, la planification centrale de grande envergure n'a jamais fonctionné, que ce soit pour les grandes transitions énergétiques du passé (remplacement de la voiture à cheval par l'automobile, chauffage à charbon par le combiné fuel-gaz-électricité, révolutions de réseaux telles que l'eau courante ou l'électricité). Toutes ont été largement fondées sur l'initiative privée, la coordination publique de millions d'agents économiques s'avérant tout simplement impossible. En somme, les gagnants de ce Green deal seront une fois encore les lobbyistes bruxellois les plus efficaces et leurs clients, les perdants étant les contribuables européens et les entreprises qui n'auront pas leurs entrées dans les commissions indiquées à Bruxelles. Ce Green deal se déroulera ainsi comme à chaque fois que l'UE avance un orteil supplémentaire sur la voie de la subvention publique, donc du capitalisme de connivence.

 

L'absurde politique climatique européenne

Les malheurs économiques de l’Europe constatés depuis 2022 sont en grande partie auto-infligés, non seulement en raison des sanctions économiques prises à l'encontre de la Fédération de Russie, mais aussi en raison de la menace de la compétitivité industrielle découlant des politiques climatiques et environnementales menées dans le cadre de "l’accord vert", dada de la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen. C'est ainsi par exemple que pour la première fois en 87 ans d’existence, le groupe de construction automobile Volkswagen, le plus grand employeur d’Allemagne, envisage de fermer des usines dans son pays d’origine, la demande plus faible que prévu pour ses véhicules électriques (VE) en Europe jouant un rôle important dans ses difficultés. 

A l'origine, l’UE a décidé d’imposer une interdiction de facto en 2035 sur un produit pour lequel les fabricants européens comme Volkswagen sont compétitifs, les voitures à moteur à combustion. Il en a découlé pour faciliter cette transition une politique de subventions pour les véhicules électriques, produit pour lequel les fabricants chinois et américains sont plus compétitifs, difficilement durable pour les budgets étatiques déjà fortement déficitaires compte-tenu de son coût dans la durée. Le consommateur lambda, au pouvoir d'achat fortement écorné par l'inflation et la faible dynamique salariale, a fini par se détourner de ce miroir aux alouettes, non seulement en raison des contraintes de ce type d'énergie (autonomie des batteries, défaillance et coût du remplacement, manque de recharges sur le réseau routier...), et d'une empreinte environnementale au final guère supérieure aux véhicules thermiques.

Au final, les constructeurs automobiles européens ont dû supporter des années de fiscalité élevée de par la coûteuse réglementation établie, notamment sur la main-d’œuvre, mais c’est finalement la réglementation européenne comme l’interdiction des moteurs à combustion dans l’UE, qui leur porte désormais gravement préjudice. C'est pourquoi l'UE a annoncé début 2024 l’octroi de 4 milliards d’euros d’aides d’Etat à de nouvelles usines produisant des batteries électriques pour voitures, des pompes à chaleur et des panneaux solaires, dans l’espoir d’accélérer la production et l’adoption de technologies vertes, tout en luttant contre les importations chinoises bon marché par les droits de douane, ceux-ci ayant pour conséquence de rendre les importations plus coûteuses pour les consommateurs européens et d'enclencher une série de représailles de Pékin.

Plus fondamentalement, les expériences inspirées par l’UE en matière de stabilité de l’approvisionnement énergétique ont grandement nui à la compétitivité de l’industrie européenne, en particulier de l’industrie chimique qui désormais n'est plus en mesure de concurrencer les Etats-Unis en raison du coût élevé de l’énergie et du carbone en Europe, cette taxation punitive du carbone dans l’UE ayant fait fuir les investissements vers des contrées moins idéologisées dans leur lutte contre le soi-disant réchauffement climatique. Pourtant, une autre approche est envisageable,  défendue par les membres de la Climate & Freedom International Coalition, un groupe d’universitaires et de décideurs politiques qui ont rédigé un traité international basé sur l’exploitation des marchés libres pour parvenir à des solutions neutres en carbone. Les pays signataires bénéficieraient d’avantages commerciaux s’ils mettent en oeuvre des politiques de libre marché favorables au climat en investissant dans des "biens, usines et équipements" considérés comme des actifs essentiels à la croissance à long terme des entreprises, et ce par le biais d’obligations CoVictory exonérées d’impôts, de prêts et de fonds d’épargne. L’objectif est de réduire les coûts d’emprunt d’au moins 30% et de promouvoir ainsi l’investissement dans des technologies plus récentes et plus propres.

D’autres recommandations comprennent des réductions fiscales ciblées (Clean Tax Cuts - CTC) dans les quatre secteurs responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre – les transports, l’énergie et l’électricité, l’industrie et l’immobilier –, ainsi que des réductions fiscales visant à briser les monopoles. Il s’agit d’éliminer les impôts sur les bénéfices pour les investisseurs qui acquièrent des sociétés monopolistiques et des entreprises publiques, dans le but d’encourager la libéralisation du marché de l’énergie parmi les membres du traité. En outre, des "réductions d’impôts pour changer la donne" sont proposées pour récompenser les entreprises qui réalisent des innovations de rupture significatives réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre, en offrant une exonération fiscale de 15 ans sur ces bénéfices.

 

A la croisée des chemins

 

La subtilité de l'édifice pas à pas construit est que la "corporatocratie" établie ne veut pas d’Europe unie, simplement d'une Europe circonscrite dans un canevas sous contrôle. Si la monnaie unique facilite l'uniformisation structurelle et garantit l'ouverture libre-échangiste des marchés, il est pour autant nécessaire d'éviter des règles et des régulations standardisées. En effet, la diversité des lois fiscales, certaines beaucoup plus clémentes que d'autres, ainsi que la diversité des lois sociales et environnementales, certaines beaucoup plus indulgentes que d'autres, permettent de préserver l'apparence tant du jeu démocratique que celui de la division, soit l'art de la manipulation et de la dissimulation. L'intérêt est le maintien des paradis fiscaux, et c'est pourquoi une Europe trop forte serait également trop contraignante.

 

La dernière offensive en faveur de la centralisation de l’UE

L’Union européenne est à la croisée des chemins.  En dépit de l'accusation de centralisation excessive, d'excès réglementaires en matière d’environnement et de numérique, de mécontentement croissant à l’égard des politiques climatiques, et de déclin industriel lié à des politiques économiques risquées sinon hasardeuses, la présidente réélue en juin 2024 Mme von der Leyen ne semble pas avoir tiré de leçons du mécontentement public manifesté si l’on considère la répartition des portefeuilles de sa nouvelle Commission européenne, la nomination de personnalités (Stéphane Séjourné pour la France, Teresa Ribera pour l'Espagne, Christophe Hansen pour le Luxembourg, Andrius Kubilius pour la Lituanie...) en tant que nouveaux commissaires européens ne faisant qu’aggraver le sentiment que la Commission poursuit des politiques économiquement non durables. Il s'agit ni plus ni moins que d'une tentative de consolidation de son pouvoir de gouvernance pour assurer la centralisation de l'UE au détriment de la souveraineté restante de ses Etats-membres. Il en découle la volonté et d'accentuation des politiques de

taxes européennes, de réglementation climatique punitive, de tarifs climatiques et d'interdiction de facto du moteur à combustion, ce dernier servant pourtant aujourd’hui de symbole au déclin industriel auto-infligé de l’Europe. Sans oublier les velléités bellicistes de l'UE à l'encontre de la Fédération de Russie dans ses mesures de soutien à l'Ukraine, sur un plan budgétaire comme matériel d'armement sinon d'envoi potentiel de troupes sur le terrain.

Tout cela est révélateur du véritable état de l’Union Européenne, une captation peu démocratique allant à l'encontre de l'intérêt de ses citoyens non idéologisés, soit la grande majorité. Si en théorie le Parlement européen et les Etats membres de l’UE peuvent encore démêler tout cela, il apparait cependant peu probable qu’ils le fassent.

 

Le plan imaginé, en dépit de soubresauts divers, semblait parfaitement sur rails, jusqu’à la tragédie inattendue du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne ayant eu lieu le 23 juin 2016, 18,4 millions de britanniques (51,84 % des votants) se prononçant pour un "Brexit". Il est suivi quelques mois plus tard par la désignation toute aussi inattendue du candidat républicain transgresseur et "anti-système" Donald Trump au scrutin de 8 novembre 2016 pour la présidence des États-Unis, qui se positionne vigoureusement contre la vision mondialiste de la gouvernance du monde et de son économie débridée, et en faveur d’une équité dans le libéralisme et le libre-échangisme*. Dans les deux cas de figure, et en dépit du carnage économique constaté, l’ensemble des médias "mainstream" et leurs experts mondialistes invités n’ont eu de cesse de contester ces deux résultats, rappelant par là-même à quelques courageuses exceptions leur quasi-silence "pudique" lors du vol des choix démocratiques français et néerlandais de 2005. Il n'y a visiblement pas matière à s’interroger sur le pourquoi de professions - politiciens et journalistes - apparaissant tant déconsidérées aux yeux de l’opinion. Il n'est pourtant pas inutile de rappeler que le libre-échange a été mis en cause par divers grands économistes, de John Keynes à Paul Krugman et Dani Rodrick. L’idée que le libre-échange produit un bien-être généralisé a été battue en brèche à de nombreuses reprises. En réalité, le libre-échange est la cause de bien des inégalités au sein des pays développés, mais aussi du chômage et de la destruction des droits économiques et sociaux acquis, souvent à la suite de difficiles luttes. Sans oublier que ce cocktail culturel artificiel est formulé pour faire fondre la diversité, richesse première du patrimoine de l'humanité.

* Dès sa prise de fonction en janvier 2017, il signe une ordonnance retirant son pays de l'accord de libre-échange TPP négocié pendant des années par l'ancien président Barak Obama qui liait les États-Unis à 11 pays de la région Asie-Pacifique, ainsi que de l'Aléna, l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

 

"Salutaire" transgression

La désignation de Donald Trump en novembre 2016 s'est accompagnée d'une vague d'indignation quasi planétaire sur un choix perçu comme catastrophique à bien des égards, faisant quasiment passer son adversaire démocrate Hillary Clinton pour sainte, ce qui ne manque pas de sel lorsque l'observateur avisé connaît l'affairisme maladif de cette famille élitiste et son dévoiement institutionnel comme moral. Le milliardaire Trump n'est un parangon ni de vertu, ni d'exemplarité dans la conduite de ses affaires. Là n'est pas l'essentiel. C'est un transgresseur d'un système à bout de souffle, miné par des turpitudes d'une telle ampleur que leur révélation progressive créera une onde de choc salutaire dans les consciences trop nombreuses endormies. A l'instar d'autres transgresseurs de l'histoire il est là pour contribuer à un changement profond dans le fonctionnement de la civilisation humaine. Alexandre le Grand, César, Napoléon, Lénine, Staline, Hitler, Mao, Castro ... n'étaient pas tous là pour le bienfait de l'humanité*, quoi qu'ils pussent le proclamer dans leurs discours enflammés. Ils étaient là pour accomplir leur part de destinée, conjuguant intérêt personnel - l'exercice du pouvoir - et la réalisation d'une vision collective, nécessaire à cet instant précis de l'Histoire, et raison d'être de leur mission de vie. Il n'y a que les incultes sceptiques qui s'imaginent que la vie est une succession de hasards traçant leur route de façon linéaire vers le futur.

Pas plus Trump que chacun d'eux n'a vocation à être le sauveur du monde. Celui-ci ne se bâtit qu'à travers la conscience présente des hommes et des femmes, effet miroir de son état. Nous avons les Donald, Hillary, Fidel, Adolphe, Napoléon et consorts qui correspondent à notre état intérieur, et le moins que l'on puisse dire c'est que nous avons encore à évoluer. Simplement un nouveau palier de l'histoire de la conscience humaine s'établit, passant comme à chaque fois par des secousses s'apparentant à une forme de chaos et préalables à une nouvelle page qui va s'écrire. Il y a toujours à cet égard un "transgresseur" qui l'incarne, et comme nous avons été incapables de retenir les leçons du plus grand transgresseur venu nous enseigner, "Jésus le Christ", quelle que soit la véracité de son histoire*², nous continuons à composer avec d'autres qui font en l'état de leurs possibilités.

Ils sont de ce fait les produits du système établi, du sérail. En l'occurrence, c'est un milliardaire, représentant la caste au pouvoir, qui l'incarne, son élection étant le fruit de l'appui octroyé en grande partie par l'industrie financière grâce à l'intermédiation de Cambridge Analytica, la société financée par l'homme d'affaires américain Robert Mercer, co-CEO du hedge fund Renaissance Technologies, et dirigée à l'époque par l'homme d’affaires, dirigeant de médias, réalisateur et producteur de cinéma Steve Bannon qui deviendra son conseiller en 2017. Il ne pouvait en être autrement, tellement le système est verrouillé pour empêcher son changement.

Alors, qu'il soit honni ou vilipendé n'a rien d'étonnant, aussi bien par les zélés thuriféraires institutionnels que par une opinion entretenue dans la peur et l'ignorance. A une autre échelle, la percée d'Emmanuel Macron dans l'échiquier politique français s'est inscrit dans la même trajectoire. Bien sûr que lui aussi est le fruit du système établi. Mais lui aussi va accompagner une incontournable transgression nécessaire au vu de l'usure du système et de ses élites "représentatives".

* Jules César a été une exception.

Cf. Mythe, dogme et autres mystifications religieuses.

 

 

Comme exposé dans l'image ci-dessus, le système établi ne fait qu'utiliser les principes d'architecture du fonctionnement des éléments et de l'énergie créatrice au sein de l'univers*, connue et prisée dans tous les cercles ésotériques initiatiques. Il combine la forme triangulaire de la pyramide, le système patriarcal asservisseur qui diffuse par le haut de sa pointe (la tête du système) sa vision du monde vers le bas. Pour donner pleine force à cette structuration, un second triangle inversé s'entrecroise, ce qui aboutit à une architecture complète à 360 °, sous forme d'étoile dite Sceau de Salomon ou Étoile de David*². Par la force énergétique mise en œuvre, cette géométrie créatrice dans l'univers peut soit servir une vision lumineuse de l'humanité, soit à l'inverse contribuer à l'asservir*³.

Chacun(e) considérera en son âme et conscience à quelle finalité contribue le système pyramidal actuel qui se décline de la manière suivante du haut vers le bas :

. Élite financière globale, comprenant les membres et représentants des familles tenant des réunions échappant à tout contrôle démocratique au sein de groupes fermés comme le CFR, le groupe Bildelberg, la BRI..., dont les décisions et plans d'actions sont ensuite mis en œuvre via leur pénétration dans les instances décisionnelles gouvernementales, publiques et privées.

. Banque des règlements internationaux, banque centrale des banques centrales fonctionnant avec peu de transparence et sans être responsable devant les gouvernements nationaux.

. Banques centrales internationales (Fed, BCE, ...), utilisant la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) pour faire plus d’argent à travers l'exploitation des ressources des pays notamment du tiers-monde auxquels ils accordent du crédit, les fragilisant dans le processus et permettant aux multinationales étrangères leurs pénétration et expansion.

. Banques centrales nationales (Banque de France, Banque d'Angleterre, Bundesbank ...) dont les banques commerciales sont membres, fixant les taux d’intérêt et déterminant le montant de l’argent en circulation. Elles prêtent également aux gouvernements à intérêt.

. Grandes banques, offrant des prêts aux entreprises à des taux spéciaux leur permettant de faire des affaires.

. "Corporatocratie" par le financement autorisé pour les sociétés privées des campagnes politiques, et la constitution d'influence auprès des politiciens par le lobbying.

. Gouvernements largement financés par l’argent des contribuables (impôt) et l'emprunt auprès de leur banque centrale.

. Individus et toutes autres choses vivantes au sein de la planète.

Cf. Évolution de civilisation 1 - Le mécanisme de l'univers & Fonctionnement de l'architecture du Vivant.

Cf. Symbolisme mathématique - Symbolisme des figures.

*³ Cf. Le modèle pyramidal décodé.

 

Le point de bascule

 

La fin de la Seconde guerre mondiale a enfanté du système de Bretton Woods, les années 70 de notre système monétaire international actuel, et la crise de 2007 est entrain d'enfanter d’un nouvel ordre monétaire mondial... Petit retour en arrière pour le comprendre.

2007 et 2008 sont deux années marquées par la crise dite des "supbrimes" aux Etats-Unis, découlant du fait qu'entre 2001 et 2008, le gouvernement fédéral américain a distribué de l'argent gratuit par la nouvelle idéologie monétaire en vogue, le "créditisme", afin que des gens qui ne pouvaient pas acheter de l'immobilier puissent en acquérir. Cela devient une terrible crise financière puis boursière mondiale. Lehmann Brothers, la banque d'affaires de référence, s’effondre. C’est le chaos. La crise devient une terrible crise bancaire, qui se transforme en immense crise économique. En Europe, les choses vont de mal en pis. La Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal menacent de s’effondrer sous le poids de taux d’intérêts qui explosent à la hausse sous fond de craintes d’insolvabilité de ces États. Les marchés ne veulent plus prêter. Le crédit se grippe. L’économie s’éteint, et l’or, la valeur refuge, explose pour atteindre la barre des 2000 dollars l’once.

 

Des effets de la crise des subprimes de 2007

La crise des subprimes de l'été 2007 est le préalable à une crise économique mondiale s'étalant de 2007-2009. Cette seconde phase, marquée par un accroissement de la crise de liquidité, par une sévère crise de confiance et par un renchérissement supplémentaire du crédit (augmentation du taux interbancaire), touche tous les pays du monde. Elle se répercute rapidement sur les marchés boursiers par une chute des cours, d'aucuns parlant du "krach de l'automne 2008", tandis que le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages pèse sur l'activité économique mondiale. La crise bancaire quant à elle a commencé durant la semaine du 14 septembre 2008, lorsque plusieurs établissements financiers américains sont entrés en cessation de paiement. Les autorités américaines à la manoeuvre annoncent six faillites bancaires*, ce qui porte à 130 le nombre de fermetures d'établissement depuis le début de l'année 2009.

* Parmi elles se distingue Amtrust Bank, quatrième plus grosse banque du pays à mettre la clef sous la porte. Basée à Cleveland, dans l'Ohio, Amtrust, dont les actifs s'élevaient à environ 12 milliards de dollars, a été reprise par la New York Community Bank. Les cinq autres établissements, dont les actifs étaient inférieurs à un milliard de dollars, ont également tous retrouvé un repreneur.

 

L'économiste et banquier italien Mario Draghi (président du Conseil des ministres d'Italie depuis le 13 février 2021) arrive à l’été 2011 à la tête de la Banque centrale européenne et dit sa confiance en l’euro. C'est pourquoi, en Europe et aux États-Unis, la BCE comme la FED ont fait marcher les rotatives (numériques) à plein régime, inondant le monde d’argent et de liquidités, partant du principe qu'un Etat, en l'occurrence les Etats-Unis, ne peut pas faire faillite, puisque c'est lui qui émet l'argent factice. Les taux sont allés vers 0, puis devevenus même négatifs. L’or ne montait pas*, parce que les banques centrales disaient qu’il n’y a pas d’inflation et qu’elles finiraient par normaliser les taux d'intérêt, sortir du non-conventionnel - les "Quantitative Easing" - et que tout redeviendrait normal.

Mais la montée des taux a monté en flêche à la sortie de la crise sanitaire Covid-19 pour calmer une inflation galopante. Les cours de l'or ont significativement quant à eux augmenté. Le résultat est que le peu de croissance économique constatée s'est fracassée, plongeant le monde dans une dépression déflationniste à la "1929", soit l’insolvabilité généralisée ! Cette crise est en l'état appelée à se terminer par une résolution monétaire, celle de la mise en œuvre de nouvelles monnaies, les crypto-monnaies. La seule question désormais est de savoir quand.

* Les banques centrales se sont depuis remises à stocker de l'or comme si elles se préparaient déjà à la fin de l'argent "gratuit". L'or est en effet le seul actif triple A, n'étant la dette de personne. Il appartient au système monétaire international, possède de bonnes propriétés de diversification, et il est bon d'en posséder en cas de baisse du dollar, qui entraîne la hausse de son cours. La Chine, l'Inde et la Russie sont les plus gros acheteurs d'or pour leurs banques centrales.

 

De l'asphyxie des flux

Tout système finit par s'asphyxier lorsque les flux entrant-sortant cessent de fonctionner. Cette loi physique énergétique explique qu'en économie, les joueurs du casino boursier ne peuvent perpétuellement se payer les uns sur les autres. Il leur faut un apport de richesse réelle exogène ! Or lorsque les banques centrales multiplient leurs interventions pour injecter une masse de liquidités monétaires avec pour seul objectif de sauver les spéculateurs en continuant à leur assurer un flux de revenus réguliers et constants quelles que soient les conditions boursières, et faire en sorte que la hausse se prolonge encore un peu, autrement dit en adossant la croissance aux actifs et ceux-ci à la croissance, le système est condamné à s'asphyxier. Elles ne font que créer de la monnaie nationale qui ne rapporte rien, l'inflation du prix des actifs (comme l'immobilier ou les oeuvres d'art) étant considérée comme "une fortune" qui permet de créer encore plus de crédit puisque le pays est de plus en plus "solvable" ! Si jusque-là les stocks d'actifs "solvabilisent" les dettes, les flux eux ne progressent pas, si ce n'est par le refinancement des dettes. Cela marche tant que l'on peut baisser les taux et faire apparaître un intérêt au refinancement. Quand il n'y a plus d'intérêt, le mécanisme stoppe. C'est le grippage, avec toutes ses conséquences...

 

De la leçon de contrefaçon monétaire non retenue

La capacité à faire apparaître de l'argent à partir de rien est une chose remarquable en soi. Mais si on peut créer de l'argent sans ajouter une quantité équivalente de richesse réelle, on fait de la contrefaçon pure et simple. L'"argent" que l'on crée n'est pas réel, étant simplement un droit supplémentaire sur de la richesse qui existe déjà et appartient à d'autres. Aussi imprimer de l'argent n'est qu'une forme sophistiquée de vol, les gens obtenant cet argent s'appropriant les choses des autres...

C'est ce qu'avait démontré dans son Essai sur la nature du commerce en général le financier et économiste irlandais Richard Cantillon (1680/1734), associé du premier banquier central "moderne" au monde l'écossais John Law de Lauriston (1671/1729) qui, à l'instar de quasiment tous les économistes du moment, pensait que l'on peut améliorer la performance d'une économie en lui donnant plus d'argent. Lorsqu'en 1716 il prit le contrôle de la Banque Générale du Royaume de France sous la régence de Philippe d'Orléans, il émit de la monnaie papier, appuyée par les actions d'une start-up audacieuse, la Mississippi Company. Le prix des actions s'envola, créant une atmosphère de bulle à Paris. Cependant, au lieu de conserver le nouvel argent de Law jusqu'à la fin tragique, toute fausse monnaie finissant par revenir à sa valeur intrinsèque – le zéro -, Cantillon vendit ses positions assez tôt pour partir avec sa fortune intacte, contrairement à Law, mort sans le sou... Si Law et Cantillon ne sont plus là depuis longtemps, la fourberie décrite se porte très bien !

 

Nous sommes ainsi parvenus à un point de bascule, qui va ouvrir progressivement les yeux à une opinion anesthésiée par tant d'années de mensonges, manipulations et confiscation de la connaissance par les architectes, géomètres et factotums de cette farce totalitaire. Les contribuables commencent à réaliser que ce sont eux qui sont systématiquement les garants en dernier ressort. Eux et non pas, comme on l'entend trop souvent, leur État ou la Banque Centrale Européenne. Ainsi les contribuables paient pour que Mario Draghi hier, Christine Lagarde désormais, n'encaisse pas de pertes sur son portefeuille d'obligations qui serait mis à mal par les faillites. Si les manœuvres des banquiers centraux n'ont donné aucun résultat palpable dans l'économie réelle - pas d'augmentation du niveau de vie, pas de réduction significative du chômage dans les pays qui le connaissent -, les manœuvres des banquiers centraux ont en revanche fait gonfler des bulles financières et immobilières, et privé les épargnants de rendement. Petit à petit, électeurs, épargnants et contribuables commencent à réaliser qu'ils ont été bernés : l'euro leur a été politiquement imposé par en haut, par une élite qu'ils ont désormais prise en grippe. Les accords de Maastricht qui contenaient les critères de convergence économique ont été pris dans leur dos. La règle des 3% de déficit par rapport au PIB est un non-sens technocratique.

 

L'échec de la stratégie présumée gagnante des banques centrales

Suite à la grave crise des subprimes de 2007 ayant entraîné la Grande récession de 2008, la stratégie proposée par les banques centrales américaine comme européenne pour relancer de manière vertueuse l'économie était la suivante :

- stimulation monétaire, baisse des taux, baisse du coût du capital, investissement, effet de richesse ;

- hausse des prix des actifs en anticipation de la reprise de la croissance ;

- "jeunes pousses" (green shoots) de la croissance auto-entretenue ;

- croissance forte et en "V", effet de ressort ;

- arrêt des stimulations monétaires ;

- remontée du taux de profit ;

- baisse du risque donc baisse des primes de risques ;

- afflux de capitaux domestiques et étrangers sur le marché financier ;

- soutien justifié, solide, des niveaux de valorisation boursière.

Autrement dit, pas de crise financière, pas de risque de fragilité de la pyramide financière, pas de creusement des inégalités, pas de spoliation de l'économie réelle au profit des marchés financiers. C’était un pari "gagnant-gagnant", appelé à se rééquilibrer de lui-même. Sa traduction a été :

- menace d‘éclatement de la bulle chinoise en 2015/2016, crise du yuan ;

- reflation en catastrophe sous la conduite de Janet Yellen, présidente du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis entre 2014 et 2018, avec enclenchement d’un mini-cycle de reflation synchronisée dans le monde ;

- montée des taux et mise en auto-pilotage de la réduction de la taille des bilans des banques centrales ;

- plafonnement de ce cycle au bout de 14/18 mois ;

- krach boursier en décembre 2018 faisant chuter les marchés de 20% et dislocation de l’obligataire et du crédit ;

- annonce par le remplaçant de Yellen Jérôme Powell d'une pause dans la normalisation ;

- en janvier 2019, retour au laxisme monétaire pour maintenir la stabilité financière mondiale ;

- déchaînement de la spéculation boursière sur tous les actifs, chute des primes de risque ;

- en septembre 2019, accident grave sur le marché des refinancements courts (les "Repo"), avec injection de centaines de milliards en catastrophe pour éviter les liquidations* ;

- difficulté pour la communauté spéculative de se refinancer malgré des réserves officielles oisives de monnaie considérables.

-en mars 2020, avec la crise sanitaire due au Covid-19, la FED injecte 1 500 milliards de dollars et la BCE 750 milliards d’euros, avant que les Etats-Unis ne débloquent 4 000 milliards de dollars pour les entreprises (25 à 30 % du PIB annuel !).

Le pari "gagnant-gagnant" a ainsi échoué, sur toute la ligne, à l'image de l'échec des politiques monétaires à relancer la croissance que l'économiste Keynes avait découvert lors de la Grande dépression des années 1930 (sa proposition de politique pour mettre fin à la dépression était d'abord articulée autour d'une réduction conventionnelle des taux d'intérêt, puis d'un QE - quantitative easing -, assouplissement quantitatif non-conventionnel), exprimé en 1936 dans son grand ouvrage "La Théorie générale". Il n’y a pas eu de reprise auto-entretenue, nécessitant de poursuivre les dopages telle la pratique à grande échelle du taux zéro, ce qui a fait se creuser un écart considérable, un gouffre entre les valorisations financières et les valorisations fondamentales. Le problème initial de la crise de 2007, qui était un problème d’excès de dettes, s’est trouvé ainsi décuplé ! Reste sur les bras une masse de résidus - capitalisations boursières, actions, obligations et crédit... - et un stock de promesses - celles des apprentis sorciers et menteurs assidus - qu'on ne peut assumer, la sphère financière telle que constituée échappant à la pesanteur du réel, car disjointe et déconnectée!

* La crise sanitaire déclenchée début 2020 avec la pandémie du Covid-19 (le nouveau Coronavirus), maladie infectieuse due à un virus mutagène jusqu'alors inconnu, a conduit à poursuivre l'injection à haute dose par la Réserve fédérale américaine (Fed) de cet autre virus financier mortel, portant à au moins 150 milliards de dollars quotidiens, sans compter que le montant pour les opérations à 15 jours sera également augmenté et passera de 20 milliards à au moins 45 milliards par quinzaine.

 

Le règne du veau d'or

Les grands prêtres de l'ordre nouveau monétaire - les banquiers centraux - donnent le sentiment d'avoir perdu le contrôle de la situation. C'est le fétiche, le signe, le faux symbole, le veau d'or qui commande. Ils ne conduisent plus la situation, ils en sont otages. Ils croient piloter les marchés, passer la laisse à la bête sauvage, mais en pratique ils lui obéissent. La bête les tyrannise, leur impose ses caprices. Ils le font en le niant, en multipliant les récits, qui n'ont qu'un but, tromper, et un résultat, fausser tous les signaux indispensables au fonctionnement d'une vraie économie de marché. Il en résulte l'affolement des boussoles. Ils s'étonnent que les marchés, la réalité, n'obéissent pas à leurs incantations. Ils s'étonnent que la baisse des taux d'intérêts ne produise pas de croissance supplémentaire. Ils donnent l'impression qu'ils sont tout simplement incapables de comprendre que leurs baisses de taux enrichissent ceux qui ont du capital, ceux qui s'endettent, ceux qui ont accès au crédit, c'est-à-dire les riches... et qu'ils privent de revenus les petits, ceux qui économisent pour leurs enfants et leurs retraites. Ils refusent de voir que ce qui gouverne dans le vrai monde, c'est le poids des choses, les causes, et non pas les volontés et les discours.

C'est un problème philosophique, un problème théorique : on ne commande à la nature qu'en lui obéissant. Quand on utilise des théories fausses, on échoue... et quand on échoue, on ment, on accuse les autres, les peuples, les pays étrangers, les sceptiques, ces empêcheurs de tripatouiller en rond. En économie, le passé constitue toujours le prologue, la base sur laquelle le présent et le futur se construisent. En particulier sur les marchés. En dépit de la pensée imbécile de la "nouvelle ère" qui a toujours accompagné les excès de marché précédents, il n'y a presque jamais rien de "nouveau" sur les marchés financiers. Ils évoluent, mais les hommes restent ce qu'ils sont. Ils sont dominés par deux émotions primordiales : la cupidité et la peur, les "esprits animaux" de Keynes*. C'est ainsi que dans les périodes de folie boursière, la pure cupidité pousse les prudents à faire preuve d'imprudence dans l'espoir de tirer parti de l'élan irrésistible qui fait monter de plus en plus le prix des actifs. Ainsi la bulle des technologies (2000), du logement (2007), et la "bulle de tout" actuelle.

Comme la technologie informatique a considérablement accru la volatilité du marché, particulièrement aux extrêmes, les manipulations des démiurges et autres apprentis sorciers ont multiplié des spéculations et les cadeaux tombés du ciel pour la communauté spéculative. La mémoire de la spéculation oblige à sur-stimuler, à sans cesse réinjecter et à doper. Les taux deviennent des jouets dans les mains des apprentis sorciers. Ils s'annulent, deviennent négatifs, on rémunère l'argent... négativement ! Les mathématiques masquent le tout dans un délire de fausse rationalité dont on a perdu l'ancrage. Nous sommes dans l'ère folle des dérivés, moyen de décupler, de multiplier les leviers, les positions spéculatives et les endettements. C'est ainsi que la Deutsche Bank croule sous les dizaines de milliers de milliards de dérivés !

Tant que la demande de fonds d'Etat subsistera, la nouvelle doctrine dite mécanique de reflation, ancrée désormais dans le marbre, est appelée à fonctionner selon le schéma suivant :

- chute des Bourses ;

- forte chute des taux sur les actifs sans risque ;

- injection et rachats d'actifs par la banque centrale et le gouvernement ;

- puis stabilisation ;

- et finalement, la faible rémunération des actifs sans risque re-provoque l'arbitrage en faveur du risque ce qui fait remonter les Bourses.

Autrement dit, la hausse spéculative se fait sans scrupules puisque les autorités ne peuvent absolument pas prendre le risque de calmer le jeu. C'est bel et bien un pillage par le cynisme d'opérateurs qui, certains que c'est la fin et que cela ne saurait durer, veulent en profiter. Le délitement de la morale et l'absence de leadership créent une ambiance de fin de règne, où tout est permis !

* "Les esprits animaux" est une formule choc que l'économiste anglais Keynes a utilisé dans son ouvrage la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie paru en 1936. Il y explique pourquoi les marchés financiers ne sont pas efficients, la notion d’esprits animaux - le besoin spontané d'agir - étant pour lui liée à la question de l’investissement. Ceci va à l'encontre de la science économique qui, fondée sur l’hypothèse que les individus sont tout à fait rationnels et omniscients, considère qu’ils ne sont pas influencés par autre chose que les faits et que les probabilités peuvent être considérées elles-mêmes comme des faits...

 

De la stagnation

Les élites (politiques, banques, économistes des médias "mainstream") essaient depuis quelques années de vendre l'idée qu'il faut se résigner à une stagnation de longue durée, la croissance économique étant durablement ralentie en vertu de causes - "la main invisible du marché" - qui seraient en dehors de toute possibilité d'action. En d'autres termes, la stagnation tomberait du ciel !

Bien évidemment, il ne s'agit que d'une tentative idéologique pour faire oublier les éléments suivants :

- Leur responsabilité de la crise de 2007, dont la stagnation économique est une conséquence, laquelle n'est pas terminée au regard des incessants dopages monétaires exceptionnels appliqués *.

- La cause évidente, soit le surendettement, lié à l'insolvabilité du système.

- La responsabilité des banques, qui ne veulent pas se recapitaliser ni déprécier leurs actifs douteux et leurs activités zombies.

- La responsabilité des politiques monétaires aventureuses, qui ont produit des bulles d'actifs grâce à l'argent trop facile. Si ces politiques étaient supprimées, cela engendrerait le chaos sur les marchés.

- Les bulles d'actifs craqueraient en cas de hausse des taux, en cas de hausse de l'inflation, en cas de vraie reprise économique tout simplement, parce que pour éviter le dérapage, il faudrait en catastrophe resserrer. Ceci oblige les régulateurs à naviguer à vue et à s'opposer à toute reprise franche de l'activité.

Les raisons organiques de la stagnation sont toutefois bien plus profondes que tout cela, liées à la démographie, la productivité, l'humeur sociale dépressive (Cf. le mouvement des Gilets jaunes en France). La stagnation a donc de multiples causes enchevêtrées qui relèvent de domaines différents, sociologie, politique, économie, etc. Autrement dit, elle découle d'un système entièrement vicié dans ses fondations, notamment par l'inflation des marchés financiers, qui est encore plus nocive que l'inflation des prix à la consommation. Elle trompe les entrepreneurs, qui se détournent du dur travail nécessaire pour construire de vraies entreprises et une réelle richesse de long terme pour se consacrer à des plans de richesse instantanée, des rachats d'actions et des arnaques de court terme. Combien d'entreprises feront faillite, combien de ménages perdront leur maison et leur voiture lorsque les taux bas qui les ont poussés à emprunter seront annulés par des taux artificiellement élevés ?

* Quand la situation économique se dégrade, les détenteurs de capitaux préfèrent avoir de l'argent, des liquidités. Non seulement ils n'emploient pas ces liquidités dans l'économie réelle, mais ils fuient le risque, donc les actions et le crédit risqué, considérant que les placements quasi-monétaires type fonds d'Etat sont plus désirables.

 

L'adoption de la règle d'or par chaque pays aurait dû être le préalable à l'euro et non pas des critères abscons, sournoisement distillés dans des traités incompréhensibles et d'ailleurs souvent rejetés. Cette règle énonce simplement que le déficit public n'est pas possible, et qu'il faut taxer avant de dépenser, qu'on redistribue ce que l'on a et non pas ce qu'on pense qu'on aura peut-être dans dix ans ou vingt ans si tout va bien. Ainsi, une fois adoptée, la concurrence fiscale aurait pu jouer au sein de la zone euro, les pays les mieux gérés attirant plus d'investissements que les autres. Les pays les moins bien gérés, plutôt que de continuer à massacrer leurs contribuables, se seraient naturellement réformés. Avec la règle d'or, personne au sein de la zone euro n'aurait pu être accusé de vivre au crochet des autres. Cette occasion historique a été ratée. Pour camoufler la mauvaise gestion et l'insolvabilité, des tombereaux de mauvais crédits ont été accordés. Ces dettes ne seront jamais remboursées, avec pour seul garant en dernier ressort le contribuable. Quant à la pyramide de mauvaises dettes, elle excède ses capacités.

 

Lors du rassemblement en janvier 2017 du World Economic Forum - WEF (le forum économique mondial), réunion annuelle des dirigeants de la planète et des élites économiques à Davos en Suisse, le ministre de l’Économie et des Finances italien d'alors Pier Carlo Padoan avait regretté le manque de stratégie de l’Union européenne, et taclé sévèrement le système de monnaie unique. Pour lui, il n’y a pas de vision ni de stratégie au sein de l’Union européenne, et la monnaie unique est un frein. "Le défi que posent (les défenseurs du) Brexit et Donald Trump, c’est qu’ils ont une vision, qu’on soit d’accord ou pas avec elle. Or, en Europe, on n’en a pas", avait-t-il regretté.  "Je suis préoccupé parce que l’Europe n’a pas de stratégie pour faire face au nouveau visage de la mondialisation. Elle ne fait que réagir", avait assuré Padoan, qui est allé plus loin encore en affirmant que le problème de l’Europe était l’euro. D'ailleurs et de façon très surprenante, Mario Draghi, le gouverneur de la BCE, a reconnu dans une lettre adressée à deux députés européens italiens que "tout pays qui souhaiterait quitter la zone euro devrait au préalable solder ses comptes avec le système de paiements commun". Ce changement majeur d'attitude est comme le signe d'un début de panique, ou en tout cas de la fébrilité d'un système qui se pensait jusqu'à présent tout puissant et insubmersible.

 

L'euro, une impasse technique ?

L’euro est une monnaie unique pour des économies radicalement différentes. L'alternative est claire. Soit "nous" faisons une Europe fédérale avec une fiscalité unique et commune, des impôts communs, des dépenses mises dans un pot unique, et de ce fait une union de transfert fluide signifiant que les économies riches paient pour compenser les déséquilibres et, de ce fait, paient pour les économies "pauvres". En clair et de manière caricaturale, l'Allemagne accepte de payer pour les "vilains" dépensiers latins, et devra convaincre ses habitants de le faire. Si ce saut fédéral est fait rapidement, alors techniquement l’euro peut éventuellement devenir viable. Si tel n'est pas le cas, les forces qui tiraillent l’euro deviendront tellement fortes que chaque pays finira, contraint ou forcé, tôt ou tard, par retourner à sa monnaie nationale, et contribuera à son effondrement. Les élections citoyennes en cours dans chaque pays démontrent la prise de conscience d'une partie du corps électoral, faisant le jeu de partis dits "populistes" qui, surfant sur le chômage et la pauvreté croissants, y trouvent une aubaine. Ce qui en découle, type Brexit, entraîne un ébranlement des institutions en place qui en paient le prix fort, tout particulièrement la social-démocratie pro-européenne. Les apprentis sorciers, illusionnés, veules et/ou corrompus, découvrent l'envers du décor, la corrosion politique et financière d'un système dévoyé depuis son origine. Le problème est que leur marge de manœuvre pour préserver la toute relative démocratie est faible, tellement les États sont étranglés par la dette et à la merci des pompiers pyromanes bancaires qui les ont attirés dans le filet... Il faudra de toute façon payer la note, et elle sera forcément et fortement salée.

 

Dérégulation bancaire : l'eurocalypse !

L’autorité bancaire européenne mise en place en décembre 2013 annonçait le triomphe de l'Union européenne bancaire comme avancée politique majeure pour tous les peuples d’Europe, avec l’ambition de reprendre la main après trois décennies de dérégulation financière ayant mené l’Europe au bord de l’abîme. L’ensemble des composantes de l’union bancaire – la supervision européenne intégrée, les mécanismes de résolution des crises, la garantie des dépôts – étaient présentées comme autant de digues pour ramener la finance dans son lit et tourner définitivement la page de l’instabilité financière, à l’origine de la crise de 2008.

La réalité est toute autre puisque, en quelques mois à peine, tous les grands principes de l’union bancaire européenne censés nous sauver ont volé en éclat. Au départ, les banques ne devaient pas être sauvées. Finalement, l’Italie a sauvé les siennes sur fonds publics. Il devait y avoir un mécanisme de résolution… Il n’y a rien, et désormais, c’est la BCE, la Banque centrale européenne, qui a expliqué en 2017 que ce sera à chaque pays d’assumer ses propres pertes. Ceci entend que si les problèmes financiers sont gérés de façon nationale, les écarts entre chaque pays ne peuvent que se creuser encore plus, entraînant alors d'inévitables tensions. C’est bien le détricotage de l’euro qui a commencé, d'autant que la BCE a appelé à la création de structures de défaisance* (ou "bad banks") pour contribuer à absorber les quelque 1.000 milliards d’euros de créances douteuses issues de la crise financière.

Tout naturellement, l'Allemagne s’y est opposée, notant que les prêts à risque étaient concentrés dans quelques pays comme l’Italie, Chypre et le Portugal.  Elle ne veut tout simplement pas payer pour d’autres. Et en mai 2018, elle a réitéré son opposition par l'intermédiaire de 154 de ses plus grands économistes qui ont signé une tribune dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le grand quotidien allemand, mettant en garde contre la poursuite du développement de l’union monétaire et bancaire européenne en une union de responsabilité, appelée par le président français Macron et le président d'alors de la Commission européenne Juncker (remplacé depuis par l'allemande Ursula von der Leyen). De même, ils rejettent les éléments du MES (Mécanisme de stabilité européen) consistant selon eux au rachat des dettes (2 550 milliards d’euros d’obligations) par la BCE. Et, cerise sur le gâteau, ils demandent de prévoir immédiatement deux procédures : la sortie de l’euro et la faillite d’insolvabilité ordonnée pour les États …

Autrement dit, ils ne font que confirmer la réalité de l'Union européenne, l'état de faillite entre autres de la France, de l’Italie est en faillite, de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal, seules l’Allemagne et les Pays-Bas échappant à ce consternant état des lieux.

* Création de sociétés de gestion d’actifs (asset-management companies - AMC) dans le respect de la réglementation sur le sauvetage des banques.

 

Dettes impayables et crise financière existentielle pour l’Europe

L'analyse du système de compensation des flux financiers entre pays européens est révélatrice de l'état de la situation, qui voit d'énormes dettes (en trillions d'euros) en train d’être transférées, en catimini et sans aucune décision démocratique, de banques privées et de fonds d’investissement vers les épaules des contribuables du sud de l’Europe. Cette variante du tragique épisode grec à bien plus grande échelle ne peut qu'avoir des conséquences systémiques mondiales.

Ce système appelé Target2, conçu pour ajuster automatiquement les comptes des branches de la famille des banques centrales de la BCE, est devenu un rideau de dissimulation de flux chroniques de capitaux à sens unique. Il voit les investisseurs privés vendre à la BCE les obligations italiennes ou portugaises qu’ils possèdent, en empochant un bénéfice, et redéployer le produit de la vente dans des fonds mutuels en Allemagne ou au Luxembourg. Cela montre que l’union monétaire est doucement en train de se désintégrer.   

Rien que la Banque centrale italienne doit désormais une somme record de 364 milliards d’euros à la BCE, 22 % du PIB italien, et le montant ne cesse de grimper. De son côté, les dettes de l’Espagne s’élèvent à 328 milliards de dollars, presque 30 % du PIB. Celles du Portugal et de la Grèce à 72 milliards chacune. Toutes les banques centrales de ces pays sont soit insolvables, ou dangereusement près de l’être si ces dettes se cristallisent. De l’autre côté du grand livre comptable, la Bundesbank a accumulé des crédits Target2 de 796 milliards d’euros, et le Luxembourg de 187 milliards, reflétant son statut de plate-forme financière. Cela représente environ 350 % du PIB du minuscule Duché, ainsi que 14 fois son budget annuel.

Que se passerait-t-il si l’euro éclatait ? On peut supposer qu’il y aurait un tsunami de flux de capitaux bien avant le moment fatidique, la BCE devant alors couper le robinet aux banques centrales "irrémédiablement insolvables" afin de se protéger. La réaction en chaîne commencerait alors, avec un défaut des pays du sud envers la BCE, qui en retour aurait du mal à assumer ses obligations envers le nord du bloc, si elle devait encore être une institution en état de fonctionnement arrivée à ce point, car ne disposant d’aucune entité souveraine pour la soutenir. Les banques centrales d’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg perdraient quant à elles une partie de leurs crédits Target2 tout en devant, en contrepartie, légalement rembourser des banques de leur juridiction.

 

Règlement de la crise sanitaire et points de discorde

Une fois passé le premier choc du mois de mars 2020 et la mise en place des plans d’urgence, le "politique" des partenaires européens a repris la main, entre la main des "cigales" qui veulent plus d’argent et profiter de la situation sanitaire pour desserrer les cordons d’une bourse qui étrangle les pays du sud depuis trop longtemps, et la main des "fourmis", les orthodoxes, qui ont une furieuse envie de mettre des fessées monétaires à tous les inconséquents qui ne savent pas tenir un budget. Aussi la véritable question est de savoir si ce qui se passe à la BCE sera de nature à créer les conditions d’une explosion de la zone ou d’une reconfiguration. Les tensions économiques induites par la Covid-19 ne peuvent que faire diverger encore plus vite des économies qui s’éloignaient déjà les unes des autres. L’euro reste bel et bien une monnaie intrinsèquement fragile.

 

Et suite au nouveau choc de début 2022, le conflit armé entre la Russie et son voisin l'Ukraine, il en a découlé de profondes secousses économiques avec les mesures de rétorsion prises par le bloc occidental. Les politique monétaires de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale (Fed) sont ainsi conduites de plus en plus à diverger, la guerre en Ukraine ayant des effets très différents sur les économies de l’Union européenne et des Etats-Unis. C'est ainsi que la présidente de l’institution de Francfort Christine Lagarde a annoncé en mars qu'elles allaient se désynchroniser pour deux raisons :

. La transition écologique et énergétique européenne sera très inflationniste, et il sera impossible pour la BCE d'augmenter son taux directeur afin d'aider les entreprises européennes, le manque de croissance rendant par ailleurs impossible de payer les dettes passées.

. La baisse de l’euro face au dollar en raison de la hausse de l’inflation importée sur tout ce que l’on achète "ailleurs" dans la mesure où l’on ne produit plus rien.

C’est un immense choc inflationniste qui est à venir, voyant une hausse du dollar, une baisse de l’euro, et une hausse de l’or en euro !

 

Vers la dé-globalisation ?

L’histoire comme toutes les composantes du vivant sont faites de cycles, d’expansion et de contraction. Aussi ce n'est pas être devin que de penser que l'’expansion de la mondialisation touche à sa fin, et qu'elle va se rééquilibrer dans le cadre d'un cycle de contraction de la mondialisation. Suffisamment de signes l'indiquent, le comportement du nouveau président états-unien n'étant pas le moindre cela va sans dire. Comme tout processus de transition, il s’accompagne de hauts et de bas, tant la résistance à l'inversion est naturelle dans les esprits et les habitudes programmés. Ainsi les turbulences constatées dans la remise en cause du Traité Trans-Pacifique (ou TPP), ou celui de l’Alena signé il y a plusieurs décennies avec le Mexique et le Canada.

L'explication réside dans la rationalisation du libre-échange, devenu au fil du temps une idéologie en dépit de ses incontestables dégâts. En effet la mondialisation n’est pas heureuse, si ce n'est pour quelques acteurs institutionnels et particuliers qui s'en gavent. A l'échelle européenne, le dogme européiste censé apporter le bien-être aux plus pauvres démontre tout le contraire, chiffres à l'appui. Il en est de même à l'échelle mondiale, qui plus est avec les conflits inter-nations. Si la globalisation tenait simplement à quelques imperfections pouvant être corrigées, les peuples s'en accommoderaient. Mais en raison même de sa nature et de sa forme de constitution, en plaçant fallacieusement l'économie au cœur du projet civilisationnel et non l'élévation de l'être humain, elle a provoqué la destruction du lien social dans un grand nombre de pays, la confrontation de masses innombrables au spectre de la guerre, le choc d’un individualisme forcené qui laisse présager d’autres régressions, et le décrochage des revenus des classes moyennes-inférieures et de la classe ouvrière.

Aux États-Unis, pays de référence du libre-échange, cette évolution a signifié la fin du rêve américain. Le constat est identique dans le cas de la France, en particulier à partir du "tournant de la rigueur" pris par François Mitterrand dès 1983 avec le "plan Delors".

En fait, la globalisation n’est synonyme de croissance que lorsqu'elle peut s’appuyer sur un projet de développement national, l’économie ne pouvant être une fin, seulement un moyen. Seul un pays prospère par l'attention portée au respect du sacré qu'est la vie peut défendre son existence, son identité, et inspirer d'autres peuples par la lumière qu'il propage. La globalisation marchande ne donne des résultats que dans la mesure où l’on ne joue pas son jeu mais où d’autres acceptent de le jouer. Le cas de la Chine est ici exemplaire, car c’est bien à travers la combinaison d’une politique nationale extrêmement forte et de l’ouverture que s’est accompli le développement important des vingt-cinq dernières années. Mais, même dans ce cas, la montée des inégalités sociales et des destructions écologiques rend problématique la poursuite de ce modèle. Ceci est particulièrement vrai en Extrême-Orient, mais peut aussi se constater en Russie depuis 1999.

Ainsi, loin de conduire au dépassement de la nation, la globalisation s’avère être le nouveau cadre de l’expression de politiques nationales qui engendrent soit des effets de domination et de destruction de cadres nationaux au profit de nations plus fortes, soit des phénomènes de réactions et de développement national. Fondamentalement, l’idée que nous aurions, à partir de la fin du XX° siècle, retrouvé une tendance à une intégration par le commerce se révèle ainsi être un mythe *.  Il n’y a jamais eu un "âge d’or" de la globalisation, qui se serait terminé avec la Première Guerre mondiale et qui aurait été suivi d’une longue période de repli, avant de connaître un renouveau depuis les années 1970. La poussée vers une plus grande ouverture n’a pas été favorable au plus grand nombre.

Économiquement, le libre-échange comporte des risques de crises et d’accroissement des inégalités qui sont considérables. Il met en compétition différents territoires non pas sur la base des activités humaines qui s’y déploient mais sur celle de choix sociaux et fiscaux eux-mêmes très discutables. La libéralisation du commerce n’a pas profité aux pays les plus pauvres, comme le montrent les études les plus récentes. Politiquement, le libre-échange est dangereux. Il est attentatoire à la démocratie et à la liberté de choisir ses institutions sociales et économiques. En favorisant l’affaiblissement des structures étatiques, il encourage la montée des communautarismes et des fanatismes transfrontières, notamment à caractère religieux. Loin d’être une promesse de paix, l’internationalisme économique conduit en réalité à la guerre. Enfin, moralement, le libre-échange est indéfendable. Il n’a d’autres rivages que celui de la réduction de toute vie sociale à la marchandise. Il établit en valeur morale l’obscénité sociale de la nouvelle "classe de loisir" mondialisée. Aussi l’avenir semble bien au protectionnisme, sous des formes restant à trouver.

* Travaux de Paul Bairoch, historien économiste belge (1930/1999) et Richard Kozul-Wright, directeur de la Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la Conférence des Nations Unies.

 

La traduction la plus explicite de cette démondialisation est en 2024 le cas de l’Allemagne qui connaît un basculement aussi rapide que brutal de son économie. En effet, son premier fournisseur d’énergie était la Russie jusqu’en 2022 pour le gaz, abondant et peu cher pour les besoins de son industrie, leader incontesté et marque de fabrique de la bonne santé de son économie. De son côté, son premier partenaire commercial était la Chine. Mais son adossement aux sanctions occidentales à l'encontre de la Russie pour son entrée en guerre contre son voisin l'Ukraine, joint au sabotage du gazoduc Nordstream par les relais services secrets de l'OTAN, font que son partenaire est désormais les Etats-Unis. Ceux-ci ont ni plus ni moins pour objectif de prendre des parts de marchés en Europe. C'est une immense bascule, voyant le géant asiatique être passé derrière les Etats-Unis au premier trimestre 2024, tout comme aux troisième et quatrième trimestres 2023 (le volume d’échanges avec la Chine s’est ainsi établi à 60 milliards d’euros au premier trimestre, contre 63,2 milliards avec les Etats-Unis, dont la croissance est soutenue).

Il s'agit bel et bien d'une démondialisation brutale, rapide et plutôt violente, car la "déchinoisisation" de l’économie mondiale est l’inverse de la mondialisation. Cela veut dire que produire ici coûte beaucoup plus cher que produire là-bas. C’est donc inflationniste, avec comme conséquences que les prix vont donc monter durablement, que les taux de l'argent pratiqués par les banques centrales risquent d’être plus hauts bien plus longtemps que prévus, et que la dette risque d’être insupportable, ce qui pose la question de la solvabilité des Etats…

 

Vers de nouveaux accords de Bretton Woods ?

Ces accords signés en 1944 dans l'État du New Hampshire, portant sur l'établissement d'un système monétaire international et corrigés à différentes reprises depuis, semblent en passe d'un profond changement, et ce compte-tenu de l'équation "mortifère" constatée : crise financière + crise boursière + crise économique = manque de croissance + plus de dépenses + plus de déficits et de dettes. A quoi se rajoute le désengagement masif de la Chine de la dette américaine depuis le début d’année 2024. Cette réduction a porté les réserves chinoises dans la dette américaine à leur niveau le plus bas depuis 2009, atteignant 767 milliards de dollars, soit seulement 2,2 % de la dette totale des États-Unis qui s'élève à 34 537 milliards de dollars* (les ventes massives de la Chine sont une réponse aux tensions commerciales et aux sanctions américaines, notamment le bannissement de TikTok et les hausses de droits de douane sur les produits chinois). En parallèle, les relations économiques entre la Chine et la Russie n'ont cessé de se renforcer, 90 % des échanges entre les deux pays se faisant désormais en roubles et en yuans. Et cette dédollarisation s'étend également aux nations des BRICS. Enfin, les pressions inflationnistes pourraient s'aggraver à cause des coûts liés à la transition énergétique, à la remilitarisation, aux dépenses d'infrastructure, et aux guerres commerciales.

Les dettes étant trop importantes de par les conséquences de la crise sanitaire de 2020 (réduction envisagée de l’économie mondiale de 4,4 % et amputation de la production de 11.000 milliards de dollars conjuguées à l'immense désespoir humain et à l’augmentation de la pauvreté), et l'impression de monnaie ne pouvant perdurer (les mesures budgétaires prises sont de 12.000 milliards de dollars, avec le gonflement des bilans des principales banques centrales de 7.500 milliards de dollars), la nécessité monétaire impose sa refonte pour éviter l’accumulation de risques financiers à moyen terme, autrement dit l’insolvabilité généralisée. Elle passe par le déploiement d'un plan d'ampleur sur le renforcement des fondamentaux structurels : prudence des politiques macroéconomiques, solidité des institutions solides, actions adaptées  aux besoins de chaque pays et de sa population, surveillance renforcée des risques, allègement de la dette des pays les plus pauvres, prolongation de l’initiative de suspension du service de la dette par le G20, qualité des systèmes de santé, d’éducation et de formation, passage au numérique, protection environnementale et fin des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.